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Science et techniques - Page 48

  • Le piège technologique de la cyberguerre

    Le prochain numéro de la  dirigée par Jeremy Ghez porte principalement sur la cyberguerre. Infoguerre publie un extrait de l’article que Christian Harbulot a rédigé dans ce numéro spécial.

    Par Christian Harbulot

    La cyberguerre est née dans la confusion des genres (1) illustrée par la terminologie qui a fleuri ces dernières années : « cyberespace, cyberguerre, cyberdéfense, cyberstratégie, cyberattaque, cyberhacktivisme, cybercriminalité ». L’absence de doctrine française (2) sur le sujet entretient un flou conceptuel qui freine la prise de conscience des principaux intéressés (appareil militaire, structures de sécurité, acteurs économiques, société civile).

    Lorsque le pouvoir politique ne saisit pas l’enjeu stratégique, la problématique se dilue souvent dans des considérations techniques avec, dans le meilleur des cas, quelques avancées sur le terrain défensif.

    La clarification du concept de cyberguerre passe d’abord par une étude détaillée de la conflictualité propre à la société de l’information.

    Cette évidence n’en est pas une. La plupart des spécialistes du sujet ou qui se présentent comme tels prennent le problème à l’envers en partant de l’identification des failles «  des tuyaux » et non de l’analyse des stratégies qui cherchent à les exploiter.

    Cette erreur a déjà été commise lors de l’introduction du char dans les armées entre les deux guerres mondiales. Les responsables de l’armée française accueillirent cette innovation comme un apport technique à la puissance de feu de leurs forces et ne cherchèrent pas à saisir la manière dont l’ennemi allait l’utiliser en le combinant avec l’appui aérien.

    Cet aveuglement n’est pas nouveau et a déjà eu pour conséquence d’aboutir dans le passé à des défaites stratégiques ou tactiques. Les précédents historiques dans l’histoire du XXè siècle devraient pourtant inciter à une certaine prudence.

    Plusieurs conflits militaires de grande et de moyenne intensité ont mis en évidence l’importance déterminante d’une guerre de l’information par le contenu dans les stratégies des belligérants. (…)

    La place du contenu dans la guerre de l’information

    L’influence des Etats-Unis est perceptible dans cette tendance à focaliser les esprits sur le contenant tout en excluant la problématique du contenu ou la reléguant à un impact mineur.

    La volonté de détruire l’ennemi, de le priver de ses capacités de frappe militaire, de limiter son pouvoir de nuisance par une suprématie en termes d’armement incite le mode de pensée militaire américain à privilégier la technologie de la guerre et sa rentabilité. Certains officiers généraux et ingénieurs informaticiens (français en l’occurrence) en charge du dossier portent une responsabilité certaine dans cette tendance à ne cerner que la partie technique de cette nouvelle forme de guerre.

    Les premiers éléments de réflexion sur les marges de manœuvre suscitées par la nature conflictuelle de la société de l’information soulignent le lien indissociable qui existe entre le contenu et le contenant.

    Les conflits militaires qui intègrent la cyberguerre font apparaître une différence d’impact entre les actions sur le contenant et les actions à partir du contenu.

    Lors de la dernière guerre du Liban, les Israéliens ont détruit à distance des sites internet proches du Hezbollah. Mais cette réussite technique a eu peu d’effets par rapport à la photo mondialement connue du jeune enfant tué à la suite d’un bombardement israélien dans le Sud Liban.

    Les commandos du Hezbollah tiraient des roquettes à proximité d’habitations pour exploiter ensuite l’image des victimes des tirs de contre batterie de l’Etat hébreu. Cette guerre de l’information par le contenu a obligé l’armée israélienne à relever ce défi lors de la guerre dans la bande de Gaza face au Hamas. Ce dernier reprit à son compte la ruse du Hezbollah mais en commettant l’erreur de donner l’exclusivité de la prise d’images à la chaîne Al Jezira. Ce regard exclusif sur le déroulement des évènements militaires dans la bande de Gaza eut pour effet de jeter le doute sur la démonstration par les images que les dirigeants du Hamas voulait faire passer dans le reste des médias. (…)

    Les tensions en temps de paix génèrent aussi des actions de guerre de l’information. C’est l’interprétation que l’on peut donner au raid que des pirates chinois mènent désormais chaque année contre des sites japonais pour commémorer les crimes commis par l’armée nipponne (3) contre la population chinoise dans les années trente. Ces actes de piratage informatique sont un message adressé aux actuels dirigeants du Japon qui les traduit comme un acte d’intimidation. Dans cet exemple, le contenant sert de support au contenu. (…)

    Un chemin semé d’embûches

    Le contrôle des tuyaux est-il plus maîtrisable ou plus nuisible que l’information et la connaissance qu’ils véhiculent ?

    Cette question est au cœur de la problématique de la guerre de l’information. Les informaticiens et les militaires centrés sur le contenant mettent en avant la croissance exponentielle des réseaux, des individus connectés, des produits liés aux technologies de l’information.

    Cette  masse critique leur donne la légitimité dans la prise de parole et le cadrage de l’expertise.

    Il n’empêche que l’histoire des conflits passés et présents relativise le poids de la technologie dans l’issue des affrontements.

    Combien de fois faudra-t-il répéter que le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan ne sont pas des victoires technologiques mais  des situations d’enlisement dans lesquelles la guerre de l’information par le contenu (légitimée par des facteurs historiques et culturels) a joué et continue à jouer un rôle décisif ?

    Notes :

    • Jamel Metmati, capitaine au 40è régiment de transmissions, Une stratégie du cyberespace, le modèle des cyberopérations, revue Défense&Sécurité Internationale n°85, octobre 2012.
    • Constat émis dans le rapport de Jean Marie Bockel sur la cyberdéfense.
    • Le massacre de Nankin de 1937 est un des évènements les plus marquants de la seconde guerre sino-japonaise. Plusieurs centaines de milliers de civils et de soldats ont été tués par les soldats de l’armée impériale japonaise

    http://www.infoguerre.fr/

  • Taubira ouvre la voie à la gestation pour autrui (GPA)

    Une circulaire de la garde des Sceaux vise à faciliter l'acquisition de la nationalité française pour les enfants nés de mère porteuse à l'étranger.

    La gestation pour autrui (GPA), il ne fallait surtout pas en parler. Le gouvernement le martelait: la légalisation des mères porteuses ne fait pas partie du projet de loi Taubira. François Hollande le répétait: il y est fermement opposé. Mais au moment même où le chef de l'État laissait transparaître ses doutes sur la procréation médicalement assistée, vendredi dernier, en annonçant la saisine du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), la garde des Sceaux, Christiane Taubira, envoyait une circulaire aux juridictions, leur demandant de délivrer «des certificats de nationalité française (CNF)» aux enfants nés à l'étranger d'un père français et d'une mère porteuse.

    En date du 25 janvier, avec «application immédiate», la circulaire recommande, «lorsqu'il apparaît avec suffisamment de vraisemblance qu'il a été fait recours à une convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui», de «veiller à ce qu'il soit fait droit» à de telles demandes, «dès lors que le lien de filiation avec un Français résulte d'un acte d'état civil étranger probant au regard de l'article 47 du Code civil».

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que le calendrier est mal choisi… Alors que le débat s'est engagé mardi à l'Assemblée, cette décision surprise peut apparaître comme un début de marchandage entre le gouvernement et les Verts. Très en pointe sur la GPA, les écologistes comptent bien demander la retranscription au registre de l'État civil des actes de naissance des enfants concernés. Pour le député UMP du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, ce n'est qu'une nouvelle preuve du «double langage de Mme Taubira et du gouvernement». «Le gouvernement avance masqué depuis le départ!, s'insurge-t-il. Alors qu'il jure qu'il ne saurait être question d'accepter la PMA et la GPA, c'est tout l'inverse dans les faits…»

    Professeur de droit, Daniel Fasquelle voit dans ce texte «une forme de légalisation, en douce, de la gestation pour autrui». «Des couples vont aller à l'étranger pratiquer la GPA, et conforter ensuite des situations qui en France sont illégales, explique-t-il. On ouvre la voie à bien d'autres dérives… Ce ne sont plus seulement les droits de l'enfant que l'on viole, mais aussi ceux de la personne humaine. Car la GPA est une forme de location du corps humain.»

    Cette circulaire annonce-t-elle la fin de l'interdiction de la GPA? «C'est en tout cas une atteinte très claire au principe de prohibition des mères porteuses, affirme Clotilde Brunetti-Pons, maître de conférences à l'université de Reims (Marne), spécialiste en droit de la famille. La ministre de la Justice est en train de contourner la jurisprudence de la Cour de cassation du 6 avril 2011. Dans trois arrêts, celle-ci avait refusé que la filiation des enfants soit établie en France à l'égard des intéressés, et notamment du père biologique, parce qu'il y avait violation du principe d'ordre public prohibant la GPA. Normalement, le CNF intervient après transcription de la filiation à l'état civil français, donc après que la filiation est reconnue en droit français».

    En la matière, la pratique de la Justice n'est pas forcément lisible. En février 2012, la cour d'appel de Rennes (Ille-et-Vilaine) avait validé la transcription à l'état civil français des actes de naissance de jumeaux nés en Inde en 2010 de mère porteuse pour un couple de Français. Selon Christiane Taubira, on compterait 38 cas d'enfants nés de père français et de mère porteuse à l'étranger ces quatre dernières années. Lors des débats en commission des lois du texte sur le mariage homosexuel, plusieurs députés PS, notamment le rapporteur du texte, Erwann Binet, ont plaidé pour une évolution, renvoyant au texte sur la famille promis par le gouvernement.

    Au ministère de la Justice, on assure avec un certain embarras qu'il ne s'agit «en aucun cas d'une légalisation de la GPA». Une déclaration qui ne convainc pas la droite. «Il faut que les masques tombent!, s'emporte Daniel Fasquelle, qui compare le projet Taubira à une «vente à la découpe». On doit dès maintenant connaître les intentions réelles du gouvernement!»

    Le Figaro - 29/01/13 http://gaelle.hautetfort.com/

  • L'intelligence

    L'Intelligence étant la valeur suprême pour la société, tout le monde voudrait être intelligent ou à défaut le paraître. On la relie à la réussite scolaire et sociale. On lui a donné une multitude de définitions comme la faculté d'adaptation. Mais des poètes comme Rimbaud ou Baudelaire ou le génie mathématique Evariste Galois étaient-ils adaptés à leur société ? Les définitions de l'intelligence sont donc toujours insatisfaisantes ou incomplètes. Faut-il la différencier de l'imagination ou de la créativité ?
    Politiquement, idéologiquement son analyse n'est pas neutre car elle peut servir à légitimer des positions sociales. On a même fait des études sur le quotient intellectuel en fonction des groupes raciaux. Il y a toujours sur cette question la controverse entre l'inné et l'acquis. Quels sont les parts de chacun ? Les chiffres que l'on donne (50-50) ou (80-20) ont-ils une réelle signification ? Au niveau d'un pays est-elle liée à son système éducatif ? La question de l'intelligence n'est pas innocente et bien sur ses interprétations sociales ou biologiques.
    Le cerveau
    Le cerveau est extrêmement complexe et relier l'intelligence à certaines parties ou gènes est risqué. Le fonctionnement est encore mal connu. On sait qu'il y a deux hémisphères, un gauche qui est celui de la logique et de la rationalité et un droit celui de l'intuition, du sensible, de l'émotion... Nous avons cent milliards de neurones qui peuvent être reliés par des connexions (10 000 possibles par neurone). Le nombre de connexions est lié à l'intelligence. Si le cerveau représente 2% du corps il dépense 20% de l'énergie corporelle. Il faut donc le nourrir, d'où l'importance d'une nourriture variée pour son développement et son fonctionnement. Ceci est un problème pour certaines régions de la planète.
    Analyse de l'intelligence
    Beaucoup d'auteurs ont cherché à analyser l'intelligence. Nous allons en étudier deux, Gardner et Piaget.
    Gardner - Plutôt de  considérer l’intélligence comme un tout que quelqu'un posséderait à différents degrés, Gardner a donné différentes catégories d'intelligence.
    L'intelligence   loqico-mathématique. C'est la plus valorisée dans notre société  technico-scientifique. C'est souvent celle que l'on mesure dans les tests Q.I.
    L'intelligence spatiale. Elle est utilisée pour les géographes, peintres, dessinateurs, architectes, pilotes...
    L'intelligence interpersonnelle : la façon dont on comprend les autres et d'agir de façon adaptée.
    Elle regroupe ce qu'on pourrait appeler l'intelligence psychologique. Elle est très utile pour les commerciaux, les politiques, les enseignants...
    L'intelligence corporelle :  elle a été dévalorisée pendant longtemps en  Occident avec la survalorisation du « clerc » ou de l'intellectuel. Le corps servait à porter la tête. L'intelligence corporelle est développée et nécessaire pour les danseurs, sportifs, artisans, chirurgiens...
    L'intelligence verbale et linguistique. À l'école elle est le complément de l'intelligence logico- mathématique. C'est bien sur celle des écrivains, des politiques, avocats...
    L'intelligence intra personnelle. Elle permet de bien se connaître. On agit en fonction de ses atouts et faiblesses. On retrouve le « connais-toi - toi même » de Socrate. C'est donc aussi savoir faire une bonne introspection.
    L'intelligence musicale. Elle va de celle capable de reconnaître les mélodies jusqu'à être capable de créer et innover parfois jusqu'au génie comme les grands musiciens.
    L'intelligence existentielle ou philosophique. C'est l'aptitude à perpétuellement questionner, bref, l'ouverture d'esprit à toutes les questions « intellectuelles ».
    On donne aussi l'intelligence naturaliste comme celle que peut posséder quelqu'un à l'aise dans la nature.
    Ajoutons la créativité qui est une conséquence puisqu'être intelligent uniquement pour l'être n'a pas de sens.
    Piaget - Le psychologue suisse a étudié l'intelligence dans sa temporalité ou son développement. Il a donné sa définition de l'intelligence.  « Définir l'intelligence par la réversibilité progressive des structures mobiles qu'elle construit, c'est donc redire, sous une nouvelle forme, que  l'intelligence  constitue  l'état  d'équilibre   vers  lequel  tendent  toutes  les  adaptations successives d'ordre sensorimoteur et cognitif, ainsi que tous les échanges assimilateurs entre l'organisme et le milieu ».
    Pour l'enfant Piaget distingue plusieurs stades avant l'adulte.
    Stade de l'intelligence sensori-motrice - 0-2 ans
    Stade de l'intelligence préparatoire - 2-6/7 ans
    Stade de l'intelligence opératoire - 6/7-11/12 ans
    Stade de l'intelligence formelle - 12- adulte.
    Les tests de quotient intellectuel
    Au XIXème siècle on a beaucoup mesuré les capacités crâniennes pour faire des moyennes entre les différents groupes « raciaux ». De nos jours les tests Q.l remplacent ces anciennes pratiques, ce qui n'empêche pas de faire les deux. Ces fameux tests déchainent les passions. Soit on cherche à les mettre en bouillie car ils dérangent, soit ont leur donne une valeur absolue et même héréditaire. Il existe toute une littérature qui différencie les races par leur Q.l et capacité crânienne.
    Les racialistes (certains disent racistes) peuvent se délecter de cette littérature. Les environnementalistes prônent que l'intelligence est essentiellement due à l'environnement socioculturel à la différence des innéistes.
    De façon intuitive, l'environnement joue un rôle certain. Pourquoi les innéistes cherchent les meilleures écoles pour leurs enfants ? Nous exposons un tableau que l'on trouve fréquemment dans cette littérature. Il ne sert à rien de le dissimuler.

     

    Q.I. moyen

    Capacité crânienne moyenne

    Asiatiques de l'Est

    106

    1416

    Caucasien européen

    100

    1369

    Asiatiques du Sud-Est

    87

    1332

    Pacifique

    85

    1315

    Nord-africains et moyen-orientaux

    84

    1293

    Africains subsahariens

    67

    1282

    Aborigène d'Australie

    62

    1282

    Si on a divisé les Asiatiques de l'Est et du Sud-Est, il est curieux qu'on ne l'ait pas fait pour les Européens. Les Européens des pays du Nord ont un Q.l moyen égal à 107 comme pour l'Allemagne et les Pays-Bas, 106 pour la Pologne contre 94 pour la France. On ne voulait sans doute pas mettre des « blancs » en haut de l'échelle.

    Hans Eysenck fut un de ceux qui ont le plus étudié l'intelligence. Il a déchainé les passions. Il fut physiquement agressé. Ceci dénote la haine que peut susciter l'idée de l'intelligence non également distribuée aux hommes. Lorsqu'il a étudié la corrélation entre la race et le Q.l il a touché à un tabou. Rappelons qu'Eysenck était d'origine juive allemande et viscéralement antinazi.
    L'étude de l'intelligence n'est pas innocente. Tous les hommes la revendiquent avec la dernière énergie et pourtant ils sont parfois attirés par son opposé : la bêtise reposante, la médiocrité rassurante, les plaisanteries bien grasses...
    L'intelligence fait peur et elle fatigue. L'homme souvent préfère avoir des activités disons les plus simples et répétitives. Les jeux télévisés par exemple sont de plus en plus débiles. On peut gagner des millions en tournant la roue. Les chansons et musiques participent pleinement à cette débilité ambiante. Les salaires de certains sportifs au Q.l souvent très limité atteignent des sommes astronomiques (même s'il faut leur reconnaître une intelligence corporelle). Si l'intelligence a des atouts certains» la « connerie » et la médiocrité sont encore des valeurs sures.
    PATRICE GROS-SUAUDEAU

  • « Etre dans le vent, l’ambition d’une feuille morte » : Gustave Thibon expliqué par la science !

    « La découverte d’une zone cérébrale incitant l’être humain au conformisme éclaire d’un jour nouveau le débat sur l’influence des masses et des sondages.

    Le biais de conformité, que l’on pourrait aussi appeler syndrome de Panurge, désigne la tendance que nous avons parfois à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l’avis de la majorité –indépendamment du bien-fondé de celui-ci.

    Dès les années 1950, le psychologue Solomon Asch avait montré que dans une simple tâche perceptive consistant à comparer les longueurs de différents segments de droite, la connaissance de l’avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondent correctement.

    Récemment, des psychologues de l’Université de Princeton ont étudié ce qui se passe dans notre tête lorsque nous nous laissons entrainer dans des processus de ce type. Une structure cérébrale nommée insula, repli du cortex cérébral au niveau des tempes, semble déterminer le basculement d’opinion, l’abandon de l’analyse personnelle au profit de la posture conforme aux attentes du groupe.

    Cette insula est réputée centraliser des informations de nature émotionnelle en provenance du corps, et s’activer lorsque l’individu sent peser la menace d’être exclu de son groupe d’appartenance. Le biais de conformité résulterait d’une pression sociale exercée par le groupe sur l’individu, créant une peur d’être marginalisé ».

    Les conséquences de cet effet touchent notamment aux mécanismes électoraux. Condorcet, philosophe et mathématicien, montrait au XVIIIe siècle que le système démocratique livre des décisions sensées, à condition que les électeurs soient ignorants des décisions prises par leurs voisins. Autrement dit, il faut savoir se protéger du biais de conformité.

    C’est aussi ce qu’a montré une étude réalisée dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle française en 2012. Quelque 1 000 votants étaient interrogés sur leurs intentions de vote au second tour ; dès lors qu’on leur présentait les résultats d’un sondage fictif allant dans le sens contraire de leur intention initiale, ils changeaient d’opinion dans 25 pour cent des cas, pour rallier l’avis majoritaire exprimé par le sondage.

    Neurosciences, mathématiques et psychologie sociale concordent donc sur un point : pour éviter de réveiller le mouton qui sommeille en l’homme, évitons de le perturber par des influences majoritaires ».

    Lu sur le site pour la science.fr

    http://www.contre-info.com/

  • Gaz de schiste : ils n'ont plus de solution de rechange contre le chaos (archive 2011)

    Nouvelle cacophonie au gouvernement, provoquée par le récent rapport du CGIET et du CGEDD sur les gaz de schiste. Le premier, placé sous l'autorité du ministre de l'Industrie, Eric Besson, lui-même dépendant du ministre de l'Economie Christine Lagarde se décline comme Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies. Il a en charge l'évaluation des politiques publiques « dans ses domaines de compétence ». C'est-à-dire, le développement économique et l'industrie ainsi que l'énergie, les ressources minières et minérales et l'utilisation du sous-sol. Les gaz et huiles de schistes entrant donc très exactement dans ce domaine de compétence. Le second, Conseil général de l'environnement et du développement durable pour le Respect de l'Environnement, relève, et c'est plus surprenant, du ministère de l'Environnement de Mme Kociusko-Morizet, également sous l'autorité de Mme Lagarde. Sa vocation est de la conseiller dans l'exercice des pouvoirs qu'elle tient des codes de l'environnement et de l'urbanisme. Ces deux organismes, en somme, devraient être les autorités scientifiques les mieux qualifiées pour conforter le choix du gouvernement de mettre fin aux recherches et forages de gaz de schiste. Or, tout en s'entourant des plus grandes précautions oratoires, leur rapport a contredit le gouvernement à peine venait-il d'annoncer « qu'il fallait tout remettre à plat » et « annuler les autorisations (de recherche) déjà données ». La France ne saurait se lancer dans la production de gaz de schiste considérés comme trop dangereux et pollueurs, au grand soulagement des milieux écologistes, des défenseurs du Grenelle de l'Environnement et de la pauvre Nathalie Koziusko-.Morizet qui depuis qu'elle a mis les pieds dans la politique n'en finit pas d'avaler des couleuvres.
    Certes, reconnaissent les auteurs du Rapport, les études mériteraient d'être approfondies mais il semblerait que les indices relevés dans la région parisienne, le Sud-Est et le Centre (le Larzac notamment) - 100 milliards de m³ d'huiles et 500 milliards m³ de gaz exploitables - et l'intérêt que les grandes sociétés mondiales pétrolières et gazières portent à la France en la matière sont suffisamment probants pour qu'on la puisse considérer comme un des pays les plus prometteurs d'Europe.
    « La probabilité, peut-on lire, que l'accès à ces gisements permette à (notre) pays de réduire très sensiblement ses importations d'hydrocarbures et de limiter d'autant le déficit de sa balance commerciale n'apparaît pas négligeable ».
    Si le principe de précaution et l'impact sur l'environnement de l'activité industrielle devront être au centre des préoccupations, les grandes options de la loi Pope (Programme d'Orientation de la Politique Energétique), qui vise à définir les objectifs et les orientations de la politique énergétique de la France d'ici 2050 devront être respectés. On rappellera quelles en sont les quatre grandes directions.
     - Maîtrise de la demande d'énergie.
     - Diversification du bouquet énergétique.
     - Développement de la recherche et de l'innovation dans le secteur de l'énergie.
     - Maîtrise des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.
    Il serait très dommageable « pour l'économie nationale et pour l'emploi », est-il précisé, que l'on s'interdise d'utiliser cette richesse potentielle. Les recherches doivent être poursuivies. C'est en tout cas le message que les deux organisations entendent transmettre aux ministres concernés, Eric Besson et Nathalie Kociusko-Morizet.
    Ces deux derniers, le 21 avril faisaient savoir par un communiqué très sec que « le gouvernement a pris acte de ce rapport d'étape. Le Premier Ministre a déjà entériné certaines de ses recommandations en annonçant le soutien du gouvernement aux propositions de loi déposées par les parlementaires. Il a également demandé à la mission de prolonger ses travaux afin que la recherche scientifique sur la possibilité d'exploiter demain ces gisements potentiels soit conduite jusqu'à son terme ». Besson, d'ailleurs, précisait qu'il était souhaitable de ne pas faire de promesses inconsidérées. Etant déjà suffisamment regrettable qu'il faille revenir sur certaines signatures dé concessions avant que ne soit examiné le 10 mai le projet de loi déposé par l'UMPet Christian Jacob. Le rapport final devant intervenir avant le 31 mai.
    D'ici là souligne le Rapport un certain nombre des critiques de fonds des écologistes devront être tempérées. On ne devra plus parler de « gaz de schiste » mais de « gaz de roche-mère ». Parce que la « fracturation hydraulique » de la roche-mère représente l'essentiel de la technique utilisée. Si la France est désignée comme le pays européen le plus riche en gaz de schiste et si celui-ci représente 90 années de consommation mondiale énergétique, c'est pour que, au-delà de toutes critiques, soit bien cerné l'intérêt de cette nouvelle technique. D'ailleurs la Pologne qui prendra la tête de l'UE au 1er juillet a fait de la « sécurité énergétique » une priorité. Aussi, pour les rapporteurs, le gaz jouera un rôle important dans la réduction des gaz à effet de serre. Quant aux dangers représentés par la "fracturation" elle-même, l'utilisation d'énormes quantités d'eau, de centaines de produits chimiques cancérogènes, les experts du CGIET et du CGEDD sont convaincus que tout cela est très exagéré et que la recherche et la technologie permettront d'en limiter à l'avenir les effets néfastes.
    Gaz de schiste et schistes bitumineux au Canada, — comme nous le soulignions dans le dernier N° d'Ecrits de Paris — « Gaz de Schiste, Charbon, Nucléaire : le mythe des énergies alternatives au pétrole » (EdP Avril 2011 ) —, quels que soient les dangers, le coût et les conséquences de leur extraction, feront dans les prochaines années partie de la grande panoplie qui succédera au tout pétrole et au presque tout nucléaire. Qu'on ne se laisse pas prendre aux gesticulations des écologistes et aux grimaces des chefs d'Etat. Depuis un siècle, l'économie du pétrole a précipité la planète dans un chaos duquel elle n'est pas prête de sortir, l'asphyxiant de gaz chimiques, de plastiques, de pesticides, de poisons médicamenteux auxquels on découvre chaque jour d'interminables ramifications. S'y est ajouté le nucléaire, puis les bio-technologies et désormais les nano-technologies. On en sait aujourd'hui les inquiétants résultats dans une société globale surpeuplée dont l'unique moteur est de croître toujours plus, de produire toujours plus, de grossir toujours plus, de construire toujours plus.
    Croit-on vraiment que les forces dominantes accepteraient de s'affranchir d'une idéologie énergétique qui est l'essence de leur pouvoir ? Quant aux États leur principal moteur est l'emballement démographique. Plus un pays est peuplé et plus il se croit fort. Plus il reçoit d'immigrés, de réfugiés, d'étudiants, d'adoptés, plus il peut mettre en évidence sa vitalité urbaine et plus on lui accorde de reconnaissance dans les forums démocratiques globaux. En sorte qu'on n'a pas d'illusions à se faire : le gaz de schiste, comme le reste, sera tôt ou tard imposé. Fût-ce par la force.
    René BLANC. RIVAROL  29 AVRIL 2011

  • Energie : dix solutions méconnues qui peuvent changer le futur

    Le débat national sur la transition énergétique qui s’engage en ce début d’année est l’occasion d’agrandir son champ de vision sur les potentialités des énergies durables. Le futur offre un panel de ressources et de techniques d’énergies encore méconnues et néanmoins prometteuses.

    SEAREV (Système Électrique Autonome de Récupération de l’Énergie des Vagues)

    Qui dit énergies durables dit le plus souvent éoliennes, photovoltaïque, hydraulique ou biomasse. Mais le panier de ces énergies est plus grand qu’on ne croit et plein de surprise. L’avenir énergétique de la planète est en effet bien plus riche qu’il n’y paraît.

    Voici dix solutions encore peu exploitées, qui d’ici 10, 20 ou 50 ans viendront compléter notre mix énergétique. A condition que les recherches aboutissent, que les moyens financiers suivent et que l’éthique écologique soit associée au développement de certaines d’entre elles.

    1. L’huile d’algue

    D’aucuns l’affirment : la révolution de l’énergie se trouve dans les plantes. L’une d’elles est particulièrement intéressante, c’est l’huile d’algue. A l’instar des espèces oléagineuses, les algues ont la propriété de contenir jusqu’à 60% de leur masse en lipides. La force des algues : leur quantité. La productivité des végétaux marins est donc une carte maîtresse pour répondre à la menace que font peser les agrocarburants sur la biodiversité. Les algues sont capables de fournir de l’énergie sous 3 formes : biocarburant, biogaz et hydrogène. Leur exploitation est simple à mettre en œuvre. Il suffit, après collecte, de les concentrer et de les presser dans une centrifugeuse pour en extraire l’huile. Produire du carburant vert à partir d’algues microscopiques, tel est l’objectif du projet Shamash coordonné par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique).

    Sept équipes de recherche et un partenaire industriel travaillent sur le projet, dont Jean-Paul Cadoret, chef du laboratoire de physiologie et biotechnologie des algues de l’Ifremer. Pour ce dernier, ces microalgues qui, par photosynthèse, transforment l’énergie solaire en énergie chimique, offrent de gros avantages :

    « Elles n’entrent pas en conflit avec l’approvisionnement alimentaire comme c’est le cas pour le blé, le maïs ou le colza. Elles se cultivent facilement en bassin ou dans les bioréacteurs avec de l’eau de mer. Cela évite de puiser dans les réserves d’eau douce. Elles prolifèrent rapidement et peuvent fournir une récolte en continu. Leur rendement de production d’huile à l’hectare est bien supérieur à celui de toutes les autres plantes. Ce sont des machines à avaler le CO2. Elles le captent pour restituer de l’oxygène ». Vingt fois plus abondantes que les plantes terrestres, les microalgues peuvent fournir 25 000 litres d’huile par hectare, quand le colza n’en produit que 1 500 litres, le tournesol, 950, et le soja, 446.

    La consommation annuelle mondiale de carburant pourrait être assurée si les bassins d’algues étaient déployés sur 400 000 hectares (4000 km2), soit un tiers de l’Ile de France. Elles sont aujourd’hui présentées comme une alternative énergétique au pétrole, pouvant produire l’équivalent d’un quart des carburants fossiles. À l’heure actuelle, le litre de carburant d’algue coûte plus cher que le pétrole. Mais plusieurs éléments permettent d’espérer, à terme, une bien meilleure rentabilité.

    2. Le pétrole à base d’air

    Transformer l’air en pétrole , telle est la prouesse technologique réalisée par une société britannique qui a mis au point un procédé chimique complexe permettant d’obtenir un pétrole de synthèse à base d’air et d’électricité. Concrètement, « nous avons pris le dioxyde de carbone présent dans l’air et l’hydrogène présent dans l’eau, et nous les avons transformés en carburant, » explique Peter Harris, l’ingénieur responsable de l’innovation. Pour ce dernier, le carburant obtenu est beaucoup plus propre que celui obtenu à partir de pétrole fossile. De plus, il est compatible avec les moteurs existants, comme ceux des avions ou des navires. D’ici 15 ans, ce procédé encore récent et coûteux pourrait connaître un développement commercial.

    3. L’énergie osmotique

    L’énergie osmotique repose sur un phénomène physique : l’osmose. Le principe de l’osmose veut que, quand on met en présence deux liquides de concentrations en sel différentes, le liquide le moins salé va avoir tendance à se fondre dans le liquide le plus salé. La différence de salinité va donc créer un flux de l’eau douce vers l’eau salée. En faisant passer le flux du liquide concentré vers un liquide moins concentré à travers une membrane semi-perméable, cela provoque une surpression hydrostatique. Le volume d’eau contenu dans la membrane devient plus important. Cela accentue la pression sur les parois du contenant. Et cette pression peut être récupérée pour actionner une turbine qui va générer de l’électricité. Il existe un endroit où l’on trouve en permanence une ressource gratuite d’eau salée et d’eau douce : l’estuaire des fleuves. La question centrale de cette technologie, c’est la fabrication de membranes de grande taille, alliant des qualités de robustesse et de porosité. En dehors de ce problème technique, l’énergie osmotique représente une énergie renouvelable et permanente, ce qui est un avantage essentiel comparé au solaire ou à l’éolien. Les coûts d’exploitation seraient d’ailleurs minimes. Cette forme d’énergie offre de belles perspectives.

    Une production de 4W/m2 est nécessaire pour viabiliser la construction de centrales électriques. Actuellement, les Norvégiens atteignent 1,5 W/m2, mais planifient les premières applications industrielles d’ici à 2015, avec en moyenne 8000h/an de fonctionnement, soit deux fois plus qu’une éolienne. Le potentiel technique mondial de l’énergie osmotique est estimé à 1600 TWh. En Europe, il est de l’ordre de 200 TW.

    C’est la société norvégienne Statkraft, connue pour ses fermes éoliennes, qui a lancé la construction de la première centrale osmotique. 2.000 m2 de surface de membrane pourront générer environ 10 KW. Les ingénieurs de l’entreprise Statkraft, à l’origine du projet, travaillent actuellement sur une usine d’un à deux MW, ce qui nécessiterait une membrane de 200 000 m2. Si le procédé répond aux espérances des chercheurs, cette usine pourrait assurer 10% de la consommation énergétique norvégienne. Une autre centrale a été crée au Japon, et une troisième est en cours de construction aux Etats-Unis. Au plan mondial, le potentiel de l’énergie osmotique est estimé à 1 600 TWh par an, soit l’équivalent d’environ la moitié de la production électrique européenne en 2009. »

    4. Le thorium ou l’atome vert

    Le thorium est un métal, qui se trouve naturellement dans des minerais divers, dont la monazite, la bastnaésite et l’uranothorianite. Bien qu’il ne soit pas fissible lui-même, le thorium-232 est un isotope fertile comme l’uranium-238. Bombardé par les neutrons, il se transforme en uranium 233, matière fissile. Le thorium constitue une importante réserve d’énergie nucléaire, en raison de son abondance dans la croute terrestre ; il pourrait ainsi fournir trois à quatre fois plus d’énergie que l’uranium-238. Son utilisation nécessite la mise au point d’une nouvelle filière de réacteurs nucléaires surgénérateurs.

    Les chercheurs qui défendent ce minerai aux qualités particulières estiment qu’il représente la possibilité d’un nucléaire propre. Bien plus abondant dans la nature que l’uranium, il est difficilement utilisable pour fabriquer des bombes atomiques. Il est aussi économe en déchets, la plupart d’entre eux pouvant être remis dans le circuit du réacteur.
    Depuis plusieurs années déjà, des chercheurs du CNRS planchent théoriquement sur un réacteur sûr, très stable et facilement pilotable. Avec ce surgénérateur rapide à sels fondus (MSFR), qui utiliserait le thorium comme combustible liquide, 100% de la ressource utilisée comme combustible est consommée, Pour l’heure, il n’existe pas encore de prototype concret du MSFR en France.

    Cette solution se heurte à la réticence des industriels de la filière nucléaire. Mais les Chinois, eux, investissent massivement dans cette technologie nouvelle. Les Indiens qui disposent du quart des réserves mondiales de thorium l’utilisent déjà depuis quelques années, dans des réacteurs de troisième génération.

    Le thorium se désintègre plus lentement que la plupart des autres matières radioactives mais sa radioactivité est de 14 milliards d’années. Les applications industrielles du thorium sont développées dans les alliages de magnésium utilisés pour les moteurs d’aéronefs.

    5. L’énergie thermique des mers

    L’idée de l’énergie thermique des océans est toute simple : tabler sur la différence de température entre les eaux chaudes de surface (+ 25° C dans les régions tropicales) et les eaux profondes (+5°C à 1000 mètres) pour produire de l’électricité et/ou de l’eau douce. Les océans représentent un gigantesque capteur d’énergie solaire contenue sous forme de chaleur dans la couche d’eau de surface. Ils reçoivent chaque année une quantité d’énergie équivalente à plus de mille fois la demande mondiale en énergie primaire. Un potentiel estimé à cent fois celui de la marée et cinq à dix fois celui du vent. L’exploitation de l’énergie thermique des mers (ETM) redevient d’actualité dans le contexte de la recherche d’énergies nouvelles, non polluantes, susceptibles de suppléer l’usage des combustibles fossiles qui renchérissent (pétrole, charbon, gaz,…). Bien que cela soit difficile, il est possible d’utiliser cet écart entre l’eau chaude et l’eau froide en installant des méga-pompes à chaleur capables de récupérer par « évapotranspiration » la vapeur qui va alimenter une turbine.

    Les atouts d’une centrale reposant sur l’énergie thermique des océans sont non négligeables : énergie stable, peu de frais de fonctionnement, gratuité de l’eau de mer, exploitable gratuitement 24h sur 24 tous les jours de l’année, pas de confinement ou de stockage de l’eau.

    6. Les bactéries carburants

    Tout le monde connaît aujourd’hui les défauts des biocarburants : leur impact environnemental. Produits à partir de canne à sucre, de betterave ou de maïs, ils nécessitent l’utilisation d’importantes surfaces de terres arables et sont très forts consommateurs d’eau. En outre, ils nuisent à la biodiversité. Une entreprise Joule unlimited affirme avoir réussi à surmonter cette contrainte majeure en produisant un bio carburant inépuisable et abordable. Le e-éthanol qu’elle a mis au point est en effet issu de bactéries génétiquement modifiées.

    Explication : les bactéries sont entreposées dans des tubes de trois centimètres de diamètre qui servent de réacteur, remplis d’eau non potable et de CO2 issu d’activités industrielles ; exposées au soleil, elles exploitent la photosynthèse pour produire de l’éthanol ou du gazole. Les rendements sont bien supérieurs aux biocarburants existants : 75 000 l/ha/an pour le e-éthanol, à comparer aux 7 000 l/ha/an de bioéthanol produit à partir de la betterave. Mais cela nécessiterait des installations énormes et l’efficacité de bactéries qui transforment le soleil en énergie, n’est pas aussi grande que celle des panneaux photovoltaïques.

    7. Les bouées de récupération de l’énergie des vagues

    L’énergie des vagues est liée au déplacement de la surface de la mer sous l’action de la houle. Le principe est simple. Lorsque les vagues arrivent sur un obstacle flottant ou côtier, elles cèdent une partie de leur énergie qui peut être convertie en courant électrique. L’intérêt de l’houlomotricité : les vagues se déploient de façon très économe. L’inconvénient : l’énergie perd en puissance lors de son acheminement vers les cotes. Pour que le dispositif soit rentable, il vaut mieux que les capteurs soient posés près du littoral, afin de récupérer le maximum d’énergie créée, soit 20 kW par mètre de côte. Selon la Commission Européenne, l’houlomotricité occuperait en 2020 la quatrième place des énergies renouvelables utilisées pour produire de l’électricité, derrière l’éolien on-shore et off-shore et l’hydraulique. Il existe aujourd’hui différentes technologies pour récupérer l’énergie des vagues : les bouées sous-marines en mouvement, les colonnes oscillantes, les débordements de chenal, les plates-formes à déferlement. Une cinquantaine de projets sont en cours dans le monde.

    Parmi eux, le « Searev » ; il s’agit d’une sorte de ferme sur mer, conçue par Alain Clément, chercheur au Laboratoire de mécanique des fluides (LMF) : constituée d’une bouée, elle génère du courant électrique pour récupérer l’énergie de la houle. A l’intérieur de ce « système électrique autonome de récupération de l’énergie des vagues », un pendule de 400 tonnes, en oscillant sur les vagues, actionne tout un système de pistons et de pompes à huile. Le mécanisme fait tourner un arbre métallique entraînant vers un alternateur. Le tout est relié au continent par câble. L’objectif est de générer une puissance maximale comprise entre 500 et 700 kilowatts par bouée. De quoi alimenter jusqu’à 200 foyers en moyenne par an.

    8. Les éoliennes entonnoirs

    Même s’il fait partie des énergies renouvelables d’avenir, l’éolien, on le sait, présente bien des inconvénients : stockage, caprice du vent, raccordement au réseau… une petite entreprise américaine, Sheerwind, pense avoir trouvé la solution à ces difficultés : des éoliennes en forme d’entonnoir pour augmenter la vitesse du vent. D’où son nom Invelox (Increasing the velocity of the wind. Le principe est simple : l’air est aspiré dans un conduit où sa vitesse est multipliée par dix, avant de passer dans une turbine ou un générateur. Le rendement énergétique serait ainsi trois fois plus important qu’avec une éolienne classique, d’un coût 40% inférieur et d’une taille plus petite.

    9. Les aérogénérateurs volants

    De nombreux scientifiques ont les yeux rivés sur le « jet stream ». Pas le Gulf stream qui traverse l’océan. Non… le jet stream, juste à quelques 10 000 mètres au dessus de nos têtes, une source d’énergie qui souffle jour et nuit, 365 jours par an. A cette altitude, la force de ces vents représente une énergie pouvant produire cent fois plus d’énergie qu’une éolienne sur terre, capable de produire un kilowatt/heure pour deux centimes d’euros, soit la moitié du coût usuel d’énergie. Leur souffle est régulier et non capricieux comme sur terre. Ces puissants courants aériens qui ceinturent la planète sous la forme de deux anneaux atteignent parfois des vitesses surprenantes comprises entre 300 et 400 km par heure. Cette puissance résulte du contraste thermique existant à cette altitude entre la troposphère et la stratosphère. De l’air froid et de l’air chaud se rencontrent à des altitudes de 5 000 à 10 000 m, où les différences de température et de pression atmosphérique sont cependant beaucoup plus prononcées que dans les couches inférieures de l’atmosphère. Cette énergie des vents d’altitude suscite nombre de projets d’aérogénérateurs aussi originaux les uns que les autres.

    Une nouvelle génération d’ingénieurs soucieux de l’environnement juge la technique des éoliennes déjà dépassée. Au lieu de gâcher les paysages en alignant des éoliennes terrestres, pourquoi ne pas installer des aérogénérateurs volants ? C’est fait avec le Sky WindPower. Plusieurs projets très imaginatifs de cerfs-volants, de ballons spatiaux ou de « kites » installés dans l’espace à dix mille mètres au dessus de nos têtes permettent de capter, au dessus des nuages, des vents puissants réguliers et non capricieux comme sur terre. Exemple : le prototype développé par Dave Sheppard, responsable d’une société établie à San Diego, Californie. Le prototype de Sky WindPower possède quatre rotors qui lui permettent de rester en suspension dans l’air et de faire tourner des dynamos générant de l’électricité. Dans son version commerciale, il serait relié à la terre par un long câble en aluminium conduisant l’énergie.

    Un autre projet du même genre est mis au point par une entreprise italienne dans le cadre d’un partenariat européen. Le Manège KiWiGen, c’est son nom, est une sorte de manège de plusieurs centaines de mètres de diamètre, composé d’ un rotor et de bras pivotants sur lesquels sont tirés des câbles très résistants reliés à des cerfs-volants de quelques dizaines de mètres carrés, réalisées en polyéthylène alvéolaire. Disposés en batteries, ils peuvent atteindre 700 mètres de haut. Mis au point par une entreprise italienne et soutenu par des experts et des chercheurs européens, ce manège baptisé KiWiGen, (Kite Wind generator) produit des dizaines de mégawatts, via une turbine. Chaque cerf-volant est équipé de deux capteurs intelligents à même de détecter les accélérations du vent. Un programme électronique de contrôle calcule les variations d’orientation nécessaires pour lui faire suivre, toujours avec une portance maximale, un parcours circulaire. Les cerf-volants utilisés auront une envergure de quelques dizaines de mètres carrés.

    10. Les films solaires de 3ème génération

    Les cellules solaires organiques font actuellement l’objet d’une attention particulière. Très simples, elles sont compatibles avec des films et des textiles. Leur mise en forme, par exemple à partir d’encres ou de peintures, offre l’avantage de couvrir de grandes superficies. Cette flexibilité permet d’ouvrir à de nombreuses applications : emballages, vêtements, écrans, recharge de téléphones cellulaires ou d’ordinateurs portables.

    Des chercheurs du CNRS et de l’Université d’Angers ont développé une approche avec des cellules solaires à base de molécules organiques et ont obtenu des rendements très élevés. Contrairement au silicium cristallin dont la production nécessite de très hautes températures, leur fabrication implique un faible coût énergétique et un faible impact environnemental.

    A plus long terme, on peut imaginer une contribution décisive de leur potentiel à la conversion photovoltaïque de l’énergie solaire. Les tests montrent que les taux d’efficacité des molécules solaires organiques développées et synthétisés en laboratoire sont de 15% à 25% plus élevés que les cellules en silicium cristallin et les films solaires en couches minces, soulignent les ingénieurs de la société allemande Heliatek, la seule entreprise solaire au monde qui utilise le dépôt de molécules organiques à basse température. Ces dernières sont composées de fines couches nanométriques ultra-pures et d’une grande homogénéité. Cela permet de concevoir une architecture capable d’améliorer systématiquement l’efficacité et la durée de vie des cellules.

    place-publique.fr via http://fortune.fdesouche.com

  • Énergie en Méditerranée

    L'approvisionnement en énergie de l'Europe est très dépendant du pétrole et du gaz russe. Cette situation ne serait pas étrangère au projet de couvrir de panneaux solaires toute l'Afrique du Nord et les pays du Proche-Orient.

    Les relations euro-méditerranéennes ont pris un tour décisif avec le lancement de l'Union pour la Méditerranée sous l'égide de Nicolas Sarkozy en 2007. En réalité, le président de la République a connu une défaite. En effet, son projet reposait sur l'idée d'établir des liens privilégiés entre les pays européens riverains de la Méditerranée et la rive sud. L'objectif était d'établir une zone d'influence française qui aurait fait contrepoids aux relations privilégiées de l'Allemagne en Europe centrale et orientale.

    Opposition allemande
    L'opposition acharnée d'Angela Merkel fit capoter le projet. En effet, lors d'une rencontre entre les chefs d'État français et allemand en mars 2008 à Hanovre, le chancelier exigea que tous les pays de l'Union européenne, dont l'Allemagne, participent au projet de l'Union pour la Méditerranée. Face à l'insistance d'Angela Merkel, le président français céda sur toute la ligne. Vidé de sa substance d'origine, le projet politique de Sarkozy s'est européanisé au profit des lobbies de Bruxelles et de leurs alliés de Berlin. Comment peut-on expliquer une telle volonté d'abattre le projet français au profit des instances européennes ? La réponse est simple ; elle tient à l'énergie.
    En effet, l'approvisionnement en énergie de l'Europe pose problème. Dépendant du pétrole et du gaz, les dirigeants bruxellois se sentent pieds et poings liés face au géant russe Gazprom. Afin de se dégager de cette emprise, des dirigeants d'instituts européens en liaison avec des pays sud-méditerranéens ont décidé de lancer en 2003 un projet misant sur l'énergie solaire. Il s'agit de couvrir de panneaux solaires toute l'Afrique du Nord et les pays du Proche-Orient afin d'irriguer l'Europe en énergie.
    Inversement, les pays sud-méditerranéens seront en mesure de bénéficier de la technique nécessaire pour dessaler l'eau de mer. Ainsi, leur agriculture verrait les rendements augmentés pour le plus grand profit de leurs économies. Sous l'égide de la branche allemande du Club de Rome, de la Fondation hambourgeoise pour la protection du climat (la HKF) et du Centre national de la recherche énergétique de Jordanie, une "Coopération trans-méditerranéenne pour les énergies renouvelables" (TREC) a vu le jour.

    Ces compléments venus des déserts
    C'est un véritable réseau international réunissant l'Europe (EU, essentiellement allemand), le Moyen-Orient (Middle East, ME) et l'Afrique du Nord qui, sous le sigle EU-MENA, a décidé de se lancer dans une politique définie comme suit : « Fournir de l'énergie propre à bon marché pour l'EUMENA, aussi rapidement que possible en se basant sur une coopération entre les pays de ces régions. TREC voit l'électricité en provenance des déserts comme un complément aux ressources européennes en énergie renouvelable ainsi qu'un moyen d'accélérer le processus de réduction des émissions européennes de CO² et d'augmenter la sécurité d'approvisionnement énergétique européenne. Pour les populations du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), ce projet apporterait une fourniture importante d'énergie propre, des emplois, des sources de revenus économiques, des infrastructures améliorées, des possibilités de dessalement d'eau de mer et de nombreux bénéfices potentiels (comme par exemple l'agriculture) apportés par l'ombre des collecteurs solaires. »

    Projet titanesque
    Afin de promouvoir cette coopération trans-méditerranéenne, TREC s'est doté d'un outil appelé Desertec. Lancé lors d'une réunion à Munich en juillet 2009, avec l'appui d'une multitude de groupes financiers essentiellement germaniques, il consiste à engager plus de 400 milliards d'euros jusqu'en 2050. Ce projet titanesque repose sur l'idée phare de resserrer les liens politiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée. Il préfigure cet idéal ancien d'unifier l'Occident et l'Orient en un seul et même bloc comme au plus beau temps de l'Empire romain. Toute la question est de savoir si les pays musulmans accepteront ce projet et sa finalité voulus par les financiers apatrides de Bruxelles, de Londres et de Berlin.
    Pierre Hillard L’ACTION FRANÇAISE 2000  du 1er au 14 avril 2010

  • Pepsi et le cannibalisme

     

    [un article inédit du journaliste Laurent Glauzy]

    Le 28 mai 2011, des centaines d’organisations de droit à la vie encourageaient au boycott des produits Pepsi, grand groupe américain qui a formé un partenariat avec Senomyx. Cette société, qui a bâti sa fortune dans la biotechnologie, utilise des cellules de bébés avortés pour la recherche et l’élaboration d’exhausteurs de goût, au profit de l’industrie alimentaire.

    Le site de défense pro-vie Life-Site News déclare que de grands consortiums de l’industrie alimentaire comme Pepsi et Nestlé collaborent au savoir-faire de Senomyx.

    Aux États-Unis, les groupes pro-vie accusent Senomyx et les grandes sociétés qui lui sont affiliées de pratiquer le cannibalisme. Ainsi, Senomyx fait de la mort de l’enfant à naître un secteur particulièrement porteur.

    D’après Life-Site News, la recherche et le développement financier de Senomyx sont soutenus par Pepsi, qui a acheté la licence d’utilisation du HEK 293, un exhausteur de goût utilisé pour sa production de boissons gazeuses.

    Debi Vinnedge, présidente de l’organisation américaine pro-vie CGL (Children of God for Life), dénonce depuis des années l’utilisation de la chair de bébés avortés pour la production de gammes de cosmétiques et de médicaments. Elle affirme que Semonyx et Pepsi cachent au consommateur que le HEK 293 contient ces mêmes cellules embryonnaires. Debi Vinnedge argumente que l’Occident plagie les pratiques barbares de la Chine communiste qui, à partir de ses origines dictatoriales, donne naissance à un nouveau type de capitalisme conquérant et dépourvu de toute morale.

    Le 5 août 2011, un documentaire de la chaîne sud-coréenne SBS accuse les entreprises pharmaceutiques chinoises de fabriquer des pilules aphrodisiaques à partir de chair de bébés morts. Les cliniques chinoises rentabilisent les bébés morts à la suite d’une fausse couche ou d’un avortement pour faire de l’argent avec de grands groupes pharmaceutiques.

    Ces cliniques reçoivent des cadavres de bébés conservés dans des frigidaires chez des familles consentantes afin de ne pas susciter de soupçons. Ensuite, les cadavres de bébé sont séchés dans un appareil à micro-ondes. L’ultime étape de la pulvérisation sert à la fabrication des pilules. Tel est le témoignage livré images à l’appui par l’équipe de SBS, qui effectua même des tests d’ADN.

    Il ressort que ces pilules sont composées à 99,7 % de chair humaine, avec également des restes de cheveux et d’ongles.

    Les journalistes de SBS ont aussi levé le voile sur un réseau étendu, en Corée du Sud, qui subvient à la demande croissante de la péninsule en capsules de bébés morts. Le commerce de placenta séché par micro-ondes et fabriqué de manière dissimulée par des hôpitaux chinois est, d’après la chaîne SBS, une des manifestations d’un cannibalisme en plein développement, n’épargnant pas les canettes des consommateurs occidentaux.

    Laurent Glauzy http://www.contre-info.com

    Informations tirées de : Frank Hills, Chemtrails existieren doch,
    Pro Fide Catholica, 2012, pp. 66-68.

  • Les décroissants : Être et ne plus avoir…

    Fatigués de la course au “toujours plus”, ils ont choisi de vivre mieux avec moins. Une nouvelle éthique de vie qu’ils mettent en actes au quotidien. Témoignages.

    Qu’on les baptise « décroissants », « créatifs culturels », « consomm’acteurs », que l’on range le mouvement dans un tiroir intitulé « simplicité volontaire » ou « downshifting », peu importe… Car la dynamique est bien là : de plus en plus de personnes, en Amérique du Nord comme en Europe, veulent cesser de se laisser déborder par une vie qui ne leur convient plus.

    Pour l’instant, impossible de chiffrer avec exactitude l’ampleur de la vague, mais des instituts d’études en marketing évoquent déjà une « tendance significative et en expansion (1) ». Aux États-Unis, environ 20 % de la population serait concernée, et plus de dix millions d’Européens auraient déjà modifié profondément leur manière de vivre. « On peut parler d’un étouffement des individus dans cette société dévorée par les objets et la technologie », souligne le psychanalyste Jean-Pierre Bigeault.

    Prise de conscience et passage à l’acte

    Surconsommation, course à la réussite sociale, ravages de la pollution et diminution des ressources… les décroissants font le même constat que beaucoup d’entre nous : leur vie ne tourne pas rond. Mais eux passent à l’acte. Une montée de conscience qu’explique la psychanalyste Luce Janin-Devillars : « Pour endiguer les ravages de la pollution, certains comprennent qu’il y a une noblesse à réparer ce qui peut l’être, à inverser la tendance du jetable pour préserver l’avenir des générations futures. »

    Une fois le processus du « désengagement » enclenché, la diminution des besoins matériels est remplacée, peu à peu, par une grande richesse intérieure. Un peu comme si l’espace « dégagé » laissait entrer une autre dimension, spirituelle, presque mystique. Il ne s’agit pas de renouer avec de vieilles traditions contemplatives religieuses, retiré du monde, à la recherche d’un dieu. Cette spiritualité-là, au contraire, va à la rencontre des humains, chacun se sentant partie intégrante d’un tout, et non plus maître arrogant de la planète.

    Luce Janin-Devillars en est persuadée : « L’éducation, la socialisation, le vivre avec les autres, le religieux au sens premier de religare, “relier”, sont là pour nous humaniser, nous conduire vers une créativité aussi propre que possible. » En tout cas, c’est ainsi que les décroissants que nous avons rencontrés cherchent un nouvel équilibre. Des fous ou des avant-gardistes ?

    Qui sont-ils ?

    Les « décroissants »

    Ils contestent la société de consommation, réduisent leur pollution, mangent bio. S’y retrouvent écologistes, altermondialistes, déçus de l’action politique… et bien d’autres, d’aucun bord en particulier.

    Les consom’acteurs

    Des « décroissants » particulièrement impliqués dans la consommation de produits équitables.

    Les downshifters (ou « désengagés »).

    L’expression existe aux États-Unis depuis 1986. Ils veulent ralentir dans tous les domaines, mais surtout dans le travail.

    Les slow food et les slow life

    Ils participent, de près ou de loin, au mouvement international, créé en Italie, qui promeut les « vrais » produits, la « vraie » nourriture, la convivialité, en opposition à la fast food et à la fast life.

    Et aussi…

    Le Mouvement de la simplicité volontaire lancé par Duane Elgin, essayiste canadien ; les No Logo, qui refusent le diktat des marques et de la publicité ; les Soho-Solos, qui travaillent seuls ou en toutes petites unités.

    Témoignages: “nos amis se fichaient de nous. Maintenant, ils nous envient

    Francis, 41 ans, marié, deux enfants. Lui et sa femme ont quitté Paris il y a quinze ans pour vivre en lisière de la forêt de Fontainebleau, dans une maison construite de ses mains.

    « On a longtemps vécu à Paris. On y a fait nos études aux Arts déco. En 1991, je me suis installé ici quatre jours par semaine, dans une cabane construite par mon grand-père, au milieu du jardin. Mes parents venaient de mourir d’un cancer, à peine âgés de 50 ans, à quatre ans d’intervalle. Les voir mourir comme ça… On ne pouvait plus envisager notre vie de la même façon. Passer son temps à travailler, comme eux, ne pas profiter de la nature, de la vie… Charlotte est venue me rejoindre. Tous nos amis se fichaient de nous !

    J’ai commencé à travailler le bois. Puis, après la naissance de nos filles, l’idée d’une maison en rondins s’est imposée : des matériaux naturels ne nécessitant aucune énergie, 100 % recyclables, une isolation naturelle parfaite. Je l’ai construite en deux ans. Ce choix correspond absolument à nos désirs de simplicité, d’harmonie, de protection de l’environnement. Nous élevons nos enfants dans cet esprit : respect de la nature, vie avec les saisons, pas de gaspillage…

    Je construis une cuve et un bassin de récupération de l’eau de pluie. On pratique beaucoup le voisinage : je te donne des tomates, tu me prêtes la main. Financièrement, ce n’est pas toujours facile. Charlotte est free-lance pour des magazines, je cultive des légumes… Mais on est tellement plus heureux ! Le plus marrant, c’est que nos amis qui nous prenaient pour des dingues nous envient et nous demandent des conseils pour en faire autant ! »
    Sans mes enfants, je serais prête à lâcher encore plus

    Laurence, 43 ans, mariée, trois enfants. Ex-architecte, elle a créé une boutique de design écologique et équitable en région parisienne.

    « Je suis de nature révoltée. Enfant, je voulais être avocate, chirurgien, sauver des vies. Je suis devenue architecte, pour créer de beaux endroits pour les gens. Mais la quarantaine arrivant, rien ne me convenait plus : ni notre mode de vie, ni mon boulot. Surtout, l’environnement me posait une grande question : qu’est-ce que nous allions laisser à nos enfants ? Tout ce gaspillage, ce déséquilibre…

    La mort de mes parents, à très peu de temps d’intervalle, m’a mise debout. J’ai compris qu’ils s’étaient épuisés à travailler. Il n’y avait plus de temps à perdre. Il nous a fallu deux ans pour concrétiser notre projet : vivre ailleurs, autrement, changer d’activité professionnelle.
    Le premier pas a été l’achat de notre espace au sein de ce que l’on appelle “l’usine”, à Ivry-sur-Seine, en région parisienne. Aujourd’hui, elle est devenue un lieu de vie en commun, où nous habitons à une quinzaine de familles, partageant le jardin, des objets, des repas…

    Ensuite, j’ai arrêté l’architecture et ouvert ma boutique de design écologique. On a revu nos dépenses à la baisse, on recycle, on bricole. Sans mes enfants, je serais prête à lâcher encore plus, y compris ma maison. A vivre de très peu. A renoncer vraiment à “l’avoir” pour laisser la place à “l’être”. On me dit souvent que mon magasin, c’est un truc de bobos, de privilégiés… je m’en fiche. Les comportements, les sociétés ont toujours changé grâce aux classes les plus favorisées. Tout le monde doit s’y mettre, on n’a plus le choix… »

    Nos ressources ont baissé de 25 %, et alors ?

    Robert, 40 ans, marié, trois enfants. Anglais, il a quitté son entreprise d’agroalimentaire pour s’installer dans le Gers et devenir consultant indépendant en marketing.

    « En 2001, nous avons décidé de quitter Bristol, en Angleterre, où je travaillais pour une entreprise d’agroalimentaire. Je voulais sortir de la vie d’entreprise dans laquelle j’évoluais depuis quinze ans, reprendre mon activité en main. Je ne supportais plus de vivre dans cet environnement de performance financière, de penser sans cesse au profit des actionnaires… Ma femme est française, nos enfants, bilingues, cela a facilité la décision.

    Ma femme a pu intégrer l’Éducation nationale comme professeur d’anglais. Et nous nous sommes installés à dix kilomètres d’Auch, le Sud-Ouest. Nos ressources ont baissé d’environ 25 %, et alors ? Nous avons tellement gagné en contrepartie : du temps pour les enfants, les amis, du plaisir… Je suis plus créatif. Je travaille pour moi, et surtout je maîtrise tout ce que je fais, de A à Z… Ce qui ne veut pas dire que je vois le monde de l’entreprise comme le grand méchant loup : je n’exclus pas d’y entrer de nouveau. Mais je pense qu’il faut envisager d’autres types de relation au travail.
    Les Soho-Solos (2) que je côtoie ici ont tous ce même désir de modifier les rapports avec l’entreprise. C’est un vrai mouvement qui s’amorce.
    »

    Je voulais travailler pour vivre et non l’inverse

    Marc, 40 ans, marié, deux enfants. Ancien cadre supérieur chez Elf-Aquitaine, il est aujourd’hui enseignant en éthique des affaires à Barcelone.

    « A ma sortie de Sup de Co, j’ai été engagé chez Elf- Aquitaine comme cadre supérieur dit “à haut potentiel”, très bien payé. Pourtant, il me manquait quelque chose…

    Je voulais m’enrichir intellectuellement, travailler pour vivre et non l’inverse. J’ai démissionné. En même temps, Sybille, ma femme, quittait son travail de directrice commerciale pour commencer un DEA en économie de l’environnement.

    J’ai alors repris des études à l’Institut européen des affaires. Nos ressources ont été divisées par deux mais, de nouveau, j’étais libre. A la fin de mon doctorat, j’ai choisi délibérément un poste moins prestigieux que d’autres, à l’université de Barcelone où j’enseigne l’éthique des affaires. Nous vivons très simplement, sans télévision ni radio, avec ce même désir d’être le plus possible en accord avec nous-mêmes, avec notre famille. Depuis quelque temps, j’ai entamé un nouveau processus : me détacher de “l’avoir”, de la reconnaissance sociale flatteuse, pour aller vers “l’être”.

    Aujourd’hui, j’essaie même de me détacher du “faire” pour aller encore plus vers “l’être”. Je quitte peu à peu le domaine de la compréhension intellectuelle pour me diriger vers une
    plus grande contemplation, une capacité à m’émerveiller de ce que je ne comprends pas, comme les émotions, ou simplement la beauté d’un paysage. Abandonner les “objectifs”, déverrouiller la porte, laisser entrer les “autres”. Auparavant, j’étais à la recherche du bonheur, maintenant, je suis davantage à la recherche de ma vie.
    »

    Notes

    1- Trends Research Institute (institut américain de recherche sur les tendances).

    2 – Le Soho-Solo est un programme européen destiné à faciliter l’installation des travailleurs indépendants dans les régions de l’Ouest de l’Europe. Site : www.soho-solo.com

    Psychologies

    http://fortune.fdesouche.com

  • Un ado français remet en cause les théories d'Einstein

    Le Point

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    La galaxie Andromède vue par le télescope spatial infrarouge américain Wise en février 2010. © JPL. Caltech / Sipa Press
     
    C'est un lycéen strasbourgeois de 15 ans. Sa découverte lui vaut de faire la une du magazine scientifique britannique "Nature".

    Avec son père astrophysicien anglais du CNRS et d'autres chercheurs, il a découvert qu'une grande partie des galaxies naines voisines de la galaxie géante Andromède effectue une rotation autour de cette dernière. Une théorie qui remet en cause "tout un pan de l'astrophysique moderne", a réagi fièrement sur RTL Rodrigo Ibata, père de Neil.

    À la fin des vacances d'été, son père a voulu lui apprendre la programmation. "J'ai demandé à mon fils de programmer une modélisation des mouvements de ces galaxies naines et en un week-end, il a découvert qu'elle formait un disque qui tournait !" a expliqué Rodrigo Ibata dans le journal L'Alsace. Rodrigo Ibata et son équipe ont ensuite interprété les résultats pour en conclure que le placement des petites galaxies autour des grosses ne se fait pas de manière aléatoire.

    La théorie de la gravité à revoir ?

    Neil a avoué sur RTL que la tâche avait été "relativement complexe". "J'ai pu utiliser les notions de vecteur qu'on avait abordés récemment avec mon professeur de mathématiques." Selon ce lycéen en 1re scientifique, ces travaux remettent en cause la théorie de la gravité. En tout cas, "il y a quelque chose qui ne va pas, mais on ne sait pas où."

    "Cela faisait plusieurs années que des astronomes prétendaient que les galaxies naines situées dans le voisinage de plus grosses structures comme Andromède ou notre Voie lactée n'étaient pas réparties de façon aléatoire", a déclaré Neil au Figaro. "La physique d'Einstein et de Newton n'est pas exactement correcte", a ajouté son père sur RTL. Neil, qui n'avait pas "bien compris sur le moment les implications que sa découverte pouvait avoir", aimerait travailler la physique théorique plus tard. Il a sans nul doute un bel avenir devant lui.
    http://france.eternelle.over-blog.com/ 
    http://fr.sott.net/article/12348-Un-ado-francais-remet-en-cause-les-theories-d-Einstein