Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

magouille et compagnie - Page 1888

  • la serbie sous pression permanente de la communaute internationale

    Les Etats-Unis accroissent leur mainmise sur la Serbie, avec l’aval du Premier ministre Vucic.

    Le système occidental resserre son étau sur Belgrade depuis quelques mois. Alors que plus de 72 % de la population se prononcent contre une éventuelle adhésion à l’OTAN [Politika, quotidien belgradois de référence, dans une enquête de l’agence « Marketing Plus » publiée le 04/05/2015], les États-Unis viennent de faire avaler au gouvernement de Belgrade une bien amère pilule. Le 16 janvier 2015, la Serbie a signé avec l’OTAN un Plan d’Action Individuel pour le Partenariat (IPAP), soit la dernière étape avant l’adhésion définitive à l’Alliance. Mais l’IPAP contient des clauses qui sonnent comme des rappels bien amers pour qui connaît l’histoire récente de la Serbie. Il stipule l’utilisation « pleine et entière du territoire de la Serbie » pour des manœuvres et prévoit l’installation de bases militaires sur son sol. Rappelons que ces conditions ont été considérées en février 1999 inacceptables par Slobodan Milosevic et ont entraîné la guerre de l’OTAN contre la Serbie. Les bombardements intensifs entre février et juin 1999 se sont soldés par plus de 2 700 morts, en majorité civils — et cela, en contradiction avec les règles de l’OTAN, alliance militaire défensive qui intervenait alors hors de sa zone militaire.

    On comprend mieux aujourd’hui pourquoi, dès le 8 juin 1999, les troupes de l’OTAN intervinrent au Kosovo-Métochie, province méridionale de la Serbie. Depuis cette date, le Kosovo est découpé en cinq zones militaires sous contrôle français, britannique, allemand, italien et américain. Cette présence n’a pas empêché la purification ethnique à l’encontre des Serbes et des Roms : le Kosovo était donc bien un laboratoire à la fois pour le nation-building onusien et pour l’installation de bases militaires américaines. Placées autour de la plus grande base américaine en Europe (le camp Bondsteel), des bases pourront désormais, grâce à l’aval du premier ministre Vučić accordé en juillet 2013 [Note 1], se déployer en Serbie même, renforçant un dispositif balkanique déjà pléthorique (quatre bases en Roumanie, deux en Bulgarie et une en Bosnie-Herzégovine).

    Mais Aleksandar Vučić n’en est pas à un revirement près. Le premier ministre serbe s’est entretenu le 8 février 2015 avec son homologue américain, le vice-président Joe Biden, sur la livraison de gaz azeri par le consortium américain Nabucco [Note 2] en Serbie. L’idée serait d’effectuer un raccordement sur le réseau Nabucco : ainsi, le gaz du Turkménistan et d’Azerbaïdjan, acheminé de Bulgarie à Hongrie, connaîtrait un détour fort lucratif par la Serbie. Les États-Unis feraient ainsi d’une pierre deux coups : ils étendraient leur mainmise économique sur la Serbie et dameraient le pion à la Russie en contrecarrant son projet concurrent de Turkish Stream qui, sans le passage par la Serbie, est irréalisable.[....]

    Alexis Troude

    La suite sur Realpolitik

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?la-serbie-sous-pression-permanente

  • Migrants : après Cologne l’AFP continue à ne voir que des femmes et des enfants…

    Source : OJIM

    Fin septembre 2015, l’Ojim évoquait déjà la manipulation par l’image orchestrée par les médias au sujet de la crise migratoire.

    Alors qu’environ 80% des clandestins qui arrivent en Europe sont des hommes seuls, les agences de presse et les médias qui reprennent leur contenu n’ont de cesse de nous présenter sans arrêt des images de femmes, d’enfants voire de couples épris d’amour.

    Près de quatre mois plus tard, et alors que Cologne est passé par là, la situation n’a pas changé. Comme l’a fait remarquer le compte Twitter des « Bobards d’or », qui en a publié quelques unes et se réserve sans doute le sujet pour la prochaine cérémonie, l’AFP poursuit sa campagne de désinformation en mettant largement en avant les femmes et les enfants, en dépit de la réalité du terrain.

    Sur cette photo reprise par Jean-Yves Le Gallou, on voir par exemple un homme tenir la main à un enfant, suivi d’une femme et d’autres petits bambins.

    CZK_K34WkAUMPND.jpg

     Sur cet autre exemple, c’est bien une femme qui est mise au premier plan alors qu’à l’arrière, il n’y a que des hommes.

    CZLNjcYW0AA44Ng.jpg

     Enfin, rien de tel qu’une photographie chargée d’émotion comme celle de cet enfant en larmes emballé dans des couvertures…

    CZLO065WIAAMpfn.jpg

     Comme nous le disions déjà dans notre dossier, « l’image, dans cette campagne, joue un rôle fondamental. Il s’agit d’émouvoir, d’émouvoir et d’émouvoir encore, jusqu’à éradiquer l’esprit critique. Refuser, ou même simplement questionner ce qui est en train de se passer vous transforme alors immédiatement en salaud ». Nous sommes en plein dedans.

    http://fr.novopress.info/197325/migrants-apres-cologne-lafp-continue-voir-femmes-enfants/#more-197325

  • Ni vu ni connu, Hollande veut réintégrer pleinement la France dans l’Otan

    « Le gouvernement, très discrètement, a déposé un projet de loi qui prévoit la réintégration totale de la France dans l’OTAN. Sarkozy avait commencé le travail, Hollande rompt définitivement avec la tradition d’indépendance de la France en matière militaire.

    « Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays », lançait à la tribune de l’Assemblée Nationale fin 2008, François Hollande, alors premier secrétaire du parti socialiste, pour défendre une motion de censure portée par le groupe socialiste (voir vidéo ci-après). L’objet de son courroux ? La décision du président Nicolas Sarkozy d’entamer des négociations pour opérer le retour de la France dans la commandement intégré de l’OTAN.

    On pouvait lire sous la plume des auteurs de cette motion qu’ils souhaitaient ainsi « éclairer les Français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le président de la République et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays. » Mais ça c’était en 2008, avec un François Hollande en animateur de l’opposition. Car comme l’a repéré leCanard enchainé dans son édition publiée cette semaine, la France, sous l’impulsion de l’actuel locataire de l’Elysée, s’apprête à réintéger l’ensemble des instances militaires de l’Alliance. Ce que Sarkozy avait commencé, Hollande est bien parti pour le finir en beauté. Selon le palmipède, le 4 janvier, le Conseil des ministres a ainsi donné en toute discrétion « autorisant l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique Nord », déposée dans la foulé à la Présidence du Sénat.

    En clair, de revenir pleinement dans le giron de l’OTAN. »

    Source et suite

    http://www.contre-info.com/

  • Juppé dans la course à la présidentielle : quand Ali perce sous Alain

    Source : Boulevard Voltaire
    Alain Juppé est, décidément, prêt à tout pour être élu.

    Alain Juppé est, décidément, prêt à tout pour être élu. Coqueluche des médias « mainstream », il cultive tranquillement son image de futur père de la nation, en endossant le costume rapiécé pour l’occasion d’un De Gaulle ultra-light effectuant son retour au pouvoir à soixante-dix ans passés. Assurément, il n’a déjà aucun mal à se démarquer d’un Sarkozy frénétiquement compulsif et agité, comme du synthétique et apathique Guimauve le Conquérant, actuellement à l’Élysée.

    Mais Alain Juppé, ci-devant Premier ministre de Chirac, anciennement frappé d’inéligibilité pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêts dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris – infamie civique qui le força à un lointain exil québécois —, est aussi maire de Bordeaux, une ville bien connue de l’auteur de ces lignes (qui y a vu le jour) dont l’évidente transfiguration – lui valant d’être, aujourd’hui, classée au patrimoine de l’UNESCO – a contribué, hélas, à sa « boboïsation ».
    Ce faisant, la cité girondine apparaît comme un laboratoire donnant une vague idée de sa vision mondialisée et multiculturelle – c’est-à-dire multi-conflictuelle – qu’il projette sur la France. Après avoir renié publiquement, devant le grand confesseur Pujadas, le programme musclé du RPR sur l’immigration – auquel, pourtant, il ne manqua pas d’apporter activement sa pierre dans les années 1990 —, faisant passer le néo-FN philippotiste pour une succursale du PS, « le meilleur d’entre nous » se « normalise » désormais en épousant les codes et les principes de l’oligarchie.

    Ainsi, cet invité, blanchi sous le harnais, du groupe transatlantique libéral-immigrationniste de Bilderberg s’est-il prononcé en faveur d’un « accommodement raisonnable » avec l’islam en France, faisant ainsi référence à un concept d’origine québécoise visant à « “permettre à certains citoyens de garder leur culture par un assouplissement des normes réglementaires”, selon le très à gauche sociologue bordelais François Dubet » (Infos Bordeaux, 1er juin 2015).

    La réalité est que ce très proche de Tareq Oubrou, recteur de la Grande mosquée de Bordeaux auquel il décerna, en 2014, les insignes de la Légion d’honneur et, accessoirement, fondateur de l’AMG (Association des musulmans de la Gironde), membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), elle-même émanation de la confrérie des Frères musulmans – dont il fut l’exégète complaisant et passionné du fondateur, Hassan el-Banna 1 –, ne s’est jamais caché de courir, babouches aux pieds, après la communauté musulmane.

    Le 31 janvier prochain, notre dhimmi « Républicain » se rendra en Algérie pour un voyage de trois jours au cours duquel il se murmure qu’il rencontrera le président FLN Bouteflika. Mais, surtout, Ali Juppé veut aller convaincre les quelque 20.000 « Français » inscrits au consulat de France à Alger, en vue de la primaire de la « droite » et du centre.
    Question : les Français d’outre-mer ou expatriés aux États-Unis, en Chine ou en Russie auront-ils droit à autant d’égard ?

    1 : Je n’hésite pas à m’inspirer de tous les courants islamiques anciens ou modernes : salafisme, soufisme […], Frères musulmans. […] Hassan el -Banna, à ce titre, reste pour moi l’un des personnages qui m’ont le plus marqué » (Loi d’Allah, loi des hommes. Entretiens avec Leïla Babès, Albin Michel, 2002).

    Aristide Leucate

    http://fr.novopress.info/197341/juppe-course-presidentielle-ali-perce-alain/#more-197341

  • PROPAGANDE - "Nous sommes tous manipulés" selon un ancien officier de la DGSE

  • La Manif pour tous a encore frappé

    Les opposants au mariage homosexuel se font une place dans le paysage électoral et témoignent d'une vraie capacité de représailles à l'égard de ceux qui ont trahi leur camp.
    Le bruit qui a entouré les dernières élections régionales, ayant surtout porté sur le Front national, a occulté un fait qui touche d’abord « les Républicains » mais qui a une portée plus large : l’échec de Dominique Reynié, que ce parti avait désigné comme tête de liste dans la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et qui, avec 18,8 % au premier tour, a réalisé le plus mauvais score des Républicains en France.
    Professeur à Sciences Po Paris et président de la Fondation pour l’innovation politique, Reynié avait consacré la première année de son mandat à la tête de cette fondation de droite (2005) à organiser un colloque en faveur du mariage des homosexuels, ce qui avait facilité son introduction sur les plateaux de télévision. Puis il avait pris parti pour la GPA, proposant seulement de l’encadrer. Il s’était aussi manifesté comme un fervent partisan de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

    Lire la suite

  • Nicolas Sarkozy dit avoir « réfléchi » : soit c’est un gros mensonge, soit c’est une preuve supplémentaire de légèreté

    Tugdual Derville a accueilli sans surprise le revirement de Nicolas Sarkozy :

    "[...] Rappelons que, le 15 novembre 2014, Monsieur Sarkozy s’était engagé clairement, d’abord à « réécrire » cette loi, puis, cédant à la foule réunie par le mouvement Sens commun, à l’abroger. Mais, ce jour-là, il avait usé d’une formule un brin méprisante, révélatrice d’un état d’esprit versatile : « Si vous préférez qu’on dise qu’on doit l’abroger pour en faire une autre (…), si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher ». Il faut lire entre les lignes.Dans ce contexte le mot « franchement » signe l’absence de sincérité. L’orateur entendait séduire, voire acheter l’adhésion « pas très cher ». Ce n’était ni le discours d’un homme de conviction, ni celui d’un homme de parole.

    Nicolas Sarkozy dit avoir « réfléchi »…

    Argument facile. Soit c’est un gros mensonge, soit c’est une preuve supplémentaire de légèreté. Je crois surtout que, comme tant d’autres leaders surannés, l’ancien président n’a rien compris à ce qui monte depuis 2012, ce puissant courant d’écologie humaine attaché aux repères anthropologiques. Comme François Hollande, il occulte la cause des enfants. Dans leur guerre de nombrils, les politiques recherchent la « posture » qu’ils croient la plus favorable à court terme. Les yeux rivés sur la concurrence, ils oublient le service du bien commun. Entretenir le flou reste un mauvais calcul à long terme… L’argument utilisé pour le retournement de veste (« Il ne sera pas question de démarier les mariés et de revenir en arrière ») n’est pas pertinent. M. Sarkozy cède à la dialectique de l’inéluctabilité utilisée par le lobby LGBT. C’est la loi Taubira qui est régressive. Des juristes – ceux de l’Institut Famille et République récemment – ont étudié comment abroger ou réécrire cette loi, pour protéger l’enfant. Au lieu de les suivre, Nicolas Sarkozy se laisse féliciter par Laurence Rossignol… En reniant sa parole, il joue contre son camp. L’impact est désastreux.

    N’est-ce pas un camouflet pour ceux qui l’ont alors cru ?

    Devant Sens commun, Nicolas Sarkozy était en campagne pour la présidence de l’UMP. Au jeu de la barbichette, la question était : qui tient qui ? Peu de participants furent dupes. Qui peut ignorer que les promesses politique de campagne sont devenues des attrape-mouches jetables ? La perte de crédit de la parole politique est telle que les Français sont habitués aux sincérités successives. Elles alimentent leur mépris pour les partis et leurs chefs. Les citoyens regardent ces derniers comme des acteurs plus que comme des hommes d’État. On raffole des joutes comme on aime le jeu. On assiste au spectacle sans croire à la chanson.

    Que faut-il faire pour ne pas désespérer ?

    Bien sûr, ne pas se laisser abuser par « La France pour la vie », et autres balivernes hypnotiques en forme de déclaration d’amour. Ensuite, renoncer à la quête éperdue du leader providentiel. Dans notre pays, elle gaspille une énorme énergie. Une maxime de Confucius nous aidera à écarter les inconstants et les inconsistants : « Si un homme sait se gouverner lui-même, quelle difficulté aura-t-il à gouverner l’État ? Mais celui qui ne sait se gouverner lui-même, comment pourra-t-il gouverner les autres ? » Enfin, sans attendre un sauveur chez nos contemporains, continuer la construction de cette « polis parallèle » que décrivait le dissident Tchécoslovaque Vaclav Benda. Tisser des liens et prendre des initiatives de terrain, humanitaires, sociales et culturelles, fondées sur une véritable anthropologie, c’est notre réponse aux démolisseurs de tout poil qui continuent de saper les fondements de la vie en société. Telle est la véritable politique capable d’établir ce que Vaclav Havel nommait « la vie dans la vérité »."

    Michel Janva

  • Michel Drac : « Dans l'histoire, quand un pouvoir n'a plus de cartes à jouer, il renverse la table. »

    Le philosophe Michel Drac analyse la trajectoire de la France dans des temps incertains.
    Entretien pour Kernews.

    Le système a atteint ses limites, tout le monde le sait. Comme le ferait un mathématicien, peut-on analyser la trajectoire de la France d’après une triangulation à partir de sa politique étrangère, sa politique économique et sa politique intérieure ? Tel est l’exercice auquel s’est attaché le philosophe Michel Drac dans son dernier livre « Triangulation : repères pour des temps incertains ». Michel Drac est essayiste et diplômé d’école de commerce. Il a créé le «concept fractionnaire». Il se dit «persuadé que ce sont les minorités qui incubent les systèmes de représentation» et il suggère à la dissidence française de s’organiser en «contre-société fractionnaire», pour prospérer «à l’intérieur de la société ordinaire» avant de prendre le contrôle de celle-ci par une stratégie méthodique d’infiltration. Dans cet ouvrage, il invite le lecteur à envisager la France d’après, en estimant qu’il sera plus intéressant pour les Français de vivre après la France, que de vivre avec la France. Il nous explique sa vision de la France de demain.

    «Triangulation : repères pour des temps incertains » de Michel Drac est publié par les éditions Le Retour aux sources.
    Ecoutez l’entretien entre Yannick Urrien et Michel Drac diffusé vendredi 8 janvier 2016 sur Kernews :

    « On a des dirigeants qui ne peuvent pas empêcher la catastrophe et, à un certain moment, le Daladier de service va se retrouver devant la catastrophe et il ne pourra rien faire. »

    Kernews : Vous analysez l’effondrement du système, tout en semblant dire que ce n’est finalement pas si grave, car on s’en sortira : l’esprit français perdurera. Est-ce le message que vous avez voulu faire passer ?

    Michel Drac : J’ai voulu faire passer comme message l’idée qu’il y a un avenir après la fin du monde tel qu’on le connaissait. Aujourd’hui, il y a un certain nombre de gens qui refusent de considérer la fin d’un monde dans lequel ils ont vécu, qui était un monde où l’État-nation, incarné dans une certaine République, pouvait peser dans le monde et protéger sa population de façon efficace. La réalité, c’est qu’aujourd’hui cet État-nation a de plus en plus de mal à protéger sa population. D’ailleurs, on peut se demander dans quelle mesure c’est encore la mission que les dirigeants s’assignent, étant donné la politique qu’ils déploient… C’est une question que l’on peut se poser. D’autre part, il n’est pas certain que l’état, même dégradé, dans lequel se trouve notre État-nation puisse perdurer encore au-delà de quelques années. Mais, après, il y a un avenir. Ou cet État-nation se transforme, paradoxalement en revenant à un certain nombre des fondamentaux qu’il a perdus en s’adaptant à la mondialisation, ou il invente une nouvelle façon de protéger sa population en se refondant, ou il disparaît… Mais dans le cas où il disparaît, la population est toujours là et elle peut toujours faire face à l’avenir. L’État-nation est en train de se briser, mais il n’est pas le seul. La superstructure que les classes dirigeantes ont essayé de construire au-dessus de l’État-nation, en partie pour le délier de ses missions, à savoir l’Union européenne, est aussi en train de se briser. Paradoxalement, le fait que les structures super-étatiques que l’on a voulu construire tombent encore plus vite que les États-nations qu’elles étaient chargées de démanteler peut ouvrir des portes inattendues à la refondation de l’État-nation.

    On entend souvent cette phrase : « Oui, c’est foutu… ». Or, les mêmes qui reconnaissent que la France est au bord du gouffre, vous les retrouvez plus tard projetant leurs espoirs sur des gens comme Alain Juppé, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Nicolas Sarkozy… En s’efforçant ainsi de se raccrocher à un sauveur potentiel, le peuple espère-t-il inconsciemment recréer un jour un grand pays ?

    Si l’on regarde les fondamentaux de la puissance au XXIe siècle, la France n’a pas les moyens de redevenir un grand pays. C’est quelque chose qu’il faut intégrer. La France n’est pas un pays négligeable, c’est une puissance moyenne qui pourra peser dans le débat au XXIe siècle. Mais, si l’on regarde les fondamentaux de la puissance au XXIe siècle, elle a assez peu de chances de redevenir un grand pays. Je ne vois pas très bien comment une France peuplée par 70 millions de personnes, avec un âge moyen de 45-50 ans, va pouvoir s’imposer dans un monde où les poids lourds sont les États-Unis avec 400 millions d’habitants, une Chine avec 1,4 milliard d’habitants et une Inde à 1,4 milliard d’habitants. Ou encore une Russie, qui a certes des problèmes démographiques, mais qui est appuyée sur son gigantesque potentiel territorial et de matières premières.

    Certains vous répondront que c’est l’Europe qui peut porter cet espoir…

    C’était en partie l’idée des classes dirigeantes et cette idée n’était pas stupide. On peut imaginer, effectivement, qu’une Europe qui soit vraiment européenne et qui poursuive réellement comme objectif de constituer un pôle de puissance le devienne. Le problème, c’est que ce que nous appelons aujourd’hui l’Europe n’est pas l’Europe. On le voit bien avec le Traité transatlantique. Ce que nous appelons l’Europe, par rapport aux États-Unis, aujourd’hui, c’est un peu ce que la Grèce assujettie à Rome a pu être au début de l’Empire romain. L’Europe des multinationales, l’Europe des lobbyistes, l’Europe de la soumission systématique aux intérêts américains, cela n’offre pas la possibilité de refonder un axe de puissance. Après, on peut imaginer une autre Europe qui serait tout à fait différente dans les visées qu’elle poursuivrait et aussi dans sa Constitution.

    «Triangulation» est l’analyse de la situation de la France comme un objet qui effectue une trajectoire dans le cosmos et, lorsque vous évoquez la disparition de la France, vous estimez que cela serait peut-être une chance d’être la France d’après la France…

    La France existe encore aujourd’hui, mais elle est en train de se défaire petit à petit. L’un des scénarios possibles pour l’avenir, même s’il y en a d’autres, c’est qu’elle finisse de se défaire. Il existera peut-être encore pendant longtemps un truc qui s’appellera la République française, mais ce ne sera plus une République : ce sera une administration coloniale qui administrera un territoire sur lequel il y aura une population qui n’aura plus grand-chose à voir avec le peuple français. À ce moment-là, les gens qui sont Français parce qu’ils pensent en français, que deviendront-ils ? On va continuer à exister, il y aura toujours des Français, même si la France sur un territoire précis disparaît. Donc, il est assez fascinant de se demander ce que vont devenir ces Français d’après la France. Il y a plusieurs scénarios possibles. Il y a des scénarios assez noirs où, effectivement, nous ne devenons rien. Il arrive que des gens disparaissent en deux ou trois générations…

    Comme les Indiens d’Amérique ?

    Oui et comme beaucoup de peuples dans le passé. Certains disparaissent par élimination physique, d’autres par la perte de leur héritage culturel ou par un métissage systématique. Mais on peut aussi imaginer un autre avenir. Par exemple, à l’intérieur du territoire français, des enclaves où se constituent petit à petit des isolats spécifiquement français. On peut aussi imaginer un avenir où l’identité française mute en devenant une identité culturelle à caractère diasporique et nous deviendrions l’un de ces nombreux peuples qui ont existé par le passé sur un territoire et qui se sont déterritorialisés. C’est certainement plus difficile que de vivre sur notre territoire, avec la sécurité que nous apporte notre territoire mais, même si c’est plus difficile, d’une certaine manière, cela peut être plus intéressant. En supposant qu’une fenêtre de tir s’ouvre et qu’effectivement arrivent au pouvoir en France des gens qui sont décidés à restaurer le pays, il faut se rendre compte que ces gens vont avoir à gérer la population française telle qu’elle est aujourd’hui. Il va falloir qu’ils gèrent la population telle qu’ils vont en hériter, un système qui existe depuis maintenant quatre décennies et qui est un système totalement malsain qui a contaminé la population en profondeur. C’est un beau défi, mais refaire de la France un pays digne, fort et respecté, avec une population du type «Les Marseillais en Thaïlande», pour reprendre une référence à cette émission de télé-réalité, ce n’est pas gagné… On peut aussi voir quelque chose de complètement nouveau émerger à partir de l’identité française.

    Pour la territorialisation de la France, les zones les moins touchées par l’immigration sont celles qui ont le plus voté pour le PS, comme en Bretagne : cela veut dire que tant que les gens ne sont pas confrontés à un problème, ils ne se posent pas la question…

    Les populations ne réagissent pas en fonction d’une analyse rationnelle de la situation. Les déterminants du vote, chez la grande majorité des électeurs, ne vont pas chercher aussi loin. Ce n’est pas parce que les gens sont bêtes, c’est simplement parce que la plupart du temps la grande majorité des gens ne s’intéressent pas aux grandes questions politiques, économiques ou sociales. La plupart des gens sont des braves gens, ils veulent faire ce qu’ils peuvent pour faire avancer la cité dans la bonne direction, mais ils ne vont pas passer le temps nécessaire pour s’informer et comprendre la complexité du monde ou de la cité. C’est très compliqué, ils ont un travail, une famille… Très souvent, ils vont voter en fonction de leurs intérêts catégoriels, ou en fonction d’une sorte de sensibilité vague à caractère presque instinctif. De façon très logique, vous avez trois grandes forces qui se détachent. Le Parti socialiste et ses satellites de l’ancienne gauche plurielle, cet ensemble qui se présente encore officiellement comme le grand parti des ouvriers, une vaste bouffonnerie : en gros, c’est le parti des bénéficiaires de la mondialisation, c’est le parti de la classe moyenne supérieure, de la classe moyenne du secteur tertiaire et d’une partie de la fonction publique. Ils vont continuer à être payés comme on était payé dans la France d’avant et ils vont acheter des produits créés par des ouvriers payés à la chinoise. Donc, il sont pour et c’est normal. Ensuite, vous avez un deuxième bloc, Les Républicains, essentiellement un électorat âgé. Cela va d’ailleurs finir par poser un gros problème à cette tendance politique, si elle ne se renouvelle pas. Enfin, vous avez un troisième bloc, dont le cœur est formé par le Front national, mais vous pouvez y adjoindre curieusement quelques sensibilités marginales situées aujourd’hui à l’extrême gauche. Ce troisième bloc est constitué par la rencontre de deux électorats. Il y a les perdants de la mondialisation sur le plan économique, essentiellement les employés et les ouvriers, et il y a également les perdants de la mondialisation sur le plan des flux migratoires, c’est-à-dire les gens qui sont heurtés par l’immigration. Aujourd’hui, vous allez forcément avoir des zones où ce vote de rupture va être moins répandu, tout simplement parce que ce sont des zones que, pour diverses raisons, le choc de la mondialisation a relativement épargnées. La Bretagne a deux caractéristiques depuis 40 ans : d’abord, en termes de flux migratoires, elle a été moins touchée que la plupart des autres régions françaises et, en termes économiques, elle a des taux de croissance qui sont bien meilleurs que dans le reste de la France, même si les choses se gâtent sérieusement. Comme vous avez un tissu économique qui n’est pas plombé par des vieilles industries déclinantes, vous allez trouver beaucoup de gens qui peuvent se penser, pour l’instant, comme de petits bénéficiaires de la mondialisation. Mais cela ne valide pas du tout l’hypothèse d’une territorialisation de la France. Si ce qui s’est passé le 13 novembre dernier à Paris se reproduit tous les six mois – ce que je ne souhaite pas, évidemment – si ce qui s’est passé en Corse se reproduit de plus en plus souvent et de plus en plus fort, si l’on imagine que tout dérape vraiment, si ces braves Bretons qui, pour l’instant, sont un peu loin de tout cela découvrent que leur pays est en train de basculer dans la guerre civile, ce qui peut arriver, je peux vous dire que ces Bretons n’accepteront pas le transfert de 300 000 ou 400 000 migrants parce que la situation devient trop chaude dans les autres régions… À ce moment-là, ils réfléchiront dans des termes très différents.

    Vous évoquez également la stratégie de tension menée par le pouvoir, tension sécuritaire ou tension fiscale. Vous avez été l’un des premiers à en parler il y a deux ans : comment analysez-vous l’accentuation de ce phénomène ?

    Dans l’histoire, quand un pouvoir n’a plus de cartes à jouer, il renverse la table. Sur la table, le pouvoir a perdu. Les classes dirigeantes actuelles n’ont plus rien à proposer. Le pays tombe lentement sur le plan économique, les chiffres du chômage sont inquiétants, mais si l’on regardait les réalités en face, ce serait bien plus inquiétant. En réalité, le taux d’activité est en train de baisser de façon dramatique en France. Le pays est aussi en train de tomber financièrement. Le pouvoir n’a aucun moyen d’inverser cela parce qu’ils se sont enfermés, notamment avec l’euro, dans une mécanique mortifère dont ils ne peuvent plus sortir. Quand je parle du pouvoir, il s’agit de l’ensemble des classes dirigeantes actuelles, c’est-à-dire les gens qui ont gouverné la France depuis 40 ans. Maintenant, ils savent que c’est cuit, ils ne peuvent plus faire autre chose que gérer la faillite du truc qu’ils ont essayé de constituer.

    Certains sont convaincus qu’ils sont capables de redresser les choses… Par exemple, des gens comme Alain Juppé ou Bruno Le Maire savent-ils au fond d’eux-mêmes que c’est plié ? Pourquoi se battent-ils autant pour accéder au pouvoir, si c’est cuit ?

    En général, les gens qui s’approchent du pouvoir sont irrésistiblement attirés. Un homme politique est programmé pour avoir le pouvoir et pour le garder. Je crois aussi que ces gens se disent : «On ne sait jamais…». Et c’est vrai, l’histoire est parfois illogique, il y a parfois des échappatoires inattendues. Mais, franchement, dans les années qui viennent, il va se passer en France ce qui s’est passé quand Daladier est arrivé au pouvoir. On a des dirigeants qui ne peuvent pas empêcher la catastrophe et, à un certain moment, le Daladier de service va se retrouver devant la catastrophe et il ne pourra rien faire. Au fond d’eux-mêmes, ils doivent savoir que la situation est extrêmement dangereuse et le seul moyen pour eux de garder le contrôle de la situation, ce sera de durcir le modèle de société, en allant vers une situation de moins en moins démocratique. À partir de là, il fallait s’attendre à voir émerger une stratégie de la tension parce que, quand un pouvoir est dans cette situation, logiquement, il va choisir la stratégie de la tension pour pouvoir durcir le modèle de société.
    9 janvier 2015.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1843-michel-drac-dans-l-histoire-quand-un-pouvoir-n-a-plus-de-cartes-a-jouer-il-renverse-la-table

  • Marion Maréchal -Le Pen : "Quel est le sujet sur lequel Nicolas Sarkozy n'aura pas trahi ?"

    Philippe Carhon

  • Le reniement de Sarkozy sur le mariage : plus qu'une offense, une trahison à l'égard des familles

    Communiqué de Karim Ouchikh, Président du SIEL, Adminstrateur national du RBM et Conseiller régional Île-de-France :

    "Reconsidérant sa position initiale, Nicolas Sarkozy vient de faire savoir, dans son dernier ouvrage, qu'il renonçait définitivement à abroger la loi Taubira sur le mariage homosexuel.  

    Cette volte-face radicale ne surprendra que ceux qui avaient encore la naïveté de créditer l'ex-chef de l'État d'une quelconque constance dans l'affirmation de ses opinions. 

    Les candidats LR à la primaire, pour la plupart d'entre eux, s'aligneront à coup sûr sur ce renoncement qui achève de discréditer un parti qui s'est distingué, depuis sa fondation, par le peu d'empressement apporté à la défense de la famille. 

    Devant pareille démission politique, le SIEL rappelle son opposition fidèle non seulement au mariage des couples homosexuels mais aussi à toutes les atteintes à notre socle anthropologique, de l'adoption par les couples du même sexe à la procréation médicalement assistée (PMA) en passant par le gestation pour autrui (GPA).

    Parmi les personnalités présidentiables, seule Marine le Pen s'est engagée à abroger la loi Taubira, sans effet rétroactif : nul ne peut douter qu'elle tiendra parole. Le SIEL lui exprime sa confiance et lui assure de son concours dans l'élaboration de sa politique familiale ambitieuse qu'elle ne manquera pas de proposer aux Français d'ici 2017.

    Plus que jamais attaché à la défense authentique de nos valeurs et de nos traditions, le SIEL appelle tous les Français à participer au combat de civilisation contre les forces libérales-libertaires vouées à détruire notre modèle familial traditionnel."

    Michel Janva