Pline l’Ancien fut, au premier siècle de notre ère, l’auteur d’une Histoire naturelle dans laquelle, les siècles suivants, jusqu’à Darwin lui-même, ne cessèrent de puiser (1). L’année 1707 a vu naître un “Pline du Nord”, le Suédois Karl von Linné, et un “Pline français”, Georges-Louis Leclerc, futur comte de Buffon. Pour célébrer ce tricentenaire, une sélection de textes et d’illustrations de l’oeuvre de celui-ci a été publié dans la collection de la Pléiade (2).
Intendant au Jardin du Roi
Au muséum, une exposition : Buffon et Linné, un regard croisé sur la science, marque le début de l’année Buffon. En 1735, paraît le Systema naturae de Linné qui présente une classification de plantes, fondée sur les caractères tirés du nombre et de la disposition des étamines, ainsi qu’un ouvrage similaire consacré aux animaux. L’un et l’autre feront autorité pendant plusieurs siècles.
En 1739, Buffon, fils d’un conseiller au Parlement de Bourgogne, originaire de Montbard, est nommé Intendant du Jardin du Roi, peu après la mort de Charles-François de Cistenay du Fay. Ce savant avait eu le mérite d’insuffler un esprit nouveau à une institution jusqu’alors gérée de façon strictement professionnelle par des médecins. Il en a fait un jardin d’essai, ouvert à toutes les espèces, et non plus seulement aux végétaux de la pharmacopée. Se sentant décliner, il avait écrit à Maurepas, secrétaire de la Maison du Roi et ministre de la Marine, soucieux de promouvoir la production du bois destiné à la construction de navires, pour y recommander Buffon. Car ce jeune homme avait fait dans ses propres forêts des observations dont les résultats avaient donné lieu à des mémoires, rédigés en collaboration avec lui et présentés à l’Académie des Sciences. Ainsi, Buffon a pu l’emporter sur de redoutables concurrents : Maupertuis, Duhamel de Monceau.
Son intendance dure cinquante ans. Il achète des terrains, double la superficie du Jardin, enrichit ses collections et s’entoure d’un brillante équipe dont Antoine-Laurent de Jussieu et Louis Daubenton, son compatriote de Montbard. Indiscutablement, Buffon se révèle un grand administrateur. Il s’intéresse aux flores d’outre-mer, entretient par exemple une correspondance avec un médecin de Cayenne, et, pour encourager les envois d’échantillons, il fait créer un brevet honorifique de “Correspondant du Jardin du Roy”. Mais alors que dans sa jeunesse il avait été un “touche à tout” intellectuel (3), Buffon reçoit de son ministre une mission précise : entreprendre un catalogue des collections accumulées dans ce “cabinet du Roy” qui dépend du jardin. De cette tâche, naîtra l’Histoire naturelle. Buffon se trouve encouragé par la parution de l’Histoire générale des voyages de l’abbé Prévost (4) dont le succès montre le goût du public pour la nature et l’exotisme.
L’Histoire naturelle
En septembre 1749, paraissent les trois premiers volumes in-4° de l’ Histoire naturelle générale et particulière. Cette première édition (entre 500 et 1 000 exemplaires) est épuisée en six semaines. Suivent une édition in-12°, où les illustrations sont réduites, une édition hollandaise en français, une traduction allemande.
Dans tous les cercles où l’on se pique de sciences ou de belles lettres on lit, ou on affirme avoir lu Buffon. De fait, ses descriptions d’un style à la fois clair et majestueux, sont très vivantes (5). On lit et on fait lire aux enfants des textes appelés à devenir célèbres : sur le chien, sur le chat, sur le loup, sur le cheval, « la plus belle conquête que l’homme ait jamais faite », etc. (6). Consécration de son talent littéraire, Buffon est élu à l’Académie française. Au lieu de faire l’éloge de son prédécesseur, ainsi qu’il est de tradition, il prononce, le 25 août 1753, un Discours sur le style, « un classique de l’art oratoire » que des générations d’élèves étudieront jusqu’au XX° siècle...
Cependant, on remarque dans ce texte que ce n’est pas l’esthétique des Lumières que Buffon admire, mais celle du Grand Siècle. Il est alors au sommet de sa gloire. Drouais exécute de lui un portrait où, selon le mot de David Hume, il semble vêtu comme un maréchal de France ! Il continue à publier des tomes de l’Histoire naturelle présentant des animaux sauvages d’Europe, et commençant, conformément au plan initial, l’étude des espèces exotiques.
Sa vie semble pleinement réussie, d’autant plus qu’il a épousé une demoiselle de vieille noblesse bourguignonne qui lui a donné un fils, surnommé “Buffonet”, chargé en 1783, d’aller offrir à Catherine II le buste de son père par Pajou (7).
Buffon a des collaborateurs de talent, dont l’abbé Bexon, Lamarck dont il soutiendra la publication de La Flore française, Lacepède qui écrira le volume consacré aux cétacés et aux reptiles. Il est ami de Mme Necker et apparaît parfois dans son salon. Il devient industriel : des forges installées à Buffon, près de Montbard, sont une affaire fructueuse. En outre, elles lui permettent de réaliser l’expérience, puérile, de boulets portés au rouge pour étudier le refroidissement de la terre.
Autorité scientifique ?
Il se pose en autorité scientifique et ose critiquer les travaux de Linné, alors que l’ensemble de son Histoire naturelle relève de la synthèse de travaux antérieurs et de leur vulgarisation bien plus que de la présentation de résultats de recherches personnelles.
Dans son Histoire de l’homme, il affirme que les différentes races humaines relèvent d’ensembles bien distincts, existant depuis les origines. Toutefois, s’il ne s’affirme pas, comme Voltaire, polygéniste, il n’en appartient pas moins au courant “philosophique” alors en vogue. Il témoigne de la sympathie à Diderot emprisonné à Vincennes, et à Rousseau, en conflit avec ses compatriotes. Mais si les philosophes reconnaissent en lui un membre de leur famille de pensée, il se montre personnellement d’une extrême prudence.
Extrême prudence
Le 15 janvier 1751, les députés et syndic de la faculté de théologie de Paris « lui font parvenir une liste de quatorze extraits de l’Histoire naturelle jugés non conformes à l’enseignement de l’Église. Le 12 mars, il fait amende honorable, du moins formellement, sur tous les points relevés par la Sorbonne. Il proteste de sa bonne foi, et affirme que son intention n’a jamais été de contredire le texte de la Bible. Comme son système personnel est purement hypothétique, dit-il, “[je] ne peux nuire aux vérités révélées qui sont autant d’axiomes immuables, indépendants de mes hypothèses personnelles, et auxquels [j’] ai soumis et [je] soumets mes pensées”. » (8)
À la tension intellectuelle, qui prend de plus en plus d’importance, et aboutira plus tard aux thèses évolutionnistes de Lamarck et de Darwin, Buffon offre une solution, en opérant une coupure radicale entre sciences (de la nature) et théologie (de la Création). Comme Linné, il a choisi la voie d’un accommodement prudent.
Les pages consacrées à la mort, dans son Histoire naturelle de l’homme, « sans être fondamentalement irréligieuses, n’ont assurément rien de très chrétien ; elles ont des accents éminemment épicuriens, évoquant le ton de Lucrèce dans le chapitre III du De rerum natura » (9).
René PILLORGET, professeur émérite d’histoire à l’université d’Amiens et à l’Institut catholique de Paris L’Action Française 2000 du 6 au 19 septembre 2007
1 - Jacques Arnould : Dieu versus Darwin. Éd. Albin Michel, (pp. 168-170).
2 – Buffon : OEuvres. Préface de Michel Delon. Textes choisis, présentés et annotés par Stéphane Schmitt, avec la collaboration de Cédric Crémière. Remarquable illustration, notamment. Éd. Gallimard, 2007.
3 - Pierre Chaunu : La Civilsation de l’Europe des Lumières. Éd. Flammarion, 1982 (p.220).
4 – Abbé Prévost : Histoire générale des voyages. Paris, Didot, 1746- 1780. 20 volumes. Manon Lescaut est du même auteur.
5 – Ed. La Pléiade : ex. Le chien (p. 640, 688), Le chat (p. 689), Le loup (768), etc.
6 – Ibid : Le cheval (p.503)
7 – Georges-Louis-Marie Buffon dit Buffonet. « Le plus pauvre chapitre de l’Histoire naturelle » selon Rivarol. Ce malheureux garçon, compromis dans un hypothétique complot, fut exécuté le 22 messidor an II.
8 – Ed. La Pléiade. Correspondance avec la Sorbonne (pp. 411-420).
9 – Ibid, pp. 1462-1463, note 19. Buffon mourut à Paris, le 16 avril 1788, en présence de Mme Necker, et après avoir reçu l’extrême onction : « On le doit au culte public » aurait-il déclaré à Hérault de Sechelles (cf. Ibid. p. LXXVI). Ses obsèques furent célébrées en grande pompe.
Science et techniques - Page 48
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BUFFON : Vulgarisateur, scientifique et philosophe
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Bioéthique : la dérive
C'est exactement ça. La France a le courage de se doter d'une loi bioéthique qui encadre et limite les droits des chercheurs et des médecins dans le domaine fondamental de la vie humaine. Mais en même temps, de révision en révision, le législateur laisse passer des transgressions de plus en plus manifestes. Il n'y a pas d'amarre solide à une certitude de référence - pourtant la marque des lois françaises « classiques » est dans la concision et la clarté de ces principes juridiques, qui permettent de faire l'économie de longues descriptions et d'énumérations qui limitent en réalité le champ de la loi. Plus on rentre dans les détails, plus on perd de vue l'essentiel, et plus on court le risque de laisser des portes ouvertes parce que telle éventualité, et, dans le cas qui nous préoccupe, telle nouvelle technique n'auront pas été imaginées.
Le principe était pourtant simple. Et le droit français le respecte dans le domaine successoral. Il remonte à l'Antiquité, au temps où l'on ne savait pas ce qu'est exactement l'enfant à naître dans le sein de sa mère, et il aurait permis de régler par avance tous les problèmes : Infans conceptus pro natus habetur quoties de commodis ejus agitur - l'enfant conçu est tenu pour déjà né chaque fois qu'il y va de ses intérêts. Principe raisonnable et non confessionnel s'il en est : c'est une fiction juridique qui - déjà ! - pose, il y a plus de 2 000 ans, une sorte de principe de précaution. Vous pouvez croire ou non que l'enfant conçu, l'embryon, est une personne. Mais vous ne pouvez pas faire comme s'il n'était pas un être humain, un sujet de droit, à qui sont dus le respect de l'intégrité de sa vie, et la protection face aux mauvais traitements.
Les députés, réunis pour un passionnant débat au Palais Bourbon, ont achevé dans la nuit de jeudi à vendredi l'examen des amendements proposés au projet de révision des lois bioéthiques, en attendant une adoption solennelle prévue pour mardi prochain. Débat passionnant parce qu'on s'y est réellement battu contre les dérives de la culture de mort, de l'eugénisme, de la chosification de l'être humain, mais débat à la marge où des députés courageux ne pouvaient qu'essayer d'élever des digues ponctuelles face à des scientifiques et des politiques fascinés par le pouvoir sur l'homme, ou animés d'une « compassion » dont ils ne mesurent pas les dangers, ni les erreurs.
Sans coup de théâtre d'ici à mardi, ont donc été adoptés des amendements aggravant le sort du tout-petit d'homme. La recherche sur l'embryon, interdit en principe, bénéficiera d'autorisations plus larges de la part de l'Agence de biomédecine. La procréation médicalement assistée (PMA), qui permet de fabriquer des embryons en éprouvette, sera ouverte aux couples non stables. Le don d'ovocytes (sperme et ovules), maintenu anonyme contrairement à la proposition de Roselyne Bachelot, sera possible pour les hommes et les femmes n'ayant jamais eu d'enfants. Et pour améliorer les stocks, sans doute - alors que 150 000 embryons humains sont déjà gardés « hors du temps » en France dans leurs cuves d'azote - une technique de congélation plus efficace, la vitrification, a été approuvée. Rejetée, la proposition de ne laisser féconder que trois ovules par PMA, ce qui aurait limité le nombre d'embryons détruits ou conservés : cette limitation paraissait « dramatique » à Bernard Debré qui ne voit pas « au nom de quoi on limiterait le nombre d'embryons à féconder ». Jouer avec la vie de l'homme, cela anesthésie très efficacement.
Le diagnostic prénatal est lui aussi conforté, dans une moindre mesure que celle voulue par le gouvernement mais tout de même avec une nouvelle obligation faite au médecin de proposer tout examen, relative à une condition susceptible de « modifier » le cours de la grossesse, « lorsque les conditions médicales le nécessitent ».
A ce propos on a voulu faire croire qu'on récuse l'accusation d'eugénisme (comme celle portée par Marc Le Fur) : Xavier Bertrand a voulu prouver l'absence de celui-ci en indiquant que « sur 6 876 IMG il y a 505 dépistages de trisomie : cela prouve que ce n'est pas la trisomie qui mène à une IMG ». En fait, ce n'est pas seulement la trisomie. Mais 96 % des trisomiques sont victimes d'avortements tardifs. Les opposants ont cependant obtenu, et c'est nouveau, une information des femmes pour qu'elles puissent connaître des familles ayant accueilli des enfants handicapés, et un délai de réflexion d'une semaine.
Pendant les débats, les accusations de catho-intégrisme ont fusé de la part des partisans de gauche de la dérive bioéthique. C'est ainsi qu'on veut faire taire la voix de la vie. Raison de plus pour la faire entendre plus fort.
J.S. Présent du 12 février 2011 -
La PMA pour tous !
22 décembre 2012 -
Un avenir sans pétrole ?
Benoît Thévard, ingénieur en énergie et spécialiste de la résilience des territoires face au problématiques énergétiques, intervient pour expliquer le pic pétrolier, ses conséquences sur l’organisation des territoires et sensibiliser sur l’intérêt de se préoccuper de la résilience des collectivités.
avenir sans pétrole 1.1 - B.Thévard et C... par avenir_sans_petrole
avenir sans pétrole 1.2 - B.Thévard et C... par avenir_sans_petrole
avenir sans pétrole 3.1 - B.Thévard et C... par avenir_sans_petrole
avenir sans pétrole 3.2 - B.Thévard et C... par avenir_sans_petrole -
Piero San Giorgio et Vol West : le Survivalisme sur le LTS
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Nom de code : Linux
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"Rues barbares" de Piero San Giorgio et Vol West
Comment survivre en ville ?
La planète est au bord de l’abîme. La mondialisation débridée et la globalisation qu’elle engendre nous précipitentdans une période d’accélération et de convergence de problèmes considérables. Crises économiques, politiques et sociales, dérèglements climatiques, surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dettes colossales des Etats, périls alimentaires et sanitaires, l’effondrement de toute vie « normale » menace à tout instant. Le chaos, temporaire ou de longue durée prendra le plus grand nombre d’entre nous au dépourvu, et la majorité de la population mondiale qui vit dans les villes, se retrouvera plongée dans un environnement de violence, sans pitié, piégée dans de véritables rues barbares livrées aux révoltes, aux guerres et à la famine.
La survie, en cas de crises majeures, est une préoccupation quotidienne pour Piero San Giorgio, auteur du bestseller « Survivre à l’effondrement économique », et Vol West, auteur du blog « Le Survivaliste ». Ils nous proposent dans ce livre de partager leur réflexion, leurs expériences et leur savoir-faire sur ce sujet.
Eau, nourriture, hygiène, défense, lien social… Comment se préparer aux conditions extrêmes d’un anéantissement de la « normalité ». Vous saurez tout sur la mise en place d’une véritable Base Autonome Durable urbaine pour augmenter vos chances de survie ! Si vous ne lisez pas ce livre, nous ne donnons pas cher de votre peau de citadin ! Etes-vous prêts ? Attachez vos ceintures, enfilez votre gilet pare-balles, c’est parti !
"Rues barbares" est disponible dans notre boutique
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La nanotechnologie : Révolution invisible
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La psychologie
La psychologie au sens premier est la connaissance de l'âme ; on dit maintenant la science du psychisme. La psychologie fait peur car les hommes ont peur d'être dévoilés aussi bien aux autres qu'à eux-mêmes.
Le « Connais-toi toi-même » grec est difficile à assumer. Le mystère est plus rassurant. Les hommes plus que les femmes affichent une hostilité ou un mépris face à ce « savoir ». Les femmes ont-elles plus la fibre psychologique ?
Il suffit d'observer les amphithéâtres où l'on enseigne cette matière pour découvrir un public essentiellement féminin, la population masculine étant quasi-inexistante. Kant déjà donnait une importance mineure à cette matière car elle n'était pas mathématisable. Le doute sur la scientificité de la psychologie subsiste encore de nos jours pour certains. On fait encore la distinction entre sciences dures et sciences molles. Même si ces critiques sont essentiellement masculines, les fondateurs de la « science » psychologique ont été des hommes.
Wundt et l'introspection
L'introspection est l'analyse par soi-même de ce qui se passe en nous-mêmes. Kant la critiquait car pour lui on ne peut s'observer soi-même.
On ne peut à la fois être celui qui analyse et celui qui est analysé. Pourtant elle a été développée par le psychologue allemand Wundt. L'intérêt au-delà des critiques est la description par exemple des conflits intérieurs.
Le fait de se connaître permet aussi de mieux connaître autrui. L'introspection pour un freudien ne peut accéder à l'inconscient. L'intériorité est aussi difficile à exprimer par le langage.
L'analyse de notre introspection est liée à notre intelligence, intuition, perspicacité et culture donc très subjective ainsi que de nos jugements moraux et sociaux.
Pour la phénoménologie de Husserl « Toute conscience est conscience de quelque chose » donc tournée vers le monde extérieur et non vers soi-même.
L'introspection a donc ses limites pour la connaissance de soi-même. On peut par exemple aussi se découvrir par nos actes.
Le behaviorisme
C'est la psychologie du comportement ou de la réaction liée à l'environnement. On l'associe à John Watson qu'on résume ainsi à « stimulus-réponse ». Certains l'appliquèrent pour l'apprentissage comme Thorndike.
Le psychologue ne tient pas compte de la conscience.
Les psychologues de la réaction les plus connus furent Bechterew et Pavlov. Le behavioriste ne tient pas compte des états mentaux.
L'étude du « réflexe conditionné » de Pavlov est bien connue (le chien de Pavlov).
La philosophie du behaviorisme est de ne se tenir qu'à l'observable et au mesurable. On étudie la réponse à des stimuli :
S -------► R ou S-------► 1------- ► R
S : Stimuli I : Individu R : Réponse
Le cognitivisme
Le cognitivisme va se déterminer en opposition au behaviorisme. Cette remise en cause a commencé avec un article de George Miller. La capacité humaine ne pouvait estimer ou mémoriser des stimuli au-delà de sept.
On se mit à étudier la structure interne de l'esprit. Von Neumann fera un parallèle entre l'ordinateur et le cerveau.
Le cognitivisme, né au milieu du XXeme, siècle devient un processus de traitement de l'information.
Piaget
Après une formation de biologiste le savant suisse s'intéressera aux processus cognitifs de l'enfance.
Pour le psychologue, les catégories fondamentales de la connaissance (espace, temps, ...) ne sont pas données mais construites ce qui le différencie de Kant. Piaget est aussi un structuraliste. Il a, à partir de l'observation de ses enfants, beaucoup étudié le développement intellectuel et cognitif de l'enfance. Il définira l'assimilation (les éléments du monde entrent dans la structure cognitive de l'enfance) et l'accommodation (on modifie sa structure cognitive). On arrive ainsi à « l'équilibration ».
Piaget distinguera plusieurs stades de l'intelligence :
l'intelligence senso-motrice jusqu'à un an et demi,
l'intelligence opératoire jusqu'à 11/12, et ensuite le stade des opérations formelles (adolescence).
Avec Piaget, la psychologie de l'enfance s'est très développée.
John Bowlby
Le psychologue anglais a étudié les souffrances enfantines. La « carence des soins maternels » peut aboutir à de graves conséquences.
Bowlby étudiera l'attachement d'un enfant à sa mère et l'angoisse de la séparation.
Plus que la sexualité, Bowlby mettre l'accent sur l'affectif: « la propension des êtres humains à établir des liens affectifs puissants avec des personnes particulières ».
Jung et la psychologie analytique
La psychologie analytique se distingue de la psychanalyse freudienne puisque Jung s'est séparé de son maître. Elle s'appuie sur des concepts jungiens dont les plus caractéristiques sont :
- l’archétype « forme instinctive de représentation mentale » présente chez tout individu. Ces archétypes conditionnent les comportements ;
- l’inconscient collectif. Jung se différencie de Freud qui n'analysait que l'inconscient personnel ;
- l’introversion et l’extraversion ;
- la synchronicité, ....
La psychologie sociale
L'individu agit dans une société et on ne peut séparer les deux. Serge Moscovici (père du ministre de l'Economie) définit la psychologie sociale comme la science du conflit entre l'individu et la société. Il donne plusieurs exemples comme la résistance aux pressions conformistes, le conflit entre un leader et son groupe ...
Les domaines d'étude de la psychologie sociale sont vastes comme la conformité et l'obéissance, le suivisme, la conversion ...
En tout cas, on retrouve dans cette discipline la vieille opposition entre l'individu et le collectif. Il y a interconnexion entre la psychologie et la sociologie, ne serait-ce que l'homme ne se comporte pas de la même façon en groupe.
Conclusion
À côté de la psychologie « savante », chacun a une fibre psychologique propre qui lui permet de juger et reconnaître certains traits de caractère à partir de son propre vécu. On se fie souvent plus à son jugement qu'à celui d'un professionnel qui est un avis parmi d'autres. Il faut aussi parler de la psychologie clinique dont le but est de soigner les souffrances psychiques. Il existe une concurrence entre les psychologues et les psychiatres, ces derniers ayant l'avantage d'avoir leur consultation remboursée par la sécu, tout au moins en France, ce qui pour le public est un gage de véracité ! Le soin psychologique peut aussi être pharmaceutique. La psychologie nous apprend que l'homme n'est pas uniquement un être rationnel. Elle permet aussi de différencier les individus qui nous entourent et nous protège en les identifiant par exemple les pervers narcissiques ou les psychopathes.
Patrice GROS-SUAUDEAU -
Ecoracialisme (1)
Avec cet article, Polémia commence la publication d’une série d'extraits du livre Ecoracialisme, non encore paru aujourd’hui. Son auteur, Frédéric Malaval contributeur régulier de Polémia, veut montrer que des évolutions irrépressibles vont obliger les différentes races humaines à vivre dans leurs écosystèmes d’origine.
L'introduction de ce livre dévoile l'argumentaire de cette vision iconoclaste.
PolémiaIntroduction
Ce livre a comme thème central l'écoracialisme. C'est le terme choisi pour désigner la politique consistant à favoriser la cohérence race/écosystème. Sa conclusion est que l'écoracialisme est le préalable à une politique écologique soucieuse de limiter à son strict nécessaire l'artificialisation des écosystèmes.
En effet, habiter durablement dans un écosystème étranger n’est possible qu’au prix d’une surartificialisation à l’origine d’impacts environnementaux importants, donc de la crise écologique actuelle. La climatisation de l’habitat par les Européens dans les zones équatoriales est un exemple parmi d’autres d’une surartificialisation écologiquement néfaste.
La thèse exposée dans ces lignes prend résolument le contre-pied de la doxa dominante. Celle-ci envisage un monde unifié alors qu'une approche écologique postule que cela n'est pas possible. La diversité est la clé du succès adaptatif et donc de la pérennité des lignées constitutives de la biosphère. Cet axiome est le fondement de l'Ecologie, science de synthèse, dont les développements sont déterminants pour relever les défis actuels. C'est le fil conducteur de ce livre construit en trois parties.
Dans la première, un balayage général du monde d'aujourd'hui aboutit à la conclusion que la Modernité, envisagée comme l’idéologie dominante, est réalisée par une bourgeoisie mondialisée sous tutelle américaine. Son mérite incontestable est que nous vivons un Age d'or. Mais des menaces obèrent l'avenir. La crise écologique en est une. L’artificialisation de la planète en est à l’origine. Limiter la surartificialisation de l’écosphère est dès lors impératif.
La deuxième partie résume les apports de l'Ecologie, discipline scientifique intégrative que la Sociobiologie et la Thermodynamique alimentent. Deux idées-clés vont alors participer à la vision du futur : le conservatisme des gènes, l'efficience énergétique.
La troisième partie envisage l’Ecoracialisme comme une des issues pour surmonter les défis à venir. Une des conséquences de l’artificialisation de l’écosphère est que les pressions écologiques vont susciter un retour des différentes races humaines dispersées sur la Terre dans des écosystèmes où ils sont biologiquement adaptés. Pour nous Européens, ce sont donc des dizaines de millions d’individus qu’il faut se préparer à accueillir alors que dans le même temps partiront au plus les 20 à 30 millions (?) d’éco-immigrés de l’Europe. Il s'agit donc désormais d'envisager le futur à partir des phénomènes majeurs de ces dernières décennies.
Parler des mouvements de populations humaines dans l'écosphère est un sujet éminemment transgressif. Dans une approche écosystémique, il est impossible d'éluder la question raciale. Or, celle-ci est taboue depuis la deuxième moitié du XXe siècle ap.JC. Aussi quelques précautions sont-elles nécessaires pour l'aborder.
Il n'y a pas de jugement de valeur ni de hiérarchie en Ecologie. Une manifestation du vivant, quelle qu'elle soit, n'est que la résultante d'un processus adaptatif confronté à des contraintes irrépressibles. Or, cette idée de hiérarchie est omniprésente dans toutes les idéologies de la Modernité : (…), le Romain sur le Germain, le Chrétien sur le Païen, le Noble sur le Roturier, (…), le Bourgeois sur le Prolétaire ou le Prolétaire sur le Bourgeois, l'Européen sur l’Africain, (…), etc. L'approche de la Nature procède du même esprit en distinguant les espèces utiles des espèces nuisibles, les plantes comestibles des mauvaises herbes, etc. L'approche écologique postule la consubstantialité de toutes les composantes d'un écosystème, même si ces entités sont en concurrence, voire en rapports de prédation. Il n'y a pas d'idée de supériorité en Ecologie, seulement des structures de complexité diverses, associées à des espaces écologiques dont l'intégration à d'autres couplages espèce/espace aboutit à un écosystème. Envisager la question raciale sous l'éclairage de l'Ecologie impose par conséquent de distinguer le racialisme du racisme.
Le racialiste admet l'existence des races humaines comme la conséquence d'un processus adaptatif. Le raciste va postuler une supériorité de l'une vis-à-vis des autres. Cela étant dit, aborder la question raciale au sein du genre humain ne devrait pas soulever plus de difficulté que de traiter des spécificités des différents types d'ours ou de macaques, par exemple.
Il est vrai que les sensibilités épidermiques sur ce sujet obligent parfois à privilégier le terme « ethnie » au détriment de celui de « race ». On parle alors d’ethnodifférentialisme. Pour qualifier l’approche écologique qui structure ce texte, il aurait fallu parler de… éco-ethno-différentialisme. Un peu lourd, peut-être ? Si l’on trouve un joli mot qui ne choque personne, on fera un « Rechercher/Remplacer par », puis « Remplacer tout » pour changer le mot « race » de ce texte. Promis. Cela ne changera rien au contenu.
L’idée qui anime ce livre est simple. Les pressions écologiques vont amener les différentes races humaines ou ethnies – comme on voudra – à vivre dans les écosystèmes adaptés à leur nature, ceci pour limiter l’artificialisation de l’écosphère. Admettre que cette adéquation est une nécessité écosystémique sera alors perçu comme un facteur de paix entre humains dès lors que l’on admettra que s’installer en dehors de son écosystème d’origine est écologiquement néfaste. A contre-pied de la doxa d’aujourd’hui, accepter la race comme une réalité biologique, conséquence d’un processus adaptatif, favorisera une paix durable entre humains dans une artisphère à son « climax ».
Pourquoi et comment cela va-t-il arriver ? Envisageons les réponses sans tabou.
Frédéric Malaval http://www.polemia.com
Ecoracialisme - Introduction (1)
29/11/2012