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France et politique française - Page 2671

  • Jean-Luc Mélenchon et Edouard Philippe : le duel annoncé fut un duo

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    497854303.jpgNormalement, c’est la personnalité dont le statut politique est le plus important qui, dans un débat, sert de faire-valoir à un politicien de moindre calibre, c’est pour ce dernier une occasion prestigieuse d’accroître sa notoriété. On l’a bien vu naguère lors du débat autour du référendum de Maastricht quand le président Mitterrand choisit Philippe Séguin comme interlocuteur qui en rougit d’émotion et dont le fleuret en fut moucheté. Or, voilà qu’on nous change ça aussi ! Jeudi soir, lors du débat de L’émission politique, c’est Mélenchon, simple député, qui tint le rôle de faire-valoir du Premier ministre lui-même.

    Demandez à un quidam qui est Edouard Philippe, rares sont ceux qui vous répondront qu’il est le chef du gouvernement. D’ailleurs, la question la plus fréquente posée par les téléspectateurs au cours de l’émission fut : « Qui est Edouard Philippe ? » Même avec deux prénoms, il peine à se faire un nom, même avec sa grande taille on ne peut le voir de loin puisqu’on ne le voit pas du tout. Il n’existe que comme l’ombre portée de son mentor, Emmanuel Macron, sans qui il serait resté l’obscur maire juppéiste du Havre. On n’a pas souvenir non plus qu’il ait prononcé une parole forte, tenu un discours qui ait marqué les esprits, à défaut des cœurs, ou qu’une expression inspirée ait franchi ses lèvres.

    Or, il fallait pour le premier numéro de la nouvelle saison de L’émission politique inviter le Premier ministre au lendemain de la présentation du budget 2018, l’agenda politico-médiatique l’imposait. Mais Léa Salamé, qui passe les plats, a forcément un œil sur l’actualité politique et un autre sur l’Audimat et en ayant Philippe comme invité principal ce strabisme divergent l’assurait qu’avec lui ce serait le « bide », comme disent les artistes. Qui, sauf devoir professionnel, tel le pauvre journaliste, va distraire quelques heures de son précieux sommeil pour entendre un certain Edouard Philippe dont on essaie de nous convaincre qu’il gouverne la France ?

    Edouard Mélenchon !

    Chard-Edouard-Philippe-300x246.jpgPour éviter la catastrophe industrielle, il fallait donc lui opposer un « bon client », plus connu et plus dynamique dont on pouvait espérer quelque esclandre, ce fut Mélenchon. Avec la justification que les médias l’ont désigné leader de l’opposition, Léa Salamé prétendant même que ce sont les Français qui l’ont sacré « opposant n° 1 » !

    Même si l’individu est pugnace, voire agressif, avec un tel « opposant », Philippe était tranquille. Il le fut. Ils font partie du même établissement, ce sont des rouages du même système et qui sacrifient pareillement au politiquement correct. Avec lui, pas de questions qui fâchent sur l’immigration galopante, l’islamisation accélérée de notre pays, la politique de la ville ouverte face aux « migrants ». On l’a bien vu lors de cette soirée, pas un mot sur ces drames qui préoccupent et dont souffrent les Français, il est vrai qu’ils sont tombés d’accord pour exprimer leur commune hostilité à Marine Le Pen.

    On comprend le lapsus révélateur de la journaliste qui a présenté le leader de la France insoumise comme… Edouard Mélenchon. On nous annonçait un duel, ce fut un duo.

    Guy Rouvrais

    Article et dessin de Chard parus dans Présent daté du 30 septembre 2017

    https://fr.novopress.info/207549/jean-luc-melenchon-et-edouard-philippe-le-duel-annonce-fut-un-duo/

  • Lettre ouverte à Florian Philippot

    3166724625.jpgPar Pierre de Meuse

    Vous voilà maintenant hors du front National. Ce n’est pas, en soi, un drame Mais si les développements de la crise qui vous a amené à en démissionner ont été regardés de l’extérieur en ce qui nous concerne, une analyse de notre part s’impose car le FN a dominé pendant 40 ans les choix des Français attachés au sort de leur patrie. 

    La question principale s’énonce ainsi : pourquoi avez-vous tant d’ennemis dans ce parti ?

    Résumons votre profil politique. Vous êtes antilibéral et patriote, et, répétez-vous, gaulliste. Pourquoi pas ? Vous auriez pu trouver au Front National de nombreux antilibéraux patriotes, pas tous gaullistes il est vrai.  Mais il aurait fallu jeter le regard sur une frange de la droite intellectuelle que vous n’aimez pas tellement : les contre-révolutionnaires, les identitaires et les catholiques sociaux. Ceux-là, croyez-le, ne portent pas dans leur cœur la finance mondialisée, les multinationales et la trilatérale chère à Macron. Il est vrai qu’ils sont minoritaires, mais après tout, vous aussi. Vous auriez pu dialoguer et vos propositions auraient pu être discutées, de façon amicalement critique.  Or, vous avez considéré que ces familles politiques ne méritaient même pas un regard. Lorsque vous avez été interrogé par un animateur de télévision, dans un type de dialogue où vous excellez, sur le sort à réserver au mariage prétendument « pour tous » si le Front gagnait les élections, vous avez répondu en rangeant cette préoccupation avec la « culture des bonzaï ». C’était une grave erreur, d’une part parce que la présidente s’était prononcée clairement sur le sujet, mais surtout parce que ceux qui avaient manifesté contre la loi Taubira et bravé les lacrymogènes pour cela vous ont classé au niveau de leur pire ennemi.

    Vous avez également pris une position fort audacieuse sur la monnaie européenne, soutenant comme une bonne part des économistes que l’euro n’était pas conforme aux intérêts français.  Techniquement, votre analyse était juste, mais elle n’a pas été appréciée par les électeurs, et c’est l’une des raisons pour laquelle le FN n’a pu atteindre le niveau de 40% auquel il pouvait prétendre.  Faut-il admettre que les français sont toujours enthousiasmés par le fédéralisme européen ? Certainement pas, mais votre argumentaire n’attaquait pas l’Europe dans sa conception ni dans ses méthodes, mais seulement son monétarisme. En bref, vous estimiez, comme Jacques Sapir, que la position de moindre productivité de la France exigeait des ajustements monétaires afin de conserver les emplois en France. Il aurait donc fallu dévaluer régulièrement afin d’ajuster la monnaie au marché. Vous proposiez donc implicitement de revenir à la politique de dévaluations qui a marqué la France de 1921 à la fin du XX° siècle.  Vous comprendrez cependant que la perspective de voir l’épargne et les revenus fixes fondre chaque jour un peu plus pouvait ne pas plaire à ceux de vos électeurs qui ont quelques Économies.  Surtout que dans le même temps le FN militait pour le retour de « la retraite à 60 ans ».

    Dans le même temps, vous recommandiez de mettre une sourdine à la dénonciation de l’immigration, dont vous estimiez qu’elle était « anxiogène ». Les premières semaines de campagne de Marine Le Pen ont été menées selon vos directives. Or les sondages firent apparaître un déclin constant des intentions de vote en faveur de la candidate. Il fallut donc redresser la barre pendant les quinze jours précédant le premier tour, faute de quoi elle aurait été éliminée.

    Cette stratégie était en effet absurde pour plusieurs raisons évidentes :

    D’abord elle visait à atteindre un électorat de gauche, grosso modo celui de Mélenchon, avec lequel vous désiriez nouer des contacts, repoussés d’ailleurs de manière blessante par les dirigeants de « La France Insoumise ». Tentative sans espoir parce que l’électorat de Mélenchon, en grande partie composé d’immigrés de la seconde génération, ne pouvait que rester étanche au FN, même « repenti ».

    Ensuite parce qu’elle ébranlait le pilier principal du FN, qui n’existerait plus depuis trente ans s’il n’avait pas su être et demeurer le seul parti politique s’opposant de face à l’immigration de masse.

    Enfin parce qu’au lieu de s’attaquer à la politique de soumission de l’Union européenne à l’égard de ces flux incontrôlés de population, source véritable du brexit, vous vous attaquiez à une question monétaire, sur laquelle les effets d’une rupture n’étaient guère prévisibles. Or cette politique d’ouverture systématique des frontières prônée par Bruxelles avait son origine, de manière très profonde, dans les principes fondateurs des institutions en question, et à l’influence des grands décideurs du capitalisme mondialisé. C’était donc à ces postulats qu’il fallait s’attaquer.

    Mais surtout elle était insensée parce que comme le dit très justement JY Le Gallou, le point nodal qui entraîne la « diabolisation » du FN est justement l’opposition à l’immigration. Et sur ce point, il ne suffit pas de nuancer dans les mots ou dans l’inflexion des phrases. Pour désarmer le parti-pris médiatique. Le système considérera le FN comme fréquentable seulement le jour où il se sera totalement soumis à la société indifférenciée. Autant dire le jour où il se sera suicidé sans retour. A quoi servirait une souveraineté de notre pays, d’ailleurs, si celui-ci n’existe plus ? Cette évolution était comprise par tous ceux qui, à l’intérieur ou à l’extérieur du FN, vous écoutaient et vous lisaient avec inquiétude, mais non par vous-même qui continuiez à incriminer les « rageux », animés par l’envie et la rancune.

    Le Gallou estime que la scission de Mégret n’est pas à comparer avec celle que vous auriez pu faire…si vous aviez eu plus de monde derrière vous. Je pense tout de même qu’il y a une similitude : ni Mégret ni vous ne savaient à quel genre de public ils avaient affaire. Ni sur les tempéraments, ni sur les idées, vous n’étiez averti de la mentalité et de l’héritage intellectuel des hommes dont vous sollicitiez le dévouement et le vote. Pire encore, vous les méprisiez ouvertement, reprenant à leur égard les mots dépréciatifs que les médias du système utilisent quotidiennement. Dès lors, votre sort lors du prochain congrès ne faisait pas de doute, et c’est pour éviter un investissement trop lourd en adrénaline que Louis Alliot et Marine Le Pen ont brusqué la décision en vous acculant à la démission.

    C’est dommage car beaucoup d’efforts ont été perdus. Le choix « ni gauche ni droite » n’était pas nécessairement une impasse, à la condition bien sûr de ne pas céder sur la pensée, y compris et surtout quand elle était frontalement en opposition avec la vulgate construite depuis 1945, et même bien avant. Il est évident en revanche que le modèle que vous cherchiez à imposer n’était qu’une illusion. Il n’y a plus de place en France pour un républicanisme sociétalement individualiste, politiquement étatiste et redistributeur, mais national. Ce rêve de technocrate keynésien avait 50 ans de retard. Philippe Séguin pouvait faire entendre sa voix dans les années 60 ; en 2017, il a atteint depuis longtemps la date de péremption.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/09/28/lettre-ouverte-a-florian-philippot-5984302.html

  • VENEZ RETROUVER LE QUOTIDIEN "PRÉSENT" SUR SON STAND DIMANCHE À RUNGIS

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  • Emmanuel Macron sur l'Union européenne : tout sauf crédible

    Analyse d'Hubert Cordat sur Réinformation :

    "Mardi, à la Sorbonne, Emmanuel Macron était venu parler d’Europe, pour essayer de relancer un processus qui n’en finit plus de mourir – et d’abord dans l’esprit de ses habitants. Et son discours n’aura sans doute guère plus d’avenir, pour un certain nombre de raisons – et d’abord parce que c’était un discours faux. Le président de la République aura, au cours d’un discours-fleuve, proposé un certain nombre d’idées dont la réalisation pratique, dans son esprit, est en mesure de redonner du tonus à une Europe en panne. Le constat n’est plus un secret pour personne, et Emmanuel Macron veut prendre le taureau par les cornes pour se donner la stature d’un homme d’Etat. Alors, il multiplie, de fait, les propositions : force commune d’intervention européenne, fonds européen de défense, académie européenne du renseignement, force commune de protection civile, budget commun, taxe sur les transactions financières, convergence sociale et fiscale, élargissement du programme Erasmus pour que chaque jeune européen passe au moins six mois dans un autre pays, création d’universités européennes, renforcement du Parlement européen par des listes transnationales, nomination d’un ministre des finances de la zone euro, etc.

    Cette rapide énumération mériterait sans doute d’être approfondie, chacun des dossiers ainsi évoqués dans le discours présidentiel méritant d’être précisé par des personnalités compétentes plutôt qu’asséné au service d’une idéologie, dont Emmanuel Macron se veut une espèce de prophète.

    Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne

    Pour autant, il y a au moins trois raisons pour lesquelles le propos d’Emmanuel Macron manquait singulièrement de réalisme. La première est que rien, dans son propos, ne portait la marque du renouveau susceptible de relancer l’Europe en panne. Ses prédécesseurs ont dû tordre leur nez de l’entendre se présenter en super-héros européen, alors que les mesures avancées font l’objet de discussions récurrentes depuis des années. Il faudrait au moins, pour qu’elles acquièrent plus de réalisme, en préciser la mise en œuvre. Si ses prédécesseurs n’y sont pas parvenus, ce n’est pas faute d’y avoir, eux aussi, pensé. Et Emmanuel Macron ne donne pas, malgré sa grandiloquence, le sentiment de pouvoir faire sinon mieux, du moins plus.

    Quid de l’Allemagne ?

    Deuxième difficulté pour Emmanuel Macron : le manque actuel de partenaires. On ne saurait faire, seul, une politique commune. Or les applaudissements serviles des media français devant « l’audace » (sic !) d’Emmanuel Macron, ou les tweets enthousiastes du très médiatique président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ne sauraient suffire à donner vie à l’ambition du président français. Car, tout le monde le sait, et Emmanuel Macron lui-même le souligne, il faut à l’Europe un moteur, à savoir le fameux couple franco-allemand. Or, si Angela Merkel a réussi, dimanche dernier, à conserver sa place, elle va devoir gouverner avec l’appui du parti libéral FDP dont les idées sur l’Europe ne correspondent pas à celles du partenaire français. Pour ajouter à la complexité de cette situation, l’arrivée de l’AfD en troisième position aux élections législatives allemandes, dimanche dernier, va obliger le chancelier à se garder de toute improvisation trop européiste, sous peine de donner encore du grain à moudre à un parti en pleine expansion.

    Un faux sur l’Europe

    Troisième point enfin, le manque de souffle. Il ne suffit pas de multiplier les instituions et comités Théodule pour éviter la débâcle européenne. Surtout quand le discours sur l’Europe ne semble guère plus prometteur que les propos que le président réserve aux seuls Français. Ceux-ci manifestent d’ailleurs assez clairement un désintérêt grandissant pour Bruxelles, qui a trop montré que sa vision était trop éloignée de celle des peuples qu’elle voudrait dominer. Macron peut pointer du doigt l’ennemi nationalisme. Les Français ont surtout l’impression que son rêve les entraîne très loin, trop loin d’une terre à laquelle ils sont attachés : la France. Il ne suffira pas, pour les faire changer d’avis, de falsifier l’histoire, en essayant de leur faire croire que l’Union européenne est la fille de l’Europe. Bruxelles et ses commensaux se sont trop séparés des racines européennes pour que l’équation leur paraisse encore crédible…"

     par Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2017/09/emmanuel-macron-sur-lunion-europ%C3%A9enne-tout-sauf-cr%C3%A9dible.html

  • Un pactole à 42 milliards d'euros - Polony TV

  • ORDONNANCES TRAVAIL : EMMANUEL MACRON SIGNE-T-IL LE DÉCLASSEMENT SOCIAL DES FRANÇAIS ?

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    Le travailleur français se trouve pris en tenaille entre un grand patronat antinational et le dumping social des pays est-européens de l’Union européenne

    La semaine dernière a vu la signature en grande pompe, devant les caméras, des ordonnances relatives au droit du travail par le Président Macron, singeant narcissiquement le modèle américain. Tout le monde aura pu constater l’absence d’opposition politique sérieuse sur ce sujet majeur, y compris dans le camp patriote.

    Silence d’autant plus condamnable que ces ordonnances portent en elles les germes d’une remise en cause profonde d’un certain État social qui, bien qu’issu du contexte particulier de l’après-Deuxième Guerre mondiale, avait accompagné la reconstruction du pays puis son entrée dans la mondialisation économique en maintenant au profit des travailleurs français un socle de garanties minimales.

    En effet, les ordonnances viennent encore fragiliser un peu plus la hiérarchie des normes, principe fondamental de l’ordre public social, en permettant aux accords d’entreprise de déroger et de s’imposer aux accords de branche – y compris dans un sens défavorable – dans un nombre élargi de domaines (durée du travail et recours aux heures supplémentaires, 13e mois, primes d’ancienneté, etc.). Ce phénomène d’inversion de la hiérarchie des normes, amorcé par nos élites politiques il y a une quinzaine d’années, s’inscrit dans un mouvement plus général de libéralisation du marché du travail (à l’efficacité discutable) qui, faisant l’économie d’une réforme équilibrée et réfléchie dans l’intérêt de tous, a pour seul but de satisfaire les intérêts patronaux les plus pressants et de soumettre la France aux contraintes issues de la mondialisation et de l’intégration européenne, sans cesse plus invasive. Il marque néanmoins un net recul de l’État dans le dialogue social, dont il était pourtant devenu un acteur expérimenté.

    Autre mesure marquante, la barémisation et le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. S’il faut reconnaître que les jugements des tribunaux prud’homaux pouvaient parfois être extravagants (car politisés), les cours d’appel assuraient toutefois une fonction régulatrice : il n’est ici question que de « flexibiliser » le marché du travail en fluidifiant les licenciements, au mépris des droits des salariés et des principes juridiques élémentaires (en vertu desquels l’on doit en principe être indemnisé de l’intégralité du préjudice subi).

    Une autre mesure, moins médiatisée mais ô combien symbolique, relève quant à elle d’une véritable trahison sociale : c’est celle du changement du périmètre d’appréciation des difficultés d’une entreprise en cas de licenciement économique. Désormais, les difficultés économiques seront appréciées au niveau du territoire national français uniquement, et non plus au niveau mondial, sauf en cas de fraudes. Nouveau dispositif proprement scandaleux quand on connaît la propension des grandes groupes multinationaux à localiser artificiellement de la dette en France, en raison notamment d’une fiscalité contraignante.

    Le travailleur français se trouve ainsi, aujourd’hui, pris en tenaille entre un grand patronat antinational, désireux de faire reculer l’ordre public social (primauté des accords d’entreprise, soutien objectif à l’immigration pour exercer une pression à la baisse sur les salaires, etc.), et le dumping social des pays est-européens de l’Union européenne, prime à la délocalisation dans une économie minée par le coût du travail.

    Les nationaux et patriotes se doivent de réinvestir le champ social pour faire face à ces défis !

    http://www.bvoltaire.fr/ordonnances-travail-emmanuel-macron-signe-t-declassement-social-francais/

  • En Marche - Insoumis : l’opposition choisie - Journal du vendredi 29 septembre

  • Anne-Marie Le Pourhiet : « Nous vivons dans une société bâillonnée où s’exerce la tyrannie des minorités

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    FIGAROVOX/ENTRETIEN – Pour le professeur de droit constitutionnel, certains volets de la loi actuellement en débat à l’Assemblée menacent la liberté d’expression.

     LE FIGARO. – L’une des mesures adoptées par les députés prévoit d’étendre le principe de l’inéligibilité aux personnes condamnées pour racisme, antisémitisme ou homophobie. Est-ce une bonne chose?
    Anne-Marie LE POURHIET. – Toute personne sceptique qui critique ou émet un jugement de valeur sur des mœurs, des comportements, des cultures ou des croyances est immédiatement considérée comme coupable du délit de « phobie ». Cet amendement n’est qu’une nouvelle étape dans la tyrannie des minorités.

    Non seulement nous vivons dans une société bâillonnée où l’on ne peut déjà plus critiquer un individu ni un groupe sans risquer de se faire traîner en correctionnelle par des associations de militants vindicatifs et sectaires, mais ceux-ci voudraient en outre que les personnes condamnées sur le fondement de lois scélérates extorquées à un législateur complaisant soient interdites d’exercer un mandat public.

    Dans l’intitulé de l’amendement, il est affirmé que ces délits « portent atteinte aux valeurs républicaines qu’un élu se doit de partager ». Ces « valeurs républicaines » ont-elles un contenu juridique ?

    Les « valeurs républicaines » sont aujourd’hui invoquées à tort et à travers pour justifier n’importe quoi. Avoir été condamné pour « propos sexistes » ou bien être hostile au mariage pour tous ou à l’ouverture des frontières sera bientôt considéré comme « antirépublicain » ! Il me semble que l’une des valeurs cardinales de la Révolution française est justement la liberté d’expression, qui ne consiste sûrement pas à formuler seulement des opinions bienveillantes !

    Les valeurs républicaines, historiquement, ce sont la laïcité, l’unité de la Nation et l’égalité des citoyens devant la loi. Le b.a.-ba de la Révolution française, c’est le refus des droits des groupes et des corporations au profit des droits de l’individu libre de toute appartenance. Le multiculturalisme normatif est directement contraire aux valeurs républicaines et le droit pénal prend le chemin inverse des principes républicains en sanctionnant systématiquement les offenses aux communautés. Cela a commencé en 1972 avec la loi Pleven très mal rédigée, puis le mouvement s’est accéléré à partir des années 1980 avec la multiplication des catégories protégées et surtout l’habilitation des associations militantes à se constituer partie civile pour les délits de presse. On a ainsi privatisé l’action publique et soumis les médias, les intellectuels et les citoyens à la menace permanente de censure et de procès pour délits d’opinion.

    L’antiracisme militant établit un continuum entre violence verbale et symbolique et passage à l’acte. N’est-ce pas problématique d’un point de vue juridique ?

    C’est insensé. Ce n’est pas parce que je trouve gênante la mendicité de certains Roms sur les trottoirs que je vais me mettre à les agresser. Le Christ peut sans doute dire à ses ouailles « Aimez-vous les uns les autres », mais un législateur républicain et libéral ne peut pas interdire aux citoyens de ne « pas aimer » tel individu, tel groupe, telle religion, tel comportement ou telle culture. On ne peut pas interdire aux gens de porter un jugement de valeur sur les mœurs d’autrui, ni de hiérarchiser les comportements. Chacun a le droit de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense. Le problème est que les « groupes d’oppression » (selon l’expression de Philippe Muray) ont obtenu la multiplication de lois pénales tendant à réprimer ce qu’ils appellent des « phobies ». On veut nous forcer à apprécier le foulard islamique et le burkini, nous obliger à approuver le mariage gay, nous contraindre à accueillir avec le sourire des milliers de migrants, nous imposer de regarder les Jeux paralympiques et d’admirer le football féminin. Nous sommes sommés de considérer que tout est équivalent (au sens étymologique d’égale valeur) au nom de la « non-discrimination ». Et pour être bien sûr que nos assemblées politiques ne comporteront que des moutons dociles bêlant dans le sens du « progrès », on va rendre inéligibles tous les condamnés pour cause de « mal-pensance ».

    Assiste-t-on à un retour du « politiquement correct » ?

    Un « retour » ? Cela fait près de trente ans que nous nous enfonçons dans la dictature politiquement correcte. L’arsenal répressif ne cesse de s’alourdir, sans compter la multiplication des officines parallèles chargées de nous mettre au pas (CSA, Défenseur des droits, Commission consultative des droits de l’homme, Haute Autorité de ci, Observatoire de ça…) et les insupportables instances prêchi-prêcha du Conseil de l’Europe. Nous croulons sous les normes de contrôle social et les institutions de censure. Et nous avons même le droit à des pétitions sur les réseaux sociaux tendant, par exemple, à faire retirer l’attribution d’un prix à un auteur au motif qu’il serait contre le mariage gay et donc « homophobe » ou à faire sanctionner une chaîne de télévision pour avoir laissé passer dans un jeu une séquence « stigmatisante pour les malades mentaux » ! Le premier réflexe face aux imperfections de la société est l’interdiction. Désormais tout conflit, tout désaccord doit se terminer au tribunal. Au lieu de laisser s’exprimer le pluralisme et la contradiction particulièrement chère aux juristes (audi alteram partem = écoute l’autre partie), l’on ne songe qu’à faire taire la dissidence.

    La France devient-elle l’une des démocraties les plus répressives en matière de liberté d’expression ?

    Si les Etats-Unis ont été précurseurs en matière de « politiquement correct », le Premier Amendement à la Constitution de Philadelphie et la jurisprudence pointilleuse de la Cour suprême protègent efficacement les citoyens américains contre toute répression pénale de la liberté d’opinion. Chez nous, même le Conseil constitutionnel a renoncé à protéger la liberté d’expression. Hormis le délit de négation des « génocides reconnus par la loi », il a laissé passer toutes les lois liberticides. La liberté et le pluralisme sont en train de disparaître du pays de Voltaire. C’est irrespirable.

    Anne-Marie Le Pourhiet 28/07/2017

    Source : Le Figaro, chronique du 28 luillet 2017

    https://www.polemia.com/anne-marie-le-pourhiet-nous-vivons-dans-une-societe-baillonnee-ou-sexerce-la-tyrannie-des-minorites/

  • Alain Bucher : la soumission à l'Europe par la dépendance énergétique