Philosophe, historien et économiste, André Gandillon, qui est aussi rédacteur en chef de la revue nationaliste Militant depuis 2003, est l'auteur de quatre ouvrages : Les fondements du XXe siècle (2 volumes, Roudil, 1992), Nouvelles considérations sur la raison (François-Xavier de Guibert, 1997), Solutions nationales à la crise (Ed. Dualpha, 2010) et Grandeur du christianisme (448 pages, 30 euros, François-Xavier de Guibert, 10 rue Mercœur, 75011 Paris. Tél. : 01-40-46-54-47. Site : < www.fxdeguibert.com >, ce dernier livre d'apologétique est préfacé par l'abbé Claude Barthe. Il nous a paru intéressant d'interroger André Gandillon sur ce dernier ouvrage en cette veille de Pâques.
RIVAROL : Qu'est-ce qui vous a donné l'idée d'écrire ce livre dressant l'apologie de la religion chrétienne, vous qui êtes un laïc, marié et père de quatre enfants, engagé dans le combat politique depuis plusieurs décennies car on se serait plutôt attendu à ce que cet ouvrage soit le fait d'un ecclésiastique ?
André Gandillon : D'abord tout baptisé catholique se doit de défendre sa religion. Cette mission n'est pas l'apanage exclusif des clercs. Si j'ai écrit ce livre, c'est à la suite des contacts, d'ailleurs très courtois, que j'ai eus dans les années 1990, à l'occasion de la publication de mon premier livre Les Fondements du XXe siècle, avec des néo-païens. Je me suis rendu compte que tous les arguments que je leur donnais en faveur du christianisme ne les convainquaient pas.
Est-ce parce que je ne savais pas leur en parler ? Parce que mes idées n'étaient pas suffisamment claires ? Je me suis interrogé : comment se faisait-il que ce qui me paraissait évident ne l'était pas pour eux qui semblaient sincères dans leur scepticisme ? J'ai donc entrepris de mettre mes idées à plat, de réfléchir à la manière de savoir comment l'on peut penser, ce qui m'a conduit à écrire le livre Nouvelles considérations sur la raison et, dans le prolongement de cette réflexion, à rédiger un autre ouvrage afin de démontrer que le christianisme est la seule et vraie religion. Le christianisme est authentique car c'est une religion qui s'inscrit dans l'histoire et qui s'exprime sous forme de preuves expérimentales, à savoir le prophétisme hébreu, lequel s'est réalisé dans la venue du Christ.
Il s'agissait également de démontrer que le christianisme est la seule religion qui n'entre pas en contradiction avec les demandes de l'intelligence humaine, autrement dit qu'elle ne contient aucune contradiction rationnelle telle que peuvent en connaître les religions matérialistes, païennes ou les religions orientales asiatiques.
Il s'agissait enfin de prouver la vérité du christianisme par les fruits nombreux qu'il a pu apporter à l'homme, notamment le développement économique et industriel, tout en le mettant en garde sur le fait que, sans le respect de la morale chrétienne, ce développement transforme les hommes en apprentis sorciers et est vecteur de destructions.
R. : Vous appuyez-vous sur les fameuses cinq voies de saint Thomas d'Aquin pour prouver l'existence de Dieu ?
A.G. : Non, car lorsque je les ai citées à des néo-païens, ceux-ci ont toujours trouvé des réfutations assez convaincantes. Dans Nouvelles considérations sur la raison, je consacre d'ailleurs un chapitre aux cinq voies de saint Thomas en montrant leurs limites pour les hommes d'aujourd'hui. Ce qui m'a conduit à chercher une preuve réaliste, matérielle, c'est-à-dire une preuve par l'expérience, par le prophétisme hébreu réalisé par la venue du Christ lui-même, par sa vie, par ses miracles, par sa résurrection qui est attestée par nombre de témoins et qui est même vérifiée aujourd'hui par ce que certains appellent un cinquième Evangile, à savoir le Saint Suaire de Turin. Car, n'oublions pas que, comme l'écrit saint Paul : « Si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi. »
R. : En quoi les autres religions sont-elles selon vous déficientes et donc fausses ?
A. G. : Au contraire du christianisme, les autres religions considèrent que les principes créés et incréés sont confondus l'un dans l'autre. Précisons que ce que l'on appelle le principe incréé est le principe éternel d'existence des choses, lequel a toujours existé et existera toujours. En revanche, le principe créé, c'est quelque chose qui a son commencement et qui nécessairement aura une fin. Or, dans le christianisme, on distingue bien le principe incréé, c'est-à-dire l'Esprit créateur qui existe de toute éternité et qui existera à jamais et le principe créé qui est la matière, laquelle a un commencement et une fin, chose que l'on peut d'ailleurs observer actuellement dans l'univers.
À l'inverse, les matérialistes pensent que c'est la matière elle-même qui est éternelle, qu'elle n'a ni commencement, ni fin. Or, comment organiser la matière à partir d' elle-même s'il n'y a pas un Esprit qui informe la matière et qui lui permette de s'organiser ? Dans cette perspective, on en arrive alors aux théories d'Epicure qui parlait du hasard, de la déclinaison des atomes, en utilisant un nom savant, le clinamen, lequel fait que les atomes providentiellement s'agencent par eux-mêmes et que le monde prend sa forme par une organisation qui lui est propre. C'est l'une des raisons pour lesquelles le darwinisme a aujourd'hui tant de succès car, finalement, il s'accorde assez bien avec cette vision matérialiste des choses qui fait l'économie du principe incréé, c'est-à-dire en vérité de Dieu lui-même.
Quant aux religions asiatiques comme l'hindouisme, elles considèrent que ce que nous vivons n'est qu'illusion, que la réalité n'existe pas en elle-même mais que c'est simplement la représentation que nous nous en faisons. Or, nous nous rendons bien compte par l'expérience qu'un morceau de bois, c'est bel et bien un morceau de bois que l'on peut toucher, qu'une montagne n'est pas une simple illusion mais bien une montagne, etc.
De plus, ces religions font intervenir des phénomènes extraordinaires pour expliquer l'origine du monde, tel un démiurge sortant de la matière chaotique pour l'organiser. Alors que le christianisme, lui, apporte une intention rationnelle en nous disant qu'il y a un esprit, une intention originelle qui organise le monde tout en laissant à l'homme la liberté d'agir pour contribuer à former ce que Berdiaev appelait « le huitième jour de la Création ».
R. : Quel est le principal apport du christianisme ?
A. G. : Le christianisme a eu cet immense mérite de dédiviniser l'univers. Les Pères grecs que les néo-païens ont critiqués ultérieurement, ont démontré que les étoiles, les astres n'étaient pas des dieux mais simplement des corps créés qui avaient un commencement et une fin, qui faisaient partie de la Création, qu'ils étaient des corps matériels. Et à partir de là, on a commencé à pouvoir analyser le monde, non pas comme une simple manifestation d'objets divins, mais comme une combinaison d'objets qui avaient une loi propre d'existence.
Le christianisme a permis d'étudier la matière pour elle-même et, parallèlement, en donnant une loi de vie à l'homme, c'est-à-dire une loi morale fondée sur le Décalogue mais aussi sur le sens de l'existence qui va d'un commencement imparfait à une fin perfectible en union avec Dieu, il a incité les hommes à se perfectionner, à donner le meilleur d'eux-mêmes, à corriger leurs défauts pour s'élever au-dessus de leur quotidien, selon une loi propre qui est la loi révélée par Dieu, laquelle leur permet de découvrir progressivement un certain nombre de lois, de comportements qui les a amenés à sortir de la stagnation dans tous les domaines : intellectuel, artistique, technique, spirituel. Mais il ne faut jamais oublier de dire que le christianisme n'a pu arriver à féconder de manière si admirable la pensée humaine que parce qu'il était tombé sur un terrain extrêmement fertile, la pensée grecque.
R. : En quoi le christianisme a-t-il favorisé l'éclosion des arts et le développement des techniques ?
A. G. : Disons d'abord que la pensée grecque pouvait s'accorder facilement avec le christianisme car, déjà chez Aristote, il est question d'un premier moteur, d'un principe organisateur du monde. Mais évidemment, à l'époque, Aristote ne connaissant pas la Révélation, il ne pouvait qu'émettre une hypothèse. Mais toute la philosophie était en place. Les Grecs avaient ainsi déjà commencé à étudier l'univers car cet étonnement devant ses merveilles les poussait à penser que le monde avait un ordre et qu'il pouvait être compris. Tandis que dans d'autres civilisations comme les civilisations orientales ou éthiopienne où le christianisme est arrivé également très tôt -, l'on faisait sienne une vision contemplative du monde en pensant que l'homme était soumis à un ordre mais ne pourrait pas intervenir à l'intérieur de cet ordre.
La pensée grecque, avec la logique d'Aristote, a permis à l'homme d'expliciter, de comprendre, d'approfondir l'enseignement du Christ, de le structurer et de le porter à un niveau élevé de compréhension de l'homme conduisant ce dernier à mener des recherches en accord avec les préceptes du christianisme. Aux XIIe-XIIIe siècles, face à l'irruption de philosophies venues de l'islam comme l'averroïsme, dans lesquelles on retrouve des systèmes de pensée orientaux qui nient l'individualité de l'homme en considérant qu'il n'y a qu'une âme unique de l'univers à laquelle l'homme lui-même se trouve soumis, saint Thomas d'Aquin et la Sorbonne ont immédiatement réagi. En condamnant les propositions d'Averroes et les propositions d'Aristote qui pouvaient servir de caution. On a alors édicté des interdictions qui ont orienté la pensée des théologiens, de ce qu'on n'appelait pas encore des scientifiques, dans des voies qui finalement ont fécondé la pensée, notamment en mathématiques.
À l'inverse, dans toutes les autres civilisations, y compris dans la civilisation grecque antique, lorsque certaines trouvailles techniques avaient été utilisées, leur fécondité était rapidement épuisée, on n'arrivait plus à les renouveler. Si l'on prend aussi bien la civilisation chinoise que les civilisations hindoues, on s'aperçoit qu'après un ou deux siècles de progrès, elles stagnent indéfiniment à travers les siècles tandis que le christianisme, lui, a apporté à l'Europe un accroissement permanent de savoirs, de développements, de découvertes. Par exemple, il y a eu d'abord l'art roman, puis le gothique, puis le baroque. Ultérieurement, nous avons pu construire de grands ouvrages d'arts inconnus par ailleurs et avec un renouvellement permanent des techniques qui permettaient à l'homme d'accroître sa puissance et son pouvoir.
Si l'on s'intéresse à la musique, l'on voit pareillement de très grandes différences. La musique chinoise, les musiques arabes et hindoues ont connu une évolution pendant un siècle ou deux, puis elles ont stagné : depuis deux millénaires pour la musique chinoise, depuis plus de mille ans pour la musique arabe, depuis plus de deux mille ans pour la musique hindoue. On n'observe aucun renouvellement, on tourne toujours autour des mêmes thèmes musicaux, on n'innove absolument en rien, on n'a enrichi en rien la musique. Alors que chez nous on est parti du chant grégorien pour réussir à développer la polyphonie, le contrepoint, l'harmonie qui nous a donné les magnifiques constructions musicales d'un Jean-Sébastien Bach, d'un Haydn, d'un Beethoven ou d'un Mozart. Je parle notamment de la musique religieuse car c'est certainement dans ce domaine que les progrès se sont réalisés le mieux dans toute leur complexité et leur beauté.
R. : Pourquoi alors y a-t-il eu déclin du christianisme ?
A.G. : Dans la société européenne il y a toujours eu des gens et des mouvements opposés au christianisme. Si ont été écrits les livres de réfutation de saint Thomas d'Aquin, sa Somme contre les gentils, c'est que déjà à l'époque il fallait répondre aux courants qui critiquaient le christianisme. À cette différence près que l'Église tenait alors suffisamment bien la pensée pour pouvoir réfuter amplement toutes les oppositions. Aux XVe et XVIe siècles, avec la redécouverte du monde païen antique et des philosophies matérialistes comme celle d'Epicure, ou celles des stoïciens ou des platoniciens et néoplatoniciens comme Plotin, on a flatté l'ego de l'homme, une certaine facilité de vie et beaucoup ont alors préféré s'intéresser à la vie courante plutôt qu'à leur salut éternel. Face au développement des États modernes, à la sécularisation de la société, l'Église a perdu progressivement son emprise sur les intelligences et sur les âmes. Après la Réforme qui a développé des idées très anciennes et, contrairement à ce que disent d'aucuns, bien plus orientales et sémitiques qu'européennes dans la mesure où elles se caractérisent par une soumission aveugle à Dieu, comme on la retrouve d'ailleurs dans l'islam voire dans le premier judaïsme, l'homme s'est détourné graduellement de la saine morale qui lui permettait de s'élever de l'imperfection à la perfection.
De plus, au XVIIIe siècle l'Église n'a pas été en mesure de répondre immédiatement aux nouvelles découvertes scientifiques. Rappelons toutefois que l'Église n'a pas condamné Galilée parce qu'il refusait d'admettre que la terre tournait autour du soleil comme on le répète encore aujourd'hui mais parce qu'il avait falsifié des documents en essayant d'obtenir l'aval du clergé pour des théories qui, à l'époque, en toute bonne foi, n'étaient pas totalement prouvées. L'Église a été l'objet d'attaques violentes, notamment à partir des pays protestants, et elle n'a pas toujours su trouver la manière d'y répondre, sinon en condamnant plutôt qu'en apportant des solutions positives.
Et aujourd'hui, l'homme, se dégageant de plus en plus de toute référence divine, de tout sens du sacré, de toute transcendance, en vient à utiliser les progrès techniques que le christianisme lui a permis d'atteindre puisque tout le développement de la science n'est que la conséquence des déblocages métaphysiques apportés par la religion chrétienne - pour assouvir ses propres envies, ses pulsions, ses instincts, fussent-ils de destruction. De sorte que la société déchristianisée dans laquelle nous évoluons est une société totalement déboussolée, désorientée, démente. Chesterton avait bien vu les choses, lui qui disait que la société moderne était fondée sur des idées chrétiennes devenues folles, autrement dit des idées vidées de leur sens et de leur substance.
C'est à un christianisme offensif, intégral, sans compromission avec l'esprit du monde, intérieurement vécu, loin de toute forme de repentance, qu'il faut revenir si l'on veut sauver la civilisation, rétablir l'ordre moral et renouer avec la grandeur des siècles passés.
Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Rivarol du 2 avril 2010
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André Gandillon : « N'ayons pas peur de défendre la vérité du christianisme ! »
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Ecoracialisme (1)
Avec cet article, Polémia commence la publication d’une série d'extraits du livre Ecoracialisme, non encore paru aujourd’hui. Son auteur, Frédéric Malaval contributeur régulier de Polémia, veut montrer que des évolutions irrépressibles vont obliger les différentes races humaines à vivre dans leurs écosystèmes d’origine.
L'introduction de ce livre dévoile l'argumentaire de cette vision iconoclaste.
PolémiaIntroduction
Ce livre a comme thème central l'écoracialisme. C'est le terme choisi pour désigner la politique consistant à favoriser la cohérence race/écosystème. Sa conclusion est que l'écoracialisme est le préalable à une politique écologique soucieuse de limiter à son strict nécessaire l'artificialisation des écosystèmes.
En effet, habiter durablement dans un écosystème étranger n’est possible qu’au prix d’une surartificialisation à l’origine d’impacts environnementaux importants, donc de la crise écologique actuelle. La climatisation de l’habitat par les Européens dans les zones équatoriales est un exemple parmi d’autres d’une surartificialisation écologiquement néfaste.
La thèse exposée dans ces lignes prend résolument le contre-pied de la doxa dominante. Celle-ci envisage un monde unifié alors qu'une approche écologique postule que cela n'est pas possible. La diversité est la clé du succès adaptatif et donc de la pérennité des lignées constitutives de la biosphère. Cet axiome est le fondement de l'Ecologie, science de synthèse, dont les développements sont déterminants pour relever les défis actuels. C'est le fil conducteur de ce livre construit en trois parties.
Dans la première, un balayage général du monde d'aujourd'hui aboutit à la conclusion que la Modernité, envisagée comme l’idéologie dominante, est réalisée par une bourgeoisie mondialisée sous tutelle américaine. Son mérite incontestable est que nous vivons un Age d'or. Mais des menaces obèrent l'avenir. La crise écologique en est une. L’artificialisation de la planète en est à l’origine. Limiter la surartificialisation de l’écosphère est dès lors impératif.
La deuxième partie résume les apports de l'Ecologie, discipline scientifique intégrative que la Sociobiologie et la Thermodynamique alimentent. Deux idées-clés vont alors participer à la vision du futur : le conservatisme des gènes, l'efficience énergétique.
La troisième partie envisage l’Ecoracialisme comme une des issues pour surmonter les défis à venir. Une des conséquences de l’artificialisation de l’écosphère est que les pressions écologiques vont susciter un retour des différentes races humaines dispersées sur la Terre dans des écosystèmes où ils sont biologiquement adaptés. Pour nous Européens, ce sont donc des dizaines de millions d’individus qu’il faut se préparer à accueillir alors que dans le même temps partiront au plus les 20 à 30 millions (?) d’éco-immigrés de l’Europe. Il s'agit donc désormais d'envisager le futur à partir des phénomènes majeurs de ces dernières décennies.
Parler des mouvements de populations humaines dans l'écosphère est un sujet éminemment transgressif. Dans une approche écosystémique, il est impossible d'éluder la question raciale. Or, celle-ci est taboue depuis la deuxième moitié du XXe siècle ap.JC. Aussi quelques précautions sont-elles nécessaires pour l'aborder.
Il n'y a pas de jugement de valeur ni de hiérarchie en Ecologie. Une manifestation du vivant, quelle qu'elle soit, n'est que la résultante d'un processus adaptatif confronté à des contraintes irrépressibles. Or, cette idée de hiérarchie est omniprésente dans toutes les idéologies de la Modernité : (…), le Romain sur le Germain, le Chrétien sur le Païen, le Noble sur le Roturier, (…), le Bourgeois sur le Prolétaire ou le Prolétaire sur le Bourgeois, l'Européen sur l’Africain, (…), etc. L'approche de la Nature procède du même esprit en distinguant les espèces utiles des espèces nuisibles, les plantes comestibles des mauvaises herbes, etc. L'approche écologique postule la consubstantialité de toutes les composantes d'un écosystème, même si ces entités sont en concurrence, voire en rapports de prédation. Il n'y a pas d'idée de supériorité en Ecologie, seulement des structures de complexité diverses, associées à des espaces écologiques dont l'intégration à d'autres couplages espèce/espace aboutit à un écosystème. Envisager la question raciale sous l'éclairage de l'Ecologie impose par conséquent de distinguer le racialisme du racisme.
Le racialiste admet l'existence des races humaines comme la conséquence d'un processus adaptatif. Le raciste va postuler une supériorité de l'une vis-à-vis des autres. Cela étant dit, aborder la question raciale au sein du genre humain ne devrait pas soulever plus de difficulté que de traiter des spécificités des différents types d'ours ou de macaques, par exemple.
Il est vrai que les sensibilités épidermiques sur ce sujet obligent parfois à privilégier le terme « ethnie » au détriment de celui de « race ». On parle alors d’ethnodifférentialisme. Pour qualifier l’approche écologique qui structure ce texte, il aurait fallu parler de… éco-ethno-différentialisme. Un peu lourd, peut-être ? Si l’on trouve un joli mot qui ne choque personne, on fera un « Rechercher/Remplacer par », puis « Remplacer tout » pour changer le mot « race » de ce texte. Promis. Cela ne changera rien au contenu.
L’idée qui anime ce livre est simple. Les pressions écologiques vont amener les différentes races humaines ou ethnies – comme on voudra – à vivre dans les écosystèmes adaptés à leur nature, ceci pour limiter l’artificialisation de l’écosphère. Admettre que cette adéquation est une nécessité écosystémique sera alors perçu comme un facteur de paix entre humains dès lors que l’on admettra que s’installer en dehors de son écosystème d’origine est écologiquement néfaste. A contre-pied de la doxa d’aujourd’hui, accepter la race comme une réalité biologique, conséquence d’un processus adaptatif, favorisera une paix durable entre humains dans une artisphère à son « climax ».
Pourquoi et comment cela va-t-il arriver ? Envisageons les réponses sans tabou.
Frédéric Malaval http://www.polemia.com
Ecoracialisme - Introduction (1)
29/11/2012
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Jacques Bompard à L’Action Française : "Il suffit de gérer différemment, proprement, efficacement..."
Jacques Bompard est Député-Maire d’Orange, il est Président de la Ligue du Sud. Nous l’avons rencontrés pour faire le point avec lui sur différents projets du gouvernement.
L’Action Française : Vous êtes partisan de la prise de pouvoir par la base, c’est-à-dire par les élections locales
Jacques Bompard : Absolument ! L’exercice d’un mandat local est indispensable, que ce soit pour l’individu ou le mouvement auquel il appartient. C’est à travers l’exercice d’un mandat local que le militant devient véritablement un cadre politique. C’est grâce à sa capacité à rassembler des milliers d’élus locaux qu’un mouvement se met en position de prendre le pouvoir à l’échelon national. J’ajoute que, pour ce qui est de l’individu, un passage dans l’opposition est une bonne école pour se préparer à travailler dans une majorité.
Il est un autre élément clé de cette importance du local : la lutte contre la désinformation. En effet, s’il est excessivement difficile de lutter contre la désinformation du journal télévisé de 20 heures, il n’en va pas de même à l’échelle d’une commune ou d’un canton. Un élu local, pour peu qu’il soit habile, souple, prudent, possède tous les atouts pour devenir un contre-pouvoir médiatique. Il peut, et donc doit, incarner la réalité concrète des idées qu’il défend et non la caricature qui en est faite.
En quoi un Maire, peut-il changer la vie de ses administrés ?
En faisant, tout simplement son travail ! La grande majorité des collectivités de notre pays sont très mal gérées. Les communes ne font pas exception, surtout lorsqu’elles gagnent en taille. Ce phénomène n’est pas dû à la gauche ou à la droite, mais aux deux. Ce constat est partagé par une immense majorité de Français. Il suffit donc de gérer différemment, proprement, efficacement, pour apparaitre comme véritablement révolutionnaire, apporter de l’espoir et démontrer qu’une autre politique est possible.
Comment un Maire peut-il s’opposer à certaines décisions prises par le législatif ou par le gouvernement ?
Dura lex sed lex. La seule possibilité pour le maire de réagir est de porter les dossiers qu’il conteste devant le Tribunal administratif. En général, le Tribunal administratif a des conclusions conformes à la position de l’Etat. Mais les tribunaux administratifs ont tendance à être plus indépendants que les autres juridictions. Ils n’hésitent pas à condamner l’’Etat. Cela ouvre donc un petit espace de liberté.
Par ailleurs, on peut utiliser les décisions aberrantes de l’’Etat en démontrant leur absurdité auprès des citoyens. La mise en exergue des disfonctionnements incite les citoyens à se mobiliser. Le réveil des Français peut passer par cette contestation d’un Etat qui ne les protège plus, d’un Etat dur avec eux et pusillanime avec les autres...
Etes-vous favorable au cumul des mandats ?
Oui, lorsqu’il s’’agit d’un mandat local et d’un mandat national. L’’exercice d’un mandat local permet l’’ancrage dans les réalités du terrain. Il permet de sortir un peu du carcan mortifère des partis politiques centralisés, et donc d’’insuffler un peu d’esprit démocratique dans la vie politique, via la démocratie locale.
Comment mettre en place la « préférence nationale » au niveau local ?
C’’est impossible directement. Mais le maire peut veiller à l’’application stricte de la loi et donc faire en sorte que n’existe pas une préférence étrangère. Ainsi, même s’il ne dispose d’aucun pouvoir en matière d’attribution de logements sociaux, un maire peut veiller à ce que l’’aide sociale municipale ne soit pas versée préférentiellement aux étrangers ou aux personnes d’’origine étrangère. C’’est pourtant ce qui arrive souvent car beaucoup d’’entre eux sont souvent mieux informés de la loi que les autochtones qui n’’osent pas toujours demander à bénéficier des aides publiques.
Comment une municipalité peut-elle endiguer le développement de l’’immigration et de l’’Islam dans une commune ?
Ce n’’est pas possible. Prétendre le contraire serait mentir car le maire n’’en a pas les compétences puisque ces dossiers sont régis par l’Etat. Cependant, être en place permet d’’éviter bien des dérapages de maires de gauche ou UMP. Nous ne donnons pas de terrains pour construire des mosquées, nous ne finançons pas des écoles coraniques.
Ne pensez-vous pas que le seul combat contre l’’immigration est un peu juste pour obtenir une majorité. Depuis le temps, il y a bien longtemps que l’’opposition nationale aurait dû marquer des avancées significatives.
Mais même sur ce sujet, l’’opposition nationale a eu malheureusement des positions fluctuantes qui ont désorienté les électeurs. Une bonne politique de l’’immigration ne suffit pas à faire une bonne politique nationale car, si c’’est un problème majeur pour la France, ce n’’est pas le seul dont elle souffre, tant sans faut. Une politique de redressement national passe par une lutte efficace contre l’’immigration, mais également par un assainissement des finances publiques, la défense et la promotion de la famille traditionnelle...
Qu’’est-ce qui a changé à Orange depuis 17 ans ?
Tout a changé. Par exemple, on investit deux fois plus que les autres villes de taille comparable. Dans le même temps, les impôts locaux n’’ont cessé de diminuer et la ville n’’est plus endettée. Et si l’’Etat n’’entravait pas sans cesse notre action, nous ferions plus. Comme quoi, même avec une politique désastreuse au niveau national, il est encore possible de conduire une politique de redressement.
En quoi pensez-vous pouvoir être utile comme député ?
C’’est indéniablement un plus pour notre action. Le député précédent me voyait comme un danger et tentait de saborder tous les projets. J’’essaye désormais de les débloquer. Et dans l’’hémicycle, je défends nos concitoyens en apportant une vision des choses que je suis le seul à apporter. Sur le logement social, j’’étais le seul à dire que c’’était un outil utilisé par les autorités pour développer l’’immigration et que la mixité demandée par le gouvernement était refusée par les étrangers eux-mêmes qui chassent les Européens des logements sociaux.
Propos receuillis par François Xavier Présent - L’AF n° 2852
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Immense succès des manifestations en province contre la dénaturation du mariage et de la filiation
Le succès a été au rendez-vous dans les différentes villes de France où le pays réel était appelé à manifester contre le projet de François Hollande de dénaturer le mariage et l’adoption pour plaire à un lobby aussi totalitaire que groupusculaire. Gagner, c’est possible ! TOUS DANS LA RUE LE 13 JANVIER 2013 À PARIS !
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« Comprendre l'Empire » Entretien avec Alain Soral (arch 2011)
Fut un temps où l'on voyait régulièrement Alain Soral à la télévision. On ne l'y voit quasiment plus. L'affaire Dieudonné est passée par là. Il s'est réfugié sur Internet et à Egalité & Réconciliation, l'association qu'il anime. Dans son dernier opus, qui rencontre un public assez large, il s'efforce de « comprendre l'Empire ». Ou comment on est passé de l'universalisme républicain, égalitaire et national, au cosmopolitisme impérial, inégalitaire et déraciné. C'est un succès de librairie d'autant plus inattendu que le livre s'est heurté à une conspiration du silence de la presse mainstream. C'est pour nous l'occasion de lui donner la parole.
Le Choc du mois : Votre ouvrage représente une sorte « d'histoire de France et du monde de 1789 à nos jours » vue au travers de votre grille d'analyse politique, économique et sociale. Pour atteindre ce but ambitieux tout en restant dans le format d'un ouvrage grand public, vous avez recours à une multitude de courts paragraphes, condensés et incisifs. Cette formule donne une grande densité et une indéniable facilité d'accès à l'ouvrage, mais ne vous a-t-elle pas parfois contraint à un excès de « simplification » des problématiques traitées qui peut être « frustrant » pour un auteur ?
Alain Soral : Je ne pense pas que le synthétique soit simplificateur. Je pense même que mes chapitres, additionnés les uns aux autres, produisent une analyse des plus complexe de la réalité. Mais l'habitude de la lourdeur universitaire et de sa poudre aux yeux bibliographique peut donner, c'est vrai, cette impression de légèreté au lecteur influençable...
Dans votre évocation du processus d'imposition progressive du pouvoir de l'Empire, c'est-à-dire, pour vous, de la Banque, vous évoquez notamment l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy que vous attribuez de façon assez affirmative aux milieux bancaires dont il aurait contrarié les projets. Ne craignez-vous pas d'être taxé de « complotisme » ?
L'assassinat de Kennedy résulte bien d'un complot. Je me permets juste de faire remarquer que la théorie du complot officielle, attribuée à un individu mu par un mobile psychologique, est infiniment moins crédible que la mienne, validée par toute l'histoire cachée des États-Unis d'Amérique...
Face à « l'empire bancaire », vous excipez comme modèle de « résistance » la finance islamique. N'est-ce pas une vision un peu naïve de ce qu'est réellement cette finance dont la pratique réelle est assez éloignée des beaux fondements théoriques comme le montrent, par exemple, la faillite de l'Amlak et la Tamweel, deux banques islamiques des Emirats Arabes Unis, lors de l'effondrement de la bulle immobilière au Moyen-Orient ou les difficultés de Banque islamique de Malaisie, « symbole de la finance islamique en Malaisie », qui a avoué, en 2005, des pertes massives sur des créances douteuses et de mauvais investissements et qui n'a été sauvée de la faillite que grâce à une recapitalisation ?
Il me semble que ce que j'écris est un peu plus subtil. Je fais juste remarquer que le rouleau compresseur libéral s'agace, par définition, de tout sacré qui lui résiste en théorie, et que la finance islamique lui résiste encore théoriquement. Une raison suffisante pour que l'islam soit mis au pas définitivement par l'Empire, comme ce fut le cas de notre chrétienté, qui n'était pourtant pas plus exemplaire en la matière...
Dans votre évocation des tentatives de résistance à l'Empire, vous semblez avoir une certaine indulgence pour l'URSS présentée comme une sorte de tentative judéo-chrétienne maladroite de rupture avec le monde de la Banque. Mais l'URSS, maintenue en survie à bout de bras par la finance occidentale, n'a-t-elle pas plutôt été un « partenaire » et un formidable accélérateur du développement de la domination bancaire en décrédibilisant pour longtemps, notamment par l'étendue de ses crimes, toute solution socialiste susceptible de s'opposer au modèle capitalisto-affairiste ?
Réduire l'épopée soviétique à cette simple ruse de l'Histoire, voilà le complotisme ! Ne pas croire au roman communiste russe n'implique pas qu'on tombe dans l'excès inverse. Ce serait comme réduire le rôle historique du FN, sous Jean-Marie Le Pen, à une délégitimation orchestrée de la cause nationale. Par respect pour les hommes qui font l'Histoire en combattant, je refuse de tomber dans cette simplification-là...
L’islam spirituel, antibourgeois, patriote, dont vous vous faites l'avocat, les Français ne le discernent pas forcément aussi clairement que vous, eux étant plutôt confrontés dans leur vie quotidienne à une sorte d'islamo-racaillisme, où le Coran se résume souvent à un marqueur identitaire couvrant les agissements d'un lumpenprolétariat de voyous totalement intégrés aux codes de l'Empire.
Concrètement, quelles sont en France les personnalités et les organismes ou mouvements qui incarnent cet « islam français » que vous considérez comme un élément de la résistance nationale face à la puissance de la Banque mondialisée ?
Concrètement, ce sont ces milliers de musulmans du quotidien qui vivent et travaillent discrètement en France et dont vous n'entendez jamais parler. J'en rencontre à chacune des réunions d'Egalité & Réconciliation, et eux, contrairement à certains nationalistes, stupides ou lâches, savent très bien quel est l'ennemi principal de la Nation française. Contrairement aussi à nos gauchistes de souche, ces musulmans français ne trouvent non plus aucune excuse à la délinquance ethnique...
Vous insistez à plusieurs reprises dans votre ouvrage sur la rupture fondamentale que représente la logique de l'Empire avec la pensée et la morale chrétiennes. Cela signifie-t-il pour vous qu'une « sortie » de l'Empire ne peut passer que par une redécouverte et une réappropriation par les Français de leurs racines chrétiennes et de leur héritage catholique ? Redécouvrir le sens du « nous », du don et de la transcendance est une absolue nécessité pour sortir de la domination impériale bancaire sur les esprits. Pour ça, ici, nous avons les Evangiles et leur message. Un message d'amour et de combat que je trouve très éloigné de celui, fait de lâcheté et de soumission, que diffuse l’Église actuelle. Une Église que Jean, prophétiquement, qualifiait déjà de « putain de Babylone »...
Selon vous, les récents soulèvements populaires au Maghreb sont-ils plutôt un signe d'ébranlement de l'Empire ou une nouvelle manipulation de celui-ci ?
Dans le cas libyen, partagez-vous la défense de Mouammar Kadhafi exprimée par votre ami Dieudonné ?
Un des principes de la domination impériale est la manipulation et la récupération des colères légitimes. Donc difficile de savoir, pour l'instant, qui va sortir gagnant de cet ébranlement, des peuples ou de l'Empire. Ça peut être aussi bien demain « la gouvernance globale ou la révolte des nations » que la gouvernance globale par la révolte des nations, habilement récupérée...Quant à Kadhafi, c'est un personnage complexe qui a beaucoup fluctué durant ses quarante années au pouvoir, mais il suffit que Bernard-Henri Lévy me dise d'aller l'abattre pour que je sache, comme Dieudonné, qu'en ce moment, c'est plutôt l'homme à soutenir !Bien que ne bénéficiant que de très peu de relais médiatiques et publicitaires, votre ouvrage est un véritable succès en termes de vente. Au-delà des qualités intrinsèques du livre, comment expliquez-vous cet attrait du public et par quels biais êtes-vous parvenu à le toucher ?
Sans modestie aucune, par mon charisme, mon courage et mon talent. Je sais que c'est agaçant, mais c'est comme ça ! Être présent sur Internet ne suffit pas.
Propos recueillis par Xavier Eman Le Choc du Mois mai 2011
Alain Soral, Comprendre l'Empire, Demain la gouvernance globale ou la révolte des Nations ?, éditions Blanches, 237 p., 15 €. -
Clash Frigide Barjot / Caroline Fourest sur Paris Première (Cactus) Mars 2009
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Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche (arch 1999)
De retour dans sa patrie, un homme ne cesse de « prendre la mesure » de son peuple et des maux qui l'accablent.
Ancien prisonnier du Goulag sibérien et ancien exilé dans le Vermont américain, Alexandre Soljénitsyne possède plus qu'aucun autre la double expérience lui permettant de peser à leur juste poids les idéologies qui ont défiguré le monde.
Pour simplifier - ce qui ne veut pas dire caricaturer - on le voit occuper aujourd'hui une position médiane incarnée dans l'expression « ni droite ni gauche », qui n'est pas seulement un slogan mais la juste conscience des menaces comme des impératifs.
Celui qui a tant. dénoncé le monde communiste ne peut se satisfaire de l'univers capitaliste.
Pour ce chrétien orthodoxe, moins enclin qu'un Occidental à se laisser prendre aux pièges de la modernité et du progressisme, les deux systèmes, issus d'une même conception étroitement économique, sont les deux brasiers d'un même enfer.
C'est pourquoi ce qu'on nommait naguère le monde libre, c'est-à-dire soumis à la seule dictature des marchés et des banques, considère désormais d'assez haut ce vieux prophète à la longue barbe grise auquel nos médias font volontiers une réputation de ratiocineur, si ce n'est de réactionnaire. Bref de ronchon.
S'il a vécu des rencontres salutaires avec des milliers de femmes et d'hommes de son peuple, Soljénitsyne n'a eu aucun succès auprès des instances (si peu) dirigeantes de son pays retrouvé. Il n'est que de lire le récit de sa prise de parole à la Douma, l'Assemblée nationale russe, en octobre 1994 : « Pendant ce temps-là, comme en témoigne l'enregistrement télévisé, les députés discutaient entre eux, travaillaient sur leur ordinateur portable, bâillaient, dormaient ... Pendant trois quarts d'heure, j'ai parlé dans le vide. »
Ce que le grand écrivain voulait dire aux représentants de ses compatriotes était fort peu "politiquement correct".
Il estime, comme beaucoup de ses interlocuteurs rencontrés lors de ses tournées dans l'ex-URSS, qu'il existe « un plan concerté, une politique délibérée de destruction de la Russie ».
Entreprise de subversion
Et il dénonce le rôle néfaste de Radio-Liberty (station de radio à destination des pays de l'Est, basée en Europe occidentale mais subventionnée en grande partie par l'administration américaine). Et il affirme : « Bien sûr qu'il fallait s'extirper de la Babylone communiste. Mais nous avions le choix entre plusieurs voies, et celle qu'on a choisie pour nous fut la pire, celle qui, en elle-même, générait la perversion et le mal. »
On a voulu faire croire au peuple russe qu'il existait des « valeurs universelles » alors que celles-ci traduisaient « les penchants hégémoniques [des Américains] à contrôler l'ensemble de la planète ». Aussi s'est développée, venue de l'étranger mais relayée par le pouvoir post-communiste, une véritable campagne « contre les traditions de la Russie, voire contre sa religion et sa culture », ceci pour entraîner l'ex-empire soviétique « dans le monde de la finance internationale » et établir le règne de l'argent-roi : le « dollar-rouble ».
La complicité du gouvernement et d'une partie du peuple russe à cette gigantesque entreprise de subversion témoigne d'une attitude véritablement "suicidaire", d'autant qu'elle correspond à un déclin démographique vertigineux « qui condamne le peuple russe à être noyé dans une majorité musulmane en pleine expansion ».
La seule riposte serait de « continuer à suivre notre propre voie, aussi difficile soit-elle, en nous ancrant dans le passé de notre nation, dans sa culture et la foi orthodoxe ».
Vaste programme dont l'auteur de L'Archipel du Goulag mesure bien l'incongruité dans le monde actuel et le rejet inévitable par l'idéologie dominante. Comme lui disait un débardeur de Samara : « Les Russes, on les brime partout. Mais quand ils essaient de se défendre, on les traite de fascistes ! »
Et ce n'est pas leurs dirigeants qui les soutiendront : « Les responsables de notre pouvoir central ont une totale atrophie de l'intérêt - si tant est qu'il ait jamais existé - pour les besoins spécifiques du peuple russe. »
Soljénitsyne constate que nombreux sont ses compatriotes qui sont en train de devenir des exclus dans leur propre pays où l'on accorde plus de facilités aux étrangers qu'aux indigènes : « Dans la seule région de Moscou se sont ainsi concentrés 400 000 migrants en provenance de divers pays. » Africains et Asiatiques trouvent ainsi « un pays de premier asile » avant de tenter leur chance dans le reste de l'Europe ou de s'incruster à l'ombre du Kremlin.
Les opinions du grand écrivain vont souvent à rebours du "prêt-à-penser" occidental, qu'il s'agisse des Ukrainiens, des Tchétchènes ou des Azéris. Et on imagine les réactions de nos médias quand il prône la « réhabilitation de la paysannerie » par la « propriété privée avec usufruit illimité et transmission héréditaire ». Car l'agriculteur, pour lui, n'a pas seulement une fonction économique : « Il vit en osmose permanente avec la nature et ses cycles. (...) C'est dans la communion du paysan avec la terre - les sources, les ruisseaux, les rivières, les taillis et les bois que s'enracine la spiritualité populaire. C'est de la terre que jaillit la source inépuisable et pure de l'amour de la patrie. C'est sur elle que repose la stabilité de l'Etat : Ce lien profond qui lie l'âme d'un peuple à sa terre, ce ne peut être une "marchandise" cotée en bourse, il nous est aussi cher que notre patrie, notre âme. »
Voilà ce que ses adversaires nomment « l'idéologie nationale-chauvine » !
Peu importe à l'auteur de ce nouveau pamphlet, publié après Comment réaménager notre Russie (1990) et Le problème russe à la fin du XXe siècle (1994). Cela ne l'empêche pas d'affirmer, avec un tranquille courage, qu'il faut lutter contre « le modèle mondial (américain, anglo-saxon) qui menace d'éteindre toutes les couleurs de la palette de l'humanité, toute sa complexité spirituelle, sa vigueur ». Contre cette standardisation mondialiste, Soljénitsyne s'écrie :
- Toute culture nationale est bénie !
Et comme lui disait un de ses interlocuteurs, rencontré à Vladivostok :
- Si nous ne sauvons pas la culture, nous ne sauverons pas la nation.
Oui, cette fois, on peut parler d'une grande lueur à l'Est, quand le plus grand des écrivains russes exalte « le processus d'autodéfense de l'identité » et estime que « le droit aux racines » est plus vital que « les droits de l'homme ».
Jean MABIRE National Hebdo du 18 au 24 février 1999
Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche, 360 pages, Fayard.Lire aussi du même auteur chez le même éditeur : Le grain tombé entre les meules, esquisses d'exil, 1974-1978, 552 pages.
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Irlande : les évêques parlent clair sur l'avortement
Cinq évêques irlandais étaient présents mardi soir à la veillée pour la vie organisée au pied levé devant l'Oreichteas à Dublin, mais c'est par la voie de leur conférence qu'ils ont opposé une réponse ferme aux propositions d'assouplir la loi condamnant l'avortement en Irlande formulées par un groupe d'experts censés indiquer au gouvernement comment respecter la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme. Je vous en propose ici ma traduction.
Première réponse de la Conférence des évêques d’Irlande au Rapport du groupe d’experts sur le jugement A, B et C contre IrlandeUne société qui croit que le droit à la vie est le plus fondamental de tous les droits ne peut ignorer le fait que l’avortement est d’abord et avant tout une question morale.En tant que société une responsabilité particulière nous incombe en vue d’assurer le respect de ce droit au nom de ceux qui sont sans défense, sans voix ou vulnérables. Cela comprend notre devoir en tant que société de défendre et de promouvoir le droit égal à la vie de la mère enceinte et de l’enfant innocent et sans défense qu’elle porte en son sein lorsque la vie de l’une ou de l’autre de ces personnes est menacée.
En vertu de leur commune humanité la vie de la mère et celle de son enfant à naître sont toutes les deux sacrées. Ils ont également droit à la vie. L’Eglise catholique n’a jamais enseigné que la vie de l’enfant à naître doit être préférée à celle d’une mère. Lorsqu’une femme enceinte gravement malade a besoin de soins médicaux qui peuvent mettre en péril la vie de son bébé, de tels soins sont moralement licites dès lors que tout a été mis en œuvre pour sauver la vie et de la mère, et de l’enfant.
L’avortement, défini comme la destruction directe et volontaire d’un bébé à naître, est gravement immoral en toutes circonstances. Cela est différent des soins médicaux qui ne cherchent pas directement et volontairement à mettre fin à la vie de l’enfant à naître.La loi en vigueur et les directives médicales en Irlande autorisent infirmières et médecins dans les hôpitaux irlandais à mettre en œuvre, en pratique, cette distinction éthique vitale. Il s’agit d’un facteur important qui a permis d’assurer que les hôpitaux irlandais soient au nombre des plus sûrs et des meilleurs au monde en ce qui concerne les soins médicaux apportés aussi bien à la mère qu’à son enfant à naître. En tant que pays, voilà quelque chose que nous devrions chérir, promouvoir et protéger. Le Rapport du groupe expert sur le jugement A,B, C contre Irlande propose des options* qui pourraient mettre fin à la pratique de faire cette distinction éthique vitale dans les hôpitaux irlandais. Sur les quatre options présentées par le Rapport, trois impliquent l’avortement : la mise à mort directe et volontaire d’un enfant à naître. Cela ne peut jamais être justifié moralement. Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme n’oblige pas le gouvernement irlandais à légiférer en faveur de l’avortement.
D’autres aspects du Rapport provoquent des inquiétudes supplémentaires. Celles-ci comprennent, mais la liste n’est pas limitative, le fait que : • Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme permet des options par rapport à cette affaire d’importance morale, sociale et constitutionnelle fondamentale, qui ne sont pas reprises dans ce Rapport. Cela inclut l’option d’introduire l’interdiction constitutionnelle de l’avortement ou tout autre forme d’amendement constitutionnel en vue de renverser la jurisprudence « X-case »**. • Le Rapport ne fournit aucune analyse éthique des options proposées, alors même qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un problème moral et que cette prise en considération de la dimension éthique faisait partie des Termes de référence. • Le Rapport ne prend pas en compte les risques qu’impliquent les tentatives de légaliser un prétendu « avortement limité » selon les contours de la jurisprudence « X-case ». Le jugement « X-case » inclut la menace de suicide comme justification d’un avortement. L’expérience internationale montre que le fait d’autoriser l’avortement sur la base de la santé mentale conduit effectivement à ouvrir grandes les vannes de l’avortement.
Le Rapport identifie également les Directives en tant qu’option. Il note que les Directives peuvent contribuer à assurer la cohérence dans la fourniture de soins médicaux. Si les Directives peuvent procurer une plus grande clarté par rapport aux conditions ou des soins nécessaires à la vie peuvent être prodigués à une mère enceinte ou à son enfant à naître dans le cadre législatif existant, et dès lors que la mise à mort directe et volontaire de l’une ou de l’autre personne continue d’être exclue, alors de telles Directives éthiquement justes peuvent permettre d’avancer. Une affaire d’une telle importance exige que l’on prenne suffisamment de temps pour qu’un débat calme, rationnel et bien informé ait lieu avant qu’aucune décision sur les options proposées par le groupe expert soit prise. Tous ceux qui sont concernés, particulièrement ceux qui sont chargés de représenter le peuple, doivent prendre en considération les questions morales profondes qui se font jour dans la réponse à ce Rapport. L’avortement est gravement immoral en toutes circonstances, combien « limité » puisse être l’accès à l’avortement. * NDLR. – Les quatre options proposées sont, d’une part, une clarification des Directives sur les soins médicaux, qui n’a pas la faveur du rapport car elle ne serait pas juridiquement contraignante. Et de l’autre, la mise en place de règles régissant la mise en place de l’avortement légal : ce sont ces trois « solutions » qui sont fermement rejetées pas les évêques irlandais.
1. Mettre en place une loi, votée donc par le parlement, qui pose le principe de la fourniture d’avortements légaux, de manière à ouvrir la voie au ministre de la Santé qui en fixerait les contours par l’équivalent irlandais du décret.
2. Mettre en place une loi seule qui fixerait tous les contours de l’avortement légal.
3. La solution « loi plus décrets » où plus de détails seraient fixés par la loi et où le ministre de la Santé ne s’occuperait que de certains aspects de la questions
** NDLR. – Le cas X, en 1992, concernait une jeune fille de 14 ans, violée et enceinte, qui menaçait de se suicider si ses parents ne l’emmenaient pas à l’étranger pour obtenir un avortement. La Cour suprême irlandaise avait reconnu son « droit » à l’avortement en ces circonstances, La jeune fille allait par la suite se rendre en Angleterre pour se faire avorter mais fit une fausse couche pendant le voyage. La jurisprudence, quant à elle, n’a jamais été traduite en droit.Lien permanent Catégories : actualité, avortement et euthanasie, international, tradition 0 commentaire -
Rencontre militante avec les Jeunes Nationalistes le 16 décembre à Strasbourg.
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11 octobre 1973 : Consécration de l'éthologie (arch 2011)
En étant décerné conjointement à Konrad Lorenz, Nikolaas Tinbergen et Karl von Frisch, le prix Nobel de médecine et de physiologie 1973 promeut cette science de la vie qu'est l'éthologie an rang majeur qu'elle mérite, en décryptant l'origine et la signification des comportements animaux et humains.
Il a fallu du temps et beaucoup de travail pour en arriver là. Car, pendant longtemps, régnait la conviction que le comportement d'un être vivant était dû à ses réactions aux stimuli du milieu environnant. Une telle interprétation mécaniste aboutit au béhaviourisme (une conception typiquement américaine), qui exclut tout rôle de l'inné dans la façon de se comporter et en vient à considérer qu'on peut obtenir tel ou tel comportement en fonction d'un conditionnement adapté. D'où la négation de la fonction d'instinct.
Au début du XXe siècle, des zoologues (Whitman, Heinroth, Huxley) mettent en évidence l'existence de pulsions instinctives et de schémas de comportement innés chez les animaux. Jacob von Uexküll, lui, démontre que te comportement d'un être vivant dépend de la perception qu'il a du monde. Konrad Lorenz va prolonger, d'une façon décisive, l'œuvre de ces pionniers en débouchant, par ses travaux, sur l'éthologie proprement dite, c'est à dire l'étude comparée des comportements.
Ses premiers travaux portent sur les choucas et les oies cendrées, puis sur les chiens et les chats. Il ne veut pas entendre parler d'étude en laboratoire et il vit au milieu des animaux, qui s'ébattent librement dans leur milieu. Ce qui lui permet de jeter, entre 1935 et 1939, les bases de l'éthologie, affirmant qu'à l'origine de chaque comportement existe une détermination génétique, qui fournit une aptitude à agir en réponse aux stimuli (mais les pulsions fondamentales peuvent se déclencher sans intervention d'un stimulus ?).
Lorenz montre que beaucoup de comportements innés sont soumis à un processus de ritualisation, souvent qualifié de "parade", qui peut s'exprimer chez l'homme par des formes symboliques complexes. En rupture avec ceux qui voulaient, d'une façon réductionniste, tout expliquer soit par l'inné soit par l'acquis, Lorenz montre que l'interaction entre l'inné et l'acquis est une dé indispensable pour comprendre les comportements. D'où le devenir permanent qui caractérise la nature humaine. L'apport décisif de Lorenz, dans la biologie du comportement, est d'avoir intégré dans un système d'interprétation cohérent et complet les observations de ses prédécesseurs, faisant de lui l'incontestable fondateur de l'éthologie comparée.
Fort des conclusions scientifiques de ses travaux, Lorenz a voulu en tirer parti pour actionner un signal d'alarme au bénéfice d'une humanité contemporaine qui « est en péril ». Lorenz identifie quatre instincts fondamentaux : la faim, la peur, l'agressivité et la pulsion sexuelle. Dans son livre L'agression il montre que l'agressivité est une disposition normale dans toute espèce, chez tout organisme vivant, car liée à l'existence en tant que telle. L'agressivité nourrit des aspects essentiels du développement d'un être : apprendre, rechercher et découvrir, faire face aux défis multiples qui rythment le déroulement d'une vie. D'où, pour l'homme, la nécessité d'affronter « le combat auquel toute vie se ramène ».
Lorenz, à la différence de tant d'autres savants, ne s'est pas enfermé dans sa spécialité, ses préoccupations embrassant un vaste espace de réflexion, comme, l'a démontré son ouvrage Les huit péchés capitaux de notre civilisation. Il y écrit : « L'humanité contemporaine est en péril. Elle court de nombreux dangers, que le naturaliste et le biologiste en premier heu sont seuls à apercevoir, alors qu'ils échappent au regard de la plupart des hommes ». Il dénonce ce qu'il appelle « la mortelle tiédeur », c'est à dire le refus ou l'incapacité à réaliser que la vie n'est pas « un long fleuve tranquille », la fuite des responsabilités, toute difficulté étant vécue comme une insupportable injustice.
Lorenz dénonce l'imbécile tyrannie du « droit au bonheur », l'infantilisme qui en découle, la destruction des liens organiques et des hiérarchies au nom de l'égalitarisme, cette « escroquerie intellectuelle ». L'éthologie a marqué des points décisifs lorsqu'elle a touché le grand public, grâce à l'intelligente vulgarisation réalisée par des auteurs comme Robert Ardrey, dont les livres ont connu une grande diffusion. Dans Le territoire (Stock, 1967), il montre comment est déterminant, dans les sociétés animales et humaines, l'instinct de défense de son territoire, espace vital nécessaire à la survie de l'espèce.
Pierre VIAL Rivarol octobre 2011