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lobby - Page 1476

  • En PACA, le CRIF a peur de perdre ses subventions

    ...et appelle donc à voter pour Christian Estrosi. Suite à l'engagement de Marion Maréchal-Le Pen de supprimer les subventions aux associations communautaristes, la présidente du Crif en PACA Michèle Teboul réagit :

    "Si le FN refuse l’aide aux communautés comme elle l’a dit, autant dire que notre travail au quotidien sera réduit à zéro. Il va falloir que j’aille chercher des dons, des sponsors, pour chacune des activités du tissu associatif. Là où on va avoir une grosse difficulté, c’est que, au dîner du Crif, une fois par an, toutes les autorités territoriales sont représentées. Est-ce que vous croyez que je vais inviter Marion Maréchal-Le Pen, si elle est élue ? Jamais de la vie"

    Il est vrai qu'on imagine difficilement Marion Maréchal-Le Pen prononcer le même genre de discours que celui de Christian Estrosi le 25 octobre dernier au dîner du CRIF à Marseille :

    " Les moyens de la Région devront être enfin mis à votre disposition pour seconder efficacement les efforts faits jusqu’ici par les autres collectivités (...) Si j’ai déclaré publiquement, lors de l’allumage de ‘Hanouka 5774, que je suis un Juif de cœur, je dois ajouter ici qu’Israël est, après la France, ma seconde passion nationale."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Augmentation en flèche du financement des études de genre par la région Ile-de-France

    De 2011 à 2014, le financement de l’Institut Émilie du Châtelet (IEC) par la région Ile-de-France est passé de 0,9 à presque 8 millions d’euros. L’IEC fait partie du domaine d’intérêt majeur : « genre, inégalités, discriminations » et participe au « développement de la recherche et des enseignements sur les femmes, le sexe ou le genre ». Il compte 18 établissements, 11 laboratoires, et emploie 200 chercheurs considérants, selon le site Vigi-Gender que « le concept de genre pose les catégories de femmes, d’hommes, de sexe, de sexualité et les notions de féminin, de masculin, de féminité et de masculinité comme des constructions sociales et non comme des données naturelles intangibles ». 8 millions d’euros, c’est beaucoup pour une théorie qui n’existe pas, surtout en temps de crise et de hausse des impôts.

    http://fr.novopress.info/195884/augmentation-en-fleche-du-financement-etudes-genre-region-ile-france/

  • L'Allemagne a enregistré 964.000 migrants depuis janvier

    L’Allemagne a enregistré en novembre 206.101 demandeurs d’asile supplémentaires, un nouveau record pour le pays qui a comptabilisé depuis le début de l’année 964.574 migrants, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.
    Les arrivées ont donc encore nettement progressé depuis le mois dernier (181.166 migrants enregistrés en octobre) et l’Allemagne devrait donc dépasser le million de demandeurs d’asile d’ici à la fin de l’année.
    Ces données du ministère proviennent du système EASY qui comptabilise les migrants arrivant dans le pays et prévoyant de demander l’asile mais ne l’ayant pas encore fait.
    Elles ne précisaient pas les nationalités des migrants. Mais lors des précédentes statistiques, Syriens et Afghans en formaient le contingent le plus important (respectivement 88.640 et 31.000 en octobre).
    Dans son communiqué, le ministère précise la durée moyenne de traitement des procédures d’asiles qui vont de 2,9 mois pour les ressortissants du Kosovo à 14,9 mois pour les Pakistanais. En moyenne, les demandes déposées par les Syriens sont traitées en 3,4 mois.
    « La réduction significative de la durée des procédures » résulte du fait que l’Office central des réfugiés (BAMF) « donne la priorité » aux demandes émanant des pays considérés comme sûrs, comme les pays des Balkans – dont les ressortissants n’ont aucune chance de se voir accorder l’asile -, et des pays considérés comme dangereux, à l’image de la Syrie, explique le ministère.
    La semaine dernière, l’ONU a cependant annoncé que le nombre de migrants arrivés en Europe via la Méditerranée avait chuté de plus d’un tiers en novembre, sur un mois, pointant les conditions climatiques et la lutte contre les passeurs en Turquie. Selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), 140.000 migrants ont traversé la Méditerranée en novembre, soit 36,5% de moins qu’en octobre.
    Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a lui aussi invoqué « l’influence de la météo » pour expliquer cette « réduction claire » du flux migratoire, évoquant les récents « efforts de la Turquie » pour tarir le flux de migrants vers l’Europe, après un accord en ce sens fin novembre entre l’UE et Ankara.
    « Ce n’est pas un inversement (de la tendance) mais c’est un bon développement », a commenté M. de Maizière.
    En outre, le retard important pris par le BAMF dans le traitement de nombreuses demandes d’asile (356.000 selon un journal allemand) devrait être comblé au « deuxième trimestre » 2016, a déclaré le ministre, après les critiques du président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz.
    L’Allemagne, premier pays d’accueil en Europe, n’a cessé de souligner par la voix de sa chancelière Angela Merkel que les pays de l’UE, très réticents à accueillir toujours plus de migrants, avaient un devoir moral envers les réfugiés fuyant la guerre ou la répression.
    Mais Berlin a durci par petites touches le traitement des dossiers des nouveaux arrivants pour tenter de réduire l’afflux. La politique de la porte ouverte de Mme Merkel est de plus en plus critiquée, particulièrement dans son propre camp.

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuuAVZAppZgfVbOEsl.shtml

  • Messieurs les démocrates, et si vous laissiez le FN gouverner pour voir !

    Ne pavoisons pas trop vite, le FN n’aura pas trois ou quatre régions à l’issue du second tour. Espérons qu’il en ait une et ce serait déjà un succès.
    Ne pavoisons pas trop vite, le FN n’aura pas trois ou quatre régions à l’issue du second tour. Espérons qu’il en ait une et ce serait déjà un succès.
    Qu’il soit désormais le premier parti de France, cela ne fait aujourd’hui aucun doute. Mêmes associés à l’UDI et au MODEM, mêmes associés au PC, aux Verts, au Front de Gauche, etc. ni « Les Républicains », ni les « Socialistes » ne lui ravissent cette première place.
    Ces deux partis qui se partageaient la France voient avec un effroi grandissant leur électorat s’enfuir définitivement, et les socialistes devenir les « dindons » de cette farce devant l’obligation qui leur est faite de se retirer et de n’avoir plus aucun représentant dans la région.
    Pourtant, ces deux partis ne manquent pas d’avertir la France de la catastrophe, du cataclysme national qui la frapperait si le FN prenait le pouvoir : une France désertée par les investisseurs, la disparition de la culture, des musulmans et même des touristes ! Le FN n’est-il pas aussi dangereux que les terroristes de Daech ? Combien de Français tombés sous les tirs de kalachnikov de Marine ? Pouvez-vous nous en informer M. Valls ?

    Lire la suite 

  • Un parti de trop…

    Selon les enquêteurs du FBI,  les deux «radicalisés» Tashfeen Malik (qui avait fait allégeance à l’Etat islamique)  et  son mari Syed Farook , avaient planifié le massacre auquel ils se sont livrés la semaine dernière à San Bernardino (Californie). Lesradicalisés du combat anti FN ont renouvelé  eux aussi ces dernières heures  leur allégeance à un  Système qui sait se montrer si généreux avec eux. Sans rire, Le Point expliquait à ses lecteurs peu avant le premier tour  qu’«Après les (quelques, NDLR) chefs d’entreprise, c’est au tour de l’élite (sic)  culturelle de se mobiliser contre le Front National en Paca»,   en  « fustigeant  (la)  haine (de Marion Maréchal Le Pen)  de la création contemporaine » et en appelant  à voter pour  le notoirement  très fin et très  cultivé Christian Estrosi… En fait, l’«élite culturelle» en question était représentée notamment par les habituels consommateurs de subventions  publiques : la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson, Michel Boujenah,  Charles Berling,  l’amateur de boxe thaï Frédéric Mitterrand, un écrivain sans grand génie comme Didier van Cauwelaert,  des militants  antinationaux  de longue date comme les ex ministres Jean-Jacques Aillagon et Max Gallo…  Depuis dimanche,  les pipoles (même les habitués du genre)  se sont peu manifestés par leur « bravitude » anti FN, à l’exception d’une présentatrice de seconde partie de soirée (Valérie Damidot), d’ une incarnation du conformisme et de  la beaufitude de gauche comme l’animateur de  canal + Yann Barthès,  ou encore de l’ami d’Arthur, lecitoyen du monde  Dany Boon qui se souvient qu’il a grandi dans le Nord…    

    Autre comédien d’élite,  l’escroc intellectuel Bernard-Henry Lévy, autoproclamé philosophe,  connu pour ses reportages et ses analyses aussi bidons que ses romans,  dont les songes creux, l’arrogance, sont des  objets de moquerie  partout où il passe,  est lui aussi monté au créneau. Sans grande imagination, débitant toujours les mêmes mantras,  BHL a étalé  grassement  hier   dans Le Parisien   sa haine de la France Française, du courant patriotique. Son ami  Manuel Valls a entonné la même partition hier soir.  Invité du 20 heures de TF1,  le Premier ministre  a «appelé à voter pour Christian Estrosi face à l’extrême droite en Paca» et demandé plus largement aux  électeurs de gauche de  donner  leur voix dimanche prochain à  la droite dans les trois régions où le Front National arrive le plus largement  en tête.  Y compris dans la région Alsace-Champagne-Ardennes  où le socialiste Jean-Pierre Masseret, arrivé en  troisième position,  refuse de se retirer au second tour pour rester en lice face à Florian Philipot  et  Philippe Richert (LR-UDI-MoDem).

    Manuel Valls volant comme les BHL et consorts au secours du parti Les républicains, cela n’étonnera que les plus naïfs. Or,  Le Parisien le soulignait, outre le Premier ministre,  «le vrai perdant de la soirée (de ce premier tour) , c’est (Nicolas Sarkozy) , et il le sait , flinguait dès dimanche soir un de ses anciens ministres après le score décevant de la droite et du centre. C’est Marine Le Pen qui a été le réceptacle de la colère des électeurs, pas les Républicains. Plus grave pour Nicolas Sarkozy, qui se prévaut d’être le meilleur rempart contre l’extrême droite, une partie de ses électeurs de 2012 — un sur cinq selon les chiffres qui circulent au parti — ont voté FN.»

    «Ce n’est pas un problème de ligne, mais de crédibilité. Il n’imprime plus ! Le retour de Sarkozy, c’est le retour du passé , canarde le lieutenant d’un candidat à la primaire de 2016.  Il fait campagne sur l’identité, la sécurité, l’immigration, et au même moment, il vire Morano. Où est la clarté ?  s’étrangle un copéiste.  Ce scrutin, c’est une claque pour lui. Plus personne ne l’entend, achève un élu déçu. Hervé Mariton, candidat déclaré à la primaire, y va franco aussi: Les Français disent très clairement qu’ils ne veulent plus de la gauche, mais plus non plus de celui qui a été battu en 2012.  Même les soutiens de l’ancien président s’inquiètent, à moins d’un an de la primaire.  Il ne fait plus briller les yeux , se désole un ancien de l’Elysée (…).  Selon nos informations, le  patron  des Républicains envisage aussi un remaniement de la direction du parti, qui pourrait faire la part belle à la droite dure (…). Un sarkozyste doute que cela suffise :  Le problème, c’est que les gens ne le croient plus… ».

    Sur le site de Francetv  Info,  le politologue Vincent Pons, professeur à la Business School de Harvard,  s’arrête sur ces élections régionales, cette poussée de l’opposition nationale et son  éventuelle limite:  «le FN reste plus important chez les ouvriers. Mais, depuis 2012, sa progression est forte dans toutes les catégories socio-professionnelles, dans toutes les tranches d’âge, chez les hommes comme chez les femmes. Désormais, le FN fait de bons scores chez les étudiants, les cadres, les professions intermédiaires. Il progresse chez les diplômés, y compris de l’enseignement supérieur. »

    Il note, et ce constat confirme les enseignements des précédents  scrutins, que « le FN fait de meilleurs scores dans les communes rurales, les petites villes et les zones périurbaines. Il se heurte en revanche à des poches de résistance dans les grandes agglomérations. Cela tient surtout à la composition sociologique de ces centres urbains. »

    Vincent Pons  relève  aussi,  assez justement à notre avis, que  «c’est l’abstention qui est l’enjeu majeur»  pour les partis de  du Système  s’ils entendent  entraver la poussée frontiste. «Il ne s’agit pas d’inciter les électeurs à ne pas voter FN, mais de convaincre les électeurs de gauche et de droite à se déplacer aux urnes. Le résultat du premier tour peut provoquer un sursaut.Ce parti (le FN, NDLR) se retrouve confronté à une sorte de plafond de verre, comme s’il faisait le plein de ses voix au premier tour. La question est donc de savoir si la gauche et la droite réussiront à mobiliser leurs électeurs. »

    Dans sa brève mais exhaustive analyse du résultat de ce premier tour , Jean-Yves le Gallou souligne cependant  sur le site Polemia que «Le deuxième tour s’annonce difficile pour le parti de Sarkozy : d’un côté l’ancien président invite à mettre la barre à droite…de l’autre ses meilleures chances de succès reposent sur les reports de gauche dans le grand est, la Provence et le Nord ! Bref la quadrature du cercle. »  D’ailleurs « les électeurs (de LR)  les plus sécuritaires et les plus identitaires ont filé au FN ; pendant que les électeurs légitimistes et conformistes se sont mobilisés, à gauche, contre le FN. L’espace centriste se réduit. D’autant que les candidats ayant adopté la ligne la plus centriste – Reynié dans le sud-ouest par exemple – subissent une véritable débâcle (18%) ».

    Pour le reste , il note que « la progression du FN»  (il  double son score de 2010, gagne trois points  par  rapport aux élections départementales de mars 2015) « est liée à la prise de conscience de l’invasion migratoire : selon un sondage Opinion way sur les motivations de vote, 76% des électeurs FN votent en raison de l’immigration, 74% de la sécurité, 59% de l’arrivée des migrants en Europe, 56% de la lutte contre le terrorisme.» M. Le Gallou constate aussi que «Malgré la tonalité très anti Union européenne et très anti euro de son discours, le FN n’a pas capté l’électorat souverainiste qui se maintient à un niveau élevé pour une élection régionale (et non européenne), 5% : 4%  pour Nicolas Dupont-Aignan (6% en Ile-de-France) et 1% pourAsselineau. »

    «Le barrage républicain»  conclut-il,  «c’est la privatisation du pouvoir au service de  petits groupes. C’est l’alignement de la classe politique sur le point des vue des lobbys communautaires et des médias. A l’inverse de la logique d’un scrutin proportionnel (à prime majoritaire) et de la proximité idéologique des électorats (LR/FN). Marine Le Pen, Marion Maréchal Le Pen et Florian Philippotparviendront-ils à briser l’étau ? Ce qui est sûr c’est que la partialité médiatique risque de fausser le résultat final.»

    Ce qui est d’ores et déjà   certain, constate Bruno Gollnisch,   c’est que ce premier tour a confirmé  la  fin de l’hégémonie  droite-gauche, au démantèlement  de laquelle  travaille depuis son émergence électorale, il y  plus de trente ans,  un FN porteur  d’une politique de troisième  voie,  à la fois nationale, populaire et sociale.  

    Cette avènement  d’un tripartisme  rend très difficile le fonctionnement  de la Vème Républiqueont noté certains observateurs, celle-ci reposant dans l’esprit de De Gaulle sur la toute puissance électorale de deux principales formations politiques.  Il y aurait donc un parti de trop… Constat dont peuvent être convaincus tous ceux qui  fustigent la dérive euromondialiste, cosmopolite d’une certaine droite qui elle aussi a  rejoint le Parti de l’étranger. Et c’est le caractère criant de cette trahison là, que les Français peuvent constater quotidiennement,  qui explique aussi le vent de fronde et de colère qui gonfle les voiles du navire frontiste.

    http://gollnisch.com/2015/12/08/un-parti-de-trop/

  • Leur démocratie : le Grand-Orient de France donne ses ordres à Masseret

    Les jeux sont clairs dans leur république : 

    "Le Grand Maître du Grand Orient de France demande à Jean-Pierre Masseret, candidat PS dans le Grand Est de se retirer, dans une interview auJDD.

    "J’appelle, en tant que Grand Maître du Grand Orient, au désistement républicain, qu’il vienne de la gauche ou de la droite : les partis arrivés en troisième position doivent se retirer. L’esprit républicain doit prévaloir sur toute autre considération. C’est, par exemple, ce que j’ai fait valoir lundi matin à Jean-Pierre Masseret en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Mais l’exigence républicaine s’adresse, j’insiste, à la droite comme à la gauche.", explique Daniel Keller.

    L'élu socialiste qui refuse pour l'instant de se retirer est lui même franc-maçon, et a notamment présidé un groupe d'élus se réclamant de cette obédience, comme l'a rappelé lundi FTVI. L'avenir dira si l'appel du Grand Maître aura plus de poids que ceux, insistants, de la rue de Solférino".

    Lahire

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Pétrole de Daech : les révélations russes laissent la presse française coite

    carte-petrole-daech-syrie-russie-turquie-6ee46.pngLa nouvelle a fait le tour du monde : après qu’un chasseur russe a été abattu par la Turquie, Moscou riposte en révélant le rôle de la Turquie dans le blanchiment du pétrole syrien, que lui procure en contrebande Daech. Des images satellites fournies par Moscou montrent d’immenses convois de camions citernes rejoignant la frontière turque. Ce trafic, qui rapporte selon le Financial Times plus d’un million de dollars par jour aux djihadistes, fait les choux gras de la presse internationale et produit un silence gêné en France.

    Les révélations russes sont abondamment reprises dans la grande presse internationale, qui consacre à cette information de longs articles, incluant photographies satellites et cartes. En voici quelques extraits (traduction approximative) :

    « Des responsables du ministère de la défense de Moscou ont rendu publiques des images satellites prétendant montrer des colonnes de camions citernes chargeant le pétrole d’une installation contrôlée par l’ISIS en Syrie, avant de passer la frontière turque. » (The Independent (1))

    « Conflit syrien : la Russie accuse Erdogan de négocier du pétrole avec l’ISIS. Le ministre de la défense adjoint Anatoly Antonov a déclaré que la Turquie était le plus important acheteur de pétrole “volé” à la Syrie et à l’Irak. » (BBC (2))

    « La Russie a accusé aujourd’hui la famille du président turc d’être impliquée dans un commerce illégal de pétrole avec l’ISIS – un maillon d’une organisation qui apporte des millions de dollars dans les caisses des terroristes. » (The Daily Mail (3))

    « Les militaires russes ont publié des images satellites montrant selon eux des colonnes de camions citernes chargeant leur pétrole depuis des installations contrôlées par l’ISIS en Syrie et en Irak, et traversant ensuite la frontière turque. » (NBC News (4))

    « Le président turc Recep Tayyip Erdogan et sa famille sont directement « impliqués » dans le trafic de pétrole avec l’organisation Etat islamique (EI), a affirmé le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov (...) Depuis le début de ses interventions, l’aviation russe a détruit 32 complexes pétroliers, 11 raffineries, 23 puits de pétrole et 1080 camions-citernes transportant des produits pétroliers, a énuméré M. Antonov, faisant défiler les cartes dans l’immense salle où s’étaient réunis plus de 300 journalistes. Grâce à ces frappes, Moscou a réussi à réduire de moitié le chiffre d’affaires annuel des activités pétrolières de l’EI, passé de trois milliards de dollars par an à 1,5 milliard de dollars, a-t-il assuré. » (Le Temps (5))

    Embarras français

    Un pays, cependant, résiste à cette vague d’information : la France. Une rapide recherche dans la presse française montre en effet peu d’articles sur le sujet, ou des articles qui tentent d’allumer des contre-feux.

    France Info, pourtant pas aux mains de marchands d’armes, réagit ainsi avec une mauvaise foi révélatrice. Le titre de leur article (6), « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », place sur le même plan le fraudeur et celui qui le dénonce. Dans le chapeau, le lecteur est immédiatement informé que « Washington de son côté dément catégoriquement les affirmations russes », autrement dit qu’il ne faut rien croire de ce que la Russie raconte. Dans le corps de l’article, France Info considère que « Ce mercredi, la Russie est passée aux attaques personnelles à l’encontre du président turc, Recep Tayyip Erdogan. » La Turquie étant innocente, ce ne peut donc être que des « attaques personnelles ». Et enfin, au milieu de l’article et après bien des pas de danse, France Info aborde enfin le coeur de l’information : « “Le principal consommateur de ce pétrole volé à ses propriétaires légitimes, la Syrie et l’Irak, s’avère être la Turquie”, a accusé mercredi devant plusieurs centaines de journalistes le vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov. ». Autrement dit, la où la presse anglo-saxonne (et suisse) publie de longs articles agrémentés d’images et de cartes, France Info résume pour sa part les révélations russes en une phrase. Difficile de se montrer moins enthousiaste.

    Le Figaro publie de son côté un “flash actu”, autrement dit une brève (7), qui ne reprend pas l’information russe mais reprend en revanche les dénégations de Washington : « Les États-Unis ont fermement démenti aujourd’hui les accusations de Moscou (…) » bla, bla, bla. Puisqu’on vous dit que la Turquie (qui a abattu le Sukhoï russe au mépris des lois et jurisprudence internationales, après un survol de son territoire de 17 secondes) est innocente…

    L’implication française dans la guerre contre la Syrie, explique l’embarras de nos médias. Le rôle opérationnel turc vis-à-vis de la rébellion en Syrie, est déjà trop connu pour nier de façon vraisemblable cet échange de bons procédés entre Daech et la Turquie, autour du pétrole. Or, c’est ce cordon ombilical que les Russes s’emploient à casser.

    Affoler les masses, rassurer les CSP+

    La grande presse, y compris française, a largement fait état du soutien de l’Alliance Atlantique et de ses alliés (États-Unis, France, Turquie, Qatar, Arabie Saoudite, etc.) à la rébellion en Syrie et aux djihadistes en particulier, djihadistes qui militairement dominent la rébellion. La distorsion française que nous venons d’examiner apparaît dès lors passagère. D’aucuns seront tentés de s’en réjouir, de se féliciter de cette vaillance journalistique et de voir que la presse continue à fonctionner en ces temps chahutés, et reste capable de gratouiller, de taquiner, voire pourquoi pas, d’inquiéter le pouvoir politique et militaire. La proposition est, hélas, bien naïve. Le lectorat de la grande presse (« grande » au sens de : établie) sont les CSP+, les catégories sociaux-professionnelles supérieures. Le message qui leur est ainsi adressé, est le suivant : “Non, l’Occident n’est pas sur le point de tomber sous les coups de boutoir du monde Musulman : c’est nous, au contraire, qui l’attaquons. Non, nous ne sommes pas dépassés par les événements : c’est nous qui payons. Continuez à investir chez nous car si nous gagnons la guerre, nos multinationales de l’armement, du béton et de l’énergie feront de beaux profits. Voyez comme vos placements chez nous sont en de bonnes main.” Les médias de masse, c’est-à-dire la radio et surtout, la télévision, dépeignent au grand public l’image d’un monde composé de gentils et de méchants. Affoler les masses pour les rendre dociles, mais informer les CSP+ pour qu’ils gardent confiance : un plafond de verre que les informations ci-dessus, ne dépassent pas.

    Yves Ducourneau, le 07/12/2015

    Crédit image : BBC http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (1) « Russia unveils 'proof' Turkey's Erdogan is smuggling Isis oil across border from Syria », par Tom Brooks-Pollock, The Independent, le 04/12/2015,http://www.independent.co.uk/news/world/europe/russia-releases-proof-turkey-is-smuggling-isis-oil-over-its-border-a6757651.html&nbsp ;

    (2) « Syria conflict : Russia accuses Erdogan of trading oil with IS », BBC News, le 02/12/2015, http://www.bbc.com/news/world-middle-east-34982951&nbsp ;

    (3) « Russia reveals satellite image 'proof' that Turkey is benefiting from ISIS oil trade - and even accuses Erdogan's FAMILY of being involved in the 'criminal business' », par Corey Charlton, The Daily Mail, le 02/12/2015, http://www.dailymail.co.uk/news/article-3342846/Russia-accuses-Turkish-president-s-FAMILY-involved-criminal-business-selling-oil-purchased-ISIS.html&nbsp ;

    (4) « Russia Accuses Turkey's Erdogan of Involvement With ISIS Oil Trade », par Alexey Eremenko et F. Brinley Bruton, NBC News, le 02/12/2015,http://www.nbcnews.com/storyline/isis-terror/russia-accuses-turkeys-erdogan-involvement-isis-oil-trade-n472596&nbsp ;

    (5) « L'armée russe accuse le président turc de trafic de pétrole avec l'Etat islamique. Réplique immédiate », Le Temps, le 02/12/2015,http://www.letemps.ch/monde/2015/12/02/armee-russe-accuse-president-turc-trafic-petrole-islamique-replique-immediate&nbsp ;

    (6) « Le pétrole de Daech crée des tensions entre la Turquie et la Russie », par France Info, le 02/12/2015, http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/le-petrole-de-daech-cree-des-tensions-entre-la-turquie-et-la-russie-749287&nbsp ;

    (7) « Pétrole de l'EI : les USA défendent la Turquie », par Le Figaro et AFP, le 02/12/2015,http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/12/02/97001-20151202FILWWW00417-petrole-de-l-ei-les-usa-defendent-la-turquie.php&nbsp ;

    http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/petrole-de-daech-les-revelations-175145

  • Régionales : la preuve par Calais

    Source : Boulevard Voltaire
    Calais en a marre. On n’a pas demandé leur avis aux gens avant d’installer la « jungle » des migrants et tout ce qui gravite autour. Alors Calais s’est exprimée, dimanche.

    « Arrêtez d’emmerder les Français ! » tonnait Pompidou contre le jeune énarque Chirac qui voulait lui faire signer tout un tas de décrets à l’utilité douteuse. « Arrêtez d’emmerder les Calaisiens ! » lance au visage du gouvernement une population à bout. Calais… 70.000 habitants, ville d’ordinaire calme, tournée, par vocation, vers l’étranger, ville gérée depuis la guerre, et sauf rares parenthèses, par la gauche, et pendant 37 ans par les communistes jusqu’à ce qu’arrive Natacha Bouchart, UMP, en 2008. Eh bien ! Calais en a marre. On n’a pas demandé leur avis aux gens avant d’installer la « jungle » des migrants et tout ce qui gravite autour. Alors Calais s’est exprimée, dimanche : elle a donné la moitié de ses voix à Marine Le Pen. Les gens de pouvoir, gauche et ex-UMP totalisent 37 %. Quelle claque !

    Pourtant ! Face au présentateur de TF1 qui énumère devant lui les échecs de son gouvernement depuis trois ans, Valls, œil noir, menton en avant, cingle : « Je ne suis pas venu ici pour m’excuser. » Dommage ! Et le voici, raide comme un cadavre, qui lance des phrases absurdes : « La gauche a créé une dynamique en passant les accords nécessaires », et « Quand il en va de la république, il faut être désintéressé et ne pas s’accrocher à son poste » – les ombres de Cahuzac et de Hollande ont plané un moment sur le plateau –, et encore « Je suis pour la république exigeante, qui affirme l’autorité, qui veut protéger les Français et aussi les rassembler », et enfin « L’extrême droite divise les Français, et veut les jeter les uns contre les autres. » En voyant les résultats de Calais, j’ai plutôt l’impression que Marine Le Pen rassemble davantage que le socialiste local qui ne fait pas 14 % !

    Et puis vient le temps des petits arrangements, des compromissions, des combinazione, des reniements. Tenez ! Cambadélis. Vous vous souvenez de ce qu’il disait en septembre ? Sur France Info, le 17 septembre : « Aujourd’hui quand vous entendez quelqu’un comme Estrosi, vous vous demandez s’il n’est pas au Front national… Les positions qu’il développe sont pires que celles de Marion Maréchal-Le Pen. » Dans Libé du 14 septembre : « Les déclarations extrémistes de Christian Estrosi et de Xavier Bertrand sur les réfugiés empêchent désormais le front républicain. » Aujourd’hui, sans vergogne, il fait exactement l’inverse, retire ses candidats dans ces deux régions et appelle à voter pour les « extrémistes » Estrosi et Bertrand. Ah ! elle est belle, la « république exigeante » !

    Ils n’ont rien compris, ces tocards. La leçon de Calais ne les atteint pas. Ils parlent entre eux, pour eux, un langage codé, boursouflé, impigeable, satisfait, fat. Les Français leur hurlent des choses et eux, de tous bords, se bouchent les oreilles. Un jour, c’est pieds nus et la corde au cou, comme les bourgeois de Calais, qu’ils devraient venir rendre des comptes au peuple de France.

    Yannik Chauvin
    Docteur en droit, écrivain, compositeur

    http://fr.novopress.info/

  • Dossier : La radicalisation orwellienne des médias

    EN FRANCE, À L’AUTOMNE 2015, LA RADICALISATION NE TOUCHE PAS QUE CERTAINS MUSULMANS AYANT RÉSUMÉ LEUR RELIGION AU DJIHAD, CELLE-CI CONCERNE ÉGALEMENT UN TRÈS GRAND NOMBRE DE JOURNALISTES QUI N’HÉSITENT PLUS À FRANCHIR UN STADE SUPPLÉMENTAIRE DANS LA PRATIQUE ORWELLIENNE DE LEUR MÉTIER, PASSANT DE LA PROPAGANDE INSIDIEUSE AU MENSONGE LE PLUS DÉCOMPLEXÉ.

    Nous avions évoqué, en mai dernier (Lire > Dossier : Les médias face à l’Islam, soumission ?) les relations ambiguës, complaisantes, voire stratégiquement dangereuses, qu’entretenaient certains médias français avec l’islam terroriste. Après les terribles attentats du 13 novembre à Paris, il eût été angélique d’imaginer la possibilité d’un mea culpa, mais le choc aurait pu, du moins, permettre un minimum de remise en question. Loin de là, de nombreux médias se sont enferrés dans le déni, voire ont osé des manipulations qu’ils ne se seraient jamais permis jusque là. Pourtant, un ensemble de faits, de révélations, d’études, d’interventions d’experts, de preuves – et de cadavres –, s’accumulait pour donner tort à la manière dont ils avaient choisi de traiter un certain nombre d’informations depuis que le phénomène de l’islam terroriste est apparu, et en dépit du fait que celui-ci soit si souvent au centre de l’actualité depuis bientôt quinze ans ; et en dépit du fait qu’il soit d’autant plus impérieux de traiter ces informations sous l’angle adéquat qu’il en va, in fine, de la sécurité des Français dans un contexte de guerre.

    DES « DÉSÉQUILIBRÉS » AUX « ASSAILLANTS »

    Après le massacre, devant le constat flagrant d’un défaut d’analyse, il paraît urgent d’attribuer les responsabilités et de juger les défaillances. N’importe quel citoyen se trouve naturellement en position de demander des comptes à ceux qui sont censés l’informer alors que l’extraordinaire a eu lieu : la guerre en plein Paris. Le juge antiterroriste Marc Trevidic, dont les interventions, après les attentats, ont récolté un écho notable, a exposé comment les attaques terroristes que l’EI livre contre la France depuis deux ans s’inscrivaient dans une stratégie parfaitement établie par l’ennemi. Il s’agissait de créer un mouvement decrescendo dans l’horreur, dont les attentats du 13 novembre furent le premier point d’orgue. Ainsi, ce furent d’abord des actes isolés et disséminés avant d’atteindre à cette première perpétration organisée d’un massacre de masse. Cette dramaturgie élaborée en amont dans le but de faire « monter la pression » et d’instiguer durablement un climat de terreur en France relève d’une stratégie redoutable. Combattre l’ennemi, c’est connaître l’ennemi. Or, la plupart des médias français n’a guère permis à la population visée par cet ennemi de le connaître, donc de le combattre. En effet, les actes isolés qu’évoque le juge Trevidic, ce sont ces nombreux crimes ou tentatives commis dès décembre 2014 presque chaque mois par des individus qui furent systématiquement présentés comme des « déséquilibrés » par de nombreux médias. Or, après les propos du juge et bien qu’ils aient été particulièrement relayés, on n’a pas entendu un seul journaliste remarquer que l’interprétation qui avait été donnée de ces événements avait été par conséquent erronée, voire qu’elle relevait d’une pure falsification. Il s’agissait pourtant d’un constat nécessaire.

    SUBITEMENT EN GUERRE

    « Cette fois, c’est la guerre. » titrait Le Parisien, le 14 novembre ;« Notre guerre », en une du Point le 19 novembre ; « Comment vaincre Daech ? » pour L’Obs, le même jour ; « Comment gagner la guerre ? » pour L’Express, le 16… Cette prolifération de titres martiaux, au lendemain des attentats, tranchait avec le discours implicite qui les avait précédés. « Cette fois, c’est la guerre », pourquoi : « cette fois » ? Auparavant, nous jouions à la marelle avec les djihadistes ? Il paraissait pourtant clair qu’une internationale islamiste avait déclaré la guerre à l’Occident depuis le 11 septembre 2001… Il n’y a visiblement que certains journalistes français qui n’avaient pas été avertis. Eux apercevaient des « déséquilibrés » et notaient la multiplication d’ « actes isolés » sans rapport avec l’islam, jusqu’à ce que, subitement, et comme si rien ne l’avait laissé présager, des islamistes amalgament des Français, de gauche ou de droite, de souche ou non, honteux ou pas, pour les massacrer selon une ligne de front qui, dans leur démarche, ne faisait pas le moindre doute. Ainsi, à la sidération naturelle qui suivit l’irruption de semblables atrocités en plein Paris, s’ajouta un autre genre de sidération, laquelle provenait de l’invraisemblable impréparation psychologique dans laquelle se trouvait le peuple français, impréparation entretenue par ceux dont la mission aurait été au contraire de lui donner les éléments nécessaires à comprendre ce qui lui arrivait.

    TOUS LES DEGRÉS DU DÉNI

    Quand, ainsi que les dirigeants de l’État Islamique l’avaient clairement annoncé en février dernier, notre ennemi nous menace d’invasion migratoire et de chaos en méditerranée pour déstabiliser l’Europe, les réactions du Monde et de Libération, deux mois plus tard, consistent à prôner l’ouverture totale des frontières, comme s’il s’agissait de collaborer à notre propre destruction ! Lorsque la crise dépasse même les menaces proférées, il y a toujours des médias français qui continuent d’entretenir un déni quant à l’ampleur du phénomène, voire qui déguisent cette menace de Daech mise à exécution en merveilleuse opportunité ! Quant au fait qu’au-delà d’être un formidable instrument de déstabilisation du continent, cet afflux de population soit pour l’EI un moyen de répandre des soldats dans toute l’Europe, ces mêmes médias masquent le risque ou culpabilisent ceux qui l’évoquent en les suspectant de se muer en agitateurs d’extrême-droite (Ouest France, Libération, BFMTV), contribuant ainsi à rendre nos pays toujours plus vulnérables. Lorsque l’enquête sur les attentats de Paris confirme, cependant,que deux kamikazes sont des migrants, le déni du réel atteint un degré supplémentaire puisque France Inter en vient à tout bonnement réécrire le titre d’un de ses papiers, comme l’a relevé l’OJIM dernièrement, changeant : « Le fantasme de l’infiltration terroriste » par « Des terroristes parmi les migrants ? », toute honte bue, tout principe d’honnêteté passé à la trappe. D’abord on pratique le déni de réel pour des raisons idéologiques, ensuite, le déni du déni, pour ne pas entamer une remise en cause dont les conséquences pourraient s’avérer vertigineuses. Voici le cercle vicieux dans lequel se trouvent entrainés tant de journalistes français au moment où les faits les démentent.

    DU BON USAGE DES CADAVRES

    « J’ai appris la diffusion d’images de corps. J’appelle au respect de la dignité des personnes décédées, de leurs familles. », tweetait madame Taubira, le 15 novembre, faisant référence à cette fameuse photo de l’intérieur du Bataclan après le massacre. Deux mois plus tôt, nullement choquée par la diffusion du corps d’un enfant migrant illico icônisé par les médias, le ministre de la Justice tweetait, avec son impayable lyrisme : « Son prénom avait des ailes, son petit cœur a dû battre si fort que les étoiles de mer l’ont emporté sur les rivages de nos consciences. » Ces morts du Bataclan, donc, ne doivent quant à eux ni circuler ni parvenir aux« rivages de nos consciences ». Étrange « deux poids, deux mesures » de la pudeur dont, à l’instar de Christiane Taubira, ont donc fait montre les médias français dans leur ensemble à cette occasion. Enfin, étrange… On aura bien compris qu’il y a des photos macabres dont le choc est idéologiquement exploitable et d’autres, non. Il fallait donc marteler les esprits de la photo du petit Aylan afin de pousser les Européens à ouvrir leurs frontières aux migrants, migrants dont certains participeraient à des massacres en France, massacres dont les photos, elles, ne devaient, en revanche, pas être diffusées. Dans cet exemple, les médias qui jouent à ce jeu ne réécrivent pas leurs propos, mais ils contredisent leurs méthodes, laissant soupçonner comment celles-ci ont moins à voir avec l’information qu’avec la manipulation de masse.

    LES TÉMOIGNAGES COMME CAISSE DE RÉSONANCE

    Il y a, enfin, une technique d’influence que l’on relève rarement tant elle est dissimulée : celle des témoignages. Elle permet en effet aux médias de donner l’impression d’une unanimité factice, en donnant la parole à ceux dont les propos illustrent l’idéologie qu’ils défendent. Facteur aggravant : celui qui ne communie pas au politiquement correct de mise n’osera pas s’exprimer librement à visage découvert, sachant qu’il deviendrait immédiatement une cible potentielle de mépris exhibée à la vindicte publique. Après les attentats, l’un des témoignages les plus célèbres se trouva être celui d’un petit garçon filmé place de la République, en compagnie de son père. Ravis, de nombreux médias en remirent même une couche, puisque ce père et son fils furent ensuite invités sur le plateau de Yann Barthès. Pourquoi ce témoignage fut-il autant valorisé ? L’enfant est charmant, certes, et son père est également émouvant dans la manière qui est la sienne de rassurer son fils. Mais au-delà, ils représentent tous deux un tract en faveur du multiculturalisme : d’origine asiatique, le père, un « Français de cœur » qui a prénommé son enfant d’un nom de héros de feuilleton américain – Brandon –, affirme que sa maison, c’est la France. Insidieusement, cela permet de diffuser l’idée que le multiculturalisme ne doit pas être remis en cause au moment où la coexistence de cultures conflictuelles sur les mêmes territoires vient d’aboutir à 130 morts… Surtout, l’enfant, dans son langage, explique aux téléspectateurs que « les méchants, c’est pas très gentil », le père le rassure en lui expliquant qu’il y en a partout, des « méchants », et qu’on va les combattre avec des roses – riposte florale qui semble d’abord laisser l’enfant un rien dubitatif, et on le comprend… Bref, un discours qui explique, en substance, qu’il n’y a rien à comprendre, qu’il n’y a rien à déduire, qu’il n’y a rien à changer. Le discours qui, plus certainement qu’un enfant de six ans, rassure avant tout les journalistes… N’y avait-il pas quelque part d’autres genres de témoignages à recueillir, comme, par exemple, un citoyen excédé réclamant des comptes aux élites médiatico-politiques pour ne l’avoir pas renseigné correctement sur les drames que leur incompétence organisait ?

    LE LEURRE FASCISTE

    Au lien suivant, qui indique : « Manifestation anti-étrangers, Pontivy, « Ils se sont défoulés sur un passant d’origine maghrébine », sur le site de France Bleu, aujourd’hui, on tombe sur l’information : « La page est introuvable », suivie d’un « smiley triste » : L Il eut été plus honnête de rédiger un démenti, mais non ! On s’est contenté d’effacer à demi les traces du crime, du mensonge fabriqué de toutes pièces d’une manifestation anti-migrants ayant prétendument dégénérée en ratonnade, mensonge depuis démenti très officiellement. Toujours obsédés par un ennemi historiquement mort depuis 70 ans, de nombreux médias, alors que 130 victimes de l’Islamisme radical gisent au sol, traquent immédiatement… le skinhead de service. Cet ennemi qui leur va bien, qui leur tient chaud, qui les rassure, qui les conforte intellectuellement, même s’il est tout à fait obsolète. Encore une fois, ne voulant se confronter au problème, ils ne le pensent pas, ne nous y préparent pas, pire : ils nous désarment intellectuellement et moralement face à lui. Et au-delà de toute question idéologique, c’est pour des raisons stratégiques de cet ordre que devrait être impitoyablement délégitimée une grande partie de cette classe médiatique, alors que la panique qui est aujourd’hui la sienne devant ses défauts d’analyse prend la tournure de contorsions, de manipulations et de mensonges les plus éhontés. Autant d’aveux indirects.

    http://www.ojim.fr/dossier-la-radicalisation-orwellienne-des-medias/

  • Bruno Tertrais : « Le réchauffement climatique facteur de guerre ? Ce n’est pas sérieux ! »


    A l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21), Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, répond à la question : le changement climatique va-t-il provoquer de nouvelles guerres ? Bruno Tertrais est  notamment l’auteur de L’apocalypse n’est pas pour demain. Pour en finir avec le catastrophisme (Éditions Denoël, Paris, 2011).  On pourra lire, en complèment, les actes du colloque organisé par le ministère de la Défense le 14 octobre dernier sur «  Climat et Défense ».

    Faut-il s’inquiéter des conséquences sécuritaires du changement climatique ? En 2007, le Prix Nobel de la paix avait été attribué à deux symboles du combat contre le réchauffement planétaire : le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’ancien vice-président américain Al Gore, accréditant ainsi l’idée selon laquelle la lutte contre le réchauffement pouvait être une œuvre de paix.

    Les autorités politiques françaises se sont elles aussi avancées sur ce terrain. Pour le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, « le dérèglement climatique favorisera de plus en plus les conflits violents dans les pays en développement. La détérioration du climat aggrave les crises humanitaires majeures, intensifie la violence et favorise la propagation des conflits dans certaines régions ». Il ajoute : « C’est, en définitive, la question de la paix ou de la guerre pour les générations à venir. »

    On a même vu une ancienne ministre de l’Environnement, préoccupée par le manque d’intérêt, depuis le 13 janvier, pour la COP 21, suggérer que cette dernière contribuera à la décrue du terrorisme ! Vous avez bien lu : l’idée est que la réduction de notre dépendance au pétrole assécherait les ressources du djihadisme combattant…

    Ces thèses ne sont pas sérieuses.

     

    Partons du postulat – discutable – que le changement climatique conduise à des tensions sur la disponibilité des ressources. Cela voudra-t-il dire davantage de guerres ? Il n’y a pas de lien fort entre rareté des ressources et conflictualité. Et lorsque ce lien existe, c’est davantage dans les périodes froides que dans les périodes chaudes ; et il est en diminution depuis les débuts de la Révolution industrielle. Effet de la modernisation des sociétés et de la mondialisation du commerce, qui les rend moins dépendantes de l’agriculture locale…

    Ainsi, la sécheresse ne fut pas une cause essentielle du conflit du Darfour (Soudan) : la chronologie ne colle pas. Les conclusions du GIEC sont sans appel : le Darfour n’était pas une « guerre climatique ». Les conflits sahéliens montrent que les facteurs politiques et humains sont la clé lorsque l’on recherche les causes des guerres. L’équation « changement climatique => diminution des ressources => violence à grande échelle » est fausse.

    Quid d’éventuelles « guerres pour l’eau » ? La diminution des glaciers himalayens va-t-elle conduire à une pénurie en Asie du sud ? Non, car les moussons et la fonte saisonnière des neiges sont la source principale de l’eau dans la région. Le partage des eaux fluviales est une source de contentieux au Moyen-Orient, dans la Corne de l’Afrique et en Asie du Sud. Mais il n’y a jamais eu de conflit majeur dans lequel l’eau était l’enjeu central. Le GIEC conclut : « La nature même des ressources, telles que les ressources hydriques transfrontalières, et l’existence d’institutions permettant la résolution des conflits, ont permis aux rivalités d’être résolues d’une manière qui évite le conflit violent. »

    Autre thèse, plus élaborée : raréfaction des ressources, mais aussi migrations et catastrophes naturelles, conduiraient à une déstabilisation sociétale, un ralentissement du développement et à un affaiblissement de l’Etat, accroissant les risques de guerre civile. S’il existait un lien entre guerre et réchauffement, le nombre de conflits devrait être en augmentation. Or il a sérieusement diminué depuis vingt-cinq ans. Le Prix Nobel de la paix 2007, attribué au GIEC et à Al Gore, aurait donc été usurpé…

    On a tenté d’attribuer les printemps arabes au réchauffement climatique. En 2010, sécheresses et incendies avaient augmenté le prix des céréales. D’où les premières manifestations. Mais le rôle des événements climatiques a été surévalué car d’autres facteurs entraient en ligne de compte : cultures destinées aux biocarburants, spéculation…

    En Syrie, des sécheresses avaient favorisé les migrations et suscité le mécontentement. Mais impossible d’en conclure que la guerre devait découler de ces sécheresses, ou que sans cela, il n’y aurait pas eu de guerre. Des pays voisins ont souffert de la même manière de la sécheresse sans que cela ait eu les mêmes conséquences. La responsabilité du pouvoir syrien fut manifeste : incurie dans la gestion de la crise agricole, répression brutale des premières manifestations.

    Une étude de 2013 parue dans la revue Science a semé le doute : elle concluait à une corrélation entre augmentation de la température ou des précipitations et risque d’affrontements. Mais sa méthodologie était discutable : données à la fiabilité douteuse, absence de distinction entre violence individuelle et collective, confusion entre variations météorologiques et évolutions climatiques, traitement de toutes les études comme indépendantes, non-prise en compte de celles qui n’allaient pas dans son sens…

    Les déplacements liés à des causes climatiques sont progressifs et dépendants des opportunités qui se présentent ailleurs… Citons le GIEC : « Les facteurs environnementaux sont des déclencheurs et non des causes de la décision de migrer ».

    L’émigration peut être une stratégie d’adaptation réduisant les risques dans les localisations vulnérables. Certaines évolutions locales du climat peuvent être associées à une augmentation de la productivité, et réduire les flux migratoires… Les flux de populations liées au changement de l’environnement ou du climat resteront exceptionnels et gérables. Le même raisonnement vaut pour les populations affectées par la montée du niveau de la mer. Pour l’instant, les communautés vivant sur les îles à faible élévation n’ont pas choisi de migrer ou le font pour des raisons économiques. Et certains pays (Bangladesh…) gagneront autant en surface par sédimentation qu’ils n’en perdront du fait de l’érosion. Enfin et surtout, il n’existe aucun lien robuste, dans la littérature scientifique, entre migration et conflit !

    Et les catastrophes ? Le GIEC reste très prudent sur l’évolution des phénomènes extrêmes : il n’a qu’une « confiance modérée » dans la conclusion selon laquelle les vagues de chaleur sont plus fréquentes ou plus longues ; une « confiance faible » dans celle selon laquelle les sécheresses sont plus intenses ou plus longues, et dans la conclusion selon laquelle les ouragans sont plus intenses… Lorsque les désastres surviennent, ils conduisent souvent à réduire le risque de conflit : détente entre la Grèce et Turquie suite aux tremblements de terre de 1999, stabilisation du conflit d’Aceh suite au tsunami de 2004… Comme le souligne le GIEC, « les catastrophes peuvent offrir d’importantes opportunités pour construire la paix et améliorer la gouvernance institutionnelle dans les zones de conflit ».

    Il n’est pas sérieux d’imaginer que la Russie et les pays occidentaux pourraient se faire la guerre pour le contrôle des routes circumpolaires ou celui des ressources inexploitées de l’Arctique. À échéance prévisible, ces routes ne seront ouvertes que quelques mois par an. Quant aux ressources, elles se trouvent pour la plupart à l’intérieur des zones nationales. Certes, la présence russe dans la région se renforce. Mais Moscou y agit de manière plutôt responsable.

    Enfin, la chaîne de causalité qui va du réchauffement climatique à l’accroissement du risque terroriste – via l’affaiblissement de l’Etat – est tellement fragile qu’elle n’a aucun sens. Et penser qu’une éventuelle baisse des revenus pétroliers qui résulterait de la transition énergétique conduirait mécaniquement à limiter le terrorisme relève de l’incompétence géopolitique.

    Les guerres naissent des choix et des erreurs des hommes : la nature de l’Etat est bien plus importante que l’état de la Nature. C’est aussi l’avis du GIEC : « Il est impossible d’établir avec confiance un lien de causalité entre changements climatiques à venir et conflictualité armée : il n’y a ni théorie ni preuve convaincante sur l’existence d’une telle causalité. »

    La version plus subtile de cette thèse, selon laquelle le changement climatique pourrait être un facteur supplémentaire, un « accélérateur » ou un « multiplicateur », ne repose sur aucune démonstration convaincante et n’a donc aucune valeur prédictive. Les « guerres du climat » relèvent d’une vision apocalyptique du futur de la planète. Le changement climatique est porteur d’incertitudes pour l’avenir. Ce n’est pas une raison pour le dramatiser inutilement.

    Source : Secret Défense

    http://www.contre-info.com/bruno-tertrais-le-rechauffement-climatique-facteur-de-guerre-ce-nest-pas-serieux#more-40206