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magouille et compagnie - Page 2522

  • Une vingtaine de députés de gauche contre la dénaturation du mariage

    L’unité se fissure de plus en plus au sein de la gauche. Carlos da Silva, député PS de l’Essonne, suppléant de Manuel Valls depuis dix ans, déclare :

    « Je me suis beaucoup interrogé sur le mariage pour tous, j’ai beaucoup hésité. Je suis sceptique dès lors qu’il s’agit de toucher à l’ordre sociétal de notre pays. Je suis sceptique parce que je considère aussi qu’il faut, dans le travail du gouvernement, ne pas se limiter à ses mesures sociétales ».

    Au terme de plusieurs mois de réflexions et surtout de pressions, l’élu socialiste a décidé qu’il votera « pour » le mariage et l’adoption par les homosexuels.

    « Mais je voterai contre la procréation médicalement assistée, que ce soit devant le groupe, en commission ou en séance. La PMA ne fait pas partie des engagements de François Hollande ».

    Pour le moment, seuls le maire de Lyon, Gérard Collomb, ou l’ex-premier ministre, Lionel Jospin, sont ouvertement critiques. Le député maire de Chambéry, Bernadette Laclais, est contre. Comme le député des Yvelines Jean-Philippe Mallé, suppléant du ministre Benoît Hamon :

    « C’est non pour le mariage, non pour l’adoption, non pour la procréation médicalement assistée ».

    Le député de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier est également contre. Comme Jérôme Lambert, Patrice Carvalho et Gérard Charasse. Dominique Potier est furieux de l’absence de débat au sein même du PS :

    « Il me semblerait de bon aloi que le PS et le groupe socialiste nous autorisent à nous exprimer sur ce sujet ».

    Le Salon Beige

  • Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ?

    Les éditions Stock viennent de publier un livre d’enquête sous la plume du journaliste Karl Laske, La mémoire de plomb, consacré à Césare Battisti, membre du Pac (Prolétaires armés pour le communisme) condamné en Italie par contumace pour assassinats et réfugié en France, puis au Brésil. Cet ouvrage est intéressant à plus d’un titre. Outre le fait que son auteur dévoile de nouveaux éléments sur les soutiens dont aurait bénéficié Battisti en France – François Hollande, patron du Parti socialiste à l’époque, cité pour avoir rendu visite au criminel dans sa prison et s’être opposé à son extradition, n’est pas des moindres ! – il permet à Eric Conan, dans un article paru dans Marianne.net le 8 décembre 2012, de s’interroger sur la question : « Pourquoi les battististes sont-ils devenus muets ? »
    Polémia

    L’actualité, ce sont aussi les silences.

    L’absence de réactions, chez ceux qui ont plutôt l’habitude d’être prolixes, en en dit parfois autant que les tirades qu’ils aiment nous infliger. Ainsi en est-il du mutisme de quelques-uns des anciens défenseurs de Cesare Battisti depuis la parution, il y a quelques semaines, du livre du journaliste Karl Laske, La mémoire du plomb (Stock), consacré à l’itinéraire du terroriste italien reconverti en auteur de romans policier. Recherché par la justice de son pays qui l’a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par contumace pour assassinats, il fut un temps hébergé par la France avec le soutien tapageur de belles personnes germanopratines avant de prendre la fuite au Brésil.

    La lecture de ce bon livre d’enquête est révélatrice d’une double tradition française : la faible appétence pour la réalité d’une partie de l’élite politico-intellectuelle française et l’importance de l’identité politique du messager de la vérité. Car, si cet ouvrage apporte de nouveaux éléments sur le parcours de Battisti et les soutiens aveugles dont il a bénéficié - de Fred Vargas à Bernard-Henri Lévy et de Carla Bruni à François Hollande (qu’un entourage coupable aura poussé à le visiter en prison) - l’important réside dans l’identité de son auteur : Karl Laske, ancien de Libération et présentement enquêteur au site Médiapart. Le fait que cette mise au point définitive sur les mensonges de Battisti vienne d’un journaliste classé à gauche a soudainement laissé sans voix ses défenseurs alors que six ans plus tôt le très bon livre d’enquête d’un journaliste du Figaro, Guillaume Perrault, Génération Battisti. Ils ne voulaient pas savoir (Plon), n’avait pas eu les mêmes conséquences.

    L’on peut donc tirer de cet assourdissant silence qui suit la parution du livre de Karl Laske deux conclusions. Une même vérité ne produira pas le même embarras selon qu’elle est apportée par un supposé « camp ennemi » ou un supposé « camp ami ». Et une partie de l’intelligentsia préférera toujours la dénégation à la reconnaissance de ses erreurs. Une vieille tradition. L'on considère souvent avec une condescendance amusée la compromission, hier, de tant de beaux esprits avec les mensonges du stalinisme et du maoïsme réels. Comment ont-ils pu se tromper à ce point? se demande le contemporain, sûr d'échapper à un aveuglement aussi exotique. L’affaire Battisti montre qu’une même volonté de ne pas voir a produit plus près de nous un résultat similaire: l'invraisemblable défense de ce terroriste a engendré des insanités comparables à celles déversées lors des affaires Kravtchenko ou Lin Piao. En reprenant, à froid, ce qui s'est dit et écrit pour transformer en victime à protéger un tueur sans remords, Guillaume Perrault et Karl Lake montrent à quel point le déni de la réalité a pu enrôler une multitude de complices. Il y a eu les vrais malhonnêtes, allant jusqu'à caviarder des décisions de justice, mais aussi beaucoup d’« idiots utiles » qui, pour être dans le coup, se sont contentés de signer les habituelles pétitions sans regarder.

    La mobilisation en faveur de Cesare Battisti a fait resurgir une logorrhée que d'aucuns pensaient hors d'usage. Certes, la mise en scène change, cédant au corporatisme (des « auteurs de polars reconnus » se mobilisant pour un « auteur de polars reconnu » comme les chauffeurs de taxi ou les inspecteurs des finances se défendent entre eux) et aux luttes people: les saltimbanques du show-biz (Bedos, Lio, Sollers, etc.) remplaçant Sartre et Foucault. Mais le scénario n'évolue guère. Tout ce qui a été dit par les défenseurs de Battisti, repris par la presse (et même des documentaires hagiographiques financés par l'argent public) ou par des politiques de premier plan se révèle erroné. Qu'il s'agisse des preuves contre Battisti, des engagements de François Mitterrand ou du rôle de la justice italienne, tout a été caché ou travesti pour la grande Cause.

    Ce consentement au mensonge a été d'autant plus coupable que, cette fois-ci, pour ne pas être abusé, il suffisait d'écouter la gauche transalpine, qui, des socialistes à l'extrême gauche et à Attac Italie, s'indignait des délires des pétitionnaires français, lesquels, pour la plupart, se réclament pourtant d'une Europe sans frontières. Car le détour par l'Italie permet d'apprécier la grossièreté des contrevérités déversées à propos de sa justice et de comprendre la blessure infligée à nos voisins de la péninsule par ce mépris pour le consensus transalpin sur le cas Battisti, qualifié de « racisme anti-italien mal dissimulé » par La Repubblica. « Il fallait un gars comme Battisti pour se rendre compte que les gauchistes italiens sont plus réalistes que les socialistes parisiens », conclura ainsi La Stampa.

    Il faut cependant distinguer de ce désastre germanopratin quelques caractères lucides qui ont, dès le début, tenté d'éviter au Parti socialiste de se compromettre dans cette pitoyable affaire : notamment Robert Badinter, Manuel Valls, Bernard Kouchner et Gilles Martinet (qui préfaça le livre de Guillaume Perrault). Tout comme il faut relever le courageux remords de Bertrand Delanoë, qui, abusé, avait fait voter par son Conseil municipal une délibération plaçant l'ancien terroriste « sous la protection de la Ville de Paris ». Le maire de la capitale a eu l’honnêteté de reconnaître « avoir manqué de vigilance et d'autorité », ce qui lui d’ailleurs valu, de la part du comité Battisti, la délicate appréciation d'avoir « baissé la culotte ».

    Eric Conan
    Marianne.net
    8/12/2012  http://www.polemia.com

    Karl Laske, La mémoire de plomb, Stock, novembre 2012, 480 pages.

  • Cabale anti FN : Marine et Bruno ne se coucheront pas !

    Après le refus (sidérant) du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection législative dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, nous avons appris officiellement hier que le ministère de la Justice a  transmis fin novembre au Parlement européen une demande de levée de l’immunité parlementaire de  Marine Le Pen. En cause les propos de Marine,  en décembre 2010 lors   de son  passage à Lyon dans le cadre  de la campagne interne, évoquant les prières de rue des musulmans. « Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire (…) Certes il n y’a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants », avait-elle alors déclaré.

    L’officine grassement subventionnée et  dite «  antiraciste » Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples)  avait aussitôt déposé une plainte. Une enquête préliminaire pour « incitation à la haine raciale » avait ensuite été ouverte par le parquet de Lyon en janvier 2011.

    Sur BFM TV,  la présidente du Front National a dénoncé  cet acharnement. « Je crois que le système ne sait plus quoi faire pour arrêter la dynamique qui me porte. Alors on m’empêche de rejouer l’élection d’Hénin Beaumont, on me persécute sur le plan judiciaire… Qu’ils soient bien conscients que tout cela me renforce et ne m’affaiblit pas », a-t-elle déclaré.

    Depuis plus de quatre ans maintenant, Bruno Gollnisch  est victime lui aussi d’une  (nouvelle) persécution judiciaire  (une de plus !) en raison d’un communiqué datant du mois d’octobre 2008  et qui   émanait  du groupe FN qu’il préside au Conseil Régional Rhône-Alpes. Un communiqué critiquant  l’intolérance qui prévaut dans certains pays musulmans, qui pointait notamment «l’invasion de notre patrie et la destruction de notre culture et de nos valeurs».

      Bruno avait alors  précisé que même si ce texte ne fut pas rédigé par ses soins, les propos « litigieux » relevaient bien de son «expression politique». «On a le droit de critiquer l’islam dans ses manifestations agressives», «le droit d’exercer une critique aussi bien à l’encontre des voyous ou des bandes ethniques qui sévissent dans notre pays, que je ne confonds pas avec l’ensemble des musulmans de France» précisait-il.

     Bien  sûr,   par l’odeur  alléché,  la Licra avait déposé plainte pour « incitation à la haine »,  cette officine « aux pouvoirs exorbitants, qui, sous prétexte de lutter contre le prétendu racisme, s’arroge le droit de persécuter les patriotes qui luttent pour que les Français demeurent maîtres chez eux. »

     Une organisation antinationale a  laquelle Bruno Gollnisch avait conseillé de « s’intéresser au sort des musulmans à Gaza plutôt qu’à Lyon où il est beaucoup plus enviable ». L’actuel président de la Licra,  l’avocat lyonnais Alain Jakubowicz ne semble pas prédisposé  à entendre cette sage demande…

    En mai 2011, nous  l’évoquions  sur ce blog en  relatant la conférence de presse tenue alors par  Bruno,  celui-ci avait  relevé que «  les majorités automatiques du Parlement Européen, avec l’instinct grégaire et la tartufferie qu’on leur connaît, (avaient levé son) immunité sous le prétexte imbécile et hypocrite que le communiqué du groupe (FN)  n’avait pas été rédigé dans le cadre de (ses) activités parlementaires. »

    Dans le cadre de cette affaire de communiqué, Bruno Gollnisch a été harcelé par le juge Campi agissant sur requête de la Licra, qui a essayé par trois fois de le faire arrêter illégalement bien que couvert par son immunité,  en délivrant un mandat d’amener qui a reçu une tentative d’exécution, et dont l’illégalité a été  clairement reconnue.

    Cette violation flagrante de la Constitution et des traités était qualifiée de crime de forfaiture dans l’ancien code pénal, de tentative d’arrestation et de séquestration arbitraire passible de cinq années de prison dans le droit actuel !

    Le député frontiste a donc porté cette affaire   devant la Cour de justice de Luxembourg, notamment en raison de l’argument hallucinant avancé pour exiger la levée de son immunité, selon lequel les faits susceptibles de lui être reprochés ne relèvent pas de ses activités de député européen. La  précédente levée d’immunité parlementaire  de Bruno en  2005,  fut d’ailleurs condamnée par cette fameuse  Cour de Justice de Luxembourg.

    En effet, par définition, l’immunité parlementaire couvre justement des propos tenus en dehors du Parlement européen puisque, selon les textes, les déclarations d’un député dans l’hémicycle ne peuvent donner lieu à des poursuites !

    Enfin, rapportons encore quelques autres remarques  de Bruno Gollnisch. D’abord « aucune preuve de publication de ce  communiqué n’existe dans le dossier. La personne habilitée à représenter la  Licra, Mme  Macha Pariente, directrice des affaires juridiques de cette officine,  déclare qu’elle n’a pas eu connaissance de ce communiqué, si ce n’est par les comptes-rendus d’une conférence de presse postérieure d’une semaine tenue (par B. Gollnisch, NDLR) le 10 octobre.  Conférence qui n’était pas la reprise pure et simple de ce communiqué, tant s’en faut. Cela vicie évidemment toute la procédure : en matière de presse, c’est la publication qui fait le délit. »

    Nous ne cachons pas non plus notre surprise de ce qu’ « une simple polémique puisse donner lieu à un tel acharnement, au moment même où toute la classe politique, Garde des Sceaux en tête, organisations anti-racistes incluses, prenaient fait et cause pour le journal Charlie-Hebdo dans l’affaire des propos et dessins parfaitement injurieux envers l’Islam publiés par ce magazine. »

     Enfin, il ne serait pas aberrant de « demander le dépaysement du dossier, Alain Jakubowicz  à l’origine de la plainte,   a été élu lyonnais. » Bruno Gollnisch l’est  toujours. Il s’agit donc d’une « affaire politique ». En outre, « la justice lyonnaise a été désavouée dans une précédente affaire contre le député frontiste, » où  avait été bafoué son droit à la liberté d’expression.

     Last but not least, en cas de refus du dépaysement, et de traduction de cette affaire  devant le tribunal correctionnel, il est loisible de s’interroger sur la nécessité  de récuser « les magistrats franc-maçons et/ou membres du Syndicat de la Magistrature (SM). Les premiers sont mis en cause dans le texte incriminé ; ils seraient juges et parties. Les seconds ont pris position officiellement contre le FN. »

    http://www.gollnisch.com

  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Dîner du Siècle

  • Robert Fisk : non, bachar El Assad ne veut pas gazer son peuple !

    Avec Seymour Hersh qui officie au New-Yorker et qui veille aux dérives du Pentagone et de l’Executif américain, il est sans doute le journaliste d’investigation anglo-saxon le plus respecté de sa profession. Robert Fisk nous livre ici (1) sa profonde lassitude d’assister incrédule à une succession de campagnes de dénigrement absurdes contre Bachar El Assad, les mêmes qui firent la honte de l’Occident au moment de l’invasion de l’Afghanistan, puis de l’Iraq, puis de la Libye. Rappelez-vous : Pas de grottes perfectionnées dans les montagnes de Tora Bora, pas d’ADM en Iraq, ni de liens avec les pirates du 11/9 (16 saoudiens – ennemis jurés de l’Iraq ) , et pas de chars devant Benghazi (les français en ont détruit 4, les russes photographié 6, et le pleutre BHL en avait annoncé 200).

    Rappelez-vous aussi, tandis que nous aidons une pseudo-rebellion syrienne qui détruit le patrimoine culturel inestimable de la Syrie, que le département d’Etat US avait fustigé les talibans pour leur destruction des Bouddhas de Bamiyan. mais que ce même département d’Etat n’avait vu aucun inconvénient au pillage du musée archéologique de Bagdhad, situé à quelques encâblures du siège ultra protégé de l’Iraq National Oil et de l’Iraq Petroleum, ni à la destruction de toutes les bibliothèques municipales de toutes les provinces irakiennes.

    Peut-être que dans leur grand mépris des peuples, les stratèges du Pentagone et de l’OTAN en sont-ils arrivés à mépriser la mémoire même de leurs propres peuples pourtant peu dupes. Après tout, les affaires internationales concernent si peu le peuple français, que les ex-candidats Sarkosy et Hollande ne les ont même pas abordées lors de leur pseudo-joute télévisée animée par M. Pujadas.

    Comme M. Fisk, nous souffrons avec le peuple syrien et appelons d’urgence à une solution négociée appuyée par l’envoi massif d’une force d’interposition sous mandat de l’ONU chargée avant tout de désarmer. Si les rangs des pacifistes étaient clairsemés derrière le cortège funèbre de Jaurès, et si l’opposition pacifiste syrienne se fait décimer par la rebellion surarmée et les médias indifférents à son sort, nous ne "désarmons" pas pour autant. L’heure est grave. L’alliance pour la guerre avance. Puisse cette traduction trouver le chemin des consciences du plus grand nombre qui la diffuseront largement, jusqu’à gagner les ors de l’Elysée.

    ndt. : Photo, la Syrie au centre d'enjeux énergétiques et géostratégiques ? 

    Bachar el Assad, la Syrie, et la vérité sur les armes chimiques

    par Robert Fisk, pour The Independent, paru le samedi 8 décembre 2012

    traduction Bluerider pour Agoravox

      (1) Robert Fisk est le correspondant à Beyrouth du journal britannique The Independent. Il est considéré, à juste titre, par le Financial Times, comme « l’un des plus remarquables reporters de sa génération ». Ouvrages récents : La Grande Guerre pour la civilisation : l’Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005), La Découverte, 2005 et Liban, nation martyre, Editions A&R et du Panama, 2007 

    The INDEPENDENT (80/120 000 ex.) est l’un des "équivalents britanniques de centre gauche" du journal Le MONDE (325 000 ex.), avec The DAILY TELEGRAPH (centre droit, 630 000 ex.). Mais au lu de cet article, vous pouvez constater comme nous, un gros écart en matière de propagande de guerre. A bon entendeur….

    Le Père de bachar, Hafeez Al Assad, était brutal mais n’a jamais utilisé d’armes chimiques. Et savez-vous quelle fut la première armée à utiliser le gaz au Moyen Orient ?

    Plus le mensonge est gros, plus les gens le croiront. Nous savons tous qui a dit ça –mais ça marche encore. Bachar Al Assad a des armes chimiques. Il pourrait les utiliser contre son propre peuple syrien. S’il le fait, l’Occident répliquera. Nous avons entendu ces histoires l’an passé – et le régime d’Assad a répété que si – si – il avait des armes chimiques, il ne les emploierait jamais contre les syriens.

    Mais à présent, Washington entonne le même refrain encore et toujours. Bachar a des armes chimiques. Il pourrait les utiliser contre son propre peuple. Et s’il le fait….

    Eh bien, s’il le fait, Obama et Madame [en français dans le texte] Clinton seront très très méchants. Pourtant, la semaine passée, tous les pseudos-experts habituels, qui ne sont même pas capables de trouver la Syrie sur une carte, nous ont mis en garde contre le gaz moutarde, les agents chimiques, les agents biologiques que la Syrie serait susceptible de possèder – et susceptible d’utiliser. Et les sources ? Les mêmes spécialistes du dimanche qui ne nous avaient pas avertis du 11/9 mais qui avaient insisté sur la possession d’armes de destruction massives par Saddam Hussein en 2003 : « des sources anonymes du renseignement militaire ». Nous les appellerons donc « SARM » [ndt. « unnamed military intelligence sources », UMIS].

    Coup de théâtre [en français dans le texte]

    Et maintenant… le coup de théâtre [en français dans le texte]. Quelqu’un de CBS (Canadian Broadcasting Corporation) m’a appelé cette semaine pour me parler de l’utilisation d’armes chimiques par Hafeez Al Assad à Hama pendant le soulèvement de musulmans sunnites dans cette ville en 1982. Leurs sources étaient les mêmes bonnes vieilles « SARM ». Mais voilà, il se trouve que je me suis rendu à Hama en février 1982 – raison pour laquelle le canadien m’a appelé- et pendant que l’armée syrienne exterminait c’est le mot, son propre peuple (qui au passage, exterminait lui-même des officiels du régime et leurs familles), personne n’a jamais utilisé d’armes chimiques.

    Pas un seul des soldats que j’ai vu à Hama ne portait de masque à gaz. Aucun civil ne portait de masque à gaz. Les parfums dangereux que mes collègues et moi avions respiré après que notre allié (à cette époque) Saddam ait employé des composants chimiques contre les soldats iraniens dans les années 1980 étaient absents. Et pas un parmi la douzaine de civils survivants que j’ai interrogé dans les 30 années qui ont suivi depuis n’a jamais mentionné l’usage de gaz. Et pourtant nous devrions maintenant croire qu’il a été utilisé. Et c’est comme ça que ce nouveau conte pour enfant a commencé : Hafeez Al Assad a utilisé le gaz contre son propre peuple à Hama il y a 30 ans. Donc son fils Bachar pourrait faire pareil à nouveau. Et n’était-ce pas l’une des raisons pour lesquelles nous sommes allés faire la guerre en Iraq en 2003 – parce que Saddam avait déjà utilisé du gaz contre son propre peuple et pouvait le refaire ?

    N’importe quoi !

    Oui, plus le mensonge est gros, plus il fonctionne. Alors oui c’est sûr, nous les « journaleux » , nous avons fait notre boulot en disséminant ces balivernes. Et Bachar – dont les forces ont commis suffisamment d’iniquités- est sur le point d’être accusé d’un autre crime qu’il n’a pas encore commis, et que son père n’a jamais commis. Ouais, des armes chimiques, c’est une sacrée tuile, les mecs. C’est pourquoi les USA ont fourni Saddam en composantes pour les fabriquer, avec l’Allemagne (bien sûr).

    C’est pourquoi, quand Saddam a commencé à utiliser du gaz à Halabja, les « SARM » ont demandé à la CIA de mettre tout sur le dos de l’Iran. Et oui, Bachar doit probablement avoir des composants chimiques dans des containers-poubelle rouillés quelque part en Syrie. Madame [en français dans le texte] Clinton s’est émue qu’ils « puissent tomber dans de mauvaises mains » – comme si ils étaient actuellement « dans de bonnes mains ». Mais les russes ont dit à Bachar de ne pas les utiliser. Est-ce qu’il va s’amuser à envoyer se faire f….tre sa seule superpuissance alliée ?

    Ah oui, et au fait, qui était la première armée à avoir utilisé le gaz au Moyen Orient ? Saddam ? Ben non, raté ! Les Britons bien sûr, sous le commandement du général Allenby, contre les turcs dans le Sinaï en 1917. Et ça, c’est la vérité. 

    ***

    Parmi les commentaires à la suite de cet article, mentionnons celui-ci :

    Je ne sais pas si la Syrie a des armes de destruction massives ou pas, si il serait juste, ou pas, de lancer une action militaire sous couvert de l’ONU, mais puis-je mettre en évidence un certain nombre de questions que soulève ce reportage ? L’idée qu’Hafeez a utilisé des armes chimiques sur Hama est relativement confidentielle, et la plupart des journalistes ne l’ont pas rapportée par manque de sources. Je ne suis pas sûr que la source en soit une « SARM », mais bien plutôt que l’affirmation soit venue du Comité syrien des Droits de l’Homme il y a quelques années. Je pense plutôt que si la rhétorique est montée d’un cran, cela n’a rien à voir avec Hama, mais davantage avec la disparition de Jihad Makdissi, et l’information de la semaine dernière, selon laquelle il pourrait avoir fait défection au Royaume Uni. A en croire ses commentaires à la TV syrienne il y a quelques mois, on peut imaginer quel genre d’informations il a pu fournir aux USA/UK la semaine dernière, qui ont pu causer cette escalade rhétorique. [Ndlr. ce commentaire peut tout aussi bien illustrer et canaliser un montage du renseignement allié ou syrien, que fournir une piste de recherche non infiltrée. Il a au moins le mérite de désigner clairement les opérateurs qui ont mis la Syrie sur table d’écoute.]

    Rappel : mais au fait... de quel gaz devrait-on parler dans tous les médias ?

    commentaires bluerider, pour agoravox 

    La Libye, déjà une affaire de gaz :

    • Le gisement de gaz "BLOC LC7" au sud de Tripoli était l’objet de la visite de Kadhafi à Paris le lundi 10 décembre 2007. Même CANAL+ ose le dire. A quand la même émission sur les réserves de gaz syrien, et les raisons de la venue à Paris le 12 juillet 2008, de M. Bachar El Assad qui a pu assister le 14 juillet 2008, à un défilé de ce que notre industrie de défense fait de mieux ? Il est vrai que les USA viennent de signer avec l’Arabie Saoudite le contrat "pétrole contre armement" du siècle, et qu’avant eux, Margareth Thatcher avait signé avec les mêmes les accords Al Yamamah eux aussi promettant un supertanker par jour au Royaume-Uni en échange de chasseurs bombardiers Panavia Tornado (avec le plus gigantesque scandale financier de tous les temps où l’avionneur britannique BAe a bien failli disparaitre). M. Sarkosy notre ex-Président formé à son métier d’avocat et politicien par Frank Wisner Jr., ancien patron de la CIA, aura sans doute beaucoup appris… trop vite peut-être ? Souvenez-vous aussi de son équipée avec des centaines de conseillers au lendemain de son élection, auprès de George Bush à Kennebunkport, un coup de force sur les mentalités françaises,dont le nouvel occupant de l’Elysée semble fort aise.

    La Syrie, une affaire de gaz également ?

    Gaz toxiques en Syrie : La réponse du berger à la bergère….

    • un journal de contre-propagande certes, mais qui va regarder cette télévision d’Etat francophone syrienne ? La "coalition pour la guerre" pourra toujours s’adapter et répliquer qu’en fait, il s’agit cette fois d’empêcher la création d’un émirat islamique et de préserver la laïcité, et donc d’aller porter secours au bon peuple syrien prêt à tomber aux mains de méchants intégristes détenteurs de gaz mortels. La propagande de guerre a ceci de commode, c’est qu’elle est malléable à souhaits. La vérité, elle, souffre d’exactitude, surtout dans les intentions.

    et si les gaz mortels tombaient aux mains des forces alliées contre Bachar el Assad ?

    bluerider http://www.agoravox.fr

  • Algérie : une bombe a fragmentation !

    Dans le cadre de son travail, Antoine Corcelles se rend régulièrement en Algérie. Il décrit pour Monde et Vie la situation de ce pays qu'il connaît bien.
    ☞ Monde et Vie : Vous vous rendez régulièrement en Algérie et connaissez bien ce pays. Se dirige-t-il vers un bouleversement comparable à ceux de Tunisie ou d'Egypte ?
    Antoine Corcelles : Pour l'instant, cela bouge fortement, mais il est difficile de discerner s'il s'agit d'un mouvement général ou d'émeutes de la faim locales et sporadiques. La société algérienne est plus diversifiée, géographiquement, que la société tunisienne. Les pôles urbains importants y sont beaucoup plus nombreux, et chacun reste un peu coupé des autres.
    ☞ N'y trouve-t-on pas aussi une plus grande diversité ethnique? Je pense par exemple aux Kabyles, aux Chaouias...
    Lorsqu'un système est contesté, il se crée d'abord une sorte d'union sacrée de ses opposants. Par la suite, si le système FLN venait à imploser, les disparités que vous évoquez pourraient ressurgir d'une manière virulente, que ce soit le problème kabyle, ou d'autres qui sont moins connus ou cités : le Mzab, autrement dit la région de Ghardaïa, par exemple, a déjà une autonomie de comportement. L'implosion ferait alors l'effet d'une bombe à fragmentation, avec des effets multiples, régionaux, ethniques, culturels... Des clivages sociaux « à l'occidental » se sont aussi développés dans la société algérienne, entre bourgeois, ouvriers, classes moyennes, patronat, etc. De tous les pays d'Afrique du nord, l'Algérie est sans doute le plus proche de l'Europe et de la France.
    ☞ Même par rapport au Maroc ?
    Oui, car aussi prégnante qu'y soit la religion et influent l'islamisme, la société reste assez « laïque » et les domaines politiques et religieux ne s'y confondent pas. Au Maroc, où le roi est le Commandeur des Croyants, islam, société et pouvoir politique sont liés - peut-être, d'ailleurs, pour le plus grand bien de la paix sociale. En Algérie, le distinguo est constant. Ce pays a beaucoup plus hérité de la période française qu'on ne le pense. On n'y invoquera pas, comme dans d'autres pays, une loi religieuse pour condamner un comportement civil ; pas officiellement, du moins. Un préfet me disait : « Nous avons dans les préfectures des directeurs des affaires religieuses, mais ceux qui administrent la religion ne sont pas ceux qui la pratiquent. »
    C'est une réflexion typiquement occidentale : il faisait bien le distinguo entre ces fonctionnaires chargés d'administrer la religion et les croyants. Ce n'est pas le même monde...
    ☞ La fracture est-elle nette entre le FLN et le peuple, existe-t-il un fossé entre une Algérie « d'en haut » et une Algérie d'« en bas » ?
    Oui. Il existe indiscutablement une bourgeoisie, culturellement forte et marquée par l'Amérique. J'ai constaté qu'alors que les enfants du peuple viennent étudier en France, ceux des dignitaires vont aux États-Unis. Le petit peuple, qui souffre et qui a faim, a peu d'estime pour ces dignitaires du régime et accuse les associations d'anciens combattants de regrouper des gens qui n'ont jamais combattu et restaient derrière les frontières pendant la guerre d'indépendance.
    ☞ Le peuple a faim et pourtant l'Algérie est assise sur des ressources d'or noir considérables. Où va l'argent ?
    Les gouvernants ne s'oublient pas, mais le gouvernement investit aussi beaucoup dans les infrastructures. L'argent qui rentre grâce au pétrole a permis par exemple de rénover l'aéroport d'Alger avec une débauche de luxe qu'un pays pauvre ne pourrait pas s'offrir; mais le peuple ne se rend pas à l'aéroport d'Alger. De même, l'autoroute Maroc-Tunisie est une belle réalisation, mais les gens ne l'utilisent pas. À côté de ces réalisations, on importe tout, notamment les produits agricoles, et les efforts réels consentis pour les infrastructures n'apportent de solution ni à la montée des prix, ni aux difficultés d'approvisionnement. On parle d'émeutes de la faim et le mot n'est pas trop fort. Ce sont en tout cas des émeutes de la misère. Les mouvements islamistes prospèrent sur cette pauvreté, en y remédiant et en aidant vraiment la population. Je pense toutefois qu'il n'y a pas de corrélation entre terrorisme et pratique religieuse, j'ai même remarqué le contraire. Dans le Mzab, par exemple, on n'a pas déploré un mort pendant les dix ans de ce qu'on appelle la guerre civile algérienne. Les habitants expliquent qu'ils sont suffisamment religieux pour ne pas avoir besoin d'être islamistes. Ce qui tend à montrer que les comportements politiques diffèrent au sein du monde islamique. Les gens n'aiment pas les barbus venus d'Arabie Saoudite, qu'ils appellent les « Afghans », parce qu'ils se sont battus en Afghanistan ou en Irak.
    ☞ L'Algérie importe les produits agricoles, alors qu'elle-même était jadis un grenier à blé...
    À cet égard, je me rappelle d'un article de L'Écho d'Oran dont l'auteur écrivait que du temps des Français, l'Algérie était auto-suffisante dans le domaine alimentaire. « Que penser, demandait-il, d'un régime qui n'aura su que fabriquer des assassins d'enfants ? » Comme je m'étonnais de cette audace auprès d'un collaborateur du même journal, celui-ci m'a répondu : ici on écrit tout ce qu'on veut, mais de temps en temps on peut avoir un « accident »... Quand j'étais en Algérie, une information a fait état d'un journaliste qui avait été tabassé dans un hôtel à Tunis. Les Algériens, scandalisés, disaient : « On ne verrait pas ça en Algérie ». J'ai en effet lu des articles terribles sur Bouteflika : il existe donc en Algérie une véritable liberté de la presse... tempérée par « l'accident ». C'est une dictature qui fonctionne avec un système qu'un Français comprend aisément. Il serait intéressant, s'il y avait demain des élections en Algérie, de voir le score que réaliseraient les partis occidentalisés, comme le FFS de Aît Ahmed.
    ☞ Quelles pourraient être les conséquences pour la France d'une révolution en Algérie ?
    L'affaissement de systèmes autoritaires favorise les exodes, parce que le départ devient soudain possible. En quelques jours, plusieurs milliers de Tunisiens ont débarqué à Lampedusa, certains poussés par le désir de quitter un pays misérable, d'autres, proches du régime déchu ou petit cadre locaux, par crainte d'un retour de bâton. Transposez cette situation et ces réflexes à l'Algérie : il est évident que l'effet d'attraction sera énorme, encore amplifié par les liens qui unissent la France et l'Algérie. Certes, la France conserverait la maîtrise des visas ; mais les visas sont une chose, et le transit une autre.
    Propos recueillis par Jean-Pierre Nomen monde & vie 19 février 2011

  • Je préfère encore Bachar el-Assad

    Je préfère encore Bachar el-AssadBV. Les Occidentaux s’apprêtent à intervenir en Syrie. Vous remplacez Obama par Bush, Syrie par Irak, et armes chimiques par armes de destruction massive : ça vous rappelle quelque chose ?

    MLP. C’est la première idée qui m’a traversé l’esprit. C’est étonnant car les Américains sont plutôt bons en story stelling. Finalement, il ont assez peu d’imagination en politique internationale : ils nous ressortent le même scénario…

    On nous rejoue l’Irak ?

    Absolument. Ça me rappelle les bébés koweitiens sortis des couveuses et dont on éclatait la tête contre les murs. Ou encore les armes de destruction massive. Tout cela n’était qu’une opération de communication américaine, une technique utilisée dans laquelle nous tombons systématiquement pieds et poings liés : la défense du bien contre le mal.

    Les Français doivent comprendre — mais personne ne le leur explique — qu’avec les Américains, et en matière internationale, la bonne réponse est toujours le pétrole. Or, quelle est la réalité de la situation géostratégique et géopolitique en Syrie ? Bachar el-Assad a refusé au Qatar et à l’Arabie Saoudite de voir son pays traversé par des pipelines. L’objectif était, notamment, de faire concurrence au gaz russe. Quand vous avez compris cela, vous avez tout compris de ce qui se joue actuellement en Syrie. Ce n’est pas du tout le combat de la démocratie contre la dictature. Tout cela n’est qu’habillage de bons sentiments pour, en réalité, défendre les intérêts stratégiques américains.

    Par ailleurs, et au-delà de la violation massive du droit international qu’a constituée la reconnaissance de l’opposition syrienne comme seul interlocuteur du gouvernement français, je trouve délirant qu’on n’ait même pas posé de conditions à cette reconnaissance. La moindre des choses aurait été d’exiger un engagement sur la protection absolue des minorités syriennes ! Car je vous l’annonce, le jour où le régime de Bachar el-Assad tombera, on assistera à un véritable génocide des minorités. Et en premier lieu des Alaouites, avec la bénédiction de l’Occident. Alors, que l’on ne me parle pas de la défense de la démocratie contre le totalitarisme ! C’est la quinzième fois que les États-Unis nous font le coup, et moi je n’hésite pas à dire qu’entre le Shah d’Iran et l’Ayatollah Khomeiny, je préférais le Shah d’Iran. Voilà.

    Et entre Saddam Hussein et l’Irak d’aujourd’hui ?

    Je préférais Saddam Hussein.

    Et entre Bachar el-Assad et la situation qui se profile ?

    Eh bien, je préfère probablement Bachar el-Assad. Et je vous le dis avec d’autant plus de facilité que notre mouvement politique n’a jamais eu la moindre compromission avec aucun de ces dirigeants. Ni avec Bachar el-Assad, ni avec Hosni Moubarak en Egypte, ni…

    Je me souviens pourtant d’un voyage de votre père en Irak qui avait posé problème…

    Qu’était-il parti y faire ? Tenter de libérer des otages retenus en Irak par Saddam Hussein. Je vous rappelle d’ailleurs, pour que vous puissiez constater le niveau de bassesse de nos dirigeants politiques, qu’il avait ramené des otages et que les autorités ont refusé que l’avion se pose en France : elles l’ont fait atterrir en Allemagne !

    Comment se fait-il que la France, hier la droite et aujourd’hui la gauche, choisisse chaque fois le Qatar et l’Arabie Saoudite et leurs intérêts ?

    Parce que notre classe politique est vendue, au sens propre. Il ne se passe pas une semaine sans un responsable socialiste ou un responsable UMP à Doha. Contrairement à ce qu’ils disent, ils se moquent totalement de la défense de nos valeurs, de nos principes. Ils sont — Madame Najat Vallaud Belkacem l’a dit — dans le « business ». C’est aussi simple que cela. Il est étonnant de voir — et je regarde là le Parti socialiste dans les yeux — que tous ces régimes autoritaires, Egypte comme Tunisie, étaient plutôt des régimes socialisants. D’ailleurs, ils appartenaient à l’Internationale socialiste. Aujourd’hui, on fait le choix de manière délibérée de régimes religieux très durs en interne mais ultra-capitalistes à l’extérieur.

    Vous regrettez le soutien que nous avons apporté aux révolutions du printemps arabe ?

    Ce que je regrette, c’est que l’on s’y soit lancé à corps perdu sans en mesurer les conséquences ni les enjeux. Et donc sans poser la moindre exigence.

    François Hollande doit se rendre dans quelques jours en Algérie. Quels rapports la France doit-elle entretenir avec l’Algérie ?

    Un rapport de force. Or, depuis quelques années, tout déplacement en Algérie se résume à une augmentation des visas accordés aux Algériens — on est passé en quelques années de 130 000 à 200 000 visas par an — et à une inflation de la repentance pour la simple raison que nous sommes dépendants économiquement du gaz algérien. Voilà une véritable erreur stratégique ! Je plaide depuis plusieurs années pour que l’on mette en place une réflexion et des accords stratégiques avec la Russie, justement pour éviter de dépendre intégralement de pays comme l’Algérie.

    La France a eu raison de soutenir le statut d’État observateur de la Palestine ?

    Oui. J’ai toujours plaidé pour la reconnaissance de l’État palestinien : on ne peut pas avoir des exigences à l’égard d’un État s’il n’est pas souverain. Introduire la Palestine dans le jeu des institutions internationales entraîne pour cet État des droits mais aussi des devoirs. Cela me semble assez sain et aller dans le sens d’une avancée du règlement du conflit entre Israël et la Palestine.

    Et que pensez-vous de la réponse israélienne : la construction de 3 000 logements et l’arrêt du versement des taxes douanières ?

    C’est le choix du conflit.
    source : Boulevard Voltaire :: lien

  • BUDGET EUROPEEN OU LA RUINE ANNONCEE

    Les chamailleries sur le projet de budget européen remplissent abondamment les journaux. Chacun des pays veut tirer la couverture à lui tout en accusant bruyamment les autres de faire de même. La Grande-Bretagne et la France se signalent particulièrement à cet égard. La première réclame le maintien du chèque obtenu de haute lutte il y a longtemps par la baronne Thatcher. La deuxième veut la poursuite de la politique agricole commune ou PAC, laquelle est un instrument précieux pour les gouvernements successifs puisqu'elle asservit le monde rural à leur bon plaisir.
    Le budget qu'il est si difficile de mettre sur pied a une particularité : c'est un budget pluriannuel allant de 2014 à 2020. On comprend que la mafia des Eurocrates qui est au centre du projet y trouve son intérêt. Refusant les économies absolument nécessaires, tout en les saluant distraitement, ils rêvent d'une autorisation de dépenser sur plusieurs années. De ce fait les eurosceptiques en Grande-Bretagne deviennent de plus en plus nombreux. David Cameron osera-t-il sauter le pas et sortir de la CEE ? Cela serait un coup de tonnerre et un bienfait pour tous les Européens étant donné que l'édifice de la CEE est carrément nocif comme nous allons le voir.
    Les faits sont brutaux. L'Europe est devenue de plus en plus une machine à fabriquer du cash au profit des Eurocrates. La fortune des Commissaires européens est célèbre dans le monde entier. Un seul exemple : quand un Commissaire quitte ses fonctions il touche son traitement pendant trois ans pour lui donner le temps de se recaser. Ils sont « combinards » et se recasent tous très vite et le masquent de diverses façons. Les chômeurs qui le sont à cause de l'Europe et ne reçoivent rien pour se recaser apprécieront. Le poste de député européen est un « fromage » dont les multiples saveurs se lisent dans tous les journaux. La richesse des dirigeants s'étend selon l'usage jusqu'aux échelons les plus bas.
    Cette richesse des eurocrates est un des moteurs de l'accroissement de la dictature européenne ; c'est un principe absolu que plus les unités publiques s'agrandissent, plus la richesse des acteurs s'accroît et moins il existe de contrôles !
    LA DICTATURE
    Sur le plan économique la CEE court vers la ruine qui s'inscrit dans les chiffres officiellement publiés. Le chômage atteint des niveaux insupportables dans la plupart des pays. La croissance est désespérément plate. Par ondes successives cette situation délétère se propage dans le monde entier et jusqu'en Chine.
    La raison principale de ces faits est que la CEE est une dictature à 27 têtes. Les 27 Commissaires, une fois nommés, exercent leur pouvoir pratiquement sans contrôle. Par ailleurs, le parlement théoriquement chargé d'un certain contrôle est lui-même élu d'une façon extrêmement douteuse. Les votes ont lieu à mains levées, leur convergence étant laissée au « jugement » du président de séance ! Les gouvernements exercent en principe une surveillance, par l'intermédiaire de fonctionnaires non élus, mais ce n'est qu'une gentille parodie de contrôle.
    POURQUOI ET COMMENT LA RUINE
    Au premier chef des explications, se trouve la gigantesque ponction fiscale nécessaire pour alimenter la fabuleuse machinerie. Une autre cause de ruine est le flot ininterrompu de directives et autres réglementations déversées par la CEE ; un Commissaire ne saurait exister sans créer des directives ; la dictature européenne s'occupe de tous les détails de la vie d'un immense continent : cela va de la pêche au thon rouge, aux ascenseurs, et jusqu'au choix des ampoules. Par cette vision socialiste de la politique, elle met le désordre dans une foule d'industries et de consommations.
    La Cour de justice aggrave l'effet du déluge : de son fait personne n'est vraiment sûr du droit et cette incertitude est meurtrière pour la richesse générale. La fraude généralisée s'ajoute : la très coûteuse Cour des comptes européenne refuse depuis plusieurs exercices de certifier les comptes de la CEE ; les dictateurs vivent sur des comptes pourris.
    L’égalitarisme mène également à la ruine. Pour mettre soi-disant à niveau les nouveaux membres, de l'argent est volé aux anciens pour investir chez ces nouveaux et il y a beaucoup de fuites. A cette fausse idéologie peuvent se rattacher des idées folles comme la convergence fiscale franco-allemande ; messieurs les Eurocrates il faut supprimer les impôts au lieu de chercher des convergences impossibles.
    Actuellement la seule prétendue riposte imaginée à la crise est de demander plus de gouvernance européenne c'est-à-dire d'accroissement de la dictature ! Pour leur défense, les Eurocrates prétendent que la construction européenne était nécessaire au marché commun : c'est une erreur. La libération des échanges, chemin nécessaire à l'accroissement de la richesse générale, pouvait se faire sans la création de la formidable et ruineuse bureaucratie européenne.
    La construction européenne s'est faite en partie contre la volonté affirmée des peuples. Le projet insensé de budget pluriannuel est un effort pour consolider, malgré les disputes, un édifice branlant. Ira-t-il jusqu'au bout ? Le proche avenir nous le dira.
    MICHEL de PONCINS http://libeco.net