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religion - Page 49

  • Comment Jean-Marie Le Pen a rompu avec l'Eglise catholique

    6a00d83451619c69e201b7c9518d1d970b-250wi.jpgIl le raconte dans ses mémoires, à paraître le 1er mars, et à commander ici en ligne (frais de port offerts jusqu'au 15 mars) :

    « Nous avons rompu l’Eglise et moi quand j’avais 16 ans (...) C’était après l’été 44 (...) les prêtres du collège peinaient à me tenir, je ne supportais plus la discipline bras croisés. Bref, ils ont décidé de me virer et, comme j’étais à la fois costaud et rebelle, ils ont trouvé un stratagème ignoble. J’étais alors, rappelons-le, déjà orphelin de père. Ils me convoquent : « Mon enfant, une terrible nouvelle, votre maman est morte. Rentrez chez vous ». Je prends mon vélo et je pédale aussi vite que je peux, à travers mes larmes dont je n’imaginais pas qu’elles pouvaient couler autant. Maman. Morte. J’arrive à la maison, et je la vois qui bine son potager. »

    Michel Janva

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  • Proche-Orient : La persécution des chrétiens ne date pas de l'Etat islamique mais de 1400 ans

    6a00d83451619c69e201bb09f4cd2f970d-800wi.jpgSi les chrétiens du Moyen-Orient veulent un dialogue « honnête » avec leurs partenaires musulmans, les musulmans devront reconnaître que la persécution des chrétiens dans la région n’a pas commencé avec l’arrivée de l’État Islamique, a déclaré, à Washington, Mgr Bashar Warda, archevêque d’Erbil en Irak. Christianophobie Hebdo a retranscrit son discours :

    "Nous avons fait l’ex­périence [de cette persécution], pas seulement au cours des quatre der­nières années, mais depuis 1400 ans », a déclaré l’archevêque War­da lors d’un discours prononcé le 15 février à la Georgetown University de Washington [D.C.], et parrainé par le Religious Freedom Research Project du Center for Religion, Peace & World Affairs de l’Université de Berkeley.

    Les chrétiens sont aussi en partie à blâmer dans ce dialogue, selon l’archevêque Warda. « Nous n’avons pas lutté contre ces périodes récurrentes de ter­rorisme qui ont infligé une cruel­le souffrance à nos ancêtres », a­-t-dit. [...]

    Il a déclaré que la réponse typique musulmane aux atrocités de l’État Islamique – consi­dérées comme un génocide par le département d’État [des États­ Unis] – s’en tient à la ligne que « l’EIIL [État Islamique en Irak et au Levant] ne représente pas l’islam », et elle ne va que rare­ment plus loin, sans admettre en aucune manière les mauvais traitements du passé ni exprimer le moindre remords sur eux.

    « Dans l’après EIIL, et bien que l’EIIL ait bouleversé les con­ sciences dans le monde et boule­versé la conscience de la ma­jorité des musulmans dans le monde », pour l’essentiel, l’islam « vous qualifiee d’infidèles », a dé­claré l’archevêque Warda.

    « Au Moyen­-Orient, nous som­ mes passé de la peur à la terreur, puis de la terreur à l’horreur. Et puis quoi après? Des centaines de milliers de personnes inno­centes sont mortes » a-­t-­il dit. [...]"

    Michel Janva

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  • Meta TV sur france inter / Le macron show en Afrique / Chasse aux crèches Tepatriote#3

  • La Pologne rétablit le repos dominical

    6a00d83451619c69e201b7c94f3df4970b-800wi.jpgLu ici :

    "Le présidant polonais Andrzej Duda a signé le 30 janvier 2018 le projet de loi restreignant l’ouverture des commerces le dimanche dans le but de donner plus de temps à la vie de famille.

    Ce sont à la fois le gouvernement conservateur et le syndicat Solidarité qui ont permis à cette loi de voir le jour. Au 1er mars 2018, les commerces et les marchés devront, dans un premier temps, tenir leur rideau baissé au moins deux dimanches par mois. Le but est de faire cesser tout commerce dominical - sauf rares exceptions - à l’horizon 2020.

    Pour le président polonais cette loi sera l’occasion de donner une chance aux parents de passer plus de temps avec leurs enfants, en permettant aussi aux employés de se reposer davantage : « notre stratégie de développement passe par le fait de consacrer du temps avec ceux que l’on aime », a déclaré Andrzej Duda à la presse.

    « Il nous faut transmettre à nos enfants un beau pays, bien en ordre », a commenté de son côté le Premier ministre Mateusz Morawiecki. Et de conclure « ma priorité est de reconstruire ce que la guerre et le communisme nous ont fait perdre ».

    Un exemple à imiter, à l'heure où la plupart des gouvernements européens ont libéralisé à outrance le travail du dimanche, obnubilés qu'ils sont par le commerce et l'activité économique, et oublieux du repos sacré du jour du Seigneur."

    Michel Janva

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  • Un voile sur la vérité toute nue?

    Emmanuel Macron l’annonce dans Le Journal du Dimanche , il entend lui aussi s’atteler au chantier de l’organisation de l’islam en France dont il  posera les jalons au premier semestre de cette année. « Nous travaillons dit-il,  à la structuration de l’islam de France et aussi à la manière de l’expliquer », avec notamment, comme but de « retrouver ce qui est le cœur de la laïcité », comprendre « la possibilité de pouvoir croire comme de ne pas croire, afin de préserver la cohésion nationale et la possibilité d’avoir des consciences libres. » Le tout,  15 ans après la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) par le ministre de l’Intérieur de l’époque , Nicolas Sarkozy, poursuivant  alors une démarche initiée par son prédécesseur Jean-Pierre Chevènement. Un CFCM marqué par de nombreuses rivalités internes, notamment du fait de la lutte d’influence que s’y livre  l’Algérie, le Maroc et la Turquie du fait du poids de leur diaspora respective.  Un CFCM dont on peut douter de la réelle représentativité,  dont certains acteurs  n’ont  pas su, pas pu (ou pas vraiment voulu?) enrayer la montée en puissance de l’islam(isme) radical. Islamisme qui s’est développé aussi en raison du prosélytisme  grandissant  des pétromonarchies les plus rigoristes qui poussent leurs pions dans les  zones  plurielles  finançant prêcheurs salafistes,  associations, mosquées et autres centres culturels wahhabites. Toutes choses qui  sont pour beaucoup  dans le phénomène djihadiste, le passage à l’acte terroriste, les ralliement à l’Etat islamique d’habitants de nos banlieues pour combattre la France ou la République Arabe syrienne. Dans le JDD, le président de la république reste bien flou sur ses intentions et les méthodes, expliquant qu’il consulte « intellectuels », « universitaires » et    « représentants de toutes religions ».  « Je ne dévoilerai une proposition que quand le travail sera abouti. Ma méthode pour progresser sur ce sujet, c’est d’avancer touche par touche (…).  Il y a une question qui est celle de l’organisation. Mais il y a une autre question, qui est celle du rapport entre l’islam et la République. »

    Le JDD illustre  le propos présidentiel par un sondage de l’Ifop qui semble montrer en deux petites années une évolution sensible de l’opinion de nos compatriotes sur la compatibilité de l’islam avec les valeurs de la société françaiseEn septembre 2016, 56% des sondés estimaient  que l’islam était incompatible avec les valeurs de la société française (contre 44% d’un avis contraire).  Aujourd’hui le rapport se serait totalement inversé. Selon  l’étude réalisée  les 2 et 3 février derniers,   56% des sondés – dont 73% des sympathisants du  PS, 60% de ceux de LFI et 58% de LREM –   répondent que l’islam  est compatible avec les valeurs de la société française43%  pensent l’inverse – dont 63% des sympathisants LR et 62% de ceux du FN.

    Alors certes,  ce sondage est interprétable de bien des façons, il s’agirait notamment de définir ce que sont lesdites valeurs de la société française, mais aussi de quel islam on parle . Bruno Gollnisch l’a dit, nous l’avons écrit sur ce blogue, il existe un angélisme criminel consistant à minorer la montée en puissance dans le monde musulman comme dans nos quartiers, d’un extrémisme islamique qui a incontestablement le vent en poupe. Face au vide spirituel, au matérialisme de nos sociétés occidentales, à des élites, des intellectuels, des professeurs qui pratiquent la repentance, l’auto flagellation, dénigrent notre Histoire et les valeurs fondatrices de notre civilisation européenne, cet extrémisme religieux trouve un terrain favorable chez les  enfants de l’immigration massive.

    Inassimilés ou désassimilés, les déracinés, les  acculturés des banlieues françaises  se saisissent  de cet islam là qui devient  revendication d’une altérité, recherche d’une identité Et très souvent la justification, l’habillage d’un racisme anti Gaulois, d’une haine toute basique de la France et des Français qui se drape  dans les oripeaux de la religion…Ou s’exprime de manière platement  « laïque» dans les clips de rap exhibant des racailles (pas toutes d’origine musulmane!)crachant sur notre pays, l’Etat, la police, les  Blancs, les Françaises…

    Il existe aussi une grille de lecture simpliste de la réalité du monde musulman et de son milliard de fidèles, dont les pratiques, la vision du monde, le rapport à la foi, la lecture de l’islam diffèrent souvent radicalement. Non l’islam  n’est pas d’un bloc, oui il existe un islam violent, radical,  sanglant cherchant à imposer le khalifat par la terreur  mais aussi une pratique pacifique de l’islam. 

    Cela les Français le savent  aussi, et les électeurs frontistes comme les autres, quand bien même les mots sont  piégés, acceptation de l’islam devenant synonyme pour beaucoup (chez les émetteurs comme chez les récepteurs  du message) d’une acceptation de la poursuite de l’immigration dont une nette et franche  majorité de nos compatriotes  ne veulent pas. Car ils savent que celle-ci   contribue à l’appauvrissement de catégories entières  de français, au développement de toutes les insécurités  et au matraquage fiscal des classes moyennes pour assister les nouveaux venus… Et ce sentiment devient  général en Europe. On l’a encore constaté samedi en Italie, à Macerata notamment,  où les manifestations contre le fascisme et pour la poursuite  de l’accueil de l’immigration,  suite au drame ou six migrants africains ont été blessés par balles par un jeune italien, n’ont réuni que des cortèges squelettiques, quelques milliers de personnes tout au plus, principalement des sympathisants  d’extrême gauche. 

    Le cas récent de l’affaire Mennel Ibtissem  est à cet égard très intéressant.  Cette toute  jeune femme musulmane d’origine turque, syrienne, algérienne et marocaine,  candidate à l’émission The Voice  sur TF1  a finalement  quitté celle-ci (certainement  encouragée par la chaîne), après avoir pourtant  séduit le jury lors  sa prestation .  La chanteuse a été rattrapée  par la patrouille, en l’espèce pour des messages publiés sur Twitter et Facebook alors  qu’elle avait à peine vingt ans. Au nombre des sujets qui fâchent,  elle  doutait  de la version officielle du massacre commis sur la promenade des anglais  à Nice le 14 juillet 2016 - « C’est bon, écrivait-elle, c’est devenu une routine, un attentat par semaine!! Et toujours pour rester fidèle, le terroriste prend avec lui ses papiers d’identité. C’est vrai, quand on prépare un sale coup, on n’oublie surtout pas de prendre ses papiers! » -  et arguait   au moment  de l’égorgement du Père Hamel dans son église de  Saint-Etienne-du-Rouvray quinze jours plus tard, que le gouvernement français était lui aussi « terroriste. » Cerise sur le gâteau en quelque sorte,  d’autres messages ou like de la jeune femme ont été exhumés, dans lesquels elle faisait part de sa proximité avec  l’islamologue  Tariq Ramadan,  l’humoriste Dieudonné et posait en photo  avec  la femme d’affaire(s)  franco-tunisienne Sarah Magida Toumi , nommée par Emmanuel Macron au sein du Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA), mais aussi présidente de Lallab, une association proche des Frères musulmans devant  laquelle elle a chanté…

    Dans l’entretien au JDD cité plus haut,  Emmanuel Macron dit vouloir éviter dans le débat sur l’Islam de France qu’il entend initier des « raccourcis » qui plongent tout le monde « dans un même sac », et l’utilisation  d’ « objets connotés », référence assez claire, même s’il ne l’explicite pas, au foulard. Or, au sein de l‘islamosphère, beaucoup ont dit que Mennel Ibtissem avait été virée  parce que musulmane ne cachant pas  sa foi, du fait du turban dont elle était coiffée  qui cachait ses cheveux. Et ce,  au terme d’une campagne lancée par la fachosphère qui aurait  fait plier TF1 malgré les messages de paix, detolérance, les  excuses réitérées de la chanteuse.

    Or, ce n’est pas tant  pour son voile, son turban que la jeune femme a été écartée, ni même d’ailleurs pour sa proximité, au moins peut-être en pensées, avec M.  Ramadan, Mme Toumi ou les Frères musulmans mais pour son complotisme; à savoir ici, nous l’avons vu,  ses doutes sur les explications publiques  données sur un certain nombre d’événements. Avant elle, c’est vrai,   l’humoriste ami de Nicolas Sarkozy Jean-Marie Bigard, le très antifrontiste  réalisateur-comédien  Mathieu Kassovitz ou la très  macrono-compatible comédienne Marion Cotillard, exemples de pipoles parmi d’autres,  ont  pu douter de la véracité de la version officielle des attentats du  11 septembre 2001 à New-York  sans être mis au ban de la société (mais non sans remous pour les deux premiers…).

    Il y a tout lieu de penser  que  la situation a tendance à se  tendre, avec la volonté  de ce gouvernement de  verrouiller l’information  d’édicter des Vérités obligatoires, via la chasse judiciaire annoncée aux fake news comme ils disent. Il y a certes du travail: au terme de la toute récente enquête de la Fondation Jean-Jaurès et de Conspiracy Watch que nous évoquions ici, près de huit Français sur dix (79%)  adhèrent  à au moins une « théorie complotiste. » Mais contrairement à Mennel peut-être,   «72 % des Français sont tout à fait d’accord avec l’idée que l’immigration est un processus inquiétant, qui cause des problèmes de coexistence entre des cultures très différentes et menace à terme (leur) mode de vie».  Et « près d’un Français sur deux (48 %) valide la théorie du Grand remplacement »… dont certainement aussi un grand nombre des spectateurs de TF1…

    Alors que souhaiter à notre pays, sinon qu’il retrouve la liberté de choisir son destin, ce qui passe bien  évidemment par la possibilité de nommer les problèmes, d’énoncer une pensée alternative, du droit de se méfier des thèses et des doctrines officielles des acteurs du Système.  Recouvrement  de la nécessaire  liberté d’expression « d’autant plus nécessaire et vital, aujourd’hui », comme le notait Philippe de Villiers dans son message de soutien à Boulevard Voltaire la semaine dernière, que celle-ci  est « chaque jour un peu plus garrottée» pour accompagner la disparition-dilution programmée de la France française dans le magma mondialiste.

    https://gollnisch.com/2018/02/12/voile-verite-toute-nue/

  • Où Michel De Jaeghere montre commrent Rémi Brague pulvérise les dogmes relativistes

    Rémi Brague explore le sophisme qui tend à confondre toutes les religions dans une même réprobation en projetant sur elles la violence de l'islamisme. Michel De Jaeghere donne ici une excellente recension du dernier essai de Rémi Brague, Sur la religion    LFAR

    1394325399.jpgRémi Brague n'a pas de chance, et il doit lui arriver de ressentir comme une fatalité sa situation. Philosophe, servi par une érudition immense, une acuité dans l'analyse que colore un regard d'une humanité profonde, il s'efforce depuis quarante ans d'affiner de manière toujours plus juste et plus subtile nos connaissances sur l'interaction de la métaphysique et de la culture, la place des traditions religieuses dans l'essor des civilisations, l'actualité de la pensée antique et médiévale, les dangers que représentent les ruptures de la modernité. Venu trop tard dans un monde trop vieux, il doit confronter sa pensée avec les slogans, les idées toutes faites que répandent à foison des leaders d'opinion peu curieux de ces subtilités.

    La nocivité générale du « fait religieux », sa propension à susciter intolérance, guerre et persécutions, à maintenir dans l'obscurantisme des peuples qui ne demanderaient, sans lui, qu'à s'épanouir au soleil de la raison pure et au paradis de la consommation de masse, fait partie de ces évidences indéfiniment ressassées. C'est à elle qu'il s'attaque dans Sur la religion, son dernier essai, en montrant qu'elle relève de la paresse intellectuelle ou de l'ignorance, quand elle ne sert pas de paravent à notre lâcheté: « Pour fuir la peur que [l'islam] suscite, remarque-t-il, une tactique commode, mais magique, consiste à ne pas le nommer, et à parler, au pluriel, des religions. C'est de la même façon que, il y a quelques dizaines d'années, on préférait, y compris dans le milieu clérical, évoquer les dangers que représentaient “les idéologies” pour ne pas avoir à nommer le marxisme-léninisme

    Que d'autres religions que l'islam aient été parfois associées à la violence, Rémi Brague se garde certes de le nier. Que le meurtre et la guerre soient les inévitables conséquences de la croyance en un Dieu créateur auquel on rende un culte et qu'on s'efforce de prier dans l'espérance d'un salut qui dépasse notre condition mortelle, voilà qui demande des distinctions plus exigeantes. Explorant les relations de ceux que l'on désigne, non sans ambiguïtés, comme les trois grands monothéismes - le judaïsme, le christianisme et l'islam - avec la raison, la violence et la liberté, scrutant les textes saints et les fondements du droit, évaluant les pratiques (le crime d'un adepte n'engage pas nécessairement sa croyance, s'il l'a commis pour d'autres motifs, ou des motifs mêlés, ou en violation manifeste de la morale qu'induit la religion injustement incriminée), il montre au prix de quels amalgames on est parvenu à jeter le discrédit sur une aspiration qui est au fond de l'âme humaine et dont on a le témoignage depuis quelque trois cent mille ans.

    Dans la multiplicité des pistes de réflexion ouvertes par ce livre provocateur - au meilleur sens du terme -, l'une des plus fécondes se trouve sans doute dans la comparaison qu'il risque, après Benoît XVI, des relations entre foi et raison dans le christianisme et l'islam. Le premier, souligne-t-il, admet avec Pascal que si la raison permet de pressentir l'existence d'un Dieu créateur, elle est, seule, incapable d'accéder à des vérités qui la dépassent. Il lui faut le secours de la grâce : ce qu'on appelle la foi. Mais le chrétien peut et doit ensuite faire usage de sa raison pour ce qui relève de son ordre : la connaissance des choses et le choix des actions conformes à la justice, à l'accomplissement de sa nature, sous le regard de sa conscience. Pour le musulman, nous dit-il, c'est l'inverse. L'existence de Dieu a le caractère d'une évidence, que la raison devrait suffire à attester : cela rend inexcusable l'incrédulité. La raison est en revanche impuissante à découvrir par elle-même les comportements que ce Dieu transcendant, muet, inatteignable attend de sa créature. Elle devra dès lors s'en remettre aveuglément à la loi qu'Il a lui-même dictée à son prophète dans le Livre où a été recueillie une parole incréée, irréformable, indiscutable. La première conception fonde le droit naturel, clé de voûte de notre liberté face à l'arbitraire, dans la mesure où il déduit, de notre condition de fils de Dieu, les droits et les devoirs qui s'attachent à la créature. La seconde justifie l'application - toujours et partout - de règles de comportement conçues pour des Bédouins illettrés dans l'Arabie du VIIe siècle : la charia.

    La facilité qui conduit trop souvent, sous couvert de neutralité, intellectuels et responsables à traiter des différentes religions comme d'un phénomène interchangeable et, après en avoir utilisé les dérives pour disqualifier le christianisme, à se les représenter avec ses catégories pour plaquer sur l'islam des caractères qui lui sont profondément étrangers ne se révèle plus seulement, à la lecture de ce livre, comme une manifestation de pusillanimité : bien plutôt comme une utopie mortifère.  

    Sur la religionde Rémi Brague, Flammarion, 256 pages, 19 €.

    Michel De Jaeghere

    Directeur du Figaro Histoire et du Figaro Hors-Série.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • L’islam est remis en question à l’intérieur de ses terres

    Mohammed Christophe Bilek, ancien musulman converti au christianisme en 1970, fondateur de l’association Notre-Dame de Kabylie consacrée à l’évangélisation des musulmans et à leur accueil dans l’Eglise catholique, fondateur du Forum Yeshua el Messiah (Jésus le Messie), répond à Olivier Bault sur Reinformation.Tv. Extraits :

    "La loi musulmane est le gros problème pour ceux qui veulent se débarrasser de l’islam, car il y a justement un grand mouvement de remise en question de l’islam. Mais il faut faire ici la distinction entre les pays de tradition chrétienne et les pays musulmans où l’islam domine. C’est là où l’islam domine qu’il y a une remise en question de l’islam. Le fait le plus incroyable qui s’est passé l’année dernière, c’est la suppression en Tunisie de la loi qui interdisait aux musulmanes de se marier à un non-musulman. Il y a même eu une réaction de l’université [égyptienne] d’Al-Azhar et aussi de l’université Zitouna en Tunisie. C’est la preuve que les choses sont en train de bouger, mais dans les pays musulmans.On a encore, dans une moindre mesure, ce qui vient de se passer en Arabie saoudite : l’autorisation donnée aux femmes de conduire et surtout, semble-t-il, la détermination du prince héritier à mettre de l’ordre dans les hadiths afin de moderniser la loi musulmane. La première chose à laquelle il va certainement s’atteler, c’est la loi sur l’apostasie, qui fait que celui qui quitte l’islam est d’office condamné à mort s’il ne se rétracte pas dans les trois jours. Il y a donc ce mouvement de fond.

    En Egypte, il semblerait qu’il y ait quatre millions de personnes – ce sont des chiffres donnés par des Egyptiens – qui ont apostasié l’islam, et certains le déclarent ouvertement, par exemples chez les intellectuels. Je ne parle pas ici de conversions au christianisme, mais de personnes qui ont rejeté l’islam. Cela, on le voit bien en Algérie, et même au Maroc. En Tunisie, cela fait longtemps qu’il y a des personnalités qui remettent en cause des choses dans l’islam. Ce mouvement de fond vient du début du XIXe siècle, il est dû à l’Europe et à la confrontation avec les civilisations chrétiennes qui a amené cela. Progressivement, il y a eu une réaction musulmane qualifiée de renaissance, à la fin du XIXe siècle, qui a abouti à la naissance des nationalismes locaux un peu partout, puis à un repli sur les positions pures et dures de l’islam, avec le salafisme, le wahhabisme. Mais ces tendances pures et dures sont en train de s’essouffler après la défaite d’Al-Qaïda puis de l’Etat islamique. Quelque chose est en train de changer mais l’Occident ne le voit pas : l’islam est remis en question à l’intérieur de ses terres.

    Qu’en est-il de la France pour les gens qui veulent abandonner l’islam au profit du christianisme ? Constatez-vous une évolution ?

    En France, il se passe quelque chose d’assez curieux, que je pense vrai aussi pour l’Angleterre et pour l’Allemagne. On y constate au contraire un repli des Algériens, des Tunisiens, des Marocains et des autres musulmans. La France est marquée par le relativisme ambiant, militant, des médias et des hommes politiques favorisant l’islam, avec une conjonction de trois éléments qui contestent le christianisme. Pour parler de façon générale, il s’agit d’une part de la franc-maçonnerie et de la tendance anticléricale, mais il y a aussi, qu’on le veuille ou non, un travail contre le catholicisme de la part de ceux qui se réclament du judaïsme. Dans mon chemin de conversion, les juifs que je rencontrais étaient toujours surpris de m’entendre dire que je quittais l’islam. C’est anachronique, mais pour eux, l’islam vaut beaucoup mieux que le christianisme. Il y a donc aussi une tradition judaïque militante à l’égard du catholicisme. Enfin, depuis en gros Mai 68, il y a dans la société française cette idée que c’est le catholicisme qu’il faut abattre. Même l’islam vaut mieux pour certains – pour une grande partie de la gauche. Aujourd’hui, dans tous les pays occidentaux importants, y compris aux Etats-Unis, mais à l’exception des pays de l’Est, on constate un phénomène de remise en question de la tradition chrétienne la plus ancienne, et c’est ce qui est dangereux. [...]

    Mais le phénomène qui m’étonne le plus, indépendamment de ces trois courants qui militent contre le catholicisme, c’est que même au sein de l’Église catholique en France et dans d’autres pays, notamment en Allemagne et en Espagne, certains sont presque favorables à l’islam. C’est assez incroyable. Pour moi, ce n’est pas l’islam en tant que tel qui est en train de se battre contre le catholicisme : ce sont plutôt des éléments issus de la tradition chrétienne ancienne. [...] Le problème rencontré en France aujourd’hui par les musulmans qui se convertissent, ou qui sont en voie de conversion, est celui d’un aspect identitaire de l’islam, très nouveau. Depuis la Marche des Beurs, sous Mitterrand, il y a eu un retournement. Ce n’est plus le nationalisme algérien, tunisien ou marocain, mais l’identité musulmane qui est désormais la référence – une identité beaucoup plus difficile à remettre en question que celle des origines. C’est pour cela que les conversions se font dans le silence, car il y en a, même si les médias n’en parlent pas. Elles se font aussi dans la peur, d’autant plus que cette identité est devenue visible avec le voile, le port d’une tunique pour les hommes, la barbe, le halal, la prière manifestée publiquement, etc. C’est pour cela que ceux qui veulent quitter l’islam le font avec beaucoup plus de discrétion. [...]

    Michel Janva

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