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Bloc identitaire, Riposte Laique, Myriam Picard, Lionel Lucas
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La femme est le présent de l'homme
Ulysse, dans son périple aventureux sur la mer vineuse, croisa l'île des Sirènes, voluptueuses créatures hybrides, qui usaient de leur charme pour décharner les malheureux marins ensorcelés par leurs chants. Comme tout collégien le sait, le héros, afin d'expérimenter la tentation, sans avoir à y succomber, se fit lier au mât de son navire par ses hommes, qui s'étaient bouchés les oreilles de cire, sur les conseils de Circé.
Notre héros ne désirait pas, manifestement, être « libéré ».
Telle était l' « insensibilité » (à nos yeux) des Anciens – et ce, jusqu'au déluge de larmes qui noya la littérature dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle - qu'ils considéraient que les plaisirs, singulièrement les délices de la sexualité (pour autant que celle-ci se présentait parmi les nourritures terrestres, ou célestes, toujours bonnes à goûter) comme des pièges dans lesquels on avait à perdre plus que la vie.
Le monde contemporain présente d’innombrables paradoxes, dont le moindre n’est certainement pas celui qui juxtapose liberté proclamée et servitude assumée – et peut-être jamais société n’en fut autant pétrie. L’un des plus curieux est celui qui allie le relativisme anthropologique et l’ethnocentrisme décomplexé. Ce dernier regarde avec réprobation aussi bien les aires civilisationnelles étrangères à l’Occident, comme l’Islam, ou les types de sociétés du passé, celles par exemple de l’Antiquité ou du moyen-âge, que l’on refoule dans les ténèbres obscurantiste, non sans en sauver des bribes, quitte à commettre, dans ce cas, de grossiers malentendus. L’homme moderne « parvenu » est tellement imbu de ses réussites matérielles, qui ne sauraient qu’impressionner des esprits infantiles, qu’il a renié la découverte qu’il avait faite, à l’aube de ses conquêtes, de l’altérité des civilisations extra-européennes. Les leçons de Montaigne et de ses successeurs n’ont été utilisées que pour miner le vieil ordre de l’ancien régime. La vision édulcorée du Bon sauvage, idée faussée d’une réalité moins acceptable pour des estomacs fragiles, et même le dénigrement voltairien du pauvre hère souffrant maux et abrutissement dans ses forêts, n’ont servi qu’à asseoir le triomphe de l’hédoniste actuel, sûr de lui, ridiculement persuadé que sa société est, finalement, la seule possible.
Son incapacité à penser l’autre s’illustre singulièrement dans ce qui relève du corps. A vrai dire, si l’on entend par corps le système biochimique qui est, de fait, l’héritier sophistiqué de la mécanique cartésienne, et à partir duquel tout est expliqué, l’âme, le comportement, les choix existentiels, et même la capacité à être libre, on jugera de l’aune par laquelle toute société peut être, selon lui, évaluée. La religion, par exemple, sera une sublimation de l’instinct sexuel, ou bien – ce qui équivaut à ne retenir que le même paradigme – une aliénation préjudiciable à la véritable libération de l’individu. Ce freudisme qui privilégie l’infra humain a envahi les consciences et préside presque toujours à toutes les réformes qui se mêlent de transformer l’homme, ou à l'évaluation de ses besoins.
Le néocapitalisme, aboutissement logique de la marchandisation universelle, qui bouleverse et abolit toutes les inhibitions et les interdits perçus comme des empêcheurs de pousse-au-jouir, ne pouvait présenter à la soif de réalisation personnelle, la libération sexuelle dans une société veuve du religieux, que comme la solution. Celle-ci fut revendiquée en tant que voie vers l’autonomie du moi. Le mot d’ordre, à la fin des années soixante, fut à l’audace de s’abandonner aux forces éruptives de l’érotisme et du sexe. La subversion de soi, et la transgression des codes, devinrent le dogme d’une sacralité séculaire et millénariste (puisque achevant le règne de l’histoire, nécessairement imparfaite, pour s’accomplir dans la geste, ou la gestion utopique des désirs).
La femme, objet attitré du désir, et réputée fragile, crut tenir là une revanche.
Il est maintenant nécessaire, non d’expliquer en quoi la liberté est une fausse valeur, erronée et trompeuse – l’on saisira aisément la vanité d’une démonstration quand il s’agit ici, plutôt, d’une nouvelle religion, d’une nouvelle foi, et partant, d’un nouveau fanatisme – mais de capter le timbre, comme en musique, le ton, le rythme, l’amplitude de ces certitudes qui influent sur les comportements sociétaux ou politiques, et qui se traduisent aujourd’hui dans la tentative totalitaire de créer un nouvel homme en conditionnant cyniquement les enfants des maternelles.
Si nous revenons à la sexualité, présumée maîtresse de nos vies, et somme toute la chose sensible, au monde, la plus délectable, en tout cas la plus captatrice de volonté, si l’on oublie les misérables lubies colportées par les péplums, qui se complaisent à nous transmettre une Antiquité vautrée dans le stupre et la fornication, nous sommes bien stupéfaits de constater que les préjugés déforment la perception des choses, que les sociétés qui nous ont précédés n'étaient animées ni par le désir sexuel (ni d'ailleurs par la nécessité économique), et qu'’il en était exactement le contraire. En règle générale, les sociétés traditionnelles réprouvent la chasse au plaisir. Non qu’elles ne l’éprouvent pas, parfois différemment de nos manières, mais elles sont bien plus complexes que la nôtre, et ne jugent pas l’homme (et la femme) de façon unilatérale. Ce que nous avons perdu, nous qui nous soumettons inconditionnellement aux lois de l’économie ou aux pulsions individuelles (et les unes ne vont pas sans les autres), c’est l’intelligence des états multiples de l’être, pour parler comme Guénon. La civilisation de masse a « libéré » l'atome égotique de son appartenance à des groupes complexes, et, par-là, à des éthos différenciés, légitimés par des ancrages supra individuels et supra humains. Autrement dit, chaque être, dans les sociétés traditionnelles, ne s’appartenait qu’en tant qu’il échappait à une emprise auto centrée.
Bien entendu, le mariage allait faire les frais de la « libération » sexuelle. Sans remonter aux Anciens, qui auraient rougi d’avouer qu’ils avaient pris du plaisir avec leurs épouses, et qui réservaient à ce passe-temps nécessaire les courtisanes ou la domesticité pléthorique de cette époque où l’esclave était bon marché (un peu – mutatis mutandis – ce qui se passe, de notre temps, dans certaines entreprises ou dans des groupes où l'autorité donne bien des « libertés » de cuissage), il est de fait que mariage et amour n’ont jamais fait bon ménage. La fin’amor, au XIIème siècle, a fondé sa « morale » érotique sur cette dichotomie, jusqu’au romantisme, dont, finalement nous vivons encore, avec néanmoins plus de cynisme, et même de goujaterie. Plus généralement, l’individu contemporain souffre difficilement les contraintes, surtout si elles ne sont pas sanctifiées par la nécessité, comme le travail, cette nouvelle religion, ou bien, et surtout, quand elles présentent la tare d’être le reliquat des temps anciens, comme le mariage. Quoiqu'il faut convenir, comme nous allons le constater, que la palinodie est poussée jusqu'à investir le mariage des passions d'un amour que l'on ne croyait pas y trouver.
On avouera en effet que la question du mariage devient diablement compliquée. Non pas seulement parce que le projet gendriste de « mariage pour tous » invalide la chose en la neutralisant, en la vidant de sa substance, qui est l’union entre un homme et une femme en vue de procréer, mais parce que le malentendu remonte loin. L’illusion romantique et la bienséance bourgeoise ont favorisé la confusion entre l’amour et le lien matrimonial. Ce qui n’est, avant tout, qu’un contrat (et nous verrons quelle en est la véritable nature) est devenu, sinon dans les faits, du moins dans l’imaginaire commun, la consécration d’un lien émotionnel, sentimental, sexuel fort, et destiné, selon le poncif convenu, à l’éternité. Cette mystique amoureuse et nuptiale, qui a peu de chose à voir avec l’idéal chrétien, qui mettait en avant la charité, c’est-à-dire l’amour dans le Christ, à la base des relations humaines, y compris charnelles, perdure encore parmi les jeunes gens, comme différentes enquêtes d’opinion l’ont montré. Ce qui, en regard de la fragilité actuelle des volontés et le manque de mesure de la durée, est placé la barre très haut, et explique le taux élevé de divorces « prématurés », dont les enfants en très bas âge font les frais. Car souvent, le désir, qui n’a qu’un temps, et la passion, qui se maintient encore moins longtemps, faute de perspective transcendante, spirituelle, religieuse, et même « politiques » (des couples de militants peuvent cheminer, soudés, ensemble, dans un même combat), ne sont pas transformés en un sentiment, certes moins violent, mais plus solide et pérenne. Le mariage contemporain, qui, lors des noces, exige parfois un investissement financier et sociétal hors de proportion, comme s’il fallait se prouver à soi-même que c’était du « sérieux », ressemble par bien des points à ces adoptions inconsidérées d’animaux de compagnie, que l’on abandonne sur les bords des routes. Ce sont cependant, dans ce cas, les enfants qui sont sacrifiés.
Les psychologues et tous les « spécialistes » qui ont quelque intérêt à défendre et à légitimer la permissivité moderne, dont ils tirent profit, ont toujours, contre toute évidence, considéré que ces déstructurations familiales étaient soit un pis aller, soit même une seconde chance pour réaliser des relations plus « épanouissantes », l’essentiel étant d’être « heureux », donc, in fine, de mener une vie sexuelle satisfaisante.
Tous les hommes font la chasse au bonheur, certes, mais ils sont loin d’y mettre tous la même chose, et c’est bien là l’outrecuidance et la cuistrerie de notre âge que de prétendre en détenir le secret. Lorsque l’on compare les pauvres itinéraires, trop humains, des consommateurs d’amour actuels, qui surfent sur internet pour nouer des relations, paient cher les abonnements aux sites de rencontres, imaginent des stratégies labyrinthiques pour croiser l’âme sœur, paramétrant tous les critères culturels, physiques, financiers, sociaux, confessionnels, etc. pour que la carte soit enfin la bonne, il faut convenir que le couple est bien une conquête, ô combien précaire, et un chemin de croix. Le surinvestissement existentiel et affectif qu’il suppose ne peut que provoquer des déboires, des échecs, et une grande souffrance. Ce désespoir se manifeste aussi à un niveau plus trivial, à celui des rapports sexuels crus, la marchandisation de Vénus et la pornographie ayant rendu la chair encore plus triste, et les idéaux de beauté, entretenus par les massmédias, ayant, de facto, relégué la plupart des humains à l’étiage en-deçà duquel on n'a plus de raison de se dire beau et séduisant, ambition désormais inaccessible, le seul graal qui fasse désormais entrer dans le saint des saints. Autrement dit, un monde « libéré », transformant en norme la permissivité, ne peut offrir qu’à quelques élus le paradis rose qu’il promet, la grande masse des mammifères anthropoïdes, n’étant, somme toute, qu’un bétail de bien piètre qualité esthétique. La concurrence est sans doute, alors, plus rude que dans ces temps où il n’était pas nécessaire, pour plaire, de ressembler à tel acteur ou telle actrice. Tout le monde d’ailleurs n’est pas perdant dans cette escroquerie, puisque l’industrie de la beauté est florissante.
Dans la réalité, sans pour autant qu’on détienne, et pour cause, des preuves statistiques dans ce domaine, il y a fort à parier que le « bonheur » engendré par les unions matrimoniales dans le temps passé comme maintenant étaient en gros de même importance, même s’il n’était pas de même nature. Autrement dit, il existait sans doute quantitativement autant de personnes heureuses et malheureuses dans les sociétés traditionnelles, qu’à notre époque qui se vante d’avoir « libéré » l’humain.
Il est même probable que l’intensité du « bonheur » était supérieure auparavant. Pour apprécier à sa juste mesure cette assertion provocatrice, il faut se défaire de quelques préjugés, ce qu’est incapable de faire, il faut bien le dire, l’homme contemporain, qui voit tout au niveau de son nombril, ou plutôt de son appareil géniteur. Il faut pourtant fournir un grand effort d’imagination, et concevoir une terre régie par d’autres paradigmes, aussi sages et raisonnables que ceux que l’on prétend tels maintenant.
Qu’étaient donc le mariage traditionnel, et subséquemment, la femme traditionnelle ? Pour ne prendre que l’exemple romain, qui présente trois sortes de mariages (le « conferreatio », le plus ancien, autrefois réservé aux patriciens, et accordé plus tard aux plébéiens, la « coemptio », qui était un rite de passage, par l’argent, des mains du père à celles de l’époux, et le mariage « per usum », qui était l'officialisation d’une cohabitation), ses origines relieuses, au sens où la religion « relie », étaient primordiales. Il s’agissait d’une part d’avoir des enfants pour continuer le nom de la « famille », laquelle possédait une acception plus large que maintenant, de faire perdurer, comme en Inde et en Chine, le culte du foyer et des ancêtres, et de s’intégrer, ce qui était essentiel pour un Romain, dans le cadre civique, le célibat étant durement réprouvé.
Quand l'homme défendait les remparts de la cité, la femme était au centre de la communauté, dans le cœur vital où l'homme est relié à son fondement. Il n'était nul besoin d'une « journée de la femme » pour rappeler ce rôle essentiel d'un sexe qui était loin d'être « faible ».
Si, d’une part, comme on le voit, l’idéal des hommes et des femmes dépassait leur simple dimension individuelle, et les projetait dans un espace beaucoup plus large, plus grave, et sans doute plus exaltant (celui des dieux et de la cité), du moins en ce qui concerne les formes les plus élevées du mariage, celui-ci ayant pâti du relâchement des mœurs à partir de la fin de la République, il a subsisté dans le christianisme, qui a démocratisé l’union aristocratique, l’a mise à la portée de tous, en reprenant par la même occasion l’exigence de fidélité, aussi bien de la part des femmes, ce qui allait alors de soi, mais aussi de la part des hommes, devoir apparu lorsque le consentement mutuel, lors des « nuptiae », les « noces », s’imposa dans les premiers siècles de l’Empire. C’est à ce moment que l’habitude de passer un anneau à l’annulaire gauche de son conjoint acquiert un sens, que l’épousée, dans la demeure de l’époux, répond par la formule rituelle (et émouvante) : « ubi tu Gaius, ego Gaia » (« Où tu seras Gaius, je serai Gaia »), que le marié présente l’eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison, que la mariée offre trois pièces de monnaie, l’une à l’époux, l’autre au Lare, dieu du foyer, et la troisième au dieu du carrefour le plus proche.
Quelle horreur ! crieront les féministes ? Quelle aliénation ! Et quelle servitude de la femme !
Comment faire comprendre un monde qui dépasse l’entendement limité des modernes, lavé par deux siècles d’endoctrinement et de propagande individualistes. Il faudrait passer par toute une étude anthropologique sur les visions du monde, je le répète. Et convaincre l’égocentrique un peu grisé par son illusion d’autonomie que la véritable réalisation humaine s’affirme dans un engagement qui, sous la forme de devoirs, permet à l’homme d’être responsable, de son groupe, de sa famille, de lui-même, en le reliant à une Dikè, à une justice cosmique, à un ordre du monde, et que c’est cette courageuse et volontaire adhésion à la tâche d’être humain, comme aurait pu dire Marc Aurèle, à ce théâtre sérieux, qui fait l’homme, et non cet atome agité qui croit exister authentiquement en produisant une électricité erratique.
On a reproché au christianisme d’être puritain et ennemi de la « chair ». C’est beaucoup le diffamer, ou du moins lui faire trop porter le chapeau. En vérité, l’Antiquité tardive avait accru une tendance qui avait toujours existé dans l’Antiquité, où être trop adonné au plaisir passait pour être efféminé. Ces siècles guerriers, civiques et politiques ne souffraient pas un abandon de l’énergie vitale, mais aussi, des philosophies aussi prisées que le stoïcisme, le platonisme, et même l'épicurisme, louaient sinon l'ascèse, du moins la réduction des désirs à l'essentiel. L’érotisme possédait ses lettres de noblesse, à condition d’être encadré, orienté, sacralisé (par exemple lors de festivités), mais il était bien entendu que le dessein de tout être, plus on s’élevait dans l’échelle des devoir, était la maîtrise. Cette vertu, présente dans la religion chrétienne, appartient aussi au monde chevaleresque du moyen âge. Erec et Enide, de Chrétien de Troyes, en est une illustration éloquente. La « récréantise », l'abandon du devoir pour les plaisirs du lit, contredit l'idéal du guerrier, qui ne doit pas s'arrêter à ce qui affaiblit son énergie vitale.
Tout cela est du monde ancien. Toutefois, pour nous, c’est encore du présent, parce qu’éternel.
Un état de fait, cependant, montera toute la duplicité, la tartuferie d’un système idéologique qui se pare du costume scintillant du plaisir et de la volupté, voire de la tenue d’Eve, pour prouver sa raison d'être. La réalité de la femme, celle, crue et dure, qui prévaut dans le monde tel qu’il est, a vite fait de dégonfler la baudruche.
D’un point de vue capitaliste, la « libération » de la femme a été tout bénéfice, puisque cette main d’œuvre sous qualifiée et sous payée à porté au système de production et d’exploitation un souffle d’air inespéré. Les revendications d’égalité, de parité, on fait tomber tous les scrupules qui interdisaient aux femmes d’être traitées (mal) comme les hommes. C’est ainsi que la Commission européenne a supprimé l’interdiction du travail de nuit pour elle. Parité oblige ! Et là où il n’était nécessaire que d’un salaire pour faire vivre une famille, il en faut maintenant deux, et de nouveaux frais, donc davantage d’emprunts et de dettes.
La « libération » sexuelle a aussi eu pour résultat de fragiliser la femme, surtout celle issue des milieux populaires. Il est vrai que les bobos s’en sortent mieux quand le couple se déchire et que la famille éclate. Encore que... Néanmoins, des enquêtes récentes démontrent que ce sont les femmes qui paient le plus lourd tribut à la crise. Les familles monoparentales, qui concernent les mères à 85% (soit deux millions de foyers), représentent en France une famille sur cinq. De 1999 à 2005, ces familles ont augmenté de 10%. En quarante ans, de plus de 40%. Probablement est-ce là un progrès indéniable vers la liberté. Chez ces familles, on compte un taux de pauvreté de 35%, 2,5 fois plus que l’ensemble des familles. Evidemment, le chômage et l’emploi précaires sont la règle parmi ce que l’on nomme les « mamans solos ». Nous sommes loin des femmes « libérées », « positives », des feuilletons télévisés, ces fictions à propagande bassement mensongères.
Aragon et Ferrat, finalement, avaient en partie raison, en chantant que la femme était l’avenir de l’homme. Oui, la femme est bien l’image de l’homme, mais il faut rectifier l'assertion. Elle est bien le reflet fidèle d'un homme misérable, perdu, malheureux, trompé, cocu fié par l’idéologie soixante-huitarde, et cherchant désespérément, dans des amours éphémères, un bonheur absolu qu’il semble avoir perdu.Claude Bourrinet http://www.voxnr.com/
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Œuvre française : Pierre Sidos passe le flambeau à Yvan Benedetti
Les 4 et 5 février se tenait dans la région lyonnaise le VIIIe congrès de l'Œuvre française. À l'occasion de ce rassemblement de la plus vieille organisation nationaliste en France - si l'on excepte l'Action française mais qui, elle, a fortement évolué depuis l'époque de Maurras -, son fondateur Pierre Sidos qui préside le mouvement depuis sa création il y a 44 ans le 6 février 1968 a passé le flambeau à son fidèle lieutenant Yvan Benedetti, dynamique militant de l'Œuvre depuis un quart de siècle, conseiller municipal de Vénissieux et bras droit de Bruno Gollnisch pendant la campagne interne en 2010-2011, aujourd'hui exclu du Front national par Marine Le Pen. Le nouveau bureau a été approuvé à l'unanimité : Yvan Benedetti est donc le nouveau président, Joseph Renault le secrétaire et Jean-Luc Vacherat le trésorier. Même si, à sa demande, le président statutaire a changé, Pierre Sidos reste, à 85 ans, la référence et le chef historique d'un mouvement dont la doctrine, les principes et les méthodes d'action n'ont jamais varié. En 1958, il avait appelé à voter non à De Gaulle. En juin 1967, il avait condamné la guerre des Six-Jours menée par l'entité sioniste. Et dès la création en 1957 de la Communauté économique européenne, ancêtre de l'Union européenne, il s'était opposé à l'Europe supranationale, mondialiste et mercantile qui en un demi-siècle a liquidé dans tous les domaines la souveraineté et l'indépendance nationales. Enfin, tout en étant totalement hostile au communisme et à l'Union soviétique, il n'a jamais été atlantiste. Avant d'avoir fondé l'Œuvre, P. Sidos avait créé en 1949 le mouvement Jeune Nation qui avait été dissous en 1958 au moment de la guerre d'Algérie puis en 1959 le Parti nationaliste aussitôt interdit par De Gaulle. Son militantisme en faveur de l'Algérie française lui a valu deux ans et demi de clandestinité et une année de captivité.
À l'issue de deux journée de travaux qui ont porté sur la situation politique actuelle, tant sur le plan national qu'international, sur l'état du camp national, sur les perspectives nationalistes, sur les méthodes de combat, l'Œuvre française a publié, le 5 février, une déclaration finale. La voici in extenso :
DECLARATION FINALE DU VIIIe CONGRÈS
Le huitième congrès de l'Œuvre française s'est réuni dans la région lyonnaise, les 4 et 5 février 2012, sous la présidence effective de Pierre Sidos, sur le thème : « Devenons ce que nous sommes ».
Depuis 2008, nous sommes confrontés à une crise financière majeure qui est l'aboutissement d'une politique menée de longue date sur des principes contraires à l'ordre naturel et mise au service de groupes de pression financiers prédateurs et apatrides de Wall Street et de Londres. Ce que l'on désigne sous le vocable de « Communauté internationale » n'est que le syndicat de défense de cette finance mondialisée et de l'entité sioniste de Palestine.
Par conséquent, nous sommes solidaires des États qui se lèvent contre cette politique criminelle de dépossession des souverainetés nationales menée sous l'égide de l'anti-nationalisme du dollar comme il existait naguère un anticommunisme du dollar. Nous dénonçons le lynchage politique et physique de Kadhafi auquel il n'a pas été pardonné de vouloir réduire en Libye les profits des grandes compagnies pétrolières et de mettre en place un financement indépendant de l'Afrique. Nous condamnons pareillement la diabolisation de la Syrie d'Assad, dernier régime laïque et nationaliste du monde arabe qui avait, jusqu'à la déstabilisation actuelle, activée par Washington, assuré la paix et la concorde dans cet État multiconfessionnel. Nous assurons de notre soutien tant la Russie de Poutine qui refuse de passer sous les fourches caudines de Wall Street que l'Iran d'Ahmadinejad qui lutte pour préserver sa légitime indépendance et le Venezuela de Chavez qui tient tête aux trusts prédateurs nord-américains. De même soutenons-nous le combat du gouvernement de Viktor Orban qui défend la morale naturelle et affirme les droits de la nation hongroise contre le diktat des sicaires de l'Union Européenne, cheval de Troie du mondialisme en Europe. Nous dénonçons la politique de fuite en avant des tenants du mondialisme qui tentent de sauver leurs fortunes frauduleusement accumulées par la spoliation des revenus du travail et leur entreprise d'hégémonie planétaire en n'hésitant pas à multiplier les bruits de bottes dans le monde et à appauvrir sans vergogne les peuples du monde blanc, dépossédés de leurs industries.
Face à ces menées mondialistes, nous appelons au retour des nations, et en premier lieu à la restauration de leur souveraineté, notamment financière : il faut rejeter un endettement illégitime qui les enchaîne à des banksters sans visage qui noyautent des régimes stipendiés, tandis qu'ils encouragent l'immigration de masse inassimilable pour peser à la baisse sur les salaires des nationaux en procédant à une substitution de population. Nous réaffirmons la nécessité du recouvrement d'un État national. Il ne s'agit plus aujourd'hui de défendre la souveraineté de l'État comme il y a un siècle mais de la reconquérir, de la rétablir car nous avons été dépossédés. Actuellement nous n'avons plus ni monnaie nationale, ni frontières, ni banque centrale indépendante, ni armée indépendante parce qu'elle est actuellement sous commandement intégré de l'Otan et nos soldats sont transformés en mercenaires au service du nouvel ordre mondial. Nous avons perdu notre souveraineté dans tous les domaines. Il n'est que notre dette qui reste souveraine ! Aussi la France doit-elle urgemment recouvrer sa souveraineté sur tous les plans : économique, politique, monétaire, militaire, rétablir le franc, notre compagnon de route de 642 ans depuis Jean II Le Bon en 1360, et en finir avec cette monnaie d'occupation qu'est l'euro.
UNE SECONDE RÉVOLUTION NATIONALE
Notre pays connaît périodiquement un déferlement médiatique lié à des campagnes électorales qui, au lieu de traiter des problèmes de la France, ne servent au final qu'à assurer une nouvelle répartition des prébendes d'une classe politique déconnectée des réalités de la France et de son peuple. Aussi rejetons-nous la duperie que constitue le mirage électoraliste d'un système qui vise à anesthésier les peuples en leur proposant de faux choix politiques dans un système totalement verrouillé, où les dés sont pipés et où n'ont droit à la parole que ceux qui ont peu ou prou fait allégeance à la pensée unique. En réalité, les véritables maîtres du moment ne se cachent même plus comme on le voit en Grèce et en Italie où ont été imposés comme chef de gouvernement des employés de Goldman Sachs.
Les solutions nationalistes, qui reposent sur la primauté du politique sur l'économique, du spirituel sur le matériel, du national sur l'étranger, du qualitatif sur le quantitatif, de la sélection sur l'élection, du talent sur l'argent, de la beauté sur l'utilité permettent d'échapper à cette spirale aliénante et destructrice.
Nous faisons appel aux hommes d'ordre, conscients des dangers mortels qui menacent l'existence de leur culture et des fondements de la civilisation dont ils sont les héritiers afin qu'ils nous rejoignent dans notre action pour que demain nos enfants puissent vivre dans un monde en continuité avec celui de leurs pères, sur la terre millénaire qu'ils ont façonnée.
Nous appelons à une seconde Révolution nationale, unique moyen de rétablir la France et de contribuer à la renaissance de la civilisation européenne qui, à la différence de toutes les autres, a permis à l'humanité de sortir de la stagnation plurimillénaire qui la caractérisait.
Seuls les nationalistes de l'Œuvre française sont en mesure de livrer ce combat de délivrance et de redressement, car ils sont guidés par une doctrine fondée sur le réel, sur l'amour de la nation et sur la tradition, plan architectural d'un peuple qui bâtit son histoire sans jamais briser ses lignes de fond et qui rassemble les forces de son sol et de son sang qui en sont la substance vivante et créatrice.
J.B. Rivarol du 10 février 2012 -
Le Patriarcat de Moscou soutient les chrétiens de France contre la dénaturation du mariage
MOSCOU (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) — Le responsable des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou a adressé une lettre chaleureuse au cardinal archevêque de Paris, André Vingt‑Trois.
Il y a exprimé le soutien et la volonté du Patriarcat de Moscou de travailler ensemble au nom de la défense des valeurs chrétiennes.
Le métropolite Hilarion de Volokolamsk (photo ci-dessus) y déplore notamment, en parlant de la France : « L’érosion des principes moraux dans la vie privée et publique qui se produit dans un pays ayant de profondes racines chrétiennes ».
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Auditions sur le mariage pour tous : une méthode contestée
Source La Vie
Les associations opposées au projet de loi sur le « mariage pour tous » contestent la méthode du rapporteur du projet, qui les auditionne à part.
Jeudi 22 novembre 2012, à l’Assemblée nationale, se déroulaient en commission des lois les premières auditions des différentes associations autour du projet de loi sur le « mariage pour tous ». Le programme de la journée, disponible ici, scindait la journée en deux : une matinée consacrée à une table ronde de juristes, ouverte à la presse, et l’après-midi consacrée aux auditions de la Commission des lois, avec l’intervention de dix représentants d’associations ou de fédérations d’associations.
Première surprise : la table ronde du matin, intitulée « L’approche juridique » est composée exclusivement de juristes favorables au projet de loi :
Daniel Borillo, juriste et militant de longue date, qui souhaite faire disparaître la mention du sexe de tous les documents d’identité car, dit-il, « l’assignation obligatoire à l’un de deux sexes est, pour moi, plus grave que le mot «race» ».
Laurence Brunet, juriste pour qui l’ouverture de l’insémination avec donneur pour les couples de femmes doit être légalisée. Robert Wintemute, avocat anglais qui avait attaqué la Grande-Bretagne devant la Cour européenne des droits de l’homme pour faire tomber la séparation entre union civile homosexuelle et mariage.
Serge Portelli, vice-président du Tribunal de Grande Instance de Paris, qui a écrit un livre pour promouvoir le mariage pour tous. Et Caroline Mecary, militante à Europe Ecologie-Les Verts, avocate de la cause LGBT (Lesbiennes-Gays-Bi-Trans). Interrogé sur ce choix, Erwann Binet, le rapporteur PS du projet de loi, assume : « Ce n’était pas prévu, mais finalement c’est mieux de séparer les pour et les contre. J’ai demandé à Caroline Mecary de me donner des noms de juristes contre ce projet de loi, elle m’en a donné deux, qui n’étaient pas libres ». N’est-ce pas curieux de demander à une militante de choisir ses contradicteurs ?
Pour lire l’article : http://www.lavie.fr/actualite/auditions-sur-le-mariage-pour-tous-une-methode-contestee-23-11-2012-33501_3.php
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Soutien aux Identitaires
Depuis quelque temps, je suis en panne d'inspiration.
Un brin de recul repris dans les montagnes, doublé d'un vieux dégoût des paroles inutiles et d'un ras-le-bol de l'inaction forcée dans un système totalitaire soft qui nous tient par les couilles avec la peur, pour les dissidents, de se retrouver clochards après des poursuites pénales iniques qui leur feraient perdre leur boulot, leur toit, voire leur famille.
Alors que les « divers » peuvent quasiment tout se permettre, ne risquant même pas de perdre leurs allocs quels que soient leurs crimes, nous sommes, nous, pieds et poings liés dans notre honnêteté native, obligés d'assister en fulminant, en bouillonnant de rage contenue, à la grande braderie, au massacre quotidien de notre peuple, de notre pays.
La haine, oui la haine, ne peut que monter contre les ordures, le plus souvent des compatriotes, qui sont les auteurs et les responsables de cette situation ; une haine qui ne sert à rien mais qui permet de tenir, jusqu'à la délivrance tant espérée, en rêvant stérilement de régler leur compte à ces traîtres, de les éliminer comme ils veulent nous éliminer, car ce sont nos ennemis mortels et ils ne méritent rien de moins.
Enfin... Les patriotes sont de braves gens, des gens de coeur. Ils ne sont pas cruels et jamais, j'en suis sûr, même quand nous parviendrons à renverser ces oligarchies stupides et autistes (qui se seront probablement écroulées d'elles-mêmes), il n'y aura d'épuration massive. Quelques pendus pour l'exemple suffiront à purger la vindicte populaire.
Mais pour en revenir à ce blog, que dire que je n'ai pas déjà dit, qui n'ait pas été dit ailleurs ? Ecrire, parler, c'est bien joli, mais même si ça peut aider à ouvrir quelques yeux et déclencher quelques remises en question, ça ne satisfait pas une envie d'action, une envie de concret cadenassée par la dictature.
A quoi bon parler si le « Système » reste désespérément le même ?
C'est dans ces sombres ruminations de taulard frustré (les mêmes, à peu près, que celles de bien des camarades connus et inconnus) que j'ai eu vent, avec un frisson d'enthousiasme et d'admiration, de l'acte de résistance de l'année.
Au vu des réactions crypto-soviétiques déchaînées - par une simple demande de référendum ! - parmi les crapules subventionnées du totalitarisme ambiant, n'importe qui de sensé peut constater que Génération Identitaire a visé juste.
Aux yeux des commissaires du peuple de la LICRA, du MRAP, de SOS Racisme, de l'UEJF, du PS, de l'UMP, du Front de Gauche, d'EELV et autres représentants autoproclamés de la décence et de la démocratie, quand il s'agit de réclamer qu'on demande enfin son avis au peuple français sur l'immigration et l'islamisation de son pays, une dizaine de tapis de prière mouillés par la pluie deviennent des martyrs objets de viles déprédations ; l'entrée pacifique dans le chantier de construction d'une mosquée non encore consacrée tourne à l'effraction et au sacrilège ; la revendication identitaire est baptisée incitation à la haine raciale ; des peines exemplaires sont exigées contre les fanatiques auteurs de ces véritables crimes contre l'humanité ; auteurs, qui sont réputés vivre il y a treize siècles selon certains arriérés congénitaux alors que, n'est-ce pas, notre submersion ethnique ne peut être que le summum d'une volonté de coexistence pacifique marquant un progrès insurpassable...
De qui se moque-t-on ?!
Chaque jour, la violence exercée contre notre peuple se fait plus intense. Chaque jour, nos droits sont un peu plus réduits, un peu plus rognés par une technocratie brutale et aveugle qui va jusqu'à nier notre existence, sans parler de notre identité. Chaque jour, les kapos délinquants (immigrés, pour l'essentiel) de cette technocratie tuent, violent, violentent, volent, squattent et dégradent bâtiments publics et privés, insultent, diffament et que se passe-t-il ? Rien, ou si peu. Ce doivent être les inconvénients normaux d'une intégration à laquelle plus personne, en réalité, ne croit... En réalité, nos stupides et autistes dirigeants cautionnent et entretiennent un communautarisme croissant, dans le but manifeste (mais illusoire) de substituer à un peuple qui pense mal, des immigrés que les connivences de circonstance ne rendront pas plus malléables.
Tout cela, pour conserver leurs gamelles et leur position dominante.
Deux poids, deux mesures.
Les Identitaires ont publiquement démasqué, de manière simple et efficace, un des aspects principaux de la dictature que nous subissons, et dont les bien-pensants, apparatchiks du régime, voudraient faire croire qu'il s'agit d'une démocratie.
C'est pour cela, et uniquement pour cela, que les salopards associatifs subventionnés, les médias du capital et les politiciens véreux hurlent à la curée soi-disant légaliste contre la dissidence soi-disant d'extrême-drouâte. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté, air connu de tous les totalitarismes.
Il faut donc poursuivre dans cette voie et continuer de démasquer, pour un peuple massivement convaincu du caractère excessif de l'immigration, la forfaiture de ses dirigeants. L'écho international de cette première action (Washington Post, El Mundo...) est par ailleurs encourageant, même s'il est bien sûr conformiste.
Les Identitaires appellent à la résistance. C'est bien le mot.
Boreas http://verslarevolution.hautetfort.com/ -
Nous sommes tous des identitaires
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Soljenitsyne, le visionnaire qui exaspère
Le Phénomène Soljenitsyne de Georges Nivat est un essai de référence sur le message spirituel et politique du géant russe.
Soljenitsyne agace ceux qui voudraient bien se débarrasser du grand homme après l'avoir encensé. L'équation est connue : gardons le héros de L'Archipel du Goulag qui, par sa force d'âme, a ébranlé le mensonge soviétique, mais oublions le réactionnaire aux allures d'ayatollah slave qui annonce à l'Occident des lendemains qui déchantent. L'ennui est que le résistant au communisme et le critique du libéralisme ne font qu'un chez celui dont la rébellion fut autant spirituelle que politique. Telle est la thèse de Georges Nivat, slaviste renommé qui enseigne à l'université de Genève et dont le livre Le Phénomène Soljenitsyne a été lu et approuvé par l'intéressé avant sa mort.
Vendu à 800.000 exemplaires lors de sa publication en Russie durant la perestroïka, cet ouvrage, qui paraît aujourd'hui en France dans une version enrichie, n'est pas une biographie de plus : c'est un essai qui, non seulement, embrasse tous les aspects de l'œuvre romanesque de Soljenitsyne, mais se veut, en outre, l'expression fidèle de la pensée ultime de l'écrivain, disparu le 8 août 2008. Admirateur de Soljenitsyne, Georges Nivat n'est pas un hagiographe. Il ne minimise pas les “défauts” du grand homme : une personnalité autocratique, qui est comme l'envers de son charisme. Il n'occulte pas ce qui peut paraître choquant chez un chrétien : un pessimisme culturel à la Oswald Spengler, l'auteur du Déclin de l'Occident, l'un des livres culte de la Révolution conservatrice allemande.
Dégénérescence morale des Occidentaux
Le fait est que Soljenitsyne, même s'il ne mit jamais sur le même plan le totalitarisme communiste et le libéralisme occidental, aura des mots très durs, depuis le discours de Harvard en 1977, pour ce qu'il a appelé la « dégénérescence morale des Occidentaux », leur « manque de caractère » et pour tout dire de « virilité ». « À relire toute l'œuvre de Soljenitsyne publiciste, on reste frappé par son extraordinaire cohérence », écrit Nivat. « Tout est commandé par une vision historiographique précise : le mal vient de l'humanisme, de l'anthropocentrisme né à la Renaissance et importé en Russie depuis Pierre le Grand ». Selon Nivat, Soljenitsyne s'inscrit dans la lignée de ces Russes, d'Alexandre Herzen à Léon Tolstoï, pour lesquels il existe une “Russie éternelle” dont la vocation s'enracine moins dans la tradition grecque orthodoxe que dans une vieille Russie chrétienne du Nord et de l'Est sibérien fondée sur les communautés paysannes et l'amour mystique de la terre.
Il faudra bien s'y faire, Soljenitsyne est un fieffé “antimoderne”. Son culte de l'honneur, son amour des traditions et son sens du sacrifice, explique Nivat, est d'un autre temps. Mais qui dit que la nostalgie est par principe impuissante ? N'est-ce pas au nom d'une Russie que les marxistes considéraient comme “dépassée”, que Soljenitsyne a vaincu ses persécuteurs ? « Ses grands rappels dans le domaine de l'éthique et de la politique ne font plus recette. Et pourtant, ils correspondent en grande partie aux tâtonnements des nouvelles générations : ne pas mentir, rester soi-même, créer une démocratie à la base, plutôt qu'au sommet, pratiquer l'autolimitation dans sa vie personnelle, comme dans la consommation de masse », écrit Georges Nivat, pour qui la force de Soljenitsyne est d'avoir toujours transfiguré le réel par la foi, loin du réalisme bourgeois ou socialiste. « Ce qui pèse en l'homme, c'est le rêve », — écrivait Bernanos. Qui peut nier que, grâce à Soljenitsyne, le rêve d'une Russie régénérée ait pesé dans la balance de l'histoire ?
♦ Le Phénomène Soljenitsyne, Georges Nivat Fayard, 449 p., 25 €.
► Paul François Paoli, Figaro, 19/03/2009. http://www.archiveseroe.eu
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Plus de 5.000 personnes dans les rues de Rome pour la marche de Casapound
ROME (NOVOpress) – Ils étaient entre 5.000 (selon la police) et 10.000 (selon les organisateurs) à défiler samedi dans les rues de la capitale italienne à l’appel du mouvement politique et social Casapound Italia. C’est ainsi qu’un véritable fleuve de drapeaux tricolores et de bannières rouge et noir frappées de la tortue symbole de Casapound s’est répandu dans la ville éternelle pour dénoncer le gouvernement Monti et le pouvoir des marchés et de la finance internationale.
Cette participation massive représente un indéniable succès pour le mouvement de la droite radicale, confronté depuis plusieurs semaines à une véritable harcèlement politico-médiatique visant à faire interdire sa manifestation nationale.
Malgré les provocations des « antifascistes » et le changement de lieu de départ et de parcours imposé à la dernière minute par les autorités policières, Casapound Italie a pu faire entendre sa voix et réaliser une démonstration de force à l’entame de la campagne pour les élections régionales et municipales.
C’est au milieu des fumigènes et des acclamations que Gianlucca Iannone a conclu cette grande journée de mobilisation contre l’usure et pour la défense de l’Etat social. « Contrairement aux gauchistes, nous n’avons pas besoin de brûler la voiture d’un père de famille, ni de briser la devanture d’un commerçant ou de détruire le scooter d’un étudiant pour faire la démonstration de notre opposition radicale au gouvernement des banques et de l’usure que dirige Mario Monti. Nous avons été les premières à dénoncer sa politique et nous sommes encore aujourd’hui dans la rue pour lui faire comprendre qu’il y a encore des Italiens qui ne résignent pas à la disparition de la souveraineté de leur pays. Mais nous sommes une force tranquille, nous ne sommes pas des provocateurs ni les idiots utiles du système qui jouent aux révolutionnaires, et c’est nous, par notre engagement quotidien, qui ferons plier la banque et les fossoyeurs de la patrie », a notamment déclaré le président de Casapound Italia.
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Victoire sémantique : 5 ans après Fabrice Robert, les médias utilisent de plus en plus le concept de « droite identitaire »
PARIS (NOVOpress) — Si l’on peut le résumer grossièrement, le principe de base du « gramscisme » est que les victoires culturelles précèdent les victoires politiques. D’où l’importance de la sémantique comme vecteur de nouveaux paradigmes.
C’est ainsi que les Identitaires, dans le droit fil de leur volonté d’être des éveilleurs de peuple, lancent des concepts repris (souvent avec déformation) par les politiques, les journalistes et les chercheurs. Dernier exemple en date : la droite identitaire.
Concept mis en avant dès 2007 par Fabrice Robert, président du Bloc identitaire, dans un texte exposant les différences entre les Identitaires et ce que l’on appelle communément la droite nationale. Intitulé « Orientations pour une droite identitaire », ce texte décrit un certain nombre de thèmes susceptibles de définir ce qui pourrait caractériser cette droite identitaire : Europe, social, identité. Ainsi que les méthodes et stratégies de cette droite identitaire. Méthodes et stratégies rappelées par Fabrice Robert et Philippe Vardon dans leurs diverses interventions lors de la dernière Convention identitaire. Cinq ans plus tard, il semble que ce concept de droite identitaire soit de plus en plus repris par les politiques, les journalistes et les chercheurs.
Précurseurs
Précurseurs, les Identitaires le sont. D’une part, parce que Patrick Buisson a défendu pendant la campagne présidentielle cette exigence d’identité et de social pour obtenir les suffrages des classes populaires. Alliance qu’il a développée dernièrement dans un entretien au Figaro, reprenant qui plus est les travaux du géographe Christophe Guilluy sur les fractures françaises, fractures notamment identitaires. Un Patrick Buisson pertinent vu que ce sont ces thématiques qui ont permis à Nicolas Sarkozy d’être proche de la victoire lors de la dernière campagne présidentielle. Une réussite reconnue par Christophe Guilluy lui-même.Cependant, les termes identitaires ont récemment mis sur le devant de la scène dans le cadre de l’élection pour la présidence de l’UMP. Ainsi dans un billet pour le site du Point, Philippe Tesson indique : « Du fait de la fracture qui la divise, fracture qui affecte même sa composante principale : l’UMP. On sait où passe cette ligne de fracture. Elle oppose une droite plus moderne, plus ouverte, à une droite plus conservatrice, plus identitaire. » Et ce pour expliquer la soi-disant fracture idéologique entre Jean-François Copé et François Fillon.
Or, s’il est bien une droite qui peut sembler moderne et novatrice, c’est la droite identitaire, notamment parce que la démondialisation, le localisme sont de nouveaux paradigmes, bien plus pertinents que le « centrisme » dont François Fillon serait l’une des incarnations.
La droite identitaire à la barre ?
Mais ce n’est pas la première fois que Jean-François Copé serait censé incarner cette droite identitaire. Ainsi, lors du lancement de la campagne « Pas mon président », le journaliste de Marianne Joseph Macé-Scaron, sur twitter, tenta d’imposer le terme de #droiteidentitaire pour tout ce qui se situerait – à ses yeux – « trop à droite », c’est-à-dire plus clairement dans une droite se voulant (ou se prétendant…) en rupture avec la « bienpensance multiculturaliste ».Ensuite, le politologue Gaël Brustier avait fait paraître le 21 novembre dernier une tribune dans le Monde titrée : « La droite identitaire à la barre ». Dans cette tribune, Gaël Brustier revient à la fois sur les thèmes mis en avant par Patrick Buisson mais aussi sur la stratégie suivie par Jean-François Copé.
Puis, toujours pour le Monde, la blogueuse et journaliste Coralie Delaume, du collectif « gauche populaire », comparait droite identitaire et gauche « diversitaire » : « Droite identitaire et gauche “diversitaire” : mêmes armes, même combat ? »
Cette « gauche populaire », très critique de la gauche « diversitaire » qu’est Terra Nova, prend au sérieux la dimension identitaire du combat politique et les nouveaux paradigmes qui en découlent. Ainsi, Laurent Bouvet, animateur de la « gauche populaire », est l’anti-Terra Nova par excellence et c’est en esprit libre qu’il avait répondu aux questions de Novopress sur son opposition au droit de vote des étrangers, voici quelques mois.
Le 6 mai dernier (jour de la victoire de François Hollande), Laurent Bouvet livrait sur les réseaux sociaux son malaise quant aux drapeaux étrangers brandis un peu partout sur la Place de la Bastille, et plus encore sur l’absence manifeste de drapeaux tricolores. Un peu dur à avaler pour celui qui entend redonner à la gauche le sens de la Nation et de la République, et dénonce la dérive communautariste.
Commentant la polémique, il s’effraie d’un affrontement entre « droite identitaire » et « gauche identitaire » (et l’on saisit bien que les deux ne défendraient pas la même identité…). Commentant l’émission de Frédéric Taddéi Ce soir ou jamais, il va même plus loin en affirmant que cet affrontement sera « l’un des clivages fondamentaux des temps à venir ».
Trait d’union valabale et viable
Si l’on constate que les éditorialistes et les chercheurs s’emparent aujourd’hui de ce concept – avec leur propre définition qui ne prend pas complètement en compte la spécificité des Identitaires – l’utilisation de ces termes montre bien que la thématique identitaire est une thématique majeure de la politique. A tel point que l’on peut affirmer que si d’aventure une union des droites devait se réaliser entre une partie de l’UMP et le FN, le seul trait d’union viable et valable serait la droite identitaire.Arnaud Naudin, Novopress http://fr.novopress.info/