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  • Du bon usage (électoral) de la torture des statistiques

    Dr Bernard Plouvier

    Notre bon Président – qui aura passé son séjour élyséen en tourisme de tous types, sexuel, gastronomique et intercontinental – l’a promis : il ne briguera un second mandat que si le chômage décroît… sinon il enverra le sémillant premier ministre au casse-pipes.

    D’un autre côté, tout le monde connaît, depuis le milieu du XIXesiècle – soit l’époque où les statistiques des États évolués sont devenues moins imprécises qu’auparavant – le dicton quelque peu agaçant pour un scientifique : « On peut faire dire n’importe quoi aux statistiques »… à quoi l’honnête homme répond en ajoutant : « à condition de les truquer », ce qu’un mathématicien « libéral » (entendre « de gauche ») corrige en parlant « d’interprétations innovantes ». En ce glacial mois de février 2016, nous sommes en pleine interprétation « innovante » (variante : surréaliste ; en plus simple : franchement malhonnête) des derniers chiffres du monstre dénommé CHÔMAGE.

    Les statisticiens séparent les chômeurs intégraux (réellement sans travail ou œuvrant « au noir », ce qui est un autre moyen de biaiser les statistiques), des chômeurs partiels et des individus travaillant de façon intermittente ou saisonnière. Dans le ragoût statistique, on mélange tout cela, d’où on exclut les « sans emploi en cours de stage professionnel » (autrefois on pouvait exclure temporairement les jeunes adultes envoyés au service militaire)… et toujours, l’on a joué sur ces volants pseudo-mathématiques, mais de grand intérêt pour la propagande en période pré-électorale.

    Les chiffres du chômage (comme pour n’importe quel autre ingrédient de la cuisine politicienne) sont manipulables au gré et à la fantaisie de chacun ayant intérêt à présenter des résultats partiels, caviardés. Soyons honnêtes, cette situation n’a rien de nouveau : presque toutes les études historiques doivent s’appuyer sur des archives d’État remaniées, des documents partiels et partiaux. Nos politiciens contemporains marchent dans les pas de leurs devanciers. Ils ne sont pas plus à blâmer que tous ceux qui ont trafiqué chiffres et documents ces derniers millénaires. Toutefois, ils pourraient le faire avec un peu plus de subtilité, puisque le public, dans sa frange éclairée, est un peu moins niais qu’autrefois.

    En l’occurrence, le Yo-yo statistique du chômage français (départements métropolitains & exotiques) est amusant à considérer de loin (il n’est nullement réjouissant pour un chômeur de longue durée… qui n’intéresse guère nos politiciens assurés d’être encore payés par l’État quelque temps après avoir été blackboulés).

    Mai 2012, à l’arrivée des néo-socialistes aux apparences du Pouvoir, l’on dénombre en approximation grossière 4,4 millions de chômeurs de tous types (A-B-C, non compris les stagiaires, cf. supra). Fin 2015 : 5,5 millions et notre bel ࣽÉlyséen promet etc. (voir plus haut). Miracle, hurlé sur tous les tons : en janvier 2016, l’hydre a reculé de 0,8% !

    Du côté des statisticiens-fonctionnaires, l’on observe une retenue certaine : ce « recul » est lié au « défaut d’actualisation de la situation de chômeurs en fin de droits »… autrement dit, des sujets, trop désespérés pour croire encore au système étatique de mise en rapport de la demande et de l’offre d’emploi, ne renouvellent pas leur inscription à une structure dont l’inefficacité est devenue proverbiale. Une fois encore, il serait inélégant de reprocher aux « chefs » du jour ce qu’ont fait tous leurs prédécesseurs : truquer, torturer, caviarder les chiffres à des fins électoralistes.

    Que devient la simple morale dans tout cela ? Tout le monde (officiel) s’en moque. Qui s’attaque réellement au problème qui ruine la vie de millions de Français de souche ? Personne. Nous sommes, en France, des minables en matière d’emploi, comparés non seulement aux valeurs sûres (Allemagne et Grande-Bretagne, Danemark et Suède, Belgique et Pays-Bas, Suisse), mais aussi aux États autrefois jugés peu compétitifs comme l’Irlande, la Lettonie, l’Islande.

    Plutôt que de truquer des statistiques, ce qui est à la portée du premier margoulin venu, l’on pourrait mettre en œuvre la politique de préférence nationale – soit en faveur des autochtones et non des naturalisés d’origine extra-européenne – en matière d’embauche, un recours au protectionnisme dans les secteurs sinistrés, la suppression de toute aide aux étrangers inutilement importés, la fin des dépenses absurdes d’un État considéré comme une pompe à subventions par les politiciens et leur clientèle de parasites, la fin des avantages sociaux qui plombent la compétitivité des entreprises… mais nullement la fin des lois sociales équitables, et l’introduction de la véritable participation de tous les travailleurs aux bénéfices des entreprises, au prorata de la quantité et de la qualité du travail fourni par chacun.  

    Il y a de véritables réformes sociales et d’énormes économies à réaliser, ne serait-ce que de rendre au secteur privé une notable partie des 6 millions de fonctionnaires dont chacun connaît la remarquable productivité. L’on n’a nul besoin de truquer les chiffres ou de donner la parole aux démagogues. L’on a besoin de bon sens, de rigueur et d’honnêteté. Cela ne peut se faire que grâce au retour à une véritable indépendance de la Nation française.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • La France et sa démocratie au risque totalitaire

    Il n'y a pas de surprise : le totalitarisme républicain en France est né dans l'idéologie et imposé dans le sang des martyrs. Il y avait moins d'évidence totalitaire dans la forme qu'il prend quelques temps après, la démocratie. Voici donc un article très intéressant sur cette approche. Difficilement sécable, il està découvrir ici dans sa totalité.

    "Dans son analyse magistrale Le système totalitaire, Hannah Arendt démontre la place importante de l’idéologie dans l’avènement de tels régimes (stalinien et hitlérien). L’atomisation et l’isolement des individus en masses soumises, l’installation d’un système complètement irrationnel dont le seul but est d’assurer le pouvoir du leader, la pratique du mensonge et de la propagande, la destruction du droit et de la morale, le déplacement du pouvoir vers la police, l’instabilité, la dissimulation, la duplication et l’atomisation de la hiérarchie, tous ces marqueurs totalitaires se sont chaque fois accompagnés d’un « idéalisme, c’est-à-dire d’une foi inébranlable en un monde idéologique fictif » sans lesquels de tels régimes n’auraient certainement pas atteint la dimension qui fut la leur. Selon l’auteure, ce dernier élément serait même le but ultime « plutôt que l’appétit de pouvoir »1 de tout régime totalitaire. C’est dire la dangerosité de l’idéologie !

    Pour Hannah Arendt, toute pensée idéologique contient trois éléments de nature spécifiquement totalitaires2 :

    -1) La prétention à tout expliquer,

    -2) Dans cette prétention, la capacité à s’affranchir de toute expérience,

    -3) La capacité à construire des raisonnements logiques et cohérents permettant de créer une réalité fictive à partir du résultat attendu du raisonnement, et non pas à partir de l’expérience.

    À la lecture de ces trois marqueurs toxiques, de ces trois facteurs favorables au totalitarisme3, comment ne pas faire immédiatement le lien avec la France ? Son inclination socialiste si ce n’est marxiste4 n’obéit-elle pas à ces trois critères ? Par conséquent, la France serait-elle en danger ? Et ce danger serait-il en voie de résorption, ou au contraire en phase d’expansion ?

    La France, un pays à risque élevé

    Nos voisins étrangers le disent et le répètent au gré de leurs étonnements successifs : la France est un pays qui préfère théoriser, s’abstraire plutôt que de discuter des faits concrets, et de leur chercher des solutions adaptées. Et même s’il s’agit probablement d’un trait culturel, force est de constater que ce penchant français pour le concept est très fortement idéologisé. Le phénomène est connu : à cette abstraction théorique hexagonale s’ajoute une dimension idéologique de nature politique particulièrement développée.

    Les preuves tangibles de ce refus des faits pour des raisons purement idéologiques sont légion et continuellement renouvelées. On pourrait toutefois ne citer que les plus criantes, les plus factuelles et les plus gigantesques d’entre elles, parmi lesquelles :

    La France abuse du keynésianisme depuis le milieu des années 1970 environ. Le keynésianisme est efficace lorsqu’il s’agit de traiter une insuffisance de la demande. Il sert notamment de tampon pendant les crises d’ajustement de l’économie, en aidant les ménages le temps nécessaire, etc… Or la part de marché mondiale française a été divisée par deux depuis cette même période, ce qui prouve qu’il existe un problème de compétitivité, ou plus exactement, un problème d’offre, problème que cette succession presque ininterrompue de politiques de relances de la demande n’a bien évidemment pas réussi à enrayer (la France a d’ailleurs disparu ou presque de la plupart des secteurs à forte croissance actuels, les secteurs de l’innovation tels que l’informatique, l’électronique, les biotechnologies).

    Toutes ces données sont pourtant connues. Si la France a refusé de contrecarrer ce recul, ce n’est donc pas faute de ne pas être informée des faits, mais pour des raisons idéologiques. Quelque soit le gouvernement en place d’ailleurs (à quelques exceptions assez courtes près), la primauté a été donnée à la redistribution, à la protection des acquis sociaux (des insiders donc), au partage du travail (tocade unique au monde), avec pour conséquence la fuite en avant dans la vie à crédit et dans l’endettement…

    Aucune justification qui ne soit pas d’origine idéologique permet d’expliquer un tel évitement du réel sur une période d’une quarantaine d’années. Un pays ne peut persévérer dans l’erreur aussi longtemps sans de bonnes raisons. Certes, on peut toujours avancer le manque de courage de nos décideurs. Mais l’idéologie ne les a-t-elle pas considérablement aidés, en fournissant aux plus velléitaires d’entre eux les meilleures raisons à leur inaction ? N’est-il pas devenu inconvenant de parler d’effort et de restrictions ? N’est-il pas devenu grossier de suggérer de lancer des réformes ? Toucher au revenu minimum n’est il pas devenu criminel ? Assouplir le droit du travail humainement dégradant ? Se battre contre la concurrence mondiale inconvenant ? Quel que soit l’angle par lequel on analyse le problème, l’idéologie en est toujours l’épicentre…" (suite).

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/la-france-et-sa-d%C3%A9mocratie-au-risque-totalitaire.html

  • Le PS allemand paye des marginaux violents pour empêcher les manifestations d’opposants à l’immigration de masse

    Des documents du dernier congrès des « Jusos », les jeunesses socialistes du SPD, le parti socialiste allemand, font état de dépenses au profit de diverses associations Antifa.
    On peut voir en particulier sur la ligne 6 des dépenses horaires de 45 € par heure pour participer aux manifestations ainsi que des locations de 48 bus pour acheminer ces miliciens.
    On pourra constater ainsi que les Antifas qui se présentent comme des anarchistes ont monté une multitude de sociétés comme Antifa Reisen en charge des déplacements, Antifa Gmbh pour tout ce qui est publication et Antifa Catering pour tout ce qui est nourriture. Le document du congrès indique d’ailleurs que des sandwichs étaient prévus dans les dépenses.

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    Ces opérations correspondent en particulier aux violentes contre-manifestations qui avaient eu lieu contre PEGIDA à Dresde et Legida à Liepzig le 9 février 2015. Le gouvernement en avait fait porter la faute sur les « extrémistes » anti-immigration et aucune arrestation d’Antifa n’avait eu lieu.
    Il y avait déjà eu des rumeurs sur ces attaques si bien organisées et l’on pouvait voir un début d’organigramme sur le net où des associations de Demokratie-Vereine « pro-démocratie » financées directement par les autorités publiques redistribuaient ces fonds à diverses sociétés commerciales montées par les Antifas.
    Les « cartels » politiques SPD/CDU/Verts achetaient eux aussi des prestations auprès de ces entreprises estampillées Antifa.
    Ces accusations avaient été qualifiées de pure propagande et l’arrivée massive d’immigrées avait commencé à ce moment-là.

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    Les salaires horaires importants payés à ces délinquants professionnels sont un nouveau pas franchi dans la manipulation étatique. Il y a même un scanner dans les bus pour enregistrer les cartes de membre participants et faciliter le versement rapide de leurs primes.
    Les internautes se sont beaucoup moqué de ces antifas aux ordres des dirigeants du Système.

    Source journalistenwatch ;TAZ via novopress

    http://www.contre-info.com/le-ps-allemand-paye-des-marginaux-violents-pour-empecher-les-manifestations-dopposants-a-limmigration-de-masse#more-41129

  • Révolution numérique : miracle ou imposture. 2e partie

    On est fasciné par la technologie numérique, sans comparer rationnellement ses avantages et ses inconvénients. Une innovation technologique n’a de sens – depuis la révolution néolithique – que si elle fait baisser les coûts et les efforts de production des biens et services et augmente leur nombre et leurs qualités. Comme nous l’avons vu dans la première partie de cet article, l’utilité marginale des technologies informatiques et numériques depuis les années 80 est en baisse par rapport à celle des révolutions techno–industrielles précédentes. Problème.   

    Une révolution technologique non maîtrisée

    Ni l’informatique, ni Internet ni le smartphone, ni le GPS, etc. n’ont créé de bouleversements ni d’améliorations comparables aux innovations de la période 1840–1960. C’est le phénomène de l’utilité marginale décroissante. La révolution numérique crée des mutations comportementales, sociales et économiques mais au fond assez peu d’améliorations concrètes en termes de performances et de commodités ou même d’emplois créés : les innovations technologiques de l’informatique de seconde génération, n’ont pas généré le moindre emploi supplémentaire.  Elles n’ont pas accéléré non plus la transmission des informations. Et parfois elles l’ont ralentie du fait de la complexité et de la fragilité des nouvelles machines. Quand j’envoie un SMS à un correspondant, mon message ne va pas plus vite que jadis un appel téléphonique sur un poste fixe avec fil ; en revanche, le système est moins fiable et…plus cher – contrairement à ce que croit le consommateur abusé.   

    Les précédentes révolutions industrielles ont connu un  développement linéaire ; la révolution numérique connaît un développement géométrique, exponentiel. Loi de Moore : la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit mois. En réalité, c’est, selon moi, inexact : ce n’est pas la puissance électro-physique des ordinateurs qui double à cette allure, mais ce sont leurs champs d’applications, leurs connections.

    La révolution numérique n’épargne aucune activité ; mais cette largeur d’éventail n’est pas synonyme d’amélioration.  Contrairement aux premières révolutions industrielles, les sociétés n’ont pas le temps de s’adapter au processus galopant de la révolution numérique. Cette dernière, comme toutes les mutations techno-économiques de l’histoire – mais bien plus encore –  s’apparente à un phénomène subi dont on n’a pas prévu  les conséquences ; ou plus exactement, dont les conséquences surprenantes ne sont pas exactement celles recherchées : c’est l’ « hétérotélie » décrite par Jules Monnerot. Heidegger parlait à propos de la progression de l’économie technologique de « processus sans sujet ».   

    Une révolution technologique en trompe l’oeil

    Les nanotechnologies et les biotechnologies, dont les prix baissent continuellement, n’amèneront probablement pas la même valeur ajoutée globale que les innovations des précédentes révolutions industrielles. Elles sont frappées par le redoutable effet marginal déclinant, c’est-à-dire la dégradation mathématique du rapport entre le coût des innovations et le bénéfice de leurs résultats. 

    Les voitures électriques autoguidées, les bio-organes de remplacement, les objets connectés qui obéissent à la voix, les puces implantées dans le cerveau et autres ”innovations” n’auront certainement pas les mêmes effets révolutionnaires que le moteur à explosion, le téléphone, le macadam, la radio, la pénicilline ou l’avion.   

    Les deux premières révolutions industrielles (vapeur et électricité + moteur à explosion) ont été précédées par d’importantes innovations techniques. D’où le bouleversement des systèmes de production, de distribution et de consommation et, en conséquence, transformation des sociétés. En effet, depuis le néolithique (invention de l’agriculture et de l’élevage), les innovations technologiques sont les racines causales des mutations des civilisations, y compris dans le domaine artistique. Avec la biologie (démographie et caractéristiques héréditaires des populations), la technologie est le second pilier de l’infrastructure des civilisations.

    Les deux premières révolutions industrielles ont considérablement accru le niveau et l’espérance de vie, comme le confort matériel (et provoqué dans le monde entier une explosion démographique par recul de la mortalité) parce qu’à l’offre économique technique répondait, comme cause/effet, la demande d’une classe moyenne aisée en constante expansion. Mon soupçon est que les deux révolutions techno–industrielles suivantes à partir de la fin du XXe siècle (informatique puis numérique) ne produiront pas les mêmes effets.

    Artefacts et gadgets

    La sécurité bancaire a été dégradée par le numérique, et les achats ou paiements en ligne ne sont pas fiables. Aucun site n’est réellement sécurisé. Pourquoi ? Parce que derrière les machines, il y a les hommes et donc leur proportion constante d’escrocs.

    En matière de rapidité et de fiabilité dans la transmission des informations, les techniques  électroniques et numériques n’ont pas montré une supériorité écrasante. Le ” facteur d’incertitude” est une cause : on s’en remet aux machines, aux process artificiels, toujours menacés par une panne ou un piratage, ce qui est créateur d’angoisse, donc de baisse de la qualité du travail et de hausse des coûts de protection. 

     Cette ”révolution numérique” produit beaucoup de spectacles, de simulacres et d’artefacts, bouleversements apparents plus que concrets, qui ne simplifient pas forcément le quotidien. Festivisme et spectacularisme. En tant que journaliste, quand j’écrivais et envoyais mes articles par les procédés traditionnels (machine à écrire et offset) la rapidité et la fiabilité étaient plutôt supérieures aux procédés numériques actuels. Où est donc le ”progrès ” ?

    Ce phénomène est connu des historiens des sciences et des techniques : la baroquisation et la complexification de certaines technologies qui finissent par les rendre plus chères et moins efficaces, sous prétexte d’innovation à tout prix. De fait, la multiplication d’artefacts, d’applications et d’objets virtuels et non pas réels, rend l’environnement technique plus lourd, plus encombré. Ces béquilles informatiques et numériques de plus en plus nombreuses (voir les applications des smartphones) ne procurent pas une véritable valeur ajoutée mais s’imposent comme desgadgets. Ces artefacts–gadgets sont souvent des illusions pour les consommateurs fascinés mais une source de profit importante pour les sociétés qui les créent.  Charlatanisme ?    

    Les six inconvénients majeurs de l’économie numérique et d’Internet 

    Ils n’abolissent évidemment tous leurs indéniables avantages. Mais il faut les recenser pour mieux les combattre.    

    1) Une cybercriminalité non maîtrisée

    L’explosion des escroqueries et des arnarques dans les transactions, ainsi que la piraterie et le cyber–terrorisme ont généré une cybercriminalité (entreprises, États, institutions, particuliers) qui est plus forte que toutes les contre mesures. Sans oublier la radicalisation djihadiste, les réseaux de prostitution ou de pédophilie favorisés par le Web. D’où le risque global de fragilisation du nouveau système et, à terme, sa rétraction, si les choses s’aggravent trop.   

    2) Une complexification  des processus

    La promesse de facilitation des tâches par l’économie numérique et Internet n’est pas toujours au rendez-vous, bien au contraire. Les bugs incessants, les logiciels mal conçus (plus de 50%) et la mauvaise formation des utilisateurs contribuent à dégrader le nouveau système ”miraculeux”.   

    La complexité remplace souvent la commodité promise. Le slogan est connu : ” d’un simple clic, tout est facile”. Hélas, tout est souvent rendu beaucoup plus difficile, plus lent et plus cher ; pour les particuliers comme pour les entreprises. Mentionnons les ”e-billets” d’avion ou de train, les démarches ou renseignements administratifs par Internet ou robots répondeurs téléphoniques, etc. J’y reviendrai.

    3) Une dépendance paralysante envers la machine

    Des tâches qui, jadis, semblaient simplissimes requièrent aujourd’hui un environnement informatique très couteux et pas toujours très fiable, avec souvent  une dégradation des prestations par rapport à l’ancien système. De plus, à l’échelle macroéconomique, l’énorme consommation énergétique des ordinateurs sur la planète et des centres de stockage des données (big data) n‘est pas vraiment écologique… 

    4) Une fragilisation des échanges financiers  

     L’instantanéité par algorithmes des transactions financières (Bourse, emprunts, etc.) est préoccupante. L’ordinateur quasi-autonome a remplacé la Corbeille et les réflexions ou calculs humains. Ce qui favorise une volatilité des échanges, source de spéculations hors contrôle et de dérapages : effets de panique ou d’enthousiasme artificiels. La sphère financière mondiale, robotisée et non plus maîtrisée, est devenue une source de crises brutales et imprévisibles. : les bulles de savon, qui crèvent aussi vite qu’elles ont grossi.  

    5) Une baisse de fiabilité des informations

    Le raz-de-marée de communication et d’informations charriés par Internet autorise toutes les impostures, les désinformations, les erreurs à répétition, les rumeurs infondées. Il n’y a plus de hiérarchie des informations, plus de recul. Trop d’impôt tue l’impôt ; trop de communication et d’informations tue la communication et l’information.

     6) Une menace pour les libertés individuelles

    Pour l’instant, l’accessibilité de toutes les données et profils individuels se limite au ciblage publicitaire par les algorithmes. Mais demain, un État ou une organisation pourront faire pression sur un individu par ce moyen, en espionnant tout son contenu Internet et numérique. Néanmoins, cela pose un problème, concernant la surveillance des réseaux terroristes, et il est loin d’être résolu, comme le montre le conflit entre Google et le gouvernement américain.   

    La possibilité d’un déclin d’Internet

    Bien entendu, ces constats n’annulent pas les avantages d’Internet et de la révolution numérique, par la création d’une Toile en réseau qui joue le rôle d’un super cerveau planétaire. Simplement, il faut toujours comparer les avantages et les inconvénients d’un nouveau système, sans oublier ces derniers : ils sont une menace pour Internet, à cause de sa fragilité et de sa faible fiabilité en matière de protection des échanges.

    Déjà des entreprises, des organisations, des individus ont délaissé les communications numériques pour des raisons de sécurité.  Puisque même les procédés de cryptage sont cassables. Ils en sont revenus aux vieux systèmes,  comme le courrier écrit, un peu plus lent mais nettement plus fiable et plus discret. Il faut savoir, par exemple, que la majorité des sociétés américaines travaillant pour la Défense ou des secteurs nationaux sensibles interdisent à leurs cadres de communiquer par Internet ou réseaux sociaux  Tout doit  passer par le courrier écrit traditionnel, pratiquement impossible à intercepter. Intéressant… La troisième partie de cet article sur la révolution numérique sera publiée très bientôt (1) J’y aborderai notamment les illusions du big data et des réseaux sociaux.

    (1) Le prochain article concernera le Front National. Il s’intitulera : « L’ennemi du FN a un nom : Florian Philippot ».

    http://www.gfaye.com/revolution-numerique-miracle-ou-imposture-2e-partie/

  • La Franc-maçonnerie , partenaire officiel du gouvernement.

    Le journal La Croix nous alerte sur la surprenante organisation d’un colloque sur la jeunesse qui aura lieu le 2 avril prochain au Palais Brongniart à Paris par la « Grande Loge de France » placée sous le haut patronage du ministère de l’Education Nationale.

    Depuis plusieurs jours, l’affiche promotionnelle du colloque circule sur les réseaux sociaux sous le hashtag #monavenir. Le logo du ministère de l’éducation nationale est mis en évidence en haut de cette affiche où sourient six jeunes. Ce logo est entouré de ceux de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Féminine de France. Ce n’est du reste pas la première fois que l’Education Nationale s’affiche avec ce type de secte, dont parait il la plus grande partie des membres du gouvernements sont les adeptes. Déjà, le 28 juin 2015, … Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale parrainait et assistait en sa qualité de ministre de la République, au siège du Grand Orient de France, une autre obédience, à l’inauguration d’une stèle à la mémoire de Jean Zay. Le ministre précédent, Vincent Peillon,ne faisait pas mystère, lui non plus de son appartenance à l’organisation occulte. Nous n’aimons pas trop prêter attention à ceux qui expliquent les malheurs du monde aux seuls motifs que la franc-maçonnerie tiendrait toutes les manettes. Cependant, il faut reconnaître que le pouvoir socialiste ne cherche pas à faire mystère de cette connivence, qui probablement lui parait très naturelle. Et en effet, cette contre Eglise a beaucoup œuvré aux débuts de la République et comme ferait le diable avec lequel la société aurait conclu un pacte, aujourd’hui elle vient réclamer son dû. [....]
  • La « Liaison 16 » : l’armée française à la botte du Pentagone

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    Dans un article intitulé « Forfaiture et dissidence », publié en ligne par notre excellent confrère Politique Magazine, Mathieu Epinay, pseudonyme d’un collectif de spécialistes des questions de Défense, revient sur le fiasco de la « Liaison 16 »

    La liaison 16 (L16) est le standard de liaison de données tactiques de l’OTAN pour l’échange d’informations entre unités militaires alliées, présentes sur un même champ de bataille. Pour Mathieu Epinay « La L 16 a été adoptée, en 1995, en violation des règles de programmation militaire par une génération d’officiers issue de mai 68. Conçue pour la guerre froide, archaïque sur les plans technique et conceptuel, elle est verrouillée par le Pentagone qui la contrôle et la modifie à son gré. Notre armée a juste le droit de payer les mises à jour d’un système qui mine la souveraineté opérationnelle de nos forces !» Par ailleurs, si l’armée française partage l’ensemble de ses données via la L16, contrôlée par les États Unis, ces derniers se gardent bien de lui confier leurs données sensibles. Leurs F22 entre autres, n’en sont pas équipés…

    Un sujet trop ésotérique pour inquiéter les politiques ?
    Mais il est explosif pour l’appareil d’État, étant donné les sommes mises en jeu et l’éminence des décideurs… Mathieu Epinay parle ainsi d’un « fiasco d’un demi milliard d’euros, d’un chantier ayant monopolisé les services techniques de l’Armée pendant des années, et de 10 ans de retard dans le domaine ultra sensible des liaisons de données tactiques ». En décembre dernier, le patron français des opérations aériennes déplorait nos difficultés de coordination avec les aviations russe et syrienne, relevant que l’absence de fiabilité de la L16, je cite : « Met en jeu la sécurité de nos équipages ».

    Une dissidence s’est malgré tout fait jour au sein de l’Armée
    Hélas, trop peu nombreuse. « Quant à ceux qui avaient compris les enjeux, relève Mathieu Epinay, beaucoup, par appétit de carrière, ont préféré se taire ». En 2012, le député Jacques Bompard posait à l’Assemblée une question écrite sur la L16. Elle est restée sans réponse…

    http://fr.novopress.info/

  • Compte-rendu de la conférence-débat avec Audrey Jougla : "Profession : animal de laboratoire"

    1038770374.jpgVendredi 26 février, l’association La Griffe organisait à Clermont-Ferrand une conférence-débat en compagnie d’Audrey Jougla, auteur de Profession : animal de laboratoire. C’est dans une salle encore trop clairsemée et au public hétéroclite, que cette jeune femme pétillante prend la parole. Son apparente gentillesse ne sera pas de trop pour aborder un sujet hautement délicat…

    Audrey Jougla a voulu connaître la réalité de la vivisection, notamment en France. Une réalité difficile à appréhender car on ne rentre pas dans ce genre de laboratoire comme ça : un « brevet d’expérimentation animale » (sic) est nécessaire pour pouvoir pénétrer dans ce Pandémonium. On estime à 11,5 millions le nombre d’animaux de laboratoire dans l’Union Européenne et à 2,2 millions pour la France seule. Parmi les espèces fréquemment utilisées on retrouve les souris et autres rongeurs, les reptiles, les poissons, les oiseaux, des carnivores comme les renards par exemple, mais aussi les vaches, les chiens et les chats. Seuls les grands singes sont protégés pour des raisons « morales » de par la ressemblance avec l’homme (merci Darwin !). Les types de tests pratiqués sur les animaux se divisent en quatre types distincts :

    1) Les tests dans le cadre de l’enseignement.
    2) Les tests de toxicologie comme les tests de nocivité pour l’homme (46% en France).
    3) Les tests dits de « recherche fondamentale » (neurosciences, psycho-chimie, psychiatrie).
    4) Les tests dits de « recherche appliquée » qui découlent de la « recherche fondamentale ».

    Après une mise au point statistique en guise d’introduction, Audrey Jougla aborde de manière didactique dix préjugés sur l’expérimentation animale. C’est l’occasion d’apprendre des choses parfois glaçantes. Tout d’abord il faut savoir que des alternatives à ces pratiques barbares existent bel et bien : protocoles ex vivo, in silico, 3D in vitro, organes par puces et micro-organes. Malgré tout, ces méthodes alternatives ne sont pas mises en avant, les firmes et laboratoires privilégiant l’expérimentation animale car cette dernière est subventionnée ! Certaines personnes s’imaginent (naïvement ?) que ces animaux sont bien traités. Ceci est un non-sens absolu ! Test de nocivité (ingestion de produit de la marque Destop dans l’œsophage de chiens !), animaux rendu fous, malades et vivant dans des conditions épouvantables où la froideur des néons remplace la lumière du soleil qu’ils ne voient jamais, sans parler du bruit incessant. Le rapport avec le personnel est quant à lui compliqué. Au-delà des cas de sadisme, le personnel doit prodiguer des soins mais également des sévices via les expérimentations, position schizophrène intenable qui fait que l’homme et l’animal sont tous deux confrontés à une indicible violence. Ces expérimentations semblent légitimes bien que cruelles aux yeux de certains, notamment lorsqu’il s’agit d’utiliser des organismes vivant, pourtant aucun résultat tangible ne prouve leur efficacité…

    Ensuite vient le tour des questions que l’on ne pose pas concernant l’expérimentation animale. Encore une fois on découvre des faits troublants. Firmes pharmaceutiques et autres laboratoires justifient ces expérimentations en mettant en avant la recherche sur les cancers pédiatriques par exemple. Cette méthode abjecte, qu’on pourrait appeler « méthode Aylan », consiste en une espèce de chantage émotionnel. Elle est également malhonnête car ce type de cancer n’est en réalité pas rentable pour les firmes et les laboratoires qui préfèrent investir dans d’autres champs d’action. L’image des expérimentations animales véhiculées par les médias (la fameuse souris blanche, la seringue) et les entreprises concernées sont en total décalage avec la réalité. D’ailleurs Audrey Jougla affirme qu’il est très compliqué de pourvoir s’exprimer sur le sujet dans les médias (vous pouvez cependant retrouver un entretien donné par cette dernière à TV Libertés ici : https://www.youtube.com/watch?v=oRryw39uN5A. Vous l’aurez compris, c’est la rentabilité et la maximisation des profits qui priment et nullement quelconque forme de philanthropie. A l’instar des essais cliniques sur l’homme, les résultats des expérimentations animales pourraient être mutualisées ce qui pourrait alléger une partie de ces souffrances mais la course aux brevets et la compétitivité condamnent définitivement cette option.

    Cet univers est dominé par une hypocrisie dégoûtante. Pourquoi les tests sur les grands singes sont-ils interdits, du fait d’une « ressemblance avec l’espèce humaine, et pas les autres ? Les similitudes entre les souffrances psychologiques humaines et animales sont avérées, au même titre que la sensibilité des animaux. Si cela n’est pas le cas comment justifier les expériences de privation de sommeil, de privation maternelle, de dépression, d’aliénation mentale ou NBC (Nucléaire Bactériologique et Chimique) ? En termes d’hypocrisie la législation pratique le « double standard » : votre chat sera votre animal domestique mais un chat de laboratoire sera du matériel expérimental, bien qu’il puisse, dans l’absolu, s’agir du même animal ! Audrey Jougla affirme, pour l’avoir vu de ses propres yeux, que l’on retrouve les mêmes golden retrievers du Téléthon à la fois sur le plateau télé et dans ces laboratoires. Comment ne pas être eugéniste et hygiéniste après ça !? Ici règne le chantage émotionnel. Qu’est-ce donc que la souffrance d’un enfant face à celle d’un animal ? Quel procédé dégueulasse. La question de la souffrance animale dans les laboratoires relève également d’un présupposé que les hommes seraient supérieurs aux animaux. Que cela soit vrai ou non, rien ne justifie de futiles souffrances à des êtres vivants, doués de sensibilités comme vous et moi. Et si c’était vous, vos parents, vos enfants les cobayes de laboratoire ?

    En conclusion, cette conférence bien que dépourvue d’images choc est très perturbante. Nous devons reconnaître à Audrey Jougla un courage et une force intérieure certaine du fait de son travail de terrain, au contact direct de la souffrance évoquée lors de cette conférence. D’ailleurs il est par moment difficile pour la jeune femme et certaines personnes du public de retenir leurs émotions, certaines anecdotes étant particulièrement odieuses... Pourtant Audrey Jougla est convaincu qu’à terme l’expérimentation animale est vouée à disparaître. Espérons-le !

    De notre point de vue, il est évident que la souffrance animale liée aux expérimentations scientifiques est un énième symptôme d’un monde malade, bouffé de l’intérieur par cette idéologie mortifère qu’incarnent le libéralisme et son corollaire l’idéologie du progrès. Il est vrai que l’exploitation animale a de tout temps existé, bien que dans des proportions variées. Hors nous atteignons ici le paroxysme de l’exploitation animale via sa chosification extrême, passant de « l’animal outil/animal objet positif » (les chevaux de trait par exemple) à « l’animal matière/sujet négatif » où son identité d’être vivant douée de sensibilité lui est niée. Au même titre que l’exploitation de la nature, via le productivisme et « l’agrobusiness » hors-sol (auquel nous devons opposer le localisme et la logique de circuit-court), la cause animale doit être au centre de notre vision du monde et défendue dans un cadre d’écologie profonde enracinée.

    Publier des slogans « Love animals/hate antifa » c’est bien gentil mais cela n’apporte rien. Commençons par bien nous occuper de nos animaux domestiques et d’éduquer nos enfants et la jeunesse en général. C’est aussi essayer d’utiliser les produits de marques qui ne pratiquent pas d’expérimentations animales (L’arbre Vert, Rainett, Lush), d’adapter son mode vie, de sensibiliser autour de soi, de soutenir et de militer bénévolement dans des associations comme celle de Brigitte Bardot, etc. La cause animale n’appartient à personne et surtout pas aux gauchistes en sarouel !

    Donatien / C.N.C

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • A quoi servent encore les médias?

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Long reportage sur la Syrie jeudi soir 18 février sur France 2. La Syrie depuis 2011, c’est-à-dire le moment où les puissances occidentales ont déclaré que Bachar al-Assad était, pour reprendre un terme employé par Laurent Fabius, un « assassin ».  Tout de suite, à l’époque, j’ai eu l’impression que quelque chose ne bichait pas. Non pas que j’aie su qu’il ne l’était point, assassin, Bachar, mais que l’emploi de la morale en politique étrangère m’a toujours paru suspect. Il y a la politique et il y a la morale. C’est bête à dire mais si on ne le voit pas, on devient bête soi-même. Poutine un grand méchant loup ? Bachar un monstre ? Obama un ange ? Je n’aime pas qu’on me dise devant qui je dois faire une génuflexion ou m’étouffer d’indignation. Plus on m’explique qui est gentil et qui est méchant, plus j’ai envie de dire le contraire. Mais je ne le dis pas, parce que s’engager sur ce terrain me paraît vain, stupide, sans intérêt. Celui qui hier était porté aux nues est aujourd’hui traîné dans la boue – celui qu’on trainait en enfer est maintenant béatifié. A quoi bon s’exciter ?

    Le reportage de France 2 mettait en évidence deux choses : premièrement que l’idée de démocratie, en politique étrangère, conduit au désastre – deuxièmement que l’idée de droits de l’homme, dans ce domaine, conduit également au désastre. Examinons ces deux idées dans l’ordre.

    Croire qu’il y a un peuple innocent et opprimé qui, quelque part, souffre, est stupide et dangereux. Cette idée est maintenant associée à la démocratie et plus vite on s’en débarrassera, mieux nous nous porterons. Il n’y a pas, quelque part dans une population, un groupe de martyrs qu’il faudrait sauver et, à partir de là, sauver le peuple. Croire cela, c’est plaquer sur les affaires humaines une grille religieuse avec d’un côté les élus, de l’autre les damnés. Or, il n’y a pas, parmi nous, des très purs ou des très impurs. Nous sommes tous pécheurs. Je n’ai pas de remède miracle pour soigner les plaies de l’humanité, mais je sais ce qu’est un poison. Faire de la démocratie une religion est un poison. Ce n’est pas elle qui va nous conduire au bonheur, à une paix perpétuelle, au vivre-ensemble. Mais nos dirigeants ne le savent plus. Ils utilisent le modèle démocratique pour se présenter comme ceux qui, s’ils sont élus par des suffrages, vont tout apaiser et tout réconcilier en politique intérieure et extérieure. C’est une imposture de faux prophètes. Le résultat, on peut le voir aujourd’hui en toute clarté. La Syrie s’enfonce dans la guerre civile et des millions de réfugiés affluent en Europe.

    Quant à l’idée de droits de l’homme, c’est encore pire que l’idée de démocratie en politique étrangère. A force de fonctionner sur la base d’une grande émotion devant un enfant échoué sur une plage, les dirigeants occidentaux ont fait mourir des milliers d’enfants sur les plages de Syrie, de Turquie et de Grèce. Les hommes ne sont pas des hommes parce qu’ils sont des êtres humains, mais parce qu’ils sont les membres d’un corps politique. S’émouvoir sur des drames d’individus, sans comprendre qu’ils appartiennent à ce corps, c’est vouloir soigner un bras cassé comme s’il ne dépendait pas d’un cœur, de veines et d’artères. L’action humanitaire, c’est des chirurgiens aveugles qui opèrent dans la nuit des guerres et des famines. Il y avait des brancardiers dans la Première guerre mondiale. Je ne sache pas qu’ils en aient fait diminuer l’horreur.

    Comme un seul homme les médias ont accusé Bachar al-Assad d’avoir gazé sa population. Là aussi, j’ai tout de suite eu des doutes. Non point que j’attribuasse au président syrien de l’innocence ou de la pureté, mais que le chaos de groupes armés engagés dans une guerre civile me paraissait rendre pour le moins problématique l’imputation de ce crime à tel ou tel. Mon attitude me paraissait relever du bon sens. Qui est responsable d’un jet de pierre dans une énorme bataille de rue ? Ce jet de pierre est-il moral ou immoral ? Je croyais rêver en entendant les médias attribuer souverainement les responsabilités dans cette guerre civile.

    Lors de la récente intervention russe en Syrie, les médias se sont empressés de dire que cette intervention ne visait pas Daech mais les ennemis de Bachar al-Assad. Là encore, le simple bon sens nous faisait poser une question élémentaire. N’y a-t-il pas des djihadistes parmi les ennemis du président syrien ? La réponse est évidemment oui ! Dès lors les frappes russes ne frappent-elles pas Daech au moins en partie ? La réponse, là aussi, est positive.

    L’émission de France 2 signalait enfin la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012, au moment où l’ambassadeur, Éric Chevallier, tentait d’expliquer au gouvernement français qu’il n’y avait pas une très pure opposition démocratique luttant contre le très monstrueux gouvernement syrien. On doit se frotter les yeux et les oreilles lorsqu’on prend note de cette information. Comment l’Elysée, héritier d’une longue tradition diplomatique, a-t-il pu prendre une décision aussi délirante. Une seule explication : l’ambassadeur français n’entrait pas dans les catégories de la bien-pensance. Il menaçait le déni de réalité orchestré par les autorités politiques françaises.

    De 2011 à aujourd’hui la plupart des médias nous auront ainsi roulés dans la farine d’une approche si simpliste et si manichéiste des affaires humaines que nous aurons été mis en présence non de la réalité, mais de la culture hors-sol des puissances occidentales. Comment celles-ci ont-elles pu embobiner les journalistes, difficile à dire ! Mais une chose est sûre : si les journalistes n’ont pas une solide culture politique couplée avec un solide bon sens, on peut leur faire avaler n’importe quoi. Quant aux correspondants étrangers, les pauvres, ils doivent jouer le rôle d’un témoin direct de la réalité et ils en sont évidemment incapables. Ce n’est pas parce qu’on est sur place qu’on voit mieux ce qui se passe. C’est même plutôt le contraire comme l’a montré Stendhal avec Fabrice del Dongo, présent à Waterloo mais ne comprenant rien à ce qui se passait.

    Ce ne serait pas une mauvaise chose de demander aux étudiants en journalisme de commencer avec la Chartreuse de Parme, de continuer avec Guerre et paix de Tolstoï avant de lire des historiens militaires comme Victor Hanson.

    Les médias ne servent presque à rien si nous voulons comprendre ce qui se passe dans le monde. Mais il y a pire. Non seulement ils ne servent à rien mais en plus ils sont devenus les collaborateurs serviles des puissants de ce monde, comme l’étaient les journalistes à l’époque de Staline.

    Mais ne désespérons pas ! Ces réflexions m’ont été inspirées par une émission de... télévision !

    Jan Marejko, 21.2.2016

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2016/02/21/a-quoi-servent-encore-les-medias-5763275.html

  • Catherine, la paysanne « rebelle » qui vend ses semences illégales

    Une véritable « guerre des graines » semble s’être enclenchée en réaction à l’accaparement du patrimoine agricole par des groupes industriels, avec l’aval des autorités. Cette résistance s’observe à travers les cas symboliques d’individus issus de l’agriculture paysanne, de l’agroforesterie ou encore de la permaculture. Rencontre avec Catherine, responsable du groupe Semailles, qui persiste à vendre ses fameuses « graines interdites » !
    Les semences constituent certainement la richesse la plus essentielle de la culture paysanne. Pendant des millénaires, les agriculteurs ont sélectionné le plus naturellement du monde les meilleures espèces de végétaux. Celles qui étaient les mieux adaptées à leur terroir, les plus résistantes tant aux intempéries qu’aux parasites, et les plus productives. Au fil des siècles, ce savoir s’est transmis gratuitement d’une génération à l’autre, mais aussi d’un paysan à l’autre. Une sorte d’«open source phytogénétique» avant l’heure, en quelque sorte.
    Le marche de l’industrialisation

    C’était sans compter sur l’industrialisation galopante du secteur et un lobbying forcené. À la fin des années 1990, les institutions internationales sont venues s’accaparer l’enjeu crucial de l’agriculture moderne, avec deux attitudes assez contradictoires. Tout d’abord, en 1998, l’Union Européenne entérine la directive 98/44/CE, censée légiférer en matière de protection juridique des inventions biotechnologiques. Comme tout mauvais médicament, cette directive induit implicitement un puissant effet secondaire : tout procédé de sélection de plantes pouvait alors être breveté, même si ce procédé est « naturel ».
    La Grande chambre de recours de l’Office Européen des Brevets a d’ailleurs rappelé, pas plus tard qu’en mars 2015, que la directive n’interdit en rien la « brevetabilité des traits natifs préexistants », et a donc confirmé que des plantes issues de procédés « essentiellement biologiques » peuvent aussi être brevetées. Une nouvelle qui fera la joie des multinationales de la semence comme Monsanto, Bayer et Syngenta (récemment racheté par le chinois ChemChina pour 43 milliards de dollars, soit la plus grosse acquisition en date d’une entreprise étrangère par une entreprise chinoise).
    Ensuite, avec un autre traité, le Tirpaa (Traité International sur les Ressources Phytogénétiques pour l’Alimentation et l’Agriculture). Signé sous l’égide de l’Onu en 2001, il est entré en vigueur en 2004. En théorie, son objectif louable est de donner accès à des millions d’échantillons de semences rassemblées aux quatre coins de la Terre et, toujours en théorie, garantir un partage équitable des bénéfices issus de leur exploitation. Il en découle également un droit des agriculteurs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre leurs propres semences. Cependant, le catalogue européen des espèces et variétés de plantes cultivées est très drastique en matière de semences autorisées à la vente. Comment faire pour survivre dans cette schizophrénie législative quand on est un petit producteur de semences naturelles ?
    Le combat de Catherine

    Productrice belge de semences biologique, Catherine Andrianne gère sa société semencière de main de maître. Son commerce de graines biologiques, Semailles, ne désemplit pas. L’incessant va-et-vient de ses clients témoigne du succès que rencontrent ses semences paysannes dans un contexte où l’opposition aux logiques industrielle gagne du terrain. L’émission télévisée belge « Alors, on change ! » a dressé son portrait à l’occasion d’un numéro consacré à la désobéissance civile.

    Catherine Andrianne lors d’une journée portes ouvertes de son jardin

    Pour cause, Catherine commercialise des semences non inscrites dans le catalogue européen des espèces et variétés. Une activité qui, si elle permet de sauvegarder notre patrimoine et de lutter contre la perte de biodiversité, est totalement illégale. Pourtant, Catherine n’en démord pas ! Depuis la diffusion de son portrait en 2014, elle a encore ajouté une soixantaine de variétés de semences « interdites » supplémentaires à son inventaire. Avec l’achat de ces nouvelles graines, le nombre de semences qu’elle propose atteint aujourd’hui plus de 600 espèces différentes.
    Une réforme du commerce des semences en stand-by

    Cette situation à peine croyable est due à une législation européenne en matière de commercialisation des semences particulièrement complexe et, aujourd’hui, profitable aux industriels. À l’heure actuelle, la réforme de la législation sur le commerce des semences, qui devait éclaircir la situation, est au point mort. Mise en application, elle simplifierait l’enregistrement de variétés rares dans le catalogue européen et autoriserait probablement les micro-entreprises (de moins de dix employés et dont le chiffre d’affaire est inférieur à 2 millions) à commercialiser eux aussi des variétés de semences aujourd’hui non enregistrées. Paradoxalement, cette même réforme doit faciliter la commercialisation de semences brevetées dont la conservation et la reproduction seront interdites, entrainant inexorablement une perte de biodiversité.
    De leur côté, les députés européens se sont récemment estimés « surpris par la décision de l’Office européen des brevets autorisant les brevets sur de tels produits », appelant la Commission Européenne à clarifier d’urgence les règles existantes et à protéger l’accès des sélectionneurs de semences au matériel biologique. Vous avez dit schizophrénie ? Si la situation n’était pas suffisamment complexe, dans ce brouillard législatif, l’ombre du TTIP plane sur le secteur semencier. En effet, certains craignent qu’un rejet de la réforme ramènerait à des directives bien moins adaptées aux droits des agriculteurs en adaptant une nouvelle proposition au fameux TTIP, le fameux Traité de libre-échange transatlantique.
    Si Catherine est optimiste, sa situation légale et celle de Semailles reste floue. En attendant qu’un cadre législatif soit clairement défini, aucun contrôle spécifique à la commercialisation des semences paysannes n’est effectué. En effet, l’un des enjeux de la réforme du commerce des semences est de déterminer qui de l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) ou de la DGRNE (Direction Générale des Ressources Naturelles et de l’Environnement) se chargera de ces inspections. Un scénario complexe voire surréaliste à l’image de nos administrations.Dans l’expectative, Catherine poursuit donc le commerce de ses semences paysannes en toute illégalité, mais aussi en toute sérénité. Et ce, pour le plus grand plaisir de clients toujours plus nombreux en Belgique autant que depuis la France.