Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France et politique française - Page 1942

  • Un 1er mai en forme de chaos ? – Journal du mardi 30 avril 2019

     

    Un 1er mai en forme de chaos ?

    Alors que la France connaît des manifestations chaque samedi depuis 25 semaines, le 1er mai millésime 2019 pourrait s’avérer extrêmement violent notamment à Paris où les Black blocs prévoient de mettre le feu !

    État islamique : Al Baghdadi refait surface

    pour la première fois depuis 5 ans, le chef du groupe État islamique, Abou Bakr al Baghdadi, est apparu dans une vidéo de propagande. Un coup de communication alors que l’organisation terroriste a perdu son territoire.

    La folie des trottinettes

    Après les autolib et les vélib, les grandes villes de France sont désormais envahies de nouveaux moyens de transports électriques : les trottinettes… D’apparence enfantines, ces engins en libre service ne sont pas sans risque.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/un-1er-mai-en-forme-de-chaos-journal-du-mardi-30-avril-2019

  • L'intervention de Robert Steuckers lors de la Journée régionale de Synthèse nationale à Nieppe, près de Lille, dimanche 28 avril 2019.

    20190428_145151.jpg

    Sur cette journée : cliquez ici et cliquez là

    Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

    Chers amis et camarades,

    Aujourd’hui, nous avons les élections législatives espagnoles ; dans moins d’un mois, les élections européennes. Très récemment, nous avons eu les législatives finlandaises qui ont fait du parti des Finlandais la deuxième formation du pays, qui talonne les sociaux-démocrates, généralement vainqueurs dans le grand Nord et cette fois avec un écart de seulement 0,2% des voix (17,5% contre 17,7%). En septembre, les sondages donnent l’AfD victorieuse en Saxe où s’effondrent le parti de Merkel et les sociaux-démocrates. Le vent semble tourner en Europe et les chances de Vox en Espagne sont réelles aujourd’hui, où l’on vote pour des législatives anticipées. Nous verrons ce soir ce que ce scrutin donnera et s’il y aura, ou non, dans les prochaines semaines, un gouvernement PP/Vox/Ciudadanos. Mais ces diverses élections, à quoi pourraient-elles bien servir ? Quels projets nouveaux et nécessaires devraient-elles promouvoir pour autant que les élections apportent réellement du nouveau ? La nécessité, urgente aujourd’hui, est l’émancipation de l’Europe qui doit échapper, coûte que coûte si elle veut simplement survivre, à l’étau qui l’enserre, à l’étau qui est formé par la politique du Deep State américain et par les initiatives, en théorie privée, des multiples associations et ONG patronnées par George Soros. Les élections italiennes, qui ont porté au pouvoir etle populisme de droite de la Lega de Salvini et le populisme de gauche du « Mouvement Cinq Etoiles » de diMaio, semble être de bon augure et les meilleures nouvelles, en ces temps moroses où les gilets jaunes peinent à obtenir gain de cause, viennent assurément d’Italie.

    Lire la suite

  • Zoom – Romain Guérin : Anne-France, le journal de la France abandonnée !

    Dans ce roman, tout commence de manière macabre quand un pompier découvre dans une soupente misérable le cadavre d’une vieille dame en état de décomposition avancée. Dans la pièce dépouillée se trouvent deux ouvrages et un journal intime. Écrit à l’aide de ses dernières forces, le journal d’Anne-France révèle une femme française, catholique et finalement « très Gilet Jaune » symbole d’une France populaire et déclassée, d’une France qui disparait sous nos pas. Romain Guérin a écrit un très beau livre, évoquant des problématiques lourdes sur lesquelles le romancier porte un regard sombre. Et le corps abandonné sans vie d’Anne-France sonne comme un ultime appel au secours! Un ouvrage poétique à dévorer de toute urgence.

    https://www.tvlibertes.com/zoom-romain-guerin-anne-france

  • Cui cui, le petit Loiseau progressiste va sortir

     
    Avouons-le, il y a quelque plaisir savoureux à voir le camp autoproclamé du Bien se dévorer de ses propres inepties intellectuelles et impasses moralisantes, s'autodétruire tel un scorpion fou.
    Cela a commencé avec cette histoire de l'affreux GUD, le méchant fascisme dont la porteuse de projet LREM, toute prête à faire barrage contre elle-même, à se piquer elle-même de son dard impitoyable, parfaite illustration post-moderne de la haine de soi, était porteuse.
     Puis, n'en pouvant manifestement plus de réfréner sa nature profonde, la Créature s'est mise à exprimer des choses, des choses libres, des choses qui lui venaient naturellement, comme il en vient naturellement à chaque humain normal, mais que précisément ce camp du Bien s'emploie à sanctionner aussitôt qu'il en a l'occasion.
    La Créature alors a dit que, peut-être, on pouvait ne pas être favorable au mariage gay, et PAF, elle s'est retrouvée aussitôt avec son propre bazar sur le dos tel un moche escargot contrefait, ses amis antifascistes antihomophobes antigels et anti tutti quanti sur le dos, pour lui faire un procès en homophobie, mais c’eût pu être tout autre phobie de circonstance.
    Car, OUI, la Créature va le découvrir à cette occasion en dépit du manichéisme dont elle est la porteuse : on peut être opposé au mariage gay et pour autant NON homophobe, voire homo (si si, je vous assure).
    Puis la Créature a dit que l'ENA, qu'elle a trouvé judicieux de supprimer aussitôt qu'elle en a tiré tous les avantages après l’avoir dirigée, un peu comme un premier de cordée qui tirerait l'échelle et couperait la fameuse corde juste après lui-, histoire de ne laisser monter personne d'autre derrière elle, devait donc être supprimée. 
    Ben mon cochon ! Puis la Créature a dit, horresco referens, qu’à l’ENA elle se sentait "comme une romanichelle", et alors, tout le monde a été bien embêté.
    Ben oui les T'choupis !
    Les gens pro-Macron, les gens du Bien ont été embêtés car la Dame disait tout à trac des choses malseillantes qu’il ne convient pas de dire lorsqu’on est du côté du Bien et qu’on veut rameuter le vote de la gauche paumée qui a peur de son ombre.
    Et les gens de droite ont été bien embêtés aussi, car ils se sont dit ben didonk c'est-y pas que moi aussi j’aurais pu dire pareil, tel le Capitaine Haddock, et alors, What The Fuck ? (tiens ça me rappelle un truc…).
    Bref. Pour redire l’évidence : cette Dame de LREM n’est pas à blâmer pour son langage fleuri, de grâce, laissez-la parler normalement, comme tout le monde, comme elle en a envie, mais précisément comme la camp qu’elle représente nous interdit de penser et de parler.
    Elle incarne l’aporie de son camp, l’impossibilité intellectuelle de son «camp» : il n’y a pas les gens du Bien d’un côté, les gens du Mal de l’autre côté.
    Qu'elle l'apprenne à ses dépens, de grâce ! De grâce, encore, critiquez-là pour sa bêtise, pour son absence d’intelligence politique, sa stupidité communicationnelle, pour l'aveuglement anti-souverainiste qu'elle incarne idiotement, mais ne la critiquez pas pour les raisons qui font que le gauchisme culturel dont elle est la parfaite représentante idéologique nous interdit continument de dire et de penser jour après jour les choses telles que nous pouvons les penser et les dire. Considérons-là plutôt pour ce qu’elle est : l’impossibilité logique du Camp du Bien à exister, parce que, ne lui en déplaise, la réalité est plus complexe.
    La seule différence, manifestement, c’est que nous, nous le savons, de quelque bord politique que nous soyons.
    Sauf à croire qu’elle en joue perversement, ce que je n’oserais imaginer, de peur de passer pour complotiste…

  • Pourquoi la France reste volcanique, par Ivan Rioufol

    marianne-gilets-jaunes-600x338.jpg

    Rien ne sera plus comme avant“, a promis Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement. “Je peux mieux faire“, avait dit préalablement le chef de l’Etat, lors de sa conférence de presse de jeudi dernier. En réalité, un homme ne change jamais vraiment. D’ailleurs, en prenant ce jour-là une posture gaullienne – le président assis derrière un bureau, surplombant les journalistes conviés à l’Elysée – Emmanuel Macron s’est donné à voir, à nouveau, en monarque républicain. Or le peuple en colère ne veut plus de cette démocratie confisquée, qui persiste à vouloir écarter une partie des Français de la maîtrise de leur destin. Tout sonne faux quand le chef de l’Etat feint de redécouvrir la nation, les frontières, le besoin d’enracinement, l’art d’être Français.

    Ces thèmes-là ne seront jamais mieux défendus que par les populistes qu’il a désignés comme ses ennemis. Son “patriotisme inclusif” dit son insincérité : l’inclusion est ce nouveau mot du politiquement correct qui permet d’enterrer l’assimilation et l’intégration au profit d’un modèle de société multiculturelle. L’inclusion dissimule une bombe à retardement, en invitant les communautés à se développer sans contraintes ni modèles imposés.

    Il faut avoir le toupet de Macron pour oser affirmer : “Nous sommes en train d’inventer une nouvelle forme de démocratie“, tout en refusant le référendum d’initiative citoyenne, même encadré, et en n’octroyant que 20% de proportionnelle pour de futures élections législatives. En revanche, rien n’est plus démagogique que de proposer de supprimer l’ENA ou d’instituer, dès juin, une assemblée citoyenne sur la transition écologique grâce au tirage au sort de 150 Français. Comme le rappellent ce lundi, dans Le Figaro, des pétitionnaires qui s’alarment sur la précipitation du pouvoir à rebâtir Notre Dame : “L’exécutif ne peut se passer d’écouter les experts“. Ce ne sont pas les élites en elles-mêmes qui posent problème; elles sont nécessaires au bon fonctionnement de la société. Le drame français est dans l’incapacité des puissants à comprendre les plaintes de ceux d’en bas.

    Aujourd’hui, on ne reconnaît plus ce qu’est devenue la France“, s’est désolée Ségolène Royal, ce matin sur RTL. Mais ce sont tous ces dirigeants qui ont mis le pays dans cet état, en refusant d ‘écouter les lanceurs d’alerte. Tant que cette fracture entre les dirigeants et les citoyens ne sera pas résorbée, la France restera volcanique. Macron ne comprend rien à son époque, c’est-à-dire au retour des peuples (1).
    (1) André Bercoff, Le retour des peuples, Hugo-Doc

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 18 avril 2019 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • BALANCE TON QUOI... (MA VERSION) | NO #METOO SONG (ENG SUB)

  • Romain Guérin : Je préfère la France des croisades à celle de « Plus belle la vie »

    571019253.jpgRiposte laïque cliquez ici

    L’écrivain-poète Romain Guérin m’a accordé un entretien autour de son roman Le Journal d’Anne-France, paru aux éditions Altitude. Ce récit constitue une histoire française puisant dans les entrailles de notre passé collectif tourmenté, tout en pointant notre descente aux enfers contemporains que trop peu de plumes, à mon goût, ont le courage de dénoncer…

    Riposte laïque : Un tel titre – évoquant immanquablement un autre journal fameux – ne fait-il pas de votre personnage principal, Anne-France, une sorte de symbole du martyre subi par le peuple français depuis plusieurs décennies de trahisons de la part de ses élites ?

    Romain Guérin : C’est tout à fait ça. Si on se réfère à la déclaration des droits des peuples autochtones, la France subit un génocide ethnique et culturel. Suicides, avortements, expatriations, addiction à la drogue et aux médicaments, immigration délirante, etc. : physiquement, les Français disparaissent. Génocide à petit feu, ce qui est moins spectaculaire que d’autres grands massacres ; et pourtant, il suffit de prendre un train à la gare du Nord et d’allumer la télévision pour voir que notre pays n’est plus celui d’Audiard ou de Brel. En quarante ans, la France s’est défigurée à une vitesse inédite dans son histoire.

    Le spectacle ubuesque de cette lente agonie est une torture pour toutes les âmes françaises. Cette agonie n’a même pas la solennité de la mort pour nous consoler, Drumont dit cela mieux que moi, alors je lui laisse la parole : « La France, au lieu de se résigner ou, mieux encore, de se recueillir, de rentrer en elle-même, d’essayer de guérir puisque Dieu, disent les Écritures, a fait les nations guérissables, semble vouloir finir en apothéose théâtrale ; elle magnifie sa décadence avec une ostentation vaniteuse, une outrecuidance charlatanesque et délirante qu’elle n’avait point aux jours heureux de sa force et de sa splendeur. »

    Au-delà d’un symbole, c’est une prosopopée, c’est-à-dire qu’Anne-France c’est la France elle-même. Compris comme cela, le moindre détail de la vie d’Anne-France est effectivement un symbole et renvoie à ce que la France subit.

     

    Riposte laïque : Dans le roman, Anne-France, à la suite d’une rumeur infondée – le père de son bébé serait allemand –, est sauvagement lynchée. Ce lynchage est l’occasion de régler des comptes, comme ailleurs dans le récit, avec l’Histoire remaquillée par la bien-pensance. Je vous cite : « À la Libération […], les communistes s’agitaient dans tous les sens pour faire oublier le traité de non-agression que Staline avait signé avec Hitler. » Anne-France reviendra sur son lynchage en l’évoquant auprès de son fils, lié quant à lui à une autre guerre, celle d’Algérie. Pour enfoncer le clou, l’unique amour d’Anne-France – et vrai père de son enfant – est un résistant de Combat, mouvement fondé par Marie Reynoard et Henri Frenay, deux figures non communistes de la Résistance, comme le colonel de La Rocque. Rappelons que ce dernier, libéré de déportation et revenu en France, sera interné administrativement pour l’écarter de la politique et du Conseil national de la Résistance, puis ensuite assigné à résidence, décédant peu de temps après. Et puisque que vous écrivez que « tous les résistants, je dis bien tous, sans exception, se battent pour des souvenirs », peut-on dire qu’Anne-France est elle aussi une résistante ?

    Romain Guérin : Un résistant français en 1941 voulait en somme revenir en arrière ; revenir à l’époque d’avant l’occupation allemande, ce qui ferait de lui, aujourd’hui, un passéiste, un réactionnaire, bref un activiste de la fachosphère. Ce que nos maîtres appellent « progrès » n’est que la feuille de route de leur projet totalitaire. Anne-France n’est pas une résistante active mais, par le fait même qu’elle existe, elle est un ennemi du système, un ennemi à abattre, à remplacer, ou à laisser pourrir bien gentiment. Elle est – comme tous les Français qui existent un tant soit peu – ce que le paysan était pour le communisme : un être arriéré, un animal avec de vieilles idées, obstacle de la révolution et qu’il faut physiquement éliminer pour qu’advienne sur terre le paradis du socialisme scientifique. Le nationaliste, l’enraciné, le provincial sont les martyrs de la révolution mondialiste.

    De nos jours, on devient vite un rebelle malgré soi. Vous dites « Papa et Maman » au lieu de « parent 1 et parent 2 », vous voilà homophobe. Vous préférez que votre enfant suive les enseignements de Jean de La Fontaine plutôt que ceux d’un travesti à plume grimé en poulet de Bresse, vous êtes transphobe. Vous voyez d’un mauvaise œil la prolifération de mosquées dans lesquelles des prédicateurs traitent les Français de chiens et de mécréants, vous voilà islamophobe. Vous pensez qu’accueillir 200 000 immigrés par an n’est pas très sérieux, vous voilà raciste. Vous êtes curieux de votre histoire, vous ne gobez pas la propagande médiatique, vous voilà antisémite.

    Anne-France est donc une résistante, mais simplement par le fait qu’elle est bel et bien française et qu’elle commet, pour certains, le crime d’encore exister.

    Riposte laïque : Votre roman est, à bien des égards, une déclaration d’amour à la France. Je vous cite à nouveau : « Cette terre est jonchée de lieux qui provoquent en vous un sentiment étrange d’appartenance à quelque chose de flou, qui vous dépasse et qui ressemble à ce que l’on appelle la Nation. Dans une même ville, l’œil observateur peut y croiser des Celtes, des Romains, des Grecs, des chevaliers. Il peut déceler sur les murs la marque des empereurs et des rois et suivre sur son sol la trace des génies, des artistes et des savants qui ont foulé ses pavés millénaires. » Et Anne-France d’affirmer, comme une maxime applicable à tous les amoureux de notre pays : « Je ne suis pas née en France, la France est née en moi. »

    Est-ce la France, c’est-à-dire l’idée que vous vous en faites, qui vous a incité à écrire ce roman ?

    Romain Guérin : Oui, c’est bien la France, mais pas l’idée que je m’en fais : plutôt les sensations qu’elle me procure. La France est pour moi beaucoup plus une volupté qu’une idée. Quand je déambule dans les ruelles pavées d’un de ses petits villages, que mes yeux caressent les pierres des maisons sculptées, qu’au loin sonnent les cloches d’une chapelle nichée sur une colline, mon âme se remplit d’une paix joyeuse et d’une sérénité heureuse difficilement descriptibles. La France est le résultat miraculeux d’une sédimentation millénaire faite avec la poussière de squelettes laborieux, pieux et talentueux. Quand on commence à parler d’idée, on dérive vite sur les valeurs et là on glisse carrément dans la niaiserie adolescente, le baratin de colporteur et l’antiphrase : liberté, égalité, fraternité ; droits de l’homme, etc. Personnellement, je n’ai jamais entendu un touriste chinois dire qu’il venait en France visiter les « droits de l’homme » , se prendre en photo aux côtés de l’égalité et goûter à la fraternité sauce gribiche !

    Riposte laïque : Tout au long du récit, la France d’hier se frotte à celle d’aujourd’hui et, vue par le prisme de la narratrice, cette dernière laisse un goût amer. Votre héroïne le confesse : « Amoureuse éperdue du vrai, du juste et du beau, la vie dans ce monde faux, corrompu et laid fut un long calvaire. »

    De ce point de vue, Le Journal d’Anne-France n’est-il pas un roman du désenchantement ? Pire, Anne-France ne serait-elle pas une apatride qui, tel Alfred de Musset, est « venu(e) trop tard dans un siècle trop vieux », songeant avec un certain désespoir à « L’esprit des temps passés, errant sur leurs décombres » ?

    Romain Guérin : C’est d’avantage un roman de la dépossession que du désenchantement. Tempus fugit (le temps s’écoule) et rien ne le rattrape, pas même la mélancolie. Je n’ai pas le fétichisme d’un passé dont on ne se fait la plupart du temps que de fausses idées, idées édulcorées par nos propres phantasmes. Nul besoin d’être un royaliste légitimiste pour déplorer la vente d’un énième château à des énièmes Chinois. Nul besoin d’être un catholique intégriste pour pleurer la destruction d’une église. Le canal de Bourgogne, les cathédrales et le Palais des Papes ne sont pas des spectres du passé : ils sont actuels, et c’est cette France-là qui est dépecée, livrée aux hyènes du haut et aux rongeurs du bas. La France n’est pas une vieille dame qu’il s’agirait je ne sais comment de rajeunir. C’est une femme malade qu’il faut guérir, quitte à amputer si nécessaire.

    Si Anne-France est une apatride, elle l’est au sens d’Edgar Quinet : « Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays ; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. »

    Riposte laïque : Le roman insiste sur les racines chrétiennes de la France, que des jardiniers idéologiques malintentionnés s’ingénient de nos jours à arracher de sa terre. Ces racines s’expriment ici dans un mouvement de ferveur spontanée et non moins douloureuse. Nous sommes loin du dogme froid, dont Anne-France ne se soucie pas. « La religion m’a donné un supplément d’âme quand des drames me l’ont dévorée », dit-elle avec une humilité toute chrétienne. Alors qu’elle vient de perdre le dernier être cher, elle confesse ceci : « Quand j’allais à la cathédrale Saint-Jean, j’avais de plus en plus de choses à lui dire, au Bon Dieu. » Et d’énumérer les drames ayant émaillé son existence et dont elle Le rend tacitement responsable. Mais Anne-France a été écoutée par un prêtre, qui lui livrera une confession – quelle humilité de la part de celui censé les recevoir ! Une confession à la fois implacable au sujet de l’Église contemporaine et émue par son « immense et invincible Foi », résumée dans cette phrase : « Vous ne semblez pas versée dans la théologie et c’est peut-être pour ça que la véritable foi vous habite. Vous vous en tenez à des choses simples… mais vous tenez ! Moi j’ai tout laissé filer entre mes doigts boudinés par les bagues, sous couvert de controverses idéologiques. » Et ensuite d’invectiver certains prélats qui se vautrent dans le confort matériel et sont prêts à des compromissions telles que l’appartenance à une loge maçonnique.

    À la lumière de cette confession du prêtre et de la vie d’Anne-France, peut-on dire que cette dernière est plus du côté de saint François que du pape François ?

    Romain Guérin : Au-delà d’une controverse théologique dont je ne maîtrise pas toutes les ficelles (j’ai néanmoins mon petit avis là-dessus), avec Anne-France j’ai voulu mettre sous le feu des projecteurs les invisibles, les sans-voix, les sans-grades, les sans-dents, qui sont pourtant le socle de toute société possible. J’ai l’intime conviction que la vocation sociale de l’art est de réenchanter un quotidien souvent répétitif et difficile.

    Bien sûr, l’artiste en marge de son œuvre peut explorer les limites vertigineuses de son corps et son esprit, aller voir les égouts du monde ou se baigner dans les sanies de l’univers, mais s’il en fait l’éloge et la publicité, il se rend coupable de corruption des mœurs. La vie, ce n’est pas les excès de la drogue, du sexe, de l’alcool ; la vie ce n’est pas plonger dans son petit nombril mal lavé et méditer sur ses petites originalités, souvent aussi crasses qu’insignifiantes, et vouloir en faire une loi universelle. Non, la vie, c’est le travail, c’est la famille, les amis et son pays. Ça peut paraître banal comme ça, mais depuis l’origine de l’homme on n’a pas trouvé mieux pour donner du sens à l’existence. L’artiste, c’est Pagnol qui fait d’un boulanger un héros, et non je ne sais quel guignol qui noircit une toile avec ses propres fientes ; c’est Vincenot qui, à chacune de ses lignes, rend hommage à la simplicité, à la vertu et à l’amour et non un plumitif hystérique qui raconte la fabuleuse aventure de ses organes génitaux en milieu interlope.

    Riposte laïque : Parlons à présent de poésie, laquelle traverse le récit comme une invitation à la contemplation. Citons ces quelques vers « écrits de la main » de Jules, l’amant sacrifié à l’autel de l’Histoire : « Mêlée au nord des cieux, cette fille fascine / En l’ignorant mes yeux, qui dans ses longs cheveux / Ondulés et soyeux, séditieux se confinent, / Là-bas, mon rêve, enfin, est conforme à mes vœux. »

    Dans Destinées de la poésie, Alphonse de Lamartine écrit que la poésie c’est : « De la raison chantée, voilà sa destinée pour longtemps ; elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale comme les époques que le genre humain va traverser ; elle sera intime surtout, personnelle, méditative et grave ; non plus un jeu de l’esprit, un caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle, mais l’écho profond, réel, sincère des plus hautes conceptions de l’intelligence, des plus mystérieuses impressions de l’âme. »

    La poésie serait-elle pour vous un recours au mouvement déraisonnable et effréné du monde ? Je parle autant à l’auteur du Journal d’Anne-France qu’à celui du recueil de poèmes La Chorale des Cadavres.

    Romain Guérin : Vaste question qui pourrait faire l’objet d’un ouvrage à elle seule. D’abord, la poésie s’est imposée à moi comme une intuition profonde. Elle fut la réponse au « connais-toi toi-même ». Réponse terrible. Ensuite, évidemment, elle est un refuge pour les âmes raffinées : « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté », pour voler les mots de Baudelaire, quand dehors règne le chaos, la laideur, la grossièreté, le bruit et la tyrannie de la machine.

    La poésie est aussi une hygiène spirituelle, c’est mettre en ordre une surabondance d’émotions et de pensées et les ranger hors de soi dans une sorte d’annexe matérielle d’un corps trop exigu que sont les créations artistiques, comme pour en être soulagé. Enfin, je l’ai conçue aussi comme un témoignage anthropologique, une arme culturelle, une sorte d’évangile français au sens de « bonne nouvelle », qui dirait aux jeunes générations : « Hosanna ! Nous revoilà ! »

    Riposte laïque : Votre roman est émaillé de citations (Baudelaire, Verlaine, Nietzsche, etc.). Il s’agit là de marquer son ancrage dans une culture – européenne en l’occurrence – afin de s’inscrire littérairement dans sa continuité, n’est-ce pas ?

    Romain Guérin : Je plaide pour une « nouvelle renaissance ». Toute la production intellectuelle et artistique de ces cinquante dernières années devrait être déclarée nulle et non avenue. Instinctivement c’est comme cela que je me suis formé : j’ai rejeté comme par écœurement naturel les productions contemporaines pour aller me nourrir au sein des maîtres de l’Antiquité et ceux des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

    Alors que le mot de « progrès » est sur toutes les lèvres, manifestement, il n’a pas pénétré le domaine des arts. Personnellement, je ne me suis pas résigné à la médiocrité ambiante, et surtout je n’ai pas cherché à légitimé ma nullité littéraire par une quelconque mode ou courant et en me choisissant des nains pour modèles.

    Riposte laïque : Puisqu’il en est question dans le récit, évoquons la question de l’IVG. Mais avant, et afin que les lecteurs ne se méprennent pas, Anne-France ne se reconnaît pas comme un modèle de mère irréprochable. Au contraire. Et, tandis qu’elle vient de découvrir sa grossesse, elle avoue même : « Je vous mentirais si je disais que je n’ai pas pensé cette chose horrible qui est aujourd’hui monnaie courante. »

    Puis elle pose peut-être la bonne question : « Est-ce que vraiment les femmes qui avortent le choisissent librement ou est-ce que, par manque d’argent et/ou de structures adéquates pour les accueillir et les accompagner, elles le font en désespoir de cause ? » La fiction est ici au service de la conviction. Je me trompe ?

    Romain Guérin : Conviction non, mais plutôt un constat et des doutes. Un constat politique simple d’abord : si les femmes françaises avortent, il n’y a pas de renouvellement de population. D’autres femmes, venues d’autres cieux, elles, s’en chargent. Il ne faut donc pas venir pleurer après que des peuples vivaces et féconds remplacent un agrégat dépressif et stérile. Des doutes moraux ensuite : à quel moment le fœtus peut-il être considéré comme un être humain et non pas comme un vulgaire amas de cellules ? Je n’ai pas la réponse, et je suis sûr que personne ne l’a cette réponse. Alors la prudence me semble être de mise.

    Riposte laïque : Il faut bien admettre que la promesse suivante n’incite pas à l’optimisme. En effet, vous écrivez : « l’avènement d’un monde enfin pacifié par l’uniformité de la bêtise et la sinistre concorde de l’apathie. » C’est Anne-France qui parle, évoquant les résistants à ce nouvel ordre mondial comme des « restes qui gémissent ». Deux questions : Dans quelle mesure Romain Guérin est-il Anne-France ? Au-delà d’un personnage de papier, conserve-t-il quelque espoir de rédemption pour notre civilisation en péril ?

    Romain Guérin : J’ai la même pudeur et le même sens moral qu’Anne-France. Mais elle est bien trop pieuse, trop sage, pour me ressembler complètement. Voyons les immenses batailles qui nous attendent comme une bonne nouvelle. Alors qu’à l’approche des années 2000 les penseurs de pacotille – ces voyants qui ont troqué leur boule de cristal contre la sociologie – nous annonçaient la fin de l’Histoire, il se pourrait bien que l’Histoire se manifeste comme jamais. À l’heure où je finis de répondre à cet entretien, Notre-Dame de Paris a été incendiée, ce qui n’était jamais arrivé dans l’Histoire, justement.

    Notre avenir, ce qui devrait finalement nous réjouir, nous, Gaulois, ressemblera beaucoup plus aux croisades qu’à un épisode de « Plus belle la vie ». Le tragique fait son grand retour. Espérons que la France aussi…

    Propos recueillis par Charles Demassieux

    NDLR SN : à propos du livre de Romain Guérin, Le journal d'Anne France cliquez ici

    2017 12 01 PUB SITE 1.jpg

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/04/30/romain-guerin-je-prefere-la-france-des-croisades-a-celle-de-6147447.html

  • Migrants sur le bassin d’Arcachon : la droite dit « non » mais vote « oui » !

    37222047314_33f8a3984a_b-845x475.jpg

    Le 11 février 2019, lors de la commission permanente du conseil départemental de la Gironde, la majorité de gauche a décidé de dépenser plus d’un million six cent mille euros pour acquérir un hôtel sur le bassin d’Arcachon, à Biganos, pour y loger essentiellement des mineurs non accompagnés (MNA).

    Rappelons que les MNA sont majoritairement de sexe masculin, qu’aucune mesure n’impose de vérifier leur variable âge et que leur prise en charge s’élève à environ 150 euros par jour. Acheter un hôtel pour y loger essentiellement des migrants encourage coupablement les réseaux de passeurs à développer leurs indignes trafics d’êtres humains.

    Face à cette attitude irresponsable, et aux antipodes des discours de fermeté prônés par messieurs Bellamy et Wauquiez lors de cette campagne des européennes, Les Républicains du conseil départemental de la Gironde ont validé cette dépense.

    Cet antagonisme entre les paroles et les actes est récurrent au sein du groupe Gironde Avenir (groupe de la droite et du centre du conseil départemental de Gironde). En effet, en septembre 2016, le maire d’Arès, également conseiller départemental, annonçait dans la presse qu’il refusait d’accueillir des migrants dans le centre de vacances d’EDF de sa commune avant, finalement, de changer d’avis. En octobre 2016, il votait même pour la délibération consistant à mettre à disposition le domaine départemental Gérard-Lagors d’Hostens, au bénéfice de 36 des 300 migrants arrivés en Gironde suite au démantèlement de la jungle de Calais.

    Le 29 mars 2019, le lycée de la Mer de Gujan-Mestras, en partenariat avec Amnesty International et la Ligue des droits de l’homme, organisait une journée de sensibilisation à destination des élèves autour de la pensée suivante : nous n’assistons pas à une crise migratoire mais à une crise de l’accueil !

    Cette journée, avec de tels propos tenus face à des jeunes, n’aura suscité aucune réaction de Mme le maire (ex-sénatrice et ex-LR) !

    Elle est pourtant bien consciente de la charge que représente cette immigration non choisie puisque en septembre 2016, elle déclarait que nous étions « déjà en manque de logements pour les gens qui en ont besoin ».

    Alors que huit Français sur dix sont contre l’immigration, il serait peut-être temps que ces élus aient le courage de soumettre à référendum local toute installation de migrants et qu’ils mettent en cohérence leurs grands discours nationaux avec leurs petites politiques locales.

    Edwige Diaz

    https://www.bvoltaire.fr/migrants-sur-le-bassin-darcachon-la-droite-dit-non-mais-vote-oui/

  • Manifs du 1er mai : «Les instructions du préfet sont claires, la police ira au contact»

    © Sputnik .

    Les manifestations du 1er mai sont plus que jamais à risque. Alors que les Gilets jaunes battront le pavé et que les annonces du Président Macron ont déçu, les autorités craignent des violences. Axel Ronde, secrétaire général du syndicat VIGI Île-de-France, s’est confié à Sputnik sur le dispositif du maintien de l’ordre qui sera mis en place.

    «Les manifestations violentes de ces derniers mois nous ont obligés à évoluer. Désormais, nous allons au contact.»

    Grégory Joron, responsable CRS pour le syndicat Unité-SGP-Police, prévient les casseurs. Comme il l’a confié à nos confrères du Parisien, les forces de l’ordre ne pouvaient plus «rester figées et regarder passer les trains». Cette nouvelle doctrine du maintien de l’ordre ira de pair avec des équipages de la brigade anticriminalité (BAC) à moto. Les violences urbaines qui ont émaillé à plusieurs reprises les manifestations des Gilets jaunes ont soulevé de nombreuses critiques, notamment sur le manque de réactivité des forces de l’ordre. Ces scènes de guérilla urbaine qui ont notamment vu l’incendie du Fouquet’s et le saccage de plusieurs commerces ont coûté son poste au désormais ex-préfet de Paris Michel Delpuech.

    Lire la suite