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international - Page 1314

  • L’intervention militaire française au Mali vise-t-elle à assurer les intérêts d’Areva ?

    Les soldats français vont-ils risquer leur vie au Mali pour « la France » ? Pour empêcher « l’islamisation » de la région ? Pour défendre la « conditions des femmes et de la liberté d’expression », comme l’indiquait Bernard Kouchner sur BFMTV ce samedi, ou pour qu’Areva puisse obtenir les droits d’exploitation d’une mine d’uranium de 5’000 tonnes dans le sud-ouest du pays qu’elle convoite depuis de nombreuses années ?

    L’intervention française, baptisée « Opération Serval », du nom d’un félin africain, a été décidée après que les islamistes d’Ansar Edine ait pris plusieurs positions dans le sud du pays, notamment la région de Komma, et menaçaient de prendre la capitale Bamako, et donc d’avoir un contrôle total du pays.

    Une situation qui posait un problème à la France, non pas pour les raisons « humanitaire » si chères à Bernard Kouchner et autres BHL, mais plus vraisemblablement parce que la société Areva, groupe industriel français spécialisé dans les métiers du nucléaire, en particulier l’extraction de minerai d’uranium, bataille depuis plusieurs années pour obtenir l’exploitation de quelques 5’000 tonnes de minerai qui se trouvent à Faléa, une commune de 21 villages et 17’000 habitants, située dans une région isolée à 350 kilomètres de Bamako.

    L’histoire de l’exploration du sous-sol de la région de Faléa ne date pas d’hier : dans les années 1970, déjà, la Cogema (l’ancien nom d’Areva) et le Bureau de Recherche Géologique Minière en collaboration avec la société d’Etat malienne (SONAREM) avaient effectué travaux de prospection. L’exploitation n’avait pas semblé rentable à l’époque, notamment du fait de l’enclavement de la zone, des problèmes d’accès à l’eau et de l’énergie nécessaire au fonctionnement de la mine. Depuis, le contexte mondial a changé et c’est désormais une véritable « colonisation minière » qui se joue au Mali.

    Depuis 2005, la société canadienne Rockgate a été mandatée par le gouvernement malien afin d’effectuer des forages et recherches à Faléa. Rockgate a produit en 2010 un rapport préliminaire, qui a ensuite été complété par Golder Associates, une société internationale de « conseils dans les domaines connexes de l’énergie » qui indique « que le Mali offre un environnement de classe mondiale pour l’exploitation d’uranium ».

    Depuis 2011, Rockgate a mandaté l’entreprise française Foraco, basée à Marseille et cotée en bourse à Toronto, pour l’aider dans l’expansion des explorations et forages à Faléa.

    La France semble donc bien engagée sur le dossier de l’uranium malien. D’ailleurs, son ambassadeur, Christian Rouyer, déclarait il y a quelques mois « qu’Areva sera le futur exploitant de la mine d’uranium à Faléa. »

    De là à penser que l’intervention militaire française au Mali vise principalement à protéger les intérêts d’Areva, il n’y a qu’un pas.

    Spencer Delane, pour Mecanopolis

  • Session 2008 de la Trilatérale : 200 messieurs-dames "sans importance "

    La réunion annuelle de la Commission Trilatérale s'est barricadée du 25 au 28 avril à l'hôtel Carlton-Ritz de Washington. Néanmoins, une fois encore, Jim Tucker, l'infatigable lanceur d'alerte antimondialiste de l'American Free Press, a su en éventer les secrets bien gardés. Quelque deux cents personnalités parmi les plus influentes du temps entouraient David Rockefeller. L'humeur était au beau fixe, la farce présidentielle américaine se déroulant impeccablement. La machine Républicaine ne tourne-t-elle pas à plein régime afin d'interdire l'accès à la Convention de septembre à Ron Paul, l'empêcheur de magouiller en rond ? Les autres en effet sont bien tenus en main :
    Hillary Clinton, Barack Obama - par le truchement de son mentor Zbignew Brzezinski, maître des cérémonies car Henry Kissinger, souffrant, s'était fait porter pâle - et John McCain qui depuis 1996 appartient à la famille.
    Ainsi rien ne s'oppose au libre-échange et à la destruction programmée de la nation américaine. Quel que soit le futur hôte de la Maison-Blanche, le processus sera poursuivi, en dépit du battage médiatique tendant à présenter les deux Démocrates comme des protectionnistes forcenés. Clinton n'a cessé de démontrer comment, dans le dos de son propre électorat laborieux ou chômeur, elle pouvait « sans en rien changer » faire voter le NAFTA ou North American Free Trade Agreement.
    DÉSINTÉGRER L'AMÉRIQUE
    Obama, comme il le fait depuis des mois sur tous les sujets, a prononcé de violents réquisitoires contre la suppression des barrières douanières. Dommage pour lui qu'il y ait eu des fuites malencontreuses lorsque son principal conseiller économique Austin Goolsbee, voulant rattraper l'affaire auprès de diplomates canadiens, leur assura qu'il s'agissait seulement « de rhétorique de campagne » et que, élu, son patron, lui non plus, ne toucherait pas à une virgule du NAFTA.
    Dès le 25 avril l'intitulé du premier atelier donna le ton : « La Politique étrangère et intérieure US : ébauches générales pour la nouvelle Administration ». Placé sous la direction de David Gergen, vieil habitué de la Trilatérale et éditorialiste irréprochable de l'US News and World Report - qui n'en souffla mot d'ailleurs -, il vit l'intervention des anciens secrétaires d'Etat Strobe Talbot, Kenneth Duberstein et Joseph Nye. Tous réclamant du futur président à la fois une forte augmentation de l'aide américaine au Tiers Monde et une ouverture massive de l'Amérique à l'immigration. Position que vint soutenir le néo-conservateur et Bilderberger Robert Zoellick, président de la Banque Mondiale.
    Sujet central, sans doute puisqu'un "sous groupe" fut consacré uniquement « aux migrations et au développement ». Ce qui offrit à Peter Sutherland l'occasion d'une intervention très remarquée. Cet homme d'affaires irlandais, ancien directeur général du GATT (qui précéda l'OMC) et Commissaire européen sous Jacques Delors, est actuellement, entre autres, président de British Petroleum et de Goldman Sachs. En même temps qu'il occupe la présidence de la Trilatérale et du Bilderberg et la vice-présidence de la Table Ronde Européenne des Industriels ! Mais c'est au titre d'envoyé spécial des Nations Unies sur « les migrations et le développement » qu'il a invité les Etats-Unis à ouvrir complètement leurs frontières à l'invasion. Injonction à laquelle les trois candidats désignés ne peuvent manquer d'être sensibles puisqu'ils en ont fait un des points forts de leur plateforme présidentielle.
    De bout en bout les Etats-Unis furent la cible des différents ateliers. Accusés sur le changement climatique, l'eau et la santé, outre d'être les principaux pollueurs, de ne pas suffisamment financer. Les attaques les plus virulentes émanèrent de Sylvia Matthews Burwell, présidente de Global Development Program, le bras armé de la Fondation Bill Gates.
    L'IRAN EN LIGNE DE MIRE
    Deux autres débats méritèrent une attention particulière. A la tête du premier, Robert Blackwill, chargé entre 2002 et 2003 de la liaison entre Paul Bremer à Bagdad et Condolezza Rice. Ancien ambassadeur en Inde et spécialiste du Pakistan, discret et efficace, il aura été au cours des vingt dernières années un des principaux agents d'influence de Washington. Ce qui le désignait pour superviser un débat ayant pour thème « Attaquer l'Iran et construire la paix dans la région du Golfe Persique ». Y participèrent Ray Takeyh, membre influent du Council of Foreign Relations, d'origine iranienne, Volker Perthes, directeur de l'Institut allemand pour les Affaires internationales et la Sécurité et un ancien vice-ministre des Affaires étrangères japonais, Hitoshi Tanaka. Sujet suffisamment important pour que, lors du dîner du samedi soir, John Negroponte, éminence grise neo-conservative de George Bush, y revienne dans un exposé sur les « perspectives de la politique étrangère US » justifiant les guerres d'Irak et d'Afghanistan et n'écartant pas l'éventualité d'une invasion de l'Iran.
    Le second débat traita de la crise financière internationale et fut l'occasion d'une nouvelle attaque contre les Etats-Unis accusés de ne pas "intervenir" suffisamment pour aider les institutions financières multinationales. Il fut animé par quatre de ces personnes « sans importance » évoquées ci-dessous par Patrick Devedjian. Le sous-secrétaire d'Etat aux Finances, Robert Kimmit, ancien de la Banque Mondiale et de Lehman Bros et membre du CFR. Marty Feldstein, considéré comme un des dix économistes mondiaux majeurs - George Bush hésita entre lui et Bernanke pour succéder à Greenspan à la tête de la Réserve Fédérale (FED). David Rubenstein, co-fondateur du Carlyle Group, classé par Forbes 165e Américain le plus riche, avec 2,5 milliards de $. Et Sir Andrew Crockett, président de JP Morgan-Chase International, qui appartint au FMI, dirigea la Banque d'Angleterre, la Banque des Règlements Internationaux, et fut membre du «Club des Trente» où se retrouvent régulièrement les trente financiers les plus importants de la planète.
    GUIGOU EN VEDETTE
    Epouse d'un ancien conseiller de Michel Rocard, président de l'Institut de Prospective du Monde Méditerranéen (IPEMed), très impliqué dans le projet d'Union Méditerranéenne de Sarkozy, Elisabeth Guigou intervint personnellement en compagnie du Coréen Han Sung-Joo, qui fut ministre des Affaires Etrangères et envoyé spécial de l'ONU à Chypre et au Ruanda. Sur un thème bien en phase avec cette session de la Trilatérale : « Points de vue européen et asiatique sur la politique étrangère US et la sécurité ». La présence ici de cette responsable socialiste ne saurait surprendre et on rappellera qu'ils sont des dizaines Rocard, Delors, Lamy, Strauss-Kahn, Fabius, elle-même - à participer depuis des années aux travaux du Bilderberg. Elisabeth Guigou appartient au conseil d'administration de « Notre Europe », cercle de pensée créé par Jacques Delors, entouré de Tommaso Padoa-Schioppa, qui, membre aussi du « Club des Trente », appartint au directoire de la Banque Centrale Européenne, et de Pascal Lamy, directeur général de l'OMC. Elle y côtoie Joachim Bitterlich, ancien ministre de Kohl, vice-président de Veolia, Jean-Louis Bourlanges, membre de la Commission parlementaire européenne sur le commerce international, Laurent Cohen-Tanoudji, partisan actif de l'entrée de la Turquie dans l'Europe et adversaire des référendums nationaux, l'ancien ministre communiste Charles ("Chilek") Fiterman, l'ancien patron du Quai d'Orsay Jean-François Poncet, etc. dans un « réservoir de réflexion » (think tank) qui, au-delà du charabia convenu sur le « développement durable et solidaire », sur « l'ouverture des échanges et la réduction des inégalités sociales », sur « la défense de l'environnement et la réduction des graves disparités entre régions du monde », sur « la diversité et l'humanisme européens », est entièrement tourné vers une vision mondialisée et totalitaire de la planète.
    Cette complicité croisée entre le socialisme internationaliste et l'expression la plus violente du capitalisme prédateur méritait certainement d'être signalée.
    Jim REEVES. Rivarol du 30 mai 2008

  • Le « plan de paix » de l’ONU pour la Syrie est une supercherie

    L’ « ambassadeur de la paix » des Nations Unie (ONU) Lakhdar Brahimi tente de négocier une transition gouvernementale avant les prochaines élections en Syrie. Non seulement les efforts de Brahimi sont vains, ils sont aussi totalement hypocrites. Proposer un « gouvernement transitoire » au beau milieu de ce qui constitue en réalité une invasion étrangère, financée, armée et ouvertement perpétuée par des intérêts étrangers, viole à la fois la souveraineté de la Syrie et la propre charte fondatrice de l’ONU.

    C’est comme si un envoyé de l’ONU visitait la Pologne au début de la Seconde Guerre mondiale et proposait un gouvernement transitoire en pleine invasion nazie. L’ONU serait de toute évidence un facilitateur de l’injustice, non pas un médiateur pour la paix.

    Le Los Angeles Times rapporte ceci dans son article « Lakhdar Brahimi s’efforce de raviver le plan de paix pour la Syrie » :

    « L’ambassadeur de la paix Lakhdar Brahimi a fait une nouvelle avancée jeudi pour amener les représentants syriens et les rebelles à négocier, visant à raviver un plan favorisant un gouvernement transitoire et la tenue d’élections, lequel avait échoué en raison de désaccords sur l’avenir du président Bachar Al-Assad. »

    L’ONU n’a pas du tout réussi à discerner l’opposition légitime en Syrie des bandes de terroristes armés vagabonds commettant des atrocités à grande échelle contre le peuple syrien, nombre d’entre eux non originaires de Syrie, tous armés par les États-Unis, l’OTAN et leurs alliés régionaux incluant Israël, l’Arabie Saoudite et le Qatar dans le cadre d’un plan de longue date pour procéder à un changement de régime à la fois en Syrie et en Iran. La presse occidentale n’appuie pas seulement les tentatives hypocrites de l’ONU, elle s’est acharnée à délégitimer toute opposition en Syrie refusant de prendre les armes ou s’opposant à une intervention étrangère.

    Alors que le Los Angeles Times tente de présenter le plan de l’ONU comme étant raisonnable et le président syrien Bachar Al-Assad et la Russie comme seuls obstacles à la paix, ce plan constitue en fait encore une autre tentative de dépeindre le conflit comme une lutte politique au lieu de l’invasion étrangère qu’il est réellement.

    La Syrie est envahie par des terroristes étrangers

    Les « rebelles » armés que l’ONU refuse de condamner comprennent des combattants étrangers d’Al-Qaïda, incluant des organisations terroristes internationales figurant sur les listes du département d’État des États-Unis, des Nations Unies et du département de l’Intérieur du Royaume-Uni, soit le Groupe islamique combattant libyen (GICL), Al-Nosra, également connu sous le nom d’Al-Qaïda en Irak et des extrémistes des Frères musulmans syriens. Les pays occidentaux ne négocieraient avec aucune de ces factions terroristes, si d’une façon ou d’une autre, leurs armes se détournaient de la Syrie pour viser l’Occident. Pourtant, l’Occident exige non seulement que la Syrie les reconnaisse et qu’elle négocie avec eux, mais aussi qu’on les laisse régner sur tout le pays.

    En novembre 2011, dans l’article « Un dirigeant islamiste libyen a rencontré l’Armée syrienne libre, un groupe d’opposition  » le Telegraph rapportait :

    Abdelhakim Belhadj, dirigeant du Conseil militaire de Tripoli et ancien chef du Groupe islamique combattant libyen a « rencontré des dirigeants de l’Armée syrienne libre à Istanbul et à la frontière turque », a déclaré un représentant militaire travaillant avec Mr. Belhadj. Il a été envoyé par Moustapha Abdel Jalil (le président libyen intérimaire).

    « Les nouveaux dirigeants libyens offrent des armes aux rebelles syriens », un autre article du Telegraph, admettait :

    The Daily Telegraph a appris que les rebelles syriens ont tenu des pourparlers secrets avec les nouvelles autorités libyennes vendredi dans le but d’obtenir des armes et de l’argent pour leur insurrection  contre le régime du président Bachar Al-Assad.

    À la réunion qui s’est tenue à Istanbul et où se trouvaient des représentants turcs, les Syriens ont demandé de l’« aide » aux représentants libyens, se sont fait offrir des armes et peut-être des volontaires.

    « Un plan est mis en œuvre pour envoyer des armes et même des combattants  libyens en Syrie » a affirmé une source libyenne ayant requis l’anonymat. « Une intervention militaire est en cours. Vous verrez dans quelques semaines. »

    Plus tard ce mois-là, on rapportait qu’environ 600 terroristes libyens étaient entrés en Syrie afin de commencer des opérations de combat. Le journaliste de CNN Ivan Watson a accompagné des terroristes au-delà de la frontière turco-syrienne et à Alep. En juillet 2012, CNN révélait qu’effectivement, des combattants étrangers, surtout des Libyens, se trouvaient parmi les militants.

    On a admis que :

    Entre-temps, des résidents du village où les Faucons syriens avaient établi leur quartier général ont dit que des combattants de plusieurs nationalités nord-africaines servaient également dans les rangs de la brigade. Un combattant volontaire libyen a par ailleurs déclaré à CNN qu’il compte voyager de la Turquie vers la Syrie dans les prochains jours afin d’ajouter un « peloton » de combattants libyens au mouvement armé.

    CNN a ajouté:

    Mercredi, l’équipe de CNN a rencontré un combattant libyen qui avait quitté la Turquie et s’était rendu en Syrie avec quatre autres libyens. Le combattant portait une tenue de camouflage et avait un fusil Kalashnikov. Il a dit que d’autres combattants  libyens étaient en route.

    Certains combattants étrangers sont clairement attirés parce qu’ils voient cela comme […] un djihad. C’est donc un aimant pour les djihadistes qui voient cela comme une lutte pour les musulmans sunnites.

    En somme, la Syrie est envahie depuis presqu’un an par des terroristes libyens. De plus, immédiatement après que les États-Unis aient reconnu leur propre « coalition d’opposants » triée sur le volet comme les « représentants du peuple syrien », son chef, Moaz Al-Khatib, a tout de suite exigé que les États-Unis lèvent les sanctions contre l’organisation terroriste d’Al-Qaïda, Al-Nosra.

    Reuters a cité Al-Khatib :

    « Il faut réviser la décision de considérer un groupe luttant contre le régime comme un groupe terroriste. Nous pouvons être en désaccord avec certains groupes, leurs idées et leur vision politique et idéologique, mais nous affirmons que toutes les armes à feu des rebelles servent à renverser le régime criminel et tyrannique. »

    L’Occident refuse non seulement de reconnaître que la Syrie est confrontée au terrorisme étranger et intérieur, il participe aussi activement à l’armement, au financement et à l’hébergement en lieu sûr de ces factions terroristes. La Turquie, membre de l’OTAN, est un complice direct de l’agression extraterritoriale de la Libye, qu’elle facilite en accueillant les combattants libyens à l’intérieur de ses frontières, tout en coordonnant leur armement, leur financement et leur logistique lorsqu’ils traversent la frontière turco-syrienne. La CIA des États-Unis facilite également l’invasion libyenne de la Syrie le long des frontières turques.

    En juin 2012, dans son article « La C.I.A. aiderait à acheminer des armes à l’opposition syrienne », le New York Times (NYT) a concédé que « des officiers de la CIA opèrent en secret au sud de la Turquie » et acheminent des armes, dont « des armes semi-automatiques, des grenades propulsées par fusée, des munitions et quelques armes antichars ». Le New York Times insinue que la Turquie, l’Arabie Saoudite et le Qatar sont les principaux fournisseurs d’armes alors que la CIA coordonne la logistique.

    http://www.csmonitor.com/var/ezflow_site/storage/images/media/content/2012/0224-friends-of-syria-conference/11843662-1-eng-US/0224-friends-of-syria-conference_full_600.jpg

    Image: Les « amis de la Syrie » comprennent de nombreux conspirateurs mentionnés dans le reportage exhaustif de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection ». La violence en Syrie n’est pas le résultat d’un soulèvement du peuple syrien  porteur d’« aspirations politiques », mais plutôt celui de la conspiration et de la machination d’une élite mondiale ayant prémédité il y a longtemps la destruction de la Syrie pour son propre programme géopolitique global.

    La politique étasunienne envers la Syrie remonte aussi loin qu’à 2007, où les représentants des États-Unis ont admis qu’ils planifiaient le renversement du gouvernement syrien à l’aide d’extrémistes sectaires étrangers et en utilisant des pays comme l’Arabie Saoudite pour acheminer des armes et du financement, surtout pour maintenir l’illusion qu’ils n’étaient pas impliqués.

    Le long reportage de neuf pages de Seymour Hersh, « La redirection », publié dans le New Yorker en 2007 expose les plans étasuniens visant à utiliser des moyens clandestins pour renverser le gouvernement syrien dans le cadre d’une action plus vaste ayant pour but de miner et détruire l’Iran. « Le renforcement de groupes extrémistes sunnites épousant une vision militante de l’islam, hostiles aux États-Unis et sympathisants d’Al-Qaïda, sont un sous-produit de ces activités », écrit Hersh.

    Al-Nosra est ouvertement affilié à Al-Qaïda. Dire que le GICL est « sympathisant d’Al-Qaïda » serait toutefois trompeur : le GICL, c’est Al-Qaïda.

    Selon le rapport du West Point Combating Terrorism Center de l’armée étasunienne, « Les combattants étrangers d’Al-Qaïda en Irak », le GICL a fusionné en 2007 avec l’organisation terroriste créée par les États-Unis et l’Arabie Saoudite.

    L’apparent essor de recrues libyennes se rendant en Irak pourrait être lié à la coopération accrue entre le Groupe islamique combattant libyen et Al-Qaïda, laquelle a atteint son point culminant le 3 novembre 2007 lorsque le GICL s’est officiellement joint à Al-Qaïda. (page 9, .pdf)

    Hersh poursuit son reportage en déclarant « le gouvernement saoudien, avec l’approbation de Washington, fournirait des fonds et de l’aide logistique afin d’affaiblir le président syrien Bachar Al-Assad ». Cela comprenait l’offre de milliards de dollars à des factions pro-saoudiennes au Liban soutenant des groupes militants qui traversent maintenant la frontière libano-syrienne pour rejoindre leurs homologues libyens.

    La conspiration élaborée, mise à exécution en 2007 et décrite par Seymour Hersh citant une myriade de sources étasuniennes, saoudiennes et libanaises, se déroule de toute évidence devant nos yeux. Cette conspiration n’était pas fondée sur des considérations humanitaires ou la « démocratie », mais plutôt sur les intérêts mutuels des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie Saoudite, et consistant à renverser les gouvernements de pays souverains vus comme des menaces à leur influence collective extraterritoriale à travers la région.

    En ne reconnaissant pas une conspiration documentée, fomentée par des intérêts étrangers et visant à faire tomber violemment le gouvernement de la Syrie (et éventuellement de l’Iran) l’ONU démontre une fois de plus qu’elle est un instrument servant des intérêts spécifiques. Sa tentative de négocier un « plan de paix » avec des terroristes étrangers envahissant la Syrie en tant que mandataires des puissances occidentales est dépourvue de toute légitimité. Le gouvernement syrien et ses alliés doivent redoubler d’efforts pour présenter le conflit pour ce qu’il est, une invasion, et réclamer l’appui et la patience de la communauté internationale alors que la Syrie confronte et met en échec ces envahisseurs étrangers et les intérêts étrangers qui les arment et les guident.

    Lakhdar Brahimi, tout comme Kofi Annan avant lui, ne fait que gagner du temps pour le discours chancelant de l’Occident. La Syrie et ses alliés doivent finalement le laisser s’écrouler afin que le véritable sauvetage de la Syrie puisse avoir lieu, par des opérations de sécurité antiterroristes dans tout le pays et la confrontation diplomatique des intérêts étrangers soutenant le terrorisme à l’intérieur et autour de la Syrie.

    Tony Cartalucci Mondialisation.ca

    Le 28 décembre 2012

    Le blog de Tony Cartalucci : Land Destroyer 

    Article original : The United Nations Syria “Peace Plan” is a Fraud

    Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca

  • L’emprise grandissante des sociétés zombies

    L’Europe est en pleine révolution des “entreprises zombies” : des centaines de milliers de sociétés obligées de mettre la clé sous la porte sous la pression de dettes colossales redeviennent solvables grâce “aux aides gouvernementales, à une politique monétaire très complaisante et souvent, grâce à la réticence des prêteurs à revoir des créances douteuses à la baisse en temps de crise”, déplore le Financial Times.

    Le quotidien économique cite un consultant qui rappelle que

    “le principe fondamental du capitalisme, qui veut que les entreprises qui ne sont pas viables disparaissent pour laisser la place à de nouvelles et à de meilleures, est en train d’être réécrit.”

    Une entreprise britannique sur 10 a juste les moyens de rembourser les intérêts de ses emprunts plutôt que la somme empruntée. Le quotidien ajoute que dans certaines parties d’Europe, le problème est plus grave.

    En 2011, les entreprises les moins solvables se trouvaient en Grèce, en Espagne et en Italie, trois pays dont les économies sont particulièrement touchées. Moins de 30 entreprises sur 10 000 ont fait faillite dans ces pays – alors que près d’un groupe sur trois est déficitaire.

    Les sociétés zombies sont rendues responsables de la faiblesse de la reprise en Europe, faisant craindre une répétition de ce qui s’est passé au Japon quand les faibles taux d’intérêt, une politique gouvernementale assez permissive et la résistance des grandes banques à exclure des entreprises insolvables ont entraîné des décennies de croissance faible. Le Financial Times insiste :

    Aux Etats-Unis, où la philosophie de la “destruction créative” a plus d’influence, il y a eu une augmentation significative des dépôts de bilan depuis le début de la crise.

    Mais c’est loin d’être le cas en Europe, où les gouvernements sont plus soucieux de protéger les emplois que de favoriser la compétitivité.

    Le quotidien londonien cite un spécialiste de la dette qui compare

    l’Europe à une forêt dont le sol serait encombré de graines, étouffée par les engrais et maigre en jeunes pousses qui pourraient devenir des arbres. Ce dont l’Europe a besoin est d’un incendie pour éclaircir son sous-bois.

    presseurop.eu  http://fortune.fdesouche.com

  • Oscars 2013 : propagande en perspective

    Le 24 février prochain se tiendra la traditionnelle cérémonie des Oscars, qui récompense pour leur qualité les « meilleures » productions cinématographiques sorties depuis l’édition précédente. Si par hasard on était tiraillé par le suspens de cette 85ème édition, pas de panique ! Comme pour les élections présidentielles, les médias, en s’appuyant sur des « expertises » à la partialité indiscutable, nous indiquent qui seront les favoris dont on pourra trouver, du coup, le succès tout à fait normal.

    En l’occurrence, comme nous en informe Le Figaro [1] , il est important d’applaudir à l’avance deux productions tout juste sorties aux États-Unis et qui arriveront en France fin janvier : Lincoln, de Steven Spielberg, et Zero Dark Thirty, de Kathryn Bigelow. Les deux films ont en effet été hautement distingués récemment par le New York Film Critics Circle, une association journalistique américaine de critiques de cinéma.

    Sommes-nous donc face à des monuments d’originalité ? Pas si sûr… Une bonne recette qui marchait hier marche encore aujourd’hui, et si l’on regarde les teasers de ces deux opus qui nous seront bientôt servis sur un plateau doré, on peut s’attendre à des messages de fond qui donneront une impression de déjà vu…

    Ainsi, Avec Lincoln, Spielberg semble garder ses habitudes de révision manichéenne de l’histoire à la sauce mondialiste. Au cours des dernières décennies, il nous a déjà longuement exposé, dans des séquences pleines d’émotion dont on ne peut que reconnaitre la qualité cinématographique, le passé dégueulasse des peuples occidentaux, affreux génocidaires sans pitié, ignobles esclavagistes assassins. Cette haine viscérale, qui bien sûr est propre aux Blancs européens, est servie en grosse portions fumantes, jusqu’à nous en donner des nausées, dans La Liste de Schindler (1993) et Amistad (1997). [2]

    On remettrait donc le couvert avec Lincoln : le teaser nous fait comprendre immédiatement que l’on aura droit à une illustration audio-visuelle à nous faire péter la rétine de la version officielle et romancée de la guerre de Sécession : elle se résumerait à une lutte entre les forces du bien, supporters cosmopolites de l’égalité et de la liberté, et les méchants sudistes, salauds esclavagistes, sorte de nazis de l’époque, avec comme seul et unique question centrale : l’esclavage. On ne peut que regretter (sans s’étonner) que les analyses alternatives sur la guerre de Sécession ne soient pas autant promues que les productions de Spielberg... [3]

    Le film raconte donc l’épopée tragique du président Abraham Lincoln, qui a dirigé les États de l’Union pendant la guerre et surtout (on comprend que cela sera le point central du film) qui a fait accepter le 13ème amendement, supprimant l’esclavage. Ce film biographique sur le célèbre président, qui a en outre beaucoup supporté la cause de la communauté juive outre-Atlantique [4], garantit succès, honneurs et bon pactole pour Steven.

    À coté de cette détermination à épicer le film à grandes pincées de propagande au mépris de toute honnêteté historique, on peut imaginer que le choix du titre, lui, a fait l’objet d’hésitations comiques. Dans ce type de production biographique, le prénom est en effet généralement préféré au nom, afin de mettre en évidence le côté humain derrière le personnage historique. Ici, on a visiblement évité de prendre le prénom. Et oui, Il s’agit d’un film de divertissement, enfin ! Et seulement ! Inutile de jeter le doute avec ce prénom à connotation biblique !

    Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow semble être sur une autre méthodologie, plus subtile. Apparemment, il s’agira de nous raconter la traque d’Oussama Ben Laden, baptisée ici « la plus grande chasse à l’homme de l’histoire » (rien que ça…). Tout comme pour Démineurs (2008), on peut s’attendre à une stimulante ambiance « d’immersion » et à un fond apolitique de façade. Seulement là, les journaux frétillent autour de ce film, qui s’annonce très controversé car il montrerait... la torture dont auraient fait usage les services américains pour parvenir à leurs fins [5]

    Ah ! C’est incroyable ! De la torture pratiquée par des services secrets ! Quelle horreur ! Comment cela est-il possible ? A-t-on vu un jour une chose pareille dans l’histoire ?! Quelle subversion, quelle provocation que d’en parler !

    Ce qui est bien avec cette tartufferie, c’est qu’on en oublierait presque d’autres questions qui se posent sur cette affaire d’attentats du 11 Septembre et de Ben Laden débusqué, dont la dépouille, aux preuves matérielles restées « confidentielles » [6] a été balancée à la va-vite en haute mer. Pas certain, cependant, qu’un film traitant de ces vraies interrogations, sources de débats qui pourtant font rage, loin du box office, serait en bonne position pour un Oscar….

    Bref, Hollywood nous apparaît comme un véritable nectar du mensonge de la démocratie contemporaine. Le 7ème art d’aujourd’hui prétend ne proposer que du « divertissement » ou, au pire, de « l’information » et de la « sensibilisation ». Les deux exemples cités, tout comme le long historique d’Hollywood, nous prouvent pourtant que toutes ces images, ces sons, ces scènes d’émotions, en bref ces mélanges sensoriels percutants, qui pénètrent en force dans l’esprit amorphe du spectateur d’aujourd’hui (qui, en France, passe plus de trois heures par jour devant la télévision et va en moyenne quatre fois par an au cinéma) sont porteurs de nombreux messages.

    Ces messages sont facilement lisibles : depuis la culpabilisation à outrance des peuples enracinés jusqu’à la promotion du nomadisme, du transgenre et du cosmopolitisme en passant par des nouveautés comme l’anti-islam, Hollywood est décidément bien l’exposition condensée de l’idéologie mondialiste. Par l’impact de sa propagande audio-visuelle, elle en est aussi le moteur.

    Il serait tant souhaitable que le Français éteigne la « téloche » et arrête d’aller entretenir son diabète en se gavant de pop corn au cinéma, car par son consentement passif se réalise la destruction de sa civilisation, et s’organise des interventions militaires meurtrières en Orient. Ces souffrances, ce sang versé comme toujours pour l’intérêt des mêmes et assumés de force par d’autres, ça ne sera pas dans un film à sensation au Pathé du coin. Ça sera pour de vrai.

    http://www.egaliteetreconciliation.fr

    Pour un autre cinéma, visitez la DVDthèque de Kontre Kulture :

    Notes

    [1] http://www.lefigaro.fr/cinema/2012/12/04/03002-20121204ARTFIG00463—zero-dark-thirty-et-lincoln-recompenses-a-new-york.php

    [2] Voir l’analyse de David Duke au sujet d’Amistad : http://www.youtube.com/watch?v=_tfDcyODfUw.

    [3] Voir par exemple l’excellent article de Christian Boucher : http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFpAZkAAplvyvGDxRW.shtml.

    [4] Voir http://www.aish.com/j/f/Abraham_Lincoln_and_the_Jews.html (lien en anglais).

    [5] http://lci.tf1.fr/cinema/news/zero-dark-thirty-polemique-autour-de-l-utilsiation-de-la-torture-7739585.html

    [6] http://www.cbsnews.com/8301-503544_162-20059739-503544/obama-i-wont-release-bin-laden-death-photos/

  • Pourquoi le Québec, l’Écosse, la Flandre et la Catalogne ne seraient-ils pas indépendants…

    C’est quand même Charles de Gaulle (ex-président français) qui s’est exclamé le 24 juillet 1967 à l’hôtel de ville de Montréal : « Vive le Québec libre ! »
    C’est aussi la communauté internationale qui a immédiatement reconnu l’indépendance du Monténégro après le référendum de mai 2006 et cela, selon le principe de l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes.
     Que l’on se rappelle aussi en France du référendum le 8 février 1962 qui accorda l’indépendance à l’Algérie…
     Quant au Kosovo, partie de la Serbie depuis le XIIème siècle, il s’est proclamé unilatéralement indépendant le 17 février 2008 et a été légitimé par plusieurs États de l’Union européenne, dont la France, et par de nombreux autres États comme les USA.
    Ce pays, de 11.000 km2 et de 2,2 millions d’habitants aurait-il plus d’influence ou de poids économique que la Catalogne (32.000 km2 et 7,3 millions d’habitants), que la Flandre (13.000 km2 et 6,7 millions d’habitants) ou que le Québec (1.600.000 km2 et 8 millions d’habitants).
    Et ne parlons pas du PIB par habitant ! Kosovo = 2.700€ ; Monténégro = 3.000€ ; Malte = 20.000€ ; Québec = 26.000€ ; Ecosse = 28.000€ ; Catalogne = 31.000€ ; Flandre = 33.000€.
    Pourquoi encore refuser aux uns ce que l’on a accordé aux autres ?
    Ces régions qui aspirent à leur autonomie totale seraient-elles vouées aux abîmes si elles proclamaient leur souveraineté ?
    Est-ce que la désolation, la récession et les faillites ravageraient ces contrées dès leur indépendance ?
    Pourra-t-on encore longtemps affirmer que l’Écosse, la Catalogne, la Flandre ou le Québec n’ont aucune raison de se séparer d’un État centralisateur et omnipotent ? Que ces nations auraient moins de justification d’exister que des pays comme Malte, la Slovénie, la Macédoine ou le Monténégro ?

    Assez d’hypocrisie : les Flamands, les Écossais, les Québécois et les Catalans méritent eux aussi leur souveraineté !

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Low intensity operations. Subversion, insurgency & peacekeeping (Frank Kitson)

    "Ce livre aux tirages confidentiels n'a jamais été traduit dans notre langue et nous n'en connaissons que cinq exemplaires dans les bibliothèques universitaires françaises (voir le catalogue SUDOC). De fait, la diffusion à un large public de ce texte pourrait à elle seule faire basculer des équilibres géopolitiques entiers." (Gouverner par le chaos)

    11 septembre 2001, attentat de la rue des Rosiers, profanations de Carpentras, affaire Mohamed Merah, affaire Breivik, tuerie d’Aurora, massacre de Raçak (voir B. I. n°138), génocide de Srebrenica (et d’autres), Kosovo, Libye, Syrie, Iran, et probablement tuerie de Newton, comme l’a sous-entendu l’ami Gendre… Toutes histoires qui ont en commun de puer l’intox au vu des rapports officiels comparés aux incohérences qu’elles manifestent. Des histoires banales de la guerre de quatrième génération, dite G4G, celle de l’information. Mais comme l’écrit l’auteur du présent livre, de bonnes communications permettent d’exercer une influence sur les événements. En d’autres termes, selon l’Ecole de Guerre Economique, la guerre est désormais cognitive, elle vise à contrôler la réalité construite par l’individu pour garantir la suprématie de l’intrigant.

     

    Le général Frank Kitson reste à ce titre l’une des figures de proue de la guerre cognitive, bien qu’aucun de ses ouvrages n’ait été traduit en français à ce jour. Sa doctrine découle de son expérience d'écrasement des révoltes anti-coloniales autochtones dans les pays occupés, qu'il consacra dans son manuel Low intensity operations. Subversion, insurgency & peace-keeping (1971), que l'on pourrait rebaptiser « Petit manuel pratique de la révolution colorée ». Le contexte géopolitique dans lequel écrit Kitson s’illustre par trois facteurs qu’il énonce : 1) l’Angleterre défendra ses intérêts nationaux, 2) elle ne pourra pas se contenter de l’isolationnisme. Depuis des siècles elle a dû agir pour survivre, ce qui reste valide aujourd’hui, 3) les pays doivent se battre pour défendre leurs intérêts, dans des limites qui excèdent leurs frontières géographiques. Si l’Angleterre s’allie aux Etats-Unis, leur alliance devra combattre où leurs intérêts seront menacés. Comment faire pour empêcher le pays-cible de se révolter (subversion & insurrection) ? Kitson propose le peace-keeping (maintien de la paix), appellation euphémisée de la contre-subversion. (1) Et à la lecture de son exposé, il est plus qu’aisé de comprendre que ce livre soit quasi introuvable.

     

     

    Précisons que la subversion, telle que définie par Roger Mucchielli, est une pré-progagande ou sub-propagande, « action préparatoire ou concomitante destinée uniquement à déconsidérer le pouvoir et à détacher de lui ceux qui auraient eu l'intention de le défendre en cas de péril. » (2) Intrinsèquement désymbolisante, elle cherche à détruire la Loi sous de faux prétextes, pour ensuite faire appel à d'autres valeurs au moyen de la propagande. La nouvelle configuration – asymétrique – du conflit détonne d'avec la guerre traditionnelle. Elle constitue désormais (« modern warfare ») un enclenchement (interlocking) d'actions dans les domaines politique, économique, psychologique et militaire. Déstabilisatrice, il s'agit d'une guerre de contournement destinée à atteindre l'objectif principal. Pour cela, les scénarios possibles doivent être anticipés, et il faut avant tout connaître les facteurs propices au déclenchement de la subversion et de l'insurrection, au nombre de trois : 1) changement de l'attitude des peuples envers l'autorité, 2) développement des techniques d'influence sur la pensée et les actions des hommes (littérature, télévision, avec diffusion de photos pour influencer l'opinion etc.), 3) limitation imposée dans les formes de conflit par la dissuasion nucléaire. Ce dernier principe est déterminant. La guerre a changé de nature. Roger Mucchielli précisait qu'auparavant, la guerre psychologique était l'auxiliaire de la guerre armée. Désormais, les rapports se sont inversés. La paix, note-t-il, n'est d'ailleurs qu'une appellation de la guerre psychologique, omniprésente même dans les pays alliés, et dont le but est la menée d'une guerre économique. De manière plus actuelle, Kitson nous permet de comprendre comment le mondialisme organise la contre-insurrection quand des patriotes s’insurgent contre l’ingérence de pays étrangers dans leurs affaires. Au cas où des naïfs penseraient encore que le false flag relève du délire…

     

    Plusieurs traits saillants émergent de la doctrine Kitson. Les agents de subversion doivent endoctriner et organiser le peuple (après une désorganisation préalable de sa structure sociale – tribaliser pour détruire). Si une cause n'existe pas, il faudra l'inventer (faux-débats style théorie du genre, faux-problèmes, etc.). Si elle existe mais n'attire pas assez, il faudra la modifier en conséquence. Et si une « bonne » cause existe mais a perdu de son attrait, il faudra la revivifier. Territoire et population doivent être maillés et infiltrés pour être subvertis. Kitson propose de créer un pseudo-gang (counter-gang) et de l'entretenir par des soutiens locaux, afin de lui faire infiltrer un véritable groupe ennemi – avec une histoire suffisamment crédible (selon l’illustration proposée par Kitson – voir diagramme de Kitson en annexe au bas de cette chronique –, dans des organisations subversives secrètes, nous trouvons des membres des corps politique, financier, propagandiste et enfin militaire). Pour précision, ce groupe ennemi peut être par exemple un gouvernement non-aligné, ou une association, disons Soros-sceptique. Mais la manière d'organiser la contre-subversion est aussi importante que l'opération elle-même. Il faut par exemple introduire un élément allié, tel un ambassadeur – voir le projet Rivkin (3) – pour s'assurer de la direction d'une politique conforme aux intérêts alliés. Les hommes-liges doivent être introduits dans les postes-clés pour agir sur la direction du pays en amont. En conséquence, l'usage de la force doit être restreint, qui plus est pour limiter la mauvaise image répercutée dans l’opinion mondiale, et les agents parvenus se doivent de réaliser les concessions promises pour ne pas être accusés de mauvaise foi.

     

    Le gouvernement colonial (allez disons sous contrôle Bilderbergo/Round Tablo/Commission Trilatéralo/Sièclo/Sionisto/Maçonnique) doit organiser sa propre propagande pour saper les fondements de la subversion qui s'oppose à lui. Ce procédé doit s’effectuer en trois temps : 1) Evaluations et appréciations doivent être faits par des hommes entraînés qui rapporteront leurs informations au gouvernement à divers niveaux pour la mise en place d’une politique adaptée, 2) cette politique prendra une forme spécifique via des media de propagande tels les films, émissions, articles de journaux, prospectus, etc., 3) cette propagande devra être diffusée grâce à tous les moyens techniques disponibles. Les agents d'influence créeront une réalité à laquelle ils feront adhérer le peuple, au moyen d’opérations psychologiques (ou psy-ops). En effet, Kitson note que les guerres subversives et insurrectionnelles se jouent en dernier ressort dans l’esprit des gens. On comprend mieux le rôle primordial joué par les media en tant que caisse de résonnance de la subversion pratiquée par l’Etranger. Par la désinformation (notamment l’image) et une habile ingénierie des perceptions, ces media de masse peuvent conditionner le peuple pour lui inculquer des idées subversives et s’en servir à point nommé (cf. le « choc des civilisations » ou la peur de l’extrême-droâââte). Sur le plan cognitif, il suffit de penser à l’hypothèse Sapir-Whorf sur l’interconnexion entre langage et pensée, l’un et l’autre se conditionnant mutuellement dans une cybernétique (la causalité circulaire stimulus-réponse). On obtient des glissements sémantiques novlangue où contre-insurrection et contre-subversion sont rebaptisées « défense intérieure et développement », tandis que le rétablissement de l’ordre est appelé opération de stabilisation. En outre, Kitson regrette que les gens écrivent rarement à propos de leurs mécontentements car il serait alors possible d’anticiper sur les menaces subversives. On comprend dès lors depuis plusieurs années l’explosion de la propagande en faveur des réseaux sociaux et des diverses formes de storytelling (4), afin de tenter de réduire progressivement l’incertitude à zéro dans les procédés d’essais-et-erreurs de l’ingénierie sociale.

     

    Des éléments autochtones (collabos) doivent par ailleurs être incorporés, recrutés car ils limitent la marge d'erreurs, étant natifs du pays et intégrés dans la culture locale. Kitson rappelle que l’utilisation d’étrangers durant l’épreuve de force en Malaisie fut en effet peu concluante. De préférence, ces autochtones doivent être jeunes (car plus malléables). Ils aideront à proposer une forme de propagande efficace pour agir contre l'ennemi. Ils aideront également à identifier les agents réellement subversifs (le rôle délateur des sacs à merde gauchistes), ce qui facilitera leur élimination, tandis que les subversifs  (prioritairement) non agressifs seront cooptés  / corrompus par le gouvernement et se feront ainsi les hérauts de la cause du colon, à l’instar du virus nécessaire au vaccin. En complément, Kitson promeut un dernier élément contributif de l’armée : la contre-organisation, où le gouvernement contrôle le peuple pour empêcher la subversion (la dissidence donc) de le faire, une démarche qui doit passer plus par l’action que par la propagande. Là où Kitson rappelle que le contrôle de la population algérienne s’est fait par l’armée française par l’introduction de cartes d’identité ou le marquage du bétail, nous avons droit aujourd’hui aux passeports biométriques et aux puces RFID, ou dans un autre style à l’instauration de luttes horizontales et au soutien du pouvoir aux erreurs génétiques que sont les racailles.

     

    En dernier lieu, la pacification peut se pratiquer par divers moyens d'influence et de pression. Le contrôle de l'information en fait partie, en s'assurant des amitiés et sujétions au sein des divers organes de presse. La pression économique est elle aussi un moyen de subversion (une certaine loi de 1973 ?). Dans les divers domaines, des organisations séparées sont utilisées pour opérer à différents niveaux de ce type G4G de la campagne militaire. Le tout sans oublier, bien entendu, de former l'ensemble du corps militaire aux opérations psychologiques pour les appliquer au moment opportun… (5)

     

    Au-delà de Low intensity operations, Michel Collon offre des éléments complémentaires qui parsèment les autres écrits de Kitson, non traduits en français eux non plus. Kitson est considéré comme le théoricien des attentats sous fausse bannière ou faux drapeau, dits false flags. Il s'agit de commettre un attentat terroriste, ou un massacre, ou toute autre action, qui sera attribué à l'ennemi afin non seulement de le discréditer aux yeux de l'opinion internationale mais également de légitimer une intervention et ainsi l'invasion d'un pays stratégiquement précieux. Ces false flags serviront de justificatif à une stratégie de la tension qui donnera au pouvoir les arguments légitimes pour se montrer répressif. Ceci entre dans une stratégie de la diversion comme la fabrication, poursuit Collon, d'une guerre de religions, et que le général Francart qualifie de « création d'incidents » : « créer une diversion, diviser une coalition, entraîner la confusion entre les unités d'un même camp, etc. » (6)  De faux documents, de type propagande noire, pourront être fabriqués pour servir les vues du gouvernement. La démocratie, explique Francart, doit entretenir le consensus sur le « sens significatif » (les faits) pour légitimer l'action entreprise et assurer la conviction du sujet collectif. La musique devra servir à attirer les jeunes avec un message faussement dépolitisé. Enfin, point qui apparaît le plus important à Michel Collon, Kitson promeut la mise en place et la popularisation de faux mouvements « spontanés », « présentés comme neutres et indépendants, en réalité financés et téléguidés afin de diviser et affaiblir le soutien au camp adverse. » (7) Cette méthode reste la plus actuelle dans les stratégies de déstabilisation d'un pays adverse. La pragmatique anglo-saxonne applique la propagande aussi bien aux pays amis qu'ennemis et cela même en temps de paix, précise Francart. Quant aux États-Unis seuls, révèle Didier Lucas dans La guerre cognitive, le Pentagone créa en novembre 2001 le Bureau d'influence stratégique, qui autorise la manipulation, la propagande et les opérations sous couverture dans les pays amis comme ennemis. La désinformation à l'égard des agences de presse y est encouragée (Reuters, AFP). Et si le bureau a été fermé parce que l'opération a été révélée au public, rien n'est cependant remis en cause dans ses fondements par l'administration américaine. (8)

    Concluons en notant qu'au vu des allégeances des membres de notre gouvernement (9), le changement, ce n'est pas maintenant.

     

    Notes :

     

    (1) Le peace-keeping selon Kitson : « preventing by non-warlike methods, one group of people from fighting another group of people. », p.4.

     

    (2) La subversion et l’insurrection selon Kitson : « Subversion, then, will be held to mean an illegal measures short of the use of armed force taken by one section of the people of a country to overthrow those governing the country at the time, or to force them to do things which they do not want to do. It can involve the use of political and economic pressure, strikes, protest marches, and propaganda, and can also include the use of small-scale violence for the purpose of coercing recalcitrant members of the population into giving support. Insurgency will be held to cover the use of armed force by a section of the people against the government for the purposes mentioned above. », p.3.

     

    Le général précise que les deux peuvent se dérouler en même temps et être soutenus par des pays étrangers (cf. les psy-op contre la Serbie, l’Irak, la Libye, la Syrie, l’Iran, l’Ossétie du Nord, etc.). Selon Kitson, l’échec de la subversion entraîne un glissement vers l’insurrection.

     

    (3) Pour rappel : http://www.defrancisation.com/le-projet-rivkin-comment-la-mondialisation-utilise-le-multiculturalisme-pour-assujettir-des-nations-souveraines/

     

    (4) Le lecteur peut se reporter à Storytelling, de Christian Salmon. Egalement, le reportage tiré de son livre : Orliange (Anthony) & Salmon (Christian), Storytelling. La machine à raconter les histoires, 2009. Documentaire visible (trois vidéos) sur http://www.notre-ecole.net/le-storytelling-ou-lart-de-raconter-les-histoires/

     

    (5) Certes, concède Kitson, les opérations psychologiques représentent un danger pour la liberté, mais moindre comparé à la subversion et à l’insurrection d’une population. Ou comment justifier hypocritement l’état d’exception, Batman-CIA et Jack Bauer contre chaque Bane qui sommeille en nous.

     

    (6) Francart (Loup), La guerre du sens. Pourquoi et comment agir dans les champs psychologiques, p.286.

     

    (7) Collon (Michel), « Comment la CIA mène la « guerre psychologique » », http://www.michelcollon.info/Comment-la-CIA-mene-la-034-guerre.html, 6 mars 2008. Le lecteur peut également se reporter aux articles « Actualité des stratégies de manipulation de Gregory Bateson, ancien agent de l'OSS », Horizons et débats n°35, http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2317, 13 septembre 2010 et Price (David H.), « Gregory Bateson et l'OSS : la Seconde Guerre mondiale et le jugement que portait Bateson sur l'anthropologie appliquée », Horizons et Débats n°35, http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=2316, 13 septembre 2010.

     

    (8) La guerre cognitive, pp.236-237.

    (9) Saluons le courageux Emmanuel Ratier : http://www.egaliteetreconciliation.fr/Gouvernement-Ayrault-au-16-mai-2012-12223.html

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    Annexe : Diagramme de Kitson

    Diagramme de Kitson

    http://www.scriptoblog.com

  • Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l'Europe en garde

    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad et met l’Europe en garde :

    Le président Loukachenko à l’adresse des dirigeants occidentaux : "Vous paierez cher ce que vous faites en Syrie"....


    Le président biélorusse défend Bachar al-Assad... par revolutionary-soul

  • Les paras français se déploient au Mali

    Un groupement de la 11e Division parachutiste (11e DP) s’est déployé près de Mopti, dans la ville de Sévaré (640 km au nord de Bamako). Cela préfigure une opération plus vaste qui devrait se dérouler dans les heures et les jours à venir. Paris a reçu le soutien des capitales africaines de la région, mais aussi de Washington, Moscou et Pékin, pour mener à bien cette opération destinée à éradiquer les groupes jihadistes armés, en appui de l’armée malienne.

    Le gouvernement français avait donné son accord ce vendredi 11 janvier à l’aide militaire réclamée par le Mali, menacé par une offensive menée par les groupes islamistes armés (Ansar Dine…) qui occupent le nord du pays. François Hollande a précisé que la France ne s’engagera que « dans le cadre des résolutions de l’ONU » en Afrique. Paris a d’ores et déjà demandé aux ressortissants français « dont la présence n’est pas indispensable au Mali » de « quitter provisoirement le pays » en raison de « la forte dégradation de la situation sécuritaire ».

    Selon des sources anglophones, des éléments appartenant au 2e Régiment étranger de parachutistes (2e REP) auraient été déployés (voir ici et surtout ici).

     

    Parallèlement, des avions militaires Hercule C-130 transportant des armes et des soldats étaient arrivés jeudi à Sévaré (centre du Mali), où l’armée malienne dispose d’un poste de commandement opérationnel et qui est proche de Konna, la localité prise le même jour par des islamistes.

    En appui à ce dispositif au sol, la France dispose d’avions à Ndjamena (Tchad), des Mirage F1CR et 2000 D (voir ici), qui peuvent être engagés en quelques heures. Il y aurait déjà eu plusieurs missions de reconnaissance aérienne et des frappes sur certaines positions tenues par les islamistes. Selon des médias francophones africains, « deux hélicoptères français (1), initialement basés au Burkina Faso voisin ont attaqué les positions des islamistes permettant à l’armée malienne au sol de reprendre progressivement des positions délaissées dans l’après-midi au profit des islamistes » (voir ici). Selon la même source, « l’armée française est entrée en action dans la nuit de jeudi à vendredi à Konna et Douentza, villes situées dans le centre du Mali, sur la ligne de front qui oppose l’armée du pays et les islamistes. »

    De plus, plusieurs détachements dépendant du commandement des opérations spéciales (13e RDP…) seraient déjà en opération sur zone dans des missions de reconnaissance et d’évaluation des capacités éventuelles de l’adversaire.

    Sévaré est à moins de 60 kilomètres par la route de la ville de Konna, désormais entre les mains des bandes armées jihadistes. Les forces françaises font face à un millier de combattants disposant d’une centaine de 4x4 armés. Les unités françaises opèrent conjointement avec des éléments des forces nigériennes (CEDEAO) et maliennes.

    Selon divers observateurs occidentaux, cette opération pourrait s’amplifier et durer plusieurs mois.

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    L’option militaire laisse Washington sceptique
    Une intervention militaire visant à déloger les groupes salafistes du Nord-Mali doit être avant tout africaine, selon le général américain Carter Ham. Le patron d’Africom, qui s’exprimait le 14 novembre dans les locaux de l’ambassade des États-Unis à Paris, considère qu’une telle opération doit être « pensée, conduite et exécutée » par les Africains.

    Lire la suite sur La lettre du continent

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    Notes :

    (1) Il pourrait s’agir de Gazelle SA-341 armés de canons de 20 mm. Fin septembre 2011, de sources concordantes de l’armée burkinabé, au moins deux hélicoptères Gazelle avaient été acheminés en pièces détachées par l’armée française au Burkina Faso (source).