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international - Page 790

  • Avis aux adversaires de Trump : écoutez Van Jones !

    Trump va mordre sur l’électorat démocrate, trahi par son élite, grâce à sa maestria médiatique.

    Le JDD résume la situation dimanche : « Trump suscite l’hostilité de huit Français sur dix », avec 50 % de très mauvaises opinions, et 22 % de plutôt mauvaises. Intéressant…

    Le 6 juillet 2015, dix mois plus tôt et un mois après sa déclaration de candidature, les commentateurs américains concluaient que 93,5 % des électeurs étaient hostiles à Trump, puisqu’il n’avait que 6,5 % de sondages favorables. Dix mois plus tard, Trump rassemble entre 55 et 60 % des votes lors des sept dernières élections primaires. Renversant…

    Voilà pourquoi l’iconoclaste réussit : d’abord, en déni de réalité, l’opposition frictionne les chiffres « trumpiens » pour se rassurer, jusqu’à ce que ce soit trop tard. On essaie alors les manœuvres politiciennes, les jeux électoralistes d’un système antique… et cela empire. Survient, enfin, l’affreuse vérité : Trump, démocrate de toute une vie, mais immigrant légal dans un parti inconscient de sa morbidité, lance et gagne une révolte d’actionnaires – les électeurs – qui vont débarquer un conseil d’administration (les élus—prisonnier du « gravy train »  -les bonnes planques - de Washington).

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  • La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à Hollande !

    La France a rarement eu un président et un gouvernement aussi belliqueux. Qui sait, puisque la presse du gouvernement bien dressée n’en parle pas, que des forces françaises interviennent actuellement en Libye ? Mieux vaut être discret, c’est entendu. La dramatique défaite de 2011 a certes permis l’élimination de Muhammar Kadhafi. Elle fut un succès militaire sur ce point, bien qu’obtenir le lynchage du chef ennemi n’ait rien de glorieux. Pour le reste, ce fut une catastrophe politique et diplomatique majeure. Elle a abouti à détruire un état stable qui bloquait la migration africaine vers l’Europe pour le remplacer par un foutoir innommable dominé par Al Qaïda et l’OEI (Organisation Etat Islamique), lesquelles ne cachent pas qu’elles organisent et favorisent le départ vers les côtes de l’Europe méditerranéenne de centaines de milliers de migrants. Est-ce ce que voulait le gouvernement français ?

    L’Italie intervient de son côté en Libye avec un intérêt économique évident : protéger les exploitations pétrolières de sa compagnie nationale, l’ENI, qui d’ailleurs fonctionnent toujours et que convoitent les troupes de l’Etat Islamique en manque d’argent du fait de ses défaites en Syrie face à l’armée syrienne soutenue par la Russie. La Grande Bretagne et les Etats-Unis interviennent aussi, de façon très discrète, avec officiellement l’objectif d’aider à la reconstitution d’un état libyen stable, en réalité surtout pour contrer l’action des Italiens avec l’espoir de récupérer à terme les champs pétroliers qu’ils exploitent.

    La France agit depuis le Tchad d’où partent ses avions, officiellement pour surveiller les dunes du Nord-Mali, en réalité pour mener des opérations de renseignement en Libye où il n’y a plus aucune couverture radar aérienne. Les avions agissent aussi en appui des forces spéciales françaises qui sont sur le terrain et ont notamment aidé les troupes du général Haftar à reprendre Benghazi et Derna. La France fournit aussi, très discrètement, des équipements et des éléments d’entrainement aux troupes libyennes.

    Elle ne peut agir ouvertement, aucune des conditions nécessaires n’étant réunies faute d’accord international et de la concurrence que se livrent les différents acteurs potentiels. L’ONU veut éviter une nouvelle action OTAN, l’Italie – ex-colonisateur – a toujours de gros intérêts en Libye et essaie de constituer une alliance militaire (la LIAM) avec divers pays arabes et la Grande-Bretagne, l’Union européenne cherche surtout à bloquer l’immigration avec EU NAVFOR (connu en France comme « opération Sophia ») dont Angela Merkel a récemment vanté l’efficacité à Barak Obama.

    La France a pour objectif principal de rétablir une situation stable en Libye qui permettrait un contrôle du Sud libyen, foyer et refuge de toutes sortes de milices djihadistes qui déstabilisent les pays africains de la région sahélienne sous contrôle français. Ce contrôle est militairement assuré sur 5 pays (1) par l’opération Barkhane. Grâce à l’expérience et à l’efficacité de nos armées, c’est un succès sur le plan militaire, mais qui n’est pas garanti dans le temps. Si les militaires partent, les djihadistes musulmans qu’ils combattent reviendront aussitôt depuis le Nord-Nigeria ou le Sud-Lybie sans que les armées nationales locales, pourtant en grande partie armées et entrainées par les soins de la France et de l’ONU, puisse s’y opposer, comme on l’a vu au Mali après la fin de l’opération Serval.

    En réalité, il est illusoire de compter sur des forces étrangères, françaises ou autres, pour restaurer la sécurité dans le Sahel. « S’il est une leçon à tirer du fiasco occidental en Afghanistan, c’est que tôt ou tard, des forces étrangères sont perçues comme des forces d’occupation. Le véritable enjeu n’est pas, comme l’annonçaient les Américains en Afghanistan, de « tuer les méchants », mais de répondre au désespoir d’une jeunesse sans capacité d’insertion économique ou sociale, travaillée par un islam rigoriste, et dont les meilleures perspectives se situent, objectivement, non dans une agriculture marginale, mais dans les trafics illicites contrôlés par des groupes armés » (Serge Michailof,Africanistan, Ed. Fayard 2015).

    La question que le gouvernement français devrait se poser est : La présence continue de soldats français au Sahel est-elle un facteur de stabilité ? « Le Sahel est constitué d’une série de poudrières autour desquelles circulent des groupes brandissant des torches enflammées. L’armée française tente d’éteindre ces torches avec les petits moyens qui sont les siens : 3 500 hommes sur une superficie correspondant à six ou sept fois celle de la France« .

    Seuls des Etats nationaux fonctionnels pourraient restaurer la sécurité.
    Cela impliquerait de consolider ou de reconstruire non seulement les armées nationales mais aussi les gendarmeries, les administrations territoriales, les systèmes judiciaires. Or ces pays n’en ont pas les moyens et rien n’indique que leurs élites politiques en aient l’envie : « souvent corrompues, gérant leurs ressources humaines en fonction de critères ethniques ou clientélistes, payant leurs soldats de manière épisodique« . Depuis les indépendances il y a soixante ans, elles vivent fort bien de la misère de leurs peuples.

    Sans oublier la question démographique que personne ne veut examiner et qui, affirme Serge Michailof, va avoir pour résultat que « l’Afrique va se retrouver dans nos banlieues« .

    La presse élyséenne (autrement dit la presque totalité de la presse française) ne parle quasiment plus de l’engagement militaire français en Syrie dans le cadre de la coalition américano-saoudienne. Elle ne parle que des « exactions » que commettrait l’armée syrienne dans sa reconquête. Si l’hôpital d’Alep saute ou si un camp de réfugiés est bombardé, c’est forcément l’armée syrienne. La presse française ignore-t-elle que dans toutes les villes reprises à l’EI, que ce soit par les Kurdes ou les Syriens, les hôpitaux ont été retrouvés piégés aux explosifs par les djihadistes avant leur fuite ? À Palmyre, par exemple, ce sont les Russes qui sont en pleine opération de déminage de l’hôpital. Ignore-t-elle aussi que les « alliés » ont déjà commis plusieurs erreurs dans leurs bombardements et que selon deux rapport successifs de l’ONU ce sont les djihadistes d’Al Nosra-Al Qaida et ceux de l’EI qui utilisent du gaz moutarde pour attaquer le Syriens ? Cela s’est encore produit récemment à Deir Ezzor.

    En Syrie, c’est l’échec total ! La presse française avait pourtant raconté que nos Rafales, Mirages, et le Charles de Gaulle allaient sceller le sort de ce salaud de Bachar el Assad en trois coups de cuiller à pot. Hollande, Fabius et aujourd’hui Ayrault sont dans une ignorance dramatique des questions arabes. Elle ne risque pas d’être sauvée par l’inculture abyssale du personnel diplomatique français (2) qui, même quand il est compétent (car heureusement ça arrive), se garde bien, par sécurité professionnelle, de démentir les élucubrations des conseillers énarques de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Il leur raconte donc ce qu’ils souhaitent entendre.

    On a oublié la Syrie heureuse, prospère, multireligieuse et multiculturelle d’avant la grande déstabilisation lancée par le lobby américano-saoudien qui voulait y faire un « printemps arabe » selon les Américains, « printemps islamiste » selon les saoudiens.

    En matière arabe et musulmane, les Américains sont tout aussi niais que les socialistes français. Ils n’ont pas vu ni compris dans quel piège les entrainait l’Arabie saoudite qui a deux objectifs : préserver sa richesse colossale et son pétrole, et exporter son idéologie, le wahhabisme ou islam radical, en Europe.

    En Syrie c’est la Russie qui commence à apporter la bonne solution : rétablir Bachar el Assad et son pouvoir laïc et socialiste.
    Le problème n°1 est que Washington est incapable de repenser le cadre stratégique de ses relations avec la Russie. « La cohérence semble la grande absente de leur politique au Moyen-Orient. En Syrie, les États-Unis adoptent une approche au coup par coup. Après l’échec avéré de la coalition à éradiquer l’État islamique, le fiasco du programme d’entraînement des rebelles pour renforcer des groupes modérés au détriment de groupes jihadistes soutenus notamment par l’allié saoudien, un pari sur l’opposition kurde visée par l’allié turc et une convergence ponctuelle avec les Russes pour favoriser une issue politique à Genève, les Américains font finalement marche arrière » (Revue Défense).
    Le problème n°2 est que Hollande et Fabius, aujourd’hui Ayrault, sont incapables d’autre chose que d’un suivisme stupide de leurs « alliés » américains et saoudiens.

    Obnubilés par la Chine et inquiets du rapprochement stratégique entre Moscou et Pékin, les Américains croient pouvoir le gêner – à défaut de l’empêcher – en  contrant systématiquement les Russes dans toutes les crises. Une politique de puissance portée par une vision stratégique à long terme aurait dû pousser Washington à apaiser les tensions avec Moscou pour jouer des oppositions dans la relation sino-russe.
    La politique à courte vue du président Obama ne peut aboutir qu’à prolonger les crises.

    La France est absente des négociations en cours sur la Syrie et elle a abandonné les chrétiens de la région : aucun écho médiatique à l’explosion de la grande église de Mossoul dynamitée par les djihadistes de l’EI le 24 avril, l’une des dernières encore debout (il y  avait 40 églises à Mossoul du temps de Saddam Hussein).

    Alors que la France accueille toujours plus de musulmans, les chrétiens syriens qui souhaiteraient se réfugier en France ne le peuvent plus et sont les seuls à être refoulés. Les visas ne sont plus accordés aux chrétiens et Bernard Cazeneuve justifie ce comportement raciste (3) par « des raisons de sécurité« . Il était également difficile de ne pas être écœurés en voyant le pape François baiser les pieds de douze « réfugiés » musulmans de trois familles musulmanes et les ramener au Vatican, ne prenant pas dans son avion de familles chrétiennes parce qu’« elles n’avaient pas les papiers en règle ».

    Et quoi encore, les chrétiens avaient les pieds sales ?

    L’Imprécateur

    1 : L’opération Barkhane  a succédé le 1er août 2014 à l’opération Serval et mobilise quelque 3500 militaires en Mauritanie, au Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Dix soldats français avaient été tués lors de l’opération Serval, déployée de janvier 2013 à juillet 2014 au Mali, sept militaires français ont été tués depuis le lancement de l’opération Barkhane qui a succédé le 1er août 2014. À leur lancement, le président Hollande affirmait que ces opérations ne dureraient que « quelques mois » : 17 morts pour la France, un coût élevé, et c’est loin d’être fini.

    2 : Il fallait que le représentant de la France à l’ONU et le personnel diplomatique français soient sacrément ignorants de l’histoire du Moyen-Orient pour voter une résolution UNESCO décrétant que le Mur des Lamentation n’est pas juif et appartient au patrimoine culturel musulman. Comme si l’on disait que la Sainte chapelle était à l’origine une mosquée.

    3 : le refus ou la critique de l’islam étant considéré par la loi française comme un acte raciste, il va de soi que si cette religion est définie comme une race par la loi, les autres doivent l’être aussi. Refuser des chrétiens est les accuser d’être porteurs d’insécurité est donc également un acte raciste.

    http://www.minurne.org/?p=7360

  • Why I “MAGA” (Par Weev Auernheimer)

    *MAGA : slogan de Donald Trump “Make American Great Again”

    Via Weev Auernheimer (06/05/2016) Début 2014, j’ai commencé à remarqué un changement dans le style rhétorique de Donald Trump. Il avait aiguisé son ton polémique pour en faire une lame de rasoir, et le style était très similaire aux échanges de forums internet. Il avait clairement réalisé des tests extensifs d’analyse multivariée et de modèles de choix afin d’arriver avec un cadre correspondant à la moyenne. Il semblait faire un effort explicite pour commenter sur des sujets avec une sérieuse pertinence politique et pour tester des segments de l’opinion. Ses efforts semblaient être ceux d’une personne rompu à l’art de comprendre la politique et la rhétorique. En tant que troll le plus important de l’Internet, j’ai pris un moment pour commenter l’efficacité de ses techniques de trolling dans l’espoir que mes collègues les étudient :

    Nous avons commencé à discuter des meilleurs points de la technique de Donald dans un forum de discussion dédié au trollage sur internet. Tandis que nous le regardions travailler, les réflexions de tous convergèrent vers l’hypothèse d’une course pour une charge politique. Qu’est-ce que pouvait bien viser Donald ? Être gouverneur de New-York ? Puis quelqu’un a posté une vidéo du Dîner des Correspondants de la Maison Blanche datant de 2011 où Seth Meyers ridiculisait le rêve présidentiel de Donald Trump : 

    L’air de son visage nous montra tout ce que nous avions besoin de savoir : les nuages de tempête derrière sa colère froide. C’est à ce moment que Trump a été saisi par Wotan [Le dieu principal de la mythologie germanique, ndlr]. Nous savions qu’il allait concourir et qu’il allait gagner. Plus profondément que ça, nous savions qu’il allait détruire tous ces gens qui lui rigolaient à la face de son rêve. Quand nous avons vu ça, nous aussi avons été saisis par Wotan. Dès lors, à partir de juin 2014, une année complète avant que Donald Trump n’annonce même sa campagne, avant qu’aucun polémiste sans valeur de l’établissement ne fassent leurs pronostics, des masses de trolls d’internet juraient de voter Trump en 2016. 

    Nous avions une année d’avance pour préparer une rhétorique et des mèmes. La candidature de Donald a touché l’internet comme la foudre de Mjönir [Le dieu de la foudre germanique, ndlr]. Au fur et à mesure que des foules de commentateurs furieux grouillaient autour de lui il devint plus qu’un simple homme, il était indéniablement la manifestation de Wotan, le dieu de la colère. Il devint impossible de ne pas comparer et contraster avec des citations de ses supporters lors des meetings :

    “L’électorat républicain n’est pas un groupe d’imbéciles complètement ignorants. Nous savons qui est Donald Trump, et nous allons utiliser Donald Trump soit pour prendre le contrôle du Parti Républicain soit pour le faire exploser”

    Citations à comparer avec celles de Carl Gustav Jung dans son essai sur Wotan :

    “Il est l’attribut fondamental de la psyché allemande, un facteur irrationnel psychique qui agit sous la haute pression de la civilisation comme un cyclone et la détruit. Malgré leur excentricité, les adorateurs de Wotan semblent avoir jugé les choses plus correctement que les adorateurs de la raison”

    Alors que les victoires s’empilent et que les ruptures psychologiques de la caste des éditorialistes devenaient trop nombreuses pour être comptées, nous faisions la fête. Wotan était là. Trump est passé au bulldozer sur tout ce qui se trouvait sur son chemin. Glenn Beck plonge sa tête dans ses cheetos et Ben Shapiro fait une dépression mentale. Aucun événement politique n’a jamais été si doux, et ce sont juste les primaires.

    Il n’y a pas d’ambassades US ici, donc je naviguerais à travers les deux mers pour voter par procuration lors des élections générales car j’honore mes promesses. Je ne sais pas si Donald Trump sera capable de nous aider durant cette présidence, et franchement je m’en fiche. Je sais qu’une fois que l’esprit de Wotan se réveille dans un peuple, il devient impossible à contenir. Un tel événement survient lors des temps de lutte et de guerre durant lesquels un peuple, au bord de la destruction, se lève et détruit ses ennemis en retour. Nous servirons en tant que Gungnir [La lance magique de Wotan qui ne manque jamais sa cible, ndlr] tant qu’il voudra empaler ses ennemis. S’il cesse de la manier, un autre sera couronné “Père de tous” [Un des surnoms de Wotan, ndlr]. En l’état actuel, il nous a déjà fait un immense nombre de faveurs dont chacune excède en magnitude toutes celles de n’importe quel acteur politique des jours passés [américain, ndlr].

    Alors que les rêves – jadis moqués – de Trump se transforment de visions fiévreuses en ombres sur le paysage en ruine de Weimerica [Contraction de la république de Weimar et d’Amérique, ndlr], nous utilisons ces ténèbres pour attaquer nos ennemis mutuels. Maintenant le temps est venu de tomber sur tous ceux qui disent #JamaisTrump. Il n’y a aucune méthode de destruction trop brutale ou personnelle pour anéantir ces gens. Nous bombardons leurs employeurs avec des messages de haine. Nous nous montrons à leurs portes pour les traiter de cocus et de traîtres à leur face. Nous faisons tout ce qui est nécessaire pour dégager ces gens de nos rues et nous assurer qu’ils n’essaient jamais de revenir. Nous devons utiliser chaque seconde que nous avons avant les élections générales pour purifier l’établissement politique de ses marxistes putréfiés et de ceux qui se prosternent devant eux.

    Parce que c’est de cette façon que finissent les cocus.

    C’est la façon dont finissent les cocus.

    C’est la façons dont finissent les cocus.

    Avec un coup

    Mais avec post de merde.

    http://borislelay.com/

  • Journal du Vendredi 06 Mai 2016 : Economie / Le Tafta dans l’impasse ?

  • Kaliningrad : retenez ce nom. Danger de guerre en Europe

    Il existe un risque d’affrontement militaire préoccupant entre l’Otan et la Russie à propos de l’enclave russe de Kaliningrad, coincée entre les pays baltes et la Pologne, tous membres récents de l’UE et de l’Otan. La tension militaire ne cesse de monter dans cette région baltique. La situation est beaucoup plus dangereuse que lors de la crise de l’est ukrainien et de la Crimée, parce que Kaliningrad est une enclave russe au cœur de l’UE et de l’Otan.

    Les officiels et les médias occidentaux, ainsi que les gouvernements polonais et des trois pays baltes – et évidemment les autorités de Washington– accusent le gouvernement de Vladimir Poutine de machiavélisme et de « provocation », en cherchant un casus belli à partir de Kaliningrad. Au contraire, ce sont les Russes qui sont victimes d’une provocation : l’Otan cherche  un affrontement armé, si possible limité, avec l’Otan, afin de pouvoir renverser le ”régime de Poutine” tant détesté.  Kaliningrad en sera-t-il le prétexte ?

    Peurs feintes des gouvernants baltes et polonais

    Le département de Kaliningrad (Kaliningradskaïa Oblast), dépendant du District fédéral du Nord–Ouest, est une petite enclave russe de 215 km2 entre la Lituanie et la Pologne. La ville principale, Kaliningrad, anciennement Königsberg, ville autrefois allemande de Prusse orientale (patrie de Kant), compte 450.000 habitants et constitue une destination touristique et culturelle intéressante.   

    À Vilnius et à Varsovie, les autorités se disent inquiètes des « provocations militaires russes » qui se concrétisent, selon elles, par la militarisation de  l’enclave de Kaliningrad et des manœuvres de l’armée russe. Andrius Kubilius, ancien Premier ministre lituanien, politicien actif, s’est déclaré « très inquiet par les manœuvres militaires russes, si près de nos frontières ». 

    En Lituanie, où passe un couloir ferroviaire protégé reliant l’enclave de Kaliningrad à la Biélorussie puis à la Russie, les autorités craignent une « provocation russe ». Le même Andrius Kubilius, qui dirige aussi l’Union patriotique lituanienne (centre droit), a déclaré début avril : « nous avons peur d’une provocation russe sur le couloir routier et ferroviaire ou sur les pipe lines et lignes à haute tension ». Et, pour dissuader cette prétendue menace russe, dont la peur factice est soigneusement entretenue dans les opinions publiques des pays concernés, les trois gouvernements baltes ont officiellement demandé un accroissement de la présence militaire de l’Otan sur leur sol. Ce qui est en train de se réaliser. 

    L’ambassadeur de la Fédération de Russie auprès de l’Union européenne, M. Vladimir Chizhov a ainsi jugé les souhaits des gouvernants baltes : « cette demande est motivée par des calculs politiques intérieurs plus que par des raisons sincères. » Le chef de la diplomatie polonaise, Witold Waszczykowski, a déclaré en avril 2016 lors d’un débat sur l’Otan à la conférence Globsec à Bratislava : « la Russie est plus dangereuse que l’EI » (État islamique, Dae’ch). Ce genre de propos, tenu par le représentant de la politique extérieure polonaise, est une provocation, de la part d’un haut dirigeant qui obéit à des ordres (1).

    Le contenu de la propagande anti–russe

    Ces ordres proviennent des réseaux politiques et économiques qui innervent  les dirigeants des USA et de l’UE. Il s’agit de présenter la Russie comme une menace. 

    Dmitri Gorenburg, expert militaire auprès de CNA Corporation, think tank basé à Arlington (Virginie), expliquait sur Radio Free Europe (la station de propagande de la CIA depuis des décennies) : « étant donné que la tension avec l’Ouest s’aggrave, la Russie a trouvé en Kaliningrad l’endroit idéal et évident pour déployer des forces militaires ; à partir de Kaliningrad vous pouvez menacer les voisins, la Suède, la Pologne, l’Allemagne, qui ne sont pas très loin ; Kaliningrad est une base d’opération militaire russe en plein territoire européen ». Gorenburg s’inquiète du « renforcement des activités de la flotte de la Baltique basée à Kaliningrad » et suggère qu’une agression russe est en préparation. C’est du grand n’importe quoi.

    Un enfant de douze ans qui regarderait une carte de la région  comprendrait cette évidence : si la Russie de Poutine voulait agresser les Baltes, les Polonais, etc. elle ne le ferait pas à partir de la petite enclave de Kaliningrad, éloignée du territoire continental russe, vulnérable et indéfendable. Elle lancerait une attaque à partir de sa frontière commune avec la Lettonie et l’Estonie ! C’est une banalité géopolitique.

    La thèse de Washington, de l’Otan et des dirigeants européens – surtout polonais et baltes – est que Vladimir Poutine, en proie à des difficultés économiques intérieures, est un nationaliste fanatique qui cherche par tous les moyens à : 1) provoquer un conflit armé avec l’Otan 2) retrouver, comme du temps de l’URSS, une domination sur l’Europe de l’Est (Ukraine, pays baltes, Pologne, etc.). Mais cette propagande sur le danger russe se double aussi de deux éléments : les Russes feraient déjà des provocations militaires et prépareraient une agression. Pour cela, la CIA a fabriqué un montage astucieux digne de Hollywood : la menace militaire russe en Europe du Nord

    La fabrication de la menace militaire russe

    La flotte russe de la Baltique, basée dans le port de Baltiysk, dans l’enclave de Kaliningrad, se renforcerait, selon l’Otan. Et les avions décollant des bases aériennes de l’enclave – Chernyakhovsk et Donskoye – violeraient les espaces aériens des pays voisins et simuleraient des attaques en rase-mottes contre des navires américains dans la Baltique. Les Russes auraient aussi augmenté leurs forces terrestres dans l’enclave.

    En avril 2016, un chasseur-bombardier russe se serait approché d’une frégate américaine, l’USS Donald Cook et des avions de reconnaissance américains auraient été frôlés par des chasseurs russes. Les autorités américaines et l’Otan ont parlé d’ ”agression russe” ! Ces allégations font suite à toute une série de cas semblables depuis 2014. Les médias relatent des incidents concernant des avions militaires russes violant les espaces aériens des pays d’Europe notamment scandinaves. Aucune preuve sérieuse de ces actes d’intimidation n’a été apportée. Ce sont les services de presse de l’Otan qui l’affirment. Cette source est-elle très fiable ? Les journalistes occidentaux ont diffusé sur Internet des vidéos douteuses d’attaques” d’avions russes. La CIA ou d’autres agences sont derrière ces désinformations. 

    Washington et l’Otan se sont aussi inquiétés de la présence (supposée) de missiles Iskander installés dans l’enclave de Kaliningrad. Ce sont des vecteurs mobiles de courte portée (400km) pouvant lancer des charges classiques ou nucléaires. Ils pourraient atteindre Varsovie ou Berlin. De fait en 2008, le Kremlin avait menacé de déployer ces engins si Washington persistait à vouloir installer en Pologne et en République tchèque son bouclier anti–missiles.

    Ce raisonnement est spécieux : en quoi la Russie, qui dispose de missiles de toutes portées pouvant atteindre le monde entier, terrestres ou sous-marins, aurait besoin de fusées de courte portée basées dans l’Oblast de Kaliningrad pour attaquer ses voisins européens ? Stupidité géopolitique.   Si l’on voit mal l’intérêt de la Russie à s’en prendre aux pays européens, on comprend mieux l’intérêt de Washington à provoquer la Russie puisque cette dernière retrouve un statut de puissance concurrente, en plus de la Chine. Ce qui exaspère les idéologues de l’unilatéralisme et de la superpuissance  des USA qui sont derrière Hillary Clinton, mais qui n’aiment pas  Donald Trump, parce qu’il est isolationniste. (2) 

    Les manœuvres et provocations militaires contre la Russie

    Les provocations militaires contre la Russie ont pour objectif de créer un incident qui dégénérerait. Le gouvernement de Varsovie, très anti-russe, compte s’équiper de vecteurs anti-missiles américains Patriot, en cas d’une imaginaire attaque russe…En mars 2016, il a décidé d’acheter des missiles de croisière américains Tomahawk qui, eux, ne sont pas du tout défensifs…

    Un convoi militaire américain avec matériel lourd a fait une démonstration de force en Europe centrale et orientale pour ”rassurer” contre une éventuelle agression russe. Des avions de l’Otan , y compris français, ont été envoyés dans las pays baltes et en Pologne.

    D’après le New-York Times, les aurorités américaines veulent positionner du matériel lourd (chars, artillerie) en Europe de l’Est et dans les pays baltes. Sous prétexte de protéger la région contre une agression russe. Le même quotidien note la réaction d’un membre du ministère russe de la Défense, sans révéler son nom :« cette action américaine est le pas le plus agressif franchi par le Pentagone depuis la guerre froide ».Accuser sans preuve les autres de desseins d’agression armée est, on le sait, depuis l’Antiquité, un moyen classique de provoquer une guerre souhaitée.

    Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg,  explique (Le Figaro ; 02/ 04/2016) que l’Alliance va déployer quatre bataillons (4.000 hommes environ), voire plus, dans les pays baltes et en Pologne, au nord et au sud de Kaliningrad. Cela pour prévenir une attaque russe, sous prétexte que le Kremilin a triplé ses dépenses militaires depuis 2000 (faux) et « a violé la souveraineté de l’Ukraine » (faux). Stoltenberg explique que cette initiative « ne viole pas » l’accord Otan-Russie signé à Paris en 1997, interdisant de faire stationner des « forces combattantes substantielles » en Europe de l’Est. M. Serguei Lavrov et la diplomatie russe pensent probablement le contraire et toute personne de bon sens aussi.

    Le refus d’une Russie comme grande puissance

    Ce qui inquiète Washington comme tous les milieux atlantistes qui gouvernent l’UE, ce n’est pas la menace militaire russe (hypothèse invraisemblable) mais c’est le fait que la Russie redevienne une grande puissance stratégique qui puisse concurrencer les USA.   

    La Russie traverse une déprime économique due à l’effondrement du prix des hydrocarbures et aux sanctions de l’Occident après la crise ukrainienne, illégales au regard du droit international. Mais cette crise économique est beaucoup moins forte que ce que prétendent les médias occidentaux. 

     La Russie a réussi à rétablir son poids stratégique et militaire, après la transition post soviétique, ce qui constitue un grand motif d’inquiétude pour les dirigeants de Washington. En Syrie et au Nagorny–Karabakh, les interventions militaires russes ont été très efficaces. Plus que les interventions occidentales. Le niveau d’efficacité de l’armée russe, terrestre et aérien, est supérieur – on l’a vu en Syrie – à celui des pays de l’Otan. On avait dit que la ”coalition” menée par les USA était la seule capable de faire reculer Dae’ch. Or L’état islamique ne recule sur le terrain que grâce aux forces russes qui appuient celles de Bachar el–Assad. Ce qui inquiète le Pentagone, et surtout l’humilie.

    Le budget  de la défense russe a progressé de 70 à 92 milliards d’euros depuis 2011. Il atteint 4% du PIB, plus du double des budgets des membres européens de l’Otan. Depuis la fin de l’ère Eltsine, l’armée russe s’est fortement améliorée : réduction des effectifs inutiles, professionnalisation, rénovation des équipements (avion furtif Sukhoï T50,  char lourd T14, flotte de 45 sous-marins d’attaque), modernisation des moyens nucléaires, etc.

    Plus de 40 nouveaux missiles intercontinentaux à tête nucléaire vont rejoindre l’arsenal russe. Poutine n’est pas ”agressif” mais il obéit à une logique qui avait été parfaitement comprise par De Gaulle : pour être crédible et respecté (diplomatiquement, économiquement, etc.) un grand pays doit disposer d’une puissance militaire dissuasive. Mais le ”militarisme” russe est une plaisanterie quand on pense que le budget militaire des USA représente près de 50% des dépenses de défense mondiales. La Russie ne menace absolument personne. 

    Contrairement à d’autres secteurs économiques insuffisamment développés, l’industrie d’armements russe est, avec les hydrocarbures, le spatial et l’énergie atomique (Rosatom), au meilleur niveau mondial. « Sur le plan stratégique, l’intervention russe s’est révélée plus efficace que celle de la coalition occidentale […] Sur le plan diplomatique, la Russie s’est imposée comme une puissance incontournable en Europe comme au Moyen–Orient » écrit Nicolas Baverez, un analyste pourtant très opposé à Poutine (Le Figaro, 25/04/2016). En Syrie, la stratégie russe est dix fois plus habile et efficace que celle des Occidentaux. Tout cela n’est vraiment pas supportable pour Washington et les milieux atlantistes.

      

    L’hostilité antirusse  est  une stupidité  géopolitique

    Washington cherche une confrontation militaire avec la Russie. Si possible limitée. Au moyen des provocations les plus diverses. Le but est de renverser Poutine et de stopper la possible montée en puissance de la Russie et d’empêcher une alliance euro-russe. Bien sûr, c’est une stratégie stupide et contre productive, mais de la part des bellicistes gouvernants de Washington on y est habitué : voir les catastrophes provoquées par les interventions militaires américaines depuis plusieurs décennies. (3)  

    Alors que rigoureusement aucun signe d’hostilité russe n’existe contre les pays baltes ou la Pologne, l’Otan renforce son dispositif militaire dans la région, sous prétexte d’une attaque russe, totalement imaginaire. Depuis que les tensions se sont (relativement) calmées en Ukraine, on essaie de créer des provocations, des  incidents, des occasions de casus belli autour de l’enclave russe de Kaliningrad. 

    Faire croire à une menace militaire russe inexistante, provoquer un affrontement armé direct avec la Russie, même limité, est un objectif de puissants lobbies à Washington, dans l’Otan et dans l’UE. Ils n’ont pas réussi avec l’est de l’Ukraine et la Crimée. Ils cherchent maintenant  à provoquer un affrontement armé dans la zone Baltique. C’est géopolitiquement logique.

    À six reprises, les Occidentaux, menés par les Américains, ont violé la Charte de l’Onu par des interventions militaires illégales en droit international et catastrophiques par leurs résultats : dans les Balkans contre les Serbes, – où l’Otan s’est substituée à l’Onu– , en Afghanistan, deux fois en Irak, en Libye et en Syrie contre Bachar el–Assad. Il ne serait pas étonnant que, sous prétexte de se défendre contre une menace russe à partir de l’enclave de Kaliningrad, des ”incidents” soient créés  dans le but de créer un conflit, aux conséquences désastreuses…   

    Au moment où l’Europe est menacée par une invasion migratoire massive majoritairement musulmane et par le terrorisme islamique, les gouvernants occcidentaux ne trouvent rien de mieux que de désigner la Russie comme ennemi principal et menace urgente !  Alors qu’elle est notre seule alliée…

    (1).M. Waszczykowski, ministre des Affraires étrangères polonais, déteste la Russie mais adore la Turquie. Il a décidé que la Pologne allait soutenir l’abolition des visas pour les ressortissants turcs dans l’Union européenne.

    (2) Donald Trump défend une position abhorrée par les élites de Washington : isolationnisme et refus de la russophobie. Son slogan « America First » ne signifie pas ” l’Amérique d’abord, dominant les autres” mais ”l’Amérique qui s’occupe prioritairement d’elle même” sans chercher à dominer ni à aider quiconque. Un égoïsme de bon aloi.    

    (3) Les lobbies industriels américains, très impliqués dans l’industrie de l’armement – par exemple Boeing– ont toujours poussé les gouvernements à entretenir en permanence des guerres ”périphériques”  pour vendre au Pentagone leurs productions. Le bellicisme américain est économique, plus que politique ou ”militariste”. Je dis cela tout en détestant l’américanophobie , aussi stupide que la russophobie.

    http://www.gfaye.com/kaliningrad-retenez-ce-nom-danger-de-guerre-en-europe/

  • Le Traité transatlantique: un nouveau diktat contre l’Europe

    Auran Derien, enseignant

    Ex: http://metamag.fr

    L’économie est le néant de l’Être, remplacé par des marchandises, ainsi que la privation de projets, de pensée et d’histoire en faveur des querelles de procédures sans fins et de la vente de tout ce qui pue.

    Le diktat transatlantique est entré dans sa phase apocalyptique pour permettre à la finance globalitaire d’envoyer tout le monde au tapis et de se goberger de tout ce qui est encore disponible. Les Hercules de la jactance pieuse appliquent leur obsession habituelle, si vulgaire et si banale, tirée de la Génèse : «Prends la terre et soumets-là».

    Après la destruction de l’Europe par les Européens eux-mêmes, durant le XXème siècle, ahuris de propagande par les banquiers de Londres et de Wall Street, il reste effectivement à évincer les Européens de leur terre, à institutionnaliser le pillage par le diktat transatlantique puis, lorsque tout aura été volé, à mettre le point final, le génocide par la submersion des nouveaux venus du vaste monde. Après, les hordes de trafiquants iront recommencer ailleurs….

    La destruction massive légale

    Tant dans les Parlements qu’à la Commission Européenne quelque chose de monstrueux se passe. L’entrain manque. Le journal The Independant a publié un article que seul Charles Sannat a repris, dans lequel il apparaît quelques éléments obtenus par le groupe indépendant Corporate Europe Observatory (CEO) sur les infamies du diktat transatlantique.

    Les champions du monde de la démocratie, de la transparence et de l’honnêteté, les merveilleux fonctionnaires du paradis européen, seraient en fait des charognards de la débâcle face aux goulus globalitaires. Une commission non élue est chargée de fixer les domaines de négociation qui plaisent aux rois du monde, car tous ces sacrés fonctionnaires veulent bien sacrifier l’Europe et sa population mais surtout pas leurs bénéfices. Ainsi, dans le secret, personne ne connaîtra les montants qui leur tomberont dans les poches car, “pas de dollars, pas de traité” selon le principe déjà appliqué en 1917, “pas d’or, pas de révolution bolchévique”…

    Le document auquel se réfère le CEO laisse percer une méthodologie de l’obscurantisme qui ne devrait pourtant étonner personne puisque la volonté de tromper, par des accords flous et équivoques, est systématique chez ces Tartufes associés pour dépouiller l’univers. Quelle fut la caractéristique des propositions du Trésor américain, en 1944 à Bretton Woods, pour mettre en place un système monétaire international? La grande économiste anglaise, Joan Robinson, déclara qu’elles étaient aussi claires qu’une énigme policière. La croisade actuelle contre l’Europe reprend la même démarche.

    Le juge de paix, une fonction essentielle pour les “Al Capone associés”

    Les relations entre les hommes et les choses dominent la mentalité des financiers globalitaires. Leur frénésie marchande transforme tout autre producteur en ennemi absolu et ce combat, expliqua un jour Walter Rathenau (La mécanisation du monde. Dans : Contribution à la critique de notre temps. Aubier/Montaigne, 1972.) est un combat de politique privée. La seule activité qu’aucune révolution, depuis le XVIIIème siècle, ne voulut jamais détruire est la coterie commerciale. La révolution française supprima les corporations qui réglaient les activités économiques et obligea les individus à se dépouiller de toute protection. Cela a duré jusqu’aujourd’hui où le rapport est totalement inversé. D’une activité d’homme libre, le commerce est devenu une activité d’oppresseurs, de tyrans.

    Les financiers mondialistes proclamant comme toujours l’avènement du paradis terrestre grâce au marché mondial frénétique, nouvelle nigologie qui a succédé depuis 1989 à l’apologie des soviets, ont un besoin ontologique de la règle mafieuse qui décide entre gangs, entre sectes, entre groupes. Il leur faut à tout prix éviter le rôle du politique, la loi de l’État, loi plus vaste, plus générale que celle du juge de paix mafieux. Car l’idée de bien commun est absente de la perception sectaire, qui voit dans le capital à faire tourner une représentation de l’esprit universel, universellement vide bien sûr mais agressif.

    Le politique avant l’économique reste un principe de fonctionnement des pays du groupe BRICS, ce qui éclaire les raisons de la haine des banksters à leur encontre. L’Europe, dirigée par des larbins à la solde de maîtres étrangers, est destinée à continuer la guerre contre sa population, à accélérer son génocide, à se prostituer aux banksters et autre engeance. Pourquoi les tenants de la finance mondialiste se gêneraient-ils ?  Les membres de la Commission Européenne, comme les dirigeants des États sont tous consentants.

    Vive les grandes banques, vive la reine Clinton, l’ogre Obama, le veau dollar, ainsi que la législation qui permet de voler la BNP et Alstom, la Standard Chartered britannique, les banques suisses, Volkswagen, les données et les techniques, etc, etc. Nous vivons dans la criminalité permanente, continuité des pratiques anglaises testées dès le XVIIème siècle. L’inhumanité au nom de l’humanité, voilà devant quoi se prosternent les constipés du bulbe et autres truies répugnantes de la Commission Européenne, éradicateurs de l’Europe par le diktat transatlantique.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/05/04/le-traite-transatlantique-un-nouveau-diktat-contre-l-europe-5796929.html

  • Etats-Unis : un duel Trump-Clinton se confirme pour novembre

    Qui aurait pu penser le 1er février, jour du lancement de ces primaires républicaines, que l’Indiana, Etat marginal, discret, presque humble du Midwest, coincé avec ses 6,5 millions d’habitants entre trois géants, l’Ohio, le Kentucky et l’Illinois, deviendrait trois mois plus tard l’épreuve-reine, l’obstacle décisif de cet interminable marathon ? L’alchimie électorale a parfois ses mystères : l’Indiana en fait partie. Personne ne soupçonnait que les républicains bien tranquilles de cet État plutôt conservateur allaient se muer, le temps d’une soirée, en arbitres implacables d’une course qui transformera l’Amérique tout entière, peut-être pour une génération. Donald Trump a remporté le lot de 57 délégués, ce qui hisse son total à 1 035. Déçu, meurtri par un échec aussi spectaculaire, Ted Cruz, sénateur du Texas et principal rival du New-yorkais, a abandonné, une heure après la publication des résultats, cette course devenue pour lui un véritable calvaire. Une belle victoire (plus de 16 % de voix séparent Trump et Cruz) qui revêt une triple signification.

    D’abord, le magnat de l’immobilier, que 202 délégués seulement séparent du podium de la convention nationale de Cleveland, pourra désormais les rafler pour la forme et l’honneur au cours des neuf primaires restantes – dont l’utilité sera bien évidemment symbolique. Ainsi, aucun obstacle ne subsiste pour empêcher Trump de devenir l’adversaire d’Hillary Clinton, le 8 novembre prochain.

    Ensuite, ce succès d’un iconoclaste, d’un franc-tireur, d’un homme ayant brisé toutes les règles, tous les principes, toutes les normes, confirme l’humiliation et la déroute de l’establishment républicain qui comprend non seulement l’univers politique mais aussi le monde des médias. La Pensée Unique Totalitaire a trouvé mardi soir dans un Etat insignifiant d’Amérique sa plus accablante défaite. On sent qu’elle commence à cuver sa honte avant de tenter de retrouver une partie de sa dignité perdue. Un vieux proverbe arabe dit bien les choses : « La main que tu ne peux couper, baise-la ».

    Enfin, la belle victoire de Trump signifie l’écrasement d’une imposture : ce n’est pas le moindre de ses trophées. Cette imposture porte un nom : Ted Cruz.Celui-ci représentait bien plus qu’un sénateur du Texas dévoré par une ambition présidentielle. Il fut, dans ces primaires, la personnification d’une manœuvre déloyale et scandaleuse. Cruz n’avait que 572 délégués. Depuis un mois, il savait qu’il ne pourrait jamais rattraper Trump et le battre en accumulant les places de premier. Restait pour lui une autre solution : rallier sous son nom, dans un maximum d’Etats, les délégués libres de voter pour le candidat de leur choix qui, selon les règlements, interviennent lorsque personne n’a pu atteindre le chiffre fatidique de 1 237 délégués. Dans ce cas, c’est un second scrutin qui se déroule au cœur d’une convention appelée « ouverte » ou « contestée ». Durant des semaines, Cruz et son équipe ont parcouru le pays à la recherche de ces fameux délégués « libres ». Au Colorado, dans le Wyoming, en Louisiane, ils en avaient amassé quelques dizaines qui auraient pu sérieusement inquiéter Trump si sa marche vers les 1 237 délégués avait pu être freinée.

    Avant même l’abandon de Cruz, Trump évita ce scénario sournois, furtif, à l’opposé d’un combat démocratique dans lequel seules doivent compter les voix populaires. Réduire les primaires, comme le voulaient Cruz et l’establishment républicain, à une poignée de figurants convaincus ou achetés revient à dénaturer un processus, à démonétiser un choix. Le côté sordide de cette manipulation n’a pas échappé aux Américains. C’est l’une des raisons de la médiocre deuxième place de Cruz dans ce combat de l’Indiana. Il en existe d’autres : la récente nomination par le sénateur du Texas de Carly Fiorina comme candidate à la vice-présidence a manqué de pertinence, car cette ex-PDG d’un géant de l’informatique avait conservé, depuis son retrait de la course fin février, les oripeaux de la défaite. Enfin, l’accord de désistement passé entre Cruz et John Kasich, gouverneur de l’Ohio, parut bancal dès le départ car les électeurs restèrent en grande majorité attachés à l’un des deux concurrents devenus subitement alliés contre Trump.

    Un Trump au mieux de sa forme qui a savouré dans son quartier général de New York sa victoire, devenue très vite un triomphe avec l’effacement de Cruz. Ce coup de théâtre sacre plus tôt que prévu le milliardaire champion républicain, mais laisse également des millions d’électeurs potentiels orphelins et désemparés. Ce sera le premier objectif de Trump : tenter d’unifier le parti républicain et, en même temps, persuader ceux qui ont suivi Cruz de voter pour lui, malgré la guérilla que les deux hommes se sont livrés, malgré d’implacables échanges verbaux, malgré les insultes et les attaques (« 60 000 pubs négatives », a précisé Trump, du jamais vu). Le second objectif consistera à convaincre les partisans de Bernie Sanders, le sénateur démocrate du Vermont, de sauter le pas, de franchir la barrière des partis et d’opter pour un autre adversaire de l’establishment, celui-là républicain. C’est à ce prix que Trump aurait de bonnes chances d’entrer à la Maison Blanche. Une stratégie à trois niveaux : élargir une solide base populiste avec les conservateurs de Cruz, isoler Hillary Clinton dans ses retranchements peuplés de minorités et d’ultra-libéraux, dépeindre les huit ans de Barack Obama comme le pire des cauchemars américains.

    Déjà, Trump a annoncé que la dette nationale de 19 000 milliards de dollars était sur le point de basculer à 21 000 milliards. Dès demain, Trump va s’employer à rectifier son tir et sélectionner ses cibles. Il a un mois et demi d’avance sur le programme prévu car les primaires ne devaient se terminer qu’en juin. C’est un atout pour lui. En face, la vibrionnante Hillary n’a pas encore réussi à se débarrasser de Sanders – qui, pour la narguer, s’est même offert le luxe de remporter l’Indiana.

    Christian Daisug

    Article paru dans Présent daté du 5 mai 2016

    http://fr.novopress.info/

  • Une autre Europe est en train de se bâtir

    LITUANIE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) : Il y a peu, une délégation de pays scandinaves, mais aussi d’Europe centrale, s’est retrouvée à Jumala, en Lituanie, afin d’approfondir les relations entre l’Europe du Nord, du Centre et de l’Est au sein de l’Otan. Les pays d’Europe centrale étaient ceux du groupe de Visegrad : ayant son origine au XIVe siècle, ce groupe informel a été reformé en 1991, à la chute de l’URSS, et est aujourd’hui constitué de la Pologne, de la  République tchèque, de la Hongrie et de la Slovaquie. Confronté à des problématiques régionales communes, le groupe de Visegrad exprime des positions conjointes sur plusieurs sujets, comme par exemple la crise des migrants, l’opposition aux quotas de clandestins voulus par Bruxelles ou encore des échanges culturels forts entre ses membres.

    Cette alliance méconnue est aussi militaire. Un tournant a été pris le 12 mai 2011, lorsque le groupe a annoncé la création d’un « groupement tactique », présidé par la Pologne. En janvier 2016, une mission militaire conjointe a été déclarée jusqu’au 30 juin de la même année. Le groupe de Visegrad comporte 3 900 soldats et est indépendant de l’Otan. En outre, des achats militaires communs vont être engagés. Le groupe cherche, notamment, à créer une solidarité en Europe centrale en cas de rapprochement trop prononcé entre l’Allemagne et la Russie.

    Le groupe de Visegrad se rapproche à présent des pays baltes. Les pays du Visegrad ont décidé qu’il stationnerait des soldats dans les pays baltes en 2017. Ce rapprochement entre l’Europe centrale et la baltique rappelle la vieille stratégie de la Fédération d’entre‑mers, dont le modèle historique est la République de Pologne‑Lituanie qui permit de résister à la fois aux chevaliers teutoniques et à la Russie. L’idée de cette fédération était de comprendre les pays situés entre la mer Baltique, la mer Noire et la mer Adriatique. Défendu à la fin du XIXe siècle puis après la Première Guerre mondiale, ce modèle semble donc ressurgir aujourd’hui dans certaines consciences européennes, au moment où l’Allemagne semble se lasser du projet européen, où la Russie se renforce dans la région et où les divisions internes de l’Otan se cristallisent. 

    http://fr.novopress.info/200792/autre-europe-en-train-se-batir/