En ce premier tiers du vingt-et-unième siècle, la France apparaît comme un objet tout à fait étrange du point de vue de l’analyse politique, sociale et économique. Elle constitue en effet tout à la fois un pays socialiste, ultralibéral et totalitaire.
- La France pays socialiste
De nombreux points de vue, nous allons en dresser la liste, la France peut être considérée comme un pays socialiste.
Le premier signe de cette situation est le nombre considérable des structures publiques. Il existe tout d’abord un grand nombre de services publics, qui revêtent différents statuts : sécurité sociale, hôpitaux, écoles, organismes d’HLM… A côté de ces structures à la légitimité incontestable, il en existe également de nombreuses autres dont la justification est plus douteuse. Il faut citer ainsi les nombreux niveaux d’administration et notamment les multiples couches du mille-feuilles territorial (communes, communauté de communes et d’agglomérations ou communautés urbaines, départements, régions) : cet empilement est une source de double-emplois, de gâchis, de dépenses de structures, d’emplois surnuméraires et d’opacité. On peut relever également l’existence des multiples commissions, comités, conseils et autres hautes autorités qui gravitent dans la périphérie de l’administration. Le caractère surdimensionné des structures politiques nationales est également à signaler : par exemple le nombre de députés est de 577 (contre 435 membres de la chambre des représentants aux Etats-Unis, 5 fois plus peuplé), 348 sénateurs (100 aux Etats-Unis). Se trouve ainsi vérifiées les analyses des théoriciens libéraux, comme F. Hayek. Lorsque la sphère publique est trop importante, elle est entourée d’une couche épaisse de mauvaise graisse : gravite dans sa périphérie toute une série de structures qui prolifèrent et vivent comme des parasites.
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