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tradition - Page 55

  • La mort des paysans, c’est la fin de la France

    Faut-il encore parler de “paysans” ? On les nomme souvent “agriculteurs”, “producteurs agricoles”, “chefs d’entreprises”. Productivité avant tout !
    Ainsi, les éleveurs ne seraient plus que des producteurs de viande. 
    Moi-même, quand je suis arrivé dans mon hameau, ce dernier était des plus bucoliques. 
    Maintenant, avec les énormes “stabu” qui ont poussé comme des champignons, j’ai l’impression de vivre dans une usine à viande.
    Les “agriculteurs” (donc) sont devenus, en fait, des citadins comme les autres. 
    Enfin, presque… 
    Car, souvent, il leur manque pas mal d’attraits qui caractérisent la vie en ville : les boutiques, l’agitation de la rue, la foule, les “loisirs” de sorties, les vacances… 
    Il est vrai que ces petits patrons travaillent tous les jours de l’année, et parfois jusque dans la nuit. 
    Et souvent, pour un revenu précaire, des dettes grandissantes, une précarité angoissante, des contrôles européens ubuesques – la contre-partie des primes et des prêts bancaires.
    En une génération, non seulement la réalité économique et sociale de la “paysannerie” a été bouleversée, mais les mentalités ont aussi changé, au point qu’il est difficile de distinguer, dans les goûts, un jeune paysan d’un jeune citadin. 
    Car la diffusion exponentielle de la “culture” “jeune”, via la radio, la télé, Internet, etc., a produit le même résultat qu’en ville : la disparition des traditions dites “folkloriques”, de la chanson française traditionnelle, au profit des “musiques” électroniques et de la sous-culture américaine. 
    Les fêtes, les célébrations (baptêmes, mariages, etc.) sont maintenant animées par des DJ, et ressemblent de plus en plus à des virées en boîte (hormis pour les Anciens, de plus en plus nombreux, qui optent pour des soirées “rétro” : les générations, ici comme ailleurs, ne se rencontrent plus). 
    Et ne parlons pas des familles éclatées et recomposées.
    L’abbé du village me faisait remarquer que cette région du Cantal était, dans les années 60, l’une des plus conservatrices, dans le domaine religieux, et les messes drainaient les foules, sans compter les diverses fêtes de saints et les pèlerinages locaux. 
    Maintenant, on a très peu de monde, sauf pour les enterrements.
    Quant à la cuisine, certes, on mange mieux à la campagne, et des mets plus authentiques et variés, ne serait-ce que parce qu’on y possède des jardins potagers et qu’on y pratique la chasse ou la cueillette. Mais la fourgonnette de plats cuisinés et congelés parcourt fréquemment les routes vicinales, les robots culinaires abondent, et les obèses y sont aussi nombreux qu’ailleurs.
    Après la guerre, la paysannerie a été sacrifiée sur l’autel de la modernité économique. 
    Mais c’est toute une civilisation qui a disparu, et, partant, la mémoire multi-millénaire de notre Nation. 
    L’Union européenne a été dominée par des pays libéraux. 
    Ces États n’ont jamais beaucoup aimé la France paysanne. 
    Pour les marchés mondiaux, du reste, et selon la logique de la division planétaire du travail, l’Europe (dont la France, en première ligne), n’a plus vocation à nourrir la population. 
    Les tonnes de viande américaine y suffiront.
    Nous assistons ainsi à la fin d’un univers, celui qui nous a légué une identité, à laquelle, nous, Français, sommes attachés comme par une artère vitale. 
    Claude Bourrinet

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/08/la-mort-des-paysans-cest-la-fin-de-la.html#more

  • Camp d'été de l'AF 2019 : Les chances pour la France

  • Entretien avec Pierre de Meuse : La Contre-Révolution loin des idées reçues

    6802264780_f1ef41f362_b-300x200.jpgLongtemps caricaturées comme l’expression d’une réaction aveugle condamnée par l’Histoire, les idées de la Contre-Révolution n’ont jamais disparu retrouvent même aujourd’hui un incontestable actualité.

    Homme d’une immense culture, Pierre de Meuse a enseigné la Philosophie à l’Institut Catholique de Toulouse. Royaliste d’Action Française, il propose un lecture particulièrement stimulante du courant Contre-Révolutionnaire dans son dernier livre.

    R/ Comment définir le phénomène multiforme de la « Contre-Révolution » idees-et-doctrine-de-la-contre-revolution-1.jpg?

    Le mot « Contre-Révolution » désigne plusieurs choses différentes : c’est le nom sous lequel les révolutionnaires désignent leurs ennemis, même et surtout s’ils partagent l’essentiel de leurs idées. C’est aussi la désignation collective des hommes, qui, de 1792 à 1899, combattent les gouvernements de la Révolution française. Je me suis attaché à une définition plus précise sur le plan de la pensée. Les doctrinaires de la Contre-révolution sont tous ceux qui dès l’émergence des Lumières, vont remettre en cause leurs postulats, que la Révolution va transformer en dogmes jusqu’à aujourd’hui.

    R/ Quels sont les principaux reproches de cette école de pensée envers la Révolution Française ?

    Essentiellement, c’est l’idée que l’homme peut décider, par sa seule volonté, de connaître les secrets de son être, et choisir à chaque génération de le changer. Pardonnez-moi cette définition quelque peu radicale, mais elle permet d’englober en quelques mots toute la question.

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    Le chef vendéen Henri de La Rochejaquelein au combat.
    La Contre-Révolution fût aussi un combat militaire.

    R/ Les auteurs contre-révolutionnaires font-ils tous un « bilan globalement positif » de l’Ancien Régime ?

    Il est vrai que certains auteurs de la Contre-révolution parlent de l’Ancien Régime comme d’un paradis perdu. Cela dit, cette période, qui va de 1600 à 1789 n’est pas un système figé, c’est le théâtre de conflits, de projets et d’intérêts quelquefois soutenus avec violence, avec deux problèmes capitaux et connexes, la Représentation et la fiscalité. D’une manière générale, les contre-révolutionnaires français (car ils ne le sont pas tous, loin de là) adoptent à l’égard de l’Ancien Régime une attitude de déploration que l’on n’ait pu adapter et réparer la « Constitution de l’Ancienne France », et en même temps la conviction qu’il serait vain de restaurer l’Ancien Régime, et qu’il faut s’attacher seulement à en remettre en vigueur les principes en les appliquant à la situation actuelle.

    R/ En poursuivant la réflexion de Taine, ne pouvons nous pas dire que la Monarchie absolue a préparé la voie à l’Etat central républicain ?

    La filiation entre la monarchie absolue et l’Etat républicain, soutenue par Taine et Tocqueville est exacte, mais doit être nuancée. Il est vrai que la monarchie cherche, dans un but d’efficacité, à mettre au pas les résistances des corps, pour aboutir à ce que l’on a appelé la « monarchie administrative ». Cela dit, il y a dans la monarchie des mécanismes essentiels (omniprésence de la famille, fidélités statutaires, légitimité des patrimoines, vénération des héritages, pouvoir de l’Eglise et des Etats) qui s’opposent fortement à ce centralisme. La différence est énorme avec l’Etat issu de la révolution qui s’appuie sur une idéologie destinée à transformer l’Etat et la société.

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    Louis de Bonald, le doctrinaire le plus important du royalisme pendant la Restauration

    R/ La Contre-Révolution est t-elle un conservatisme pour vous ?

    L’Ancien Régime est largement une structure de conservation, mais la Contre-révolution va défendre l’idée de cette conservation en opérant un basculement inouï :

    • D’une part elle change le mode d’adhésion à la tradition. Jusque-là on recevait la tradition comme un don sans discussion. C’est cette démarche qui est jetée à bas par la modernité. Or,à partir de Burke, la tradition est revendiquée et assumée dans un acte conscient, rationnel et volontaire. Les fondations sont jetées d’une autre modernité, opposée à la première.
    • D’autre part la Contre-révolution renverse la pensée antique et médiévale tout en en vantant les mérites, et ce, sur un point précis : celui de l’existence réelle des groupes humains. Ni Aristote, ni Platon, ni Thomas d’Aquin ne prennent en compte philosophiquement, sinon éthiquement, les Cités, les nations, les ethnies comme des êtres vivants. C’est Bonald qui effectue cette révolution intellectuelle sans précédent.

    R/ Quel est son rapport au libéralisme économique et politique ?

    Il est parfois ambigu. Au cœur du libéralisme, il y a l’individualisme, et la Contre-révolution y est donc hostile fondamentalement. D’un autre côté une partie des contre-révolutionnaires sont providentialistes ; et la loi du marché est aussi appelée la « main invisible de la Providence ». Maistre est donc en quelque sorte libéral sur le plan économique. Cela dit ce n’est pas dominant dans sa pensée. De même Burke est un libéral pragmatique en tant que britannique. Cela ne l’empêche pas de vomir le règne de la finance.

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    R/ On retrouve une fibre sociale très forte chez certains auteurs contre-révolutionnaires. Comment l’expliquez-vous ?

    Cela s’explique sans peine parce que les contre-révolutionnaires considèrent comme un bien précieux la solidité de l’ordre social. Ce qui signifie que chacun, du plus petit au plus grand, doit se voir assigner une place avec sa dignité. Une société qui laisse sur le côté certains de ses membres à l’état de déchets ne peut pas avoir leurs suffrages.

    R/ Quels sont les auteurs de ce courant les plus proches d’une vision fédéraliste ?

    Si l’on met à part Montlosier, la vision fédéraliste de la contre-révolution touche d’abord les auteurs régionalistes bretons, basques et provençaux : citons Hersart de la Villemarqué et Gwenaël, Roumanille, Aubanel et Amouretti, et Sabino de Arana. Il y a une tendance très forte des contre-révolutionnaires flamands à l’antimilitarisme. C’est Amouretti qui va entraîner à la fois Maurras vers le fédéralisme et vers la monarchie.

    R/ L’attaque de Maurras contre le Romantisme cache les liens féconds entre ce courant littéraire et la Contre-Révolution. Quelle est l’influence de ce style et d’auteurs comme Villiers de l’Isle-Adam, Barbey d’Aurevilly, Baudelaire ou Verlaine sur la « mentalité contre-révolutionnaire » ?

    Le romantisme ne se trouve pas seulement présent chez les auteurs des années 1850. Il existe à la naissance de la Contre-révolution, comme Taine l’a bien montré. Burke, par exemple est un pré-romantique qui théorise le Beau et le Sublime selon les « principes nouveaux ». Mais surtout la fin du XVIII° siècle et son goût pour l’occultisme voit se développer une critique du rationalisme qui adopte volontiers les voies de la connaissance initiatique, du mystère, du symbole et de la révélation paradoxale. Ce courant illuministe est au cœur de la toute première Contre-révolution, en France et en Allemagne et il baignera Herder et Maistre. Il n’en est pas moins vrai que les grands contre-révolutionnaires et notamment Maurras et Carl Schmitt firent souvent aux romantiques le reproche d’un manque de constance et d’énergie dans leurs convictions.

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    De Maistre et Maurras : La diversité de la Contre-Révolution

    R/ Vous expliquez particulièrement bien la complexité des positions des auteurs contre-révolutionnaire sur la question religieuse. Les défenseurs du Trône donnent-ils tous la même place à l’Autel ?

    Tous les auteurs contre-révolutionnaires donnent une place primordiale à l’Autel….Mais ils ne mettent pas nécessairement la même chose sur cet espace. Il y a des catholiques, des anglicans, des luthériens, des calvinistes, des orthodoxes et même des non-chrétiens comme les vietnamiens disciples de Maurras. Et parmi les catholiques, il y a les ultramontains et les gallicans. Et même parmi les ultramontains il y a ceux qui contestent la politique pontificale de Léon XIII à …Aujourd’hui. Car une interprétation messianique et émancipatrice du christianisme comme celle de Lamennais, de Maritain ou de François est évidemment incompatible avec la Contre-révolution.

    R/ La Nation et le nationalisme semblent problématiques pour la pensée contre-révolutionnaire jusqu’au 19éme siècle. Comment expliquer cette méfiance pour cet héritage révolutionnaire ?

    D’abord la Nation n’est pas une création de la Révolution. On parle de nation française depuis le XIV° siècle. La Révolution prétend seulement en changer l’expression. Dès le début du XIX° siècle les monarchies traditionnelles voient d’un mauvais œil le nationalisme parce qu’il se présente comme une usurpation, dans la mesure où il permet aux sujets de s’approprier la définition de l’intérêt commun, que les monarques considèrent comme leur « job ». Et cela dure jusqu’au deuxième tiers du XIX° siècle. A partir de cette date, le nationalisme s’oppose de plus en plus à l’humanitarisme et à l’universalisme issus de la Révolution. En vertu du principe : « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis », il se laisse alors apprivoiser par la Contre-révolution.

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    R/ La pensée de Charles Maurras est t-elle dans la continuité des auteurs contre-révolutionnaire ? Quel est l’apport de l’Action Française à ce courant ?

    Bien sûr, Maurras est dans la droite ligne des penseurs de la Contre-révolution. Il contribue même à « retirer leur label contre-révolutionnaire » à certains auteurs comme Chateaubriand, Ballanche, Berryer ou Gobineau, soit pour délectation de la mort, soit pour libéralisme. Maurras réintègre la volonté dans la Contre-révolution. A ce titre, on peut dire qu’il désintoxique ce courant de l’aboulie providentialiste. Mais aussi le grand talent du Martégal est d’avoir rassemblé en un seul courant le nationalisme, le traditionalisme et le régionalisme, en invoquant le patronage du catholicisme et du positivisme. Il n’en reste pas moins que Maurras a quelquefois des rancunes qui lui sont personnelles. Il n’est nullement nécessaire de le suivre dans ces sentiers tortueux.

    R/ Depuis 1945, existe t-il une continuité de la pensée contre-révolutionnaire ?

    La pensée contre-révolutionnaire s’est survécu depuis la fin de la guerre. Elle a fait face à une suite ininterrompue de catastrophes, qui l’amenaient à s’enfoncer dans des impasses et à se dédire, tout en revêtant la tunique des parias. D’abord elle a subi l’épuration, puis l’échec de son option algérienne, puis la volte-face de l’Eglise, puis les désaccords internes. Elle s’est dispersée dans un grand nombre de chapelles, et a connu nombre de reniements. Pourtant, au milieu de ses bouleversements elle a toujours trouvé des penseurs de qualité : Maulnier, Boutang, Debray, Viguerie, qui tous développèrent une facette particulière de cette pensée. Certes, la Contre-révolution n’a pas retrouvé l’unité de la pensée et de l’action, mais l’important est de réfléchir, même si on n’est pas d’accord.

    R/ De Boutang à la Nouvelle Action Royaliste, les tentatives de redéfinition de l’héritage maurassien furent souvent prometteuses. Mais elles trouvent vite leurs limites dans la pratique. Maurras est-il « horizon indépassable » de la pensée royaliste ?

    La Nouvelle Action Royaliste s’est très rapidement détournée de Maurras pour le rejeter en bloc, ainsi d‘ailleurs que la Contre-révolution. Le cas de Boutang est différent. Car ce disciple brillant et lumineux à l’oral mais souvent obscur à l’écrit n’a pas cherché à redéfinir les concepts maurrassiens mais à formuler sa propre pensée, souvent dans le sens d’une « action de politique métaphysique » qui transfigurerait le Politique. Personnellement il me semble avoir souvent cédé à un effet de mode et je ne trouve guère de clefs chez Boutang pour comprendre mon présent.

    De toute façon, la « redéfinition de l’héritage maurrassien » est à mon avis un chemin sans issue. J’ai eu l’occasion de lire dernièrement plusieurs écrits qui, pour des raisons diverses, s’échinent sur des centaines de pages à démontrer que Maurras pensait le contraire de ce qu’il « semblait avoir dit » ! Si on n’est pas d’accord avec Maurras, il faut prouver que ce que l’on dit est vrai plutôt que d’accumuler des arguties pour mettre le maître défunt de son côté. Nous devons voir le monde qui nous entoure avec lucidité, même s’il est désespérant et définir de quel côté nous devons combattre en fonction de notre héritage en tous les sens du terme, et pas seulement spirituel. Et c’est de l’observation du réel et de la comparaison des projets en présence que nous devons tirer notre choix. Maurras nous donne des exemples, une méthode et des repères ; mais les solutions c’est de nos têtes et de nos cœurs que nous les tirerons.

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    R/ Rodolphe Crevelle, décédé en mars 2019, avait proposé « l’anarcho-royalisme » comme voie vers le retour du Roi. Que pensez de ce courant ?

    Je n’ai pas connu ce personnage, et je le regrette car je me serais sans doute plu à le rencontrer. Du reste nous avions des amis communs, et notamment le Prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, qui resta et reste toujours attentif aux fidélités. Cela dit, je n’ai pas l’impression que « l’anarcho-royalisme » soit un courant, mais plutôt un certain type d’homme, toujours prêt à lancer un journal comme on lance un canular, éternel héritier de ces escholiers du XV° siècle « touiours ardents à la feste et au desduit ». J’en ai connu quelques uns de cet acabit . Cela aussi c’est une expression de la Contre-révolution.

    R/ Pierre de Meuse, un grand merci pour vos réponses

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  • Fréquence Occident: BILAN et PERSPECTIVES du camp EDELWEISS 2019

  • La 4e Rencontre européenne des Lansquenets s'est déroulée en Provence...

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    Pour la quatrième année consécutive s’est tenue en fin de semaine dernière en Provence la Rencontre européenne des Lansquenets. Près d’une soixantaine de participants venus de neuf pays différents, chacun étant responsable d’une association ou d’un mouvement, d’une maison d’édition ou d’un media alternatif, ont exposé leurs activités propres dans leurs pays respectifs et ont travaillés à l’élaboration d’un manifeste européen commun destiné à cadrer le Projet Lansquenet.

    Rappelons que l’objectif des Lansquenets est de constituer une élite militante européenne soudée, une sorte de « réseau organique », pour reprendre l’expression de Vincent Vauclin (Président de la Dissidence française) qui participait à cette rencontre. Créés en 2016 sous l’impulsion de Gabriele Adinolfi (directeur de l’Institut romain Polaris), les Lansquenets sont maintenant en activités en Italie bien sûr, mais aussi en Espagne, en France, en Grèce, en Belgique et en Pologne. Des contacts existent aussi dans plusieurs autres pays européens.

    Pour préparer la rédaction de ce manifeste, plusieurs commissions ont été mises en place et chacune d’entre elles a planché sur l’un des aspects de celui-ci. Dans quelques mois les conclusions de ces travaux seront rassemblées et publiées sous forme d’un livret en plusieurs langues qui sera largement diffusé auprès de l’ensemble des forces combattantes antimondialistes et identitaires de notre continent...

    Concernant les participants français, l’un des moments forts de cette Rencontre fut sans doute la Synthèse européenne du samedi en fin d’après-midi dirigée par Roland Hélie, directeur de  la revue Synthèse nationale, au cours de laquelle intervinrent entre autres Richard Roudier (Ligue du Midi), Philippe Randa (écrivain et directeur du site EuroLibertés), Vincent Vauclin (DF), Georges Feltin-Tracol (essayiste et collaborateur à Synthèse nationale)...

    Pour compléter le côté studieux de ces journées, plusieurs activités ludiques et sportives ont été organisées, celles-ci étant destinées à renforcer, au même titre que les sympathiques repas et veillées communautaires, la cohésion et l’amitié entre les participants.

    Lors du Rendez-vous Bleu Blanc Rouge des samedi 12 et dimanche 13 octobre prochains organisé à l’occasion des 13Journées de Synthèse nationale à Rungis (94), plusieurs responsables européens membres des Lansquenets, tels Juan Antonio Lopez Larrea (Espagne), Iréna Dimopoulos Papas (Grèce) et Gabriele Adinolfi (Italie), exposeront plus largement les travaux de cette belle réunion estivale.

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  • Abécédaire de CasaPound

    2279630976.jpgGeorges Feltin-Tracol

    À bientôt 40 ans, Adriano Scianca est le responsable culturel du mouvement italien CasaPound. Ce journaliste s’est fait connaître en France dès 2012 par la traduction de CasaPound. Une terrible beauté est née !. Les Éditions du Rubicon ont laissé la place à une structure plus professionnelle, les Éditions Némésis, qui republie l’ouvrage avec une traduction revue et corrigée, un cahier photographique inédit et un nouveau titre dans le cadre de la collection « Europe » : Tout se réapproprier. 40 concepts pour une révolution en marche (311 p., 22 €).

    L’ouvrage est d’abord un bel objet esthétique : couverture métallisée avec rabat, papier de qualité, mise en page soignée. Sur le plan des idées, il représente toujours ce condensé de dynamite qui, au moment de sa première sortie hexagonale, souleva de vifs débats. Dans la préface qu’il accorde à cette deuxième édition, Adriano Scianca reconnaît « regarder avec un œil moins sévère les critiques qui me parvinrent de la part d’une certaine droite journalistique française. Aujourd’hui, je pense que, sans faire preuve de rancœur, ces critiques comprenaient au moins une part de vérité (p. 13) ». Il estime en effet que « le caractère trop “ post-moderne ” […] découlait d’une certaine immaturité (Idem) » au point de penser « que l’approche globale de Tout se réapproprier exprime un moment dialectique aujourd’hui dépassé par une synthèse supérieure (Id.) ».

    En 2011, CasaPound n’investissait que la métapolitique et l’action sociale. Le mouvement se présente maintenant aux élections. Aux récentes européennes, 89 142 Italiens ont choisi la liste de la Tortue fléchée. L’essai d’Adriano Scianca n’en demeure pas moins toujours actuel grâce aux quarante notions qu’il définit, explique et commente avec une belle aisance.

    CasaPound – Italia est une formation révolutionnaire qui avoue se réclamer du « fascisme du IIIemillénaire ». Qu’est-ce que le fascisme ? « C’est avoir conscience d’une destinée et avoir l’envie éhontée de l’affronter, avoir la capacité de vivre pleinement dans la bande, dans l’équipe, dans le clan et de savoir élever ce lien au niveau de la nation et de l’empire. Être fasciste, c’est avoir 17 ans pour toute la vie. C’est se dépasser, c’est donner forme à soi-même et au monde. […] N’avoir de la nostalgie que pour le futur ! (p. 140) » La référence assumée à l’héritage fasciste n’empêche pas la critique. « Après 1945, on prend tout ce qui a fait l’esprit de la révolution mussolinienne et on écarte tout ce qui l’a trahie (p. 89). » Il est plus qu’évident que CasaPound – Italia se situe dans une avant-garde altière, militante et héroïque aux « suggestions nationale-révolutionnaires inspirées par Jeune Europe et la Nouvelle Droite (p. 90) ».

    Tout se réapproprier demeure l’opus doctrinal fondamental de CasaPound dont la seule existence a ensuite inspiré le Hogar Social Madrid et la communauté francophone de Zentropa. Même si huit ans plus tard certaines inflexions se sont opérées, le livre reste toujours aussi pertinent parce que, nonobstant quelques détracteurs hexagonaux, il mêle avec une rare acuité intellectuelle la Tradition à la Post-Modernité dans sa dimension la plus archaïque.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°135, mise en ligne sur TV Libertés, le 22 juillet 2019.

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