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social - Page 436

  • « C’est fini » : vie et mort d’une ferme

    Voici la chronique touchante d’un blogueur de Rue89 sur la vie d’une exploitation agricole. C’est affligeant de voir à quel point les paysans sont dépendants des divers subventions. L’agriculture contemporaine française est incapable de s’auto-suffire.

    Ce n’est pas un souvenir gai.

    Le voisin est déjà dans la caravane de mon ami quand on y rentre. Une vieille caravane percluse de bord de champ. Il est tôt. C’est juillet. Il fait chaud. On ne s’attendait pas à le voir là. Mais on sait pourquoi il y est. On a deviné la nouvelle.

    Il se planque. Silencieux.
    Pas un mot. Puis : « C’est fini »

    Personne ne dit rien. Ses yeux marnent dans l’ombre de sa casquette rase. Sa tête est basse. Son souffle est court. Il se retient.

    Mon ami prépare trois cafés. Solubles. On se serre autour de la table unique. Trois tasses fument. Trois bouches se taisent. Trois regards évitent de se croiser. Par la fenêtre : la brume se dissipe. C’est les foins. On entend la batteuse avaler le retard de cette année de pluie. Les vaches pleurent leurs veaux. L’automne est loin devant.

    Ça dure un temps. Pas un mot. Pas même une banalité. Rien.

    Puis un soupir.

    Puis : « C’est fini… » A mi-voix. Cavalcade.

    Et puis rien d’autre. Juste une bruyante gorgée de café refroidi. Et mon ami qui secoue la tête en faisant mine de regarder par la fenêtre. « Et ben… »

    Parfois, j’aimerais qu’ils explosent, les paysans. Qu’ils se mettent à crier. A pleurer. A se rouler par terre. A lancer des imprécations. Des cris de rage.

    Lire la suite sur Rue89…

    http://www.contre-info.com/

  • Exprimez votre refus total de la modulation des allocations familiales !

    Les 4 Vérités mettent en ligne une pétition adressée aux députés, pour s'opposer à la modulation des allocations familiales :

    "Madame, Monsieur le Député,

    Je tiens à vous exprimer mon refus total de la modulation des allocations familiales. Le principe même de la politique familiale française exige qu’on ne la confonde pas avec la politique sociale. Les allocations familiales n’ont qu’un but : permettre à chaque ménage, quel que soit son niveau de revenus, d’accueillir un enfant sans perdre de pouvoir d’achat.
    Il est évident que, si l’on touche au principe d’universalité des allocations familiales, c’est l’ensemble de la politique familiale que l’on renverse.
    Et c’est bien cela que les socialistes ont voulu faire. La famille résiste, en effet, un peu trop à leur goût à leurs visées collectivistes.
    La meilleure preuve que c’est la famille qui est visée comme telle, c’est que les socialistes se sont bien gardés de toucher à une inégalité beaucoup plus criante et beaucoup plus coûteuse.
    En effet, que les fonctionnaires perçoivent un supplément familial de traitement. Ce supplément aux allocations familiales – réservé aux salariés du public, « clientèle » électorale principale du Parti socialiste – est, quant à lui, « modulé » en fonction du salaire : plus un fonctionnaire gagne un salaire élevé, plus son SFT est élevé. C’est-à-dire l’exact inverse de la logique prétendument égalitaire de la modulation des allocations familiales en fonction du revenu. Ajoutons que ce SFT coûte quelque 2 milliards d’euros, à comparer aux 800 millions d’« économies » qu’est censée permettre la fameuse modulation. 
    Nous savons que ce gouvernement est profondément hostile à la famille et, avec  cette nouvelle attaque contre les allocations familiales, il le prouve une fois de plus.
    Nous ne sommes pas dupes.
    C’est pourquoi nous vous prions, Madame, Monsieur le Député, de vous opposer fermement à cette mesure inique."

    Pour signer, c'est ici.

    Marie Bethanie

  • Bye-bye China, retour en Normandie, un exemple de relocalisation

    Après avoir basé sa production en Chine, l’entreprise Lucibel fait le choix de revenir en France pour fabriquer ses LED les plus innovantes. Le signe d’un retour des frontières et du protectionnisme ? Extrait de “L’Angle éco”, diffusé sur France 2 et francetv info, lundi à 23h05.

    Bien que l’on parle régulièrement de relocalisation, le mouvement reste timide. Pour dix emplois qui ont quitté le pays, un seul revient aujourd’hui. Cependant, certains font ce pari. Parmi ces entreprises : les vêtements Le Coq sportif, les skis Rossignol, les jouets Smoby, les chaussettes Kindy, les opticiens Atol, et Lucibel. Le fabricant de LED, qui produisait jusqu’à présent en Chine, a décidé d’installer à Barentin, dans la campagne normande, un nouveau site dédié aux dernières innovations de l’éclairage à LED et aux produits haut de gamme. “L’Angle éco” consacré au retour des frontières et diffusé sur France 2 et francetv info, lundi 27 octobre, à partir de 23h05, a assisté aux premiers pas de cette relocalisation.

    Lucibel connaît une croissance à trois chiffres, est entrée en bourse en juillet 2014 et compte 210 salariés dans le monde. Elle a choisi de rapatrier un tiers de sa production en France, malgré les délais de transports (6 semaines de bateau depuis la Chine). Principale raison de ce retour : le salaire des ouvriers chinois. Pour 50 heures hebdomadaires, le salaire n’est que de 350 euros… mais en quatre ans, il a augmenté de 40%.

    Francetv info

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Le chômage a repris son ascension en septembre

    Après l’accalmie d’août, le nombre de demandeurs d’emploi a recommencé à progresser en septembre, selon les statistiques publiées ce vendredi par le ministère du travail et Pôle emploi. Il a augmenté de 19.200. La France comptait à la fin du mois dernier 3.554.000 chômeurs de catégorie A.

    «  Quand on a une croissance aussi faible, pas seulement en France mais en Europe, il ne faut pas s’attendre à de bonnes nouvelles  » en matière de chômage , avait prévenu jeudi le Premier ministre, Manuel Valls. Effectivement. Selon les statistiques publiées ce vendredi par le ministère du Travail et Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois a augmenté en septembre de 19.200 (+0,6 %). Cela fait plus qu’annuler la première baisse depuis 10 mois enregistrée en août (-11.100). Un nouveau record a été franchi avec 3.432.500 chômeurs de catégorie A en France métropolitaine et 3.554.000 avec les DOM. Si l’on intègre également les personnes ayant en partie travaillé dans le mois (catégories B et C) qui, elle, n’avait pas baissé en août, la hausse a été encore plus forte, avec 50.200 chômeurs de plus, portant leur total à 5.128.200 en métropole et 5.431.500 sur la France entière.

    Le ministre du Travail François Rebsamen a pour sa part reconnu "un échec" sur le front du chômage. "Soyons honnêtes : nous sommes en échec", a-t-il déclaré dans un entretien publié vendredi par LeParisien.fr.

    Toutes les classes d’âge ont été touchées le mois dernier, mais les seniors ont été les plus touchés, avec une hausse du nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans ou plus de catégorie A de 1 % sur un mois et de 11,1 % sur un an. Le seuil symbolique des 800.000 a été franchi. La hausse a été plus limitée pour les 25-49 ans et pour les jeunes, à respectivement +0,5 % et +0,4 %. La balance reste cependant favorable pour les moins de 25 ans, seule catégorie pour laquelle, le chômage a baissé sur un an (-1,2 %).

    La suite sur Les Echos.fr

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-chomage-a-repris-son-ascension

  • Demi-mensonges et vraie nuisance de la sécu monopoliste

    Quand on évoque officiellement, dans l'hexagone, matraqué par ses gros moyens de désinformation, la construction historique du "modèle social" et de sa pièce maîtresse, la sécurité sociale, c'est toujours pour entendre répercuter les mêmes incertitudes et répéter les mêmes demi-mensonges.

    Pour parler comme Mme Aubry, il y a plus que du flou dans ce récit parce qu'il y a non pas "un", mais plusieurs "loups", une véritable meute.

    Nous disposons à cet égard d'un mètre étalon. Il est proposé par un site qui s'intitule fièrement "sécurité sociale", avec un trait d'union et sans les accents et un suffixe ".fr". En elle-même, sa prose, – car ce n'est pas de la poésie, – nous renvoie à cette conception d'un universalisme administratif républicain, où l'on finirait presque par croire que Paris légifère, depuis toujours, grâce à la révolution de 1789 sans doute, pour le monde.

    Le site indiqué plus haut se présente sur sa page d'accueil pour le "portail du service public de la sécurité sociale".

    Pour le commun des mortels tout cela semble logique, et on passe aux centres d'intérêts pratiques.

    On y trouve cependant une page qui mérite la visite et pas seulement le ricanement. Elle a été mise en ligne, avec la mention "à la une sur le portail", le 29 octobre 2013 et elle a été mise à jour 6 mars 2014. Elle s'intitule : "Rappel des obligations d’affiliation et de cotisation à la Sécurité sociale". Elle affirme ainsi de façon fort péremptoire :

    "La Direction de la Sécurité sociale tient à rappeler l’obligation de s’affilier et de cotiser à la Sécurité sociale à la suite de différents articles ou émissions de radio annonçant une nouvelle fois à tort la fin du monopole de la Sécurité Sociale."

    Les rédacteurs du site mettent ici des guillemets au concept de monopole. On se demande pourquoi : je les supprime.

    Mais au fait qu'est-ce donc que cette "Direction de la Sécurité sociale" ?

    Cette chose anonyme se trouve définie sur un autre site, mieux identifiable juridiquement, puisqu'il dépend, lui, de manière directe, d'une administration précise. Sa page d'accueil place en haut à droite la photo de notre irremplaçable ministre de la Santé "et des Affaires sociales", Mme Marisol Touraine.

    Il nous y est révélé que "la direction de la Sécurité sociale, DSS, est chargée de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique relative à la Sécurité sociale : assurance-maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, retraite, famille, dépendance, financement et gouvernance. 
Elle est rattachée aux ministères des "Affaires sociales et de la Santé", d'une part, et au ministère de l’Économie et des Finances, d'autre part. On devient aisément qui porte la culotte et tire les chèques dans ce couple. Son adresse, toutefois se trouve 14, avenue Duquesne à Paris, 7e arrondissement.

    Le siège apparent, l'enseigne est installée par conséquent au bon vieux ministère de la Santé.

    Là aussi le public non averti n'y voit pas malice. Pour lui la "Sécu" c'est tout simplement sa caisse maladie. C'est ce qui émet désormais "la petite carte verte". La carte "vitale" a été instituée en 1997, à l'époque du plan Juppé. Et elle semble permettre de consommer gratuitement des soins, des médicaments, sans rien payer. Cela peut paraître une magnifique – jusqu'au jour où l'on découvre que rien ne coûte plus cher que la gratuité.

    Au fait, qui dirige cet immense organisation dont le budget est supérieur à celui de l'État ? Posez la question pour briller en société. Il s'appelle Thomas Fatome.

    Il n'a pas l'air méchant sur la photo.

    Voilà comment Les Échos le présentaient lors de sa nomination par le gouvernement Fillon en mars 2012 :

    "Un homme de cabinet à la Direction de la Sécurité sociale" 

    CV de premier de la classe pour le nouveau patron de la Direction de la Sécurité sociale : HEC, DEA de droit public, ENA, Inspection générale des Affaires sociales (Igas), cabinets ministériels et de la présidence de la République. Thomas Fatome, trente-sept ans à peine, marié et père de trois garçons, est un homme rapide. Ambitieux ? Ce n'est pas un forcené de l'ambition au mauvais sens du terme,(…) Thomas Fatome n'arrive pas en terrain inconnu à la Direction de la Sécurité sociale (DSS), rattachée au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé, au ministère du Budget et au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale."

    L'essentiel me semble dévoilé dans ces quelques lignes.

    On y découvre notamment le caractère hybride de cette administration molle, rattachée, à la fois, à la citadelle Bercy et la médecine publique. Le "social", et sa "cohésion", en effet pour ces gens-là, ce sont les soins hospitaliers.

    Que la même structure, quasi anonyme, – car M. Fatome me le pardonnera mais son existence n'est pas très "médiatisée", – structure rattachée à la fois à Bercy et à l'avenue Duquesne, règne, en même temps, sur la retraite des Français, sur l'assurance-maladie, et donc sur toutes les professions de santé, mais aussi sur la branche dite "famille", mais aussi sur les accidents du travail, sur l'assurance veuvage, sur l'invalidité, et encore demain sur le risque dépendance, voilà qui pose d'abord un problème de transparence, un problème de démocratie, un problème de liberté.

    Cela soulève certainement aussi un doute sur l'omni-compétence, aussi bien quand on mesure le coût de l'ensemble et son déficit chronique, mais également lorsqu'on prend acte de son refus, refus acharné, de la même structure d'entrer en concurrence.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Modulation des allocations familiales : pas pour tous

    La secrétaire d'Etat à la Famille Laurence Rossignol a repoussé jeudi 23 octobre la modulation des allocations familiales pour les fonctionnaires, soulignant qu'il s'agissait pour les agents d'un "élément de salaire".

    “Dire qu’il faut supprimer le supplément familial chez les fonctionnaires, ça revient à dire qu’il faut baisser le salaire des fonctionnaires ! Je ne le dirai pas car je ne pense pas qu’il faille baisser le salaire des fonctionnaires qui font déjà, du point de vue de leur salaire, des efforts depuis de nombreuses années”

    Pour les familles, ce n'est pas un salaire et elles ne font pas d'efforts depuis de nombreuses années...

    Surtout, il faut éviter d'avoir les fonctionnaires dans les rues, en train de bloquer la circulation.

    Et pendant que l'on tord le cou aux familles, le groupe socialiste propose definancer 50 000 emplois aidés supplémentaires, 35 000 emplois aidés et 15 000 emplois d'avenir.

    Michel Janva

  • Le Sécu est mal gérée mais elle se défend bien

    L'Assemblée nationale a adopté hier soir un amendement pour accroître les sanctions pénales afin de dissuader les désaffiliations de la Sécurité sociale.Toute personne qui incite les assujettis à refuser de se conformer aux prescriptions de la législation de Sécurité sociale, notamment de s'affilier à un organisme de sécurité sociale ou de payer les cotisations et contributions dues,sera punie d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 30.000 euros ou d'une de ces deux peines.

    Actuellement, le code de la Sécurité sociale prévoit six mois de prison et d'une amende de 15.000 euros ou l'une de ces deux peines seulement dans ce cas.

    Autre nouveauté apportée par l'amendement, toute personne qui refuse délibérément de s'affilier ou persiste à ne pas engager les démarches en vue de son affiliation obligatoire à la Sécurité sociale sera punie d’un emprisonnement de six mois et d’une amende de 15.000 euros ou seulement de l’une de ces deux peines.

    Le monopole de ce système "que le monde nous envie", pourtant contraire au principe de subsidiarité et à la responsabilité, système qui nous oblige en plus à financer la culture de mort, a encore de beaux jours devant lui.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Le Régime Social des Indépendants : « Bienvenue en enfer »

    Enquête Armel Joubert des Ouches

    Matraqués par les taxes et les cotisations, ils sont artisans, commerçants, professions libérales. Ils représentent « la première entreprise de France ». Les TPE, les Très Petites entreprises comme on les appelle également (de 1 et 20 salariés) se disent matraquées par les cotisations sociales qu’un système qui semble « obligatoire » leur impose. Chaque jour, des centaines de milliers de travailleurs non salariés subissent les agissements et dysfonctionnements du RSI. Un régime « inventé » en 2005 pour, disait-on, simplifier la vie des professions libérales. La plupart de ceux que nous avons rencontrés « survivent » en raison des charges qu’ils doivent payer. Régulièrement, ils manifestent leur révolte dans les rues, autour des ronds-points, devant les caisses régionales du RSI et devant les bâtiments de l’URSSaf … dans l’indifférence générale… A qui profite réellement le RSI ?

    http://www.contre-info.com/

  • Nouailhac : La CGT d'EDF lourdement condamnée

    Les condamnations du procès du comité d'entreprise d'EDF sont curieusement passées inaperçues. Elles prouvent que CGT et PC se finançaient sur la bête...

    C'est une étrange affaire, et ce, depuis le début. Après plus de dix ans d'instruction sur l'un des financements les plus secrets du Parti communiste et de la CGT par le comité d'entreprise d'EDF, un procès s'était finalement tenu en juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris à la stupéfaction des intéressés eux-mêmes, plus habitués à être amnistiés qu'à être poursuivis. Pendant trois semaines, dans une indifférence quasi générale, volontaire ou soigneusement entretenue, le dossier du juge d'instruction Jean-Marie d'Huy, plus épais qu'une armoire normande, a été largement utilisé pour détailler les malversations et les détournements de fonds de la CCAS, la Caisse centrale d'activités sociales, qui fait office de comité d'entreprise à EDF.

    Cette CCAS est célèbre pour l'énormité de ses recettes - près de 500 millions d'euros par an - calculées sur la base de 1 % du chiffre d'affaires de l'entreprise au lieu de 1 % de sa masse salariale comme c'était la règle à l'origine. Une hérésie économique qui date de sa création en 1946 par Marcel Paul, le ministre communiste de la Production industrielle. Une "faute de frappe" - qui peut le croire ? -, avait-on dit à l'époque, laquelle, ensuite, n'avait jamais été rectifiée. Depuis lors, cette CCAS, qui est gérée en dépit du bon sens et exclusivement par la CGT, est connue pour être la principale caisse noire du Parti communiste et de son syndicat frère. Pour évaluer l'extravagance de la chose, il suffit de multiplier 500 millions d'euros par le nombre d'années écoulées depuis 1946. On comprend mieux ces sonos dernier cri, ces bus ultramodernes et toutes ces banderoles rouges qui donnent l'impression d'être toujours neuves, lors des manifestations de la CGT dans les rues !

    Des manoeuvres pour faire capoter l'instruction

    On savait depuis longtemps - depuis toujours - que cette caisse noire fonctionnait à plein régime, mais encore fallait-il le prouver. Et puis, tout arrive : fin 2003, à la suite de la plainte d'un cadre de la Caisse en Vendée, une information judiciaire est enfin ouverte pour "escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux", et elle est confiée au juge parisien Jean-Marie d'Huy, celui de l'affaire Clearstream. Un solide ! Dès le printemps 2004, ce dernier comprend assez vite à qui il a affaire après avoir perquisitionné à grand fracas la CCAS, le siège de l'Iforep, une nébuleuse proche de la CCAS, l'Agence centrale de publicité (ACP) liée au Parti communiste et les bureaux du journal L'Humanité : des militants communistes dévoués corps et âme à leur parti et pour lesquels tout ce qui est pris à "l'ennemi de classe" est bon à prendre, tout ce qui peut aider à la "cause" est juste et bienvenu.

    Passons sur les nombreuses manoeuvres souterraines ou officieuses qui auront été initiées par le bloc PC-CGT pour faire durer ou capoter l'instruction de Jean-Marie d'Huy... Dix ans après le début de l'instruction, le procès s'ouvre enfin au mois de juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris. Après trois semaines d'audience et trois semaines de silences gênés dans les grands médias audiovisuels et les principaux quotidiens - rappelons que les quotidiens parisiens sont dépendants de la CGT pour être imprimés par le Syndicat du livre CGT -, le procureur Serge Roques requiert dix-huit mois de prison avec sursis contre le principal inculpé, Jean Lavielle, qui présidait la CCAS à l'époque, et neuf mois avec sursis contre la sénatrice communiste Brigitte Gonthier-Maurin, poursuivie pour un emploi fictif. De nombreuses et fortes amendes sont réclamées contre la CGT et sa fédération des Mines et de l'Énergie, contre l'Iforep et contre L'Humanité, ces deux derniers pour avoir profité de détournements de plus d'un million d'euros. Au total, huit personnes physiques et quatre organisations seront condamnées dans ce dossier.

    12 condamnations bien senties

    Le jugement du tribunal correctionnel est finalement rendu le 1er octobre dernier, dans un silence tonitruant. Pas une seule télévision, ni une généraliste ni une chaîne d'info, pas la moindre radio, pas un journal n'en rendra compte sur le moment ni plus tard à notre connaissance, sauf quelques lignes dans un mince entrefilet des Échos et sur le site de La Croix. Alors, ce jugement, qu'avait-il de si mystérieux ou de si terrible ? Il était très clairement déshonorant pour la CGT et assenait de fort lourdes condamnations : Jean Lavielle écope des dix-huit mois avec sursis réclamés par le procureur. La sénatrice Gonthier-Maurin se voit gratifiée de dix mois avec sursis et l'ancien directeur général, Jean-Paul Blandino, de huit mois avec sursis. Pour les amendes, le tribunal est allé au-delà des réquisitions, condamnant à 20 000 euros d'amende la CGT et sa fédération des Mines et de l'Énergie et à 75 000 euros chacun l'Iforep et L'Humanité, les deux principaux bénéficiaires des détournements de fonds.

    Au total, 12 condamnations bien senties pour des faits clairement identifiés et prouvés de détournements et de malversations sur une longue période, de 1994 à 2002, au coeur d'un dispositif secret, unique au monde, dont le trésor immense semble plutôt géré par des corsaires des Caraïbes que par des syndicalistes compétents et responsables. Car, bien entendu, la gestion baroque de cette CCAS cousue d'or n'a jamais cessé ! Chiffres récents : 80 millions d'euros de pertes pour l'exercice 2010, 550 millions d'euros de dépenses pour 470 millions de recettes ! Pour éponger ces dettes et d'autres, la CGT d'EDF a décidé de vendre certains bijoux de famille de cette CCAS qui, comme Le Point l'a révélé, détient près d'un milliard d'euros d'actifs ! Du moins n'aura-t-elle plus à supporter un autre procès au civil, en dommages et intérêts, de la part d'EDF qui, au dernier moment, s'est retirée de toute instance dans cette affaire. Pour éviter de mettre de l'huile sur le feu ? Les prochaines élections de représentants des salariés à la CCAS sont prévues pour le 26 novembre prochain et il y a fort à parier que la CGT y restera majoritaire avec l'aide du conseil d'administration, lui-même contrôlé par l'État, puisque cette entreprise a la particularité, depuis son origine, d'être mise en coupe réglée par son syndicat communiste majoritaire avec le consentement tacite de sa direction.

    Rappelons tout de même que, pour le citoyen/consommateur, les tarifs d'EDF ont été augmentés deux fois de 5 % en 2013 et en 2014 en raison de la dérive des dépenses. La justice est donc finalement passée dans ce dossier et c'est une première ! Reste une question : pourquoi donc les télévisions, les radios et les journaux ont-ils fait autant la sourde oreille ?

    source

    http://www.oragesdacier.info/2014/10/nouailhac-la-cgt-dedf-lourdement.html

  • Recul du "modèle social" dans l'opinion

    Puisque Mme Aubry croit gagner le cœur des Français avec le discours coutumier de la gauche, à base de réglementation redistributrice, de misérabilisme et d'étatisme, essayons de mesurer ses chances de succès auprès du public. Je voudrais donner une part d'espoir aux lecteurs de cette chronique : car je les crois minces désormais.

    Le débat social de fond, dans notre pays, tourne toujours autour de ce qu'on appelle, son "modèle". Il s'agit pourtant d'un mot, et plus exactement : d'un double concept dont on devrait mesurer la nocive ambiguïté.

    Si par "modèle" en effet, on entend ce que l'on donne à admirer, il faudrait s'empresser de reconnaître actuellement le peu de succès du nôtre. Fort peu nombreux, en effet, se comptent les pays, parmi les 193 siégeant à ce jour aux Nations-Unies, qui se préoccupent de l'adopter.

    Si au contraire on appelle "modèle" une sorte de donnée invariante, structure fixe, figure imposée à partir de laquelle le législateur même réformateur reste, quoiqu'il advienne, contraint de s'inscrire, nous devons convenir que la définition semble malheureusement s'appliquer.

    Or, ceci dure depuis fort longtemps, trop longtemps.

    Il y a quelque 25 ans, MM. Balladur et Juppé s'employaient à définir les logiciels sur lesquels travaille, aujourd'hui encore, ce qu'on appelle la droite.

    En cette époque un peu oubliée, ils partaient d'un postulat, – non démontré, on me pardonnera ce pléonasme – selon lequel "les Français sont très attachés à leur système de protection sociale".

    Premier ministre "droit dans ses bottes" de 1995 à 1997, Juppé allait donc s'employer à sauver ce merveilleux système monopoliste, au prix d'un plan annoncé en 1995, d'une réforme constitutionnelle votée en 1996, d'une dissolution et d'un échec électoral en 1997.

    S'agissant de son prédécesseur Édouard Balladur, et alors que celui-ci dirigeait le gouvernement, L'Humanité portait étrangement une telle analyse à son crédit. Déjà d'ailleurs ce journal esquissait un mot d'ordre de soupçon "anti-européen". Celui-ci a, depuis lors, fait florès, et il s'est amplifié. Les communistes usaient alors d'une timide litote, ils ne parlaient que de prétendues "réflexions de la CEE".

    Quelle horreur en effet : "quelques experts de la Commission économique européenne suggèrent aux États membres de réduire les charges sociales des employeurs et de partager le travail et les salaires. Ces mêmes experts estiment que la protection sociale serait un frein à la création d'emplois." (1)⇓

    La dénonciation du "complot contre notre beau modèle social" allait prendre son essor. Et Mme Aubry n'avait pas fait encore voter ses deux lois désastreuses de juin 1998 et de janvier 2000 instituant la réduction du temps de travail. De même que l'ordonnance de mai 1982 abaissant à 60 ans l'âge de la retraite (2)⇓, toutes ces dispositions démagogiques et ruineuses avait été conçues par les socialistes dans le but de "partager le travail". Et cette conception arithmétique d'une redistribution absurde guide encore la "contribution au débat" de la maire de Lille.

    En 2002 pourtant ni la courbe du chômage ni le résultat des élections n'avaient donné raison au gouvernement Jospin.

    Parallèlement en Allemagne Gerhard Schröder allait entreprendre de réformer en profondeur la législation sociale, ce qui allait redresser l'économie, sans recourir d'ailleurs à aucun technocrate "expert", sinon Peter Hartz directeur du personnel deVolkswagen.

    Aujourd'hui, la "gauche de la gauche", se trouve confrontée à de surprenants reculs électoraux réitérés.

    Son point faible essentiel consiste à méconnaître l'évolution évidente de l'opinion populaire, quant à ce que les bons esprits appelaient autrefois "la question sociale" : le peuple français n'est "attaché" à son prétendu "modèle social" que par les chaînes du monopole, de la contrainte et de la désinformation. Une certaine droite dirigiste en partage la responsabilité avec la gauche archaïque dont "la" Aubry vise à reprendre la tête.

    Soulignons aujourd'hui que deux études officielles sont venues prendre acte de cette évolution du sentiments populaire. En septembre, une note de synthèse N° 11 du Credoc établissait que "soutien à l’État-Providence vacille" : par exemple 64 % de l'opinion "pense que s’ils le voulaient vraiment, la plupart des chômeurs pourraient retrouver un emploi". Puis, en octobre son rapport N° 312 réalisé à la demande de la Direction Générale de la Cohésion Sociale faisait état, sur 77 pages de sondages, du souhait grandissant des Français "d’un modèle social où l’individu jouerait un plus grand rôle."

    Cette évolution n'a cessé de s'affirmer depuis 15 ans. Et on note que ceux qui prennent le plus rapidement conscience des méfaits du "modèle social" se recrutent précisément chez ceux que celui-ci est supposé protéger : les titulaires de bas revenus, les personnes au foyer, les non-diplômés et les handicapés.

    Il est vrai que la gauche caviar dispose d'une solution de rechange en recherchant un autre peuple, et peut-être même d'autres populations.

    Les gens comme Aubry ne comprennent pas l'évolution du peuple comme ils ignorent la marche du monde.

    Le camp de la liberté doit au contraire y voir les raisons d'espérer.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. L'Humanité du 24 mai 1993
    2.  qui avait été fixé à 65 ans en 1910 quand l'espérance de vie des Français était évaluée à 65 ans… 

    http://www.insolent.fr/