
C’est pratique, les préjugés, c’est comme les plats surgelés, pas besoin de se fatiguer : on sort vite fait le truc du congélateur, un coup de micro-ondes et zou, à table ! En politique, il est un préjugé qui a la vie dure et marche encore assez bien : le RN (ancien style : FN) serait une menace pour la démocratie. Un demi-siècle que ce mouvement politique existe, qu’il n’a jamais été interdit, qu’il se présente à toutes les élections, que d’ailleurs, la plupart du temps et pour l’instant, il a perdues, mais il serait un danger pour la démocratie. On est prié de prendre ça comme un théorème mathématique, mieux, un axiome, c’est-à-dire un postulat par définition indémontrable mais qu’il faut prendre comme une évidence, pour ne pas dire un dogme, puisqu’on est là dans une dimension quasi théologique. À l’autre bout de l’échiquier politique, le Parti communiste français, lui, héritier du stalinisme avec ses millions de morts, défenseur du pacte germano-soviétique en 40, ne souffre pas de tant de préjugés. C’est comme ça, faut faire avec.