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tradition - Page 397

  • ACTION FRANÇAISE Une histoire intellectuelle

    Nous commençons, à propos de la nouvelle édition de l'ouvrage de François Huguenin consacré à l'Action française, l'évocation d'un siècle d'histoire intellectuelle, d'autant que l'auteur, révisant certains de ses jugements publiés en 1998, les nuance à l'excès, au risque de verser parfois dans l'incohérence.
    IL EST INHABITUEL, nous en avons conscience, d'ouvrir la critique d'un livre, en l'occurrence d'une « édition revue et augmentée », par la critique de la critique... C'est pourtant ce que nous avons fait, sur le site de l'Action française, à propos de la réédition du livre de François Huguenin, À l'École de l'Action française, publiée cet automne sous un titre plus neutre, L'Action française, une histoire intellectuelle. Et nous ne le regrettons pas 1. D'autant que François Sureau, dans Le Figaro littéraire du 9 novembre, semble confirmer le jugement, dépréciatif, de Patrice de Plunkett, que nous avons épinglé 2 : « Peut-être a-t-on exagéré Maurras, et c'est l'immense mérite du livre exigeant et subtil de François Huguenin de le remettre à sa juste place. » Car la même condamnation et, sinon les mêmes contresens, du moins leur expression convergente, ne laissent pas d'interroger. Qu'est donc l'ouvrage de François Huguenin devenu ?
    En 1998, la parution du livre avait été légitimement et unanimement saluée par la critique. D'autant qu'il ne laissait quasiment rien dans l'ombre de la multiplicité de l'influence d'une école de pensée - d'où le titre originel - sur les plans politique évidemment, mais également intellectuel, religieux et spirituel, littéraire, artistique ou géopolitique. Ce balayage de près d'un siècle d'histoire intellectuelle était fait, nous prévenait alors la quatrième de couverture, « sans indulgence ni manichéisme vis-à-vis des errements de l'antisémitisme ou du ralliement de Vichy d'une partie des intellectuels d'Action française ». Aujourd'hui, la quatrième de couverture nous prévient que l'étude est réalisée « sans indulgence vis-à-vis des dévoiements de l'antisémitisme ou du ralliement à Vichy ». Certes, chacun connaît le dicton editore, traditore, mais, tout de même, perce une interrogation majeure : entre 1998 et 2011, François Huguenin serait- il devenu « manichéen » ?
    L'auteur prévient d'emblée : sa nouvelle édition, à ses yeux « définitive », prend non seulement en considération la bibliographie la plus récente, mais développe également « un certain nombre de points qui, à la relecture, [lui] avaient paru insuffisamment traités », notamment « la xénophobie maurrassienne », l'antisémitisme, les relations entre l'Action française et le catholicisme et l'héritage de la pensée réactionnaire (Huguenin ayant écrit entre-temps un ouvrage justement remarqué sur Le Conservatisme impossible), si bien que « la conclusion de ce livre [...] est substantiellement différente de celle [...] livrée en 1998 » (14-15 3). Comment ne pas s'en réjouir, du moins a priori ? D'autant que Huguenin nous prévient avoir fort heureusement « retranché quelques longueurs parfois ». Nous verrons toutefois qu'on n'est jamais si bien trahi que par... sa propre modestie. On comprendra que cette nouvelle « profondeur de champ » fasse l'objet de notre analyse.
    1 – Nous renvoyons à nos deux articles parus sur Internet : http://www.actionfrancaise.net/craf/?PONCIFS-ANTIMAURRASSIENS-1 et http://www.actionfrancaise.net/craf/?PONCIFS-ANTIMAURRASSIENS-II
    2 – Patrice de Plunkett se demande notamment, entre autres amabilités : « Comment expliquer le prestige de Maurras durant les années 1920-1930 ? Que des auteurs de l'envergure de Maritain ou Bernanos aient été "mêlés de si près" à l'histoire de l'Action française, semble une énigme aujourd'hui. »
    3 – Nous mettons entre entre parenthèses le numéro des pages.
    La question de l'antisémitisme, de la xénophobie et du populisme (I)
    FRANÇOIS HUGUENIN n'a pas tort de remarquer d'emblée, car c'est une constatation, non un jugement, que si « l'image de l'Action française est considérablement dégradée depuis cinquante ans, en dépit de son refus viscéral des totalitarismes que d'autres mouvements célébrèrent sans complexe », c'est « pour deux raisons presque successives » : Vichy et l'antisémitisme (11). D'où un nouveau chapitre, sur la « Tunique de Nessus » que constituerait pour l'AF l'antisémitisme maurrassien. Chapitre ô combien douloureux, compte tenu de la tragédie historique. Toutefois, rappelant que pour Maurras l'antisémitisme de peau est un mal (40), et que l'antisémitisme maurrassien est « inassimilable à un antisémitisme biologique à la manière nazie », pourquoi affirmer quelques lignes plus loin que, même replacé dans son époque, le concept de « Juifs bien nés », « dans son ambiguïté même, relativise dangereusement la distinction que l'Action française a toujours voulu prôner entre antisémitisme d'État et antisémitisme de race » (41) ? Comment deux termes « inassimilables » peuvent-ils être relativisés, c'est-à-dire mis en relation et donc rendus semblables à certains égards, c'est là un mystère logique que nous ne saurions résoudre. Peut-on parler de « délire paranoïaque » (42) à propos de Maurras seul quand on avoue aussitôt après, avec justesse, que son antisémitisme était une « vision alors partagée avec les syndicalistes révolutionnaires de l'extrême gauche engagés dans la lutte insurrectionnelle » (ibid.) et que l'on a rappelé auparavant que Clemenceau évoquait, en 1898, « le Juif crasseux » au « nez crochu » (cherchez : vous ne trouverez pas cela chez Maurras), et que Jaurès dénonçait, après Fachoda, « dans l'action juive un cas particulièrement aigu de l'action capitaliste », prônant un « socialisme nuancé d'antisémitisme » (38) ? Du reste, s'appuyant sur Michel Herszlikowicz, il reconnaît peu après « l'irréductibilité de la position maurrassienne au racisme nazi et à ses conséquences immédiatement démoniaques », « jusqu'à l'abandon définitif de tout discours antisémite » par l'Action française (42-3).
    L'enkystement intellectuel de Maurras sur la question de l'antisémitisme est à la fois suffisamment douloureux et réel pour ne pas justifier le soupçon d'être autre que ce qu'il a été : une permanence (ignorée de Bainville, abandonnée par Daudet) d'un héritage multiple du XIXe siècle, dont Pierre Boutang a montré qu'il n'était pas essentiel à la pensée maurrassienne. D'ailleurs Huguenin remarque, dans la première mouture, conservée, de son ouvrage, que « plus la pensée politique de la jeune Action française s'affine, moins l'antisémitisme apparaît » et que la « plupart des antisémites obsessionnels - comme Jules Soury, François de Mahy ou Jules Caplain-Cortambert - ne se convertiront jamais au royalisme » (69-70) : il eût pu tout simplement ajouter le nom de Drumont, Maurras exprimant publiquement en 1903 son désaccord dans La Libre Parole sur le fait que l'antisémitisme pût être la pierre angulaire du redressement national. Drumont mettra autoritairement fin aux articles de Maurras sur le sujet. Alors « délire paranoïaque » ou héritage dépourvu de tout caractère « obsessionnel » ?
    De même, sur la question de la xénophobie et du populisme, le Huguenin nouveau n'évite pas la facilité de mauvais journaliste d'une comparaison avec le... lepénisme (109), se demandant dans un anachronisme qui n'honore jamais l'intelligence, ce que Maurras « aurait exprimé face à l'immigration maghrébine ». Il découvre que, journaliste avant tout, son « discours [...] entremêle, notamment dans les articles du quotidien, un niveau de discours quasi populiste et une réflexion souvent beaucoup plus distanciée de l'événement », ce qui « crée une confusion dont nous avons encore du mal à sortir »... Huguenin n'interroge pas le mot "populiste" dont les résonances en ce début de XXIe siècle ne sont pas les mêmes qu'à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle. Mais l'anachronisme, mêlé d'une étonnante ignorance, atteint un sommet lorsqu'il reproche à Maurras d'avoir employé le mot "métèque", « qui renvoie également à une insulte courante, liée au délit de faciès » (109), alors même que c'est Maurras qui, dans La Cocarde de Barrès, en 1894, fut... le premier à l'employer en français moderne ! Il ne s'agissait donc pas pour Maurras de reprendre « une insulte courante », mais d'observer, comme il le dira par la suite, que « la République française était sans défense contre ces hôtes [sens du mot métèque : celui qui vit sous le même toit que le citoyen], car ils s'y rendent maîtres de l'Etat dénationalisé » (L'Action Française quotidienne, 6 mars 1927).
    L'auteur "revu et augmenté" oublie également un peu vite que le journalisme, avec ses exigences et contraintes, est un acte politique par excellence pour Maurras, qui avait à ce point conscience de cette difficulté, inhérente au combat quotidien, qu'il tirait - ou faisait tirer - de ses articles des recueils permettant précisément de dégager les « lignes de force » de ses... Politiques. Aussi est-il un peu convenu et décevant de conclure que ce que Maurras énonce serait « une peur », « celle de voir le lieu du vivre ensemble se disloquer et, du coup, se retrouver face à la solitude existentielle de tout son être »... Ces anachronismes bien pensants, ce psychologisme de pacotille sont-il dignes de François Huguenin ? Ils ne l'auraient pas été, en tout cas, de celui de 1998. Du reste, reprenant son ouvrage antérieur, ne reconnaît-il pas, trois pages plus loin, que « l'Action française, dès 1902, se rallie à la conclusion monarchiste de Maurras et s'affranchit du vieux fond de nationalisme populiste » (112, réitéré 113) ? Là encore, les deux vêtements, l'ancien et le nouveau, cousus maladroitement ensemble, jurent...
    À suivre.
    Axel Tisserand L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 1er au 14 décembre 2011
    ✓ François Huguenin, L'Action française, Perrin-Tempus, 686 p., 12 €,

  • Julius Evola : Un traditionaliste européen révolté contre le monde moderne

    Il y a trente-cinq ans disparaissait Julius Evola. La réédition de son ouvrage capital, Révolte contre le monde moderne ainsi que la publication d'un Guide des citations sont l'occasion de revenir sur l'oeuvre de l'un des plus grands penseurs de la Tradition.

    Contrairement à ce que prétendent certaines rumeurs malveillantes, Julius Evola ne fut ni un fasciste classique, ni un nazi dissimulé. Il a toujours rejeté le totalitarisme et défendu le principe d’organicité. Ennemi des démocraties capitalistes et des régimes communistes qu'il jugeait comme des enfants abâtardis du monde moderne, il ne peut pas être considéré non plus comme un nationaliste, tant le nationalisme lui apparaissait comme un phénomène individualiste et prométhéen, négateur des identités traditionnelles.
    Défenseur de l'Empire vrai, c'est-à-dire de l'organisation politico-religieuse et sociale qui combine l'unité par le haut (légitimité sacrale et européenne) à la diversité par le bas (communautés populaires enracinées), Evola stigmatisait l'égoïsme national ainsi que le cosmopolitisme de masse. Il était favorable à la fédération impériale, pas à l'unification nationale ; à la multiplicité culturelle englobée par une unité spirituelle, pas à l'interchangeabilité d'éléments mélangés au sein d'un espace indistinct ; à la différence comme spécificité de chacun, pas à la ressemblance comme égalité de tous.
    Il souhaitait un pouvoir spiritualisé et différencié qui s'acquerrait grâce à la vigilance d'une élite traditionaliste-révolutionnnaire d'avant-garde. Sans d'ailleurs trop préciser comment pourrait se matérialiser et à quelle religion devraient adhérer les militants d'une telle élite. Et pour cause, il se voulait au-dessus des formes religieuses.
    Antibourgeois d'abord !
    Né à Rome, dans une famille de la petite noblesse sicilienne, le 19 mai 1898, Giulio Cesare Andréa Evola (il adoptera le prénom de Julius par admiration pour l'Antiquité romaine) reste une figure capitale de la droite radicale et traditionaliste européenne. Tour à tour élève-ingénieur, lecteur passionné de philosophie, officier d'artillerie sur le front durant la Première Guerre mondiale, il s'intéresse de très près, les événements terminés, aux mouvements artistiques, dont le dadaïsme. Pour la petite histoire, il se peignait les ongles en vert lorsqu'il se rendait dans certaines soirées, souci de singularité aristocratique, qui nous renvoie, dans les années 50, au port de son énigmatique monocle.
    Insurgé contre le monde bourgeois, Evola s'interroge à cette époque sur la morne condition existentielle de l'homme moderne. Son premier ouvrage, Le yoga tantrique, paraît en 1926. À son propos, Marguerite Yourcenar écrira plus tard avec euphorie : « J'acquis là un de ces ouvrages qui pendant des années vous alimente et jusqu'à un certain point vous transporte ». Il reviendra en 1958 sur le sujet, avec Métaphysique du Sexe, l'un de ses livres les plus importants, fustigeant aussi bien le puritanisme bourgeois que le pansexualisme hédoniste et le féminisme égalitaire, indifférencié et déliquescent.
    Critique vis-à-vis du fascisme, Evola croit pourtant à la nécessité de l'orienter positivement selon sa propre pensée. Il rencontre deux fois Benito Mussolini. À cette époque, à la fin des années 20, au moment de la signature des accords du Latran entre le Duce et le clergé italien, il se réclame d'un paganisme antichrétien très poussé, sur lequel il reviendra plus tard, à la lumière notamment des écrits de René Guenon. La Rome antique et le Moyen-Âge représentent les deux périodes de l'histoire auxquelles le Baron se réfère idéalement d'un point de vue historique, militant en faveur d'un retour à un paganisme olympien.
    La Tradition hermétique (1931), Masques et visages du spiritualisme contemporain (1933), Le Mystère du Graal et l'idée impériale gibeline (1937), font partie des ouvrages illustrant à merveille la vision évolienne du monde qui se présente comme puissante, guerrière et ascétique. Evola devient aussi un alpiniste de haut niveau. Dans son ouvrage, Méditations du haut des cimes, paru en 1974, il montre bien que le courage et l'effort constituent autant d'épreuves pour atteindre le sommet en partant de la base. Monter de la Terre vers le Ciel. Cette conception élévatrice et transcendantale, nietzschéenne à plus d'un titre, s'adresse à « l'homme différencié », seul capable de la vivre.
    Révolte contre le monde moderne
    L'ouvrage le plus important selon Evola, Révolte contre le monde moderne, paraît en 1934. Il l'a rédigé à destination de l'homme de Tradition en lutte contre la modernité avilissante. Cette anthropologie spirituelle et morphologie historique nous indiquent les valeurs traditionnelles à défendre (honneur, devoir, volonté, connaissance, hiérarchie, mesure, élévation intérieure, sacrifice) et les principes modernistes à pourfendre («piraterie capitaliste» américaine et flibusterie bolchevique, esprit bourgeois quantitatif et individualisme calculateur, matérialisme laïc desséchant et culte du travail standardisant). Révolte contre le monde moderne critique radicalement la société occidentale à partir de la Renaissance, période identifiée à l'humanisme anthropomorphe où l'homme est un être au centre du monde, fustigeant aussi le nationalisme - qu'Evola distingue des nationalités - qui trouve sa source historique à partir de Philippe le Bel jusqu'à la paroxysmique Révolution française, où le processus d'homogénéisation s'accélère.
    Durant la Seconde Guerre mondiale, Evola, se trouvant à Vienne, écrit La doctrine de l'éveil (1943), ouvrage d'apologétique bouddhique. Lors d'un bombardement aérien, refusant comme toujours de se cacher sous les abris, il échappe de peu à la mort : « Ne pas esquiver et même rechercher le danger quasiment dans le sens d'une silencieuse interrogation du destin », répétait-il couramment. Il sort de cette guerre paralysé de ses membres inférieurs, ne pouvant plus se déplacer qu'en chaise roulante. Soutenant l'Axe jusqu'à la fin du conflit, y compris pendant la République de Salo, il considère les forces alliées, celles du futur pacte de Yalta, comme prioritairement ennemies. Il n'en reste pas moins un vigoureux critique du racisme biologique hitlérien et de l'étatisme collectiviste fasciste. Le fascisme vu de droite (1963) confirmera, plus tard, cette vision d'un fascisme contre-révolutionnaire et traditionaliste européen intégral.
    Une après-guerre parmi les ruines
    Evola rentre à Rome en 1948. Son activité livresque et journalistique ne cesse de croître. Il est jugé dans un procès inique en 1951 et se voit accuser d'être l'inspirateur d'une « reconstitution du parti fasciste » et d'un « terrorisme noir ». Il ne fait aucune concession aux instances démocratiques bourgeoises italiennes, tout en affirmant haut et fort qu'il est « contre le totalitarisme ». Cinq ans plus tard, paraît un livre politique essentiel, en direction des jeunes milieux anticonformistes de droite, Les hommes au milieu des ruines (1953). Julius Evola s'y emploie à donner une doctrine contre-révolutionnaire intégrale face au libéralisme bourgeois et au socialisme marxiste en vogue. Si cet ouvrage n'a aucune incidence sur les instances dirigeantes du mouvement néo-fasciste (MSI), il exerce une influence indéniable sur la jeunesse radicale droitiste. Evola s'adresse aux militants et activistes intelligents, en s'illusionnant sur les possibilités de renverser le régime avec le soutien des « corps sains » de la nation (police, armée, etc.) contre la subversion progressiste.
    Au début des années soixante, il enjoint l'élite traditionnelle dans Chevaucher le tigre (1961) à ne rien sauver, sinon soi-même d'abord, en attendant activement la fin du cycle de l'Age sombre présent. Cette conception cyclique ne doit pas engendrer le pessimisme, la résignation ou la violence terroriste récupérée par le système - comme cela a pu être le cas. Certes, Chevaucher le tigre est une bombe, mais une bombe pour soi-même, afin de dynamiter ses aigreurs, son amertume, son narcissisme. En effet, que signifie, cette expression extrême-orientale ? Elle exprime l'idée qu'il faut empêcher le tigre, c'est-à-dire les forces de dissolution, de vous sauter à la gorge, en enfourchant l'animal pour arriver finalement à bout de lui. L'homme de Tradition doit ainsi ne pas fuir le danger (le tigre), mais le braver (le chevaucher) pour l'annuler (le domestiquer).
    On possède très peu d'informations sur la vie d'Evola. Le chemin du Cinabre (1963) représente ses mémoires autobibliographiques. Leur auteur a toujours cultivé « l'impersonnalité active ». Mort le 11 juin 1974, à son domicile du Corso Vittorio Emanuele à Rome, son corps est incinéré selon ses volontés et ses cendres dispersées sur un glacier au Mont-Rose, qu'il avait arpenté durant ses périples alpestres.     
    Arnaud Guyot-Jeannin Le Choc du Mois, juillet 2010
    Révolte contre le monde moderne, L'Age d'Homme/Guy Trédaniel, 457 p., 25 €.
    9 Guides des citations, réunies et classées par Antoine Dectot de Christen, Pardès, 127 p,14€.
    Evola, envers et contre tous, collectif dirigé par Thierry Jolif, Avatar éditions, 200 p., 20 €.

  • Bruno Gollnisch :”un peuple qui n’honore pas ses morts n’a plus d’avenir”

    Nous évoquions la semaine passée l’offensive menée contre les traditions de Noël. Elle s’inscrit dans un contexte beaucoup  plus général d’attaques répétées et planifiées contre notre mémoire, notre passé, notre identité,  les fondements moraux, spirituels de  notre civilisation. Avec ce billet d’humeur, Bruno Gollnisch s’arrête sur le sort que la France réserve aujourd’hui à ses morts, qui en dit aussi très long sur l’état d’avancement (de décomposition) de  notre société dite « moderne »…

    “Novembre s’en est allé, et avec lui les feuilles mortes, qui, avec les souvenirs et les regrets, se ramassent à la pelle, comme le dit l’une de nos plus belles chansons, que fredonnait Lionel Jospin, preuve que l’on peut être socialiste et sensible… On connaît l’interprétation d’Yves Montand ; je préfère encore celle du regretté Mouloudji, qui chantait aussi le deuxième couplet, plus poétique encore.

     Ce mois de Novembre est –ou était- chez nous le mois du culte des morts : fête de la Toussaint, suivie de celle des Trépassés. Cérémonies du 11 novembre, rappelant l’incroyable sacrifice de millions de Français. Visite des cimetières.

    Ce culte est de tous les temps et de toutes les civilisations. Peut-être même peut-on dire qu’il est à l’origine de la Civilisation. Les monuments de l’Egypte ancienne qui nous fascinent encore ne sont-ils pas le résultat du prodigieux effort auquel ce culte donna lieu ?

      Les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs  disait Baudelaire, dans l’un de ses très beaux poèmes, consacré à la tombe abandonnée d’une « servante au grand cœur » qui avait veillé sur son enfance.

     Car la France d’aujourd’hui maltraite ses morts. Au nom de la rentabilité, depuis quelques années, on n’a plus le droit de réserver, comme on pouvait le faire autrefois –à grand prix !- une concession perpétuelle. Les défunts eux-mêmes sont soumis à la précarité. Tout au plus peut-on les héberger 30 ans au maximum. Passé cette date, il faut renouveler ce que j’appellerai, en quelque sorte, le loyer de la concession…si les héritiers y pensent, s’ils le peuvent, et s’ils sont toujours là !

     Cette législation a été passée il y a des années sans susciter de débats et dans l’indifférence générale.

     Comme on ne peut porter atteinte aux droits acquis, on a du moins maintenu les concessions perpétuelles existantes, tout en empêchant d’en acquérir de nouvelles. Mais, même cela est en fait attaqué par le zèle abusif de mairies qui se saisissent de tout motif pour décréter une tombe abandonnée.

      Une pierre très légèrement descellée, une croix qui se penche, une vieil enclos dont la grille est rouillée, et la tombe, réputée abandonnée, pourra faire l’objet d’une reprise –c’est-à-dire qu’elle sera profanée, détruite, les pauvres restes du ou des défunts jetés dans une fosse commune,…et l’emplacement reloué !

     Le résultat, c’est qu’à terme il n’y aura plus de tombes anciennes. Dans un village des Ardennes où j’ai quelques origines familiales, on m’a parlé de la tombe du fils unique de l’ancien forgeron. Il avait forgé lui-même la grille qui entourait l’emplacement où reposait son fils unique, tué à 20ans à la guerre de 1914-18. C’était, dit-on, une très belle grille, avec un beau crucifix. Le forgeron est mort aussi, et sa famille s’est éteinte après lui. Récemment, on a « repris » la tombe ; la grille et la croix sont parties à la décharge.

     Ainsi, rien n’échappe, dans notre société moderne (?), pas même les morts, à la loi de l’apparente rationalité marchande et de la précarité qu’elle engendre. Non pas la précarité inhérente au temps qui passe dans un monde où rien n’est éternel, non pas l’impermanence des choses telle que la conçoit la sensibilité extrême-orientale, mais la rotation forcée, voulue, fruit du matérialisme et de l’impiété de notre génération.

      Quelle importance ? » diront beaucoup. « Pourquoi se soucier des restes inertes de ceux qui nous ont précédés, et qui n’éprouvent plus rien ? » Ceux qui pensent ainsi ont tort. Un pays n’est pas seulement la propriété de ceux qui y vivent ; mais aussi de ceux qui y ont vécu. Effacez leur souvenir, et vous déclarez la terre ouverte à tous. Vita mortuorum in memoria est posita vivorum  La vie des morts est de survivre dans l’esprit des vivants  disait Cicéron, et, plus près de nous, Chateaubriand :  Les vivants ne peuvent rien apprendre aux morts ; les morts, au contraire, instruisent les vivants. 

     Disons-le tout net : un peuple qui n’honore pas ses morts n’a plus d’avenir. D’autres viendront, qui progressivement prendront la place des amnésiques, et ne coloniseront pas que ses cimetières. Car tout se tient.

     Barrès avait bien compris le lien charnel qui existe entre la terre et les morts. C’est que la terre de France n’est pas seulement la propriété des soixante millions de personnes qui y vivent aujourd’hui, et dont on ne sait trop s’il faut les qualifier d’habitants ou de nationaux. Elle appartient aussi au milliard d’êtres humains qui, depuis l’aube des temps historiques y ont vécu, travaillé, souffert, aimé, et qui, si souvent, ont donné leur vie pour elle.

     En honorant nos morts, en respectant la dernière et intangible demeure, à laquelle ils ont droit, nous nous relions à eux, qu’ils fussent riches ou pauvres, glorieux ou humbles :  Dona eis, Domine, requiem sempiternam.”

    Bruno Gollnisch. http://www.gollnisch.com

  • « Éloge du populisme » de Vincent Coussedière, par Didier Bourjon

    PARIS (NOVOpress Breizh) — Dans son livre Éloge du populisme(1), Vincent Coussedière propose une analyse à nouveaux frais de ce que recouvre le vocable “populisme”, analyse fondée philosophiquement et des plus utile politiquement.

    Le terme de populisme est polysémique, il recouvre des formes variées, à la typologie délicate à fixer, et dont l’origine est mal discernable : les narodniki de la Russie tsariste, le mouvement rural américain de la fin du XIXème siècle, notre boulangisme ? Pourquoi pas nos anciennes et récurrentes révoltes paysannes ?

    De nos jours, sa disparité n’est pas moindre en Europe et ailleurs : de G. Wilders et un populisme libertarien sinon “queer” à O. Fraysinger en passant par feu J. Haider, de notre FN v1 puis v2 à la Ligue du Nord  (Italie) et ses aléas, du PiS des frères Kaczynski (Pologne), ou du Tea Party américain et de Chavez à l’Aube dorée grecque : la palette est large, les expressions politiques sont pour le moins diverses. Malgré tout, on peut trouver une certaine unité à ce phénomène.

    D’abord, et particulièrement en Europe, il est un trait commun qui se détache nettement : le refus de l’immigration de peuplement, de la contre-colonisation massive Sud-Nord, et le rejet de l’islamisation intolérable des pays concernés qui en découle le plus souvent.

    De façon plus complexe, on peut y repérer une façon de creuset où se transcendent les clivages sociaux, générationnels ou politiques “traditionnels”, creuset façonné par les réactions multiples, non encore pleinement conscientes ni tout à fait articulées, à ladite “mondialisation” et à ses conséquences destructrices sur l’ethos des peuples tant et plus que sur le social et l’économique.

    S’y élabore un peu à l’aveugle un refus du post-humanisme globalisé exclusivement technique et marchand — virtuel et festif en mode “démo” mais dévastateur et mortifère en vérité — qui réveille conjointement la conscience culturelle et la conscience politique, en remettant en jeu la question de la “gouvernance”, comme on dit aujourd’hui, et bien au-delà celle du destin des peuples et des civilisations. C’est une résistance vitale et essentiellement politique.

    Cependant, “populisme” est devenu un leitmotiv dans la bouche des autorisés de parole du complexe clérico-médiatique pour parler peu ou prou du peuple, connotation péjorative et intellectuellement méprisante à la clef. C’est que le peuple renâcle à sa disparition politique, et à sa disparition tout court. Pire : il ne se laisse pas totalement berner par les idéaux si merveilleux qu’on lui ressasse à longueur de temps pour lui faire gober l’opération : l’antiracisme controuvé, le multi-culturalisme et son fabuleux “vivre ensemble”, l’européisme et son corollaire le mondialisme, l’écologisme fondamentaliste, le paritarisme et l’égalitarisme forcenés, le révisionnisme historique et le relativisme à sens unique, et tant d’autres calembredaines, contradictions  logiques, délires, désarrimage de tout réel, qui font les délices de nos idéologues enragés et béats d’admiration devant leurs inventions.

    Le peuple est décevant, il se rebiffe, il est populiste ! On a donc bien raison de tout faire pour en changer, ou mieux : pour ne plus avoir de peuple à considérer. À cet égard gauchistes libertariens et technocrates sont des “alliés objectifs” : les uns, soixante-huitards et leur descendance, n’ont pas digéré que ce peuple ait été incapable de faire la révolution qu’ils rêvaient de diriger et le lui font payer avec tout leur dédain, les autres entendent bien que la “gouvernance” techno-économique et le  Marché s’imposent à tous, mondialement, sans plus de politique.

    Hyper-individualisme et hyper-libéralisme sont deux facettes de l’hubris post-moderne : “soi-mêmisme” et oligarchie progressent de concert. Au prix de la “défaite de la pensée” comme du politique, donc au détriment total du peuple et de la société.

    Car, comme le rappelle à juste titre V. Coussedière : « Il n’y a pas de politique sans peuple, ni de peuple sans politique. (…) Le peuple est une réalité vivante dont l’être-ensemble est politique ».

    Cela dit, le peuple n’a jamais “produit” lui-même son idéologie politique, ce que le terme “populisme” suppose. En vérité : « Le populisme est un moment de crise de l’être-ensemble d’un peuple ».

    Plus précisément, le populisme n’est pas une aspiration à une démocratie plus directe, mais à une démocratie représentative effective, avec des dirigeants et une élite fidèle : « Seul un peuple politique peut devenir populiste ». Le peuple « veut qu’on le gouverne selon son intérêt », selon l’intérêt du pays.

    Le populisme n’est pas non plus la démagogie, laquelle est une réalité indépendante, consubstantielle à la démocratie elle-même, depuis l’origine : « L’irruption du démagogue sur la scène publique n’est cependant pas la cause du populisme mais sa conséquence ». Salutaire remise à l’endroit ! Le terme de populisme sert à reporter sur le peuple la responsabilité de la démagogie populiste.

    « Le populisme est donc le moment où l’essence du politique est encore abritée par le peuple ». Il est l’errance de l’être politique du peuple, désemparé de se voir impuissant au moment où il faudrait agir collectivement de façon décisive, au regard des crises qui de tous côtés convergent et nous menacent vitalement. En réalité : « Il y a beaucoup plus de mémoire du politique dans le populisme du peuple que dans le mépris des experts pour ce même populisme ». Au point que c’est peut-être là que git notre ultime ressource, notre ultime possibilité d’avenir.

    En l’occurrence : « Le populisme n’est pas uniquement une réaction à la perte de la capacité du peuple, il est aussi une réaction à la destruction de son être social, fondement de sa capacité politique ».

    C’est ici le cœur du livre, à mon sens : l’être-ensemble “pré-politique” d’un peuple, c’est sa sociabilité. Un peuple vit des relations sociales des individus qui le composent. Il n’y a pas de solution de continuité du rapport simple de voisinage à celui des différents rôles au sein de la société, du geste quotidien à la culture, de la civilité à la civilisation d’un pays.

    Dans la tradition, cette sociabilité peut avoir une base négative (Hobbes) ou se cristalliser dans une Volonté générale (Rousseau), c’est aussi bien l’amitié politique d’Aristote que la fraternité révolutionnaire. Toujours cela suppose un sentiment d’appartenance communautaire,  de  communauté de destin, de correspondance “civilisationnelle” : « La sociabilité naît de la similitude, de la ressemblance entre amis ».

    Or : « Cette importance de la similitude condition de la sociabilité est aujourd’hui l’objet d’un véritable tabou et d’un refoulement collectif. C’est parce qu’on confond la similitude avec l’Identité qu’on refuse d’en penser l’importance politique. »

    Le distinguo entre “identité” et “similitude”, le fourvoiement sur le thème de “l’identité” (qu’il n’y a pas à proprement parler, qu’il n’y a jamais eu) en lieu et place de la similitude (qui renvoie à la question essentielle de l’origine — qui est ce qui toujours nous devance), ces considérations font l’objet de remarques de premier ordre dans ce livre, importantes pour la réflexion politique.

    Si l’on extrapole : en guise de “contrat social” on peut distinguer celui qui est de pure convention (les “Français de papier”) et celui qui engage les Français par l’origine, que celle-ci soit “historique” ou pleinement endossée par choix et volonté. Ce dernier est le seul fondement politique légitime.

    Les civilisations de l’identité n’ont pas vraiment de rapport à l’origine, et à sa dynamique. Seul le contrat qui relie selon l’origine les hommes en Cité rompt avec l’identité et les liens premiers. C’est pourquoi il y a une connivence profonde entre les versions individualistes (soi-mêmisme post-moderne) et communautaristes (l’islamisme, par exemple…) des civilisations de l’identité contre les civilisations de l’origine. Où l’on retrouve les alliances envisagées supra… et les risques de l’apprenti sorcier.

    Il faut donc « repenser la sociabilité politique du peuple ». En effet, la sociabilité, comme tout le reste, a été progressivement absolutisé en même temps que réifié : « La sociabilité n’est plus le produit des individus, de leurs actions, de leurs capacité d’agir pour l’autre ou avec l’autre, elle devient une substance, le social, ou une marchandise, le sociétal. Au lieu que la sociabilité non politique soit le fondement de la politique, on attend que la politique qu’elle fonde ou refonde le lien social. Faire de l’Etat le producteur du social lui-même est incohérent avec une vision purement politique et artificialiste du peuple. La politique, à travers la politique sociale, doit imprégner toutes les relations humaines, pour créer de toutes pièces des solidarités qui n’existent pas, puisque le peuple lui-même n’existe pas. »

    V. Coussedière fait alors appel aux travaux d’un sociologue à part, G. Tarde, qui montre qu’il n’y a rapport social ou sociabilité que s’il y a effort d’imitation. On pourrait utilement remonter à la mimèsis. Le contrat peut seulement alors s’installer : « Ce n’est pas un droit commun qui fonde la similitude du peuple, mais c’est une certaine similitude du peuple qui permet à un droit commun de s’établir. » L’assimilation (assimiler, c’est rendre similaire) est donc la seule solution pour tout apport humain exogène, laquelle assimilation ne se peut donc concevoir que pour des individus, pas pour des masses, dans la durée, et cela plus ou moins selon l’éloignement culturel et civilisationnel qu’ils ont au peuple qu’ils veulent intégrer.

    On ne peut au passage que relever la contradiction flagrante de l’idéologie multi-culturaliste, pour en souligner la duplicité : on dénonce l’attachement du peuple d’accueil à sa similitude, c’est du “populisme”, et on encense l’attachement des immigrés à la similitude de leur peuple d’origine, les encourageant à cultiver leur “différence” et à prolonger leur civilisation au beau milieu de la nôtre !

    Mais qu’en est-il de la notion de “peuple” ? Elle peut être prise comme ethnos (le peuple organique et historique), comme dèmos (le peuple politique), ou comme classe sociale. Le populisme intègre ces notions, et les dépassent. Il renvoie à des classes sociales : classes populaires alliées avec tout ou partie des classes moyennes dès lors qu’ensemble ils subissent une altération de leur être politique et de leur situation sociale ; mais il reprend à son compte « l’idée » du peuple, dans l’imaginaire politique qui participe de la légende du pays. Et dans ce “peuple”, tous sont finalement repris, y compris les “experts” et autres technocrates, qui ne seraient pas ce qu’ils sont sans… le peuple dont ils font encore partie, quoi qu’ils en aient.

    Ces éléments de fond se retrouvent sur un plan politique plus superficiel : le “populisme” est aujourd’hui une réaction à la crise profonde de la démocratie représentative, dénoncée en France à longueur de scrutin depuis des décennies (abstentions, votes blancs, votes nuls, etc.). F. Hollande est le plus mal élu des présidents de la Vème République, il n’a rassemblé que 39 % des inscrits et 48,6 % des votants (ne parlons pas des législatives !).

    « La fracture n’est plus tant entre la gauche et la droite qu’entre les classes dominantes, indifféremment de droite ou de gauche, et les classes populaires ». (Christophe Guilluy, Fractures françaises). C’est pourquoi le populisme est attaqué à gauche comme à droite, mais aussi pourquoi gauche comme droite sont au fond scindées en deux, malgré la logique des appareils et la course aux postes et aux prébendes qu’ils structurent (le pouvoir, chacun sait qu’il n’y en a plus que l’ersatz : la classe dominante locale n’est plus que le fantoche d’une superclasse mondiale, d’une oligarchie ayant échappé à presque toutes les contraintes politiques et étatiques). Cela dans le cadre d’un jeu politique “officiel” qui maintient fictivement deux blocs “majoritaires” (majoritaires entre guillemets : même ensemble les principaux “partis de gouvernement” ne le sont plus guère, en bonne arithmétique électorale).

    La fracture n’est pas entre un “peuple de gauche”, celui que je côtoie du côté de Notre-Dame des Landes, et un “peuple de droite”, celui que je côtoie dans les manifestations contre le prétendu “mariage pour tous” : ces deux là se cherchent à tâtons, recherchent leur unité première pour se retrouver et se défendre comme peuple, comme pays — malgré l’aveuglement volontaire et acharné de la classe médiatico-politique et leur incessante propagande, et malgré l’exploitation de cette situation par les démagogues.

    Cette jonction est au cœur du “populisme”, qui n’est rien d’idéologique. Le populisme n’est pas un “parti” mais un rassemblement possible ; il n’est pas un programme :  il est un appel, une attente. C’est à défaut que ceux qu’il touche se rabattent, partiellement et sans satisfaction réelle, sur les démagogues qui flairent ce potentiel, mais qui ne peuvent que le mal représenter, et le trahir.

    Ce qui motive ce populisme, ce à quoi il est attaché, ce qu’il veut défendre ou recouvrer, n’en est pas moins précis, fort, et essentiel. Il reste à libérer sa parole, lui donner forme et expression, la structurer, en construisant les modalités d’organisation idoines à cet objectif d’émergence, dans une action volontaire et à nouveau réellement politique  — au sens noble du terme, à l’opposé du mauvais théâtre de boulevard des politicailleries au stade terminal d’une Ve défigurée et agonisante.

    La ligne de fracture profonde est bien entre la caste des tenants de la “mondialisation” et le désir du peuple de recouvrer une souveraineté légitime, à travers la restauration du politique à tous les échelons, à commencer par le pivot de tous : la nation, soit précisément ce que la “globalisation” cherche à ruiner et faire disparaître à toute force. En même temps que le peuple, comme par hasard… Avec toute la puissance du “système”, et l’aide des idiots utiles de toutes les variantes du totalitarisme mondialisé qui s’annonce. Nous assistons à une course-poursuite terrible entre la liquidation de nos anciennes nations et de nos peuples et la prise de conscience collective nécessaire à la reprise en main de leur destin par ces derniers.

    Le livre développe et approfondit ces idées, il analyse l’histoire de la décomposition politique du peuple français au cours des dernières décennies, et il débouche sur une sorte de prospective politique : il est plus riche que ce que les extraits cités et les indications faites ici ne l’indiquent. J’invite chacun à se faire son idée en le lisant, et en poursuivant la discussion, ici et ailleurs.

    Le populisme est gros d’une révolte. Il lui manque un débouché politique, non démagogique, issu de ses rangs. Si cette résistance trouve à s’unifier largement et à s’organiser, si une parole politique et le peuple se trouvent, alors ce sera une révolution, une révolution conservatrice d’un genre inédit. Populaire, elle régénèrera les élites, de la base au sommet de la société, contre tous les parvenus. Réconciliatrice, elle refondera un futur digne du passé, dans le respect de l’immémorial. Sur le mode de la reprise, elle réorientera le destin du pays.

    Didier Bourjon pour NOVOpress Breizh http://fr.novopress.info/

    1) « Éloge du populisme » de Vincent Coussedière, éditions Elya 16 €

  • Discours de Jean-Marie Le Pen pour les 40 ans du Front National

     

    Discours de Jean-Marie Le Pen, Président d’Honneur du Front National, pour les 40 ans du Front National, le samedi 8 décembre 2012.

    Le Front National a 40 ans.

    Sa naissance officielle est datée du 5 octobre 1972.

    Elle était le fruit d’un accord intervenu entre leaders patriotes : Le mouvement de Georges Bidault, les jeunes d’Ordre nouveau et avec moi, de nombreux responsables des combats de l’Algérie française.

    Cette union allait être éphémère et rapidement ne restèrent au Front National avec moi, que mes compagnons et quelques dissidents d’Ordre nouveau. npi

  • Interview de Jean-Marie Le Pen à

    La Russie de Vladimir Poutine, désire se rapprocher de l’Europe mais l’occident, notion qui n’a plus grand intérêt pourtant, tout en gardant sa capacité de nuisance, lui tourne résolument le dos. De Chateaubriand à de Gaulle en passant par Kerillis ou par Bloy, la liste est longue pourtant des esprits qui voulaient ce rapprochement.

    J’ai pensé interviewer Jean-Marie Le Pen pour <pravda.ru>, qui me fait l’honneur de publier des chroniques métapolitiques et symboliques, en anglais et en russe. Plusieurs de mes livres ont d’ailleurs été publiés en russe. J’invite mes lecteurs anglophones ou (pourquoi pas ?) russophones ou italophones à lire ce journal qui couvre d’un oeil original et politiquement averti l’actualité mondiale.

    Jean-Marie Le Pen a eu la bonté de nous répondre en soulignant la proximité de vues de l’actuelle famille nationale-conservatrice et de la Russie. Cela rassurera tous les bons esprits et exaspérera tous les imbéciles, comme disait le bon Léon Bloy, qui attendait aussi les cosaques et le Saint-Esprit ! On verra...

    Je reproduis les principales questions et les réponses stratégiques pour mes lecteurs francophones.

    - Monsieur le président, quelles menaces, pour vous, ont remplacé la menace communiste ?

    Aujourd’hui, la menace communiste, effondrée depuis 20 ans, a laissé place à une autre utopie mortifère : le mondialisme, nouvelle idéologie internationaliste et matérialiste qui n’a pour seul but que de maximiser les profits des grands capitalistes, au détriment des Etats-Nations et de leurs peuples.

    A l’internationalisme socialiste qui a engendré ses héros a également succédé l’islamisme et ses martyrs. Toutes ces idéologies ayant en commun de saper les fondements de la civilisation helléno-chrétienne pour en substituer une nouvelle, qui n’est pas la notre.
    - Après la réélection d’Obama, que pensez-vous de la civilisation américaine et de l’avenir de l’occident ?

    La réélection d’Obama n’apporte ni ne retranche rien à la "civilisation" américaine. Les Etats-Unis sont une puissance en déclin économique (malgré l’exploitation du gaz de schiste) comme géostratégique. Les tenants de "l’Empire" dont elle est le centre s’évertuent à en retarder l’effondrement, en vain. Economiquement, elle ne cesse de s’endetter et la Banque fédérale américaine est d’ailleurs aujourd’hui la seule à acheter des bons du trésor américain en créant toujours plus de dollars, ce qui aboutira inéluctablement à l’effondrement du dollars. Militairement elle ne cesse de chercher à nuire au positionnement des autres puissances régionales telles que la Russie. On le voit aujourd’hui en Syrie où s’affrontent à l’ONU les conceptions russes et chinoises du respect des pouvoirs établis et le soutien américain et occidental des insurrections aux motivations le plus souvent extrémistes et dangereuses. Ces insurrections qui ont conduit au pouvoir en Tunisie, en Egypte, des islamistes et en Irak une anarchie et un éclatement ethnique complet. Si l’Occident continue à accepter en son sein des millions d’immigrés musulmans et à soutenir les islamistes dans les pays arabo-musulmans, l’avenir de l’Occident tout entier s’annonce sombre. Sa survie même est en cause.
    - Pourquoi n’avez-vous pas soutenu Sarkozy au deuxième tour ?

    Nicolas Sarkozy a tenu à deux reprises des discours proches de ceux du Front National pour faire venir à lui nos électeurs, avec un certain succès en 2007. Mais la politique qu’il a réellement menée durant les cinq ans de son mandat présidentiel a été radicalement opposée. Il affichait une volonté de limiter l’immigration : elle n’a jamais été aussi importante que sous sa présidence, il disait vouloir briser la délinquance mais elle n’a eu de cesse d’augmenter. Dans tous les domaines il a mené une politique contraire à l’intérêt des Français : augmentation des taxes, accroissement de l’intégration européenne... Dans ces conditions, pourquoi aurions-nous soutenu un Nicolas Sarkozy ?
    - Quelle est votre opinion sur les repentances à répétition de M. Hollande ? Sur quoi déboucheront-elles ?

    Les repentances de M. Hollande, par exemple en ce qui concerne la guerre d’Algérie, ne sont qu’un remerciement envers ceux qui l’ont fait élire : 90 % des Musulmans de nationalité française l’ont préféré à Sarkozy qui les a servi dans les faits mais présentait une image conservatrice. Ces repentances sont criminelles. D’une part, elles ne se basent sur aucun crime historiquement avéré, d’autre part, elles n’aboutissent qu’à faire haïr la France à des personnes issues de l’immigration. Ces repentances constituent des actes de sape de la conscience et de la fierté nationale.

    - Monsieur le président, comment expliquez-vous l’agressivité de l’Europe vis-à-vis de la Russie ? La Russie est-elle pour vous une démocratie ?

    Les Nations européennes ne cessent de décliner en tous les domaines. Elles ne voient pas d’un bon oeil le dynamisme géostratégique de la Russie que tous croyaient morte il y a quinze ans. L’Union européenne est une véritable oligarchie où la plupart des décideurs réels n’ont aucune légitimité démocratique et il est plus aisé à ce monstre institutionnel de donner des leçons de démocratie à la terre entière que de se les appliquer à lui-même ou de les faire appliquer à certains de ses membres. Sachez que la France, par exemple, ne compte que 2 députés du Front National sur 577 élus, alors que Marine Le Pen avait réuni près d’un électeur sur cinq. Si la Russie n’est pas une démocratie parfaite (en existe-t-il une d’ailleurs ?...), l’Europe n’a certainement pas de leçons à lui donner en ce domaine !
    - Quel avenir commun voyez-vous entre la Russie et l’Europe ?

    Pour ma part je milite pour la réalisation d’un ensemble harmonieux et animé par la volonté d’un destin commun sur l’ensemble de l’espace boréal, allant de Brest à Vladivostok. La Russie et les Europe centrale et occidentale ont de nombreux points communs et de nombreuses convergences d’intérêts. Face à un monde de plus en plus instable, en pleine explosion démographique alors que nous connaissons pour notre part un hiver démographique sans précédent et suicidaire, il est certain que notre civilisation européenne y trouverait un outil de salut. Mais il n’en va pas de l’intérêt de ce qui reste la première puissance mondiale, les Etats-Unis, ni des firmes internationales, il est donc évident que les castes aux pouvoir s’y opposeront de toutes leurs forces...
    - Que faire face à l’atlantisme ?

    J’ai été longtemps favorable à l’OTAN, à l’époque où les chars soviétiques étaient postés à 500 km des frontières françaises et où l’URSS professait un messianisme belliqueux soutenu au sein même des nations européennes par les partis communistes européens, véritables chevaux de Troie de ce système criminel.

    Aujourd’hui, cette menace s’est effondrée d’elle-même, sous le poids de ses crimes, de ses mensonges et peut-être plus encore de son inefficacité économique.

    L’atlantisme n’a donc plus de raison d’être et ne constitue qu’une organisation vouée à organiser la force de frappe militaire entre les forces américaines et leurs supplétifs européens. L’Otan n’est d’ailleurs intervenue depuis lors que contre la stabilité du monde : en Yougoslavie où l’islamisme et les mafias gouvernent désormais en Bosnie et au Kosovo, en Irak où depuis dix ans l’anarchie règne, en Lybie où Kadhafi (certes dictateur mais qui assurait tout comme Saddam Hussein en Irak) la stabilité de son pays. Il faut donc en finir avec l’atlantisme qui n’est devenu que le doux nom de l’impérialisme américain !

    Vous me demandiez tout à l’heure pourquoi le Front National n’avait pas soutenu Sarkozy au second tour des dernières Présidentielles, j’ajouterai que c’est aussi parce qu’il avait procédé à la réintégration complète de la France dans l’OTAN alors que le général de Gaulle, à la fin des années 60 l’avait retiré du commandement intégré.
    - Vous ne savez peut-être pas qu’il y a deux millions de musulmans à Moscou... L’Etat (russe) doit-il financer la construction des mosquées ? Que faire à cet égard en France ou en Russie ?

    Ce n’est pas à moi de préconiser que l’Etat russe finance ou ne finance pas les lieux de cultes musulmans en Russie, je suis respectueux de la souveraineté nationale... En revanche, en France, j’y suis viscéralement opposé. L’Islam n’est pas qu’une religion, c’est aussi une civilisation, un système juridique bien souvent contraire à nos coutumes ancestrales et à nos lois séculaires. Favoriser le développement de l’Islam au sein de nos nations d’extraction chrétienne est un danger, car comme le pensait l’historien français Ernest Renan au XIXe siècle, « L’Islam a été libéral quand il était faible et violent quand il était fort ». Et si aujourd’hui des Musulmans peuvent vivre en paix avec des Chrétiens ou des incroyants dans nos pays, qu’en sera t’il quand, étant donné le rapport démographique qui joue en leur faveur, ils seront sinon majoritaires, du moins assez forts pour nous imposer de respecter leurs usages ? Nulle part dans l’histoire de l’Islam, quand ses adeptes étaient dominants, les minorités n’ont été respectées ni considérées comme ayant des droits égaux. C’est le Coran lui-même qui non seulement l’autorise mais même, l’impose.
    - L’islamisation que vous dénoncez est-elle inéluctable ?

    L’islamisation n’est que la conséquence de l’immigration massive que connaissent nos pays, en provenance d’Asie centrale pour la Russie, en provenance du Maghreb et de l’Afrique musulmane pour l’Europe de l’ouest. L’islamisation n’est donc pas inéluctable si nous cessons de faire entrer dans nos pays des millions d’immigrés musulmans supplémentaires tous les ans et si nous imposons à ceux qui sont présents de se conformer à nos us et coutumes. Et si cela ne leur convient pas, libre à eux de pratiquer leur mode de vie ailleurs...
    - Les gens ne s’y habituent-ils pas ?

    En France, la population commence à ressentir et à craindre cette islamisation parce qu’elle est de plus en plus rapide, visible et massive et qu’elle les touche dans leur vie quotidienne : femmes voilées dans la rue, manque de respect des libertés des femmes, interdiction du porc dans les cantines scolaires, construction de mosquées avec minaret... avec son cortège d’extrémistes qui, comme à Toulouse au printemps dernier, a assassiné au nom de l’Islam sept personnes dont trois enfants abattus par un terroriste...
    - Que pensez-vous enfin de la politique occidentale en Libye ou surtout maintenant en Syrie ? Et de l’attitude russe ?

    Cette attitude, comme je vous le disais tout à l’heure, est criminelle puisqu’elle substitue ou vise à substituer des régimes qui sont certes des dictatures mais qui apportent à leur pays stabilité et respect des minorités religieuses, notamment chrétiennes, par le chaos et l’avènement de dictatures islamistes qui ne laissent à ceux qui ne sont pas de la même confession le choix qu’entre la valise ou le cercueil... comme un des slogans des rebelles syriens le prouve : « les chrétiens au Liban et les alaouites au cimetière ». Mais les soutiens occidentaux de la subversion préfèrent alors se boucher les oreilles...

    La politique russe en la matière est bien plus censée : elle respecte la souveraineté et l’intégrité des Etats tout en étant réaliste puisque préférant la stabilité au chaos.

    Pravda, le 27/11/2012. Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info
  • André Gandillon : « N'ayons pas peur de défendre la vérité du christianisme ! »

    Philosophe, historien et économiste, André Gandillon, qui est aussi rédacteur en chef de la revue nationaliste Militant depuis 2003, est l'auteur de quatre ouvrages : Les fondements du XXe siècle (2 volumes, Roudil, 1992), Nouvelles considérations sur la raison (François-Xavier de Guibert, 1997), Solutions nationales à la crise (Ed. Dualpha, 2010) et Grandeur du christianisme (448 pages, 30 euros, François-Xavier de Guibert, 10 rue Mercœur, 75011 Paris. Tél. : 01-40-46-54-47. Site : < www.fxdeguibert.com >, ce dernier livre d'apologétique est préfacé par l'abbé Claude Barthe. Il nous a paru intéressant d'interroger André Gandillon sur ce dernier ouvrage en cette veille de Pâques.

    RIVAROL : Qu'est-ce qui vous a donné l'idée d'écrire ce livre dressant l'apologie de la religion chrétienne, vous qui êtes un laïc, marié et père de quatre enfants, engagé dans le combat politique depuis plusieurs décennies car on se serait plutôt attendu à ce que cet ouvrage soit le fait d'un ecclésiastique ?
    André Gandillon : D'abord tout baptisé catholique se doit de défendre sa religion. Cette mission n'est pas l'apanage exclusif des clercs. Si j'ai écrit ce livre, c'est à la suite des contacts, d'ailleurs très courtois, que j'ai eus dans les années 1990, à l'occasion de la publication de mon premier livre Les Fondements du XXe siècle, avec des néo-païens. Je me suis rendu compte que tous les arguments que je leur donnais en faveur du christianisme ne les convainquaient pas.
    Est-ce parce que je ne savais pas leur en parler ? Parce que mes idées n'étaient pas suffisamment claires ? Je me suis interrogé : comment se faisait-il que ce qui me paraissait évident ne l'était pas pour eux qui semblaient sincères dans leur scepticisme ? J'ai donc entrepris de mettre mes idées à plat, de réfléchir à la manière de savoir comment l'on peut penser, ce qui m'a conduit à écrire le livre Nouvelles considérations sur la raison et, dans le prolongement de cette réflexion, à rédiger un autre ouvrage afin de démontrer que le christianisme est la seule et vraie religion. Le christianisme est authentique car c'est une religion qui s'inscrit dans l'histoire et qui s'exprime sous forme de preuves expérimentales, à savoir le prophétisme hébreu, lequel s'est réalisé dans la venue du Christ.
    Il s'agissait également de démontrer que le christianisme est la seule religion qui n'entre pas en contradiction avec les demandes de l'intelligence humaine, autrement dit qu'elle ne contient aucune contradiction rationnelle telle que peuvent en connaître les religions matérialistes, païennes ou les religions orientales asiatiques. 
    Il s'agissait enfin de prouver la vérité du christianisme par les fruits nombreux qu'il a pu apporter à l'homme, notamment le développement économique et industriel, tout en le mettant en garde sur le fait que, sans le respect de la morale chrétienne, ce développement transforme les hommes en apprentis sorciers et est vecteur de destructions.

    R. : Vous appuyez-vous sur les fameuses cinq voies de saint Thomas d'Aquin pour prouver l'existence de Dieu ?
    A.G. : Non, car lorsque je les ai citées à des néo-païens, ceux-ci ont toujours trouvé des réfutations assez convaincantes. Dans Nouvelles considérations sur la raison, je consacre d'ailleurs un chapitre aux cinq voies de saint Thomas en montrant leurs limites pour les hommes d'aujourd'hui. Ce qui m'a conduit à chercher une preuve réaliste, matérielle, c'est-à-dire une preuve par l'expérience, par le prophétisme hébreu réalisé par la venue du Christ lui-même, par sa vie, par ses miracles, par sa résurrection qui est attestée par nombre de témoins et qui est même vérifiée aujourd'hui par ce que certains appellent un cinquième Evangile, à savoir le Saint Suaire de Turin. Car, n'oublions pas que, comme l'écrit saint Paul : « Si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est notre foi. »

    R. : En quoi les autres religions sont-elles selon vous déficientes et donc fausses ?
    A. G. : Au contraire du christianisme, les autres religions considèrent que les principes créés et incréés sont confondus l'un dans l'autre. Précisons que ce que l'on appelle le principe incréé est le principe éternel d'existence des choses, lequel a toujours existé et existera toujours. En revanche, le principe créé, c'est quelque chose qui a son commencement et qui nécessairement aura une fin. Or, dans le christianisme, on distingue bien le principe incréé, c'est-à-dire l'Esprit créateur qui existe de toute éternité et qui existera à jamais et le principe créé qui est la matière, laquelle a un commencement et une fin, chose que l'on peut d'ailleurs observer actuellement dans l'univers.
    À l'inverse, les matérialistes pensent que c'est la matière elle-même qui est éternelle, qu'elle n'a ni commencement, ni fin. Or, comment organiser la matière à partir d' elle-même s'il n'y a pas un Esprit qui informe la matière et qui lui permette de s'organiser ? Dans cette perspective, on en arrive alors aux théories d'Epicure qui parlait du hasard, de la déclinaison des atomes, en utilisant un nom savant, le clinamen, lequel fait que les atomes providentiellement s'agencent par eux-mêmes et que le monde prend sa forme par une organisation qui lui est propre. C'est l'une des raisons pour lesquelles le darwinisme a aujourd'hui tant de succès car, finalement, il s'accorde assez bien avec cette vision matérialiste des choses qui fait l'économie du principe incréé, c'est-à-dire en vérité de Dieu lui-même.
    Quant aux religions asiatiques comme l'hindouisme, elles considèrent que ce que nous vivons n'est qu'illusion, que la réalité n'existe pas en elle-même mais que c'est simplement la représentation que nous nous en faisons. Or, nous nous rendons bien compte par l'expérience qu'un morceau de bois, c'est bel et bien un morceau de bois que l'on peut toucher, qu'une montagne n'est pas une simple illusion mais bien une montagne, etc.
    De plus, ces religions font intervenir des phénomènes extraordinaires pour expliquer l'origine du monde, tel un démiurge sortant de la matière chaotique pour l'organiser. Alors que le christianisme, lui, apporte une intention rationnelle en nous disant qu'il y a un esprit, une intention originelle qui organise le monde tout en laissant à l'homme la liberté d'agir pour contribuer à former ce que Berdiaev appelait « le huitième jour de la Création ».

    R. : Quel est le principal apport du christianisme ?
    A. G. : Le christianisme a eu cet immense mérite de dédiviniser l'univers. Les Pères grecs que les néo-païens ont critiqués ultérieurement, ont démontré que les étoiles, les astres n'étaient pas des dieux mais simplement des corps créés qui avaient un commencement et une fin, qui faisaient partie de la Création, qu'ils étaient des corps matériels. Et à partir de là, on a commencé à pouvoir analyser le monde, non pas comme une simple manifestation d'objets divins, mais comme une combinaison d'objets qui avaient une loi propre d'existence.
    Le christianisme a permis d'étudier la matière pour elle-même et, parallèlement, en donnant une loi de vie à l'homme, c'est-à-dire une loi morale fondée sur le Décalogue mais aussi sur le sens de l'existence qui va d'un commencement imparfait à une fin perfectible en union avec Dieu, il a incité les hommes à se perfectionner, à donner le meilleur d'eux-mêmes, à corriger leurs défauts pour s'élever au-dessus de leur quotidien, selon une loi propre qui est la loi révélée par Dieu, laquelle leur permet de découvrir progressivement un certain nombre de lois, de comportements qui les a amenés à sortir de la stagnation dans tous les domaines : intellectuel, artistique, technique, spirituel. Mais il ne faut jamais oublier de dire que le christianisme n'a pu arriver à féconder de manière si admirable la pensée humaine que parce qu'il était tombé sur un terrain extrêmement fertile, la pensée grecque.

    R. : En quoi le christianisme a-t-il favorisé l'éclosion des arts et le développement des techniques ?
    A. G. : Disons d'abord que la pensée grecque pouvait s'accorder facilement avec le christianisme car, déjà chez Aristote, il est question d'un premier moteur, d'un principe organisateur du monde. Mais évidemment, à l'époque, Aristote ne connaissant pas la Révélation, il ne pouvait qu'émettre une hypothèse. Mais toute la philosophie était en place. Les Grecs avaient ainsi déjà commencé à étudier l'univers car cet étonnement devant ses merveilles les poussait à penser que le monde avait un ordre et qu'il pouvait être compris. Tandis que dans d'autres civilisations comme les civilisations orientales ou éthiopienne où le christianisme est arrivé également très tôt -, l'on faisait sienne une vision contemplative du monde en pensant que l'homme était soumis à un ordre mais ne pourrait pas intervenir à l'intérieur de cet ordre.
    La pensée grecque, avec la logique d'Aristote, a permis à l'homme d'expliciter, de comprendre, d'approfondir l'enseignement du Christ, de le structurer et de le porter à un niveau élevé de compréhension de l'homme conduisant ce dernier à mener des recherches en accord avec les préceptes du christianisme. Aux XIIe-XIIIe siècles, face à l'irruption de philosophies venues de l'islam comme l'averroïsme, dans lesquelles on retrouve des systèmes de pensée orientaux qui nient l'individualité de l'homme en considérant qu'il n'y a qu'une âme unique de l'univers à laquelle l'homme lui-même se trouve soumis, saint Thomas d'Aquin et la Sorbonne ont immédiatement réagi. En condamnant les propositions d'Averroes et les propositions d'Aristote qui pouvaient servir de caution. On a alors édicté des interdictions qui ont orienté la pensée des théologiens, de ce qu'on n'appelait pas encore des scientifiques, dans des voies qui finalement ont fécondé la pensée, notamment en mathématiques.
    À l'inverse, dans toutes les autres civilisations, y compris dans la civilisation grecque antique, lorsque certaines trouvailles techniques avaient été utilisées, leur fécondité était rapidement épuisée, on n'arrivait plus à les renouveler. Si l'on prend aussi bien la civilisation chinoise que les civilisations hindoues, on s'aperçoit qu'après un ou deux siècles de progrès, elles stagnent indéfiniment à travers les siècles tandis que le christianisme, lui, a apporté à l'Europe un accroissement permanent de savoirs, de développements, de découvertes. Par exemple, il y a eu d'abord l'art roman, puis le gothique, puis le baroque. Ultérieurement, nous avons pu construire de grands ouvrages d'arts inconnus par ailleurs et avec un renouvellement permanent des techniques qui permettaient à l'homme d'accroître sa puissance et son pouvoir.
    Si l'on s'intéresse à la musique, l'on voit pareillement de très grandes différences. La musique chinoise, les musiques arabes et hindoues ont connu une évolution pendant un siècle ou deux, puis elles ont stagné : depuis deux millénaires pour la musique chinoise, depuis plus de mille ans pour la musique arabe, depuis plus de deux mille ans pour la musique hindoue. On n'observe aucun renouvellement, on tourne toujours autour des mêmes thèmes musicaux, on n'innove absolument en rien, on n'a enrichi en rien la musique. Alors que chez nous on est parti du chant grégorien pour réussir à développer la polyphonie, le contrepoint, l'harmonie qui nous a donné les magnifiques constructions musicales d'un Jean-Sébastien Bach, d'un Haydn, d'un Beethoven ou d'un Mozart. Je parle notamment de la musique religieuse car c'est certainement dans ce domaine que les progrès se sont réalisés le mieux dans toute leur complexité et leur beauté.

    R. : Pourquoi alors y a-t-il eu déclin du christianisme ?
    A.G. : Dans la société européenne il y a toujours eu des gens et des mouvements opposés au christianisme. Si ont été écrits les livres de réfutation de saint Thomas d'Aquin, sa Somme contre les gentils, c'est que déjà à l'époque il fallait répondre aux courants qui critiquaient le christianisme. À cette différence près que l'Église tenait alors suffisamment bien la pensée pour pouvoir réfuter amplement toutes les oppositions. Aux XVe et XVIe siècles, avec la redécouverte du monde païen antique et des philosophies matérialistes comme celle d'Epicure, ou celles des stoïciens ou des platoniciens et néoplatoniciens comme Plotin, on a flatté l'ego de l'homme, une certaine facilité de vie et beaucoup ont alors préféré s'intéresser à la vie courante plutôt qu'à leur salut éternel. Face au développement des États modernes, à la sécularisation de la société, l'Église a perdu progressivement son emprise sur les intelligences et sur les âmes. Après la Réforme qui a développé des idées très anciennes et, contrairement à ce que disent d'aucuns, bien plus orientales et sémitiques qu'européennes dans la mesure où elles se caractérisent par une soumission aveugle à Dieu, comme on la retrouve d'ailleurs dans l'islam voire dans le premier judaïsme, l'homme s'est détourné graduellement de la saine morale qui lui permettait de s'élever de l'imperfection à la perfection.
    De plus, au XVIIIe siècle l'Église n'a pas été en mesure de répondre immédiatement aux nouvelles découvertes scientifiques. Rappelons toutefois que l'Église n'a pas condamné Galilée parce qu'il refusait d'admettre que la terre tournait autour du soleil comme on le répète encore aujourd'hui mais parce qu'il avait falsifié des documents en essayant d'obtenir l'aval du clergé pour des théories qui, à l'époque, en toute bonne foi, n'étaient pas totalement prouvées. L'Église a été l'objet d'attaques violentes, notamment à partir des pays protestants, et elle n'a pas toujours su trouver la manière d'y répondre, sinon en condamnant plutôt qu'en apportant des solutions positives.
    Et aujourd'hui, l'homme, se dégageant de plus en plus de toute référence divine, de tout sens du sacré, de toute transcendance, en vient à utiliser les progrès techniques que le christianisme lui a permis d'atteindre puisque tout le développement de la science n'est que la conséquence des déblocages métaphysiques apportés par la religion chrétienne - pour assouvir ses propres envies, ses pulsions, ses instincts, fussent-ils de destruction. De sorte que la société déchristianisée dans laquelle nous évoluons est une société totalement déboussolée, désorientée, démente. Chesterton avait bien vu les choses, lui qui disait que la société moderne était fondée sur des idées chrétiennes devenues folles, autrement dit des idées vidées de leur sens et de leur substance.
    C'est à un christianisme offensif, intégral, sans compromission avec l'esprit du monde, intérieurement vécu, loin de toute forme de repentance, qu'il faut revenir si l'on veut sauver la civilisation, rétablir l'ordre moral et renouer avec la grandeur des siècles passés.
    Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Rivarol du 2 avril 2010

  • Ecoracialisme (1)

    Avec cet article, Polémia commence la publication d’une série d'extraits du livre Ecoracialisme, non encore paru aujourd’hui. Son auteur, Frédéric Malaval contributeur régulier de Polémia, veut montrer que des évolutions irrépressibles vont obliger les différentes races humaines à vivre dans leurs écosystèmes d’origine.
    L'introduction de ce livre dévoile l'argumentaire de cette vision iconoclaste.
    Polémia

    Introduction

    Ce livre a comme thème central l'écoracialisme. C'est le terme choisi pour désigner la politique consistant à favoriser la cohérence race/écosystème. Sa conclusion est que l'écoracialisme est le préalable à une politique écologique soucieuse de limiter à son strict nécessaire l'artificialisation des écosystèmes.

    En effet, habiter durablement dans un écosystème étranger n’est possible qu’au prix d’une surartificialisation à l’origine d’impacts environnementaux importants, donc de la crise écologique actuelle. La climatisation de l’habitat par les Européens dans les zones équatoriales est un exemple parmi d’autres d’une surartificialisation écologiquement néfaste.

    La thèse exposée dans ces lignes prend résolument le contre-pied de la doxa dominante. Celle-ci envisage un monde unifié alors qu'une approche écologique postule que cela n'est pas possible. La diversité est la clé du succès adaptatif et donc de la pérennité des lignées constitutives de la biosphère. Cet axiome est le fondement de l'Ecologie, science de synthèse, dont les développements sont déterminants pour relever les défis actuels. C'est le fil conducteur de ce livre construit en trois parties.

    Dans la première, un balayage général du monde d'aujourd'hui aboutit à la conclusion que la Modernité, envisagée comme l’idéologie dominante, est réalisée par une bourgeoisie mondialisée sous tutelle américaine. Son mérite incontestable est que nous vivons un Age d'or. Mais des menaces obèrent l'avenir. La crise écologique en est une. L’artificialisation de la planète en est à l’origine. Limiter la surartificialisation de l’écosphère est dès lors impératif.

    La deuxième partie résume les apports de l'Ecologie, discipline scientifique intégrative que la Sociobiologie et la Thermodynamique alimentent. Deux idées-clés vont alors participer à la vision du futur : le conservatisme des gènes, l'efficience énergétique.

    La troisième partie envisage l’Ecoracialisme comme une des issues pour surmonter les défis à venir. Une des conséquences de l’artificialisation de l’écosphère est que les pressions écologiques vont susciter un retour des différentes races humaines dispersées sur la Terre dans des écosystèmes où ils sont biologiquement adaptés. Pour nous Européens, ce sont donc des dizaines de millions d’individus qu’il faut se préparer à accueillir alors que dans le même temps partiront au plus les 20 à 30 millions (?) d’éco-immigrés de l’Europe. Il s'agit donc désormais d'envisager le futur à partir des phénomènes majeurs de ces dernières décennies.

    Parler des mouvements de populations humaines dans l'écosphère est un sujet éminemment transgressif. Dans une approche écosystémique, il est impossible d'éluder la question raciale. Or, celle-ci est taboue depuis la deuxième moitié du XXe siècle ap.JC. Aussi quelques précautions sont-elles nécessaires pour l'aborder.

    Il n'y a pas de jugement de valeur ni de hiérarchie en Ecologie. Une manifestation du vivant, quelle qu'elle soit, n'est que la résultante d'un processus adaptatif confronté à des contraintes irrépressibles. Or, cette idée de hiérarchie est omniprésente dans toutes les idéologies de la Modernité : (…), le Romain sur le Germain, le Chrétien sur le Païen, le Noble sur le Roturier, (…), le Bourgeois sur le Prolétaire ou le Prolétaire sur le Bourgeois, l'Européen sur l’Africain, (…), etc. L'approche de la Nature procède du même esprit en distinguant les espèces utiles des espèces nuisibles, les plantes comestibles des mauvaises herbes, etc. L'approche écologique postule la consubstantialité de toutes les composantes d'un écosystème, même si ces entités sont en concurrence, voire en rapports de prédation. Il n'y a pas d'idée de supériorité en Ecologie, seulement des structures de complexité diverses, associées à des espaces écologiques dont l'intégration à d'autres couplages espèce/espace aboutit à un écosystème. Envisager la question raciale sous l'éclairage de l'Ecologie impose par conséquent de distinguer le racialisme du racisme.

    Le racialiste admet l'existence des races humaines comme la conséquence d'un processus adaptatif. Le raciste va postuler une supériorité de l'une vis-à-vis des autres. Cela étant dit, aborder la question raciale au sein du genre humain ne devrait pas soulever plus de difficulté que de traiter des spécificités des différents types d'ours ou de macaques, par exemple.

    Il est vrai que les sensibilités épidermiques sur ce sujet obligent parfois à privilégier le terme « ethnie » au détriment de celui de « race ». On parle alors d’ethnodifférentialisme. Pour qualifier l’approche écologique qui structure ce texte, il aurait fallu parler de… éco-ethno-différentialisme. Un peu lourd, peut-être ? Si l’on trouve un joli mot qui ne choque personne, on fera un « Rechercher/Remplacer par », puis « Remplacer tout » pour changer le mot « race » de ce texte. Promis. Cela ne changera rien au contenu.

    L’idée qui anime ce livre est simple. Les pressions écologiques vont amener les différentes races humaines ou ethnies – comme on voudra – à vivre dans les écosystèmes adaptés à leur nature, ceci pour limiter l’artificialisation de l’écosphère. Admettre que cette adéquation est une nécessité écosystémique sera alors perçu comme un facteur de paix entre humains dès lors que l’on admettra que s’installer en dehors de son écosystème d’origine est écologiquement néfaste. A contre-pied de la doxa d’aujourd’hui, accepter la race comme une réalité biologique, conséquence d’un processus adaptatif, favorisera une paix durable entre humains dans une artisphère à son « climax ».

    Pourquoi et comment cela va-t-il arriver ? Envisageons les réponses sans tabou.

    Frédéric Malaval http://www.polemia.com
    Ecoracialisme - Introduction (1)
    29/11/2012

  • Jacques Bompard à L’Action Française : "Il suffit de gérer différemment, proprement, efficacement..."

    Jacques Bompard est Député-Maire d’Orange, il est Président de la Ligue du Sud. Nous l’avons rencontrés pour faire le point avec lui sur différents projets du gouvernement.

    L’Action Française : Vous êtes partisan de la prise de pouvoir par la base, c’est-à-dire par les élections locales

    Jacques Bompard : Absolument ! L’exercice d’un mandat local est indispensable, que ce soit pour l’individu ou le mouvement auquel il appartient. C’est à travers l’exercice d’un mandat local que le militant devient véritablement un cadre politique. C’est grâce à sa capacité à rassembler des milliers d’élus locaux qu’un mouvement se met en position de prendre le pouvoir à l’échelon national. J’ajoute que, pour ce qui est de l’individu, un passage dans l’opposition est une bonne école pour se préparer à travailler dans une majorité.

    Il est un autre élément clé de cette importance du local : la lutte contre la désinformation. En effet, s’il est excessivement difficile de lutter contre la désinformation du journal télévisé de 20 heures, il n’en va pas de même à l’échelle d’une commune ou d’un canton. Un élu local, pour peu qu’il soit habile, souple, prudent, possède tous les atouts pour devenir un contre-pouvoir médiatique. Il peut, et donc doit, incarner la réalité concrète des idées qu’il défend et non la caricature qui en est faite.

    En quoi un Maire, peut-il changer la vie de ses administrés ?

    En faisant, tout simplement son travail ! La grande majorité des collectivités de notre pays sont très mal gérées. Les communes ne font pas exception, surtout lorsqu’elles gagnent en taille. Ce phénomène n’est pas dû à la gauche ou à la droite, mais aux deux. Ce constat est partagé par une immense majorité de Français. Il suffit donc de gérer différemment, proprement, efficacement, pour apparaitre comme véritablement révolutionnaire, apporter de l’espoir et démontrer qu’une autre politique est possible.

    Comment un Maire peut-il s’opposer à certaines décisions prises par le législatif ou par le gouvernement ?

    Dura lex sed lex. La seule possibilité pour le maire de réagir est de porter les dossiers qu’il conteste devant le Tribunal administratif. En général, le Tribunal administratif a des conclusions conformes à la position de l’Etat. Mais les tribunaux administratifs ont tendance à être plus indépendants que les autres juridictions. Ils n’hésitent pas à condamner l’’Etat. Cela ouvre donc un petit espace de liberté.

    Par ailleurs, on peut utiliser les décisions aberrantes de l’’Etat en démontrant leur absurdité auprès des citoyens. La mise en exergue des disfonctionnements incite les citoyens à se mobiliser. Le réveil des Français peut passer par cette contestation d’un Etat qui ne les protège plus, d’un Etat dur avec eux et pusillanime avec les autres...

    Etes-vous favorable au cumul des mandats ?

    Oui, lorsqu’il s’’agit d’un mandat local et d’un mandat national. L’’exercice d’un mandat local permet l’’ancrage dans les réalités du terrain. Il permet de sortir un peu du carcan mortifère des partis politiques centralisés, et donc d’’insuffler un peu d’esprit démocratique dans la vie politique, via la démocratie locale.

    Comment mettre en place la « préférence nationale » au niveau local ?

    C’’est impossible directement. Mais le maire peut veiller à l’’application stricte de la loi et donc faire en sorte que n’existe pas une préférence étrangère. Ainsi, même s’il ne dispose d’aucun pouvoir en matière d’attribution de logements sociaux, un maire peut veiller à ce que l’’aide sociale municipale ne soit pas versée préférentiellement aux étrangers ou aux personnes d’’origine étrangère. C’’est pourtant ce qui arrive souvent car beaucoup d’’entre eux sont souvent mieux informés de la loi que les autochtones qui n’’osent pas toujours demander à bénéficier des aides publiques.

    Comment une municipalité peut-elle endiguer le développement de l’’immigration et de l’’Islam dans une commune ?

    Ce n’’est pas possible. Prétendre le contraire serait mentir car le maire n’’en a pas les compétences puisque ces dossiers sont régis par l’Etat. Cependant, être en place permet d’’éviter bien des dérapages de maires de gauche ou UMP. Nous ne donnons pas de terrains pour construire des mosquées, nous ne finançons pas des écoles coraniques.

    Ne pensez-vous pas que le seul combat contre l’’immigration est un peu juste pour obtenir une majorité. Depuis le temps, il y a bien longtemps que l’’opposition nationale aurait dû marquer des avancées significatives.

    Mais même sur ce sujet, l’’opposition nationale a eu malheureusement des positions fluctuantes qui ont désorienté les électeurs. Une bonne politique de l’’immigration ne suffit pas à faire une bonne politique nationale car, si c’’est un problème majeur pour la France, ce n’’est pas le seul dont elle souffre, tant sans faut. Une politique de redressement national passe par une lutte efficace contre l’’immigration, mais également par un assainissement des finances publiques, la défense et la promotion de la famille traditionnelle...

    Qu’’est-ce qui a changé à Orange depuis 17 ans ?

    Tout a changé. Par exemple, on investit deux fois plus que les autres villes de taille comparable. Dans le même temps, les impôts locaux n’’ont cessé de diminuer et la ville n’’est plus endettée. Et si l’’Etat n’’entravait pas sans cesse notre action, nous ferions plus. Comme quoi, même avec une politique désastreuse au niveau national, il est encore possible de conduire une politique de redressement.

    En quoi pensez-vous pouvoir être utile comme député ?

    C’’est indéniablement un plus pour notre action. Le député précédent me voyait comme un danger et tentait de saborder tous les projets. J’’essaye désormais de les débloquer. Et dans l’’hémicycle, je défends nos concitoyens en apportant une vision des choses que je suis le seul à apporter. Sur le logement social, j’’étais le seul à dire que c’’était un outil utilisé par les autorités pour développer l’’immigration et que la mixité demandée par le gouvernement était refusée par les étrangers eux-mêmes qui chassent les Européens des logements sociaux.

    Propos receuillis par François Xavier Présent - L’AF n° 2852

  • Immense succès des manifestations en province contre la dénaturation du mariage et de la filiation

    Le succès a été au rendez-vous dans les différentes villes de France où le pays réel était appelé à manifester contre le projet de François Hollande de dénaturer le mariage et l’adoption pour plaire à un lobby aussi totalitaire que groupusculaire. Gagner, c’est possible ! TOUS DANS LA RUE LE 13 JANVIER 2013 À PARIS !

    15h00 : le cortège est lancé.

    Nanc1

    LE REPORTAGE SUR LE SALON BEIGE


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