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international - Page 787

  • La bave jubilatoire des journalistes

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Le monde ne fonctionne pas et ça fait baver de plaisir les journalistes. Ils se voient déjà dénoncer les défauts de ce fonctionnement et s’ils bavent, c’est parce que cette dénonciation n’a pas de terme. Ils vont avoir du travail pour les siècles des siècles. Il fallait voir la journaliste Arianne Dayer à l’émission de la RTS Infrarouge mercredi soir. Il est vrai qu’elle ne bavait pas. Elle est une jolie femme et devait savoir que baver est inconvenant. Mais ses yeux brillaient d’excitation lorsqu’elle parlait des Panama Papers qui révèlent de tels dysfonctionnements dans le système financier international qu’ils blanchissent des monstres vendant des petites filles comme esclaves sexuelles. Arianne Dayer ne fait pas dans la dentelle. C’est aussi pour ça qu’elle ne bave pas.

    Comme chacun sait, il n’y a pas que le système financier international qui ne fonctionne pas. Il y a aussi l’Église pleine de pédophiles, l’éducation nationale pleine elle aussi de pédophiles, la FIFA pleine de margoulins, sans compter les ripoux, les arnaqueurs au quotidien, et puis, ne l’oublions pas, les abominables braconniers africains qui tuent et mutilent des éléphants. Bref les méchants  sont partout. La tâche est immense et pour lutter contre les méchants, il faudra des moyens, immenses eux aussi. Ainsi se mettent en place des plateformes de dénonciation des actes de corruption comme en Suisse (et en ligne s’il vous plaît), une nouvelle législation destinée à protéger les lanceurs d’alerte, des séminaires de recherche avec d’assidus chercheurs (comme il se doit), des séminaires interdisciplinaires avec experts évidemment renommés et internationaux. Un coup d’œil sur les conférences du Global Studies Institute à Genève en dit long sur les efforts accomplis dans le monde académique pour rejoindre les journalistes qui auront ainsi de puissants alliés. Un immense contrôle de tout et de tous risque de se mettre en place sur la planète entière. Le député libéral Christian Lüscher l’a bien relevé lors de l’émission Infrarouge dont je parlais plus haut. Avec ironie, il a lancé à Carlo Sommaruga, croisé de la pureté, qu’il se réjouissait de le voir en gendarme du monde.

    Certains estiment que la croisade mondiale pour la pureté ou la transparence est menée par les Américains. Si au moins ! Car alors on pourrait couper la tête du monstre ! Or ce monstre est cette hydre de Lerne qu’Hercule voulait tuer. Mais à chaque fois qu’il coupait une tête, une autre repoussait.

    Cette dynamique de la dénonciation a sa source dans une religion, celle du bien, la pire de toutes. On dénonce volontiers le prosélytisme des chrétiens, mais que dire de cette religion du bien ? Son développement est tentaculaire et global. Elle fait efficacement concurrence à l’Église catholique. Les nouveaux croisés de la pureté, dignes héritiers des gnostiques d’autrefois, dénoncent tout ce qui va mal dans le monde. Il s’agit, pour eux, de procéder à de multiples épurations. Mais elles pourraient bien, un jour, ces épurations, paraître relativement bénignes en regard d’une purification mondialisée au nom de la transparence. En ce domaine, nous avons d’ailleurs un maître, Robespierre, l’incorruptible, ancêtre des épurateurs. Il n’y allait pas par quatre chemins. Au moindre soupçon, hop, la guillotine !

    Nous n’en sommes pas encore là, c’est vrai, mais ne nous réjouissons pas trop vite. Le vingtième siècle a abondé en purifications et épurations. Qui les a vues venir ? Celui qui, à la belle époque, aurait parlé de la Shoah et du Goulag aurait été envoyé en asile psychiatrique. Aujourd’hui, tout est prêt, dans le langage employé, pour exterminer les méchants comme de la vermine. Il ne s’agit pas, en effet, de s’adresser à eux comme à des êtres humains, mais de les éliminer par des mesures appropriées.

    On prend presque les journalistes en pitié tant ils auront du pain sur la planche. Parce qu’après la dénonciation du mal, il faudra mettre en place des contrôleurs qui repéreront les méchants comme nos radars repèrent les mauvais conducteurs. Et ces contrôleurs, il faudra les contrôler. Eux aussi vont faillir et il faudra les poursuivre médiatiquement et pénalement. Les budgets vont enfler et les contribuables vont devoir sortir leur portemonnaie. A chasser le mal (Satan comme on disait autrefois), on se lance dans une poursuite qui ne s’achève jamais. Les journalistes se sont engagés dans une chasse qui va les faire s’enfoncer dans une jungle si épaisse que nous les perdrons de vue. Qui les pleurera ?

    Jan Marejko, 15 avril 2016

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Vers le marché transatlantique | Par Pierre Hillard.

    Lors du discours sur l'état de l'Union, le 13 février 2013, le président Obama a annoncé le lancement d’un marché transatlantique sans entraves.

    L’annonce a « surpris » le landerneau politique et journalistique. Pourtant, la chose n’est pas nouvelle pour tout chercheur s’intéressant aux arcanes du monde politique européen et américain. En effet, même si de nombreux signes avant-coureurs ont existé au cours du XIXè siècle et début XXè siècle, le véritable démarrage commence après 1945. La position dominante des Etats-Unis sur l’Europe occidentale et de nombreux relais dans les hautes sphères politiques à Londres, Bruxelles ou Paris ont permis de poser les premiers jalons d’un maillage serré de part et d’autre de l’Atlantique.

    Un acteur essentiel et, malheureusement, largement méconnu parmi les défenseurs de la cause nationale était l’Américain Clarence Streit (1896-1986). Très lié aux élites anglo-saxonnes désireuses d’instaurer un monde sans frontières, cet ancien journaliste au New-York Times bénéficiaire des bourses d’études Cecil Rhodes publia en 1939 un livre clef de la doxa mondialiste « Union now » avec un sous-titre révélateur : « Proposition pour une union fédérale des démocraties de l’Atlantique Nord ». Son programme consistait à unir l’hémisphère occidental dans un cadre politique commun. Appuyé par d’éminents responsables américains comme les présidents Roosevelt ou Truman, ses ambitions prirent forme au lendemain de la Seconde guerre mondiale avec la création du « Comité pour une union atlantique » en 1949. Fort de cet arrière-fond, il rédigea un premier document en 1954 : « Déclaration pour une unité atlantique ».

    Ce texte proposait déjà la suppression de tous les obstacles au commerce avec des tarifs douaniers réduits. Des personnes occupant de hautes fonctions ont signé et soutenu ce projet. Nous pouvons relever : le général William Donovan (patron des services secrets américains, l’OSS, durant la Seconde guerre mondiale), le président Truman, le général George C. Marshall, Julian Huxley (premier président de l’UNESCO et frère d’Aldous auteur du « Meilleur des mondes »), l’économiste Maurice Allais, le gaulliste Michel Debré ou encore Edmond Giscard d’Estaing (père de Valéry). Une deuxième mouture renforçant les liens transatlantiques vit le jour le 12 novembre 1962. Cette « Déclaration pour une unité atlantique » appelait à l’instauration d’une « Communauté économique européenne et d’Amérique du Nord comme socle d’une communauté économique atlantique ». Parmi les nombreux signataires, relevons le nom du socialiste Guy Mollet qui, déjà en septembre 1956, avait prouvé son peu de foi en la cause française en cherchant à créer une « Union franco-anglaise ». Cette dernière ne faisait que reprendre une initiative du général de Gaulle qui, le 16 juin 1940, avec le soutien de l’apatride Jean Monnet avait tenté de créer un seul et même Etat anglo-français.

    Malgré toutes ces tentatives, ce n’est qu’après la chute du mur de Berlin que les choses se sont accélérées. La Commission européenne s’est véritablement jetée dans la bataille pour rédiger, en liaison avec son partenaire américain, toute une série de documents permettant la mise en forme réelle d’un seul et même bloc euro-atlantique. Tous ces textes sont disponibles sur le site de la Commission européenne. Nous pouvons relever : la « Déclaration transatlantique » (1990), le « Nouvel agenda transatlantique » (1995), le « Partenariat économique transatlantique » (1998) et le « Conseil économique transatlantique » (2007). La finalité de ces documents est de conduire à une standardisation des normes transatlantiques selon le modèle Made in USA. Tout ce travail est rehaussé grâce à l’action d’un institut euro-américain très puissant, leTransatlantic Policy Network (TPN), qui bénéficie du soutien des plus grandes multinationales (Boeing, Microsoft, Nestlé, Coca-Cola, …). L’enjeu dans cette affaire repose sur une volonté d’uniformisation d’un espace économique conduisant à des répercussions géopolitiques. En effet, près de deux milliards de dollars de marchandises et de prestations de services transitent chaque jour de part et d’autre de l’Atlantique.

    A l’échelle mondiale, ces flux transatlantiques représentent un tiers du volume des échanges commerciaux et 40% du volume des prestations de services. Cette caractéristique est un moyen permettant aux dirigeants anglo-saxons de tenir la dragée haute face au concurrent chinois. Ce bloc euro-atlantique de 800 millions d’habitants appelé « G-2 » par la Fondation Bertelsmann permettrait de faire poids et d’imposer des normes américaines à l’ensemble du monde. Officiellement, ces ambitions doivent aboutir à l’unité transatlantique pour 2015. Bien entendu, entre la théorie et la réalité, il y a toujours un monde. Cet idéal mondialiste est semé d’embûches. Enfin, remarquons que sur les billets de 10 ou 20 euros, un pont part de l’Europe vers le grand large… les Etats-Unis. Rien n’est laissé au hasard.

    Pierre Hillard, 26 septembre 2013
    Billet initalement publié sur Médias-Presse-Infos.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/billets-d-auteurs/1896-vers-le-marche-transatlantique-par-pierre-hillard

  • Pourquoi Washingon prépare sa guerre antirusse en Europe

    Donald Trump a promis la fin de l’Otan, mais Washington prépare sa guerre contre la Russie, et sur notre sol.
    Le New York Times ne tarit pas d’éloges sur Frau Merkel, sa générosité, ses réfugiés et sa russophobie. Selon le quotidien des requins humanitaires, il était temps que l’Allemagne cessât de penser au commerce, temps qu’elle pensât plutôt à la guerre avec la Russie qui menace d’occuper Rome ou Riga…
    On rappellera qu’en 1940 Roosevelt ne déclara pas la guerre à Staline qui martyrisait les pays baltes. Le communisme étant bien vu par sa camarilla, F.D. Roosevelt avait rétabli en 1933 les relations diplomatiques avec l’URSS de l’oncle Joe, au moment où ce dernier terminait, avec quelques comparses, d’exterminer dix millions de paysans russes et ukrainiens. Mais il y a des morts qui ne comptent pas, a dit Noam Chomsky. Et à la fin de la guerre, Washington remit la moitié du monde au communisme ; car la Chine devait suivre.
    Ni la Chine ni la Russie ne sont communistes maintenant, et c’est vraisemblablement pourquoi nos élites les menacent d’opérations militaires et de cette guerre nucléaire qui en finirait enfin avec les méfaits de l’effet de serre ! Une planète sans humains pollueurs ! Les deux pays ne demandaient qu’à nous vendre leur gaz ou leur camelote ; mais c’était sans compter sur la « nation indispensable » destinée depuis leur président Wilson à faire du monde « un lieu sûr pour la démocratie », vous savez, cette démocratie US qui truque ses élections, suscite 200 guerres dans le monde, enferme trois millions d’Américains sous les barreaux, en tue treize mille par an et concentre grâce à la Fed de Yellen-Warburg la moitié des richesses entre les mains de cent oligarques profilés comme George Soros ou Tim Cook.
    Les historiens libertariens permettent de comprendre les raisons de la guerre froide.
    En 1948, une agitation médiatique permit de créer l’Otan et de faire réélire Truman, président jusque-là pas très convaincant. Apprentie sorcière dotée du dollar, l’Amérique créa ou arma le Vietminh, Al Qaeda, Daesh, la menace soviétique (aussi bien en 1917 qu’en 1941 ou 1945), avant de choisir fermement de mobiliser son Europe contre la Russie. Le complexe militaro-industriel est déjà bien inspiré.
    À propos de ce bellicisme impérial (les partisans des guerres sont aussi partisans de l’immigration de masse et des dépenses publiques), lisez Ralph Raico, Joe Stromberg, John V. Denson, Murray Rothbard ; tous ces livres sont disponibles sur le site Mises.org.
    La suite ? Vous la comprendrez mieux en relisant Thucydide(1). Périclès ruine les alliés de sa thalassocratie impériale, pille le trésor de la ligue de Délos, Puis décide de répandre le modèle démocratique et d’anéantir Sparte. S’ensuit une guerre de trente ans, les massacres bouleversants de Mélée ou de Corcyre, la destruction de la plus belle civilisation de notre histoire.
    Mais quand on aime la « démocratie », on ne compte jamais.
    (1) « Nous sommes ici, comme nous allons vous le prouver, pour consolider notre empire et pour sauver votre ville. Nous voulons établir notre domination sur vous sans qu’il nous en coûte de peine et, dans notre intérêt commun, assurer votre salut… Non, votre hostilité nous fait moins de tort que votre neutralité ; celle-ci est aux yeux de nos sujets une preuve de notre faiblesse ; celle-là un témoignage de notre puissance » (Thucydide Guerre du Péloponnèse, V, XCI).

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuyEkVVZuufgKrevRE.shtml

  • Donald Trump affole mes crapules favorites !

    Il y a bien longtemps, au tout début des années 60, j’étais tombé par hasard sur un jeune homme qui venait de s’échapper de Roumanie et qui, comme bien des Roumains, parlait le français. Durant la discussion il me dit soudain : « Vous avez quelqu’un de très bien en France et c’est le général … Salan. » Pour ceux à qui cela ne dit rien, le dit général Salan était l’un des quatre officiers qui avaient commis une tentative de coup d’Etat contre De Gaulle quelques mois avant. Quelque peu interloqué, je lui dis : « Certes, certes, mais pourquoi ? » La réponse fut sublime de profondeur. « Voyez-vous, me dit-il, la radio roumaine officielle ne cesse d’en dire du mal. » Et c’est là que je compris pour la première que dans les pays où la liberté d’information n’existe pas et où sévit un « ministère de la Vérité », la population pour se faire une opinion n’a pas d’autre moyen que de prendre le contrepied de la vérité officielle. L’ennui bien sûr est qu’en termes logiques, le contraire d’une erreur peut ne pas être la vérité, mais une autre erreur, mais cela reste utile. Je n’ai jamais oublié cette leçon et je l’applique depuis avec bonheur.

    Prenons un premier exemple dans le domaine de la politique. A la fin des années 70, aussi bien l’économie américaine que le prestige des USA dans le monde entier étaient au plus bas, ce qui réjouissait infiniment toute la gauche française. Reagan fut désigné, à la loyale, comme le candidat républicain chargé de lutter contre le très incompétent président Carter, au demeurant un fort brave homme. Dans les mois qui suivirent, les journaux français « de gauche » furent remplis d’injures adressées à l’acteur de seconde zone, à l’ignare, à l’inculte, au demeuré mental qui osait prétendre qu’il allait redresser son pays. Comme chacun sait, la France s’est toujours distinguée par la qualité des élites qu’elle sélectionne, depuis le rescapé de l’attentat de l’avenue de l’Observatoire jusqu’à l’Homme Normal qui nous gouverne. On aurait aimé plus de modestie de la part de la classe jacassière, mais à l’impossible nul n’est tenu. Connaissant un peu Reagan et encore mieux les USA, c’est à ce moment-là que j’ai cessé de lire Le Monde en partant du principe que l’information était une chose, la désinformation une autre. Après tout, c’est déjà difficile de comprendre ce qui se passe mais si en plus des incompétents à l’esprit faux essaient de me faire prendre des vessies pour des lanternes, je ne vois pas pourquoi je devrais les payer pour accomplir cette forfaiture.

    Prenons un deuxième exemple dans le domaine de la stature morale d’un personnage, et je vais parler de Soljenitsyne qui venait d’être expulsé d’URSS après avoir publié « L’archipel du Goulag », ce coup de boutoir qui fit sauter le mur de Berlin. Invité à « Apostrophes » (je crois), il y rencontra Jean Daniel qui lui tint à peu prés ce discours : Lui et Soljenitsyne avaient toujours lutté pour la liberté (on voit l’outrecuidance d’un homme qui était pour l’alliance avec les communistes, que personne n’avait jamais mis en prison et qui venait à l’émission dans son joli costume bleu, bien rasé, prospère et sentant bon la lavande )… et donc il ne comprenait pas comment le prophète russe pouvait venir en France pour expliquer que le communisme était une abomination juste avant des … élections cantonales (ou municipales, je ne sais plus).

    Je me souviens de l’air absolument ahuri de Soljenitsyne qui, à l’évidence, se demandait qui était ce jean-foutre en face de lui. « Quand le sage montre la lune du doigt, l’imbécile regarde le doigt », dit la sagesse populaire. Et du coup, rebelote, je n’ai plus jamais lu Le Nouvel Observateur , qu’il m’arrivait parfois de parcourir d’un derrière distrait avant cet incident.

    Le lecteur ne peut imaginer à quel point ne plus lire ces deux publications libère l’esprit et permet de recommencer à réfléchir, tant il est vrai qu’essayer de comprendre pourquoi tous ces gens pensent faux est une tâche sans aucun intérêt. La seule chose qui compte, c’est d’essayer de penser juste soi même. Comprendre pourquoi les autres pensent faux ne fait pas faire de grands progrès intellectuels. Le pauvre Revel s’y est brisé. Et donc, en suivant cette méthode, après cinquante ans de lectures, je suis arrivé à repérer les gens ou les publications qui pensent de travers, ce qui est bien utile et surtout économise un temps précieux.

    Ce qui m’amène à mon sujet, l’inénarrable monsieur Trump. Depuis Reagan, Thatcher, Jean Paul II et Soljenitsyne, je n’avais plus jamais vu un tel débordement de haine et d’insultes dirigées à l’encontre de ce brave homme d’affaires new-yorkais qui semble avoir comme gros défaut de beaucoup aimer les femmes, surtout si elles sont jeunes et originaires de l’est de l’Europe. Comme le disent les plaisantins à New-York, les femmes de Trump montrent bien que les USA ont besoin de travailleuses immigrées puisqu’à l’évidence, elles font le boulot que personne d’autre ne veut faire. Ce qui n’empêche pas tous les nuisibles habituels d’y aller de leurs commentaires.

    Les « hommes de Davos » et autres « Oints du Seigneur », Attali, Minc, BHL etc., ne peuvent supporter qu’un homme qui risque d’être élu attaque leur rêve, ou plutôt leur cauchemar mondialiste et prétende restaurer les droits du peuple et la souveraineté nationale. Tous les partisans de la grande fusion des nations en un seul peuple s’alarment de ses propos visant à contrôler une immigration devenue folle. En tant que libéral, je suis favorable à l’immigration mais encore plus à l’application de la loi votée localement et librement par les citoyens. Chacun peut faire venir qui il veut chez lui, mais à condition que ce quelqu’un commence par respecter la loi du pays dans lequel il est invité et à condition qu’il ne soit pas rentré en fraude. Nul ne peut se prévaloir de sa forfaiture est un principe intangible du droit.

    Tous les stipendiés du ministère de la Vérité, dans les médias, l’éducation ou la culture, c’est-à-dire tous ceux qui nous ont imposé les lois mémorielles et le politiquement correct, sont affolés parce que cet homme dit ce qui lui semble juste et vrai et que les auditeurs qui sont aussi et surtout des citoyens adorent et se précipitent en masse à ses meetings. La langue de bois, ou novlangue, vient de recevoir un coup fatal, car aux USA, la parole libre est protégée par le premier amendement : « Le Congrès des Etats-Unis ne fera pas de loi pour limiter la liberté d’expression. » A quand ce premier amendement en France ? Mais ce qui me réjouit le plus, c’est que les ploutocrates qui ont pris le contrôle du système politique en prenant le contrôle de la banque centrale aux USA étaient persuadés que celui qui pouvait mobiliser le plus d’argent pour sa campagne serait automatiquement élu. Et comme c’était eux qui le choisissaient et qui lui fournissaient l’argent, ils étaient bien tranquilles sur leur tas d’or. Or, Trump fait une campagne qui ne lui coûte quasiment rien, tout en étant milliardaire, ce qui est à hurler de rire tandis que Jeb Bush, le candidat « officiel » a dépensé plus de 100 millions de dollars pour rien avant que de renoncer piteusement, tandis que l’autre candidat «officiel », Rubio, a lui aussi jeté l’éponge. Ne reste plus face à Trump que Ted Cruz, qui dans son genre, ne sera pas plus facile à manipuler que ne le sera Trump.

    Et donc je suis en train de connaître un bonheur intense : tous les gens que je méprise et qui nous ont amenés dans la situation où nous sommes sont en train de courir en rond en glapissant que ce qui est en train de se passer est horrible, que nous allons droit à la catastrophe, et tout ça à cause du vote d’une population ignorante, ce qui sous entend bien entendu qu’ils croient profondément que la démocratie ne marche pas et que faire voter le peuple est une erreur. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont toujours pensé. On songe à la phrase de Montaigne, inattendu soutien de Trump : « J’aime bien les gens de mon pays qui n’en savent pas assez pour raisonner de travers ».
    Mais à la place de Trump, je porterais un gilet pare–balles, à tout hasard, tant ces gens là n‘aiment pas perdre de l’argent…
    En fait, je ne connais pas monsieur Trump, je n’ai pas la moindre idée de son programme, et je ne suis même pas sûr qu’il en ait un. Ma principale inquiétude porte sur la décoration de la Maison Blanche si par hasard il était élu, tant il est vrai que la Trump Tower à New-York est un monument impérissable à la gloire de tout ce qui est doré sur tranche. Mais on n’élit pas un président pour son goût exquis… sinon monsieur Hollande serait encore à la mairie de Tulle.
    Plus sérieusement, il semble que Trump ait mis le doigt à un endroit qui fait très mal. La classe moyenne aux USA, plutôt blanche et conservatrice socialement, a été non seulement laminée économiquement dans les vingt dernières années, mais aussi son système de valeurs a été attaqué comme jamais. Non seulement « on » les a ruinés, mais en plus « on » leur a dit sans cesse qu’ils étaient idiots de croire à des choses comme le patriotisme, la famille, l’honnêteté, la fidélité, le respect de la parole donnée ou l’égalité devant la loi (si les citoyens américains étaient égaux devant la loi, les Clinton et la moitié de Wall Street seraient en prison) et que sais- je encore….
    Et donc le citoyen de base aux USA se précipite aux réunions de monsieur Trump. Et ce qui affole le plus ses adversaires est bien sûr que la participation électorale risque de monter très, très fort, car finalement toutes ces classes « élitistes » se rejoignent sur un objectif et un seul : empêcher le peuple de s’exprimer. Il est quand même plus simple de faire élire une marionnette si seulement une petite moitié des électeurs se donne la peine d’aller voter que si tout le monde va voter. On reste entre amis, un peu comme en France entre les deux partis dits de gouvernement (on se demande bien pourquoi ils ont été affublés de ce titre tant l’un et l’autre ont été incapables de gouverner, mais cela fait sans doute partie de la novlangue, enseignée dans nos écoles depuis quarante ans). Bref, je crois que lorsqu’il s’agit de parler de l’émergence de monsieur Trump, il faut bien faire la part des choses et sérier les problèmes.
    Le but premier est de se débarrasser de ces élites corrompues, incompétentes, mortifères et vaniteuses. J’ai souvent parlé dans ces colonnes de la conversation que j’avais eu avec Thomas Hoenig, alors président de la Reserve fédérale de Kansas City, qui m’avait dit en terme clairs que la Fed avait été capturée par une ploutocratie et que la politique monétaire des Etats-Unis était menée par cette ploutocratie au bénéfice de cette ploutocratie. Et, se demandait Hoenig, la question essentielle était de savoir comment le citoyen américain allait récupérer sa démocratie.
    Eh bien, le Donald est peut être le début de la réponse. Et comme la même capture non démocratique s’est passée dans les médias, dans l’enseignement, dans la diplomatie, le but essentiel de tout citoyen devrait être d’abord de virer tous ces nuisibles. On voit mal, si telle est la mentalité du peuple américain aujourd’hui, ce que semble confirmer le bon parcours de Saunders à gauche, comment Mrs Clinton pourrait être élue tant elle représente cette classe honnie. Si monsieur Trump réussit à nous débarrasser ne serait ce qu’un petit peu de cette classe de sangsues, nous serions déjà tous gagnants.
    Tant qu’à faire, bien sûr, il vaudrait mieux qu’ils soient remplacés par des gens compétents, et je n’ai aucune information spéciale sur le fait de savoir si le Donald est compétent ou non, et à vrai dire, cela m’est égal. Ce n’est pas trop demander que de s’attendre à ce qu’il ne soit pas plus incompétent que ses prédécesseurs, tant cela paraîtrait difficile. S’il était simplement incompétent mais honnête, cela serait déjà un gros progrès.
    Dans la vie comme dans les affaires, il faut savoir sérier les problèmes. Mon fils, quand il était dans l’armée française en tant que lieutenant, avait posé une question à son capitaine, qui lui avait répondu : « Lieutenant, dans la vie, il y a deux sortes de problèmes : les problèmes de lieutenant et les problèmes de capitaine. Cela m’a l’air d’être un problème de lieutenant. Rompez ! ».
    Se débarrasser des corrompus est un problème de lieutenant qui doit être réglé avant que l’on ne trouve un capitaine compétent. Ne pas inverser les priorités me semble être déjà un bon début. Mais en tout état de cause je serai toujours reconnaissant au Donald de m’avoir fait rire comme peu de fois dans ma vie. Le spectacle de l’affolement de toutes mes crapules favorites à l’idée que leur monde de copinage et de crime allait peut-être s’écrouler est un des rares moments de bonheur intellectuel que j’ai connus depuis longtemps.
    Et de cela, il faut le remercier.
    Charles Gave

    http://francelibre.tumblr.com/

  • Journal du Jeudi 21 Avril 2016 : Immigration / L’humanisme tueur

  • La Crimée fait des émules: L’Ossétie du Sud organise un référendum pour son rattachement à la Russie

    Le président de l’Ossétie du Sud, Leonid Tibilov, a annoncé l’organisation d’un référendum pour le rattachement de son pays à la Russie prévu avant le mois d’août 2016.  Vladimir Poutine a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de s’opposer à la volonté qui sera exprimée, tout en émettant certaines réserves.

    «Un choix historique», selon Leonid Tibilov, rendu possible par les «réalités politiques actuelles». En rejoignant «ce pays frère qu’est la Russie, [il s’agit] d’assurer pour les siècles à venir la sécurité et la prospérité de l’Ossétie du Sud et de son peuple»« Je suis certain à 100 % que le peuple dira oui ».

    Le président de Russie avait évoqué ce référendum le 14 avril dernier: « Nous ne pouvons pas nous y opposer. Rien ne nous retient, outre les intérêts du peuple sud-ossète lui-même, a déclaré le président russe. Simplement, nous ne savons pas encore ce qui reposera à la base de ce référendum, comment les questions seront formulées définitivement – en fonction de cela, nous y réfléchirons de plus près. » (Source Kremlin.ru)

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  • Ces Américains qui doutent du libéralisme

    Le traité transatlantique, cheval de Troie des USA pour soumettre l’Europe à sa loi commerciale ? Pourtant les Américains y semblent de plus en plus opposés. Finiraient-ils par réaliser que le traité sert plus les intérêts des transnationales que des pays, y compris les États-Unis ?

    3,2 millions de signatures à l'échelle européenne contre le traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) ne suscitent que l'indifférence à peine polie des instances bruxelloises chargées de sa négociation avec les États-Unis. L'espoir le plus concret pour les opposants à cet accord est maintenant à chercher... du côté des Américains eux-mêmes.

    À moins - hypothèse assez improbable - qu'Obama réussisse à boucler la négociation et la ratification du TPP avant son départ, le changement à la tête de l'exécutif américain risque en effet d'être fatal au traité honni, quel que soit le résultat de l'élection.

    Côté Républicain, le charismatique - populiste disent ses détracteurs - Donald Trump, s'est déclaré opposé aux traités de libre-échange conclus sous les précédentes administrations. Pour lui, l'Alena, qui ouvre les frontières commerciales entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, le Tisa (l'accord sur le commerce des services, qui est considéré comme la « tête de pont » du grand marché transatlantique de libre-échange), le TPP, pendant Pacifique du Tafta et ce dernier, donc, ne profitent pas aux Américains.

    Hillary aussi

    Le magnat de l'immobilier craint en effet que ces différents accords n'ouvrent trop les frontières américaines aux produits à bas coût - notamment asiatiques et mexicains - et ne détruisent des emplois dans son pays. En cause notamment, les emplois industriels, particulièrement sinistrés,puisque l'industrie manufacturière américaine a perdu près de 30 % de ses salariés depuis 1994.

    Il renoue en quelque sorte avec une certaine tradition isolationniste américaine, qui se retrouve d'ailleurs dans ses projets de politique étrangère, nettement moins interventionniste. Cela irrite les grands donateurs du parti Républicain, qui se recrutent traditionnellement dans les industriels du pétrole et l'armement et explique en partie l'acharnement médiatique dont il est victime, lui que sa fortune met - en partie - à l'abri des pressions des donateurs.

    Chez les Démocrates, l'opposition au TTIP existe aussi, de manière plus surprenante encore. Car ils sont, avec leurs soutiens financiers de Wall Street, les grands promoteurs habituels des traités de libre-échange. Bill Clinton a ainsi paraphé en 1994 l'Alena avec le Mexique et le Canada, tandis qu'Obama est le promoteur des trois grands pactes en cours de négociation ou ratification : TPP, Tisa, TTIP. Mais ses successeurs potentiels sont vent debout contre ces traités. Le socialiste autoproclamé Bernie Sanders parle de ces accords comme d'un « désastre pour les travailleurs américains » qui contribuent à un « nivellement par le bas » favorable aux grandes entreprises. La favorite des Démocrates, Hillary Clinton, a affirmé de son côté que les résultats des accords de libre-échange n'étaient pas toujours « à la hauteur ».

    Après avoir tergiversé, elle a fini par se prononcer en défaveur des traités Transpacifique et Transatlantique, qu'elle juge insuffisamment protecteurs pour l'économie américaine. La représentante des néo-conservateurs, qui, en tant que Secrétaire d'État d'Obama, a contribué à ces traités, les juges maintenant négatifs à l'aune de la protection des travailleurs américains. De fait, une étude indépendante juge que le seul traité transpacifique pourrait détruire 448 000 emplois américains sur les dix prochaines années.

    Si les candidats les plus populaires aux primaires américaines se déclarent contre ces traités, c'est un peu l'épée dans les reins. L'opposition populaire aux traités de libre-échange est très vive aux États-Unis. Et souvent pour les mêmes raisons : opacité des négociations, craintes pour l'emploi et la démocratie... Les mêmes lignes de fracture séparent partisans et opposants de ces accords. Les premiers se recrutent parmi les représentants des entreprises transnationales et de la finance. Les seconds dans les syndicats, les associations de citoyens, de consommateurs et de défense de la liberté d'expression. Ainsi, le principal syndicat du pays, l’AFL-CIO a parlé du traité comme d'un « cadeau aux entreprises, qui met en danger nos emplois plutôt que de créer davantage d'opportunités pour tous ». Et quand Wikileaks lève des fonds sur le Web pour financer une récompense de 100 000 dollars à qui révélerait le contenu du TPP, puis répète l'opération pour le Tafta, il n'a aucun mal à couvrir les sommes promises par les dons des internautes.

    Mais si une part croissante des Américains a compris que le Tafta et le TPP servaient essentiellement les intérêts des compagnies transnationales, aux dépens des leurs et ont pu faire passer le message aux candidats, ces traités ne sont pas morts pour autant.

    « On est habitué », assure M. Murphy, vice-président de la Chambre de commerce américaine, lobby patronal pro-Tafta. Évoquant le candidat Obama de 2008, alors très critique sur le libre-échange, il sourit : « Le nouvel occupant du Bureau ovale se rend souvent compte que le commerce est un outil nécessaire pour la prospérité américaine ». Enfin, de la prospérité des plus grosses sociétés américaines, ce qui n'est pas la même chose.

    Richard Dalleau monde&vie  6 avril 2016