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social - Page 492

  • Le travail dominical fait toujours débat

    131001Plusieurs correspondants ont réagi à propos de mon article, peut-être, et même sûrement, mal rédigé à propos de l'ouverture le dimanche après-midi des magasins de bricolages. Les divers "canaux" de commentaires, courriels, réseaux sociaux ont dépassé leurs quotas habituels.

    L'un d'entre eux, et non des moindres, m'écrit par exemple  (1)⇓:

    " Cher Monsieur. Comme vous le savez déjà j'apprécie le travail de l'Insolent. Sur la question précise de Castorama et Leroy Merlin : Quelle est la vraie signification de la mesure du gouvernement ? Les deux étaient comme vous dites "condamnés a fermer le Dimanche. Pourquoi ? Elles n’avaient pas obtenu la permission spéciale que la loi stipule ? Seriez-vous par hasard en faveur d'une liberté générale pour tous les négoces d’ouvrir la porte les Dimanches ? Je crois vous connaître aussi comme un défenseur d'un équilibre entre les nécessités culturelles et cultuelles de nos sociétés, et la liberté du commerce. Peut-être vous pourriez y dédier une explication utile ? Cordialement Anton Smitsendonk".

    Je précise donc mon affirmation : la bonne nouvelle me semble que les entreprises luttent contre la réglementation ubuesque votée par l'UMP en 2009. Le président actuel de ce parti déclare lui-même aujourd'hui : "On autorise l'ameublement, le jardinage, mais pas le bricolage ? Il faut voir comment on peut faire évoluer cette situation."  (2)⇓ Certains, très optimistes, vont jusqu'à dire : "Les Français se rebellent. L'espoir renaît." (3)⇓.

    Nécessités culturelles et cultuelles, me dit-on.

    Je vais essayer d'aller au-delà du "culte" et de l'héritage culturel. En France, pour l'instant, la "tradition" se réduit à une loi de 1936, votée sous le front populaire, fixant l'obligation du repos dominical. Pourtant le travaillé est déjà pratiqué ce jour-là par un salarié sur 3, plus de 6 millions, et un salarié sur 2 dans le secteur du commerce, plus de 700 000. À observer d'ailleurs les catégories de personnes qui travaillent le dimanche, j'ai du mal à les considérer comme moins chrétiennes que les autres.

    Car sur la question du repos dominical, en tant que chrétien-orthodoxe, je suis évidemment amené à recourir à l'Évangile :

    Jésus fut interpellé par les Observants littéralistes de la Loi. Ceux-ci invoquaient ce que nous appelons le 4e commandement : "Pense au jour du Sabbat, pour le sanctifier" (4)⇓ et blâmaient notamment le fait de guérir ce jour-là un paralytique.

    Or Il leur répond : "Le sabbat est fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat." (5)⇓. Le Seigneur ajoute d'ailleurs d'autres considérations non dépourvues d'humour à leur encontre.

    Selon les époques, les métiers, les pays et les sociétés on peut apprécier différemment ce qui convient à l'homme.

    Aujourd'hui, oui, dans le cas précis, je me prononce personnellement pour la liberté d'ouvrir ces magasins le dimanche ou en nocturne. La vraie condition me semble être celle d'un personnel explicitement volontaire et effectivement rémunéré en conséquence.

    Dans une société chrétienne largement calviniste comme au Pays-de-Galles ou en Suisse quand j'étais jeune je conçois qu'on raisonne autrement. Les Anglais s'en moquaient, ils disaient que "rien n'ouvre le dimanche chez les Gallois, pas même les parachutes" : quant à moi, au contraire, je respecte évidemment le choix de ces protestants rigoureux, quand il s'agit d'une adhésion réelle de la société tout entière.

    Le débat s'est récemment posé en Grèce. Dans ce pays 97 % des habitants sont orthodoxes et les églises sont pleines tous les dimanches (6)⇓, mais la Troïka a plus ou moins imposé la liberté de cette ouverture et un vote du parlement est intervenu ; cependant le débat continue.

    Un excellent chroniqueur comme Panayotis Doumas y a très bien cerné la réponse aux objections.

    Je la cite dans ma chronique retour de vacances "Jamais le dimanche" (7)⇓. J'ajouterai aujourd'hui à ses arguments d'autres observations : ainsi dans ce même pays, on avait loué et admiré Mgr Christodoulos (RIP) pour avoir institué dans sa cathédrale une deuxième messe, le dimanche, pour les jeunes ce qui est plus ou moins contraire aux canons de l'orthodoxie. Certes son audience était considérable : en fait, ce public allait "en boîte" le samedi soir.

    Je crains fort que pour l'ardeur religieuse de la jeunesse ceci soit beaucoup plus néfaste que l'ouverture des magasins de bricolage le dimanche après-midi et celui des marchés d'alimentation le dimanche matin, sans parler des parfumeries en nocturne sur les Champs Élysées.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2013/10/le-travail-dominical-fait-toujours-debat.html

    Apostilles

    1 http://www.insolent.fr/2013/09/bravo-aux-entreprises-qui-luttent.html#comments 2 https://twitter.com/jf_cope 7h49 le 1er Octobre 2013 3 http://www.contrepoints.org/?p=141000 4 Exode chapitre XX, verset 8, cf. traduction du rabbinat français ed. Colbo 1989 p. 100 5 Évangile selon saint Marc, chapitre II, verset 27 6 ce n'est pas le cas en France, dois-je le souligner ? 7 le 9 septembre http://www.insolent.fr/2013/09/jamais-le-dimanche.html ⇑
  • ALCATEL-LUCENT, UN ÉCHEC DE LA MONDIALISATION (arch 2008)

    À l'horloge de la mondialisation, les heures ne sonnent pas pareil au même endroit. Une entreprise, afin d'être efficace, se doit de posséder une direction cohérente, qui ne soit pas tiraillée entre deux univers par trop distants. Cette nécessité est niée, du moins en public, par les "managers" globaux. Lesquels se gardent bien d'appliquer dans leurs affaires les axiomes du métissage des cultures de gestion, car ils savent que cela mène à la catastrophe. Chez Alcatel-Lucent, il n'y a pas si longtemps, en tant qu'Alcatel tout court, une gloire de l'industrie française, on a décidé de marier carpe française et lapin américain. Le résultat s'avère aberrant. Au grand dam de notre économie et des emplois.
    Des marques françaises qui réussissent aux États-Unis, il en existe dès lors qu'elles restent dans leurs traditions nationales. Idem pour les « compagnies » américaines en France. Le mixage forcé des deux modes de gestion et de fabrication produit des hybrides chaotiques, à double commande. En décembre 2006 surgissait, après de longues et laborieuses négociations, Alcatel-Lucent, couple franco-américain équipementier de la télécommunication. Le champagne coula à flots. Aujourd'hui, on observe un champ de ruines.

    Le mariage de la carpe et du lapin
    La nouvelle société fonctionne à double commande. À l' Américaine Pat Russo la direction générale, au Français Serge Tchuruk, président, la direction stratégique. Deux fonctions qui se recoupent, et supposent une harmonie permanente. Il n'en a rien été. Chacun agit, ou n'agit pas, dans son coin. La coordination figure sur le papier. Affaire de personnalités ? Entre l'Amérique et la France, il y a plus que l'Atlantique. On attendait de grands choix. On n'a vu que 14000 "dégraissages", et une perte de 3,5 milliards d'euros. Pour qui se souvient d'Alcatel et de ses 325 000 salariés de 1995, la chute est vertigineuse. Il ne subsiste que 70 000 salariés. Certes, toute la dégringolade ne provient pas de la fusion. Mais celle-ci devait l'arrêter. Il n'en a rien été.
    Les mauvaises langues disent que l'attelage Russo-Tchuruk est celui d'une nulle et d'un malfaisant. Pat Russo a contre elle Wall Street, qui l'accuse d'incompétence. Elle ne chercherait à briller que dans les médias! Serge Tchuruk est réputé pour sa vision d'une entreprise sans salariés et sans usines. Pas de quoi enthousiasmer le personnel de ce côté-ci de la Grande Mare. Dès le départ, on démarra mal. Le prix payé par Alcatel pour Lucent fut démesuré.

    Cours boursier divisé par trois
    Des achats malheureux se succédèrent. L'incapacité à diversifier les technologies a coûté cher. Le cours boursier a été divisé par trois, passant de  € à 3,50 €. Le conseil d'administration est cassé en deux, les pro Russo d'un côté, les pro Tchuruk, de l'autre. La langue de l’entreprise - 40 nationalités différentes ! - est devenue l'anglais, ce qui n'a pas vraiment dynamisé le personnel.
    Aujourd'hui, Alcatel-Lucent est une bombe à retardement. Devant le malaise qui enfle, Serge Tchuruk a sorti sa recette magique : licencier, licencier. Le gouvernement s'inquiète, il ne tient pas à voir la crise s' accroître, quand Sarkozy lance des tirades sur l'industrie, nécessaire au pays. Des syndicalistes de la société réclament une entrée de l'Etat  au capital. Les réalistes savent que le seul remède consiste à remercier et Pat Russo, et Serge Tchuruk, et à bien compartimenter domaines américain et français. Vaste programme, urgent et indispensable, certes, mais difficile à concrétiser. En attendant, la situation se détériore. Il est urgent d'agir !
    Alexandre MARTIN National Hebdo du 10 au 16 avril 2008

  • Résorber le chômage ? D'abord l'immigration (arch 2009)

    Les deux chiffres officiels sont tombés le même jour, 25 février. L'un concernait un chômage en plein boom - + 90 200 demandeurs d'emploi en janvier, avec une augmentation de 23 % pour les jeunes de moins de 25 ans -, l'autre l'immigration, elle aussi exponentielle : 119 965 titres de séjour de plus d'un an délivrés en 2008 à des étrangers par la seule préfecture de police de Paris, 185 150 premiers titres de séjour pour toute la France, également submergée de clandestins, Africains et Chinois notamment, si coûteux en terme de santé et de sécurité publiques.
    On nous dira que le rapprochement est simpliste. Mais comment oublier que depuis l'instauration en 1976 du regroupement familial, qui a donné lieu à tant de dérives, la France n'a jamais renoué avec le plein emploi, même en période faste ?
    Pour remédier à la hausse record du chômage, le Premier ministre a aussitôt organisé une « réunion de suivi des mesures du sommet social » et annoncé que le Fonds d'investissement social sera « abondé par l'État autant que nécessaire », Mais comment l'État, dont Sarkozy nous prévenait dès janvier 2008 que « les caisses sont vides » - et le sont toujours plus puisque, selon le cabinet du ministre du Budget Eric Woerth, « la crise économique a conduit à des moins-values fiscales de plus de 11,5 milliards d'euros en 2008 » -, pourra-t-il continuer à jouer les cornes d'abondance, sous peine d'accroître encore le déficit public, qui a dépassé l'an dernier le cap des 56 milliards d'euros ?
    Soit 3,2 % du Produit Intérieur brut, avec une prévision de 5,5 % cette année de l'aveu même du Premier ministre confirmant le 3 mars que « toute l'année 2009 sera une année de crise ».
    Il est vrai que comme nous l'a aussi dit François Fillon, se voulant rassurant, « le gouvernement n'a pas encore utilisé tous les outils des politiques classiques de traitement social du chômage » et qu'il s'y emploiera avec « sang-froid et courage », Pourrait-on dès lors lui suggérer aussi, alors que s'effondrent - toujours en raison de la crise - les industries du bâtiment, de l'automobile, du textile et de l'hôtellerie, d'organiser d'urgence le retour chez eux de tous les allogènes si nombreux dans ces secteurs ? C'est ce que font actuellement la Chine, les Émirats, la Thaïlande et même la République tchèque qui préside l'Union européenne. Un excellent exemple à suivre.

    D'AILLEURS, n'est-ce pas un certain Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, qui affirmait le 3 avril 2007 que « la maîtrise de l'immigration est une obligation pour sauvegarder notre pacte social, sinon il va exploser » ? « Depuis 30 ou 40 ans, déclarait-il à Paris ce jour-là, on a subi une immigration familiale qui a fait venir en France des gens qui n'avaient pas de formation, pas d'emploi et qui a créé des ghettos... Qui ne voit qu'il y a un lien évident entre la politique d'immigration non maîtrisée depuis 30 ou 40 ans et l'explosion sociale dans nos quartiers ? Si on laisse venir tout le monde, comment on va financer notre politique sociale, comment le pacte social va-t-il y résister ? C'est sans doute très généreux de dire qu'il faut que tout le monde vienne mais c'est totalement irresponsable. »

    ON NE le lui fait pas dire. Le candidat est devenu président, et même hyper-président. Qu'attend-il pour se montrer enfin "responsable" et tenir ses promesses d'avril 2007 ? Inverser la courbe de l'immigration est le seul moyen d'inverser celle du chômage, dont on ne redira jamais assez qu'il est certes une catastrophe économique et sociale, mais surtout humaine, qui détruit les individus comme les familles. Or, qu'il y réfléchisse bien, c'est de sa capacité à faire respecter le droit au travail des Français, et des Français d'abord, et non de ses incessantes prises de parole (une trentaine de discours en deux mois) et de ses auto-invitations sur le petit écran, que dépendront sa popularité, et donc ses chances de reconduction à l’Élysée alors qu'après une brève accalmie, les sondages sont pour lui désastreux. Mais non, c'est dans la direction contraire qu'il s'obstine. Le 13 février, à l'occasion de la remise des Médailles de la Famille française, on apprenait que la législation en vigueur, instaurée en 1920 et nécessitant donc un "dépoussiérage", un décret venait d'être soumis au Conseil d’État : il vise à supprimer la condition de nationalité pour les mères "méritantes".
    Le chômage a de beaux jours devant lui.
    Camille Gallic, RIVAROL

  • Les quatre failles de la présidence Hollande

    « Ce n’est pas en tapant du poing sur la table qu’on reconstruit une idéologie commune, soupire un conseiller. Hollande n’a pas le choix, il navigue à vue. »
    Certes, beaucoup dépend de lui mais pas tout. Pour comprendre les difficultés que rencontre François Hollande, il faut faire un détour par la revue Le Débat (numéro 176, 18,50 euros). Une série d’articles met en exergue la singularité du moment politique dans lequel s’est déroulée son élection. Le dialogue entre Marcel Gauchet, responsable de la rédaction du Débat, et Jean-François Kahn, cofondateur de Marianne, permet de pointer les quatre originalités de ce début du quinquennat. Polemia
    L’étrangeté d’une élection
    C’est moins M. Hollande qui a été élu que M. Sarkozy qui a été battu, constatent les deux hommes. La présidentielle de 2012 ne s’est pas jouée sur un programme, mais sur une façon d’exercer le pouvoir. Le « président normal » face à la transgression que représentait son adversaire, analyse Marcel Gauchet. Mais « c’est la personne de Nicolas Sarkozy qui a été battue, pas sa politique », complète Jean-François Kahn, en rappelant la remontée du sortant entre les deux tours de la présidentielle. Du coup, François Hollande a du mal à coller aux attentes. « La personne incarne assez bien une certaine francité dans laquelle les gens sont prêts à se reconnaître », constate Marcel Gauchet, mais « un profond malaise » existe du fait que sa victoire « ne dit pas grand-chose de ce que devrait être une politique à la hauteur des défis lancés au pays“ »
    Le désarroi idéologique de la gauche
    Ce blocage existe parce que la gauche est en pleine déroute idéologique, estime Marcel Gauchet. L’héritage mitterrandien sur lequel elle vit depuis les années 1990 est remis en question. La promesse européenne formulée par l’ancien président de la République en 1983 – un dépassement du socialisme par l’Europe, la capacité de pouvoir faire en Europe ce qui ne pouvait plus l’être dans le cadre national – ne tient pas. Aujourd’hui, « nous sommes à la fois parmi les perdants de la mondialisation et parmi les perdants de l’européanisation. Le choc de la désillusion est sévère », affirme Marcel Gauchet. Incapable de porter une offre “de transformation sociale radicale”, le PS se réfugie dans « l’héritage post-soixante-huitard qu’il a intégré », renchérit Jean-François Kahn. C’est ce qui explique son allant sur le mariage pour tous et son absence sur tous les autres sujets.
    L’affaiblissement des partis de gouvernement
    L’inadéquation de l’offre à la demande politique touche aussi l’UMP. Celle-ci a achevé sa mue libérale, mais se trouve confrontée à une demande d’autorité de l’État. Sur tous les sujets, selon M. Gauchet, elle est contrainte au grand écart entre « une vision essentiellement conservatrice de la société et une vision essentiellement libérale ». Incapable d’adopter une ligne claire, elle est sur la défensive face au FN.
    Le FN est devenu l’opposant universel
    Marine Le Pen « a pour elle tous les éléments de la crise ambiante », constatent MM. Gauchet et Kahn. En remplaçant le discours ultralibéral de son père par un discours étatiste et social, « elle a renoué avec le ressort d’une des alliances les plus fortes dans le champ politique français, celle de l’aspiration nationale et de l’aspiration sociale », estime le philosophe. Le FN peut ainsi devenir, selon lui, un facteur de blocage imparable du système politique, notamment à droite : « Impossible de gouverner sans lui, impossible de gouverner avec lui. »
    Françoise Fressoz, Le Monde.fr, 30/09/2013
    http://www.polemia.com/les-quatre-failles-de-la-presidence-hollande/

  • Bravo aux entreprises qui luttent

    130930

    Ce 29 septembre restera peut-être dans les annales de la résistance aux oukases socialistes. Malgré la menace d'une astreinte de 120 000 euros Castorama et Leroy Merlin ont ouvert leurs magasins en Ile-de-France.

    Condamnés à fermer 14 magasins le dimanche les deux enseignes ont donc décidé, ce jour-là, de passer outre. Mieux encore : elles ont installé devant leurs entrées des petits étals de propagande civique leur permettant d'expliquer le geste volontaire de leurs vendeurs et de leurs caissières et de solliciter de leurs clients la signature de pétitions et protestations contre les entraves ainsi apportées par les pouvoirs publics à la Libre entreprise.

    À noter, au moment où nous écrivons ces lignes, au matin du 30 septembre, que le gouvernement se concerte. Il n'annonce pas, au départ, une volonté sanctionner. Il dit envisager de modifier une réglementation, datant de 2009 et gouvernement Fillon. Tout le monde s'accorde à la trouver trop complexe et inapplicable, transférant à la magistrature syndiquée le soin d'en démêler l'écheveau. Cela, convient-on, ne peut plus durer : par conséquent la lutte paye et commence à porter ses fruits.

    La veille de la transgression, donc 28 septembre, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire Benoît Hamon avait pourtant déclaré en Gascogne : "Il y a le respect de la loi, dire que l'on n'appliquera pas une décision de justice est insupportable (...). Il est inadmissible qu'une marque n'applique pas une décision de justice". Cette virile affirmation est datée du Vieux-Boucau où son propre mouvement, courant interne au parti socialiste curieusement intitulé "Un monde d'avance", tenait son université d'été.

    On doit retenir incidemment que la justice avait été saisie de la plainte d'une chaîne comparable estimant que de telles ouvertures constituent autant de "distorsions de concurrence."

    Or, il semble que donner raison à une telle attitude, quels que soient les motifs invoqués, ouvre toute grande la porte à une réduction en cascade des plages horaires pendant lesquelles les consommateurs pourront faire leur course. Supposons par exemple que, sur la pression syndicale, tel magasin accepte d'aligner ses horaires sur ceux des bureaux de poste, ouverts le samedi matin, – mais pour combien de temps ? – et fermés l'après-midi. La jurisprudence par laquelle on prétend interdire l'ouverture dominicale risquerait de permettre d'obliger tous ses confrères à pratiquer la même restriction, en l'appliquant donc au samedi après-midi. Pourquoi ne pas intervenir aussi sur l'heure matinale d'ouverture ?

    Soulignons aussi que nous nous trouvons en présence d'enseignes spécialisées dans le bricolage et l'équipement de la maison. Or, soit que la première activité se situe préférentiellement le dimanche, soit que la décision d'achat étant le fait du couple, dans ce second cas ce jour constitue un moment privilégié de déplacement, la fermeture que l'on cherche à imposer, coûte que coûte, relève ici de l'absurde.

    Elle ne témoigne pas de "un monde d'avance" mais de deux siècles de retard.

    On peut mettre ce refus d'obtempérer, assez inhabituel dans les grandes entreprises, en parallèle avec une autre nouveauté, encore plus étonnante encore en regard de la doxa du "modèle social" : la plainte déposée par les salariés de Séphora contre leurs syndicats prétendument représentatifs.

    On rappellera que la qualité de ceux-ci s'appuie notamment sur la fameuse circulaire ministérielle de 1966, préjugeant "irréfragable" la présomption de représentativité des centrales dès lors que leurs militants avaient participé à la résistance entre 1941 (1)⇓ et 1944, il y a donc 70 ans.

    On éprouve furieusement la tentation de dire par conséquent : à résistant, résistant et demi, à continuateurs supposés de la résistance d'hier, acteurs bien réels des résistances d'aujourd'hui. Oui, la lutte se révèle payante. Bravo par conséquent aux entreprises qui osent.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
     Apostilles
    1. Il faut retenir la date du 22 juin 1941, parce que jusque-là le parti communiste reprochait surtout au gouvernement de l'amiral Darlan de ne pas collaborer suffisamment avec l'allié d'alors de l'URSS stalinienne cf. à ce sujet "L'Alliance Staline Hitler".
  • La mafia des syndicats qui s'en mettent plein les poches

  • Eric Martin : Pourquoi je suis opposé au travail dominical

    Vous l’avez constaté, Nouvelles de France donne aussi bien la parole aux partisans du travail dominical qu’à ses opposants. Pour ma part, je me retrouve sans hésiter dans le camp des seconds.

    Pour ma part, je me retrouve sans hésiter dans le camp des seconds. En effet, je me mets un instant à la place d’un dirigeant de PME : à consommation égale, quel est mon intérêt d’augmenter l’amplitude d’ouverture de mon magasin ? Il est nul, tout simplement. Par contre, dès lors que mes concurrents le font, je suis forcé de suivre, ou alors la consommation s’étalera bien sur un jour supplémentaire que se partageront mes concurrents. Car l’ouverture dominicale a un intérêt économique lorsque peu le font, ceux-ci étant moins nombreux qu’en semaine à se partager un gros gâteau. Comment y voir autre chose que de la concurrence déloyale ? Donc si tous les magasins ouvrent le dimanche, ce sera un jour d’exploitation supplémentaire par semaine pour les mêmes revenus.

    On me rétorquera avec raison : et les salariés ? C’est parce que le dimanche est encore un jour exceptionnel qu’ils sont payés le double de l’heure. Si le dimanche devient un jour comme les autres, eux aussi y perdront car ils seront rapidement payés comme le samedi. Manquerait plus pour les entreprises de devoir supporter un jour supplémentaire d’exploitation avec des salariés payés le double pour une consommation qui n’augmente pas ! Ils pourront aussi se voir contraints de travailler le dimanche : un postier ne choisit pas de travailler le samedi, par exemple. Pourquoi le dimanche considéré comme un jour comme les autres ferait-il exception ? Quant aux cadres supérieurs, pas payés lorsqu’ils font des heures supplémentaires, je me demande bien ce qu’ils ont à gagner dans l’affaire… Bref, il n’y a aucun argument économique valable au travail le dimanche, sauf en zones touristiques et pendant les fêtes.

    Eric Martin La suite dans les Nouvelles de France

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pourquoi-je-suis-oppose-au-travail

  • Le « Mouvement Zéro »

     

     

    Le « Mouvement Zéro » s’inspire des idées du journaliste, écrivain et penseur Massimo Fini. C’est un mouvement culturel et politique qui entend non seulement répandre ces idées, mais aussi les rendre le plus vivantes et concrètes possibles par une participation active à la société italienne, en utilisant tous les instruments qu’elle met à sa disposition : manifestations, rencontres, débats, moyens d’information, liens avec d’autres groupes dotés de la même sensibilité et de buts similaires. Il est structuré sur la base d’une ample autonomie d’initiative des différentes réalités locales sur lesquelles il s’articule. Les lignes culturelles et politiques de fond du « Mouvement Zéro » sont exprimées dans le Manifeste de l’antimodernité que vous pouvez lire sur ce site.

    * * *

    Appel contre la dictature bancaire
    et technico-financière

    Non à la vie basée sur le prêt et l’usure

    Non aux éternelles dettes des États, des Peuples et des Citoyens
    Le Peuple (à travers l’État) doit se réapproprier sa souveraineté monétaire

    * * *

    La question de la souveraineté monétaire n’est pas une question économique. Elle concerne tous les aspects de notre vie. La Banque Centrale Européenne (BCE), propriété des banques nationales européennes, comme Bankitalia [ou la Banque de France – NdT], émet des billets en euros. Pour ce travail d’impression, elle exige une contre-valeur de 100% de la valeur nominale du billet (100 euros pour un billet de 100 euros), s’appropriant ainsi le pouvoir d’acquisition de l’argent qu’elle crée à coût zéro et sans le garantir en aucune façon. C’est un incroyable gâchis, une escroquerie aux dépens de l’ensemble de la population.

    Les États paient ces sommes au moyen de Bons du Trésor, et donc en s’endettant. Sur cette dette impossible à rembourser, ils paieront (nous paierons) les intérêts passifs pour l’éternité, avec les impôts des citoyens, ou en vendant les biens primaires, comme les sources d’eau. Pour contenir la dette publique, qui est générée essentiellement par le coût de l’émission d’argent que l’État paie à la BCE, chaque gouvernement est obligé d’augmenter toujours plus la pression fiscale directe et indirecte, qui pour certains, les plus faibles, correspond à un prélèvement forcé de plus de 60 % de leurs gains. Ce profit gigantesque est engrangé de façon injuste, illégitime et inconstitutionnelle par la BCE, ou plutôt par ses actionnaires, les Banques nationales, à leur tour contrôlées par des privés. Ces banques relèvent de la propriété privée, et surtout, de la gestion privée, même si elle sessaient de tromper leur monde en se faisant appeler « publiques ». Les bénéfices qu’elles retirent de l’émission monétaire sont occultés à travers des bilans trompeurs, dans lesquels on opère une compensation arbitraire des gains du Seigneuriage par des dépenses patrimoniales.

    Après 60 ans de Seigneuriage (le gain sur l’émission de la monnaie) exercé par Bankitalia et la BCE, l’Italie se retrouve avec un déficit public énorme généré exclusivement par l’émission de billets payée aux Banques centrales. Si l’émission de billets était confiée à l’État, sans créer de dette, aujourd’hui nous n’aurions pas un seul euro de dette publique, et les impots sur le revenu pourraient ne pas exister ou impacter de façon minime sur les revenus du travail. Tous les coûts sociaux (services publics, grands travaux, enseignement, hôpitaux) pourraient être couverts par les revenus de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) éventuellement majorée de 30 % pour les produits de luxe ou peu populaires, et par des taxes sur les transactions [financières] soumises à l’enregistrement public. Sans l’usure contre l’État pratiquée par les Banques centrales, qui a contraint l’État à abuser de ses propres citoyens par des impôts surdimensionnés (rappelez-vous le prélèvement sur les comptes courants voulu par le banquier Ciampi, déguisé en homme politique), il ne serait pas nécessaire de travailler 30 ans pour s’acheter une petite maison en payant des taux d’intérêt dignes d’usuriers. On ne verrait pas cette humiliation sociale, cette pauvreté, cette précarité, cette délinquance comme moyens de survie de masse. Sans le Seigneuriage des Banques Centrales, les États n’auraient plus de dette et ne seraient pas contraints de taxer et de surtaxer leurs propres citoyens, de les soumettre à des formes policières de contrôle des revenus. Les revenus du travail salarié ou indépendant seraient tous légitimes, prouvés et pourraient être déclarés sans peur, sans fraudes, sans tentatives d’échappatoire, et la seule taxe à collecter serait celle sur l’acquisition de biens et de services, en favorisant ceux qui gagnent le moins et en rehaussant la part des produits de luxe.

    Si la Souveraineté monétaire revenait entre les mains d’États souverains, on éliminerait la dette publique de ces derniers, et par conséquent aussi d’une large partie de la population. Notre existence à tous, conditionnée et contrainte depuis la naissance par le principe d’usure de la dette, serait soulagée de l’angoisse des traites, du découvert du compte en banque, des saisies, des expulsions, de la base de données sur la ponctualité des paiements. Nos vies seraient libérées du souci de trouver du travail, voire un double travail, du besoin de gagner autant pour en donner 60 % à l’État, puisque l’État subit l’usure des Banquiers. L’analyse de l’impact de cette inquiétude sur nos vies mérite une discussion à part. Un impact négatif à caractère psychique, culturel, social.

    Avec les drames de la pauvreté, de l’immigration, du double travail familial, de l’emploi précaire ou incertain, des retraites minimales que, sans la voracité usurière des Banques centrales, on aurait pu éviter. Nous soumettons cet appel aux députés, sénateurs, journalistes, intellectuels, contestataires, anticonformistes, pour promouvoir la proposition de loi qui replacerait l’émission monétaire entre les mains étatiques, ou plutôt politiques et populaires. Nous diffusons une vérité toujours niée : nous vivons sous une dictature bancaire qui impose à tous l’angoisse existentielle de la vie basée sur les dettes.

    Remettons à zéro la dette des États.
    Éliminons l’esclavage des gens qui se sont endettés pour simplement survivre.

    Reprenons notre vie et notre liberté.

    Massimo Fini
    Marco Francesco De Marco
    Valerio Lo Monaco
    Alessio Mannino
    Piero San Giorgio
    Michel Drac

    Signez vous aussi cet appel

    http://www.mouvement-zero.org/

     

  • Travail dominical : Une révolte ? Non, une révolution !

    « Mais, c’est une révolte ? » ; et ceux qui veulent travailler de répondre : « Non, monsieur le Président, c’est une révolution ! »

    Car lorsqu’un tabou est non seulement dénoncé, mais transgressé au vu et au su de tous, c’est bel et bien une révolution, du moins dans les esprits, qui est en marche.

    La fronde des quatorze magasins de bricolage ayant bravé ce dimanche en Île-de-France l’interdiction d’ouvrir est une première en France par son ampleur médiatique autant que par le soutien populaire suscité.

    La gauche, forte de l’intégralité des postes de responsabilité politiques,  assiste, impuissante et pitoyable, à la fin de ce « monopole du cœur » qu’elle avait réussi, par un habile hold-up sur les mentalités, à conserver envers et contre toutes les réalités depuis bientôt quarante ans. Il fallait bien qu’un jour, cette imposture – sans doute l’exception culturelle française la plus odieuse car la plus incompréhensible – fasse pchiiiitttt…

    Les syndicats français représentant à peine 7 % de la population active(1), il va leur être difficile de continuer longtemps encore à imposer leur sectarisme qui n’a d’autre but que de maintenir leurs juteux avantages.(2)

    Quant à savoir si le travail dominical doit être ou non libre, la question plus juste serait plutôt : « Pourquoi ne le serait-il pas ? »

    L’argument le plus souvent avancé, quasiment le seul d’ailleurs, est qu’il empêcherait tout salarié d’avoir une vie de famille si on lui retirait le seul jour, assure-t-on, où il serait susceptible d’en profiter.

    Que l’on sache, l’interdiction du travail dominical n’a guère aidé à la cohésion familiale ; en France, un mariage sur trois se termine par un divorce – un sur deux pour les grandes villes – et une famille sur cinq est désormais composée d’enfants et d’un seul parent.

    La possibilité d’acheter trois clous et un marteau le dimanche après-midi n’est donc pas, à l’évidence, un argument qui tienne la route.

    Les Français l’ont fait savoir. Au grand dam des professionnels de la revendications, plus isolés encore que jamais… et au grand embarras d’un gouvernement qui se demande sans doute comment il va pouvoir se sortir de ce guêpier.

    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault réunit aujourd’hui « les ministres concernés » pour « faire évoluer les choses ». On espère que quelqu’un lui apprendra que : « C’est fait, monsieur le Premier ministre ! »

     http://francephi.com/chroniques-hebdomadaires/travail-dominical-une-revolte-non-une-revolution/

    Notes

    (1) « Les syndiqués en France 1990-2006 », par Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, mai 2007, téléchargeable sur http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00150631

    (2) Déjà, la CFDT l’a compris et a abandonné le jusqu’au-boutisme revendicatif.

  • Et paf pour Hollande! Les chiffres du chômage en août étaient faux

    Simplement grotesque

    "Pôle emploi vient de faire savoir que les chiffres du chômage pour le mois d'août étaient faux. Ce ne sont pas 50.000 chômeurs de moins qu'il fallait comptabliser.

     "On peut estimer que l'impact à la baisse de ce dysfonctionnement sur le nombre d'inscrits en catégories ABC est compris dans une fourchette de 32 000 à 41 000, dont 21 000 à 28 000 en catégorie A. Ainsi, en l'absence de ce dysfonctionnement, on peut estimer que le nombre de demandeurs d'emploi en catégories ABC aurait connu en août 2013 une diminution comprise entre 22 000 et 31 000 (soit entre -0,4 % et -0,6 %) ; pour la catégorie A, la diminution aurait été comprise entre 22 000 et 29 000 (soit entre -0,7 % et -0,9 %)" explique le communiqué paru ce jour. 

    Tant chez SRF que chez Pôle emploi on se renvoie la faute. dans le communiqué de Pôle emploi, il est expliqué que l'opérateur a été victime "d'une grave défaillance dans l'acheminement d'une partie des messages de relance (SMS et messages vocaux) aux demandeurs d'emploi lors de la campagne d'actualisation du mois d'août». 

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/