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lobby - Page 1557

  • La France aime les djihadistes : elle les garde !

    Frustrés de ne pouvoir rejoindre les théâtres d'opération en Syrie ou en Irak, ces individus présenteront un risque fort de passage à l'acte en France.

     

    Face à l’effroyable progression de l’État islamique et à l’indéniable séduction qu’il opère auprès de certains jeunes Français, le gouvernement a eu une idée.

    Non pas une réponse ferme et lucide, telle que la fermeture des mosquées salafistes ou le démantèlement de l’économie souterraine qui permet à de nombreux quartiers de vivre en dehors des lois de la République et de financer des activités terroristes. Pas davantage une réponse diplomatique qui verrait la France s’affranchir enfin de son hostilité à Bachar el-Assad et suggérer la formation d’une coalition régionale pour « buter les terroristes de Daech jusque dans les chiottes ».

    Non, en France, nous n’avons pas Poutine ; nous avons Cazeneuve. Cazeneuve qui, bien qu’étant l’un des rares ministres compétents de l’actuel gouvernement, n’est pas homme à renverser la table. Plus un adepte tatillon de mesurettes administratives qu’un combattant que requerrait pourtant la situation présente.

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  • L’art contemporain et la titrisation du néant

    L’art contemporain ne serait-il pas aujourd’hui déjà la valeur fantôme d’un marché de zombies ?

    A l’heure où se tient la Fiac, à Paris, comment se porte le marché de l’art contemporain ? On peut constater qu’au cours des deux années écoulées, il a mieux résisté que lors du précédent krach de 1990. La leçon avait été retenue… Les collectionneurs d’art contemporain rationalisèrent dès lors leur spéculation en imitant les financiers et leur création de produits sécurisés « scientifiquement ». Ils s’organisèrent et fabriquèrent leurs « artistes spéculatifs » en réseau. Les acquéreurs, cooptés parmi les « too rich to fall », devaient désormais être entièrement propriétaires de l’oeuvre, afin de ne pas devoir être affectés par les crises. Par ailleurs, le réseau engloba, dans une sorte de trust, tous les stades de la valorisation de l’oeuvre : galeries, médias, institutions muséales, salles des ventes mondiales…

    En 2008, si le marché de l’art contemporain ne s’écroule pas comme en 1990, il perd cependant 75 % de sa valeur. A partir de mars 2009, on constate une remontée, suivant ainsi l’amélioration du marché financier. Dès le printemps, s’affirme une gestion rigoureuse de la crise de l’art contemporain par les maisons de vente. Christie’s et Sotheby’s en particulier, grâce à leur place hégémonique et stratégique dans l’International, fabriquent les événements du marché avec une stratégie très étudiée et en maîtrisent avec précision la communication.

    En observant la vente récente à New York et à Londres de la collection Lehman, on remarque les méthodes habituelles : estimations très basses des oeuvres par rapport à la cotation des années précédentes afin d’être vendues « au-dessus de l’estimation haute », citation des ventes positives, omissions des ventes négatives, diversions, comme la provocation de l’artiste-performer Geoffroy Raymond.

    Que se passe-t-il exactement ? L’art contemporain ne serait-il pas aujourd’hui déjà la valeur fantôme d’un marché de zombies ? Par ailleurs, sa valeur ne serait-elle pas aujourd’hui réduite aux services qu’il rend ? Vecteur de visibilité, moyen de communication efficace dans l’International, support de marques, occasion de rencontres régulières d’un milieu d’affaires mondialisé, facilités monétaires ? Dans ce cas, il ne disparaîtra que remplacé par un autre support.

    On observe aussi la démonétisation de l’art contemporain. Le public comprend jour après jour un peu mieux sa nature hybride : il n’est pas une avant-garde de plus mais un système de pouvoir doublé d’un produit financier.

    Le fait est que Murakami dans la Galerie des Glaces à Versailles en 2010 pose plus de problèmes que Jeff Koons en 2008. Il n’échappe plus au grand public que « l’élite » culturelle et administrative française n’arrive pas à avancer un seul argument qui tienne pour justifier une certaine privatisation de Versailles.

    Viendra le moment, mais n’est-il pas déjà là, où un mégacollectionneur, possédant le réseau le plus complet comprenant en particulier une salle des ventes internationale, doublée des services d’un Etat, aura la tentation de « tirer les marrons du feu » avant qu’ils ne brûlent.

    Mais en 2010, il fera cela de nuit et masqué. Il vendra dans la foulée de chaque événement prestigieux, comme à Versailles, ses produits dérivés toxiques. Mais personne ne saura que c’est lui. Les collectionneurs sauront qu’ils sont ruinés, mais bien plus tard !

    Aude de Kerros Les Echos 22/10/2010

     

    L’art de la titrisation culturelle

    Puis Aude de Kerros dans Les Echos : la « titrisation culturelle » va bon train. La titrisation consiste initialement à noyer des produits financiers toxiques au milieu de produits sûrs : c’est une des pratiques du mercantilisme mondial qui a engendré la Crise de 2008. Elle se pratique aussi dans l’Art Financier, à tous les niveaux : Versailles, valeur sûre, se voit farci en Koons et Murakami ; les collections nationales, comme l’or de la Banque de France, sont la garantie des œuvres contemporaines (proposées à la vente par ailleurs) : Koons ou Murakami vaudraient autant que le joyaux de l’histoire séculaire d‘un peuple, ils créeraient le patrimoine du futur…

    Mais la titrisation se joue aussi à l’échelon d’une galerie, comme le révélait la visite de la Fiac ou de ses émules. Une galerie expose un beau Soulages des années 50, par exemple, soit il n’est pas à vendre, soit il vaut très très cher (il faut le conserver pour rééditer ce genre d’opération). Mais à côté ou pas très loin, on expose un second couteau de l’Abstraction lyrique, une œuvre moyenne, même époque, même mouvance, mais avec un prix beaucoup plus abordable. L’astuce consiste à mettre en appétit l’acheteur avec une pièce maîtresse pour qu’il se rabatte sur ce qu’on veut lui fourguer… Beaubourg expose régulièrement Jean Prouvé : normal, cet architecte, ingénieur et designer présida le jury du concours international qui choisit…. l’architecture du Centre Pompidou. La Monnaie de Paris vient de lui rendre hommage et Prouvé a également une exposition à l’Hôtel de Ville de Boulogne, ajoutons à ce tir groupé, la Maison Ferembal remontée aux Tuileries, le temps de la Fiac. Or l’événement de la rentrée, l’arrivée du roi new-yorkais du marché de l’art international, Larry Gagosian, débute comme par hasard… avec une expo Prouvé (en association avec la galerie Seguin) au 4, rue de Ponthieu. Là, dans le nouveau White Cube du maître du Financial Art, on ne s’étonnera pas de trouver le plus ennuyeux, le plus standard, de l’industrieux et industriel Prouvé. Les plus belles pièces sont en musée… avis aux cobayes de la titrisation culturelle !

    On s’étonnera en revanche de voir le catalogue de l’autre exposition d’ouverture de Gagosian, celle de Twombly, rédigé par Mme Marie-Laure Bernadac, par ailleurs conservateur chargée de l’Art contemporain au Louvre. Il y a 25 ans, on chapitrait les élèves de l’Ecole du Louvre : il est strictement défendu à un conservateur, agent de l‘Etat, d’avoir une activité liée au privé, au commercial. Ceci afin d’éviter les conflits d’intérêt… Au fait, cette loi (fort sage) a-t-elle été abrogée ? Un poste confortable dans le giron de l’Etat, qui permet d’abriter des activités lucratives, la titrisation de la culture a pignon sur rue (de Ponthieu).

    Christine Sourgins,, Historienne de l’Art
    www.magistro.fr
    Aude de Kerros – Christine Sourgins

    http://www.polemia.com/lart-contemporain-et-la-titrisation-du-neant/

  • La main invisible des États-Unis

    Sur les instruments indirects de la puissance politique américaine : « USAID », « Freedom House » et « National Endowment for Democracy »

    Pour répandre la « démocratie libérale » dans le monde et, simultanément, pour étayer leur position hégémonique, les États-Unis ne se contentent pas de faire des guerres mais se servent aussi d’un bon nombre d’organisations et d’institutions. Parmi celles-ci, il y en a une, l’United States Agency for International Development, ou, en abrégé « USAID », qui occupe une place particulièrement importante. Les activités de cette agence indépendante, dont le siège se trouve dans l’immeuble Ronald Reagan à Washington, ne se limitent pas aux seules régions habituelles, qui ont besoin d’une aide au développement, comme, par ex., pour construire des routes ou des hôpitaux. Elle soutient aussi, comme elle le signale elle-même, « les objectifs de la politique extérieure américaine en apportant une aide aux partenaires locaux des États-Unis, afin de pouvoir rétablir dans les pays cibles ravagés par la guerre la paix et la démocratie ». Son objectif principal semble être de favoriser des « changements politiques » dans des pays récalcitrants, qui refusent de suivre l’exemple de « la Cité lumineuse sur la colline », c’est-à-dire les États-Unis, comme ils aiment à se décrire eux-mêmes. Car, comme l’affirme tout de go la ministre américaine des affaires étrangères Hillary Clinton, avec un sentiment de supériorité bien yankee, « le monde a besoin d’une direction ».

    Les choses ont le mérite d’être claires : le renforcement constant de la position hégémonique est le leitmotiv permanent de la politique étrangère des États-Unis, indépendamment du fait que le président en place est un démocrate ou un républicain. Il n’y a de différences que dans la manière de faire valoir les intérêts américains : si les républicains, comme sous la présidence de George W. Bush, recourent à des moyens généralement militaires (la guerre contre l’Irak l’a prouvé de manière emblématique), les démocrates cherchent à agir de manière plus douce sur l’échiquier international, en camouflant plus habilement leurs intentions.

    Quand il s’agit de maintenir et d’étendre le rôle hégémonique de l’Amérique dans le monde, alors les États-Unis n’hésitent pas à débourser des sommes d’argent considérables. En cette année 2009, le budget de l’USAID s’élève à quelque 54 milliards de dollars. L’organisation consacre dans ce contexte des sommes énormes, des dizaines voire des centaines de millions de dollars, à des États qui ne sont pas, à proprement parler, des pays en voie de développement. Ainsi, le Kosovo recevra en cette année 2010 une centaine de millions de dollars pour garantir son indépendance, qu’il a proclamée unilatéralement voici 2 ans contre la Serbie. Car, c’est, paraît-il, un « défi urgent », de mettre sur pied, dans cette province sécessionniste de la Serbie méridionale, des structures administratives en état de fonctionner, cas c’est une condition essentielle « pour intégrer le Kosovo dans les structures ouest-européennes et transatlantiques ». De même, devront aussi être tôt ou tard intégrés dans les « structures transatlantiques », c’est-à-dire dans l’OTAN, des pays comme la Bosnie-Herzégovine et même la Serbie, l’alliée traditionnelle de la Russie dans les Balkans, contre laquelle le pacte militaire animé par Washington avait déclenché une guerre en 1999.

    L’USAID soutient également des organisations américaines non étatiques dont les objectifs sont tournés vers l’extérieur et qui se donnent pour but de répandre la « démocratie libérale ». Parmi celles-ci, nous avons avant tout la National Endowment for Democracy (NED), fondée en 1983 par le Président Ronald Reagan. La NED a reçu récemment 100 millions de dollars. Cette « fondation pour la démocratie » se présente elle-même comme « animée par la croyance que la paix est un objectif humain qui peut se réaliser par le développement d’institutions, de procédés et de valeurs démocratiques » mais, en réalité, elle est un volet civil et pratique du service secret américain actif en dehors des États-Unis, la CIA. En effet, la NED a été fondée quand les services ont appris que beaucoup de groupes d’opposition en dehors des États-Unis d’Amérique, que la CIA avait soutenu activement, étaient tombés en discrédit lorsqu’on avait appris le rôle des services américains dans leur émergence et développement. Il y a quelques années à peine, un ancien directeur de la NED, Allen Weinstein, reconnaissait sans circonlocutions inutiles : « Beaucoup d’actions que nous menons actuellement, la CIA les faisait en secret il y a 25 ans ».

    Les activités actuelles de la NED sont tout à la fois remarquables et surprenantes : dans les années 80 du XXe siècle, le gros des activités de l’organisation était dirigé vers l’Amérique centrale, où le mouvement sandiniste, étiqueté « marxiste », recrutait des adeptes bien au-delà du Nicaragua ; depuis la fin de la guerre froide, le gros des activités s’est déplacé vers l’Europe orientale, avec, pour mission, d’inclure dans la sphère d’influence américaine les États qui s’étaient débarrassé du joug communiste soviétique. Ainsi, la NED a été partie prenante quand il s’est agi de lancer une campagne internationale contre le premier ministre slovaque Vladimir Meciar, considéré comme « nationaliste ». Ensuite, la NED a participé aux troubles qui ont agité la Serbie, la Géorgie et l’Ukraine.

    Le 7 décembre 2004, à la veille de la « révolution orange » à Kiev, Ron Paul, député républicain à la Chambre des représentants, déclare devant la commission des relations internationales de cette même chambre : « Il est établi qu’une forte somme en dollars, payés par la contribuable américain, s’en est allée en Ukraine, pour soutenir l’un des candidats (ndlr : l’actuel président ukrainien Victor Iouchtchenko). Posons-nous dès lors la question : que ressentirions-nous si la gouvernement chinois essayait de soutenir l’un des candidats à la présidence aux États-Unis ? Un tel financement étranger serait considéré à juste titre comme illégal. Or c’est justement ce que nous faisons à l’étranger. Mais ce que nous ne savons pas, c’est le montant exact de la somme, prélevée sur nos deniers publics, qui s’en est allée pour influencer le résultat final du scrutin en Ukraine ».

    L’Ukraine cependant demeure la cible principale des activités de la NED sur le continent européen. L’USAID, organisation américaine destinée à l’aide au développement, maintient son point de vue : il faut créer une Ukraine démocratique, prospère et sûre qui « pourra alors être entièrement intégrée dans la communauté euro-atlantique ». L’hégémonie américaine en Europe s’étendrait alors jusqu’aux frontières de la Russie. Ensuite, il faut aussi retourner la « Serbie récalcitrante » et faire de Belgrade une capitale sagement soumise aux volontés américaines.

    Pour atteindre cet objectif, le National Democratic Institute (NDI) a obtenu le soutien de l’USAID afin de soutenir les « partis politiques favorables aux réformes », comme on peut le lire sur internet, de façon à « augmenter leurs chances lors d’élections ». par « favorables aux réformes », on entend toutes les forces politiques prêtes à soumettre tous les intérêts nationaux légitimes de la Serbie aux ukases de Washington et de l’eurocratie bruxelloise. Dans ce cadre, ces forces politiques, pour bénéficier de la générosité américaine doivent reconnaître notamment l’indépendance du Kosovo. Dans cette province sécessionniste, Washington entretient depuis 1999 une base militaire gigantesque de 386 hectares, le « Camp Bondsteel », destiné à devenir l’un des principaux points d’appui des forces américaines dans le Sud-Est de l’Europe.

    Le NDI est une organisation proche du parti démocrate, qui « entend procurer aux dirigeants civils et politiques une aide au développement des valeurs, pratiques et institutions démocratiques ». La présidente de cette organisation n’est personne d’autre que Madeleine Albright, qui était ministre des affaires étrangères aux États-Unis lorsque l’OTAN menait la guerre contre la Serbie.

    Depuis des années déjà, le point focal sur lequel se concentrent les multiples organisations propagandistes et lobbies américains, c’est la Russie. Alors qu’au moment de l’effondrement de l’Union Soviétique, il s’agissait principalement de former une nouvelle « élite » pro-occidentale, aujourd’hui, il s’agit plutôt de lutter contre des « tendances autoritaires ». Car la situation s’est modifiée depuis les « temps bénis » de la présidence de Boris Eltsine ; Moscou a retrouvé confiance en elle-même et s’est redonné une politique étrangère active. Les Russes entendent récupérer leur sphère d’influence perdue en Europe orientale et en Asie centrale et ne plus abandonner ces régions sans résister. Ce dynamisme contrecarre bien entendu les projets de Washington de vouloir dominer sans partage la masse continentale eurasiatique.

    Conséquence de cette nouvelle confrontation Est/Ouest : dans les publications de tous ces organismes américains, qui font semblant de vouloir répandre la paix et la démocratie dans le monde, on trouve à foison des tirades très hostiles à l’endroit de la Russie, comme nous le montre, par ex., un rapport de la Freedom House. Cet organisme, financé aux deux tiers par l’État américain, a été fondé en 1941 et, parmi ses membres fondateurs, nous trouvons notamment Eleanor Roosevelt, épouse du Président Franklin Delano Roosevelt, franc-maçon de haut grade. En mars 2003, la Freedom House, qui coopère également avec la fondation Open Society du milliardaire George Soros, a soutenu l’attaque américaine contre l’Irak. Dans une déclaration de la Freedom House, on peut lire : « Du fond du cœur nous espérons que cet effort de guerre, où sont engagé les forces armées américaines, connaîtra un bon aboutissement et que la tyrannie de Saddam Hussein tombera avec un minimum de pertes en vies humaines ».

    Dans un rapport de la Freedom House daté de juin 2009 et intitulé significativement « Russie – capitalisme sélectif et cleptocratie », la Russie est dépeinte comme un croquemitaine qui oppresse ses citoyens et constitue un danger croissant pour la paix dans le monde. Ce rapport critique le fait « que le Kremlin s’immisce partout dans les anciennes républiques de l’ex-URSS, dans leurs affaires intérieures et financières, dans leurs approvisionnements énergétiques et dans leurs communications stratégiques ». Le rapport ne mentionne pas, bien entendu, que les États-Unis font exactement la même chose !

    La NED, en effet, soutient toute une série d’ONG russes, dont beaucoup, comme par hasard, s’activent dans la région septentrionale du Caucase, talon d’Achille de l’actuelle Fédération de Russie. Ainsi, au début de l’année, le Caucasus Institute Foundation (CIF) a reçu des subsides pour un total de 49.000 dollars ; quant au Comité tchétchène de sauvegarde nationale, il a reçu 75.000 dollars ; la Société pour l’amitié russo-tchétchène, elle, a dû se contenter de 25.000 dollars. Les services russes de sécurité reprochent à ces organisations soutenues par les États-Unis d’exciter encore davantage les esprits dans une région comme le Caucase du Nord, où la situation est déjà explosive ; l’objectif, ici, est d’obliger la Russie à mobiliser toutes ses ressources dans la pacification de son flanc sud.

    La nouvelle politique étrangère de la Russie du tandem Medvedev/Poutine et la renaissance de la conscience géopolitique russe qui l’accompagne dérangent Washington mais il a plus dérangeant encore : la Russie, en dressant des barrières administratives contre les ONG financées et soutenues par l’étranger, impose de ce fait un verrou solide aux immixtions américaines. L’américanosphère riposte dès lors sur le front de la propagande : depuis des années, les écrits de laFreedom House dénoncent le soi-disant ressac en Russie des libertés démocratiques et prêchent pour que celle-ci soit dorénavant rangée dans la catégorie des « États voyous ». Très récemment, à la mi-janvier 2010, on peut lire dans un des rapports de la Freedom House : « Des États autoritaires comme l’Iran, la Russie, le Venezuela et le Vietnam ont renforcé récemment leur arsenal répressif ». En 2008, la Freedom House avait comparé l’état de la démocratie en Russie avec celui de la Libye et de la Corée du Nord ».

    ► Bernhard Tomaschitz (article paru dans zur Zeit n°3/2010, Vienne ; tr. fr. : RS).

    http://www.archiveseroe.eu/recent/30

  • Michel Onfray : pourquoi est-ce qu’on fait la loi au Mali ; chez Kadhafi ! ...au prétexte que ça serait les droits de l’homme qui nous animeraient ! pourquoi [alors] on intervient pas au Pakistan, au Qatar ou en Israel ?!

    Michel Onfray chez Jean-Jacques Bourdin 1/2

    Michel Onfray : vers une soralisation dans le politiquement non correct ?!

    ... l'interview commence bien :
    Bourdin :
    le Qatar soutient quand meme l'idéal terroriste !?
    Onfray :
    oui

     

    (le Qatar si chouchouté par nos élites politiques, médiatiqes et sportives : on croit rêver en entendant ça !)

     

    En tout cas il balance ses bazookas tous azimuths ; bien pire que le Hamas !
    ... venant d’un intellectuel français très médiatisé, qui se dit sioniste, son cas est remarquable !
    ... cette vidéo, qui n’a pas depuis plus de deux ans reçu de véritable réponse de la part de notre intelligentsia politiquement correcte, qu’elle se dise de gauche, de droite, chrétienne, musulmane ou encore sioniste ou franc-maçonne ;
    cette intelligentsia est pure vacuité au plan de l’intellect sociétal français et ne garde son pouvoir "sur les esprits", que par le jeu de magouilles et autres combinaisons politiques de notre démocratie censément représentative !

     

    Un best Bourdin/Onfray à ne pas manquer !

     

    Attendons la suite :

     

    future soralisation (dans le politiquement non correct) de Michel Onfray ? c’est le débat que je propose !
     

    http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/michel-onfray-pourquoi-est-ce-qu-50650

  • Mensonge de François Hollande (Vidéo) à propos du gouffre financier de la non-livraison des Mistrals à la Russie

    Dans un article paru lundi dernier 10 août, nous annoncions que le total de la facture des Mistrals allait s’alourdir encore durant des années en raison de la résonance désastreuse de cette rupture de contrat au moment de sa livraison, et qu’autour de cette affaire l’Elysée ne cesse de mentir pour faire avaler la pilule très très salée aux Français. Hollande annonçait avec hauteur, il y a quelques jours, comme le montre la vidéo ci-dessous, que la facture s’élèverait à moins de 1,2 milliards, précisant que la Russie n’exigerait, ni aggios, ni dédommagement de ses sommes immobilisée et de son temps et ses efforts mobilisés, allant même jusqu’à préciser que « la France n’aura aucun frais supplémentaire lié à la rupture de ce contrat. » 

    François Hollande : , «Aucune difficulté à trouver preneur pour ces bateaux», « la France n’aura aucun frais supplémentaire lié à la rupture de ce contrat. »

    «La France n’aura à verser aucune pénalité, la France n’aura aucun frais supplémentaire lié à la rupture de ce contrat», a souligné le 6 août le chef de l’Etat.

    Or «la facture de la vente annulée devrait dépasser 2 milliards d’euros», assurait hier, le Canard Enchainé , qui fait:

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  • Tel Aviv sur Seine : la valse des intérêts et des allégeances

    D’emblée, on pourrait tomber naïvement dans ce panneau estival, scandale médiatique de subsistance pour une presse toujours aux abois au mois d’août. On pourrait croire, dans la même torpeur politique, que cette affaire ne fait que démontrer une tension sur le conflit israélo-palestinien chez nos élites politiques françaises. Il y a, en réalité, un double enseignement à retenir de cet esclandre.

    À l’origine, la seule légitime réaction qu’il eût pu exister aurait été celle consistant à protester contre un des signes les plus tristes de l’époque : la fête absolue, le règne de l’Homo festivus, cher au génial Philippe Muray. En effet, pourquoi entrer dans de tels quiproquos géopolitiques alors que la volonté première d’Anne Hidalgo, digne héritière de Bertrand Delanoë, était de faire triompher la tolérance, en tongs et autour de quelques verres ? Charlie, charlots de tous les quartiers de Paris, réunis dans l’ambiance gay-friendly si chère à nos bourgeois contemporains de la capitale. Le premier symbole était celui de l’ouverture, élément récurrent de novlangue portant bien son nom, tant on y tombe facilement et avec la plus belle des servilités. Or, depuis les réactions de nos politiciens en shorts, le débat a changé de dimension.

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  • La Cinquième colonne de Washington en Russie et en Chine

    Il a fallu deux décennies à la Russie et à la Chine pour comprendre que les organisations pour la démocratie et les droits humains opérant au sein de leurs pays étaient des organisations subversives fondées par le Département d’État et une collection d’institutions américaines privées organisées par Washington. Le but véritable de ces organisations non gouvernementales (ONG) est de faire progresser l’hégémonie de Washington en déstabilisant les deux pays capables de résister à l’hégémonie US.

    La cinquième colonne de Washington a monté des Révolutions de Couleur dans les anciennes provinces russes, comme la Géorgie, le lieu de naissance de Joseph Staline, et l’Ukraine, une province russe depuis des siècles.

    Lorsque Vladimir Poutine a été élu la dernière fois, Washington a été en mesure d’utiliser ses cinquièmes colonnes pour déverser des milliers de protestataires dans les rues de Moscou qui affirmaient que Poutine avait volé l’élection. Cette propagande américaine n’a pas eu d’effet sur la Russie, où les citoyens soutiennent leur président à 89%. Les autres 11% consistent presque entièrement en des Russes qui croient que Poutine est trop mou à l’égard de l’agression occidentale. Cette minorité soutient également Poutine. Ils veulent seulement qu’il soit plus rigoureux. Le pourcentage actuel de la population que Washington a été capable de transformer en agents de la trahison est seulement de 2% à 3%. Ces traîtres sont les Occidentaux, les intégrationnistes atlantistes, qui veulent que leur pays devienne un état vassal de l’Amérique en échange d’argent. Argent pour eux, évidemment.

    Mais la capacité de Washington à mettre sa cinquième colonne dans les rues de Moscou a eu un effet sur les Américains et les Européens insouciants et désinformés. De nombreux Occidentaux croient aujourd’hui que Poutine a volé son élection et a l’intention d’utiliser son mandat pour reconstruire l’Empire soviétique et écraser l’Ouest. Non qu’écraser l’Ouest soit difficile à faire. L’Ouest s’est peu ou prou déjà écrasé lui-même.

    La Chine, obsédée par le projet de devenir riche, a été une cible facile pour Washington. La Fondation Rockefeller soutient des professeurs chinois pro-américains dans les universités. Des sociétés états-uniennes opérant en Chine créent des Conseils d’administration superflus dans lesquels les membres des familles de la classe politique au pouvoir sont nommés et rémunérés à coups de jetons de présence élevés. Cela compromet la loyauté de la classe dirigeante chinoise.

    Espérant avoir compromis la classe dirigeante chinoise avec de l’argent, Washington a ensuite lancé ses ONG de Hong-Kong dans des manifestations, espérant que celles-ci gagneraient la Chine et que la classe dominante, achetée avec de l’argent américain, serait lente à voir le danger.

    La Russie et la Chine ont fini par comprendre. Il est étrange que les gouvernements des deux pays que Washington considère comme des menaces aient été si longtemps tellement tolérants à l’égard d’ONG financées par l’étranger. La tolérance russe et chinoise envers la Cinquième colonne de Washington doit avoir beaucoup encouragé les néoconservateurs américains, poussant ainsi le monde plus près d’un conflit.

    Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin. Le Saker rapporte que la Chine a fini par agir pour se protéger de la subversion de Washington.

    Nous, les Américains, avons besoin d’être humbles, et non arrogants. Nous avons besoin de reconnaître que le mode de vie américain, à part pour les 1% privilégiés, décline sur le long terme et cela depuis deux décennies. Si la vie sur la terre doit continuer, les Américains ont besoin de comprendre que ce n’est pas la Russie et la Chine, pas plus que ce n’étaient Saddam Hussein, Kadhafi, Assad, le Yémen, le Pakistan et la Somalie qui sont des menaces pour les États-Unis. La menace réside entièrement dans l’idéologie néoconservatrice complètement dingue de l’hégémonie de Washington sur le monde et sur le peuple américain.

    Ce but arrogant [le suprématisme fasciste, NdT] pousse les États-Unis et leurs États vassaux à la guerre nucléaire.

    Si les Américains se réveillaient, seraient-ils en mesure de faire quelque chose à propos de leur gouvernement dévoyé hors-contrôle? Est-ce que les Européens, qui ont expérimenté les résultats dévastateurs de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, sont capables de comprendre que les dommages causés à l’Europe dans ces guerres sont minuscules comparés aux dommages d’une guerre nucléaire?

    Si l’Union européenne était un gouvernement intelligent et indépendant, elle interdirait absolument à chacun de ses pays membres d’héberger une base anti-missile ou toute autre base militaire n’importe où à proximité des frontières de la Russie.

    Les groupes de pression d’Europe de l’Est présents à Washington veulent prendre leur revanche sur l’Union soviétique, une entité qui n’existe plus parmi nous. Leur haine s’est déplacée sur la Russie. La Russie n’a rien fait sinon avoir omis de lire la doctrine Wolfowitz et de réaliser que Washington tente de gouverner le monde, ce qui nécessite de l’emporter sur la Russie et la Chine.

    Paul Craig Roberts

    notes Traduit par le Saker francophone

    source Al manar :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EuFAuZykFVtHMPUyXC.shtml

  • Crise de l'élevage ?... crise de civilisation

    L'été 2015 aura été marqué par les actions des éleveurs. Caravane du Tour de France perturbée, blocage des centrales d'achats de supermarchés, et des installations industrielles (Lactalis ou abattoirs Bigard…), sans oublier le lisier déversé devant la permanence d'une députée de la Manche, le mouvement ne cesse de prendre de la vigueur et même de la violence.

    Cette violence est celle du désespoir. Si l’on en croit les chiffres de la FNSEA, le revenu d'un agriculteur est aujourd'hui de mille euros par mois. Encore s'agit-il d'une moyenne. Pour beaucoup de jeunes agriculteurs, déduction faite des remboursements d'emprunts et des charges d'exploitation, il reste à peine de quoi faire vivre la famille. Une situation difficilement tolérable, surtout lorsqu'on a investi toute son énergie, voire toute sa passion. Nicolas Le Borgne, le jeune exploitant qui avait pris à partie Xavier Beulin, patron de la FNSEA à Saint Brieuc, le 2 juillet dernier, a déclaré dans une interview au Télégramme (16 juillet) : « J’ai peur qu'on s'épuise, lâche-t-il. En septembre, il sera trop tard pour beaucoup. Des faillites auront déjà eu lieu. Moi, si je dois déposer le bilan, je n'aurai pas assez d'une vie de salarié pour rembourser mes dettes. »

    Principale mise en cause, la grande distribution est plus que jamais accusée d'exercer une pression constante sur les prix. Elle n'est d'ailleurs pas la seule. Les géants de l'agroalimentaire, qu'il s'agisse des groupes laitiers ou des transformateurs de viande bovine ou porcine (sans oublier la volaille) sont aussi pointés du doigt pour leur responsabilité dans la dégradation du marché. Dans les deux cas, il s'agit d'une logique économique devenue folle qui étrangle les producteurs.

    Sur la sellette, on trouve également les politiques incapables de gérer la crise, et pour cause : les caisses sont vides et c'est aujourd'hui Bruxelles qui exerce le vrai pouvoir. Machine à fabriquer des normes, l'administration européenne est aujourd'hui soumise au dogme de la libre concurrence et ce ne sont pas les bonnes intentions de la nouvelle Politique agricole commune (applicable depuis 2015) qui pèseront vraiment face aux menaces du Traité transatlantique de libre-échange (TTIP). L'exemple de la suppression des quotas laitiers en avril dernier, avec ses conséquences sur les prix du lait résonne comme un triste avertissement.

    La fin d'un cycle

    Mais derrière ces causes conjoncturelles, à court et moyen terme, la crise actuelle possède des racines plus profondes. Cela est visible dès que l'on réfléchit à la violence des actions des éleveurs. Cette violence possède des racines relativement anciennes. Il suffit de se souvenir des années 1960 avec la création de la Société d'intérêt collectif agricole (Sica) de Saint Pol de Léon et des luttes qui l'ont accompagnée, luttes qui culmineront avec l'occupation de la sous-préfecture de Morlaix, le 8 juin 1961. Ce jour-là, les paysans bretons ont su faire plier l'Etat central.

    L'épisode de Morlaix a aussi une valeur symbolique : il officialise la mutation radicale de l'agriculture bretonne, et celles des régions avoisinantes, ces régions où la protestation est aujourd'hui la plus déterminée.

    L'exemple breton est d'ailleurs le plus éclairant Jusque dans les années 1950, l'agriculture bretonne reste encore marquée par son archaïsme. Souvent fortement débitrice de ses origines vivrières, elle se contente d'exploitations familiales de faible superficie, élevant des races locales à modeste rendement telles que la fameuse bretonne pie-noire. L'agro-alimentaire se limite alors aux conserveries et à quelques biscuiteries, elles aussi marquées par un capitalisme familial. L'ancienne civilisation paysanne vit alors ses dernières heures, ensevelie dans un rejet universel.

    Les fameuses Trente glorieuses voient la fin du vieux modèle. Le paysan breton, las de sa pauvreté, découvre alors que la terre peut rapporter de l'argent. La pie-noire laisse la place à la Prim'Holstein, grande productrice de lait maigre, tandis que l'on abat les haies et que l'on arase les talus, trop gênant pour les machines agricoles modernes. De même, on va construire des poulaillers et des porcheries géantes pour fournir une industrie agroalimentaire en pleine expansion.

    Le nouveau modèle dédaigneusement qualifié aujourd'hui de "productiviste" satisfait tout le monde, à commencer par les paysans qui se pensent alors en chefs d'entreprise, tandis que la modernité pénètre les campagnes avec la télévision et le téléphone, sans oublier l'automobile. Du reste, l'explosion bretonne sera regardée comme un modèle en Normandie, dans le Maine ou en Anjou. Il faut attendre une trentaine d'années pour s'apercevoir que ce modèle présente de sérieuses limites, à commencer par les dangers qu'il fait courir à l'environnement. On découvre la pollution des nitrates, et les dégâts des engrais chimiques.

    Economiquement, le nouveau modèle agricole est victime de son succès. On produit trop et mal. Par un effet bien connu, les prix baissent tandis que les banques agricoles ne cessent d'encourager les investissements financés par des emprunts toujours plus nombreux. De leur côté, les acheteurs traditionnels, entreprises agroalimentaires et grande distribution (dont certains fleurons comme Leclerc ou Intermarché sont d'origine bretonne) sont happés par la mondialisation naissante. Il ne s'agit plus de nourrir la population mais de réaliser le maximum de profits. Le drame actuel n'est que le résultat de la révolution agricole des années 1960.

    Rendre aux éleveurs leur dignité et des conditions de vie décente est possible. Mais cela implique de briser un cycle qui est aussi celui d'une modernité devenue démente

     

    Jean-Michel Diard Monde&Vie

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