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  • Le Noël du pape Benoît XVI – Par Joël Prieur

    Si l’on est chrétien, un peu ou beaucoup, c’est le livre que l’on peut offrir sans risque comme cadeau de Noël. L’enfance de Jésus, de Benoît XVI, vient de paraître aux éditions Flammarion. Après deux volumes publiés sur Jésus de Nazareth, voici comme un portique d’entrée pour sa grande œuvre sur le Christ. Un best-seller en perspective, sortant à point pour se retrouver, sous le sapin, en cadeau d’appoint.
    On commence à connaître le style de Benoît XVI… Des phrases simples, précises. Aucune volonté de sensationnel, pas d’effets de manche, mais une volonté inexorable de s’inscrire au cœur du problème considéré et d’y atteindre par les mots les plus simples, tout en s’y installant de la manière la plus claire. Tout le monde peut comprendre ce pape intelligent. Du côté du lecteur, une seule condition est requise: l’attention. Ce livre est fait de multiples coups de projecteurs sur chaque détail des Evangiles de l’enfance du Christ. Il faut accepter de le lire lentement. De déguster !

    Vouloir à tout prix trouver du sensationnel dans ces pages, comme ces journalistes incultes (sur Europe 1, par exemple) qui focalisent sur trois lignes (trois lignes !) de Benoît XVI à propos de la date exacte de la naissance du Christ, c’est absurde, et cela montre bien la manière dont on traite aujourd’hui du christianisme dans les médias. A part dans des revues explicitement chrétiennes, comme « Monde et Vie », on a l’impression que tout est retenu à charge et qu’on est toujours dans le petit jeu du « Cherchez l’erreur ! ». « L’Eglise s’est trompée, Benoît XVI le reconnaît », a-t-on pu lire ou entendre ici et là. En fait, l’erreur de calcul revient à un moine bien connu, Denys le Petit (470- 540), qui, pour notre calendrier, place la naissance du Christ cinq ans après la date réelle. Cette erreur n’a aucune incidence sur la fiabilité historique des Evangiles. A l’époque, on calculait les années en fonction des dates de règnes. Et c’est ainsi qu’est daté le début de la prédication de Jean-Baptiste dans l’Evangile de saint Luc, au chapitre III: « La quinzième année du règne de Tibère César, Quirinius étant gouverneur de Syrie, la parole de Dieu fut adressée à Jean fils de Zacharie dans le désert… ». Pour ce qui est de la date de naissance du Christ, quand on a comme paramètre le fameux recensement ordonné par Auguste, qui, observe le pape, a duré une dizaine d’années et qui a comporté à la fois un volet démographique pur et – bien sûr – un volet foncier et fiscal, on peut comprendre que rien ne soit facile… Aujourd’hui encore, nous ne possédons aucune vraie certitude, même si une opinion dominante s’est dégagée pour faire naître Jésus en – 6…

    Aucune sorte de repentance n’est à trouver dans ces pages, qui sont un merveilleux cocktail de foi, d’érudition, de réflexion personnelle et de poésie mystique. On peut dire que le pape ne refuse a priori aucune des objections de l’exégèse critique. Il pèse chacune à l’aulne de sa vraisemblance et à l’aulne de la foi qui l’anime. Mais, tout en s’appuyant sur cette science, ce livre est plus qu’un livre de science. S’en dégage une sagesse qui donne envie d’être chrétien, à ceux qui veulent bien prendre le temps de lire pour apprendre à connaître…

    Joël Prieur http://fr.novopress.info/

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 5 décembre 2012 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    Note de Novopress : Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a indiqué que Joseph Ratzinger n’a pas écrit ce livre en tant que pape mais en tant que théologien. Ce que contient le livre ne relève donc pas de l’autorité morale qu’ont pour les catholiques les écrits officiels d’un pape.

    Le Noël du pape Benoît XVI - Par Joël Prieur

  • Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche (arch 1999)

    De retour dans sa patrie, un homme ne cesse de « prendre la mesure » de son peuple et des maux qui l'accablent.
    Ancien prisonnier du Goulag sibérien et ancien exilé dans le Vermont américain, Alexandre Soljénitsyne possède plus qu'aucun autre la double expérience lui permettant de peser à leur juste poids les idéologies qui ont défiguré le monde.
    Pour simplifier - ce qui ne veut pas dire caricaturer - on le voit occuper aujourd'hui une position médiane incarnée dans l'expression « ni droite ni gauche », qui n'est pas seulement un slogan mais la juste conscience des menaces comme des impératifs.
    Celui qui a tant. dénoncé le monde communiste ne peut se satisfaire de l'univers capitaliste.
    Pour ce chrétien orthodoxe, moins enclin qu'un Occidental à se laisser prendre aux pièges de la modernité et du progressisme, les deux systèmes, issus d'une même conception étroitement économique, sont les deux brasiers d'un même enfer.
    C'est pourquoi ce qu'on nommait naguère le monde libre, c'est-à-dire soumis à la seule dictature des marchés et des banques, considère désormais d'assez haut ce vieux prophète à la longue barbe grise auquel nos médias font volontiers une réputation de ratiocineur, si ce n'est de réactionnaire. Bref de ronchon.
    S'il a vécu des rencontres salutaires avec des milliers de femmes et d'hommes de son peuple, Soljénitsyne n'a eu aucun succès auprès des instances (si peu) dirigeantes de son pays retrouvé. Il n'est que de lire le récit de sa prise de parole à la Douma, l'Assemblée nationale russe, en octobre 1994 : « Pendant ce temps-là, comme en témoigne l'enregistrement télévisé, les députés discutaient entre eux, travaillaient sur leur ordinateur portable, bâillaient, dormaient ... Pendant trois quarts d'heure, j'ai parlé dans le vide. »
    Ce que le grand écrivain voulait dire aux représentants de ses compatriotes était fort peu "politiquement correct".
    Il estime, comme beaucoup de ses interlocuteurs rencontrés lors de ses tournées dans l'ex-URSS, qu'il existe « un plan concerté, une politique délibérée de destruction de la Russie ».

    Entreprise de subversion
    Et il dénonce le rôle néfaste de Radio-Liberty (station de radio à destination des pays de l'Est, basée en Europe occidentale mais subventionnée en grande partie par l'administration américaine). Et il affirme : « Bien sûr qu'il fallait s'extirper de la Babylone communiste. Mais nous avions le choix entre plusieurs voies, et celle qu'on a choisie pour nous fut la pire, celle qui, en elle-même, générait la perversion et le mal. »
    On a voulu faire croire au peuple russe qu'il existait des « valeurs universelles » alors que celles-ci traduisaient « les penchants hégémoniques [des Américains] à contrôler l'ensemble de la planète ». Aussi s'est développée, venue de l'étranger mais relayée par le pouvoir post-communiste, une véritable campagne « contre les traditions de la Russie,  voire contre sa religion et sa culture », ceci pour entraîner l'ex-empire soviétique « dans le monde de la finance internationale » et établir le règne de l'argent-roi : le « dollar-rouble ».
    La complicité du gouvernement et d'une partie du peuple russe à cette gigantesque entreprise de subversion témoigne d'une attitude véritablement "suicidaire", d'autant qu'elle correspond à un déclin démographique vertigineux « qui condamne le peuple russe à être noyé dans une majorité musulmane en pleine expansion ».
    La seule riposte serait de « continuer à suivre notre propre voie, aussi difficile soit-elle, en nous ancrant dans le passé de notre nation, dans sa culture et la foi orthodoxe ».
    Vaste programme dont l'auteur de L'Archipel du Goulag mesure bien l'incongruité dans le monde actuel et le rejet inévitable par l'idéologie dominante. Comme lui disait un débardeur de Samara : « Les Russes, on les brime partout. Mais quand ils essaient de se défendre, on les traite de fascistes ! »
    Et ce n'est pas leurs dirigeants qui les soutiendront : « Les responsables de notre pouvoir central ont une totale atrophie de l'intérêt - si tant est qu'il ait jamais existé - pour les besoins spécifiques du peuple russe. »
    Soljénitsyne constate que nombreux sont ses compatriotes qui sont en train de devenir des exclus dans leur propre pays où l'on accorde plus de facilités aux étrangers qu'aux indigènes : « Dans la seule région de Moscou se sont ainsi concentrés 400 000 migrants en provenance de divers pays. » Africains et Asiatiques trouvent ainsi « un pays de premier asile » avant de tenter leur chance dans le reste de l'Europe ou de s'incruster à l'ombre du Kremlin.
    Les opinions du grand écrivain vont souvent à rebours du "prêt-à-penser" occidental, qu'il s'agisse des Ukrainiens, des Tchétchènes ou des Azéris. Et on imagine les réactions de nos médias quand il prône la « réhabilitation de la paysannerie » par la « propriété privée avec usufruit illimité et transmission héréditaire ». Car l'agriculteur, pour lui, n'a pas seulement une fonction économique : « Il vit en osmose permanente avec la nature et ses cycles. (...) C'est dans la communion du paysan avec la terre - les sources, les ruisseaux, les rivières, les taillis et les bois que s'enracine la spiritualité populaire. C'est de la terre que jaillit la source inépuisable et pure de l'amour de la patrie. C'est sur elle que repose la stabilité de l'Etat : Ce lien profond qui lie l'âme d'un peuple à sa terre, ce ne peut être une "marchandise" cotée en bourse, il nous est aussi cher que notre patrie, notre âme. »
    Voilà ce que ses adversaires nomment « l'idéologie nationale-chauvine » !
    Peu importe à l'auteur de ce nouveau pamphlet, publié après Comment réaménager notre Russie (1990) et Le problème russe à la fin du XXe siècle (1994). Cela ne l'empêche pas d'affirmer, avec un tranquille courage, qu'il faut lutter contre « le modèle mondial (américain, anglo-saxon) qui menace d'éteindre toutes les couleurs de la palette de l'humanité, toute sa complexité spirituelle, sa vigueur ». Contre cette standardisation mondialiste, Soljénitsyne s'écrie :
    - Toute culture nationale est bénie !
    Et comme lui disait un de ses interlocuteurs, rencontré à Vladivostok :
    - Si nous ne sauvons pas la culture, nous ne sauverons pas la nation.
    Oui, cette fois, on peut parler d'une grande lueur à l'Est, quand le plus grand des écrivains russes exalte « le processus d'autodéfense de l'identité » et estime que « le droit aux racines » est plus vital que « les droits de l'homme ».
    Jean MABIRE National Hebdo du 18 au 24 février 1999
    Alexandre SoIjénitsyne : La Russie sous l'avalanche, 360 pages, Fayard.

    Lire aussi du même auteur chez le même éditeur : Le grain tombé entre les meules, esquisses d'exil, 1974-1978, 552 pages.

  • Alan Greenspan : couler l'Europe

    Fixant de son seul chef le cours du dollar, Alan Greenspan est à l'origine de la crise financière mondiale actuelle. Président de la Réserve fédérale américaine, il appartient à la Commission trilatérale, au Conseil des relations internationales et au B'nai B'rith. Il n'agit que pour le seul intérêt du dollar, actionnant la planche à billets lorsqu'il en a besoin.
    Alan Greenspan est né à New York le 6 mars 1926. Il est le fils de Herman Herbert et de Rose (Goldsmith) Greenspan, et il prit le nom de sa mère, remariée. Son père était un célèbre boursicoteur. Diplômé de l'université de New York « cum laude », il est également passé par l'université de Columbia (Ph.D.), sous la direction de Arthur F. Burns (de son vrai nom Bernstein, d'origine autrichienne, et représentant des seuls intérêts des Rothschild si l'on en croit l'ouvrage particulièrement documenté d'Eustace Mullins : The Secrets of the Federal Reserve), qui fut son chaperon à la Réserve fédérale. Burns travailla pour la britannique Royal School of Economies, financée par les Rothschild et la finance apatride, dont le principal théoricien fut Alfred Marsall, inventeur de la théorie monétariste (si utile dans le développement de l'économie de la drogue qui fut l'apanage des banques britanniques à la fin du XIXe siècle). Celui-ci devait fonder le National Bureau of Economie Research pour le compte des Rockefeller. Auparavant, il devait passer par la George Washington High School, en même temps qu'un certain Henry Kissinger. Dilettante, il devait également étudier la clarinette et participer à un orchestre de jazz. Il épousera le peintre américain Joan Mitchell, avant d'en divorcer et de se fiancer à nouveau ... en décembre 1996, à plus de 70 ans, puis de se remarier avec la correspondante de NBC, Andrea Mitchell. Il sortira durant des années avec Barbara Walters, l'Anne Sinclair locale, apparaissant comme une figure des soirées mondaines branchées new-yorkaises. Dès 1948, il rejoint la Board Conference, une association d'influence d'hommes d'affaires. Quatre ans plus tard, fort de ses relations, il lance son propre fonds d'investissement. À la mort de son associé, en 1958, il devient président de Townsend-Greenspan and Co,qui opta pour écrémer sa clientèle, comprenant la plupart des cent premières fortunes industrielles ou financières américaines. En parallèle, Greenspan enseigne l'économie à l'université de New York,"selon les préceptes de l'économie libérale : c'est le marché qui est le roi, et plus particulièrement le marché américain, lequel, à l'occasion, peut s'imposer, lorsqu'il le faut, avec la puissance du bâton militaro-industriel de l'Oncle Sam.
    Sa philosophie, si l'on ose le terme, découle des principes d'un économiste libéral américain, Ayn Rand, l'équivalent d'un Raymond Barre qui devait former des générations d'économistes. À noter que Rand fut aussi le maître à penser d'un des pontes de la CIA, William Buckley, et de la revue pseudo-conservatrice National Review. Dès 1967, Greenspan devient un conseiller écouté de Richard Nixon, sans doute le premier conseiller, et sera le responsable de sa politique économique durant sa campagne présidentielle de 1968. Il servira également Johnson. Durant le premier mandat de Nixon, il se prononcera en faveur de la fin de la conscription et dirigera diverses structures économiques. En 1972, il prend la présidence du bureau des conseillers économiques de Nixon, ce, jusqu'en 1974. Lorsque Gerald Ford devient président, il devient son conseiller économique n° 1, défendant la déflation, la réduction des dépenses publiques, le contrôle des salaires, etc. Bref, une politique antisociale, favorable exclusivement aux multinationales mondialistes et apatrides, dans la meilleure tradition d'un Kuhn ou d'un Warburg.
    Alan Greenspan, considéré comme républicain, est donc en fait un pur homme d'affaires et un financier. Il a été de longue date le confident de nombre de présidents républicains. Dès 1977, il devient président de la J.P. Morgan Guaranty Trust (premier banquier de la Révolution bolchevique), administrateur de Mobil Oil, d'Alcoa, du Fonds Dreyfus, de la fameuse Brookings Institution (qui forme les futurs cadres du CFR, première institution mondialiste américaine) du conseil des économistes du Times, etc. En 1981-1983, il préside la Commission sur la Sécurité sociale, qui aboutit à la conclusion que l'« assurance universelle » est en faillite, alors même qu'elle dégage des excédents colossaux : de là le développement des « nouveaux pauvres » américains, qui n'a rien à envier à la France socialiste.
    En juin 1987, il succède à Paul Volcker (qui avait lui-même succédé à Arthur Burns, de son véritable patronyme Burnsieg), au bout d'une campagne épique où rien ne fut épargné à son prédécesseur pour l'obliger à ne pas solliciter un renouvellement de mandat, à la tête de la Réserve fédérale américaine, appelée FED. Il faut savoir qu'en réalité, il a été simplement désigné secrètement au sein de cette institution purement privée comme représentant des Morgan, dans la meilleure tradition de la fondation de la FED en 1910, où c'est Henry P. Davidson, homme de Morgan, qui avait déjà été désigné. Dès sa nomination, Greenspan s'emploient à relever les taux d'intérêt américain, pour le seul profit des banquiers. Il provoque alors le" Black Monday " (Lundi noir), où le Dow Jones baissera de 508 points en une seule séance. Greenspan est coutumier du fait d'avantager les seules banques "amies", en leur faisant savoir ses décisions à l'avance, à l'encontre du "vulgum pecus". En mai 1997, Greenspan sera "réprimandé", mais gardera son poste, pour avoir ouvert les débats secrets de la FED à des non-membres : « Nous sommes profondément préoccupés, devaient déclarer deux démocrates du Congrès, d'apprendre du président Greenspan que la FED continue à inviter un groupe d'élite aux discussions concernant la politique monétaire, alors qu'elle feint publiquement de regretter que ses rencontres sur la politique monétaire fassent l'objet de fuite. » Le Monde (7 mai 1997) indiquait : « M. Greenspan a reconnu que 28 (sic) représentants de banques centrales étrangères, originaires de Bulgarie, de Chine, de Hongrie, de la République tchèque, de Pologne, de Roumanie et de Russie (NDA : donc tous communistes ou ex-communistes), avaient pris part à des réunions de la banque centrale de l'Etat du Kansas, y compris à la discussion et au vote des taux. »
    Qu'est-ce que la FED ? Le premier organisme financier mondial tout simplement, même si la plupart des Américains ignorent même son existence. L'organisme a été créé en 1910. II se réunit le troisième mardi de chaque mois, à huis clos, à Washington, avec douze personnalités du monde bancaire : les membres du "Conseil des Gouverneurs" sont les véritables maîtres du système financier américain. L'écrivain Martin Larson a donné l'origine de la FED et de son véritable créateur : « Paul Warburg (premier agent de change mondial) était un financier allemand, qui vint aux Etats-Unis en 1902 et se joignit à la firme Kuhn, Loeb et Cie. En 1911, tout en continuant à recevoir un salaire de 500 000 dollars de cette firme, il s'imposa comme l'apôtre d'une monnaie élastique et d'un système bancaire centralisé. En 1914, le président Wilson le nomma membre du premier conseil du Federal Reserve. Plus tard, il servit durant plusieurs années comme président de son Conseil consultatif fédéral. Il fut décoré en 1912 par le Kaiser pour les services rendus au Reich, alors que son frère était chef de la police secrète allemande. » De même  Eustace Mullins (dans The Federal reserve Conspiracy) note : « Du temps où nos finances étaient sous la dictature de Paul Warburg, président du Conseil des gouverneurs de la Federal Reserve, et dont la première allégeance allait à sa famille de banquiers, les Warburg de Hambourg, Maw Warburg finançait le Kaiser en guerre contre nous, tandis que la firme Kuhn, Loeb & Co de Paul Warburg avait cinq représentants au département du Trésor responsable des Liberty Laans, finançant ainsi notre guerre contre le Kaiser. » Comme les Rothschild, implantés sur les trois continents, les Warburg étaient des as du triple jeu. Dans The Federal Reserve and Our manipulated dollar, Martin Larson expose le danger de cette situation : « Le vice fondamental de la FED consiste en ceci qu'il fonctionne en agence indépendante au profit de financiers privés auxquels appartiennent les banques qui en sont membres, et sont ainsi à même de contrôler le crédit, les taux d'intérêt, et toute notre économie. »
    Pour comprendre son importance, on citera le New York Times Magazine du 21 avril 1996, dans un article intitulé « Club Fed », avec le sous-titre « Le pouvoir dans l'économie réside, non dans les mains du Président (des États-Unis) mais dans celles d'Alan Greenspan ». « Une vaste majorité des Américains n'a aucun concept de ce que la FED représente dans leurs vies. Le Congrès a toujours été incapable d'obtenir des réponses précises aux questions qu'il se pose sur la FED : que sont devenus les milliards de dollars que la FED a virés à Mexico avant les élections présidentielles durant les deux dernières décennies ? Combien dépense la FED pour soutenir le cours du dollar ? Comment la FED décide-t-elle de changer les taux d'intérêt ? ( ... ) Le pouvoir économique ne se trouve pas entre les mains du président des Etats-Unis ou de celle d'AT&T (premier groupe, de communication mondial) mais entre celles d'Alan Greenspan, président de la FED. Cela ne serait pas si grave si à la fin de chaque semaine, il s'expliquait dans un anglais compréhensible, mais il ne le fait pas. » Pour donner une idée de son langage codée, prenons par exemple la date du 8 juin 1995 : pour le New York Times du jour, qui suivait une conférence de presse, « Greenspan voit un risque de récession mondiale », tandis que le Wall Street Journal, du même jour, titrait : « Le président de la FED ne voit pas de récession à l'horizon. » Comme l'indique Le Point (15 novembre 1997), « le patron de la banque centrale exerce, sur la planète finance, un véritable magistère de la parole ». Quant à David M. Jones dans son essai The Politics of money, sous-titré The FED under Alan Greenspan (1991), il fait de son président « l'homme le plus influent en matière de politique économique mondiale ».
    Comme le dit parfois cet homme au langage totalement, et sciemment, abscons : « Je passe un temps considérable à éluder des questions et à me faire un souci terrible en imaginant que j'ai quand même été trop clair. » Il faut l'avoir entendu pour le croire, mais cet homme, totalement méprisant de la vie, ne pense que courbes et profits. Une anecdote, après la guerre du Golfe, gigantesque ratonnade américaine de la fin de siècle, il retrace ses émotions : « Ce soir-là, j'étais assis devant mon ordinateur. Au fur et à mesure que la nuit avançait, on pouvait non seulement voir le prix du pétrole baisser fortement sur les marchés mondiaux, mais suivre, minute par minute, les effets de cette décélération sur les marchés des changes et de l'or, sur les taux d'intérêt et sur les opérations d'arbitrage qui s'entrecroisent dans le monde entier. À ce moment-là, il m'est apparu clairement que la guerre ne risquait pas d'évoluer dans le sens d'une destruction majeure des installations pétrolières au Proche-Orient, » Or, durant cette nuit du 16 janvier 1991, le monde entier suivait le pilonnage massif de Bagdad et des installations stratégiques irakiennes, 350 000 soldats devaient être littéralement assassinés par les armes spéciales américaines. Pendant ce temps Greenspan croisait sur son ordinateur ses courbes pour le seul bonheur du billet vert. Car, il faut bien le comprendre, la guerre militaire n'est que la poursuite de la guerre économique. Ce n'est qu'en imposant la monnaie américaine comme devise mondiale que les États-Unis peuvent maintenir leur emprise sur le monde. Qu'il monte ou qu'il baisse, le règne du dollar est toujours la règle. Mais qu'une monnaie nouvelle de réserve s'y substitue, comme pourrait l'être l'euro s'il y avait une véritable volonté politique européenne, et s'en serait fait de la suprématie yankee.
    Aujourd'hui, la guerre américaine n'est plus militaire contre l'Irak, elle est purement financière et se concentre contre l'Europe, de manière à préserver les marchés américains face à la déconfiture du Japon et des pays émergents. Ce n'est qu'en brisant l'Europe, que Greenspan réussira à maintenir le niveau de vie des Américains obèses.
    Gabriel LINDON

  • ALAIN DE BENOIST La société capitaliste en perdition

    La réédition des Idées à l'endroit (éditions Avatar) et la parution d'un livre important sur la crise que nous traversons, Au bord du gouffre - La faillite annoncée du système de l'argent (éditions Krisis), sont l'occasion de dialoguer avec l'un des penseurs les plus aigus de notre temps.
    o L'Action Française 2000 – Depuis plusieurs années, vous développez une vigoureuse critique de la "Forme-Capital" dont votre dernier ouvrage, Au bord du gouffre, constitue l'un des points culminants. Pourquoi affirmezvous que « le système de l'argent périra par l'argent » ?
    o Alain de Benoist – Ce n'est pas seulement une formule, mais très exactement ce à quoi nous assistons aujourd'hui. La crise financière mondiale qui s'est déclenchée en 2008 aux États-Unis, et qui est encore appelée à s'aggraver dans les années qui viennent, en est la preuve. Ce ne sont assurément pas les contempteurs du capitalisme qui en sont la cause, mais bien le système de l'argent qui a évolué de lui-même vers la situation qui est la sienne actuellement. Dans le passé, on a souvent dit que le capitalisme se nourrissait de ses propres crises. Cela ne le prémunissait toutefois pas contre l'indigestion. Les crises conjoncturelles ne doivent pas être confondues avec les crises structurelles, qui sont des crises systémiques en ce sens qu'elles mettent en cause les fondements du système lui-même. La crise actuelle du système de l'argent est une crise structurelle, et c'est pourquoi les remèdes que l'on tente d'appliquer se révélèront inopérants.
    Toujours plus
    Il faut bien comprendre que le capitalisme se définit comme un régime, non seulement d'exploitation permanente du travail vivant, mais comme un système d'accumulation illimitée du capital. Il ne dégage pas des profits comme une conséquence de ce qu'il permet de produire, mais il ne produit qu'en vue d'augmenter sans cesse ses profits. L'illimitation est son principe, ce qui est d'ailleurs assez logique puisque toute quantité est toujours susceptible de s'accroître d'une unité.
    Le principe moteur de la Forme-Capital (notion empruntée à Gérard Granel), se résume en deux mots : « Toujours plus ! » Toujours plus de marché, toujours plus de marchandises, toujours plus de profits, toujours plus de réification des rapports sociaux, etc. Le déchaînement planétaire de la Forme-Capital correspond à ce que Heidegger appelait le Gestell. C'est en cela que le capitalisme n'est pas non plus seulement un système économique, mais est aussi porteur d'une anthropologie qui lui est propre, fondée sur le modèle de l'Homo oeconomicus (l'homme en tant que producteur-consommateur cherchant toujours à maximiser de manière égoïste son meilleur intérêt personnel). Ce modèle s'impose à travers la colonisation de l'imaginaire économique par les valeurs marchandes, ou plus exactement par la réduction de tout ce qui vaut à la seule valeur d'échange.
    o Comment la démocratie directe et participative que vous appelez de vos voeux pourrait-elle succéder aux démocraties libérales, que vous définissez comme des « oligarchies financières dirigées par une Nouvelle Classe capitaliste médiatique et politico-financière » ?
    o Je ne fais évidemment pas profession de lire l'avenir. On peut néanmoins penser que l'évident épuisement du système parlementaire et représentatif poussera les citoyens à s'organiser selon des formes de démocratie leur permettant de mieux décider par eux-mêmes de ce qui les concerne. Vous savez que je ne partage pas la critique "droitière" classique de la démocratie comme "loi du nombre". La démocratie se définit pour moi comme le système politique qui permet la participation de l'ensemble des citoyens aux affaires publiques. Cette notion de participation est centrale. Elle l'était déjà dans la Grèce antique. Dans cette optique, les élections ne sont qu'une technique parmi d'autres pour vérifier l'approbation ou le dissentiment. Je partage l'opinion de Rousseau, mais aussi de Carl Schmitt, selon laquelle une démocratie est d'autant moins démocratique qu'elle repose sur la représentation. La crise de la représentation, encore aggravée aujourd'hui par le fossé qui ne cesse de se creuser entre le peuple et la Nouvelle Classe politico-médiatique, pourrait par contraste faire apparaître l'intérêt de la démocratie de base, de la consultation directe et du principe de subsidiarité. Ces derniers entrent aussi en résonance avec le localisme, qui est la meilleure des réponses que l'on puisse apporter aujourd'hui à la mondialisation. Que ce soit dans le domaine politique ou économique, il faut relocaliser.
    Universalisme
    o Quelles sont les principales manifestations de ce que vous appelez l'« idéologie du Même » ?
    o Relèvent de cette idéologie toutes les doctrines, religieuses ou profanes, qui pensent que les hommes sont essentiellement identiques, et que les différences qui les distinguent ne sont que transitoires, superficielles, secondaires ou négligeables. De cette croyance, qui tend (à tort) à interpréter l'égalité dans le sens exclusif de la Mêmeté, découle évidemment l'idée que les institutions politiques et sociales peuvent et doivent être partout les mêmes, ainsi que le prétendaient les philosophes des Lumières. L'idéologie des droits de l'homme, l'idée d'une "gouvernance" mondiale, la montée généralisée de l'indistinction, et jusqu'à la théorie du "genre", dérivent elles aussi de cette conviction fondamentale, qui n'est pas seulement nocive, mais fausse. L'homme est indissociable de ses appartenances singulières parce que nul n'appartient immédiatement à l'humanité. Nous n'y appartenons que de façon médiate, c’est-à-dire par l'intermédiaire d'une culture spécifique. Un Français (un Italien, un Chinois, etc.) n'est pas "homme avant d'être français" (ou italien, ou chinois, etc.), mais homme en tant qu'il est français (italien, chinois, etc.). L'"idéologie du Même" n'est finalement qu'un autre nom de l'universalisme, que je me garde bien de confondre avec l'universel. La particularité est une médiation naturelle vers l'universel. Cervantès ou Goethe sont d'autant plus "universels" qu'ils ont été l'un plus espagnol et l'autre plus allemand. Vous connaissez peut-être ce joli mot de l'écrivain portugais Miguel Torga : « L'universel, c'est le local moins les murs. »
    Critique du Dieu unique
    o Votre critique du judaïsme et du christianisme est connue. Qu'en est-il de l'islam ?
    o Votre question laisse entendre que je manifesterais une sorte de faiblesse coupable envers la religion musulmane ! Tel n'est pas le cas. Ma critique du monothéisme se relie à ma critique de l'"idéologie du Même", qui n'en est qu'une version sécularisée. Affirmer l'existence d'un Dieu unique, c'est du même coup affirmer l'unité fondamentale de la "famille humaine", cette unité passant avant les différences entre ses membres. Cela posé, on peut discuter à l'infini des mérites comparés des trois grandes religions monothéistes. J'ai pour ma part surtout critiqué le christianisme pour cette simple raison qu'il a incontestablement participé plus que le judaïsme ou l'islam à la forme historique de la culture européenne à laquelle j'appartiens, et aussi dans la mesure où, précisément, les grandes idéologies politiques de la modernité en représentent des formes sécularisées en même temps qu'"hérétiques" (les « idées chrétiennes devenues folles » dont parlait Chesterton). Il en serait sans doute allé différemment si j'avais été juif ou musulman, ce qui n'est pas le cas.
    Ambiguïté de l'islam
    Le grand problème, c'est l'ambiguïté du mot "islam", qui tantôt décrit une religion, tantôt se rapporte à une civilisation. Je prends garde de distinguer ces deux domaines. Je peux ne pas nourrir de sympathie particulière pour la religion musulmane sans pour autant me sentir tenu d'exécrer les habitants des pays islamiques ou arabo-musulmans. Sur ce dernier plan, je m'en tiens à des analyses de type politique ou géopolitique. Elles m'enseignent que, dans le monde multipolaire qui est en train de s'instaurer sous nos yeux, il n'est pas de l'intérêt des Européens de cultiver l'inimitié envers l'Islam civilisation. C'est pourquoi je ne souscris pas à la doctrine américaine du "choc des civilisations", théorisée par Samuel Huntington. C'est pourquoi je déplore aussi que, dans les milieux de droite, on soit passé d'une légitime critique des pathologies sociales nées de l'immigration à une critique confusionniste de l'"islamisation", puis de l'"islam" tout court.
     L'excellent géopoliticien Aymeric Chauprade écrivait tout récemment : « J'ai noté, ces derniers temps, que chercher des querelles avec l'"ennemi musulman" était une pente à laquelle cédaient facilement nombre de défenseurs des identités française et européenne. Quand on entre dans ce genre de logique, il convient d'observer une règle de bon sens qui consiste à se demander "pour qui on roule vraiment". Il est évident que tout ce qui conduit à l'aggravation des relations entre les peuples européens d'un côté, les Iraniens, les Turcs et les Arabes de l'autre, sert les Américains et les Israéliens, mais certainement pas les Européens. Que les choses soient dites clairement à ceux qui pensent que Huntington a la solution : nous ne réglerons pas le problème de l'immigration extra-européenne par la guerre avec le monde musulman. » C'est aussi mon avis.
    o Comment expliquez-vous l'insatiable – et louable ! – "libido sciendi" qui vous anime ?
    o On n'explique pas un tempérament. J'ai toute ma vie été mû par la curiosité, le désir de connaître et la volonté de comprendre. Je ne pense pas que ce soit un défaut !
    Propos recueillis par Louis Montarnal L’ACTION FRANÇAISE 2000 Du 2 au 15 février 2012

  • Duflot : quand la haine contre l’Eglise catholique tient lieu de réflexion

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - La sortie de Cécile Duflot, contre l’Eglise catholique n’est pas exempte d’arrières-pensées assez crapoteuses. Cécile Duflot souhaite « un choc de solidarité » pour les sans-logis. Si le Ministre du Logement a également envoyé un message clair en direction d’autres institutions comme « les banques », « les compagnies d’assurances », « les grandes sociétés civiles immobilières », c’est pour mieux cibler sa haine à l’encontre de l’Église catholique. Il est en effet surprenant que seule cette dernière ait reçu un courrier de la part du ministre, et ce, seulement après que Duflot se fut dûment soulagée dans la presse…

    Mme Duflot parait mal renseignée

    « Il semble, que l’archevêché de Paris possède des bâtiments quasi-vides » affirme-t-elle. Ignore-t-elle que la plupart des locaux occupés par l’Église appartiennent en fait à l’État ou aux collectivités locales, comme le confirme Mgr Dubost, évêque d’Evry ? Derrière les propos de Cécile Duflot, se profile la menace de la « réquisition » des biens du clergé, chère à nos révolutionnaires amateurs de sang impur. Du sang qu’on fait couler sans trop d’histoire dans la famille de la ministre, puisque Mme Duflot n’est autre que l’épouse de Xavier Cantat, frère de Bertrand, l’assassin de Marie Trintignant. Duflot n’hésite pas à insulter les milliers de bénévoles catholiques qui se dévouent corps et âmes pour aider les plus démunis, comme en atteste l’opération « Hiver solidaire », pilotée par le diocèse de Paris.

    Un désir de vengeance par rapport à l’Eglise et son opposition au mariage homosexuel

    Farouche partisane du mariage pour les couples homosexuels, le Ministre du Logement veut se venger de l’opposition de l’Eglise à ce projet de démolition civilisationnelle. Pour la majorité socialiste, il s’agit moins de défendre ledit « mariage pour tous » ou les sans-logis que de s’attaquer à « l’ennemi héréditaire » que constitue la religion catholique. Comme l’affirme un collaborateur du Cardinal André Vingt-Trois « Il est difficile de ne pas penser que la polémique déclenchée par Cécile Duflot n’a pas de rapport avec le soutien apporté par l’épiscopat aux manifestations contre le mariage homosexuel ». Nous laisserons le mot de la fin à Mgr Dubost qui s’interroge : « Qu’est-ce que fait Mme Duflot de son bureau ? Et de ses salles de réception ? » http://fr.novopress.info/

  • « L’art de la guerre » Obama la préfère cachée

    Les Etats-Unis n’ont plus les moyens de lancer de grandes guerres comme en Corée, au Vietnam ou en Irak. Obama préfère intensifier l’action militaire secrète. Manlio Dinucci détaille le programme.

    Le président Obama n‘aime pas la guerre. Non pas parce qu’il est prix Nobel de la paix, mais parce que l’action belliqueuse ouverte découvre les cartes de la stratégie étasunienne et des intérêts qui en sont à la base. Il a ainsi lancé un grand plan qui, écrit le Washington Post, « reflète la préférence de son administration pour l’espionnage et l’action secrète plutôt que pour l’usage de la force conventionnelle ».

    Ce plan prévoit de restructurer et potentialiser la DIA (Agence de renseignement militaire), jusqu’ici concentrée sur les guerres en Afghanistan et Irak, de façon qu’elle puisse opérer à l’échelle globale en tant qu’ « agence d’espionnage focalisée sur les menaces émergentes, plus étroitement reliée avec la CIA et les unités militaires d’élite  ».

    Le premier pas sera d’augmenter l’organigramme de la DIA qui, doublé pendant la dernière décennie, comprend environ 16 500 membres. Sera formée « une nouvelle génération d’agents secrets » à envoyer à l’étranger. La CIA s’occupera de leur entraînement dans son centre de Virginie, connu comme « la Ferme », où on élève des agents secrets : pour ceux de la DIA, qui constituent aujourd’hui 20 % des élèves, seront créés de nouveaux postes.

    La collaboration de plus en plus étroite entre les deux agences est témoignée par le fait que la DIA a adopté quelques unes des structures internes de la CIA, parmi lesquelles une unité appelée « Persia House », qui coordonne les opérations secrètes à l’intérieur de l’Iran.

    Les nouveaux agents DIA fréquenteront ainsi un cours de spécialisation auprès du Commandement des opérations spéciales. Celui-ci est spécialisé, outre dans l’élimination d’ennemis, en « guerre non conventionnelle » conduite par des forces extérieures entraînées à dessein ; en « contre-insurrection » pour aider des gouvernements alliés à réprimer une rébellion ; en « opérations psychologiques » pour influencer l’opinion publique afin qu’elle soutienne les actions militaires étasuniennes.

    La formation terminée, les nouveaux agents de la DIA, au départ 1 600 environ, seront assignés par le Pentagone à des missions dans le monde entier. Le Département d’État s’occupera de leur fournir de fausses identités, en en introduisant une partie dans les ambassades. Mais, comme celles-ci sont remplies d’agents de la CIA, on fournira aux agents de la DIA d’autres fausses identités, comme celle d’universitaire ou d’homme d’affaires.

    Les agents de la DIA, grâce à leur expérience militaire, sont réputés être plus idoines pour recruter des informateurs en mesure de fournir des données de caractère militaire, par exemple sur le nouvel avion de chasse chinois. Et le développement de leur organigramme permettra à la DIA d’élargir la gamme des objectifs à frapper avec les drones et avec les forces spéciales.

    Ceci est la nouvelle façon de faire la guerre, qui prépare et accompagne l’attaque ouverte par l’action secrète pour miner le pays de l’intérieur, comme on l’a fait en Libye, ou pour le faire s’écrouler de l’intérieur, comme on tente de le faire en Syrie. C’est dans cette direction que va la restructuration de la DIA, lancée par le président Obama.

    On ne sait pas si le néo-candidat premier ministre Pier Luigi Bersani [1], qui a une grande estime pour Obama, l’a déjà félicité. En attendant il est allé en Libye pour « reprendre le fil d’une présence forte de l’Italie en Méditerranée ». Le fil de la guerre contre la Libye, à laquelle l’Italie a participé sous commandement étasunien. Tandis que Bersani jouissait, en s’exclamant « à la bonne heure ».

    Traduction
    Marie-Ange Patrizio

    Source
    Il Manifesto (Italie)

    1] Secrétaire du Partito democratico, élu dimanche 2 décembre aux élections primaires pour conduire les « listes progressistes » aux prochaines élections politiques dont sera issu le nouveau gouvernement, que Bersani se prépare à présider. NdT. Site de campagne

  • Jean-Luc Gréau : “De la récession à la dépression”

    Analyste au scalpel de la Grande Récession qui a germé à partir de 2005 en Occident pour se déployer avec force à compter de 2008, Jean-Luc Gréau a très tôt mis en relief, malgré l’aveuglement de la plupart des économistes, la gravité «systémique» de la crise financière de 2007 et 2008, centrée sur le marché de la dette privée américaine. Il a dénoncé le leurre d’un rétablissement définitif de l’Occident après le rebond de 2009 et définit la crise européenne depuis l’hiver 2010 comme ayant sa source non pas dans la défaillance des pays les plus fragiles ou les plus irresponsables, mais dans le credo d’une concurrence illimitée, que nulle autre puissance dans le monde n’a fait sien à ce jour.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Irlande : les évêques parlent clair sur l'avortement

    Cinq évêques irlandais étaient présents mardi soir à la veillée pour la vie organisée au pied levé devant l'Oreichteas à Dublin, mais c'est par la voie de leur conférence qu'ils ont opposé une réponse ferme aux propositions d'assouplir la loi condamnant l'avortement en Irlande formulées par un groupe d'experts censés indiquer au gouvernement comment respecter la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme. Je vous en propose ici ma traduction.

    Première réponse de la Conférence des évêques d’Irlande au Rapport du groupe d’experts sur le jugement A, B et C contre Irlande
    Une société qui croit que le droit à la vie est le plus fondamental de tous les droits ne peut ignorer le fait que l’avortement est d’abord et avant tout une question morale. 

    En tant que société une responsabilité particulière nous incombe en vue d’assurer le respect de ce droit au nom de ceux qui sont sans défense, sans voix ou vulnérables. Cela comprend notre devoir en tant que société de défendre et de promouvoir le droit égal à la vie de la mère enceinte et de l’enfant innocent et sans défense qu’elle porte en son sein lorsque la vie de l’une ou de l’autre de ces personnes est menacée.   

    En vertu de leur commune humanité la vie de la mère et celle de son enfant à naître sont toutes les deux sacrées. Ils ont également droit à la vie. L’Eglise catholique n’a jamais enseigné que la vie de l’enfant à naître doit être préférée à celle d’une mère. Lorsqu’une femme enceinte gravement malade a besoin de soins médicaux qui peuvent mettre en péril la vie de son bébé, de tels soins sont moralement licites dès lors que tout a été mis en œuvre pour sauver la vie et de la mère, et de l’enfant.
     L’avortement, défini comme la destruction directe et volontaire d’un bébé à naître, est gravement immoral en toutes circonstances. Cela est différent des soins médicaux qui ne cherchent pas directement et volontairement à mettre fin à la vie de l’enfant à naître. 

     La loi en vigueur et les directives médicales en Irlande autorisent infirmières et médecins dans les hôpitaux irlandais à mettre en œuvre, en pratique, cette distinction éthique vitale. Il s’agit d’un facteur important qui a permis d’assurer que les hôpitaux irlandais soient au nombre des plus sûrs et des meilleurs au monde en ce qui concerne les soins médicaux apportés aussi bien à la mère qu’à son enfant à naître. En tant que pays, voilà quelque chose que nous devrions chérir, promouvoir et protéger.   Le Rapport du groupe expert sur le jugement A,B, C contre Irlande propose des options* qui pourraient mettre fin à la pratique de faire cette distinction éthique vitale dans les hôpitaux irlandais. Sur les quatre options présentées par le Rapport, trois impliquent l’avortement : la mise à mort directe et volontaire d’un enfant à naître. Cela ne peut jamais être justifié moralement. Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme n’oblige pas le gouvernement irlandais à légiférer en faveur de l’avortement.
     D’autres aspects du Rapport provoquent des inquiétudes supplémentaires.  Celles-ci comprennent, mais la liste n’est pas limitative, le fait que :  • Le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme permet des options par rapport à cette affaire d’importance morale, sociale et constitutionnelle fondamentale, qui ne sont pas reprises dans ce Rapport. Cela inclut l’option d’introduire l’interdiction constitutionnelle de l’avortement ou tout autre forme d’amendement constitutionnel en vue de renverser la jurisprudence « X-case »**.  • Le Rapport ne fournit aucune analyse éthique des options proposées, alors même qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un problème moral et que cette prise en considération de la dimension éthique faisait partie des Termes de référence • Le Rapport ne prend pas en compte les risques qu’impliquent les tentatives de légaliser un prétendu « avortement limité » selon les contours de la jurisprudence « X-case ». Le jugement « X-case » inclut la menace de suicide comme justification d’un avortement. L’expérience internationale montre que le fait d’autoriser l’avortement sur la base de la santé mentale conduit effectivement à ouvrir grandes les vannes de l’avortement.
    Le Rapport identifie également les Directives en tant qu’option. Il note que les Directives peuvent contribuer à assurer la cohérence dans la fourniture de soins médicaux. Si les Directives peuvent procurer une plus grande clarté par rapport aux conditions ou des soins nécessaires à la vie peuvent être prodigués à une mère enceinte ou à son enfant à naître dans le cadre législatif existant, et dès lors que la mise à mort directe et volontaire de l’une ou de l’autre personne continue d’être exclue, alors de telles Directives éthiquement justes peuvent permettre d’avancer.   Une affaire d’une telle importance exige que l’on prenne suffisamment de temps pour qu’un débat calme, rationnel et bien informé ait lieu avant qu’aucune décision sur les options proposées par le groupe expert soit prise. Tous ceux qui sont concernés, particulièrement ceux qui sont chargés de représenter le peuple, doivent prendre en considération les questions morales profondes qui se font jour dans la réponse à ce Rapport. L’avortement est gravement immoral en toutes circonstances, combien « limité » puisse être l’accès à l’avortement. * NDLR. – Les quatre options proposées sont, d’une part, une clarification des Directives sur les soins médicaux, qui n’a pas la faveur du rapport car elle ne serait pas juridiquement contraignante. Et de l’autre, la mise en place de règles régissant la mise en place de l’avortement légal : ce sont ces trois « solutions » qui sont fermement rejetées pas les évêques irlandais.

    1. Mettre en place une loi, votée donc par le parlement, qui pose le principe de la fourniture d’avortements légaux, de manière à ouvrir la voie au ministre de la Santé qui en fixerait les contours par l’équivalent irlandais du décret. 


    2. Mettre en place une loi seule qui fixerait tous les contours de l’avortement légal.


    3. La solution « loi plus décrets » où plus de détails seraient fixés par la loi et où le ministre de la Santé ne s’occuperait que de certains aspects de la questions


    ** NDLR. – Le cas X, en 1992, concernait une jeune fille de 14 ans, violée et enceinte, qui menaçait de se suicider si ses parents ne l’emmenaient pas à l’étranger pour obtenir un avortement. La Cour suprême irlandaise avait reconnu son « droit » à l’avortement en ces circonstances, La jeune fille allait par la suite se rendre en Angleterre pour se faire avorter mais fit une fausse couche pendant le voyage. La jurisprudence, quant à elle, n’a jamais été traduite en droit.

    leblogdejeannesmits

     

     

  • Bruxelles : 45 millions d’euros à l’Algérie

    L’UE soutient la transition démocratique. La Commission européenne a débloqué jeudi quelque 45 millions d’euros dans le cadre de programmes de coopération destinés à favoriser la bonne gouvernance et la diversification de l’économie algérienne.

    Le commissaire européen chargé du dossier, Stefan Füle, a assuré vouloir “soutenir l’approfondissement du processus de réformes en Algérie, notamment l’élargissement des libertés fondamentales“, promettant de faire profiter le pays de son expérience en matière de “transition vers une démocratie solide, une économie durable qui profite à tous“.

    Un premier programme, doté d’un budget de 15 millions d’euros, interviendra “en faveur de la diversification de l’économie algérienne et appuiera le développement durable du secteur de la pêche et de l’aquaculture“, a précisé l’exécutif européen dans un communiqué.

    Le deuxième programme, doté d’un budget de 30 millions d’euros, “soutiendra la pleine mise en oeuvre de l’Accord d’association et visera à renforcer la bonne gouvernance au sein de l’administration publique“, a précisé la Commission. L’UE, qui s’est engagée à la faveur du Printemps arabe à soutenir la transition démocratique dans les pays de la région, est liée depuis 2005 à l’Algérie par un accord d’association.

    Europe 1  http://fortune.fdesouche.com/