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tradition - Page 301

  • Les papes face à la persécution anticatholique au XIXème siècle

    De telles histoires sont excellentes pour exaspérer les imbéciles et rafraîchir l’imagination des bons chrétiens.

    Léon Bloy

    J’ai déjà indiqué que Swift recense la destruction du christianisme en Angleterre au début du XVIIIe siècle. Montesquieu écrit ensuite dans ses lettres moins persanes qu’anglaises que le pape est « une vieille idole que l’on encense par habitude ». Puis il y eut la révolution française et son invraisemblable et systématique caractère antichrétien.

    Le dix-neuvième siècle semble plus paisible. Mais les papes au XIXe siècle ont pourtant subi toutes les avanies ; dans un monde déjà positiviste, laïque, agressif, tourné vers le matériel et les manipulations, ils n’ont eu de cesse de défendre la Foi et leur autorité, mais aussi les Etats de la papauté, menacés par l’inquiétant Etat italien qui les a dépourvus de tout en plusieurs fois. Cet Etat italien profitera de la défaite de Napoléon III pour détruire ce qui restait des Etats de l’Eglise. Napoléon III et son idiosyncrasie avaient réussi l’exploit bonapartiste d’être à la fois du côté des agresseurs, en aidant Cavour et le Piémont, et des agressés... Les émeutes, les rebellions, grossièrement et surtout inutilement violentes, toutes fabriquées ou manipulées, ont créé de façon récurrente des situations extrêmement douloureuses. Deux grands papes ont bien écrit à ce sujet, comme s’ils cherchaient à nous consoler par avance des épreuves que nous traversons. Il s’agit de Pie IX, que j’ai déjà cité, et de Grégoire XVI.

    Ce dernier écrit dans une encyclique célèbre, Mirari Vos, en 1832 :

    « A ce motif de silence, s’en joignit un nouveau : l’insolence des factieux qui s’efforcèrent de lever une seconde fois l’étendard de la rébellion. A la vue de tant d’opiniâtreté de leur part en considérant que leur fureur sauvage, loin de s’adoucir, semblait plutôt s’aigrir et s’accroître par une trop longue impunité et par les témoignages de notre paternelle indulgence, nous avons dû enfin, quoique l’âme navrée de douleur, faire usage de l’autorité qui nous a été confiée par Dieu, les arrêter la verge à la main (I Cor. IV,21), et depuis, comme vous pouvez bien conjecturer, notre sollicitude et nos fatigues n’ont fait qu’augmenter de jour en jour. »

    Au début de son texte, le Saint-Père est même très ému ; Grégoire décrit une espèce de fin des Temps, de chaos organisé et généralisé ; on est déjà en mai 68, avec le sang en plus des violences révolutionnaires de l’époque, qui ne s’éteindront qu’avec la fin du nazisme et les agonies du communisme. C’est le monde moderne en plein :

    « Nous pouvons dire en toute vérité, c’est maintenant l’heure accordée à la puissance des ténèbres pour cribler, comme le froment, les enfants d’élection (LUC. XXII,53). "La terre est vraiment dans le deuil ; elle se dissout, infectée par ses habitants ; ils ont en effet transgressé les lois, changé la justice et rompu le pacte éternel" (ISAI. XXIV,5). Nous vous parlons, vénérables Frères, de maux que vous voyez de vos yeux, et sur lesquels par conséquent nous versons des larmes communes. La perversité, la science sans pudeur, la licence sans frein s’agitent pleines d’ardeur et d’insolence ; la sainteté des mystères n’excite plus que le mépris, et la majesté du culte divin, si nécessaire à la foi et si salutaire aux hommes, est devenue, pour les esprits pervers, un objet de blâme, de profanation, de dérision sacrilège. »

    Soixante millions de morts, des décennies de dictature, aujourd’hui une piteuse chute de la civilisation continentale, ce sera le prix à payer pour la société postchrétienne en Europe. L’expression très belle de dérision sacrilège annonce bien la culture actuelle libérale-libertaire : on est dans les temps sans foi et de l’éclat de rire. Grégoire XVI fait même une pudique allusion au mariage des prêtres que l’on exige déjà entre froncements de sourcils et deux éclats de rire :

    « De là, la sainte doctrine altérée et les erreurs de toute espèce semées partout avec scandale. Les rites sacrés, les droits, les institutions de l’Eglise, ce que sa discipline a de plus saint, rien n’est plus à l’abri de l’audace des langues d’iniquité. On persécute cruellement notre Chaire de Rome, ce Siège du bienheureux Pierre sur lequel le Christ a posé le fondement de son Eglise ; et les liens de l’unité sont chaque jour affaiblis de plus en plus, ou rompus avec violence. La divine autorité de l’Eglise est attaquée ; on lui arrache ses droits ; on la juge d’après des considérations toutes terrestres, et à force d’injustice, on la dévoue au mépris des peuples, on la réduit à une servitude honteuse. L’obéissance due aux évêques est détruite et leurs droits sont foulés aux pieds. »

    Grégoire fait ensuite allusion à l’enseignement et à toutes les formes modernes de subversion éducative. Et il écrit sur ces sociétés conspiratrices qui corrompent la jeunesse, ou lui apprennent avec la théorie du genre qu’elle n’a plus à être déterminée :

    « On entend retentir les académies et les universités d’opinions nouvelles et monstrueuses ; ce n’est plus en secret ni sourdement qu’elles attaquent la foi catholique ; c’est une guerre horrible et impie qu’elles lui déclarent publiquement et à découvert. Or dès que les leçons et les examens des maîtres pervertissent ainsi la jeunesse, les désastres de la religion prennent un accroissement immense, et la plus effrayante immoralité gagne et s’étend. Aussi, une fois rejetés les liens sacrés de la religion, qui seuls conservent les royaumes et maintiennent la force et la vigueur de l’autorité, on voit l’ordre public disparaître, l’autorité malade, et toute puissance légitime menacée d’une révolution toujours plus prochaine. Abîme de malheurs sans fonds, qu’ont surtout creusé ces sociétés conspiratrices dans lesquelles les hérésies et les sectes ont, pour ainsi dire, vomi comme dans une espèce de sentine, tout ce qu’il y a dans leur sein de licence, de sacrilège et de blasphème. »

    Comme on voit, rien de nouveau sous le soleil, sinon un désir éternel et permanent de poursuivre et de persécuter, chez l’Adversaire, ce qui relève de la Divinité et de l’Autorité sacrée, mais aussi des droits les plus ordinaires.

    ***

    Je laisse le grand et méconnu Grégoire XVI et termine en citant à nouveau Pie IX, ce héros de mon enfance (il a toujours dit non !), et son encyclique Etsi Multa. Je le fais en italien, car le Saint-Père écrit superbement cette langue, et que je suis fatigué de la mienne ; je traduis juste en français les mots moins compréhensibles pour donner au lecteur le loisir la prose du Saint-Siège. Ici le pape est épuisé par ses épreuves et il vient - et il l’écrit - à préférer la fin de ses jours à la vie dans l’affrontement avec l’increvable et modernité harcelante :

    « Benché fin dagli stessi inizi (bien que dès le début) del Nostro lungo Pontificato abbiamo dovuto subire sofferenze e lutti, di cui Noi abbiamo trattato nelle encicliche a Voi spesso (souvent) inviate ; tuttavia in questi ultimi anni la mole (la quantité) delle miserie è venuta crescendo in maniera tale che quasi ne saremmo schiacciati (écrasés), se non Ci sostenesse la benignità divina. »

    C’est ici qu’il dit préférer la mort à l’écoeurant affrontement avec les frères et les vénérables des loges et autres parlements dits libéraux :

    « Anzi, le cose sono ora giunte a tal punto che la stessa morte sembra preferibile ad una vita sbattuta da tante tempeste, e spesso con gli occhi levati al cielo siamo costretti ad esclamare: "E meglio per Noi il morire, che vedere lo sterminio delle cose sante" (1Mac 3,59). »

    Pie IX écrit ce merveilleux texte après la prise traîtresse de Rome, jusque là empêchée par les chevau-légers et les troupes chrétiennes françaises demeurées fidèles à la papauté. Voici comment il décrit cette prise :

    « Certamente da quando questa Nostra nobile Città, per volere di Dio, fu presa con la forza delle armi, e assoggettata al governo di uomini che calpestano (piétinent) il diritto, e sono nemici (ennemis) della religione, per i quali non esiste distinzione alcuna fra le cose divine ed umane, non è trascorso quasi giorno alcuno, che al nostro cuore, già piagato (mortifié) per le ripetute offese e violenze, non s’infliggesse una nuova ferita (blessure). »

    Ici le pape pleure le sort des religieux expulsés, hommes et vierges :

    « Risuonano tuttora alle nostre orecchie i lamenti ed i gemiti degli uomini e delle vergini appartenenti a famiglie religiose che, cacciati dalle loro case e ridotti in povertà, vengono perseguitati e dispersi, come suole accadere (se passer) dovunque (partout où) domina quella fazione, la quale tende a sovvertire l’ordine sociale. »

    Quella fazione... cette faction, écrit le Saint-Père, prend divers noms : les sectes maçonniques, les machinations, la synagogue de Satan. En utilisant ce verbe enflammé, le pape se préparait aussi à être fortement contesté par la science historique contemporaine, si objective et scientifique (le pape c’est Hitler, etc.), celle qui criminalisera à la suite de l’impayable Jules Isaac l’histoire de la pensée chrétienne, pères de l’Eglise et évangélistes compris..

    Nous ne sommes pas sortis de l’auberge rouge de la modernité. On ressort la formule en italien, pour exaspérer les imbéciles !

    « Da esse infatti è formata la sinagoga di Satana, che ordina il suo esercito contro la Chiesa di Cristo, innalza la sua bandiera e viene a battaglia. »

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/

  • Liberté d’expression : ce vent mauvais qui souffle sur Internet

    internet censureFaisant écho à la proposition d'Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne, qui réclamait en février dernier la mise en place d'un groupe de travail sur la liberté d'expression sur Internet, le député socialiste Malek Boutih a souhaité, le 12 juin à l'Assemblée nationale, que les pouvoirs publics prennent « le contrôle sur Internet », en confiant cette surveillance au CSA : pour l'ancien président de SOS Racisme « contrôler les tuyaux, c'est contrôler les contenus » !

    Déjà, dans son rapport sur la politique culturelle à l'ère des contenus numériques, remis le 13 mai dernier au Président de la République, Pierre Lescure avait préconisé la dévolution au CSA de missions de régulation nouvelles touchant aux vidéos distribuées via internet et la création d'une taxe sur les plateformes vidéos. Dans une tribune publiée le 13 juin par le Huffington Post, Esther Benbassa récidivait en n'hésitant pas à voir dans la mort de Clément Méric la marque des réseaux sociaux....Répétées à l'envi, ces déclarations troublantes constituent autant de signes avant-coureurs, annonciateurs sans doute d'une loi inédite qui viserait à domestiquer la liberté d'expression en ligne. En procédant à la refonte substantielle de la loi sur la liberté de la presse de 1881, pour l'adapter aux nouvelles technologies, il s'agirait ni plus ni moins pour nos e-censeurs que de faciliter la répression des propos diffusés sur les réseaux sociaux.

    Considérant que l'état du droit français est largement opérationnel pour réprimer les éventuels dérapages qui se produisent sur le net, le SIEL met solennellement en garde le gouvernement Hollande contre la tentation liberticide qui l'anime manifestement en voulant ainsi mettre au pas les libertés numériques. Echappant aux pesanteurs de la pensée dominante et du politiquement correct, Internet demeure en France le dernier espace de liberté d'expression : son intégrité est devenue aujourd'hui à ce point irremplaçable que nos compatriotes ne toléreront jamais qu'il y soit porté atteinte aussi peu que ce soit.

    par Karim Ouchikh
    Président exécutif du SIEL
    Administrateur du RBM  http://www.siel-souverainete.fr

  • Vous avez déjà perdu

    Intervention des Hommen hier soir, place Dauphine :

    "Alors si on fait les comptes:

    *Vous faites adopter une loi qui viole les droits de la majorité et des plus vulnérables pour plaire à un lobby qui représente la minorité d'une minorité.

    *Vous manipulez les sondages en dissociant les questions de mariage et d'adoption quand la loi porte sur les deux ensemble.

    *Vous ignorez des centaines de milliers de personnes descendues pacifiquement dans la rue à plusieurs reprises et falsifiez les chiffres de leurs mobilisations.

    *Vous foutez au panier une pétition historique de 700 000 signatures.

    *Vous accélérez le calendrier législatif pour prendre de vitesse les opposants.

    *Vous refusez d'organiser un référendum en invoquant le fait que l'article 11 ne prévoit qu'on y ait recours que pour les questions sociales et non sociétales; alors même que le terme "sociétal" est un néologisme qui n'existait pas en 58, et que la commission choisie pour examiner le texte à l'assemblée est précisément la commission des affaires SOCIALES.

    *Vous laissez des racailles de flics en civil malmener des jeunes filles et tabasser des gamins de 14 ans.

    *Vous refusez aux maires leur droit à l'objection de conscience en les menaçants de 7 ans de prison.

    *Vous faites coffrer des promeneurs parce qu'ils portent un sweat de la Manif.

    *Vous multipliez les détentions arbitraires et les procédures abusives.

    Et maintenant vous foutez en taule un étudiant qui est allé chanter la Marseillaise sur les Champs Elysées...

    Mais continuez M. Hollande! A ce train-là vous finirez par faire tirer sur la foule…

    Continuez mesdames et messieurs les juges, ministres, chroniqueurs et autres bonnes consciences subventionnées! Bientôt vous réhabiliterez la gégène…

    Continuez! Vous êtes en train de forger une génération de résistants.

    Vous croyez n'avoir à faire qu'à des cathos réacs mus par leur sentiment religieux? Vous êtes mal! L'ordre naturel qu'ils défendent est universel et vos coups de tonfa ont trempé leur conscience politique. Ils ont compris que ce mariage homo était le fruit vénéneux d'un arbre pourri par le mépris du peuple, la propagande médiatique et la dictature des minorités. S'ils pointent encore le fruit, ils pensent désormais à couper l'arbre. Et demain ils rallieront à eux le pays réel qui ne supporte plus votre condescendance.

    Continuez! Votre société utopique ne fait plus rêver. Notre génération en a soupé de votre progrès. Nous avons vu où mène votre libération des mœurs, votre marché-roi et votre relativisme déguisé en ouverture d'esprit. Nous sommes les enfants du divorce de masse, de la gay pride et de l'adultère en publicité dans le métro. Nous ne voulons pas de vos vies de merde de cocus compréhensifs et de working-girl dépressives.

    Continuez! De toute façon vous avez déjà perdu... Déjà Cohn-Bendit est tombé, le monde dégueulasse qu'il incarnait le suit. Votre activisme n'y changera rien, c'est du bouche-à-bouche à un cadavre."

    Carole d'Hombelois  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les raisons de vivre et les raisons de mourir sont bien souvent les mêmes

    Hommage d’Alain de Benoist à Dominique Venner.
    Voici la transcription du très bel hommage rendu par Alain de Benoist à Dominique Venner lors de la cérémonie publique du 31 mai 2013.

    Les raisons de vivre et les raisons de mourir sont bien souvent les mêmes. Tel était le cas indéniablement pour Dominique Venner dont le geste a cherché à mettre en accord profondément sa vie et sa mort. Il a choisi de mourir de la manière qui, disait‑il, constituait l’issue la plus honorable en certaines circonstances et en particulier lorsque les mots deviennent impuissants à décrire, à exprimer ce que l’on ressent. Dominique Venner est mort finalement comme il avait vécu, dans la même volonté, dans la même lucidité, et, ce qui frappe le plus tous ceux qui l’ont connu, c’est de voir à quel point toute sa trajectoire d’existence se situe dans une ligne à la fois claire et droite, une ligne parfaitement rectiligne d’une extrême droiture.

    L’honneur au-dessus de la vie
    Le geste accompli par Dominique Venner est évidemment un geste dicté par le sens de l’honneur, l’honneur au-dessus de la vie, et, même ceux qui pour des raisons personnelles ou autres réprouvent le suicide, même ceux qui contrairement à moi ne le trouvent pas admirable, doivent avoir du respect pour son geste, car on doit avoir du respect pour tout ce qui est accompli par sens de l’honneur.
    Je ne vous parlerai pas de politique. En juillet 1967, Dominique Venner avait définitivement rompu avec toute forme d’action politique. Il regardait, en observateur attentif, la vie politique et il faisait connaître, bien entendu, son sentiment. Mais je crois que l’essentiel pour lui était ailleurs, et beaucoup de choses qui ont été déjà été dites aujourd’hui le montrent à foison.
    Au‑dessus de tout, Dominique Venner plaçait l’éthique et cette considération première était déjà la sienne lorsqu’il était un jeune activiste. Elle est restée la sienne, lorsque peu à peu le jeune activiste s’est mué en historien, en historien méditatif, comme il le disait. Si Dominique Venner s’intéressait tellement aux textes homériques dans lesquels il voyait les textes fondateurs de la grande tradition immémoriale européenne, c’est que l’Iliade et l’Odyssée, c’est d’abord l’éthique : les héros de l’Iliade ne délivrent aucune leçon de morale, ils donnent des exemples éthiques, et l’éthique est indissociable, bien sûr, d’une esthétique.

    C’est le beau qui détermine le bien
    Dominique Venner ne faisait pas partie de ceux qui croient que le bien détermine le beau, il était de ceux qui pensent que le beau détermine le bien ; il croyait en l’éthique et les jugements qu’il portait sur les hommes, ce n’était pas tant en fonction de leurs opinions ou de leurs idées, mais en fonction de leur plus ou moins grandes qualités d’être, et d’abord de cette qualité humaine par excellence qu’il résumait en un mot : la tenue.

    La tenue
    La tenue, qui est une façon d’être, une façon de vivre et une façon de mourir. La tenue qui est un style, ce style dont il avait si bellement parlé, dans Le Cœur rebelle, son livre paru en 1994, et, bien sûr, aussi dans tous ses ouvrages et je pense plus particulièrement au livre qu’il avait publié en 2009 sur l’écrivain allemand Ernst Jünger, et dans ce livre Dominique disait très clairement que, si Jünger nous donnait, nous donne un grand exemple, ce n’est pas seulement par ses écrits, mais c’est aussi parce que cet homme, qui a eu une vie si longue et qui est mort à 103 ans, n’a jamais failli aux exigences de la tenue.
    Dominique Venner était un homme secret, attentif, exigeant, et d’abord exigeant de lui-même ; il avait intériorisé en quelque sorte toutes les règles de la tenue : ne jamais se laisser aller, ne jamais se répandre, ne jamais s’expliquer, ne jamais se plaindre car la tenue appelle et va vers la REtenue. Evidemment, lorsque l’on évoque ces choses, on risque d’apparaître aux yeux de beaucoup comme l’habitant d’une autre planète, à l’époque des smartphones et des Virgin Mégastores, parler d’équanimité, de noblesse de l’esprit, de hauteur de l’âme, de tenue, c’est là employer des mots dont le sens même échappe à beaucoup, et c’est sans doute la raison pour laquelle les Béotiens et les Lilliputiens qui rédigent ces bulletins paroissiens de la bien-pensance que sont devenus les grands médias aujourd’hui ont été incapables pour la plupart de comprendre le sens même de son geste qu’ils ont essayé d’expliquer par des considérations médiocres.

    Une façon de protester contre le suicide de l’Europe
    Dominique Venner n’était ni un extrémiste ni un nihiliste et surtout pas un désespéré. Les réflexions sur l’histoire auxquelles il s’était livré pendant si longtemps l’avaient amené, au contraire, à développer un certain optimisme. Ce qu’il retenait de l’histoire c’est qu’elle est imprévisible et qu’elle est toujours ouverte, qu’elle fait les hommes, et que la volonté des hommes la fait également. Dominique Venner récusait toutes les fatalités, toutes les formes de désespoir.
    Je dirais paradoxalement, parce qu’on ne l’a pas suffisamment remarqué, que son désir de se donner la mort était une façon de protester contre le suicide, une façon de protester contre le suicide de l’Europe auquel il assistait depuis tant de temps.

    Un suicide d’espérance pensé comme acte de fondation
    Dominique Venner ne supportait tout simplement plus de voir l’Europe qu’il aimait, sa patrie, sortir peu à peu de l’Histoire, oublieuse d’elle‑même, oublieuse de sa mémoire, de son génie, de son identité, vidée en quelque sorte de cette énergie dont pendant tant de siècles elle avait su faire preuve ; c’est parce qu’il ne supportait plus ce suicide de l’Europe que Dominique Venner lui a opposé le sien, qui, lui, n’était pas un suicide d’affaissement, de démission mais au contraire un suicide d’espérance.
    L’Europe, disait Dominique, est en dormition. Il a voulu la réveiller. Il a voulu, comme il le dit, réveiller les consciences assoupies. Il faut donc être très clair sur ce point : il n’y a aucun désespoir dans le geste de Dominique Venner. Il y a un appel à agir, à penser, à continuer. Il dit : je donne, je sacrifie ce qui me reste de vie dans un acte de protestation et de fondation. C’est ce mot de « fondation », je crois, qui doit être retenu ; ce mot de « fondation » qui nous a été légué par un homme dont le dernier souci a été de mourir debout.

    Un samouraï d’Occident
    Dominique Venner n’était pas non plus un nostalgique, mais il était un véritable historien qui s’intéressait, bien sûr, au passé en vue de l’avenir ; il ne faisait pas de l’étude du passé une consolation ou un refuge ; il savait simplement que les peuples qui oublient leur passé, qui perdent la conscience même de leur passé, se privent par là même d’un avenir. L’un ne va pas sans l’autre : le passé et l’avenir sont deux dimensions de l’instant présent mais pas n’importe lesquelles : des dimensions de profondeur. Et dans cette démarche, Dominique Venner se souvenait, bien sûr, d’un certain nombre de souvenirs et d’images. Il avait le souvenir des héros et des dieux homériques ; il avait le souvenir des vieux Romains, de ceux qui l’ont précédé dans la voie de la mort volontaire : Caton, Sénèque, Regulus, tant d’autres. Il avait en mémoire les écrits de Plutarque et les histoires de Tacite. Il avait en tête le souvenir de l’écrivain japonais Yukio Mishima, dont la mort à tant d’égards ressemble tellement à la sienne et ce n’est certes pas un hasard si le livre, le dernier livre qu’il aura publié et qui va paraître d’ici quelques semaines et qui sera publié par Pierre‑Guillaume de Roux, s’appelle Un samouraï d’Occident : un samouraï d’Occident ! Et dans les images sur la couverture de ce livre Un samouraï d’Occident, on voit une image, une estampe, une gravure célèbre : Le Chevalier, la Mort et le Diable, de Dürer.

    Le Chevalier, la Mort et le Diable, de Dürer

    Cette gravure, Dominique Venner l’a choisie à dessein. C’est à ce personnage du chevalier que Jean Cau, il y a quelque temps, avait consacré un livre admirable qui portait d’ailleurs ce titre : Le Chevalier, la Mort et le Diable. Dans l’une de ses toutes dernières chroniques, rédigée quelques jours à peine avant sa mort, Dominique Venner a précisément écrit un texte d’hommage à ce chevalier qui, dit‑il, chemine et cheminera, continuera toujours de cheminer, vers son destin, vers son devoir, entre la mort et le diable.
    Et Dominique Venner dans cette chronique relevait un anniversaire. C’est en 1513, il y a très exactement 500 ans, que Dürer a gravé cette estampe Le Chevalier, la Mort et le Diable, et cette insistance m’a donné personnellement une idée, un geste, que tout le monde peut faire, très simple : je suis allé voir les dates de naissance et de mort de Dürer, l’homme qui a gravé, il y a très exactement 500 ans, Le Chevalier, la Mort et le Diable, et je me suis aperçu que Dürer était né en 1471, qu’il était né le 21 mai 1471. Dürer est né un 21 mai, Dominique Venner a choisi de mourir un 21 mai. Si c’est une coïncidence, elle est extraordinaire, mais on n’est pas forcé de croire aux coïncidences.

    Le cœur rebelle sera toujours là
    Voilà ce que je voulais vous dire en souvenir de Dominique Venner qui maintenant est parti dans une grande chasse sauvage, dans un paradis où l’on voit voler les oies sauvages. Ceux qui l’ont connu, et moi je le connaissais depuis 50 ans, ceux qui l’ont connu se disent sans doute qu’ils ont perdu un ami ; je crois qu’ils ont tort, je crois que depuis le 21 mai 2013 à 14h42 ils doivent savoir, au contraire, qu’il sera désormais nécessairement toujours là. Toujours là aux côtés des cœurs rebelles et des esprits libres confrontés depuis toujours à l’éternelle coalition des Tartuffes, des Trissotins et des Torquemadas.
    Alain de Benoist, 31/05/2013  http://www.polemia.com
    L’intégralité de l’hommage public du 31 mai est visible sur : Cérémonie d’hommage à Dominique Venner - ProRussia.tv …

  • Au sujet d'un ouvrage faisant l'objet d'un entretien concernant le paganisme

    Au sujet d'un ouvrage faisant l'objet d'un entretien concernant le paganisme
    Dans le cadre d'un entretien (1) effectué par Fabrice Dutilleul, Guillaume Sincyr nous présente son livre (2) intitulé « Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe ». L'entretien n'étant pas long et disponible à la lecture, le point de vue de l'auteur, qui est assez bien explicité, n'est pas difficile à pénétrer.
    Si l'on peut apprécier le retour aux origines (3) et adopter une démarche essentialiste quant à la France ou l'Europe, il faut se méfier d'une adhésion par trop catégorique. Se pose par exemple le problème de savoir si ces origines, au motif qu'elles sont, doivent nécessairement être célébrées. Est-il besoin, par exemple de rappeler que, et Vercingétorix (un celte), et Clovis (un germain), furent en leur temps, eux aussi, des métèques envahisseurs ? Ce que l'on a coutume de qualifier d'indo-européens, sont en fait des peuplades qui n'avaient rien à faire sur le sol de l'Europe. On peut donc considérer que si les zélateurs d'aujourd'hui des Celtes et des Germains avaient été présents à l'époque dans l'hexagone, ils les eurent alors très probablement combattus. La France des origines, c'est peut être bien celle de Néanderthal... Est-ce donc bien sérieux, sachant cela, d'aller célébrer une certaine forme d'essentialisme ? Que le christianisme soit étranger à l'Europe des origines, c'est en effet exact puisqu'il est issu du terroir palestinien. Rappelons en toute honnêteté que ce ne sont nullement les druides qui sont allés faire du prosélytisme en Palestine alors que la réciproque est fausse. Quant à célébrer la catholicité, phénomène d'importation, au motif qu'elle a structuré la France, un autre problème appert: on ne peut plus alors de façon définitive exclure l'islam, parce que religion d'importation elle est aussi. Et en effet, rien ne permet d'affirmer définitivement avec certitude que l'islam, lui aussi, n'apportera pas beaucoup sur le long terme.
    On perçoit donc dès lors la double erreur consistant à se rattacher ou à l'essentialisme, ou à l'historicisme.
    Il n'est pas impossible d'ailleurs qu'il faille chercher du côté de l'animisme pour trouver la proto-religion de l'Europe.
    Au sujet de certaines formulations effectuées par l'auteur, elles peuvent être motif à légitime interrogation. Ainsi:
    « Si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. ».
    Il semblerait, bien au contraire, que la période dans laquelle nous sommes entrés voici une quarantaine d'années, qualifiée par le terme de postmodernité, se marque justement par la perte du sacré. Plus grave, il semble y avoir consensus sur le sujet au vu des études effectuées sur le sujet. Qui méconnaît « le désenchantement du monde » (4) écrit voici une trentaine d'années ? Ce qui caractérise les temps présents, c'est justement une positivité poussée à l'extrême: efficacité, utilité, facilité... Et notre contemporain donc de vous interroger sur le pourquoi de son absence à la messe ? « Pas amusant et puis, à quoi ça sert ? ». De surcroît, si le problème venait d'une religion au motif qu'elle ne fusse pas conforme à la sensibilité de l'Européen, pourquoi alors tous ces siècles durant lesquels, les églises furent remplies ? On constate bien que les arguments ne tiennent pas.
    Mais aussi,
    « Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. »
    Evoluées ? C'est en effet un droit que de considérer que Français et Européens sont de plus en plus évolués; il me semble au contraire, et c'est là le point de vue des Nôtres et de la mouvance, que plus nous avançons dans l'histoire et plus nous chutons. Est-on certain par exemple que la chute de la monarchie constitua une réussite ? Pense t-on vraiment qu'aujourd'hui le Français, ne serait-ce qu'en terme de politesse, d'état d'esprit, de lien avec les siens, ait « évolué » depuis un demi-siècle ?
    Et enfin,
    « Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. »
    Et l'heimarménè des Grecs ? Et le fatum des Romains ? Sans commentaire...
    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com
    Notes :
    (1) Entretien avec Gilbert Sincyr, auteur du livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe (préface d’Alain de Benoist) par Fabrice Dutilleul
    Votre livre Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe est un succès. Pourtant ce thème peut paraître quelque peu « décalé » à notre époque.
    Bien au contraire : si les églises se vident, ce n’est pas parce que l’homme a perdu le sens du sacré, c’est parce que l’Européen se sent mal à l’aise vis-à-vis d’une religion qui ne répond pas à sa sensibilité. L’Européen est un être qui aspire à la liberté et à la responsabilité. Or, lui répéter que son destin dépend du bon vouloir d’un Dieu étranger, que dès sa naissance il est marqué par le péché, et qu’il devra passer sa vie à demander le pardon de ses soi-disant fautes, n’est pas ce que l’on peut appeler être un adulte maître de son destin. Plus les populations sont évoluées, plus on constate leur rejet de l’approche monothéiste avec un Dieu responsable de tout ce qui est bon, mais jamais du mal ou de la souffrance, et devant qui il convient de se prosterner. Maintenant que l’Église n’a plus son pouvoir dominateur sur le peuple, on constate une évolution vers une aspiration à la liberté de l’esprit. C’est un chemin à rebours de la condamnation évangélique, originelle et perpétuelle.
    Alors, qu’est-ce que le Paganisme ?
    C’est d’abord un qualificatif choisi par l’Église pour désigner d’un mot l’ensemble des religions européennes, puisqu’à l’évidence elles reposaient sur des valeurs communes. C’est donc le terme qui englobe l’héritage spirituel et culturel des Indo-européens. Le Paganisme est une Vue du monde basée sur un sens du sacré, qui rejette le fatalisme. Il est fondé sur le sens de l’honneur et de la responsabilité de l’Homme, face aux évènements de la vie. Ce mental de combat s’est élaboré depuis le néolithique au fil de milliers d’années nous donnant une façon de penser, une attitude face au monde. Il est à l’opposé de l’assujettissement traditionnel moyen-oriental devant une force extérieure, la volonté divine, qui contrôle le destin de chacun. Ainsi donc, le Paganisme contient et exprime l’identité que se sont forgés les Européens, du néolithique à la révolution chrétienne.
    Vous voulez donc remplacer un Dieu par plusieurs ?
    Pas du tout. Les temps ne sont plus à l’adoration. Les Hommes ont acquit des connaissances qui les éloignent des peurs ancestrales. Personne n’a encore apporté la preuve incontestable qu’il existe, ou qu’il n’existe pas, une force « spirituelle » universelle. Des hommes à l’intelligence exceptionnelle, continuent à s’affronter sur ce sujet, et je crois que personne ne mettrait sa tête à couper, pour l’un ou l’autre de ces choix. Ce n’est donc pas ainsi que nous posons le problème.
    Le Paganisme, qui est l’expression européenne d’une vue unitaire du monde, à l’opposé de la conception dualiste des monothéismes, est la réponse spécifique d’autres peuples aux mêmes questionnements. D’où les différences entre civilisations.
    Quand il y a invasion et submersion d’une civilisation par une autre, on appelle cela une colonisation. C’est ce qui s’est passé en Europe, contrainte souvent par la terreur, à changer de religion (souvenons-nous de la chasse aux idoles et aux sorcières, des destructions des temples anciens, des tortures et bûchers, tout cela bien sûr au nom de l’amour). Quand il y a rejet de cette colonisation, dans un but de recherche identitaire, on appelle cela une libération, ou une « Reconquista », comme on l’a dit de l’Espagne lors du reflux des Arabes. Et nous en sommes là, sauf qu’il ne s’agit pas de reflux, mais d’abandon de valeurs étrangères au profit d’un retour de notre identité spirituelle.
    Convertis par la force, les Européens se libèrent. « Chassez le naturel et il revient au galop », dit-on, et voilà que notre identité refoulée nous revient à nouveau. Non pas par un retour des anciens Dieux, forme d’expression d’une époque lointaine, mais comme un recours aux valeurs de liberté et de responsabilité qui étaient les nôtres, et que le Paganisme contient et exprime.
    Débarrassés des miasmes du monothéisme totalitaire, les Européens retrouvent leur contact privilégié avec la nature. On reparle d’altérité plutôt que d’égalité, d’honneur plutôt que d’humilité, de responsabilité, de volonté, de défi, de diversité, d’identité, enfin de ce qui constitue notre héritage culturel, pourchassé, rejeté et condamné depuis deux mille ans.
    S’agit-il alors d’une nouvelle guerre de religion ?
    Pas du tout, évidemment. Les Européens doivent dépasser ce qui leur a été imposé et qui leur est étranger. Nous devons réunifier sacré et profane, c’est-à-dire réaffirmer que l’homme est un tout, que, de ce fait, il est le maître de son destin car il n’y a pas dichotomie entre corps et esprit. Les Européens ne doivent plus s’agenouiller pour implorer le pardon de fautes définies par une idéologie dictatoriale moyen-orientale. Ce n’est pas vers un retour du passé qu’il nous faut nous tourner, gardons-nous surtout d’une attitude passéiste, elle ne serait que folklore et compromission. Au contraire des religions monothéistes, sclérosées dans leurs livres intouchables, le Paganisme, comme une source jaillissante, doit se trouver de nouveaux chemins, de nouvelles expressions. À l’inverse des religions du livre, bloquées, incapables d’évoluer, dépassées et vieillissantes, le Paganisme est l’expression de la liberté de l’homme européen, dans son environnement naturel qu’il respecte. C’est une source de vie qui jaillit de nouveau en Europe, affirmant notre identité, et notre sens du sacré, pour un avenir de fierté, de liberté et de volonté, dans la modernité.
    (2) Le Paganisme. Recours spirituel et identitaire de l’Europe de Gilbert Sincyr, éditions de L’Æncre, collection « Patrimoine des Religions », dirigée par Philippe Randa, 232 pages, 25 euros.
    http://francephi.com/boutique/le-paganisme-recours-spirituel-et-identitaire-de-leurope/
    (3) Jean Guilaine – La France d'avant la France, Du néolithique à l'âge du fer. Hachette. 1980
    (4) Marcel Gauchet, Le Désenchantement du monde. Une histoire politique de la religion, Gallimard, Paris, 1985 (ISBN 207070341X).

  • Manif pour Nicolas : Intervention de Marion Maréchal Le Pen place Dauphine

  • Le pouvoir veut dissoudre l’extrême droite !

    Par nature la gauche est persécutrice. Avant même de chercher à savoir ce qui s'est réellement passé au cours de la bagarre qui a conduit hélas à la mort de Clément Méric, la gauche dans son ensemble, le Premier ministre en tête, a déjà décrété qu'il s'agissait d'un assassinat et que l'extrême droite toutes tendances confondues était coupable. Utilisant un langage de guerre civile, le chef du gouvernement a appelé le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux à « tailler en pièces » les « groupuscules d'extrême droite qui portent atteinte aux valeurs de la République et de la démocratie ». Autrement dit pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Le 11 mars, Jean-Marc Ayrault est allé encore plus loin à l'Assemblée nationale, s'engageant à dissoudre différents groupements qualifiés d'extrême droite. Pour l'heure seuls les deux mouvements créés et dirigés par Serge Ayoub, Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR) ont été explicitement cités mais tout laisse à penser que les pouvoirs publics ne s'arrêteront pas là et que d'autres structures pourraient être visées, notamment celles qui avaient été en pointe contre le projet de loi Taubira sur le "mariage" homosexuel.
    Or, contrairement aux délires de la gauche et de l'extrême gauche repris en choeur par les média, il s'agit d'un fait divers, certes dramatique, d'une bagarre qui a mal tourné et dont les principaux responsables, à en juger par les premiers éléments de l'enquête, sont les antifascistes eux-mêmes, c'est-à-dire la bande de Clément Méric. Voilà deux ans environ que ce groupe très violent de quelques dizaines de personnes fait de la provocation, perturbant volontairement toutes les manifestations de droite nationale et radicale. Nous en savons quelque chose puisque le dernier Pot des Amis de RIVAROL, en février dernier à l'Espace Dubail, a failli très mal se terminer : ce groupe, une fois que notre service d'ordre était parti (la réunion s'était terminée en retard), a essayé de pénétrer dans le local, donnant de violents coups de pied contre la vitre et il s'en est fallu de peu pour que la fin de la réunion ne tourne à la catastrophe. Il ne restait en effet qu'une quinzaine de participants, pour la plupart âgés et désarmés (nous étions en train de ranger les affaires et pour être tout à fait sincère nous avons passé un très mauvais quart d'heure en attendant l'arrivée de la police qui fort  heureusement a fait fuir  les assaillants). À l'époque nous n'avons pas voulu parler de cet incident dans le journal de crainte d'affoler nos lecteurs et de les décourager de revenir.
    Mais nous avons d'ores et déjà décidé pour l'année prochaine de prendre des mesures de sécurité supplémentaires. C'est dire que nous n'avons pas à faire à un groupe de militants pacifiques et joyeux mais à une bande désireuse d'en découdre et de « faire la peau aux fachos ». Telle est la réalité. Cela ne nous conduit pas pour autant à nous réjouir de la mort d'un jeune homme de dix-neuf ans qui avait la vie devant lui et il n'est pas de mort plus bête que de décéder dans une bagarre. Mais les plus coupables ce sont les pouvoirs publics qui étant parfaitement au courant des agissements répétés de cette bande lui ont laissé jusque-là une parfaite impunité. En refusant d'agir, le gouvernement est responsable de ce drame qui aurait pu et dû être évité. Il se trouve que la victime est du camp d'en face mais elle aurait très bien pu être du camp national. Si tel avait été le cas, il n'y aurait eu bien sûr aucune médiatisation, aucune manifestation, aucun appel à dissoudre les groupuscules d'extrême gauche et même beaucoup auraient été jusqu'à dire qu'au fond la victime n'avait que ce qu'elle méritait car un bon fasciste (ou prétendu tel) est un fasciste mort.
    La preuve en tout cas qu'il ne s'agit pas d'un assassinat prémédité ni même d'un homicide volontaire, c'est que le juge d'instruction a mis en examen le malheureux Esteban Morillo pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » alors même que, dans l'excitation politico-médiatique initiale, le procureur de la République avait ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire. La qualification retenue prouve que, contrairement à ce qui avait été avancé, il n'a pas été fait usage d'un poing américain. Mais qu'importe la vérité des faits. Cette affaire est du pain bénit pour un gouvernement minoritaire, discrédité, impopulaire. Elle crée une providentielle diversion à un moment où le chômage atteint des sommets, où la récession économique fait des ravages, où la croissance est négative, où les prélèvements explosent, où la délinquance et le crime ne cessent de s'accroître, où la gauche perd toutes les élections partielles (encore deux sièges perdus dimanche dernier chez les Français de l'étranger) et où les cotes de popularité du président de la République et du Premier ministre atteignent des niveaux historiquement bas. C'est l'occasion pour une gauche fanatique et sectaire de s'en prendre à ses plus farouches opposants, de régler ses comptes avec les valeureux adversaires de la loi Taubira en multipliant les dissolutions de mouvements de droite radicale, les arrestations arbitraires de leurs dirigeants, les procédures judiciaires et administratives en tous genres. Un étrange coup de téléphone anonyme nous a prévenus jeudi dernier que RIVAROL était également dans le collimateur et qu'il fallait s'attendre au pire. Cette gauche est vraiment haïssable.
    RIVAROL,
    < jeromebourbon ©yahoo. fr >.