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magouille et compagnie - Page 1613

  • Islamophobie, occidentophobie

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    Chantal Delsol, membre de l’Institut, professeur des universités

    La réalité, ce n’est pas l’islamophobie, mais l’occidentophobie

    TRIBUNE – Pour la philosophe, il est vain de chercher des causes économiques ou psychiatriques au terrorisme. La matrice idéologique des djihadistes est la haine de la civilisation occidentale. Le problème est que nous non plus ne nous aimons pas.

    Le terrorisme qui nous frappe s’impose à nous comme un objet non identifié. Nous sommes capables de mettre en place l’état d’urgence, de détenir des services secrets performants qui sans aucun doute nous évitent bien d’autres attentats. Mais nous sommes incapables de mettre le doigt sur les causes. Au début, à partir du 11 Septembre, on a commencé par prétendre que des raisons économiques poussaient ces jeunes garçons au meurtre de masse et au suicide. L’empreinte marxiste est déterminante dans les sociétés occidentales du tournant du siècle : on pense encore que le crime ne provient que du chômage et du mal-être social. Puis on s’est rendu compte qu’il n’en était rien, puisque les coupables étaient parfaitement intégrés et instruits. Aujourd’hui une nouvelle explication, non moins risible, court sur les antennes : les terroristes seraient des malades mentaux. On installe des «cellules de déradicalisation» aussi ridicules qu’inutiles, comme si on pouvait lutter contre des croyances avec les armes de la raison bureaucratique. La seconde explication a aussi peu de sens que la première. Car la véritable raison est étalée sous nos yeux, pendant que nous refusons de la voir, comme la lettre volée.

    Le déni de réalité est tel qu’on voit ces jours-ci des Espagnols défiler contre le terrorisme aux cris de «non à l’islamophobie», comme si la raison de tout cela n’était pas, évidemment, l’occidentophobie. Qu’on le croie ou non, l’aveuglement des ex-communistes vis-à-vis des crimes de Lénine/Staline a été encore dépassé par l’aveuglement de nos contemporains devant les meurtres de masse auxquels nous sommes pratiquement habitués…
    On ne parle pas de l’occidentophobie. Et probablement, il est suspect d’en parler, parce que c’est une manière de mettre en cause une branche de l’islam. Pourtant, les attentats qui secouent nos villes à intervalles de plus en plus rapprochés, sont bien le fruit de l’occidentophobie. Il s’agit d’une récusation profonde de notre culture telle qu’elle se déploie dans nos sociétés, Europe et Amérique confondues. L’Américain John Updike a bien décrit cela dans son roman Terroriste: son héros, le jeune Ahmad Mulloy, ne supporte pas le spectacle de la vie quotidienne américaine : la consommation permanente et la passion des choses superflues ; les filles offertes dans un abus de nudité et de laxisme, où plus rien n’est interdit ; la vulgarité, la bagatellisation de tout, le refus de toute spiritualité.

    Au fond, ce qui est mis en cause ici, c’est l’athéisme, la sécularisation générale, l’égalité des sexes, le matérialisme, la priorité du plaisir. Les terroristes sont d’abord des gens qui ne supportent pas les droits égaux pour les femmes, la laïcité, la fin du machisme patriarcal.
    Un certain pourcentage de musulmans hébergés par l’Occident hait l’Occident. C’est un fait. Ils ont été accueillis ici mais se révoltent contre leur culture d’adoption. Ce sont des choses qui arrivent, et ce n’est pas la première fois dans l’histoire. Il ne s’agit pas d’un simple dégoût, sinon nos terroristes pourraient aller vivre dans des pays où le gouvernement est musulman et les femmes voilées. Il s’agit d’une haine, d’une volonté de faire disparaître une culture : une idéologie – cet islam veut le monde. Beaucoup d’Occidentaux croient naïvement que les idéologies, après l’enfer puis après le communisme, ont été supprimées. En réalité nous nous trouvons devant une nouvelle «guerre contre l’Ouest», héritière de celle dont parlait le Hongrois Aurel Kolnai en parlant du nazisme.
    Les Occidentaux ont énormément de mal à admettre que des gens commandités par l’islam (même si évidemment aucun islam n’est tout l’islam) ont désigné l’Occident comme ennemi au point d’y commettre des massacres de masse. Car les musulmans, comme anciennes minorités opprimées, ont toujours raison : tel est notre mode de pensée. Incriminer des causes économiques ou psychiatriques des attentats, est chaque fois un moyen d’en rejeter la faute indirectement sur nous.

    Cet aveuglement a des raisons intéressantes, et des conséquences non négligeables. Nous sommes parfaitement capables d’expliquer pourquoi nous, Occidentaux, devons être occidentophobes : toute la culture de la déconstruction nous le répète à satiété depuis un demi-siècle. Nous sommes capables d’expliquer comment la culture occidentale, responsable des guerres de religions et des guerres mondiales, est haïssable. Mais nous sommes bien incapables de comprendre et d’expliquer pourquoi un jeune musulman d’aujourd’hui, abrité et éduqué par l’Occident, va haïr la laïcité et l’émancipation des femmes : nous n’avons pas encore accepté cette réalité, tant elle nous insupporte, parce qu’elle déprécie une minorité que nous avons opprimée, c’est-à-dire un groupe de héros.
    Nous avons depuis longtemps perdu l’habitude de défendre notre culture, de plaider pour elle. Faire l’apologie de la culture occidentale, nous pensons que c’est vichyssois, voilà tout. Aussi demeurons-nous pétrifiés et impuissants, incapables de comprendre avant même de répondre. Il faudrait justifier nos propres racines, que nous passons notre temps à ridiculiser depuis cinquante ans. Nous ne savons même plus où elles sont. La tâche est pour nous effrayante. Elle nous demande un retournement complet.

    On ferait bien de cesser de pleurnicher sur la soi-disant islamophobie, qui n’existe que dans la mauvaise conscience, en ce cas mauvaise conseillère. La vraie réalité, qui se compte en nombre de morts, et cela est bien réel, c’est l’occidentophobie (qu’il vaudrait mieux appeler misoccidentie, si le mot n’était dissonant) : la haine de l’Occident. Il est probable qu’à force de vouloir nous déconstruire nous-mêmes, nous avons donné des armes à ceux qui déjà ne nous aimaient pas beaucoup – quand on bat sa coulpe en permanence, on finit par apparaître comme un raté. Mais enfin le mal est fait. Il nous faut tenter de comprendre, quand nous serons parvenus à prononcer ce mot, pourquoi pullulent les occidentophobes, habités par la nostalgie d’une société religieuse, patriarcale et machiste. Il ne nous suffira pas de les traquer physiquement, car c’est une bataille de croyances – on n’embastille pas des croyances. Où sont nos croyances ? Nous pourrions, avec profit, les rattraper dans le ruisseau où nous les avions imprudemment abandonnées.

    Chantal DelsolLe Figaro 7/09/2017

    Source : Magistro.fr
    http://www.magistro.fr/index.php/template/lorem-ipsum/a-tout-un-chacun/item/3253-islamophobie-occidentophobie

    Membre de l’Institut, fondatrice de l’Institut Hannah Arendt, Chantal Delsol est philosophe et historienne des idées. Elle a dernièrement publié «Un personnage d’aventure. Petite philosophie de l’enfance» (Éditions du Cerf).

    https://www.polemia.com/islamophobie-occidentophobie/

  • 30 ANS DE FANTASME SUR L’EXTRÊME DROITE, C’EST L’ANARCHO-TERRORISME DE GAUCHE QUI REVIENT

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    C’est un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Il remonte aux années soixante-dix. C’est celui des groupes terroristes d’extrême gauche : les Brigades rouges en Italie, Fraction armée rouge et Bande à Baader en Allemagne, Action directe en France. Le temps des groupes « anarcho-communistes », comme disent les historiens. Et un temps dont les services de renseignement et le ministère de l’Intérieur qui les coiffe se demandent s’il n’est pas en train de revenir au galop… parce qu’à force de jouer au pyromane, le feu finit toujours par prendre.

    Des faits concomitants dessinent, ces jours-ci, un drôle de climat. Jeudi, jour de manif, les CRS qui devaient assurer la sécurité du défilé se sont fait porter pâles. Las, écœurés, déboussolés par un pouvoir qui fait d’eux de la chair à griller. Dans le même temps se déroule, au tribunal correctionnel de Paris, le procès des « antifas » qui ont voulu tuer du flic en marge de la manif contre la loi Travail, en mai 2016. Une scène qui a fait le tour du monde : voiture incendiée, policiers roués de coups quand ils tentent d’échapper au brasier. « On voulait me mettre au sol pour m’achever », dit celui qui, menacé de mort, n’a pourtant pas fait usage de son arme.

    Pour compléter ce tableau, deux incendies criminels ont ravagé, à Limoges, puis à Grenoble, des casernes de gendarmerie. Ont été détruits des fourgons d’intervention, des camions logistiques, du matériel d’investigation et de nombreuses pièces à conviction, nous dit-on.

    Reste le plus inquiétant : ces incendies criminels viennent d’être revendiqués par le site indymedia.org, groupuscule anonyme d’extrême gauche et « chambre d’écho des positions les plus radicales chez les anarco-libertaires (sic) », écrit Le Figaro. Assurant que leur action « s’inscrit dans une vague d’attaques de solidarité avec les personnes qui passent en procès ces jours-ci », ils préviennent : « Quel (sic) que soit l’issue du procès, on continuera à s’en prendre à la police et à la justice. Notre hostilité est un feu qui se propage. » 

    Cela inquiète-t-il les médias ? Le personnel politique ? BFM TVFrance InfoFrance 2, peut-être ? Non. Le sujet vendeur, celui qui tourne en boucle, c’est le départ de Florian Philippot du FN. Un Philippot aujourd’hui paré de toutes les vertus et dont on apprend qu’il détient, depuis 2015, le record absolu d’invitations télé et radio (déjà 117 depuis le début de cette année). Ça, c’est de l’info, coco ! 

    Comment s’en étonner ? Voilà trente ans que tous ces gens-là n’ont d’yeux que pour « l’extrême droite », le retour de la bête immonde et autres foutaises. Pendant ce temps, « les factions de l’ultra-gauche » prospèrent, comme elles ont toujours prospéré sous les gouvernements de gauche et de droite molle à la Chirac qui les couvaient avec une bienveillance plus que coupable. On rappellera que les membres d’Action directe – qui revendiquaient plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire entre 1979 et 1987 – furent amnistiés par François Mitterrand qui demanda aux services de « réorienter leur action vers les groupes d’extrême droite », et refusa toute extradition vers l’Italie des terroristes réfugiés sur notre sol.

    La complaisance des socialistes envers ces groupuscules, et a fortiori celle d’un Mélenchon aujourd’hui, ne s’est jamais démentie. L’extrême gauche factieuse aura ainsi vécu des années idylliques sous le quinquennat de François Hollande, bouffon pétrifié de trouille qui, par lâcheté, a laissé s’installer, à Notre-Dame-des-Landes notamment, un État dans l’État. Cela, encore avec la complaisance des médias et des politiques, tout aussi lâches, qui n’ont eu de cesse de présenter ce joli monde comme de paisibles écolos, et de chanter la gloire de ce monde « libertaire, autogéré et anticapitaliste ».

    Macron va-t-il se coucher de la même manière ?

    http://www.bvoltaire.fr/30-ans-de-fantasme-lextreme-droite-cest-lanarcho-terrorisme-de-gauche-revient/

  • [NOVLANGUE] LA "LIBERTÉ" DE LA RÉPUBLIQUE : EST-CE L'ESCLAVAGE ? (part. 2)

  • 72% des Français estiment que l'Etat doit garantir aux enfants nés par PMA le droit d'avoir un père et une mère.

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    72% des Français estiment que l'Etat doit garantir aux enfants nés par PMA le droit d'avoir un père et une mère. Malgré une très légère baisse par rapport à la précédente étude réalisée en juin, une immense majorité des Français sont donc opposés au principe de la PMA sans père.

    Dans le détail :

    • 77% des électeurs d'Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle sont favorable à ce que la PMA repose sur la filiation père-mère-enfant.
    • près de 7 Français sur 10 estiment qu'ouvrir des débats sur les questions de société (mères porteuses, PMA sans père, euthanasie) aurait pour conséquence de diviser les Français.
    • Enfin, le débat sur la PMA sans père est le dernier souci des Français. Les priorités sont la lutte contre le chômage (47%), le terrorisme (38%), l'insécurité et la délinquance (29%), le rétablissement des comptes publics (29%), la politique migratoire (24%) ...
    • L'ouverture du débat sur la filiation n'est attendue que par 3% des Français. 

    Michel Janva

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  • Le pitoyable spectacle des Républicains

    Maxime Tandonnet, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, écrit dans Le Figarovox:

    "[...] les Républicains devraient avoir un rôle vital à jouer: prouver aux Français que la démocratie est toujours vivante et leur offrir une perspective d'alternance crédible. Or, ils n'échappent pas au mouvement d'effritement général et offrent en ce moment, comme les autres, un pitoyable spectacle. Les «constructifs» se sont désolidarisés, en quête de maroquins. La course à la présidence du parti se déchaîne et renvoie déjà à deux tragédies récentes: la lutte Copé/Fillon de l'été 2012 et les primaires 2017, de sinistre mémoire. Jamais deux sans trois, dit-on!

    Plutôt que de s'unir, ils se désagrègent. La guerre des ego bat son plein. Mme Pécresse, M. Estrosi créent leurs propres entités. M. Juppé nie la légitimité de M. Wauquiez à prendre les rênes du parti. M. Raffarin se reconvertit dans le spectacle. M. Copé joue en solo sur la PMA. Les coups tordus sont de retour. La fracture bat son plein entre macronistes, centristes anti-macronistes et droitiers.

    Le fond du problème est qu'aucun responsable politique n'a encore pris la mesure de l'ampleur de la crise du politique dans notre pays. Tous, sans exception, continuent à fonctionner sur les schémas anciens sans tirer les leçons des événements de ces derniers mois. Depuis 30 ans environ, les Français ne cessent d'éprouver, d'année en année une méfiance grandissante envers leur classe dirigeante. 89% estiment que les politiques ne tiennent aucun compte de ce que pensent les gens comme eux (CEVIPOF). [...]

    Plutôt que de créer chacun son misérable petit parti, les Républicains n'ont qu'un signal à donner: le destin de la France l'emporte sur leurs destins individuels. Ils doivent au contraire s'unir pour l'intérêt général, comme une sorte de cabinet de guerre britannique, d'où émergera certes un leader naturel, en temps voulu, par la force des circonstances, et non se chamailler pour satisfaire leur ego médiatique. Plutôt que de donner cette image délétère de carriérisme narcissique, il leur appartient de se rassembler par-delà leurs divergences et de travailler, autour du débat d'idées, à la préparation de l'avenir sur les grands thèmes qui conditionnent l'avenir de la France: la politique industrielle, la transformation nécessaire de l'Europe, la solidarité avec l'Afrique, la recherche d'une issue à la crise migratoire, la lutte contre le terrorisme, la réforme des institutions politiques pour restaurer une démocratie digne de ce nom. Mais encore la sécurité des biens et des personnes, la réhabilitation des savoirs fondamentaux à l'école, l'organisation territoriale, l'indivisibilité de la République face au communautarisme. Hélas, aujourd'hui, nous sommes à mille lieues de cette prise de conscience."

    Michel Janva

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  • Complaisance du régime pour la violence d'extrême-gauche

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    Laurent Bouvet, professeur de Science politique à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, déclare au Figarovox : 

    "[...] On ne dispose pas de beaucoup d'éléments sur ceux qui sont en cause dans le procès actuel hors les enquêtes des journalistes, mais de manière plus générale, les études faites sur les groupes radicaux d'extrême-gauche ces dernières années montrent que ce sont surtout des jeunes issus de la petite bourgeoisie déclassée(i.e. dont le niveau d'études est supérieur aux emplois occupés) qui les alimentent en militants. On y trouve peu ou pas de jeunes issus des catégories populaires. La question qui se pose, et qui est malheureusement peu ou mal traitée par les sciences sociales, est celle de leur motivation idéologique, de la construction de leur vision du monde, de ce qui les conduit à s'engager ainsi dans des groupes prêts à la violence. La réduction par la sociologie contemporaine de toute explication des faits sociaux (et politiques…) à la question sociale rend opaque le processus à l'oeuvre chez ces militants. Car une fois que l'on a expliqué qu'ils se rebellent contre un système qui les rejette (parce qu'il ne leur «offre» pas l'emploi espéré ou souhaité notamment), on a du mal à comprendre pourquoi certains, très peu nombreux, choisissent cette voie militante en enrobant leur engagement d'un discours révolutionnaire ou anarchisant forgé à une autre époque - dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont bien incapables de le renouveler ou même de l'actualiser. On est là devant une difficulté plus large: celle des sciences sociales, en particulier de la science politique, à saisir la réalité de ce qui est à l'œuvre dans notre société, du fait du refus ou du rejet dans cette discipline de certains outils d'analyse. C'est valable pour l'extrême-gauche comme pour l'islamisme par exemple.

    Geoffroy de Lagasnerie a publié dans Libération, un texte en défense des agresseurs. Cela signifie-t-il que l'idéologie de ces groupuscules se diffuse au-delà du petit cercle des militants? Que cela dit-il de la gauche aujourd'hui?

    Classiquement, à côté des militants actifs de cette extrême-gauche violente, on trouve un ensemble de gens qui les soutiennent ou du moins qui prétendent le faire, tranquillement installés derrière leur ordinateur. Je dis «classiquement» car ça a toujours été le cas. Le romantisme révolutionnaire, surtout lorsqu'il est assorti d'une violence dont ils sont strictement incapables, a toujours été très prisé chez certains intellectuels. Au-delà, on peut constater aussi que ces militants ont des soutiens, plus ou moins affirmés, dans la gauche politique, syndicale, associative, dans la presse aussi. C'est là le signe d'un délitement préoccupant à gauche, à la fois d'une grande paresse intellectuelle et d'un éloignement de la réalité. On peut paraphraser Lénine en disant cette inclination pour le gauchisme est la maladie infantile de la gauche. Pour ce qui est des intellectuels, celui que vous citez est emblématique. On peut même dire qu'il fait profession de gauchisme, en intervenant systématiquement dans ce sens depuis quelques années. Mais au-delà de ce cas exemplaire, il est indispensable de comprendre le mécanisme de fascination du gauchisme qui s'exerce sur une grande partie de la gauche. L'appel permanent à la «révolution», l'usage légitimé de la violence contre le «système», la dénonciation de toute pensée non conforme, la disqualification de tout adversaire politique accusé d'être d'extrême-droite, etc., tout cela est très répandu, bien au-delà des groupuscules dont il est ici question. Comme si, au sein de la gauche, existait un complexe vis-à-vis d'une avant-garde toujours plus à gauche, toujours plus proche d'une inaccessible vérité. On a à faire à une forme de platonisme.

    Un exemple frappant de cette inclination en forme de complaisance pour le gauchisme était observable in vivo au moment de Nuit Debout. Pendant des semaines, des chercheurs, des journalistes, des politiques… nous ont expliqué que ce rassemblement de quelques centaines de personnes place de la République représentait un phénomène politique exceptionnel, qu'au cœur de Paris s'inventait une «nouvelle politique», que la gauche allait se régénérer et que le paysage politique allait en être bouleversé. Il s'agissait d'ailleurs souvent des mêmes qui défendent aujourd'hui les accusés du procès de la voiture de police incendiée! Des heures d'antenne et des pages entières de journaux ont ainsi été consacrées à décortiquer le moindre aspect de ce «phénomène» politique. On a su ce qu'on mangeait à Nuit Debout, la manière dont on votait la moindre des propositions dans les «assemblées citoyennes» réunies sur la place, les vêtements que portaient les militants les plus déterminés, etc. On a tout su. Résultat, pas grand-chose de neuf ni de vraiment intéressant, de l'aveu même d'un certain nombre des acteurs de ces semaines de «mobilisation». Et pendant ce temps, rien ou presque sur la constitution très rapide des grands mouvements politiques qui joueront un rôle essentiel dans la présidentielle, tout spécialement sur celui qui fera élire le nouveau président de la République. Si un quart seulement de l'énergie politologique, sociologique et médiatique qui a été consacrée à Nuit Debout avait été consacrée à En Marche, on comprendrait sans doute mieux ce qu'est la France politique aujourd'hui. C'est ça le problème de cette complaisance très générale pour le gauchisme. [...]"

    Michel Janva

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  • Quand Libé publie une tribune « en défense » des incendiaires d’une voiture de police parJean-Paul Brighelli

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    Sociologue et philosophe, cela vous pose un homme. Evidemment, Kant ou Hegel se contentaient d’être philosophes. Mais la sociologie ayant envahi le champ de l’immanence, nous n’avons plus besoin de penser la transcendance. Encore que « penser » soit un terme excessif.

    J’me présente, je m’appelle Geoffroy

    Enter Geoffroy de Lagasnerie. La « reproduction » au sens pur du terme, que ce soit en valeur économique ou simplement bourgeoise. Il n’a pas dû avoir trop de mal à intégrer l’ENS Cachan — à 22 ans quand même, le surdoué a pris son temps.

    Il a commis un certain nombre d’ouvrages que je ne commenterai pas (sur Foucault, nous avions certainement besoin d’un commentaire de plus sur le pape de la déconstruction, et sur Bourdieu, cela permet de faire oublier qu’on est un « héritier », quasi caricatural même), et a accumulé les prises de position « de gauche ». Sûr qu’avec ce garçon-là, la révolution a de beaux jours devant elle.

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  • Dans plus de 100 pays, les chrétiens sont persécutés

    Lu dans Christianophobie Hebdo :

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    Michel Janva

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  • Quand Nokia ne tient pas ses promesses faites devant M. Macron...

    « Les promesses n'engagent que ceux qui y croient », expliquaient ironiquement et cyniquement jadis MM. Chirac et Pasqua, en bons politiciens qu'ils étaient. Mais ce qui semble vrai en démocratie d'opinion contemporaine l'est encore plus, et avec des conséquences parfois dramatiques, dans le domaine économique, en particulier dans cette « économie sauvage » que la mondialisation permet au nom du Marché et de ce libre échange qui se veut et se proclame « sans entraves », en particulier sociales ou environnementales. Ainsi Nokia, entreprise finlandaise, annonce-t-elle la suppression de 597 emplois (surtout sur les sites de Lannion et de Saclay) d'ici 2019 alors que, au moment de son rachat d'Alcatel-Lucent en 2016, elle promettait la création de 500 emplois au moins en France, et s'y engageait même devant le ministre de l'économie de l'époque, un certain Emmanuel Macron... Mais est-ce vraiment une surprise ?

    L'histoire nous apprend que, dans le cadre de la mondialisation, la recherche de la plus grande profitabilité financière, en particulier sous la pression exigeante des actionnaires, nouveaux maîtres et tyrans de l'économie mondiale, prime sur toutes les autres considérations, à quelques exceptions près. Comme l'écrit Elsa Bembaron dans Le Figaro en son édition du 15 septembre dernier, en pages économie : « L'histoire se répète malheureusement. Une fois passée sous pavillon étranger, une entreprise française, fût-elle un fleuron de son domaine, a une fâcheuse tendance à voir les emplois nationaux s'évaporer. Nokia n'échappe pas à la règle. » Règle de la mondialisation sans frontières, de la « fortune anonyme et vagabonde » qui s'impose au détriment des hommes et des nations...

    Ainsi Nokia ne fait que s'inscrire dans une longue (et triste) tradition de la parole violée par ces féodaux de notre temps, sûrs d'eux-mêmes et peu soucieux de la misère d'autrui : le libéralisme, au-delà de l'individualisme que Mme Thatcher avait poussé jusqu'à sa logique ultime en déclarant que la société n'existait pas, est aussi un égoïsme, parfois inconscient mais souvent bien réel ! René de La Tour du Pin, ce maître du royalisme social, n'hésitait pas, à la fin XIXe-début XXe, à demander que les pouvoirs publics, nationaux comme locaux et professionnels dans une logique de subsidiarité bien comprise, interviennent, voire légifèrent, remettant en cause une « Liberté du travail » qui n'était rien d'autre que la liberté des possédants (financiers ou industriels) d'exploiter les travailleurs privés de tous les droits par le décret d'Allarde et la loi Le Chapelier de 1791 aggravés par le pouvoir primo-napoléonien. 

    D'ailleurs, Nokia, en se réorganisant, semble avoir oublié toutes les promesses d'hier, quand il fallait séduire l’État français et éviter que celui-ci n'empêche l'appropriation d'Alcatel-Lucent par la multinationale finlandaise, et celle-ci joue à fond la mondialisation pour contourner les problèmes et s'exonérer de ses responsabilités en France. Comme le signale la journaliste du Figaro, « les CV pour un emploi en France sont désormais étudiés... en Hongrie. Les syndicats reprochent d'ailleurs au groupe de poursuivre la délocalisation de nombreux métiers vers des pays d'Europe de l'Est et vers la Grèce et le Portugal. » Cette délocalisation n'est pas anodine et montre bien la duplicité de la multinationale qui pille le savoir-faire français pour servir ses propres intérêts sans en faire profiter ceux qui en sont à l'origine. La Croix, sous la plume d'Alain Guillemoles, rappelle aussi que, déjà, « les centres de décision de l'ancien Alcatel ont quitté la France. Et le titre s'éloigne des actionnaires français alors qu'au même moment l'action Nokia quitte l'indice CAC 40 remplacée par STMicroelectronics. »

    A plus ou moins long terme, c'est la pérennité même du site de Lannion qui est menacée et, plus avant, la présence de Nokia dans les anciennes places d'Alcatel : si les emplois sont menacés, concrètement, c'est aussi et encore tout un pan de l'industrie française ou d'origine française (à défaut d'être désormais propriété française) qui disparaît du territoire national au profit, non de pays en tant que tels, mais de féodalités économiques transnationales. Là encore, c'est l’Économique qui semble s'émanciper, dangereusement, de toute responsabilité sociale et se moquer du Politique, de l’État dont le rôle premier est d'assurer la sécurité des Français, que cela soit sur le plan géopolitique ou sur le plan social.

    La réaction de l’État français sera, dans les jours qui viennent, déterminante et l'on mesurera là sa volonté effective d'agir, au présent et pour l'avenir, pour la prospérité française. Mais il doit aussi penser une stratégie économique et industrielle qui puisse permettre, le plus tôt possible, de pallier aux reniements des entreprises, qu'elles soient nationales ou internationales, et de les contraindre, autant que faire se peut, à tenir les promesses faites sous le contrôle de l’État, sous peine, en cas d'échec à se faire respecter, de n'être plus que « l'impuissance au sommet », le pire des destins pour un État. La République a souvent eu, dans son histoire, une pratique fort peu sociale, sauf lorsque le rapport de forces lui imposait des « aménagements » dans le libéralisme ou, à l'inverse, dans son étatisme étouffant. « D'en haut », le président De Gaulle a bien essayé de briser cette malédiction républicaine mais il s'est heurté aux égoïsmes et aux aveuglements sociaux, de part et d'autre de l'échiquier politique, et il n'a pu complètement mener à terme ce qu'il avait débuté, inspiré par la lecture féconde de La Tour du Pin mais incompris (ou trop bien compris...) des syndicats de l'ère de la consommation « sans entraves ». Il est vrai que la République, par essence, empêche aussi toute politique durable de long terme, coincée qu'elle est entre deux fournées électorales et prisonnière de ceux qui les financent. Anatole France reprochait à Marianne de n'avoir pas de politique étrangère – ce qui fut particulièrement vrai sous la Troisième, malgré Théophile Delcassé - , mais qu'aurait-il dit de la politique sociale s'il s'y était intéressé, comme Emile Zola ?

    S'il y a quelques bonnes raisons en France d'être favorable à la Monarchie, c'est justement qu'elle offre à l’État quelques possibilités de ne pas être un bateau ivre ballotté entre des camps antagonistes et des élections contraires(« l'alternance », dit-on...), et quelques moyens de pouvoir renforcer la parole du Politique face aux stratégies de l’Économique et des féodalités financières, fussent-elles mondialisées. Quand Firmin Bacconnier proclamait que la Monarchie serait sociale ou qu'elle ne serait pas, il rappelait aux royalistes comme aux princes, à ceux qui croient au Roi comme à ceux qui n'y croient pas, qu'il est du devoir du monarque de faire régner la justice en France, et surtout quand elle est en cause dans le domaine économique et social. « Pas de justice, pas de paix», clament certains manifestants : nous leur répondrons, à la suite de l'histoire sociale de notre pays (qui ne ressemble à aucun autre, d'une certaine manière) et au regard des situations et enjeux contemporains : « pas de Roi, pas de justice sociale ». C'est bien la Monarchie royale « à la française », éminemment politique et « essenciellement » sociale, qui, sans faire de miracles ni prétendre tout résoudre, permet sans doute le mieux de préserver ce qui doit l'être dans les vents parfois furieux de la mondialisation...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1451:quand-nokia-ne-tient-pas-ses-promesses-faites-devant-m-macron&catid=51:2017&Itemid=62

  • L’élection présidentielle de 2017 a-t-elle constitué une révolution rose imposée à la France ?

    Dans cet ouvrage très documenté, l’auteur détaille les différents aspects de la « révolution de Maïdan » intervenue en Ukraine durant l’hiver 2013/2014 à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne et qui a conduit au départ du président Viktor Ianoukovytch et à la mise en place d’une nouvelle équipe, cette fois définitivement pro-occidentale. 
    Une révolution organisée 
    L’auteur démonte les différentes techniques de déstabilisation mises en œuvre dans le cadre de cette « révolution » ukrainienne : en particulier l’action de groupes armés formés à l’étranger et pratiquant une stratégie de la tension vis-à-vis du pouvoir en place, l’organisation de manifestations de rues très minoritaires mais très médiatisées, l’usage d’Internet comme caisse de résonnance internationale ou l’instrumentation de groupuscules extrémistes et islamistes comme troupes de choc. 
    Cette révolution n’aurait donc rien de populaire comme le suggèrent les médias de propagande : au contraire, elle aurait été imposée au peuple par le truchement de minorités agissantes dont l’action n’aurait rien de spontané. 
    Théorie du complot ? 
    Pourtant cet « EuroMaïdan » présente indéniablement de nombreux traits communs avec les différentes « révolutions de couleur » et les « printemps arabes » qui sont apparus ici et là. Des révolutions qui ont curieusement eu pour effet de déstabiliser les gouvernements considérés comme hostiles aux projets des Occidentaux et des Etats-Unis, notamment celui de poursuivre l’encerclement stratégique de la Russie et de semer le chaos islamiste au Proche-Orient. 
    En outre l’auteur fonde sa démonstration sur une profusion de références américaines et otaniennes et notamment la théorisation de la guerre hybride comme moyen de réduire à merci un adversaire. 
    Alors quel rapport avec les élections présidentielles françaises de 2017 ? Puisqu’à l’évidence ce ne sont pas des manifestations de rue qui ont porté Emmanuel Macron à la présidence ! 
    D’étranges zones d’ombre 
    On peut se poser la question parce que la dynamique créée autour de la candidature d’Emmanuel Macron comporte d’étranges zones d’ombre, notamment : 
    -l’apparition ex-nihilo d’un leader et d’un mouvement politique surgi de nulle part, créé par Internet et aux financements exceptionnels ; 
    -l’utilisation de techniques cognitives sophistiquées au service de la promotion du candidat et de la formalisation de son discours et de ses slogans ; 
    -des meetings organisés d’une façon extrêmement professionnelle comme des spectacles ; 
    -un soutien médiatique total et sans précédent dans notre pays par son ampleur ; 
    -l’action de l’extrême gauche – le service action de l’oligarchie – contre les seuls candidats de la droite ; 
    -enfin, compte tenu de la faible mobilisation populaire en sa faveur, l’élection d’Emmanuel Macron n’aurait certainement pu intervenir si la candidature de François Fillon n’avait pas fait l’objet d’une opération de déstabilisation médiatico-judiciaire soigneusement orchestrée, qui l’a écarté du second tour. 
    On ne doit pas oublier, en outre, que l’élection présidentielle française intervenait dans un contexte politique marqué par le vote britannique en faveur du Brexit et l’élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis. Un contexte considéré par conséquent comme extrêmement dangereux pour l’oligarchie qui ne voulait en aucun cas que la France lui échappe au surplus. 
    La démocratie, un risque pour le Forum de Davos ! 
    Cette inquiétude figurait explicitement au cœur des débats du Forum de Davos de janvier 2017, autour du rapport Global Risk 2017. 
    Ce rapport pointait en effet comme risque le Brexit, l’élection de Donald Trump et l’échec du référendum de Matteo Renzi en Italie, en affirmant au surplus que les campagnes électorales de ces trois pays auraient « mis en évidence le phénomène de désinformation rapide » des opinions publiques, résultant « d’une fragilisation de la confiance des populations ». 
    Les participants au Forum soulignaient alors « le besoin de mieux protéger nos systèmes de contrôle qualité de l’information » et le rapport Global Risks 2017 concluait en affirmant que « les principaux facteurs de risque peuvent être endigués en créant des sociétés plus inclusives basées sur la coopération internationale et une vision à long terme ». 
    Derrière ce pathos, on devait donc comprendre que la démocratie constituait un risque pour la superclasse mondiale qui se réunit à Davos, un risque qu’il fallait endiguer grâce à un meilleur contrôle – c’est-à-dire une meilleure censure – de l’information ! 
    Jacques Attali, dans une tribune de l’hebdomadaire L’Express, proposera même une réforme constitutionnelle afin de déterminer quels « sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher » et qui « seraient sanctuarisés en les inscrivant dans la Constitution ». Sa tribune s’intitulait d’ailleurs « Sanctuariser le progrès » : ce qui signifie, en novlangue, sanctuariser l’idéologie libérale libertaire et immigrationniste et surtout museler le peuple quand il vote mal. 
    Délégitimer toute opposition 
    Le Forum de Davos reprenait donc à son compte les accusations formulées par Hillary Clinton justifiant sa défaite par des opérations de désinformation (fake news) conduites par… la Russie. 
    Il s’agit, bien sûr, d’un classique processus d’inversion accusatoire puisque ce sont bien les médias mainstream – propriété des puissances d’argent et donc de l’oligarchie qui se réunit à Davos – qui en Occident trompent en permanence la population en imposant le politiquement correct. 
    L’idée selon laquelle la population aurait été déstabilisée par les fake news revient surtout à dénier toute légitimité aux scrutins lorsque les candidats de l’oligarchie se font battre. Le concept de fake news sert à supprimer tout ce qui va à l’encontre de l’idéologie dominante ou des candidats sponsorisés par le Système, en accusant ceux qui diffusent une information alternative d’être tout simplement des agents de Vladimir Poutine – ou des fêlés d’extrême droite voire maintenant, tout simplement, des néo-nazis, terme revenant à la mode médiatique. 
    Cette attitude d’esprit, assimilable à une véritable propagande de guerre, conduit donc à criminaliser toute dissidence et toute opposition en Europe, comme dans n’importe quel régime totalitaire. 
    Le coup d’État post-démocratique permanent 
    Les oligarques du Forum de Davos ont donc théorisé, avec la lutte « contre le populisme » et les « fake news », le coup d’État post-démocratique permanent contre la liberté et la souveraineté des Européens. 
    Ce coup d’État repose sur la conjonction du pouvoir médiatique et du pouvoir judiciaire car les deux marchent de concert. Le pouvoir médiatique sert à enfermer la population dans une réalité virtuelle, la réalité à laquelle l’oligarchie veut que l’on croie. Il sert aussi à diaboliser tous les dissidents politiques. 
    En 2015, le Forum de Davos avait d’ailleurs abordé la question de « l’utilisation des neurosciences comportementales pour améliorer les politiques publiques » et aussi pour « mieux diagnostiquer la pathologie mentale ». Sans doute une démarche… désintéressée, lorsque l’on se rappelle que l’oligarchie affirme par exemple que les dissidents politiques souffriraient de « phobies » maladives ou que les terroristes islamistes seraient des « fous » ou des « déséquilibrés » ! Il s’agit, en clair, de mobiliser les neurosciences afin de mener une guerre cognitive contre les peuples, conformément à l’esprit de la guerre hybride. 
    Le pouvoir judiciaire sert de son côté à interdire de décrire le monde tel qu’il est, donc de sortir de la bulle médiatique dans laquelle on veut nous enfermer. Il sert aussi à criminaliser la critique de l’idéologie libérale libertaire et cosmopolite. Il sert enfin à mettre en tutelle les législateurs pour qu’ils ne dévient pas de cette doxa. 
    Une Révolution rose en France ?
    Or, justement, l’élection d’Emmanuel Macron résulte de la mobilisation de ces deux leviers : 
    • le levier médiatique pour forger son image de présidentiable après avoir forgé celle de « gendre idéal » lorsqu’il était ministre ; et pour censurer toute information pouvant nuire à sa candidature ; 
    • le levier judiciaire pour briser la dynamique de ses concurrents de droite et d’abord celle de François Fillon. Même si ce dernier a effectivement commis différentes erreurs stratégiques dans ce contexte. 
    Ces deux leviers ont permis de confisquer l’élection présidentielle à son profit, alors même qu’en nombre d’électeurs inscrits il n’avait pas la majorité. 
    L’élection d’Emmanuel Macron a été saluée comme une victoire par la superclasse mondiale : car elle a endigué en 2017 le risque populiste en France. C’était la raison d’être de l’opération même si, par contrecoup, Emmanuel Macron n’est pas un président populaire, comme le montrent déjà les sondages. 
    La victoire d’Emmanuel Macron a aussi permis de sauver une partie des politiciens rose bobo qui se trouvaient dévalués : à gauche, suite à la calamiteuse présidence de François Hollande, comme à droite pour leur impuissance. 
    Emmanuel Macron était l’homme du Système, poussé par le Système pour que justement on ne puisse pas changer le Système. 
    La radicalisation en marche 
    Le programme de la République en Marche ! correspond en effet, non pas au renouveau toujours promis aux électeurs à chaque scrutin, mais au contraire à la radicalisation du programme libéral libertaire et immigrationniste des prédécesseurs d’Emmanuel Macron, radicalisation dont on commence déjà à voir les prémisses : 
    - Radicalisation dans la mise au pas des médias et dans la censure des journalistes faisant preuve d’esprit critique ; 
    - Radicalisation libre-échangiste pour démonter en urgence le droit social, conformément aux vœux du grand patronat ; 
    - Radicalisation pour « accueillir » encore plus d’immigrants et avancer dans la voie sans issue de la société multiculturelle ; 
    – Radicalisation dans l’écologie punitive aux dépens des seuls Européens ; 
    - Radicalisation pour imposer le politiquement correct au prétexte de moralisation de la vie politique qui donnera aux juges et aux ligues de vertu communautaristes le pouvoir de décider qui aura le droit d’être parlementaire ou ministre, conformément à ce qu’avait demandé la Licra. Radicalisation dans la répression des propos dissidents, assimilés à des discriminations ou des provocations et même tenus désormais dans des lieux non publics. 
    - Radicalisation liberticide, enfin, résultant de l’introduction des dispositions exorbitantes de l’Etat d’urgence dans le droit commun. 
    C’est bien pourquoi la candidature d’Emmanuel Macron a été lancée, soutenue et célébrée par les puissances d’argent et par « l’Etat profond » qui constituent l’ossature de la superclasse mondiale. C’est bien pourquoi ils ont organisé cette révolution rose de 2017. Parce que le projet d’Emmanuel Macron continuera de déconstruire la société française conformément à leurs seuls vœux et intérêts.