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Valls : Ratier dénonce les mensonges de Canal +
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Emmanuel Ratier dévoile ses archives secrètes
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Ce que nos enfants n’apprennent plus au collège
Le saviez-vous ? Clovis, Saint Louis ou François I er , mais aussi Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étudiés dans les collèges français ! Rayés des programmes ou relégués en option. Raison invoquée par l’Education nationale: il faut consacrer du temps, entre la sixième et la cinquième, à «l’enseignement des civilisations extra-européennes», de l’empire du Mali à la Chine des Hans. C’est ce scandale pédagogique et culturel que dénonce l’historien Dimitri Casali dans son salutaire Altermanuel d’histoire de France (Perrin), dont Le Figaro Magazine publie des extraits. Superbement il lustré, l’ouvrage se présente comme un complément idéal aux manuels scolaires recommandés (ou imposés) par les professeurs de collège. Qui fixe les programmes scolaires en histoire ? L’enquête du Figaro Magazine montre que la question engage l’avenir de notre société.
Clovis, Charles Martel, Hugues Capet, Louis IX, dit Saint Louis, François Ier, Louis XIII ont disparu des instructions officielles de sixième et de cinquième. Le programme de sixième passe sans transition de l’Empire romain au IIIe siècle à l’empire de Charlemagne, soit une impasse de six siècles. Les migrations des IVe et Ve siècles (les fameuses «invasions barbares»), pourtant fondamentales dans l’histoire de l’Europe, ne sont plus évoquées.Ces absences sont incompréhensibles. Comment comprendre la naissance du royaume de France sans évoquer Clovis? Comment mesurer «l’émergence de l’Etat en France » sans appréhender le règne de Louis IX? La Renaissance sans connaître François Ier? «L’affirmation de l’Etat » sans expliquer Louis XIII et Richelieu? Tous les historiens s’accordent sur l’importance de ces personnages et de leur œuvre, non seulement politique, mais aussi économique et culturelle.Le règne de Louis XIV est quant à lui relégué à la fin d’un programme de cinquième qui s’étend sur plus de mille ans d’Histoire. Faire étudier aux élèves en fin d’année scolaire cette longue période (1643-1715) tient de la mission impossible, sachant que les enseignants peinent à boucler des programmes surchargés. Ce règne est de plus noyé dans un thème «L’émergence du "roi absolu" » qui s’étend du début du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. C’est ainsi tout un pan de l’histoire de France qui risque d’être partiellement ou – au pire – pas du tout traité. Le règne de Louis XIV est pourtant décisif, tant dans l’affirmation du «pouvoir absolu» que dans le rayonnement de la civilisation française, en France et à l’étranger, à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Le Brun, Le Nôtre, Hardouin-Mansart, Lully, La Fontaine, Corneille… Autant d’artistes et d’écrivains qui risquent de n’être jamais évoqués dans les classes.
Lire la suite sur LeFigaro.fr
Bonus :
Voici la réponse du manuel Vuibert "Concours professeur des écoles – Système éducatif – L’essentiel en 50 fiches – Concours 2014/2015" à la question « Qu’est-ce qu’être européen aujourd’hui ? ».
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A lire : La tyrannie médiatique de Jean-Yves Le Gallou
La France et l’Europe vivent à l’heure de la tyrannie médiatique. L’opinion y est façonnée par les grands médias qui infligent leur rythme, dictent leur idéologie et véhiculent les préjugés dominants. Ainsi, les informations adressées aux citoyens et aux agents économiques tendent à imposer, par leur nature, une vision déformée de la réalité.
Le phénomène ressemble à la réfraction de la lumière décrite par les physiciens : un rayon lumineux change d’orientation quand, après traversé une couche d’air, il traverse un liquide ; c’est ainsi qu’un pinceau nous paraît brisé lorsque son plumet est plongé dans l’eau. A la réfraction de la lumière répond la réfraction de l’information : il n’y a pas d’événement indépendamment de celui qui en rend compte. Avant d’accéder à un auditeur, un spectateur ou un lecteur, un fait brut est traité par le média qui le diffuse et impose tout à la fois :
- Son tempo ;
- Sa grille d’analyse idéologique, généralement en phase avec le conformisme dominant (antiracisme, mondialisation, repentance, rupture de la tradition) ;
- Ses angles d’approche de l’événement, la focalisation, la marginalisation, voire l’occultation de l’information.
- Son vocabulaire, simplificateur mais aussi signifiant au regard du politiquement correct ;
- Les intérêts particuliers – électoraux, économiques ou publicitaires – qu’il défend. Informer, c’est porter à la connaissance d’autrui des faits précis, si possibles exacts et vérifiés, mais aussi replacés dans leurs contextes, notamment historique et géographique. Ce travail est long et compliqué pour celui qui informe... et parfois rébarbatif pour celui qui est informé. Mais tel est le prix d’une véritable démarche journalistique.
Communiquer, en revanche, implique de scénariser et théâtraliser des données – vraies ou fausses – dans un but idéologique, politique ou commercial. De même que la mauvaise monnaie chasse la bonne (loi de Gresham), la communication sature et remplace l’information : on l’a vu, durant la campagne présidentielle française de 2012, lorsque les équipes des candidats en meeting filmaient leurs propres images, avant de les distribuer aux grandes chaînes, réduites au rôle de simples relais de communication ! Comment traiter un sujet de manière indépendante, voire originale, si l’on ne maîtrise pas la sélection et la production du contenu ? La réponse est simple : ce n’est pas possible.
Commercialement, le marché de la communication est beaucoup plus important que le marché de l’information. L’offre y est plus importante notamment grâce à l’explosion des budgets com’ des organismes publics et des entreprises. En outre, la communication exige moins d’efforts pour le consommateur : plus facile à avaler que l’information, elle est plus distrayante et correspond aux exigences du « story telling » - ces contes pour (grands) enfants.
Le remplacement de l’information par la communication participe de la marchandisation du monde. Elle est aussi un moyen de le changer puisque l’information transformée en communication n’est plus gouvernée par des règles éthiques de véracité, mais par des jeux de puissance et des règles de marketing, adoptées dans l’objectif de distraire des clients ou de servir les intérêts idéologiques, politiques ou commerciaux des commanditaires.
A titre d’exemple, une grande marque d’automobile n’accordera pas de publicité à un journal souhaitant faire une enquête « anxiogène » sur les accidents de la route... En revanche, elle achètera une double page ou un spot de 50 secondes si les journalistes se rabattent sagement sur un sujet ludique vantant les mérites des grosses berlines ou les joies de la conduite sportive. Pour un patron de rédaction dépendant des actionnaires, le choix est alors vite fait entre l’information et la communication. Et le pigiste de bonne volonté peut aller faire des avions en papier avec ses statistiques routières.
http://www.oragesdacier.info/2014/06/a-lire-la-tyrannie-mediatique-de-jean.html
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Il était libérable en juillet, il a tué en mai…
Un mardi soir, les policiers découvrent, dans un état critique, le corps d’une femme à Caluire, dans le Rhône. Il est facile de retrouver l’auteur du crime car celui-ci, certainement pour fêter son acte, est allé s’en jeter un petit dans un bar lyonnais où il expliqua froidement qu’il venait d’assassiner sa femme à coup de hache. Un dernier verre pour la route, en somme, juste avant d’aller en prison.
Le hic, dans cette affaire, est que l’homme, justement, venait de la prison, celle de Corbas, plus précisément. Pour couronner le tout, sa présence y était due à des faits de violences sur sa femme. Notre tueur, qui purgeait une peine de sept mois d’emprisonnement, était tout simplement en permission depuis lundi.
« Il était libérable en juillet », dit-on au parquet, précisant que cette permission de sortie entrait « dans un processus habituel » afin d’éviter des « sorties sèches ».
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Le Monde selon H&M (Màj vidéo)
On appelle cela l’effet papillon. Ou comment le battement de cils d’une armada proprette de designers suédois peut déclencher un raz de marée de fans décomplexés, toutes générations confondues, aux quatre coins de la planète. Dans la vie, il y a des choses qui s’achètent chez Ikea. Pour tout le reste, il y a… H&M.
Partie 1:
Partie 2:
Avouez-le, soudain ça frétille et pas qu’un peu du côté de votre porte-monnaie non? Du nôtre aussi. Mode et qualité au meilleur prix, voilà l’équation magique martelée au fer rouge de l’enseigne scandinave. 66 ans après sa naissance, la princesse la plus courtisée du royaume de Suède aligne ses 3000 magasins et ses 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires à la vitrine du monde. 1,7 milliard de bénéfice en 2012, de quoi parader sans honte aux côtés des stars des grandes places financières mondiales
En façade, une success-story immaculée. Des partenariats paillettes prestigieux: créateurs made in couture, organisations internationales et ONG biens sous tout rapport. Un gendre idéal, Karl-Johan Persson, dirigeant actuel et arrière-petit-fils du fondateur, en émissaire de la veuve et de l’ouvrière auprès des gouvernements des pays producteurs. Une stratégie de communication à toute épreuve, façon rouleau compresseur, tuant dans l’œuf la moindre fausse note.
Comme par exemple des ateliers de fournisseurs qui partent en fumée au Bangladesh, et leurs employés avec; ou des syndicats qui montent au front dans les filiales européennes du groupe pour dénoncer des pratiques opaques pilotées depuis la maison-mère à Stockholm.
Car dans les placards de la marque, c’est une autre chanson qui se joue, une logique commerciale implacable et rationalisée à l’extrême. D’un bout à l’autre de la planète H&M, nous vous emmènerons à la découverte de ses petits secrets cachés sous l’étiquette.
Multiplication des succursales, circulation de prêts internes et filiales intermédiaires opportunément sises dans nos voisins les plus accueillants fiscalement: en Europe, nous déshabillerons les montages méconnus qui permettent à l’enseigne d’accroître ses bénéfices, tout en exploitant discrètement les généreux subsides de l’Union Européenne. Nous vous raconterons aussi comment elle tente de museler les rares voix qui s’élèvent en son sein contre ses méthodes brutales de management.
Loin des rayons rutilants des boutiques françaises, nous vous ferons pénétrer dans l’univers nettement moins coloré des 700 fournisseurs d’H&M à travers le monde. En Asie, où se concentre près de 80% de la production, mais aussi en Éthiopie, nouvel eldorado du textile à bas-coût, nous vous raconterons comment la marque, tout en s’abritant derrière un social-washing féroce, se lave de tout responsabilité en externalisant les risques à outrance. Au risque de s’acoquiner, de manière totalement irresponsable, avec des partenaires plus que douteux.
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Ce que change la réforme pénale
Les députés ont terminé vendredi matin l'examen de la réforme pénale portée par Christiane Taubira. Que comporte ce texte polémique dont le vote doit avoir lieu mardi?
La fin des peines planchers
Ces peines minimales, créées sous le quinquennat Sarkozy, sont destinées aux récidivistes et auteurs de violences aggravées. Elles avaient été instaurées en 2007 tant en matière correctionnelle que criminelle. La ministre de la Justice et la gauche ont martelé qu'elles étaient inefficaces pour contrer la récidive, et à l'origine d'un allongement de la durée des peines ainsi que d'une surpopulation pénale accrue.
Création d'une nouvelle peine de probation
C'est cette mesure qui a créé la polémique. La contrainte pénale consiste, sous le contrôle du juge d'application des peines, à respecter en milieu ouvert des obligations et interdictions durant six mois à cinq ans, afin de prévenir la récidive en favorisant la réinsertion dans la société. L'ensemble des délits (10 ans de prison maximum) sont concernés. En cas de non-respect, la personne condamnée ira en détention pour une durée qui ne pourra être supérieure à la moitié de la durée de la peine de contrainte pénale prononcée par le tribunal. Quelque 8.000 à 20.000 contraintes pénales devraient être prononcées chaque année, d'après le gouvernement.
Suspension des peines pour les femmes enceintes
L'Assemblée nationale a largement voté dans la nuit de jeudi à vendredi en faveur de la suspension des peines de prison pour les femmes enceintes, sur une proposition des radicaux de gauche dans le cadre de la réforme pénale. L'amendement porté par Alain Tourret qui a été adopté stipule que la justice doit prendre "toutes les dispositions utiles afin qu'aucune femme enceinte ne puisse être placée ou maintenue en détention au-delà de la douzième semaine de grossesse", hors des cas de crimes et de délits commis contre les mineurs.
Modifications dans les aménagements de peine
En outre, les députés ont voté la suppression de la révocation automatique du sursis simple, et le possible aménagement des peines de moins d'un an de prison dès leur prononcé, contre deux ans actuellement (un an pour les récidivistes). Cette dernière mesure, qui paraît plus répressive que ce que prévoit la loi pénitentiaire de 2009, a été désapprouvée par les écologistes et radicaux de gauche. L'UMP, qui était pourtant prête initialement à la soutenir, l'a finalement contestée au motif que la réforme pénale applique souvent le même régime aux récidivistes et non-récidivistes.
Une justice restaurative
Les députés ont introduit à l'initiative du gouvernement un nouveau chapitre dans le projet de loi, consacré à la "justice restaurative" et inspiré d'une directive européenne. Ce dispositif doit permettre, sur la base du volontariat, à des victimes et auteurs d'infractions de se rencontrer pour aider les uns à "se réparer" et les autres à "prendre conscience" du préjudice causé, a fait valoir Mme Taubira, tandis que l'UMP a raillé une "câlinothérapie"
Possibilité de couper un procès en deux temps
Les députés ont encore voté jeudi la création d'un nouveau type d'ajournement de peine qui permettra, après avoir déclaré le prévenu coupable de l'infraction, de reporter le prononcé de la peine à une audience ultérieure pour avoir davantage d'informations sur la personnalité et la situation de l'auteur. Cette nouvelle procédure "donnera aux tribunaux la possibilité, tout en réglant définitivement la question de la culpabilité, de prendre le temps d'une décision individualisée sur la peine, grâce aux nouveaux éléments qui seront mis à leur disposition, à l'audience de renvoi, par le service qui aura été chargé de l'enquête de personnalité", a expliqué le rapporteur (PS) du projet de réforme pénale Dominique Raimbourg. La nouvelle audience devra se tenir dans un délai maximal de quatre mois (de deux mois en cas de placement en détention provisoire).
source : http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Ce-que-change-la-reforme-penale-670488
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Education, femmes et transmission : une conférence des Antigones
Jeudi 5 mai 2014 se tenait à Paris une conférence des Antigones. Les Antigones constituent une assemblée s’étant donnée pour objectif de défendre une vision de la femme alternative à l’image proposée par les médias dominant. [Lire la charte]. En défaveur du « sextrémisme » et de la théorie du genre, ce mouvement s’est notamment fait connaître lorsque l’une de ses fondatrices, Iseul Turan, s’est introduite au cœur du rassemblement Femen. Le groupe, qui a fêté sa première année il y a quelques jours, a décidé de se rassembler tous les jeudis et présente des conférences thématiques ; le sujet du mois de juin, l’éducation, s’inscrit dans la réflexion plus globale proposée cette année : la filiation.
L’auditoire, composé de sympathisants, d’adhérentes et de professionnels (notamment un psychothérapeute), réfléchissait à la question : « quel monde pour nos enfants ? ». Iseul Turan a articulé son propos en deux parties, présentant d’abord un historique de la naissance de l’institution éducative pour s’interroger ensuite sur l’état actuel de l’école et de la pédagogie en France.
Fondant son propos sur les deux ouvrages L’Enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, de Jean-Claude Michéa et La fatale perversion du système scolaire français, d’Yves Morel, l’agora a constaté les répercussions dramatiques d’un système éducatif devenu impersonnel où l’individualisme roi n’a pour objectif que d’élever des Hommes n’ayant pour autre caractère commun que leur humanité. Désormais, l’aspiration ultime apparaît être un bonheur permanent factice, dont les fondements se retrouvent dans le tittytainment[1] évoqué par Zbigniew Brzezinski[2].Ce « cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante pour maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète », instaure en fait un totalitarisme déguisé où consommation devient une finalité ontologique. Concernant ce principe de marchandisation de l’humain, ont notamment été évoqués la Gestation Pour Autrui, dontquestion d’actualité s’il en est, ou des sites tels que SugarDaddy, favorisant la rencontre d’étudiantes et d’hommes fortunés afin que ces derniers proposent un geste financier –totalement gracieux, à n’en pas douter- à ces « jeunes femmes attirantes et ambitieuses ».
Après un an de mobilisation, les Antigones entendent cristalliser leur action en créant des permanences, dont Paris et Marseille sont les premiers fondements. Leurs réflexions et actualités peuvent être consultées sur leur site Internet.
[1] Contraction de entertainment (divertissement) et tits (seins).
[2] Conseiller à la sécurité nationale du Président Jimmy Carter (1977-1981).
http://medias-presse.info/education-femmes-et-transmission-une-conference-des-antigones/10981
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Musulman, donc victime ?
Il est des tendances vestimentaires automne-été ne ressemblant guère à l'esprit de modération auquel vient d'appeler le CFCM dans sa « convention citoyenne »...
Hier soir, je tombai nez-à-nez dans une grande surface de ma ville -et cela me causa un choc- avec un personnage habillé très exactement comme ceux de Boko Haram vantant, dans certaines vidéos, la qualité de leurs meurtres ou enlèvements de gamines converties et mariées de force à treize ans. Je remarquai également, au milieu de son front, cette marque sombre un peu au-dessus de ses yeux, résultant des probables cinq prières quotidiennes. Il est des tendances vestimentaires automne-été ne ressemblant guère à l’esprit de modération auquel vient d’appeler le Conseil français du culte musulman (CFCM) dans sa « convention citoyenne »…
Rendue publique suite aux meurtres perpétrés dans un musée juif à Bruxelles, cette « convention citoyenne » fut mise en chantier, nous dit-on, bien avant cette attaque dont le jeune musulman français Mehdi Nemmouche est soupçonné d’être l’auteur. Déclaration de principe à laquelle je n’accorderai crédit que le jour où défileront dans les rues de l’Hexagone des centaines de milliers de musulmans « modérés » appelant à l’arrêt de meurtres commis par des musulmans au nom de l’islam.
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Philippe Muray, Le communautarisme? Un monstre
Tout récemment, dans l’émotion soulevée par un crime odieux, et aux applaudissements d’un certain nombre d’associations, on a pu voir le garde des Sceaux Dominique Perben annoncer qu’il allait soumettre au Premier ministre des propositions tendant à sanctionner les « injures homophobes » ; ce qui d’abord, précisa-t-il, impliquait de « modifier la loi de 1881 sur la liberté d’expression ».
On ne saurait trop conseiller à ce garde des Sceaux de ne pas perdre son temps à modifier la loi de 1881 sur la liberté d’expression mais de la supprimer sans façon, car très bientôt elle ne servira plus à rien dans la mesure où, par la grâce des sanctions qu’il prépare, c’est l’expression en soi, toute possibilité d’expression quelle qu’elle soit, et non pas seulement ses « abus » comme par le passé, qui va disparaître. Et nul ne s’en alarmera puisqu’une fois de plus, « dans le silence de l’abjection », l’on n’entendra « retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur ». Sauf que le délateur, aujourd’hui, loin de raser les murs, couvert de crachats et de honte, tient sous le nom jamais tout à fait revendiqué de communautariste le haut du pavé, dicte ses volontés au ministre de la Justice et déploie son hystérie sans limites sous forme de lois imposées, via les médias amplificateurs, au nom de la tolérance et de la liberté.
Et lorsque les nouvelles sanctions qu’il aura exigées seront votées, ce n’est plus seulement l’expression de ce qui lui déplaît dont il réclamera la répression accrue, mais même sa manifestation potentielle ou virtuelle. Ainsi se constituera un nouveau délit non prévu par Orwell : le crime d’arrière-pensée (ou de sous-pensée, ou de non-pensée, ou de pensée in statu nascendi). L’annonce de cette répression nouvelle et prévisible réjouit déjà les belles âmes officielles, et on a pu lire dans Le Monde un éditorial où, après quelques hypocrites bouffonneries (« Trop de loi tue peut-être la loi, comme le dit l’adage. Mais dans notre société – même si l’on peut regretter cette dérive légaliste –, sans doute faut-il un texte pour arrêter le sexisme ordinaire, celui qui fait mal et peut tuer », etc.), on s’empressait de désigner à la vengeance un journaliste de province coupable d’avoir parlé de « lynchage » ou d’«Inquisition» à propos de ce début de croisade contre l’homophobie. Et il était aisé de deviner qu’on regrettait de ne pouvoir encore le traîner devant un tribunal.
Chez les plus logiques des communautaristes, la persécution emprunte d’ores et déjà les voies du principe de précaution, et implique qu’on abatte tout le troupeau avant même qu’il ait fait la preuve de sa nocivité : pourquoi se gêneraient-ils puisque les ministres se couchent devant eux et s’empressent de transposer en mesures législatives leur délire ? Bien d’autres maîtres chanteurs, également groupés en associations de malfaisance patentée, piaffent déjà derrière la porte, avec à la main leurs innombrables pétitions qui se résument pour la plupart à exiger des pouvoirs publics un accroissement de l’arsenal répressif, ainsi qu’une politique enfin efficace de prévention, dans des domaines variés : contre les actes et propos handiphobes, contre les actes et propos féminophobes, contre les actes et propos islamophobes, contre les actes et propos jeunophobes, contre les actes et propos zoophobes, etc. Dans l’apocalypse communautariste où nous nous enfonçons, chaque groupe de pression particulier peut bien être en guerre avec les autres, ou faire semblant de l’être ; ils n’ont ensemble qu’un seul ennemi : la liberté. Du moins le peu qui en reste. Et ils sont décidés à l’achever.
Le communautarisme est un monstre. Par là, il reflète bien notre époque monstrueuse qui semble n’avoir plus d’énergie que pour en terminer de toutes les manières possibles avec la définition fondamentale de l’être humain. Et c’est bien à cela que l’on travaille lorsqu’en exigeant, par exemple, que les grands singes bénéficient des droits de l’homme on contribue à faire disparaître la barrière qui se dresse encore entre l’humanité et le monde animal ; et c’est à cela aussi que l’on s’adonne lorsque, à l’occasion d’un crime, on fait ressortir que la victime était homosexuelle avant d’être une personne humaine. D’un côté comme de l’autre, c’est l‘anthropos en général qui est nié ou en passe de l’être. Le communautarisme n’est certes pas un humanisme. Il ressemblerait plutôt à ces maladies qu’on appelle auto-immunes où le système immunitaire, brusquement, ne reconnaît plus comme siens certains constituants de l’organisme et s’attaque à eux. Dans un cas comme dans l’autre, la destruction est aussi et d’abord une autodestruction.
Ce n’est pas seulement jouer sur les mots que de remarquer qu’entre communisme et communautarisme il n’y a que quelques lettres de différence, et que tous deux ont la même origine latine, communis. Ce n’est pas non plus se laisser aller à des abus historicistes que de noter le parfait synchronisme avec lequel on a vu finir le communisme et, presque aussitôt, apparaître les délires des communautarismes et leurs premières actions d’éclat. Comme si, des ruines de l’un, avaient émergé les autres. Et comme si le dogme de la dictature du prolétariat n’avait attendu que l’occasion de se transformer en despotisme des minorités dans un monde décentralisé, désorbité, où le centralisme démocratique de jadis accouche finalement d’un décentralisme frénétique tout aussi ennemi de la démocratie, bien sûr, que l’ancien centralisme. Dans le même temps, est rétablie la vieille notion bolchévique de « suspects », indispensable dans toute situation de terreur, et sont désignés de nouveaux « ennemis du peuple » (les homophobes, les sexistes, les islamophobes, etc.). La nuisance a horreur du vide. Les espoirs d’égalité illimitée que l’ancienne idéologie avait donné à l’homme, même s’il ne vivait pas en régime communiste, et même si ces espoirs avaient été rapidement bafoués, loin de disparaître avec cette idéologie, se reconstituent mais par morceaux, de manière éclatée, en poussière de néo-soviets ou de milices vigilantes qui exercent d’abord et comme de juste leur tyrannie sur ceux qui appartiennent au groupe, puis répercutent cette tyrannie et l’étendent à l’ensemble de la société, contrainte dès lors de s’incliner devant leurs exigences particulières et de les reconnaître comme autant de bienfaits. Tous les droits à la différence additionnés débouchent alors sur l’unique droit qui reste à l’individu ordinaire, celui qui ne peut se réclamer d’aucun particularisme : le droit à la déférence.
Ces exigences, d’ailleurs, se chantent sur l’air du Bien absolu et de la positivité la plus irréfutable. Les « offres » communautaristes sont de celles qu’on ne peut pas refuser puisqu’elles parlent de justice, de tolérance, d’amour, d’équité, de métissage et d’ouverture à l’autre. Ce qui se traduit aussitôt en demandes insatiables de lois répressives. Car c’est bien sûr le Mal, ce Mal que l’on entend éradiquer (sous les divers masques du « phobe »), qui est d’ores et déjà passé avec armes et bagages dans le charabia du Bien. Il habite tout entier là même où se rabâche sa dénonciation. Il est la maladie qui parle de remède, il est la contention qui s’intitule liberté, et la haine qui tremble d’amour. Il est la mort qui vit une vie humaine et qui lui emprunte sa force. Il est la perversion qui se nomme Loi. Sous son action, les lois elles-mêmes, par principe protectrices, deviennent meurtrières. Un programme total, pour ne pas dire totalitaire, constitue l’unité cachée de mille programmes communautaristes en apparence ennemis. C’est ainsi qu’aux militantes qui affirment vouloir « imposer la défense des revendications féministes à l’ensemble du mouvement altermondialiste », fait curieusement écho l’islamiste radical qui dit sans jamais vraiment le dire qu’il veut l’islamisation de la modernité.
Le démoniaque, un nouveau démoniaque, un démoniaque moderne, n’est pas loin. Si la définition du démon est de manquer d’être, et donc de se venger de ce manque en nuisant, il est à noter que le communautariste, par manque d’être aussi, empoisonne tout le monde. Cette ancienne victime (mais le diable, « celui à qui on a fait du tort », en est une aussi) se sent menacée de disparition par intégration. La certitude de ne plus être persécutée s’échange pour elle contre le risque de mourir d’inexistence. C’est alors qu’elle se met à hurler à la discrimination et qu’elle transforme un fait-divers criminel en marchepied de ses nouvelles conquêtes. L’homme communautariste, l’homme des associations est l’homme du ressentiment sous sa figure contemporaine. Son impuissance à être l’a conduit vers les officines où bout l’esprit de vengeance. Il lui faut sans cesse des combats, des revendications, des pressions pour se sentir être parce qu’il ne peut plus éprouver l’excitation vitale que sous la forme de la persécution : celles dont il se dit menacé justifiant celles dont il demande la mise en œuvre.
Mais tout cet enfer est si bien emballé dans le pathos de l’empathie qu’on l’entend à peine crépiter. En tout cas, ce serait une erreur de croire que le bruit qui s’en élève est la mélodie du bonheur.http://www.nouveau-reac.org/textes/philippe-muray-le-communautarisme-un-monstre/