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Science et techniques - Page 46

  • Un air de fin du monde en Russie

    Ce vendredi, une météorite s’est disloquée au-dessus de la Russie et ses morceaux ont causé des dégâts notables (faisant voler en éclat de nombreuses fenêtres suite à l’onde de choc). Pis, le nombre de blessés (un millier) est un record pour ce genre d’événement.

    http://www.contre-info.com/

  • Au Mali, les ethnies sont-elles des créations françaises ?

    Dans sa livraison du 26 janvier 2013, l’hebdomadaire Marianne rapporte les propos suivants tenus par Jean-Loup Amselle, anthropologue et directeur d’études à l’Ehess (Ecole des hautes études en sciences sociales) : « J’ai passé de nombreuses années sur le terrain au Mali, avec les Peuls, les Bambaras, les Malinkés, et nous avons démontré qu’en réalité les ethnies telles qu’elles existent sont des créations coloniales ».

    Avec cette phrase, l’explication des événements maliens devient soudain claire : si les Maures du Mujao coupent les mains des Bambara et si les Songhay tabassent les Touareg du MNLA, c’est parce que tous sont les prisonniers inconscients de catégories sociales qui leur furent imposées par les colonisateurs. In fine, la France, ancienne puissance coloniale, est donc responsable de la guerre civile malienne... CQFD !

    En soutenant que les ethnies africaines « telles qu’elles existent sont des créations coloniales », l’anthropologue Jean-Loup Amselle nie donc l’existence des peuples qu’il a pourtant pour vocation et pour mission d’étudier. Le paradoxe est d’autant plus réel qu’au même moment, l’histoire de ces mêmes peuples a été introduite dans les programmes français du cycle secondaire…Ferait-on donc étudier à nos enfants des peuples qui n’existèrent pas ?

    Une question mérite donc d’être posée à l’anthropologue Jean-Loup Amselle : à la fin du XIX° siècle, quand débuta la colonisation, les Peul, les Bambara, les Malinké, les Maures, les Songhay et les Touareg au Mali, les Tutsi et les Hutu au Rwanda, les Darod et les Saab en Somalie, les Sotho, les Zulu et les Xhosa en Afrique du Sud, les Ovimbundu et les Kongo en Angola, les Kru et les Mano au Liberia, les Temné et les Mendé en Sierra Leone, les Baoulé et les Bété en Côte d’Ivoire, les Gbaya et les Zandé en RCA, les Tama et les Toubou au Tchad, etc., existaient-ils, oui ou non ? [...]

    Bernard Lugan - La suite sur Afrique Réelle

    http://www.actionfrancaise.net

  • DARWIN ETAIT·IL UN ÂNE ?

    L'évolutionnisme ne serait-il qu'un « conte de fées pour grande personne » ? Telle est l'opinion développée ici par notre collaborateur Daniel Raffard de Brienne.

    Nous vivons à une époque mirobolante : grâce à la liberté et à la démocratie, nous sommes informés de tout. La télévision ne nous laisse ignorer aucun éternuement de telle admirable vedette ou de tel dictateur antipodien. L'école nous fabrique 80 % de bacheliers sachant tout (sauf lire et écrire, mais personne n'est parfait).

    Mais, si l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que les abondantes informations se trouvent filtrées, canalisées, voire déformées pour alimenter une pensée officielle, juste ou fausse, mais seule autorisée. C'est vrai pour l'Histoire et la politique. Ce l'est tout autant pour les Sciences. Dans ce domaine, il existe une vérité obligatoire : l'évolutionnisme, cette théorie selon laquelle toutes les espèces vivantes, de la plus simple à la plus complexe, sortiraient les unes des autres et, à l'origine, de la matière inanimée. Or l'évolutionnisme a fait faillite au point de ne plus paraître que ce qu'en disait Jean Rostand : « un conte de fée pour grande personne ».

    Ce conte de fée est enseigné comme un dogme infaillible dès l'école primaire. Il est assené sans discussion ni réserve par tous les médias, les dictionnaires, les Quid. Nous feuilletions dernièrement une nouvelle encyclopédie destinée aux enfants. Là, en pleine page, une rangée de personnages montrait la filiation du singe à l 'homme en passant par l'australopithèque et le pithécanthrope. Pour mieux marquer cette filiation, chaque sujet avait la même pilosité, la même couleur de peau et le même geste, toutes choses que ne conservent évidemment pas les seuls témoins : les fossiles. Or il faut savoir pour nous en tenir à deux exemples, que l'australopithèque n'était qu'un singe de prairie africain disparu sans descendance, et que le pithécanthrope a été entièrement inventé à partir d'une calotte crânienne de gibbon géant et d'un fémur humain, deux os trouvés à quinze mètres de distance l'un de l'autre à Java, dans une couche sédimentaire indatable qui contenait aussi des crânes d'homme. On avait bien imaginé en 1922 un autre ancêtre de l'homme, l'hespéropithèque, à partir d'une unique dent ... de cochon sauvage !

    Pourquoi tant d'acharnement à maintenir en survie artificielle une théorie périmée ? Réponse : parce que le matérialisme et le progressisme, même chrétien, ne reposent que sur elle.

    Dans ces conditions, l'opposition à l'évolutionnisme ne dispose que de bien rares moyens de s'exprimer. C'est pourquoi l'on accueillera avec plaisir la récente sortie d'une vidéo cassette consacrée à : Evolution, Science ou Croyance.

    UN ARGUMENT CIRCULAIRE

    Nous ne trouvons malheureusement pas le fond tout à fait à la hauteur de la forme. Certes, la conclusion de la cassette, due à un généticien polonais, Maciej Giertych, est excellente. Son auteur montre notamment que l'évolutionnisme n'est pas une hypothèse scientifique. En effet, on ne peut dire scientifique une hypothèse que si elle s'appuie sur des faits constatables, mesurables et, en principe, reproductibles en laboratoires, or personne n'a jamais constaté, mesuré ni reproduit un seul fait d'évolution. L'évolutionnisme se présente donc comme une théorie philosophique cherchant dans la Science, comme toute théorie de ce type, des motifs de crédibilité : c'est une véritable escroquerie intellectuelle de l'enseigner en classe de sciences naturelles .

    Dans le corps de la cassette, les arguments les plus solides sont présentés par les professeurs italiens Roberto Fondi et Giuseppe Sermonti. Malheureusement le temps trop court qu'on leur a assigné ne leur a pas permis de développer suffisamment leurs affirmations ni de les illustrer par des exemples détaillés.

    Les auteurs de la cassette semblent avoir eu pour souci principal de suggérer que tous les fossiles proviennent d'une unique catastrophe qui ne daterait que de quelques milliers d'années. Une hypothèse aussi surprenante éliminerait l'évolutionnisme à condition, bien entendu, de reposer sur des arguments au moins vraisemblables.

    C'est pourquoi il est fait appel à un Américain, Edward Boudreaux, qui expose des réserves justifiées sur la fiabilité des méthodes radiométriques de datation. Mais il y a loin de ces réserves à la réduction de millions de siècles à quelques dizaines; les erreurs pourraient d'ailleurs se produire dans l'autre sens.

    La cassette fait aussi état, longuement des travaux de Guy Berthault, selon qui les couches géologiques n'ont pas de signification chronologique. Certes Guy Berthault a sans doute raison dans des cas marginaux, pour que son hypothèse puisse être généralisée, il faudrait démontrer que toutes les couches sédimentaires et leurs fossiles résultent d'une unique catastrophe. Il faudrait donc éliminer, l'élément temps en ce qui concerne la sédimentation; et aussi en ce qui l'érosion, car il n'y a pas de sédimentation sans sédiments. Guy Berthault appuie son raisonnement sur une pétition de principe : sa théorie supposant une catastrophe unique, il y a eu une catastrophe unique, sa théorie se trouve ainsi fondée.

    Quel savant pourrait accepter une telle méthode (que les évolutionnistes emploient de leur côté) ? Nous croyons pour notre part que l'on peut montrer la fausseté de l'évolutionnisme sans recourir à des voies aussi périlleuses. Dans un récent essai, nous avons accepté par hypothèse toutes les affirmations de la Science officielle et c'est en nous appuyant sur elles que nous avons démontré que l'évolutionnisme est insoutenable (2).
    ARGUMENTS CONTRE L' ÉVOLUTIONNISME

    Certes, la faune et la flore varient fortement selon les ères géologiques, mais on n'a découvert aucun intermédiaire d'un groupe à l'autre, alors qu'on devrait en trouver à foison. En revanche, de nombreuses formes de vie, de nombreuses espèces traversent les milliers et les millions de siècles sans subir le moindre changement.

    Il y a d' ailleurs là une étrange loterie où ce sont toujours les mêmes qui gagnent. Prenons deux souches de poissons crossoptérygiens nageant tranquillement de conserve. L'une serait sortie de la mer et aurait donné naissance aussi bien au colibri qu'à l'éléphant, au serpent qu'à l'homme et à la grenouille. L'autre, celle du coelacanthe, continue à frétiller dans l'océan sans avoir changé la moindre de ses écailles en un million de siècles.

    Et puis, il y a la loi du tout ou rien, Pour qu'une seule cellule vivante ait pu se former au hasard dans la matière brute, il aurait fallu qu'elle fût complète d'un seul coup, car aucun stade intermédiaire n'aurait permis sa conservation ni sa reproduction. Il aurait donc fallu que le hasard créât à la fois toutes les molécules organiques nécessaires et les assemblât pour former les machines de cette usine chimique qu'est la cellule, capable de synthétiser 10.000 produits différents, et lui donner son organe directeur composé de millions de gènes enchaînés dans un ordre rigoureux.

    Les mathématiciens se refusent à l'admettre comme ils refusent d'envisager la possibilité de l'apparition subite d'un seul organe nouveau, tel que l' œil, car là aussi les probabilité seraient si fabuleusement faibles qu'on pourrait les estimer rigoureusement nulles. Notons que l'apparition par étapes d'un organe ne cadrerait pas avec la théorie évolutionniste, car une ébauche non fonctionnelle d' organe serait éliminée par la sélection naturelle. Le hasard ne peut pas préparer par des inconvénients immédiats des avantages futurs qu'il est incapable de prévoir.

    Voilà, très brièvement résumé quelques arguments que la cassette ne présente pas suffisamment, me semble-t-il. Il nous reste à souhaiter une nouvelle édition améliorée.

    • Daniel Raffard de Brienn

    (2) De nous: Evolution: mythe ou réalité (Lecture et Tradition). chez DPF, 86190 Chiré-en-Montreuil.

    Le Choc du Mois. Avril 1991 •

  • La PMA fabrique des orphelins !

    En plein débat sur la procréation médicalement assistée, la première génération d’enfants issus d’un don de gamète anonyme tente de s’exprimer et de faire entendre sa plainte : «Nous sommes une génération d’abandonnés, orphelins de nos origines», fait-elle savoir. L’association Procréation médicalement anonyme (PMA), qui militent pour l’accès de l’enfant à ses origines, apporte en effet des témoignages éclairants et bouleversants sur la détresse des jeunes issus de la technologie : «Nous avons à présent un recul de plus de 40 ans sur ces techniques. L’ouverture de l’assistance médicale à la procréation implique au préalable le devoir impérieux de prendre en compte notre expérience, celle des parents et des donneurs», expliquent les membres de l’association.

    Ce que le monde moderne refuse de comprendre, c’est que la technologie ne se substituera jamais à la morale. L’homme a peut-être su développer un pouvoir incroyable sur la matière, au point de savoir fabriquer un être humain, il reste que ces avancées scientifiques, si elles ne sont pas subordonnées à un progrès éthique, peuvent aussi bien devenir un facteur de destruction pour une humanité en perte de sens et de repère.

    Ce que soulignent notamment ces appels de détresses des enfants issus de la PMA, c’est que la recherche du sens, inhérente à la conscience humaine, commence par la recherche de ses origines. D’où vient-on ? Car l’homme ne vient pas de nulle part, et il ne saurait savoir où il va sans savoir déjà d’où il vient.  Une recherche qui suppose déjà celle de ses parents…

    http://www.contre-info.com/

  • Pierre Routhier : un universitaire devenu nationaliste

    • Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, successivement directeur du laboratoire de Géologie appliquée de l'université Pierre et Marie Curie, directeur de la Branche exploration du Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM), directeur de recherches au CNRS, ci-devant président de la Société européenne de Géologie appliquée aux gisements minéraux, Pierre Routhier est un brillant scientifique. On lui doit plusieurs ouvrages de référence destinés à l'enseignement supérieur (Les gisements métallifères. Géologie et principes de recherche, Masson, 1963 ; Essai critique sur les méthodes de la Géologie. De l'objet à la genèse, Masson, 1969 ; où sont les métaux pour l'avenir ? Les provinces métalliques. Essai de métallogénie globale. Bureau de recherches géologiques et minières, Orléans, 1980, version anglaise en 1983) mais aussi plus récemment deux livres de vulgarisation dont Voyage au monde du métal. Inventions et aventures (Belin, 1999).
    Par ailleurs, sur le plan politique, Pierre Routhier est depuis 1984 un nationaliste français qui ose s'affirmer tel. Adhérent du Front national, il en vice-présida longtemps le Conseil scientifique. Ses deux ouvrages de réllexion politique : Contrepoisons (Editions nationales, 1996) et Pour flinguer Big Brother. Bréviaire de la Contre-Révolution (Godefroy de Bouillon, 2000) firent pas mal de bruit.
    Enfin, il vient de publier « Des cailloux et des hommes », un livre souriant, écrit avec aisance, performance plutôt rare chez un scientifique, fourmillant d'anecdotes et d'épisodes contés d'une manière drolatique, tels sa rocambolesque évasion aérienne de Nouméa eu 1949 ou l'échec de sa candidature à l'Académie des sciences en 1979.

    RIVAROL: Pourquoi avoir cboisi comme sous-titre de votre livre « Mémoires d'un géologue nationaliste » (1) ? Qu'est-ce qui vous a poussé à utiliser ce qualificatif ? N'y a t-il pas une contradiction, au moins apparente, entre le métier que vous avez exercé pendant quarante ans et qui vous a conduit à vous intéresser de près à la Terre dans son ensemble et l'attachement exclusif et viscéral que vous manifestez à une seule nation, la France ?
    Pierre ROUTHIER : Le terme "nationaliste" est celui qui m' est apparu comme le plus clair et le plus évident. Je sais que la mode actuelle est plutôt d'utiliser le mot "souverainiste" ou le terme "identitaire". Mais la nation, ce n'est pas seulement l'Etat (auquel fait référence le souverainisme) ni la langue (on parlerait alors de francophonie) ni la race (à laquelle renvoie de manière feutrée l'adjectif identitaire) mais c'est l'ensemble de ces composants. Sans doute aurais-je pu me définir comme un national à l'image du Front du même métal car les mots en -isme sont vecteurs d'une absoluité qui en effraie plus d'un. Néanmoins si l'on parle d'un nationalisme pacifique et défensif, je me reconnais tout à fait dans la définition.
    Géologue, j'ai séjourné dans trente-sept pays. Partout j'ai rencontré des gens excellents dans ma profession, partout j'ai vu des paysages sublimes. A cet égard, c'est la cordillère des Andes qui m'a le plus impressionné. Mais précisément la découverte d'autres patries que la sienne, d'autres peuples que le sien n'implique pas nécessairement l'adhésion au cosmopolitisme ou au mondialisme. On peut s'intéresser de près à d'autres pays, les aimer et préférer quand même le sien.
    R. : Quel a été votre itinéraire politique ?
    P. R. : Ce n'est que sur le tard que je suis devenu droitier ou réactionnaire. Issu d'un milieu assez dépolitisé mais plutôt de gauche, j'ai éprouvé à la Libération de la sympathie pour des intellectuels communistes. Je n'ai en effet jamais été séduit par la mystique de la France libre, ma brève expérience militaire en 1940 m'ayant fait perdre toute confiance dans les officiers, tant supérieurs que subalternes, de l'armée française qui s'étaient montrés incompétents aussi bien dans la préparation que dans l'exécution de la guerre contre les Allemands. Mais, dès 1948, l'affaire Lyssenko m'a définitivement ouvert les yeux sur le système soviétique. Cet agronome soviétique vanté par Staline prétendait que des modifications imposées à des végétaux en agissant sur les conditions de leur développement se transmettaient à leur descendance ; en d'autres termes qu'il y avait hérédité des caractères expérimentalement acquis. C'était faux bien sûr car ces modifications ne touchaient pas les gènes, alors postulés mais non identifiés et manipulés. Mais on comprend l'intérêt de cette théorie pour Staline : on pourrait ainsi créer des générations successives de communistes !
    Je me souviens qu'en 1949 mon ancien professeur de zoologie, Marcel Prenant, membre du Comité central du Parti communiste "français", fut chargé par ce comité d'aller s'informer sur les mirobolantes réussites proclamées par Lyssenko. Profondément honnête, il osa déclarer à son retour qu'il s'agissait de "fabrications" ou de fautes expérimentales. Sa rigueur intellectuelle lui valut d'être exclu du Parti.
    R. : Mais ce sont surtout les événements de 1968 qui vous font définitivement basculer à droite ...
    P. R. : En mai 1968, je suis professeur d'université et j'assiste en direct et avec effroi à l'installation d'une révolution gauchiste au sein de l'enseignement supérieur.
    Je vois avec quelle facilité et quelle célérité le désordre peut envahir et subvertir un pays. Je constate aussi le poids des manipulations juives dans cette explosion de fièvre juvénile. Il est clair qu'il fallait faire payer à De Gaulle ses mâles déclarations sur « le peuple sûr de lui et dominateur »  surtout sa décision de mettre en place un embargo sur les armes à destination d'Israël. Crime inexpiable s'il en est !
    Mais ce n'est vraiment qu'au moment de ma retraite, en 1984, que je me plonge dans la documentation politique. La première grande prestation médiatique de Le Pen, L'Heure de vérité, le 13 février, me fait découvrir un homme d'une dimension exceptionnelle. J'achète et je dévore aussitôt son premier livre paru chez Carrère Laffon : Les Français d' abord, puis l'année suivante La France est de retour. Et depuis bientôt vingt ans, je lis avec intérêt toute la littérature marquée aujourd'hui à l'ultra-droite et j'y ai bien sûr beaucoup appris.
    R. : A cet égard vous vous dites navré par le recul massif et croissant de la lecture dans les nouvelles générations et vous regrettez que nos milieux ne lisent et ne s'informent pas davantage. A quoi attribuez-vous cette évolution en effet préoccupante ?
    P. R. : Pour être adhérent au Front national depuis bientôt deux décennies, je puis vous dire hélas que la plupart des militants et sympathisants du courant nationaliste lisent trop peu. Bon nombre d'entre eux n'achètent même pas la presse nationale ; a fortiori ils ne vont pas se procurer de livres politiques. Or, le public ne se rend pas toujours compte de la difficulté qu'il y a pour des écrivains classés à l'extrême droite à publier et surtout à diffuser : tirage très restreint, publicité quasiment nulle. A ces handicaps s'ajoute la circonstance aggravante que plusieurs éditeurs "amis" ou prétendus tels, indépendamment de leur peu de moyens, ne sont pas toujours très délicats dans leurs procédés vis-à-vis des auteurs ...
    R. : Votre livre est aussi une galerie de portraits fort intéressants et souvent très spirituels. Parmi toutes les personnalités dont vous parlez, vous n'êtes pas tendre pour Claude Allègre qui fut votre assistant ...
    P. R.: Claude Allègre était incontestablement un garçon prometteur et doué mais, j'en donne plusieurs exemples dans le livre, c'est un manipulateur de données scientifiques doublé d'un autocrate qui a exercé une véritable terreur dans le milieu scientifique. Ce néo-mandarin a su, grâce à ses amitiés politiques, à ses engagements idéologiques et à la lâcheté de nombre d'universitaires, se hausser du col.
    R.: Vous confessez votre incroyance religieuse dans vos mémoires. Est-ce à dire qu'il est impossible pour vous d'être à la fois scientifique et très engagé sur le plan religieux ?
    P. R. : Je respecte ceux qui ont la foi et je ne m'inscris nullement dans un courant de pensée anticlérical ou antireligieux par principe. Pour autant, c'est vrai, je ne suis pas croyant. Je ne dis pas que Dieu n'existe pas mais mes études scientifiques, mes observations m'ont conduit à conclure que l'idée d'un Dieu intervenant à chaque instant dans l'univers, exerçant à chaque minute sa providence, n'était pas tenable. De même, le créationnisme défendu, et avec quelle vigueur, par un certain nombre de chrétiens fondamentalistes, notamment aux Etats-Unis, me semble négateur des progrès de la science moderne. Je me désole que, dans nos milieux, par refus tout à fait justifié du scientisme qui érigea au XIXe siècle la science en véritable religion susceptible non seulement d'apporter le progrès matériel et technique mais aussi de répondre aux inquiétudes métaphysiques de l'homme, l'on adopte généralement une attitude de défiance voire de rejet systématique de la science en tant que telle, ce qui nous aliène beaucoup de monde et ce qui nuit, me semble-t-il, à la cause noble et légitime que nous défendons. Qu'il y ait beaucoup de littéraires parmi nous est en soi une excellente chose mais il est regrettable qu'on ne dispose pas de scientifiques en aussi grand nombre qui puissent répondre aux accusations et aux thèses des adversaires de la droite nationale avec une solide argumentation qui fait parfois cruellement défaut.
    Cela dit, loin de moi de vouloir alimenter une détestable querelle interne entre scientifiques et littéraires ou entre croyants et incroyants. Globalement je suis très satisfait par la qualité de la presse nationale, et singulièrement de votre excellent hebdomadaire d' opposition nationale et européenne. Quant au Front national, je me réjouis qu'il dispose à sa tête d'un homme qui n'a jamais failli à l' honneur. Désormais, cela suffit à mon bonheur, croyez-moi. Et dans les ténèbres qui nous environnent et qui semblent avoir tout recouvert, tout submergé, c'est là un réel et puissant motif d'espérance.
    Propos recueillis par Jérôme BOURBON, < jeromebourbon@aol.com >. RIVAROL 21 novembre 2003
    (l) Des cailloux et des hommes. Editions de l' AEncre. 271 pages avec index et quatre planches-couleur, 23 euros, 28 euros franco. Egalement en vente à nos bureaux. Chèque à l'ordre d'Editions des Tuileries.

  • Science et méditation (M. Heidegger)

    Un peu de philo pour une fois. Il faut savoir prendre du recul.

    Les diverses chapelles de la dissidence opposée au système contemporain ont l’habitude d’employer ce terme, « le système », pour décrire ce qu’elles combattent. Curieusement, pourtant, le terme reste indéfini. C’est une chose qu’on voit agir, mais dont l’essence échappe à l’analyse.

    Qu’est-ce que le système ?

    Je propose une réponse, à travers un texte de Martin Heidegger : « Science et méditation ».
    Heidegger définit l’art comme ce qui révèle le beau dans le réel, et la science, au sens contemporain du terme, comme ce qui expose tout ce qui est. A la différence de l’art, la science ne filtre donc pas le réel. Elle vise à l’exposer dans son intégralité. Elle est la théorie du réel.

    Quelle est la loi fondamentale de cette théorie ? Est-ce la volonté de connaissance de l’homme ? Heidegger répond : non, cette définition-là est trop large, elle inclut à la fois la science et la méditation. La science contemporaine est une certaine manière de connaître le réel. Pas toute la connaissance du réel. Quelle est cette certaine manière ? Définissons les concepts : réel et théorie.

    Le réel (Allemand : das Wirkliche) est, dans la science, ce qui emplit le domaine de l’action effective (Allemand : wirken). Cette action effective est une modalité particulière du faire, elle s’en détache comme une opération concrète, ou un type d’opération concrète, peut émaner d’un principe abstrait. Voilà précisément pourquoi notre science n’est plus celle des Grecs : pour eux, la science est connaissance de ce qui est amené du caché vers le non-caché, alors que pour nous, elle est connaissance de l’action qui produit ce déplacement. La rupture a été préparée par la latinité : là où les Grecs pensent le réel comme le déploiement de son entéléchie, les Latins le voient comme l’effet d’une opération. Chez eux, cette opération est encore ce qui fait passer du non-caché vers le caché, mais déjà on s’intéresse moins au caché, on ne prend en compte que l’opération qui conduit au non-caché.

    Ensuite, on oubliera totalement le caché : avec la science contemporaine, ce qui est contemplé (Allemand : betrachten – étymologiquement, racine « traiter, élaborer »), c’est uniquement ce qui a été tiré du caché vers le non-caché. Cela, et cela seul. L’objet est le produit des objets, la cause d’un enchaînement du réel par le réel. L’objectivité de la science contemporaine, en ce sens, est une subjectivité non sue : nous considérons comme objectif ce qui aborde l’objet par mise à distance du sujet, mais nous oublions que la notion même d’objet, telle que nous la comprenons, est déjà le résultat de notre subjectivité.

    La théorie, pour les Grecs, est la contemplation de l’aspect de la chose présente et, par cette contemplation, la connaissance de l’être de cette chose. Pour nous, parce que nous pensons la chose présente comme résultat d’une opération, cette contemplation n’est plus possible à la manière des Grecs. Notre théorie, étant donnée la compréhension que nous avons du réel comme produit d’une opération, ne peut plus percevoir la chose présente comme résultat d’une translation du non-caché vers le caché, comme accomplissement d’une entéléchie : le réel que la science contemporaine théorise est l’enchaînement des opérations par lesquels les choses engendrent les choses, le temps engendre le temps.

    Pour nous, le monde n’a rien à dire qui viendrait du non-caché : il fait du bruit, il ne parle pas. Il est muet. Seul le regard de l’homme sur le monde pose un sens sur l’enchaînement des causes, seul l’enchaînement des causes perçu par le regard humain peut fonder le sens. La négation apparente de toute subjectivité débouche donc, dans la science contemporaine, sur la subjectivité radicale, et totalement non sue : le monde est là pour être connaissable, tout ce qui est réel doit être connaissable, tout ce qui est connaissable est enclos dans le réel – en apparence, le sujet s’est éloigné de lui-même ; en réalité, il a ramené à lui tout objet.

    D’où, conclut Martin Heidegger, la limitation de la science contemporaine. C’est une réussite absolue en ce sens qu’elle est parvenue à cartographier le réel tel qu’elle le définit. Mais elle est parfaitement incapable de se définir elle-même. Elle peut déterminer les causes de tout, sauf d’elle-même. Si le monde est muet, si seul le regard de l’homme pose le sens sur lui, alors qu’est-ce qui donne un sens au regard de l’homme ? Il y a là une question incontournable, et toute la science contemporaine semble l’ignorer, non parce qu’elle l’a contourne (elle ne le peut), mais parce qu’elle en découle sans jamais la formuler – une rivière ne peut remonter à sa source, et la science contemporaine ne peut poser la question de sa propre réalité.

    Par voie de conséquence, la science contemporaine nie la méditation, la contemplation au sens grec : poser la seule question qui vaille, questionner le regard en lui-même. La science contemporaine, fondatrice discrète de toute vision du monde depuis plusieurs siècles, est un programme, voué à se déployer d’abord dans l’ignorance du questionnement sur sa propre nature, et finalement dans l’ignorance du principe d’humanité lui-même – car si l’on ne questionne plus le regard de l’homme, alors où est la conscience, où est l’homme ?

    Je crois que cette pensée d’Heidegger permet de donner la seule définition exacte, complète et approfondie du « système ». Si l’on analyse l’ensemble des forces apparemment contradictoire et partiellement disjointes que la dissidence regroupe sous le terme de « système », et si on cherche à déterminer leur plus petit dénominateur commun, on retombera toujours sur cette idée : la négation de la contemplation comme finalité, et donc, en dernière analyse, la négation de l’homme par le monde qu’il a voulu le prendre en lui, et auquel il s’est finalement réduit – jusqu’à devenir un robot.

    Ce n’est certes pas pour définir ce que nous appelons le « système » qu’Heidegger écrivait. Mais c’est bel et bien ce qu’il a fait.
    http://www.scriptoblog.com

  • Des Indiens auraient émigré en Australie il y a 4000 ans

    Aborigènes d'Australie

    De nouvelles recherches montrent que d’anciens Indiens ont émigré en Australie et se sont mélangés avec les Aborigènes il y a 4000 ans, apportant également avec eux l’ancêtre du dingo.

    La recherche conduit à réévaluer le long isolement du continent avant la colonisation européenne. Le vaste continent austral était, pensait-on, coupé des autres populations avant que les Européens n’aient débarqué à la fin des années 1700, mais les dernières données génétiques et archéologiques rejettent cette théorie. Des chercheurs de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive à Leipzig, en Allemagne, ont rapporté « des preuves de flux de gènes importants entre les populations indiennes et l’Australie il y a environ 4000 ans ». Ils ont analysé les variations génétiques dans le génome des Aborigènes d’Australie, des Néo-Guinéens, des Asiatiques du Sud-Est et des Indiens, y compris dans les dravidiens du sud.

    « Le point de vue dominant était que, jusqu’à l’arrivée des Européens à la fin de 18ème siècle, il y avait peu ou pas de contact entre l’Australie et le reste du monde », note l’étude publiée mardi. Mais l’analyse de l’ensemble du génome des données a donné une « signature importante des flux de gènes de l’Inde à l’Australie que l’on peut dater d’il y a environ 4230 ans », ou 141 générations. « Bien avant que les Européens se soient installés en Australie, des hommes ont migré à partir du sous-continent indien en Australie et se sont mélangés avec les Aborigènes d’Australie », souligne l’étude.

    « Il est intéressant, a déclaré le chercheur principal, Irina Pugach, de constater que cette date coïncide également avec de nombreux changements dans les archives archéologiques de l’Australie, qui comprennent un changement soudain dans les techniques des outils en pierre … et la première apparition du dingo dans les archives fossiles ».

    L’étude explique que, bien que l’ADN du dingo semble avoir une origine sud-asiatique, « morphologiquement, le dingo ressemble plus aux chiens indiens ». « Le fait que nous détectons un afflux important de gènes provenant de l’Inde à l’Australie à cette époque donne à penser que l’ensemble des ces changements en Australie peuvent être liés à cette migration ». [...]

    Mail Guardian (traduction partielle) http://histoire.fdesouche.com

  • Le piège technologique de la cyberguerre

    Le prochain numéro de la  dirigée par Jeremy Ghez porte principalement sur la cyberguerre. Infoguerre publie un extrait de l’article que Christian Harbulot a rédigé dans ce numéro spécial.

    Par Christian Harbulot

    La cyberguerre est née dans la confusion des genres (1) illustrée par la terminologie qui a fleuri ces dernières années : « cyberespace, cyberguerre, cyberdéfense, cyberstratégie, cyberattaque, cyberhacktivisme, cybercriminalité ». L’absence de doctrine française (2) sur le sujet entretient un flou conceptuel qui freine la prise de conscience des principaux intéressés (appareil militaire, structures de sécurité, acteurs économiques, société civile).

    Lorsque le pouvoir politique ne saisit pas l’enjeu stratégique, la problématique se dilue souvent dans des considérations techniques avec, dans le meilleur des cas, quelques avancées sur le terrain défensif.

    La clarification du concept de cyberguerre passe d’abord par une étude détaillée de la conflictualité propre à la société de l’information.

    Cette évidence n’en est pas une. La plupart des spécialistes du sujet ou qui se présentent comme tels prennent le problème à l’envers en partant de l’identification des failles «  des tuyaux » et non de l’analyse des stratégies qui cherchent à les exploiter.

    Cette erreur a déjà été commise lors de l’introduction du char dans les armées entre les deux guerres mondiales. Les responsables de l’armée française accueillirent cette innovation comme un apport technique à la puissance de feu de leurs forces et ne cherchèrent pas à saisir la manière dont l’ennemi allait l’utiliser en le combinant avec l’appui aérien.

    Cet aveuglement n’est pas nouveau et a déjà eu pour conséquence d’aboutir dans le passé à des défaites stratégiques ou tactiques. Les précédents historiques dans l’histoire du XXè siècle devraient pourtant inciter à une certaine prudence.

    Plusieurs conflits militaires de grande et de moyenne intensité ont mis en évidence l’importance déterminante d’une guerre de l’information par le contenu dans les stratégies des belligérants. (…)

    La place du contenu dans la guerre de l’information

    L’influence des Etats-Unis est perceptible dans cette tendance à focaliser les esprits sur le contenant tout en excluant la problématique du contenu ou la reléguant à un impact mineur.

    La volonté de détruire l’ennemi, de le priver de ses capacités de frappe militaire, de limiter son pouvoir de nuisance par une suprématie en termes d’armement incite le mode de pensée militaire américain à privilégier la technologie de la guerre et sa rentabilité. Certains officiers généraux et ingénieurs informaticiens (français en l’occurrence) en charge du dossier portent une responsabilité certaine dans cette tendance à ne cerner que la partie technique de cette nouvelle forme de guerre.

    Les premiers éléments de réflexion sur les marges de manœuvre suscitées par la nature conflictuelle de la société de l’information soulignent le lien indissociable qui existe entre le contenu et le contenant.

    Les conflits militaires qui intègrent la cyberguerre font apparaître une différence d’impact entre les actions sur le contenant et les actions à partir du contenu.

    Lors de la dernière guerre du Liban, les Israéliens ont détruit à distance des sites internet proches du Hezbollah. Mais cette réussite technique a eu peu d’effets par rapport à la photo mondialement connue du jeune enfant tué à la suite d’un bombardement israélien dans le Sud Liban.

    Les commandos du Hezbollah tiraient des roquettes à proximité d’habitations pour exploiter ensuite l’image des victimes des tirs de contre batterie de l’Etat hébreu. Cette guerre de l’information par le contenu a obligé l’armée israélienne à relever ce défi lors de la guerre dans la bande de Gaza face au Hamas. Ce dernier reprit à son compte la ruse du Hezbollah mais en commettant l’erreur de donner l’exclusivité de la prise d’images à la chaîne Al Jezira. Ce regard exclusif sur le déroulement des évènements militaires dans la bande de Gaza eut pour effet de jeter le doute sur la démonstration par les images que les dirigeants du Hamas voulait faire passer dans le reste des médias. (…)

    Les tensions en temps de paix génèrent aussi des actions de guerre de l’information. C’est l’interprétation que l’on peut donner au raid que des pirates chinois mènent désormais chaque année contre des sites japonais pour commémorer les crimes commis par l’armée nipponne (3) contre la population chinoise dans les années trente. Ces actes de piratage informatique sont un message adressé aux actuels dirigeants du Japon qui les traduit comme un acte d’intimidation. Dans cet exemple, le contenant sert de support au contenu. (…)

    Un chemin semé d’embûches

    Le contrôle des tuyaux est-il plus maîtrisable ou plus nuisible que l’information et la connaissance qu’ils véhiculent ?

    Cette question est au cœur de la problématique de la guerre de l’information. Les informaticiens et les militaires centrés sur le contenant mettent en avant la croissance exponentielle des réseaux, des individus connectés, des produits liés aux technologies de l’information.

    Cette  masse critique leur donne la légitimité dans la prise de parole et le cadrage de l’expertise.

    Il n’empêche que l’histoire des conflits passés et présents relativise le poids de la technologie dans l’issue des affrontements.

    Combien de fois faudra-t-il répéter que le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan ne sont pas des victoires technologiques mais  des situations d’enlisement dans lesquelles la guerre de l’information par le contenu (légitimée par des facteurs historiques et culturels) a joué et continue à jouer un rôle décisif ?

    Notes :

    • Jamel Metmati, capitaine au 40è régiment de transmissions, Une stratégie du cyberespace, le modèle des cyberopérations, revue Défense&Sécurité Internationale n°85, octobre 2012.
    • Constat émis dans le rapport de Jean Marie Bockel sur la cyberdéfense.
    • Le massacre de Nankin de 1937 est un des évènements les plus marquants de la seconde guerre sino-japonaise. Plusieurs centaines de milliers de civils et de soldats ont été tués par les soldats de l’armée impériale japonaise

    http://www.infoguerre.fr/

  • Taubira ouvre la voie à la gestation pour autrui (GPA)

    Une circulaire de la garde des Sceaux vise à faciliter l'acquisition de la nationalité française pour les enfants nés de mère porteuse à l'étranger.

    La gestation pour autrui (GPA), il ne fallait surtout pas en parler. Le gouvernement le martelait: la légalisation des mères porteuses ne fait pas partie du projet de loi Taubira. François Hollande le répétait: il y est fermement opposé. Mais au moment même où le chef de l'État laissait transparaître ses doutes sur la procréation médicalement assistée, vendredi dernier, en annonçant la saisine du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), la garde des Sceaux, Christiane Taubira, envoyait une circulaire aux juridictions, leur demandant de délivrer «des certificats de nationalité française (CNF)» aux enfants nés à l'étranger d'un père français et d'une mère porteuse.

    En date du 25 janvier, avec «application immédiate», la circulaire recommande, «lorsqu'il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu'il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui», de «veiller à ce qu'il soit fait droit» à de telles demandes, «dès lors que le lien de filiation avec un Français résulte d'un acte d'état civil étranger probant au regard de l'article 47 du Code civil».

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que le calendrier est mal choisi… Alors que le débat s'est engagé mardi à l'Assemblée, cette décision surprise peut apparaître comme un début de marchandage entre le gouvernement et les Verts. Très en pointe sur la GPA, les écologistes comptent bien demander la retranscription au registre de l'État civil des actes de naissance des enfants concernés. Pour le député UMP du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, ce n'est qu'une nouvelle preuve du «double langage de Mme Taubira et du gouvernement». «Le gouvernement avance masqué depuis le départ!, s'insurge-t-il. Alors qu'il jure qu'il ne saurait être question d'accepter la PMA et la GPA, c'est tout l'inverse dans les faits…»

    Professeur de droit, Daniel Fasquelle voit dans ce texte «une forme de légalisation, en douce, de la gestation pour autrui». «Des couples vont aller à l'étranger pratiquer la GPA, et conforter ensuite des situations qui en France sont illégales, explique-t-il. On ouvre la voie à bien d'autres dérives… Ce ne sont plus seulement les droits de l'enfant que l'on viole, mais aussi ceux de la personne humaine. Car la GPA est une forme de location du corps humain.»

    Cette circulaire annonce-t-elle la fin de l'interdiction de la GPA? «C'est en tout cas une atteinte très claire au principe de prohibition des mères porteuses, affirme Clotilde Brunetti-Pons, maître de conférences à l'université de Reims (Marne), spécialiste en droit de la famille. La ministre de la Justice est en train de contourner la jurisprudence de la Cour de cassation du 6 avril 2011. Dans trois arrêts, celle-ci avait refusé que la filiation des enfants soit établie en France à l'égard des intéressés, et notamment du père biologique, parce qu'il y avait violation du principe d'ordre public prohibant la GPA. Normalement, le CNF intervient après transcription de la filiation à l'état civil français, donc après que la filiation est reconnue en droit français».

    En la matière, la pratique de la Justice n'est pas forcément lisible. En février 2012, la cour d'appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) avait validé la transcription à l'état civil français des actes de naissance de jumeaux nés en Inde en 2010 de mère porteuse pour un couple de Français. Selon Christiane Taubira, on compterait 38 cas d'enfants nés de père français et de mère porteuse à l'étranger ces quatre dernières années. Lors des débats en commission des lois du texte sur le mariage homosexuel, plusieurs députés PS, notamment le rapporteur du texte, Erwann Binet, ont plaidé pour une évolution, renvoyant au texte sur la famille promis par le gouvernement.

    Au ministère de la Justice, on assure avec un certain embarras qu'il ne s'agit «en aucun cas d'une légalisation de la GPA». Une déclaration qui ne convainc pas la droite. «Il faut que les masques tombent!, s'emporte Daniel Fasquelle, qui compare le projet Taubira à une «vente à la découpe». On doit dès maintenant connaître les intentions réelles du gouvernement!»

    Le Figaro - 29/01/13 http://gaelle.hautetfort.com/

  • L'intelligence

    L'Intelligence étant la valeur suprême pour la société, tout le monde voudrait être intelligent ou à défaut le paraître. On la relie à la réussite scolaire et sociale. On lui a donné une multitude de définitions comme la faculté d'adaptation. Mais des poètes comme Rimbaud ou Baudelaire ou le génie mathématique Evariste Galois étaient-ils adaptés à leur société ? Les définitions de l'intelligence sont donc toujours insatisfaisantes ou incomplètes. Faut-il la différencier de l'imagination ou de la créativité ?
    Politiquement, idéologiquement son analyse n'est pas neutre car elle peut servir à légitimer des positions sociales. On a même fait des études sur le quotient intellectuel en fonction des groupes raciaux. Il y a toujours sur cette question la controverse entre l'inné et l'acquis. Quels sont les parts de chacun ? Les chiffres que l'on donne (50-50) ou (80-20) ont-ils une réelle signification ? Au niveau d'un pays est-elle liée à son système éducatif ? La question de l'intelligence n'est pas innocente et bien sur ses interprétations sociales ou biologiques.
    Le cerveau
    Le cerveau est extrêmement complexe et relier l'intelligence à certaines parties ou gènes est risqué. Le fonctionnement est encore mal connu. On sait qu'il y a deux hémisphères, un gauche qui est celui de la logique et de la rationalité et un droit celui de l'intuition, du sensible, de l'émotion... Nous avons cent milliards de neurones qui peuvent être reliés par des connexions (10 000 possibles par neurone). Le nombre de connexions est lié à l'intelligence. Si le cerveau représente 2% du corps il dépense 20% de l'énergie corporelle. Il faut donc le nourrir, d'où l'importance d'une nourriture variée pour son développement et son fonctionnement. Ceci est un problème pour certaines régions de la planète.
    Analyse de l'intelligence
    Beaucoup d'auteurs ont cherché à analyser l'intelligence. Nous allons en étudier deux, Gardner et Piaget.
    Gardner - Plutôt de  considérer l’intélligence comme un tout que quelqu'un posséderait à différents degrés, Gardner a donné différentes catégories d'intelligence.
    L'intelligence   loqico-mathématique. C'est la plus valorisée dans notre société  technico-scientifique. C'est souvent celle que l'on mesure dans les tests Q.I.
    L'intelligence spatiale. Elle est utilisée pour les géographes, peintres, dessinateurs, architectes, pilotes...
    L'intelligence interpersonnelle : la façon dont on comprend les autres et d'agir de façon adaptée.
    Elle regroupe ce qu'on pourrait appeler l'intelligence psychologique. Elle est très utile pour les commerciaux, les politiques, les enseignants...
    L'intelligence corporelle :  elle a été dévalorisée pendant longtemps en  Occident avec la survalorisation du « clerc » ou de l'intellectuel. Le corps servait à porter la tête. L'intelligence corporelle est développée et nécessaire pour les danseurs, sportifs, artisans, chirurgiens...
    L'intelligence verbale et linguistique. À l'école elle est le complément de l'intelligence logico- mathématique. C'est bien sur celle des écrivains, des politiques, avocats...
    L'intelligence intra personnelle. Elle permet de bien se connaître. On agit en fonction de ses atouts et faiblesses. On retrouve le « connais-toi - toi même » de Socrate. C'est donc aussi savoir faire une bonne introspection.
    L'intelligence musicale. Elle va de celle capable de reconnaître les mélodies jusqu'à être capable de créer et innover parfois jusqu'au génie comme les grands musiciens.
    L'intelligence existentielle ou philosophique. C'est l'aptitude à perpétuellement questionner, bref, l'ouverture d'esprit à toutes les questions « intellectuelles ».
    On donne aussi l'intelligence naturaliste comme celle que peut posséder quelqu'un à l'aise dans la nature.
    Ajoutons la créativité qui est une conséquence puisqu'être intelligent uniquement pour l'être n'a pas de sens.
    Piaget - Le psychologue suisse a étudié l'intelligence dans sa temporalité ou son développement. Il a donné sa définition de l'intelligence.  « Définir l'intelligence par la réversibilité progressive des structures mobiles qu'elle construit, c'est donc redire, sous une nouvelle forme, que  l'intelligence  constitue  l'état  d'équilibre   vers  lequel  tendent  toutes  les  adaptations successives d'ordre sensorimoteur et cognitif, ainsi que tous les échanges assimilateurs entre l'organisme et le milieu ».
    Pour l'enfant Piaget distingue plusieurs stades avant l'adulte.
    Stade de l'intelligence sensori-motrice - 0-2 ans
    Stade de l'intelligence préparatoire - 2-6/7 ans
    Stade de l'intelligence opératoire - 6/7-11/12 ans
    Stade de l'intelligence formelle - 12- adulte.
    Les tests de quotient intellectuel
    Au XIXème siècle on a beaucoup mesuré les capacités crâniennes pour faire des moyennes entre les différents groupes « raciaux ». De nos jours les tests Q.l remplacent ces anciennes pratiques, ce qui n'empêche pas de faire les deux. Ces fameux tests déchainent les passions. Soit on cherche à les mettre en bouillie car ils dérangent, soit ont leur donne une valeur absolue et même héréditaire. Il existe toute une littérature qui différencie les races par leur Q.l et capacité crânienne.
    Les racialistes (certains disent racistes) peuvent se délecter de cette littérature. Les environnementalistes prônent que l'intelligence est essentiellement due à l'environnement socioculturel à la différence des innéistes.
    De façon intuitive, l'environnement joue un rôle certain. Pourquoi les innéistes cherchent les meilleures écoles pour leurs enfants ? Nous exposons un tableau que l'on trouve fréquemment dans cette littérature. Il ne sert à rien de le dissimuler.

     

    Q.I. moyen

    Capacité crânienne moyenne

    Asiatiques de l'Est

    106

    1416

    Caucasien européen

    100

    1369

    Asiatiques du Sud-Est

    87

    1332

    Pacifique

    85

    1315

    Nord-africains et moyen-orientaux

    84

    1293

    Africains subsahariens

    67

    1282

    Aborigène d'Australie

    62

    1282

    Si on a divisé les Asiatiques de l'Est et du Sud-Est, il est curieux qu'on ne l'ait pas fait pour les Européens. Les Européens des pays du Nord ont un Q.l moyen égal à 107 comme pour l'Allemagne et les Pays-Bas, 106 pour la Pologne contre 94 pour la France. On ne voulait sans doute pas mettre des « blancs » en haut de l'échelle.

    Hans Eysenck fut un de ceux qui ont le plus étudié l'intelligence. Il a déchainé les passions. Il fut physiquement agressé. Ceci dénote la haine que peut susciter l'idée de l'intelligence non également distribuée aux hommes. Lorsqu'il a étudié la corrélation entre la race et le Q.l il a touché à un tabou. Rappelons qu'Eysenck était d'origine juive allemande et viscéralement antinazi.
    L'étude de l'intelligence n'est pas innocente. Tous les hommes la revendiquent avec la dernière énergie et pourtant ils sont parfois attirés par son opposé : la bêtise reposante, la médiocrité rassurante, les plaisanteries bien grasses...
    L'intelligence fait peur et elle fatigue. L'homme souvent préfère avoir des activités disons les plus simples et répétitives. Les jeux télévisés par exemple sont de plus en plus débiles. On peut gagner des millions en tournant la roue. Les chansons et musiques participent pleinement à cette débilité ambiante. Les salaires de certains sportifs au Q.l souvent très limité atteignent des sommes astronomiques (même s'il faut leur reconnaître une intelligence corporelle). Si l'intelligence a des atouts certains» la « connerie » et la médiocrité sont encore des valeurs sures.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU