Avec RFI http://www.francepresseinfos.com/
magouille et compagnie - Page 2525
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Cohn-Bendit claque la porte d'Europe Écologie-Les Verts
Daniel Cohn-Bendit a annoncé ce vendredi 7 décembre avoir quitté Europe Écologie-Les Verts (EELV), mais continue de payer ses cotisations au mouvement français. Il reste coprésident des Verts au Parlement européen. Depuis des mois, « Dany le rouge » exprimait ses divergences avec le mouvement qu’il a co-fondé.L’eurodéputé a repris sa totale indépendance. Plus question pour lui de parler au nom d’Europe Écologie. C’est vrai que rien ne va plus depuis plus d’un an entre le fondateur d’Europe Écologie et son parti. La ligne du mouvement, Daniel Cohn-Bendit la critique sans prendre de pincettes.Pour le leader de mai 68, EELV oublie ses fondamentaux : l’Europe et l’environnement pour se recroqueviller, dit-il, sur l’espace politique des Verts, des sujets sociétaux comme la République exemplaire ou les sans-papiers. Ce malentendu, s'est renforcé encore avec la campagne d'Eva Joly. En privé, Daniel Cohn-Bendit se montrait sévère : "Une mauvaise candidate, une mauvaise campagne."Le fossé s'est encore creusé. L’eurodéputé qui ne met jamais sa langue dans sa poche, était furieux cet automne du vote du parti contre la ratification du traité budgétaire européen. L’ex-leader de mai 68 avait eu cette phrase : « Tout ce qu'on peut dire de méchant sur les partis politiques, c'est vrai. Ce sont des monstres ».« Schroumpf grognon », comme le surnomme Cécile Duflot, garde quand même un pied dans la vie politique : il reste co-président des verts au Parlement européen. -
Qui dénoncera cette année l’imposture criminelle du Téléthon ?
Rien n’ayant changé, nous resservons ce billet paru l’année dernière (lu sur Daoudal Hebdo) :
« J’ai beau chercher, je ne vois toujours personne, cette année, en dehors de Jacques Testart, pour dénoncer le Téléthon.
Pour son 25e anniversaire, l’imposture du Téléthon est donc universellement admise, et il est universellement admis que le Téléthon va encore donner de l’argent à notre docteur Frankenstein de Lutte ouvrière, Marc Pechanski, pour ses charcutages d’embryons.
Et cela au moment même où la société Geron, pionnière de la recherche sur les cellules souches embryonnaires, jette l’éponge.
Il y a pourtant là un argument spectaculaire contre le Téléthon, plus précisément contre le Généthon. Non, la recherche sur les cellules souches embryonnaire ne guérit rien. Non, elle ne sert à rien. Depuis 25 ans on vous raconte des bobards, on jette votre argent par les fenêtres, on se sert en pure perte des plus petits des hommes comme d’un matériau de laboratoire.La société américaine Geron avait été la première à obtenir une autorisation de faire des recherches sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires. Elle avait lancé un programme visant à traiter les lésions de la moelle épinière. Elle vient d’y renoncer, alors que la recherche n’était qu’en phase 1 (qui consiste essentiellement à évaluer la sûreté du traitement). Geron a tenté de faire croire qu’elle arrêtait ses travaux par manque de financement. [...] Les problèmes de financement ne sont pas crédibles. Il y a toujours de l’argent pour la culture de mort. [...] Pour le Pr Privat, « Geron aurait facilement trouvé des financements supplémentaires si son traitement avait montré qu’il était capable d’apporter des améliorations à l’état des patients atteints à la moelle épinière ». « Je pense plutôt que le traitement a été arrêté, soit par manque d’efficacité, soit pour des problèmes de rejets ou de sûreté pour les patients », explique-t-il, rappelant que selon lui le type de cellules souches embryonnaires utilisées par les chercheurs américains sont « incapables de reconstruire les liaisons nerveuses sectionnées ». »
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Le Monde mis à nu
« Attaquez-vous au Monde et les images noires du bannissement s'accumuleront au-dessus de votre tête », prévenait récemment Daniel Carton dans son impertinent essai sur les pratiques inavouables (mais avouées maintenant) des journalistes politiques (1).
Michel Legris, journaliste au Monde de 1956 à 1972 peut en témoigner, lui qui fut réduit au chômage et au silence pour avoir publié un brûlot dans lequel il dénonçait les méthodes d'un journal longtemps vanté dans les allées de tous les pouvoirs (2). Legris avait déjà soulevé un couvercle sous lequel, depuis des années, s'accumulaient bien des perplexités, bien des doutes et un malaise croissant quant à l'objectivité et à la probité de ce journal. Il avait notamment mis en joue les citations fausses ou tronquées, la dissimulation des échecs ou des forfaits d'un régime qui avait ses faveurs ou le parti pris systématique mis à noircir volontairement celui qui ne plaisait pas à ses rédacteurs. Moins de trente ans après la sortie du livre de Legris, Philippe Cohen et Pierre Péan ont décidé, à leur tour, de publier un ouvrage d'investigation saignant sur le « quotidien de référence » dirigé par le trio Colombani-Minc-Plenel, sévèrement mis en cause pour les deux journalistes.
Faut-il que le sujet soit sensible pour que l'éditeur et les auteurs se soient crus obligés de faire imprimer le livre en Espagne et d'observer le secret le plus complet sur cette enquête ? On pourrait se croire revenu au règne de Mitterrand où la publication du livre du même Pierre Péan sur la jeunesse vichyste de l'ancien président de la République avait été entourée des mêmes précautions.
Seul Denis Jeambar, patron de LExpress, a eu le privilège de lire l'ouvrage qui a provoqué une véritable paranoïa rue Claude Bernard, où la contre-attaque se met en place pour riposter aux deux frondeurs qui ont mis à nu, preuves et chiffres à l'appui, le journal qui, au nom de la liberté d'expression et du débat démocratique, impose à son électorat un prêt à penser sorti de ses presses.
Un univers implacable
Les extraits (pour ne pas dire les bonnes feuilles ) publiés par L'Express mettent l'accent sur le cynisme et l'autocratie des patrons du journal, mais montrent surtout combien ces derniers font peu de cas de leur mission première, l'information.
Dénonciations à sens unique, abus de pouvoir, compromissions avec le pouvoir en place et les pouvoirs parallèles, lobbying affairiste, réécriture de la vérité, beaucoup de choses sont dites dans ces quelques chapitres qui révèlent, avant tout, l'imposture d'un journal qui distribue, au fil de ses pages, bonnes et mauvaises notes aux uns et aux autres et fait la pluie et la beau temps au sein de la galaxie politiquement correcte.
Après avoir décrit comment le trio C.M.P. a fait main basse sur le journal en 1994 en n'ignorant rien des subtilités du capitalisme bourgeois (un comble pour le trotskiste Plenel !), Péan et Cohen reviennent sur les relations troubles de Plenel avec la police. Curieux accouplement d'ailleurs puisque l'on voit Joseph Krasny (nom de plume de Plenel dans Rouge et Barricades) entretenir les meilleures relations avec le syndicaliste de la FASP Bernard Delaplace, au point d'ailleurs de devenir son conseiller privilégié, de rédiger ses tracts et d'être le mentor de son journal syndical. Tout cela valait, bien sûr, quelques entrées place Beauvau et surtout des informations de première main sur telle ou telle enquête sulfureuse.
Ces relations ont, bien sûr, créé des habitudes. Faut-il, dès lors, s'étonner de trouver dans Le Monde de véritables fiches de police sur tel ou tel responsable politique ou syndical qui n'a pas l'heur de plaire au système en général et aux trotskistes du journal en particulier ?
Autre morceau de choix de l'enquête de Pierre Péan et Philippe Cohen : le chapitre consacré aux relations privilégiées d'Edwy Plenel avec Charles Pasqua au moment de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, véritable « candidat officiel » du quotidien (mais faut-il s'en étonner avec la place privilégiée occupée par Alain Minc ?). On apprend aussi comment, en pleine affaire Schuller - Maréchal (les écoutes illégales du beau-père du juge Halphen), Pasqua et Plenel s'arrangent pour faite s'indigner les lecteurs du Monde sur les méthodes policières utilisées dix ans auparavant sur ordre de François Mitterrand Autre révélation intéressante, le rôle de lobbyiste joué par Jean-Marie Colombani en faveur du quotidien gratuit parisien 20 Minutes, importé en France par le groupe norvégien Schibsterd à la recherche d'un allié dans la presse française. Il fait ainsi la courte échelle (moyennement finances sonnantes et trébuchantes ) aux Norvégiens, allant jusqu'à tirer les sonnettes de Matignon et de la Mairie de Paris. Le journal sert de moyen de chantage : revirement total dans un article au vitriol attaquant les journaux gratuits lorsque les négociations s'enlisent et virage à 90 degrés quelques temps plus tard pour finir par imprimer 20 Minutes en partie sur les rotatives du Monde. Tout est dit.
Outre les confirmations sur les « média training » dispensés à certains hommes politiques payés largement (selon Péan et Cohen), Jean-Marie Colombani aurait tenté de faire établir sa résidence fiscale en Corse ou n'aurait pas hésité à « habiller » les comptes du journal (pourtant si prompt à dénoncer les méthodes Enron, Andersen et Cie). Au point que le quotidien serait en bien mauvaise santé financière.
Tout cela rappelle le livre de Michel Legris qui stigmatisait déjà les dérives gauchistes du Monde en ces termes : « Un attentat terroriste ne sera pas dénoncé avec la même force s'il est perpétré par tel ou tel groupe ayant les sympathies du Monde. Les victimes se partagent désormais en deux catégories : les victimes innocentes et les victimes tout court. Les massacres se diviseront en deux genres, selon qu'ils sont ou non dans le sens de l'histoire ».
Écrites en 1976, ces lignes n'ont pas pris une ride et complètent le tableau dépeint par les deux journalistes qui viennent de publier une véritable bombe à retardement. Est-ce pour en prévenir les effets dévastateurs qu'Alain Minc les a précédés en publiant de drôles d'Epîtres à nos nouveaux maîtres (3), où il bouscule allègrement les idoles Bové, Bourdieu et autres chantres du communautarisme, sauce Porto-Alègre ou Mac Do de Millau ? En tout cas, une chose est sûre, on est loin de l'esprit de l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « La libre communication des pensées et des opinions est un droit les plus précieux de l'homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».
Les nouveaux maîtres du Monde ont visiblement rangé depuis longtemps cet article au magasin des accessoires.
Françoise MONESTIER
© POLEMIA
(1) Bien entendu c'est off de Daniel Carton (Albin Michel, 2003) voir critique en rubrique « médiathèque ».
(2) Le Monde tel qu'il est de Michel Legris (Plon, 1976).
(3) Epîtres à nos nouveaux maîtres d'Alain Minc (Grasset, 2003). -
Pierre Hillard "Les progressions du Nouvel Ordre Mondial", interview Eurrasianfinance
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Anne-Marie Le Pourhiet : le mariage homosexuel ? « Drôle de progrès ! »
Après son analyse du pacte budgétaire, Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit public à l’Université Rennes 1 et vice-présidente de l’Association française de droit constitutionnel, nous explique les raisons de son opposition au mariage homosexuel.
La légalisation du mariage homosexuel, de l’euthanasie ... Ce sont autant de sujets de type libéral-libertaire qui reviennent sur la scène médiatico-politique. N’est-ce-pas le signe de l’effondrement d’une société où les repères et la transmission existaient ?
C’est ce que le doyen Jean Carbonnier, civiliste et sociologue du droit, appelait « la pulvérisation du droit objectif en droits subjectifs », c’est-à-dire que l’on ne raisonne plus en termes d’intérêt général à long terme et de cohésion de la société, mais en termes de droits particuliers immédiats d’individus et de groupes. Ceux-ci présentent tous leurs caprices et exigences tyranniques sous forme de « droits » illimités et ne supportent plus qu’on leur oppose la moindre borne, exactement comme des enfants. C’est sans doute la forme la plus sophistiquée de l’incivisme et le symptôme de l’immaturité de l’homme contemporain qui annonce peut-être la chute de la civilisation occidentale.
Vous avez déclaré que le mariage est l’institutionnalisation « d’un lien naturel et charnel - avec l’intérêt social qui en découle » entre un homme et une femme. Mais il existe des couples hétérosexuels avec enfants qui ne sont pas mariés et inversement …
Le mariage a été créé en droit religieux comme en droit laïque pour sceller et protéger un accouplement c’est-à-dire l’union sexuelle d’un homme et d’une femme. Il ne se conçoit pas autrement, c’est sa définition même. L’idée de marier deux hommes ou deux femmes est une pure aberration. Les Grecs et les Romains n’étaient pas homophobes mais vous ne trouverez évidemment pas de trace de « mariage homosexuel » en droit romain, cette notion n’a pas de sens.
Pour autant, l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels constituerait-t-elle une boîte de Pandore comme on l’entend beaucoup ? Le risque de mariage à plusieurs, par exemple, est-il sérieux ? [...]
La suite sur Liberté politique http://www.actionfrancaise.net
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Pierre HILLARD : Comprendre le Nouvel Ordre Mondial
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Comment la C I A prépare les révolutions colorées
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L’implication de l’OTAN dans le conflit syrien est évidente
Le déploiement de missiles sol-air Patriot-II MIM-104 PAC-3 à la frontière turco-syrienne témoigne du début de l’implication de l’OTAN dans le conflit syrien, comme l’a indiqué vendredi Alexandre Grouchko, délégué permanent russe auprès de l’Alliance.
« Ce déploiement est un premier pas qui montre que l’OTAN s’implique finalement dans le conflit, et il n’est pas à exclure que cette implication s’accentue, suite à un incident ou une provocation quelconque », a déclaré le diplomate lors d’un duplex Moscou-Bruxelles organisé par RIA Novosti.
Membre de l’OTAN, la Turquie a officiellement demandé à l’Alliance le 21 novembre dernier de lui fournir des missiles sol-air Patriot pour protéger sa frontière de 900 km avec la Syrie. La décision de déployer des Patriot-II à la frontière turco-syrienne a, de fait, été adoptée le 4 décembre par le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance. Conformément à cette décision, deux batteries de Patriot-II seront fournies à la Turquie par l’Allemagne, et la troisième par les Pays-Bas.
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Florange : les syndicats critiquent le gouvernement et ArcelorMittal
Après un nouveau rebondissement embarrassant, le gouvernement et le groupe ArcelorMittal étaient ce vendredi sous le feu des critiques pour leur gestion de l'avenir du site sidérurgique de Florange, où la colère des métallos est montée d'un cran.Dans la presse vendredi matin, plusieurs éditorialistes se sont déchaînés contre l'exécutif, parlant d'une "déroute" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et d'un "échec" du président François Hollande.Dans ce contexte, où l'exaspération s'exprime y compris à gauche, l'opposition ne s'est pas privée de mêler sa voix au concert des critiques.Jean-François Copé, président proclamé mais contesté de l'UMP, a déploré vendredi un "manque de visibilité" de la politique gouvernementale. L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati (UMP) a regretté le "camouflet honteux" infligé par Mittal avec la "complicité" du gouvernement.Jeudi soir, le chef de l'État a tenté d'enrayer la polémique en promettant que les engagements pris par ArcelorMittal envers le gouvernement seraient tenus. "J'en serai, avec le gouvernement, le garant", a insisté M. Hollande.Le président a notamment promis de veiller à ce que l'industriel fasse en sorte que le projet expérimental Ulcos, sur lequel se fondent des espoirs de salut de l'usine lorraine, "voie le jour".C'est l'annonce jeudi de difficultés techniques concernant ce projet de captage/stockage du CO2, qui pourrait naître en partie sur la base de l'un des hauts fourneaux de Florange, qui a ravivé la colère des syndicats et le flot de reproches adressés au gouvernement.La Commission européenne a en effet annoncé qu'ArcelorMittal avait retiré une première version d'Ulcos d'un appel d'offres pour obtenir des financements communautaires. Matignon comme l'industriel ont immédiatement tenté de déminer le terrain, affirmant qu'il ne s'agissait que d'un contretemps, prévu dans leur accord passé la semaine dernière.ARCELORMITTAL "SORT LE PROBLÈME TECHNIQUE DU CHAPEAU"À bout de nerfs après ce nouveau rebondissement, des métallos CFDT conduits par Édouard Martin ont mené jeudi une action éclair devant les caméras au pied des hauts fourneaux.Ils ont affirmé avoir "pris le contrôle de l'alimentation en gaz" des installations et promis qu'ils occuperaient réellement les lieux dès qu'ils seront alertés d'une consigne de la direction de couper le gaz permettant leur maintien en veille.ArcelorMittal "n'a jamais mis sur la table les problèmes techniques d'Ulcos", s'est emporté vendredi matin Édouard Martin au micro de France Inter."On l'a mis au pied du mur. La France a dit chiche, on met 150 millions d'euros sur la table" pour Ulcos et l'Europe s'apprêtait à apporter son financement, et il "nous sort le problème technique du chapeau", a-t-il poursuivi."Il va être très difficile que Mittal respecte ses engagements. Ce n'est pas dans sa culture. Il n'en veut pas d'Ulcos, il n'en veut pas de la filière liquide de Florange", a assuré M. Martin.À Florange, recouverte de neige vendredi matin, des réunions syndicales sont prévues pour décider d'éventuelles nouvelles actions à mener la semaine prochaine.Des syndicalistes ont notamment l'intention d'installer "leur village gaulois" à proximité des hauts fourneaux lorrains.Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a estimé la veille que tous les syndicats pourraient "appeler à occuper" les hauts fourneaux, à la suite de l'appel lancé par la CFDT du site. "Il faut bien comprendre cette réaction de colère. On nous a bananés", a-t-il lancé.Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/
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Petite histoire des campagnes de diabolisation (arch 2010)
La « diabolisation » est une technique de manipulation des esprits. Elle vise à interdire la description des faits ou l’expression de certaines idées en disqualifiant celui qui les rapporte, en l’accusant d’ « extrémisme », de « dérapage » ou de « provocation ». La diabolisation est l’arme majeure du terrorisme intellectuel. Arme régulièrement utilisée en France depuis quarante ans mais qui a aussi été employée avec succès ailleurs.
Petit rappel historique en forme d’explications :
1968 : Enoch Powell
Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.
http://www.youtube.com/watch?v=7wGtcloE0i8&feature=related1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »
Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine, tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.
http://www.polemia.com/article.php?id=27371980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic
Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes du Figaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’ « extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981.
http://www.polemia.com/article.php?id=27351980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry
Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d'un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’ « il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».
Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Etre allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré.
http://www.dailymotion.com/video/xctabd_le-communisme-a-la-papa_news1983 : Dreux et le Front national
Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXe arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.
1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental
En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.
Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »
Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.
1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen
Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :
- - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
- - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.
1990 : la profanation de Carpentras
Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.
A l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.
L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).
L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique. http://www.polemia.com/article.php?id=1573
2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie
Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »
Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’ « homophobie ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Vanneste
2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI
Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :
- - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
- - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.
Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.
Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Eglise catholique).
Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Eglise s’est éloignée à la suite de Vatican II. http://www.polemia.com/article.php?id=2002
Les diabolisés : les nouveaux dissidents
Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.
Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Eglise. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».
Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !
Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !
Comment combattre la diabolisation ?
Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.
Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.
Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.
Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?
Polémia
20/12/2010Lien permanent Catégories : actualité, culture et histoire, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire