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  • Va-t-on perdre le droit d’être Français ?

    De nombreux Français s’inquiètent des brutales transformations subies par notre pays.   

    « A-t-on encore le droit d’être Français ? » Telle est la question lancinante posée à la une de Valeurs actuelles cette semaine. Le débat est ancien : les discussions sur la France et son identité se multiplient ces dernières années. C’est le signe incontestable que de nombreux Français s’inquiètent des brutales transformations subies par notre pays, et en viennent même à se demander s’il est encore possible d’être Français.

    Ces interrogations sont légitimes : être Français n’est pas seulement une question individuelle. Les identités sont avant tout collectives. Les hommes ne sont pas indépendants les uns des autres et ne peuvent s’accomplir qu’au sein d’une communauté historique donnée. L’appartenance nationale n’est donc pas réductible à la possession d’une carte d’identité, ni même à la manifestation personnelle – aussi sincère soit-elle – d’un attachement au passé de cette nation ou d’un intérêt pour son avenir.

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  • Manuel Valls annonce que Twitter est officiellement censuré en France…

    voxnr.com: Lors de la sixième édition du FIC ( Forum International de la Cybersécurité), le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est exprimé en faveur d’un encadrement plus strict des réseaux sociaux sur Internet, et notamment du réseau Twitter.

    Pour Manuel Valls, il est plus que jamais temps pour l’état de protéger la liberté d’expression sur Internet, pour autant ce dernier a passé de longues minutes à expliquer à l’audience du forum comment il comptait la réduire.

    Faisant divers rapports avec les affaires qui l’impliquent depuis les dernières semaines, notamment avec l’humoriste controversé Dieudonné en rappelant son » refus de la banalisation des discours de haine », il a insisté sur sa volonté de lutter contre la diffusion de messages racistes et antisémites sur la toile.

    Twitter est ainsi positionné en exemple : » Grâce à la concertation conduite avec cet opérateur, des engagements de sa part ont pu être obtenus, concernant la suppression des contenus illicites. Twitter a mis en place des techniques permettant de restreindre l’affichage de contenus prohibés dans les seuls pays où ils sont illicites – je pense au contenus xénophobes et discriminatoires, illicites en France, mais pas aux Etats-Unis. »

    Manuel Valls aurait ainsi obtenu de Twitter une collaboration avec les autorités françaises, principalement en matière de surveillance : » Twitter s’engage à procéder au gel des données d’enquête sur simple courriel, sans aviser les utilisateurs si les enquêteurs demandent expressément à ce que ces mesures restent confidentielles. » Une mesure qui pourrait faire date pour le réseau puisque ce dernier s’est toujours battu pour refuser ce type d’ordonnance aux États-Unis. Lors de l’affaire WikiLeaks, le réseau avait ainsi obtenu le droit de prévenir les usagers lorsque le FBI saisissait leurs données personnelles, permettant à l’abonné d’anticiper sa défense.

    Le ministre a assuré qu’il serait désormais plus facile pour la police d’accéder aux données personnelles : » sur simple réquisition, pour les affaires (…) d’une particulière gravité, qualifiées de » serious crime » ».Mais Twitter sera également chargé de réaliser un premier écrémage sous la forme d’une censure partielle : » le déréférencement des hashtags à succès, mais illicites, quand ils apparaissent dans les » Tendances » de sa page d’accueil » afin de » limiter leur résonance (…) De telles mesures ont déjà été prises à la demande des autorités ou d’associations françaises telles que SOS Homophobie. »

    Difficile de concilier l’ensemble des mesures décrites avec la volonté initiale de Manuel Valls de nous présenter la défense de la liberté d’expression. Difficile également de comprendre comment Twitter peut opter pour une collaboration aussi poussée en France quand le réseau s’oppose farouchement à des mesures identiques, voire moins intrusives encore aux États-Unis et un peu partout ailleurs dans le monde.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/manuel-valls-annonce-twitter-officiellement-censure-en-france_106104.html#more-106104

  • La France violée dans l’ombre

    Journaux, télévisions,  radios, sites internet : le  happening grotesquement hideux  organisé hier par les extrémistes du groupuscule Femen devant la Maison des centraliens,  où Marine Le Pen présentait les listes FN aux élections européennes,  a été abondamment relayé . « Hommage du vice à la  vertu », ses harpies n’ont certainement pas compris qu’apparaître dépoitraillées,  peinturlurées avec  croix gammée et moustache hitlérienne tout en beuglant  « Marine fasciste » n’enlève pas une seule voix au FN, bien au contraire. Mais  le petit monde médiatique est ainsi fait qu’il établit une hiérarchie dans le traitement de l’information qui répond souvent à des considérations plus idéologiques que déontologiques. Ainsi, à contrario, le viol particulièrement  monstrueux  d’une jeune fille de 18 ans  à Evry la semaine précédente,  par des mineurs âgés de 11 à 17 ans,  n’a pas  suscité l’intérêt des « grands » médias. Benoit Rayski l’écrivait sur le site Atlantico  le 17 avril, à la sortie du RER  «  sous la menace d’un couteau , elle est entraînée dans un terrain vague »,  « pendant deux heures »  notre compatriote  a été «  violée et re-violée ». « Torturée. Battue jusqu’au sang » par les racailles. « Un juge les a mis en examen pour viol avec actes de barbarie. Interrogé par lui ils ont invoqué une circonstance atténuante :toutes les Françaises sont des putes. Ce qui leur a valu une inculpation supplémentaire pour racisme».

     Mais ce racisme là n’intéresse  pas les fabricants de l’information, ni  les autorités morales,   ni Manuel Valls, ni  son successeur à l’Intérieur Bernard Cazeneuve qui se  serait  déplacé à Evry  si la victime était issue de la « diversité » et les agresseurs  « de souche ». Certes ce cas de figure est rarissime…

     Hier, lors de la conférence de presse tenue par Marine, Bruno Gollnisch expliquait  à l’issue de celle-ci aux journalistes qui l’interrogeait,  les modalités de la  campagne européenne du FN, qui   entend déboucher sur un succès dans les urnes le 25 mai,  nécessaire pour  «enrayer le train fou de l’Union européenne».

     Le député européen FN assure aussi que si l’opposition nationale arrive demain au pouvoir, elle enrayera le train fou de la  délinquance,  matera sans faiblesse  les voyous, rétablira une échelle des peines cohérente et dissuasive, l’effectivité des  incarcérations. Bref,  que  la  peur et la crainte   passera  dans le camp de la racaille et quittera celui des honnêtes gens.  

     Cette omerta, devant la montée de  la barbarie,  relève de la tentative désespérée  de  retarder la prise de conscience de nos compatriotes  qui débouchera inévitablement  sur uneréaction politique. Cette loi du silence  s’applique dans d’autres  domaines, notamment celui des  négociations autour du Grand marché transatlantique, qui sont entrées dans une nouvelle phase  depuis juillet dernier.   La genèse en  remonte pourtant à  la Déclaration transatlantique du 22 novembre 1990, deux ans avant Maastricht….

     Le Front National  dénonce depuis l’origine la volonté de parfaire à travers ce Grand marché   une zone de libre-échange intégral,  aboutissement d’un projet de nature typiquement mondialiste qui s’est accompli subrepticement, à pas feutré, selon la technique bien connue du voleur chinois.

      Nous refusons  de voir la France  violée, violentée,  forcée au nom des grands principes planétariens,  ultra libre échangistes. Bruno Gollnisch le rappelait  dans l’hémicycle du Parlement européen en juin 2006, il n’y aurait « pas d’objection à renforcer la coopération économique entre les États-Unis et les pays d’Europe, si était cela mutuellement profitable à toutes les parties. En revanche, il n’y a aucune utilité, pour ce faire, à créer un marché transatlantique sans entraves, un véritable marché intérieur sur le modèle européen, avec son lot d’harmonisations législatives et réglementaires, et qui a vocation à s’étendre à l’ensemble du continent américain. Nous ne parlons plus de zone de libre-échange, mais bel et bien d’une intégration économique totale. Avant l’intégration politique ? »

     Un phénomène d’assujettissement encouragé par l’Europe bruxelloise,   dont les Français n’ont pas toujours conscience. Peu d’entre eux  par exemple, savent que la liberté de circulation des capitaux, imposée par des traités européens, voulus et soutenus par la quasi-totalité des partis du Système, a eu comme résultat l’acquisition de plus de la moitié du CAC 40 par les fonds de pension (hedge funds) anglo-saxons.  

     Bruno Gollnisch le notait  encore  il y a quelques mois, « les citoyens européens doivent s’emparer de cette question du Grand marché transatlantique  et nous les y aiderons. Si négociations il y a, cet accord doit devenir un accord  Dracula . Un accord qui, comme lui, meurt d’être exposé à la lumière. Il mourra de l’indignation des peuples et de leur révolte contre la dictature des prétendues élites. »

     Cette création d’une vaste zone de libre-échange et de concurrence libre et non faussée aura de nombreux effets pervers. Le   démantèlement de toutes les protections douanières agricoles ( levée des restrictions européennes sur l’importation d’OGM, des volailles traitées avec du chlore,  du bétail nourri aux hormones de croissance..) ;  une remise en cause desappellations d’origine ;  de nouvelles attaques contre le principe même  de la  souveraineté populaire puisque  les  droits exclusifs des multinationales au sein de juridictions privées pourront s’imposer au droit public, attaquer des Etats devant la justice ; la  colonisation numérique  de la France et des pays européens par  Google, Amazon,  Netflix;   denouvelles menaces sur les services publics, le droit du travail, la protection sociale, la pérennité de nos dernières industries …

    Cet accord sur le Grand  marché transatlantique, affirme Bruno Gollnisch aboutissement  d’une philosophie  dérégulatrice, du laisser-faire laisser-passer sans mesure,  est aussi une preuve supplémentaire de veulerie des bruxellois de leur mentalité de dhimmis Ils se soumettent à une puissance qui espionne à grand échelle les données personnelles des Européens, et manifestent une  incapacité à défendre  les intérêts même  de  l’Europe, qu’ils prétendent  défendre,  qui suffit à les disqualifier définitivement.  

    http://gollnisch.com/2014/04/23/france-violee-lombre/

  • Aquilino Morelle le chaînon qui va manquer

    Inconnu des Français, il est le visage caché du pouvoir.

    Un illustre inconnu va perdre sa place. C’est tout l’exécutif qui est déstabilisé. L’affaire Aquilino Morelle a un grand mérite. Elle révèle où se trouve vraiment le pouvoir dans notre République. Le pouvoir est aux mains de conseillers jamais élus qui sont de toutes les luttes d’influence et complots de palais. La démocratie est une magouille permanente et « House of Cards (*)» pourrait être un feuilleton français. La République est gouvernée par des Richelieu de l’ombre et aux petits pieds.

    Aquilino Morelle est l’un des plus proches collaborateurs de François Hollande, celui qui a son bureau juste àcôté de celui du chef de l’Etat. Dans l’organigramme de l’Elysée, Aquilino Morelle est le conseiller politique et chef du pôle communication au cabinet président de la République. Ces hommes de pouvoir, qui ne sont pas sous les projecteurs, se servent de l’Etat à des fins privées et pensent pouvoir faire des choses interdites aux politiques. Alors certes Médiapart se fait une spécialité assez nauséabonde de la chasse à l’homme, mais si des fouineurs trouvent c’est qu’il y a à chercher. Il y a à chercher dans l’arrogance et l’indécence d’un personnel politique qui se croit toujours au-dessus des lois.

    Sur le fond des choses, le plus grave dans l’enquête que consacre Médiapart à Aquilino Morelle repose bien entendu sur les conseils ou les études que ce haut fonctionnaire de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) a facturés en 2002 au laboratoire américain Lilly puis au danois Lundbeck en 2007. Lorsque l’on est haut fonctionnaire, ancien conseiller technique chargé du médicament (comme Jérôme Cahuzac), ces missions sont contestables. Décidément le médicament est corrupteur.

    Le journal Le Point commente très justement. « Morelle fut l’un des rédacteurs les plus sévères du rapport instruit contre le Mediator, médicament des laboratoires Servier. On espère que l’actuel conseiller politique de François Hollande n’a pas “chargé la mule” pour se venger de son offre d’emploi restée sans suite… Cette connivence entre les grands laboratoires pharmaceutiques, les groupes de conseil en communication, la haute fonction publique et la sphère politique reste un poison lent et de plus en plus délétère. Sur le fond donc, ces liaisons dangereuses méritent des clarifications et sans doute des sanctions. »

    Mais ce qui lui sera fatal, c’est sans doute le ridicule du cireur de pompe qui vient de banlieue pour entretenir les paires nombreuses du conseiller à l’Elysée. Interrogé sur le fait qu’un cireur de chaussures vienne régulièrement à l’Elysée s’occuper des nombreux souliers de luxe du conseiller élyséen, le nouveau patron du parti socialiste a semblé  catégorique: « Franchement, ça c’est quelque chose qui n’est pas acceptable », a-t-il lancé. Apparemment peu porté sur la modestie, le conseiller s’absentait très souvent pour aller aux bains du Marais se détendre dans le sauna ou le hammam. Il ne se privait également pas de faire monter des grands crus de la cave de l’Elysée pour des repas de travail.

    Une chose est certaine, ces informations viennent de rivaux du conseiller qui veulent pour diverses raisons sa peau. Ce proche de Valls était auprès du président le lien privilégié entre les deux hommes et le patron de l’organisation de l’exécutif autour du président et du premier ministre. Son départ ou son discrédit ne va certes pas favoriser la cohérence exécutive….. Un croche-patte évident au tandem Hollande-Valls  fragilisé….. Déjà.

    Raoul Fougax, 18/04/2014

    (*) House of Cards, ou Le Château des cartes au Québec est une série télévisée américaine, diffusée sur Canal+

    Source :Metamag.fr

    http://www.polemia.com/aquilino-morelle-le-chainon-qui-va-manquer/

  • Laurence Rossignol sort Frigide Barjot du placard

    Lundi soir, Laurence Rossignol, nouvelle secrétaire d’Etat à la Famille, était l’invitée de Ruth Elkrief sur BFM TV. La politicienne socialiste (ex-LCR) restée dans les mémoires pour avoir déclaré que « les enfants n’appartiennent pas à leurs parents » a annoncé son intention de recevoir dans les dix ou quinze jours les représentants de l’UNAF, de la Manif pour tous (LMPT) et de l’Avenir pour tous.

    L’Avenir pour tous ? Cet intitulé pompeux correspond au groupuscule inconnu du grand public dans lequel milite aujourd’hui Frigide Barjot et ses inséparables compagnons Laurence Tcheng et Xavier Bongibault.

    Le PS souhaite-t-il réactiver la fameuse Frigide Barjot jetée par la LMPT ? Laurence Rossignol va de la sorte reconnaître à nouveau Barjot comme une interlocutrice potentielle durant les prochains débats sur la politique (anti)familiale. Faut-il y voir une tactique pour affaiblir Ludovine de La Rochère dont l’absence de charisme la rend fragile à la tête de la LMPT. D’autant que la Manif pour Tous connaît quelques discordes en ce moment, tant concernant ses connivences avec l’UMP qu’à propos de l’intervention de Ludovine de La Rochère au congrès de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) ce week-end.

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  • Les techniques secrètes pour contrôler les forums et l’opinion publique

    Le 12 juillet dernier, le site Cryptome, sorte d’ancêtre à Wikileaks, qui publie des documents que les gouvernements et les sociétés n’aimeraient pas voir sur le net, a mis en ligne le témoignage et les explications techniques d’un ex-agent de Cointelpro. Cointelpro est une organisation US liée au FBI dont la mission était de faire de la désinformation et de foutre le bordel parmi les groupes d’activistes. Officiellement, Cointelpro a disparu en 71, mais l’organisation a juste changé de noms. Maintenant en plus d’infiltrer de manière classique des groupes d’activistes, cette ou ces organisations gouvernementales officient sur Internet pour enterrer les bad buzz et noyer le poisson sur les forums d’activistes.

    Le 18 juillet, ce témoignage sur Cryptome a été mis en avant sur Slashdot par un contributeur de longue date. Et chose étrange, le post a été censuré. C’est ce qui a attiré mon attention sur le sujet.

    Ce document met au jour toutes les techniques employées par les gouvernements, les désinformateurs, les politiques, etc. sur le net mais aussi dans la vraie vie pour décrédibiliser leurs adversaires et enterrer les sujets sensibles. C’est très orienté US mais ce serait une erreur de croire que ce genre de pratiques n’a pas lieu en France. C’est riche d’enseignement et au fur et à mesure que je lisais le document, je me rendais compte que j’avais déjà été le témoin de ces manipulations. À la télé dans les débats politiques, dans les interviews dans les journaux, mais chose plus troublante dans les commentaires sur mon site ou d’autres ou sur Twitter. Sans tomber dans la parano, je me demande maintenant si certaines personnes qui viennent poster et semer le doute dans certains de mes articles un peu « sensibles » sont juste des trolls qui s’emmerdent ou des agents désinformateurs.

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    http://www.altermedia.info/france-belgique/

  • Police impériale, guerre sociale

    La violence policière est une production rationnelle, structurée par des rapports de force économiques, politiques et sociaux, dont l’Etat assure la régulation technique. Elle est au centre d’une mécanique de gouvernement des indésirables et des misérables, des damnés et des insoumis. 

         L’Etat français déploie ses troupes et expérimente la guerre policière aux côtés d’autres armées impériales en ex-Yougoslavie, en Afghanistan ou en Libye. L’extension et la restructuration sécuritaire des grandes villes françaises constituent la dimension intérieure de ce phénomène à l’œuvre dans l’ensemble des grandes puissances impérialistes à travers le réseau des villes mondiales. « Avec leurs marchés boursiers, leurs technopoles, leurs salons de l’armement et leurs laboratoires d’Etat dédiés à la recherche sur les nouvelles armes, ces villes sont les cerveaux du processus actuel de mondialisation dans lequel la militarisation joue un rôle majeur » indique Stephen Graham. La géographie critique de l’impérialisme montre que le processus qui se développe sur le sol français procède effectivement d’un phénomène global. Les travaux de Lorenzo Veracini mettent en évidence l’emploi récurrent de techniques et d’imaginaires coloniaux dans les modes de gestion et de développement des villes mondiales d’Europe et d’Amérique du Nord. Ils mettent en question la « distinction classique entre le visage extérieur et le visage intérieur de la condition coloniale » dans les grandes puissances impérialistes. Stephen Graham fournit plusieurs observations décisives pour intégrer le cas français dans la situation globale. « Alors que les espaces et les réseaux de la vie urbaine sont colonisés par les technologies de contrôle militaire et que les notions de guerre et de maintien de l’ordre, de territoire intérieur et extérieur, de guerre et de paix, sont de moins en moins distinctes, on constate la montée en puissance d’un complexe industriel englobant la sécurité, la surveillance, la technologie militaire, le système carcéral, le système punitif et le divertissement électronique ». Graham précise : 

    Le fait que ces complexes industrialo-sécuritaires fleurissent parallèlement à la diffusion des idées d’organisation sociale, économique et politique chère aux fondamentalistes du marché n’a rien d’accidentel. Les inégalités extrêmes, la militarisation urbaine et l’obsession sécuritaire alimentées par le néolibéralisme se nourrissent mutuellement. 

    La conjugaison d’une industrie de la violence militaro-policière et de la restructuration urbaine semble elle aussi relever d’un processus global où les puissances impérialistes s’allient ou rivalisent entre elles. Kanishka Goonewardena et Stefan Kipfer parlent « d’urbicide » pour désigner la démolition systématique au bulldozer de maisons et de villes palestiniennes par l’Etat israélien, l’anéantissement de Falloujah et d’autres villes résistantes en Irak par la coalition occidentale, ou la démolition de campements, bidonvilles et quartiers populaires, partout dans le monde. 

         Mais les classes populaires ne se laissent pas balayer ou exploiter sans combattre. Nous avons vu comment, partout où elle frappe, la violence policière se montre incapable de soumettre les damnés complètement et durablement. Elle n’est pas la manifestation d’un Etat tout puissant mais celle d’un pouvoir illégitime que les insoumissions mettent dans l’impossibilité récurrente de gouverner sans contraindre. Ce pouvoir illégitime doit s’étendre et se renforcer pour ne pas s’effondrer et pour surmonter ces crises politiques et économiques. L’économiste Michal Kalecki a analysé dans les 1970 le phénomène de keynésianisme militaire qui consistait à restructurer le capitalisme sur la base des dépenses militaires, du développement de l’industrie et des marchés de la guerre et des armes. Nous pouvons considérer les aspects intérieurs de la restructuration contemporaine comme une forme de keynésianisme sécuritaire, un programme de résolution des crises du capitalisme, investissant dans l’industrie du contrôle, de la surveillance et de la répression. 

         L’impérialisme sécuritaire est conduit à poursuivre une expansion dangereuse pour lui-même. Son discours pacificateur est à la fois une propagande, une publicité et mise en scène ; ce système multiplie en réalité les champs de bataille et ses nouvelles prisons deviennent elles-mêmes des fronts de la guerre sociale. 

         Le géographe David Harvey observe ce phénomène sur la scène internationale : 

    La poursuite des politiques néolibérales au niveau économique [...] implique une poursuite si ce n’est une escalade de l’accumulation par des moyens différents, c’est-à-dire de l’accumulation par dépossession. Le développement permanent de la résistance globale, auquel le pouvoir étatique répond par la répression des mouvements populaires, est certainement son corollaire externe. Cela implique la prolongation du conflit de basse intensité qui domine l’économie mondiale depuis une vingtaine d’années, voire plus, à moins qu’une issue au problème de la suraccumulation globale puisse être trouvée. 

    Mathieu Rigouste, La domination policière

     http://www.oragesdacier.info/2014/04/police-imperiale-guerre-sociale.html