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  • PS : Le parti politique le plus riche de France,

    Avec 59,8 millions d’euros de recettes en 2011, le Parti Socialiste remporte la palme du parti politique le plus riche de France, selon les chiffres publiés la semaine passée par la Commission nationale des comptes de campagnes et de financements politiques (CNCCFP). L’UMP le suit d’assez près avec une somme tout aussi astronomique: 53,1 millions de recettes.

    L’Express  http://fortune.fdesouche.com/

  • Le combat pour la famille n’est qu’un prélude : le 13 janvier commencera un combat de longue durée

    Le 13 janvier approche et je crains que le « travail » de décapage idéologique du projet Hollando-LGBT auquel il aurait fallu s’employer ne soit alors qu’en partie seulement effectué, même si bien commencé ;...

    ...je pense en particulier à l’imposture intellectuelle commise par des conseillers politiques et culturels élyséens comme gouvernementaux et francs-maçons, qui a consisté à remplir le sac à idées de Monsieur Hollande d’une provision de « valeurs » dites républicaines quoique fortement trempées dans l’encre acide de la théorie du « gendeure » : lesquelles sont en général les condiments poivrés d’une bouillie philosophique qui convient certes aux estomacs d’acier de la secte de la Rue Cadet mais ne saurait en aucun cas servir de justification aux entreprises de démolition de notre société désirées désormais par l’État français.

    Le point de conviction des manifestants du 13 est certain : il faut absolument défendre la paternité tout autant que la maternité ; ce fut l’un des buts de la rencontre à l’Espace Bernanos de l’alliance « Manif pour Tous », car le projet du président de la France de modifier radicalement notre législation à leur propos est tout ce que l’on veut sauf digne de sa responsabilité : il est des points de notre civilisation que l’État doit reconnaître hors des limites de son pouvoir comme sont parfois contraints certains tribunaux de se déclarer incompétents. [...]

    Dominique Daguet - La suite sur France Catholique

    http://www.actionfrancaise.net

  • Manifestation du 13 janvier : oui à la famille, non à la tyrannie médiatique !

    La manifestation du 13 janvier 2013 contre le mariage gay peut être un grand succès. A une condition toutefois : que les organisateurs et les participants osent affirmer leurs convictions sans crainte du qu’en dira-t-on politiquement correct. La tyrannie médiatique, voilà l’ennemi !
    Polémia
     

    1-Le mariage homosexuel est la revendication de la minorité d’une minorité : quelques pour cent d’activistes au sein d’une minorité sexuelle représentant elle-même quelques pour cent de la population. Réussir à mettre au centre du débat politique la question du « mariage gay » est donc aussi étrange qu’artificiel.

    2-Cela n’est possible que parce que les médias ont fait du mariage homosexuel un sujet d’actualité majeur grâce à une technique simple : mettre en avant les sujets portant sur l’homosexualité et les « angler » dans un sens toujours favorable aux revendications homosexualistes. Ainsi le jour de la présentation en conseil des ministres de la loi sur le « mariage pour tous », le quotidien Le Parisien titrait : « Raphaëlle, heureuse avec deux mamans ». Davantage de la communication que de l’information. Et comme par hasard, du Figaro à France Télévisions, le bébé choisi comme « premier bébé de l’année » fut présenté comme l’enfant de deux lesbiennes. Le non-sens biologique rejoint ici l’arnaque chronologique. De même que parler de « mariage pour tous » relève de la novlangue puisque cela revient à changer le sens du mot mariage (l’union d’un homme et d’une femme selon le Code civil) et qu’au demeurant le projet de loi ne prévoit pas de revenir sur l’interdiction de l’inceste. Si la loi est votée, il y aura donc dénaturation du mariage mais non mariage pour tous. Quant au terme « homophobie », il est utilisé de manière terroriste pour tétaniser les adversaires du mariage gay. On ne débat pas sereinement sous la menace du Code pénal et du bannissement social.

    3-L’inscription dans le débat du mariage homosexuel relève à la fois du leurre et de la démarche idéologique : du leurre, puisque cela n’est pas la préoccupation de l’immense majorité des Français que l’on « distrait » ainsi d’autres sujets politiques ou tenant à leurs difficultés quotidiennes ; de la démarche idéologique aussi, puisqu’il s’agit d’une étape de plus dans la déconstruction des repères et des identités. On est ici au cœur de l’idéologie médiatique dominante fondée sur l’alliance du capital (attaché au mondialisme et à la suppression des frontières) et de la caste journalistique (attachée à la destruction des traditions). Après s’être attaqué à la nation (du latin « natio ») il est logique de s’attaquer à la naissance, au risque d'effacer les repères de la généalogie. Et porter un coup supplémentaire à la famille et au mariage, c’est choisir des cibles de choix pour qui veut établir une société indifférenciée. A contrario cela ne peut pas être accepté sans combat pour quiconque est attaché, par conviction religieuse ou philosophique, à l’ordre naturel dont la filiation est la clé de voute. D’où l’importance des manifestations hostiles.

    4-Manifestations de protestation contre le mariage homosexuel que les médias dénigrent. C’est ainsi que les chiffres de la grande manifestation du 17 novembre 2012 ont été fortement minorés : habituellement friands de chiffres donnés par les manifestants, l’AFP et les médias de l’oligarchie ont cette fois choisi les chiffres de la préfecture de police préalablement sous-évalués. Même opération le 18 novembre pour la manifestation de Civitas, association de chrétiens de tradition qui fut accusée de violences pour s’être défendue de l’agression dont elle a été l’objet de la part des mercenaires féministes des Femen.

    5-En revanche la manifestation pro-mariage gay du 16 décembre a, elle, fait l’objet d’une survalorisation : pour Le Monde du 18 décembre les partisans de la loi ont quasiment fait jeu égal avec ses adversaires. Il est vrai que cette fois l’AFP et les principaux médias ont choisi de retenir les chiffres donnés par les manifestants, pourtant sans aucun rapport avec les observations faites au point de départ (une Place de la Bastille vide) ni au point d’arrivée (la petite Place du Luxembourg remplaçant au dernier moment la Place de l’Opéra nécessitant 15.000 à 20.000 personnes pour être remplie). C’est ainsi qu’un rapport de 1 à 10 dans la réalité donne un rapport… de 1 à 1 dans les médias. Chapeau les désinformateurs !

    6-Il y a plus grave : le souci, malgré tout, de plaire aux médias s’infiltre chez les adversaires du mariage homosexuel. Pour les uns, il faudrait améliorer le statut fiscal des couples homosexuels comme si c’était une priorité dans un pays endetté frappé par la dénatalité. Pourquoi créer des niches fiscales pour ceux qui ne nichent pas ? Pour d’autres, il faudrait solenniser en mairie la signature du Pacte d’union civile. Pour la très médiatique organisatrice de la « manif pour tous », il faudrait lutter contre « l’homophobie » : ce qui revient à donner du crédit aux armes incapacitantes du lobby homosexualiste.

    7-La manifestation prévue pour dimanche 13 janvier 2013 s’annonce comme un grand succès par le nombre des participants attendus. Ce sera probablement la plus grande manifestation depuis celle de juin 1984 pour l’Ecole libre et celle du 30 mai 1968 contre la chienlit. Reste à savoir si ce succès de la majorité silencieuse se traduira en succès politique. Cela suppose de résister à l’intoxication et l’intimidation médiatiques :

    • -il ne faut pas se battre sur les chiffres de participants aux manifestations mais sur les mètres carrés occupés : pour mémoire la Place du Luxembourg c’est quelques milliers de mètres carrés, le Champ de Mars : 243.000 mètres carrés. A bon entendeur, salut !
    • -Il est inutile et nuisible de reprendre à son compte la thèse de « l’homophobie » car cela revient à « payer un droit de péage aux autoroutes de la pensée » (Philippe Bilger).
    • -Il est inutile et nuisible de chercher des slogans gnangnans ou consensuels ! A contrario « Oui à la famille », « Un enfant, c’est une maman et un papa », « Non au mariage homosexuel » se suffisent, pour peu qu’on dise « Non à la tyrannie médiatique ».
    • -Il est inutile et nuisible de chercher à finasser pour amender un projet de loi qui n’est « qu’une étape d’un long travail de sape visant à araser les repères de la vie des peuples » (Roland Hureaux).

    Le seul objectif digne d’être poursuivi est celui du retrait pur et simple de la loi, soit directement, soit à la suite de son rejet par référendum : un référendum que souhaitent 69% des Françai

    Polémia   4/01/2013

  • On lui retire sa légion d’honneur pour faits d’OAS !

    Vu sur Le Gaulois :

     

    « Les bassesses se succèdent. Les socialistes décorent un imam de la Légion d’Honneur mais la retirent à Jean-François Collin, un Ancien Combattant mutilé pendant la guerre d’Algérie. Prétexte invoqué par la mafia socialiste : il a appartenu à l’OAS.
    Nous avons vraiment à faire à un État pourri jusqu’à la moelle qui patauge en pleine trahison !
    Les socialistes et leurs vassaux auront un jour des comptes à rendre ! Et ils le savent. C’est pourquoi « les chacals craignent pour leur peau… »
    Ainsi, cet ex-membre de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) s’est vu retirer sa Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur. Elle lui avait été décernée en 2011 à titre militaire comme mutilé de guerre en Algérie.
    Rappelons ici que François Hollande est Grand Maître de l’Ordre en « qualité » de président de la république. Cette décision inique croit pouvoir s’appuyer sur l’article R96 du code de la Légion d’Honneur qui stipule que les peines disciplinaires (censure, suspension totale ou partielle, exclusion) « peuvent être prises contre tout légionnaire qui aura commis un acte contraire à l’honneur ». Comme si l’appartenance à l’OAS était un manquement à l’Honneur !…
    Or, de plus, les membres et les faits relatifs à l’OAS ont été amnistiés depuis longtemps (voir ci-dessous).
    Cette décision est-elle donc vraiment légale au regard des différentes amnisties prononcées depuis les « évènements » d’Algérie ?… Il semble bien  que NON ! N’y a-t-il pas là matière à recours ?… Il semble bien que OUI !
    Jean-François Collin, 73 ans, avait été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur avec traitement, dans la promotion du 5 mai 2011 réservée aux militaires et anciens militaires au titre de mutilé de la guerre d’Algérie, durant laquelle il avait servi comme sous-lieutenant. Il préside actuellement l’Association de défense des intérêts moraux des anciens détenus (Adimad) ayant appartenu à l’OAS.
    Fidèle à sa Parole et à ses Camarades, Jean-François Collin n’a pas semblé surpris de cette exclusion.
    Devant la stèle de l’Adimad à Marignane, le 1er novembre 2011, après avoir reçu sa décoration d’un ex-camarade de l’OAS, il avait alors dédié sa Croix de Chevalier « à tous les combattants de l’OAS qui sont morts les armes à la main ou ont été fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France (De Gaulle). Ce sont eux, aujourd’hui, qui devraient être honorés à ma place ! Et pour que les choses soient limpides, je vous promets que je ne porterai jamais cette Croix tant qu’il y aura un gaulliste ou un ami du FLN à l’Élysée! ».
    Malheureusement, il y a aujourd’hui encore et toujours un grand ami du FLN à l’Elysée en la « personne » de Hollande lui-même !… à qui tout sentiment d’Honneur est totalement étranger. Son discours d’Alger est là pour en témoigner.

     

    C’est à cet « homme » qu’il devrait être interdit d’arborer la Légion d’Honneur !

     

    * Marc Noé a été président de la section UNP-Essonne qu’il avait faite baptiser « Section Colonel Jeanpierre – 1er REP » avec Pierre Sergent pour parrain.

    Amnisties de l’OAS
    Dès le mois de décembre 1964, les prisonniers OAS condamnés à des peines inférieures à quinze ans de détention sont amnistiés, car il s’agit de prisonniers politiques.
    En mars 1966, une centaine de condamnés est graciée et, trois mois plus tard, une seconde loi d’amnistie efface les condamnations des condamnés libérés.
    Le général Jouhaud, condamné à mort le 13 avril 1962, passe 235 jours dans une cellule de condamné à mort, sa peine est commuée en perpétuité, il est libéré en décembre 1967.
    En 1968, des anciens de l’OAS rencontrent Jacques Foccart pour lui proposer leur ralliement au régime gaulliste contre la «chienlit» et demander l’amnistie des membres de l’organisation encore incarcérés, ce qu’ils obtiendront.
    Cette amnistie est promise par De Gaulle à Massu, lors de sa visite à Baden Baden.
    En juillet 1974, une amnistie complémentaire efface d’autres condamnations pénales.
    En décembre 1982, les officiers survivants sont réintégrés dans les cadres de l’armée par une nouvelle amnistie (loi du 24 novembre 1982). C’est ainsi que le Capitaine Pierre Sergent, Chef de l’OAS-Métropole, atteindra le grade de Colonel de Réserve.
    En 1987, une loi sur les rapatriés amnistie les dernières condamnations encore effectives.»

    http://www.contre-info.com

  • 1200 : Capétien et Plantagenêt

    Soucieux de chasser les Plantagenêt du royaume de France, Philippe-Auguste se battit en vrai capétien, avec « réalisme, patience, esprit d'opportunité ».

    Le traité du Goulet fut l'occasion d'un répit, sans faire illusion…

    Cette année-là, la vingtième de son règne, Philippe II Auguste, trente-cinq ans, signait le 22 mai le traité du Goulet qui le mettait en position de force face au roi d'Angleterre et dont la clause principale était le mariage du prince royal Louis, treize ans, avec Blanche de Castille. douze ans, fille du roi Alphonse VIII de Castille.

    La petite-fille d'Aliénor

    Il importe de rappeler ici que celle qui allait donner à la couronne de France neuf enfants, dont le grand saint Louis, était par sa mère Aliénor d'Angleterre, la petite-fille de la trop belle Aliénor d'Aquitaine que nous avons vue dans nos précédents articles passer avec son colossal héritage – presque la moitié de la France - du lit de Louis VII, roi de France, à qui elle n'avait pas donné d'enfant mâle, à celui d'Henri Plantagenêt juste avant que celui-ci joignît à ses titres de comte d'Anjou et de duc de Normandie celui de roi d'Angleterre… Agissant ainsi cette femme légère avait suscité entre les deux royaumes une zizanie qui devait marquer pour de longs siècles l'histoire de l'Europe. C'est dire l'importance de cette union de 1200. La vieille Aliénor, alors soixante-dix-huit ans, tint à aller elle-même, comme pour se repentir, chercher sa petite-fille outre-Pyrénées pour la conduire auprès du petit-fils de son premier mari…

    Philippe-Auguste, que nous avons laissé dans notre dernier numéro tout jeune et déjà veuf d'Isabelle de Hainaut, s'adonnait alors à réguler les mouvements féodaux, à châtier les bandes errantes de pillards désoeuvrés, à veiller à la bonne administration du royaume, à embellir Paris… Mais il ne cessait de se préparer à chasser les Plantagenêt du royaume de France. Contre Henri II d'abord, puis contre les deux fils qu'Aliénor avait donnés à ce rustre, le presque estimable et même légendaire Richard dit Coeur de Lion, et le morbide Jean Sans Terre, Philippe allait se battre en vrai capétien, avec, écrit Bainville, « réalisme, patience, esprit d'opportunité ».

    Parti en croisade en 1190 avec Richard, il avait, avec l'accord du pape, quitté Saint-Jean d'Acre au bout de quelques mois pour des raisons de santé mais surtout pour profiter de l'absence, puis de la captivité de Richard tombé aux mains de l'empereur germanique. Utilisant habilement les failles du système successoral anglais, il avait soutenu Jean contre Richard, puis, après la mort de celui-ci dans des conditions indignes d'un preux, il avait embrassé la cause du tout jeune Arthur de Bretagne, fils de Geoffroy, frère aîné de Richard et de Jean. Pendant ce temps, Jean avait déjà mis la main sur les possessions françaises des Plantagenêt, dont la Normandie, mais ce fourbe désirait alors une accalmie…

    Renonciations

    C'est ainsi qu'en 1200, Philippe le prit au mot et le reçut à Paris puis lui imposa dans l'île du Goulet, près de Vernon, le traité du même nom, par lequel Jean, d'une part, renonçait à soutenir les prétentions d'Othon de Brunswick à l'Empire contre le candidat français, d'autre part, rendait hommage au roi de France son suzerain pour toutes ses possessions françaises. Il abandonnait en outre le comté d'Evreux et ses fiefs berrichons au jeune prince Louis pour constituer la dot de Blanche de Castille. De son côté Philippe renonçait à faire valoir ses droits sur la Bretagne.

    La Normandie redevient française

    Traité d'équilibre, occasion d'un répit, mais cela ne faisait illusion à personne. En fait il restait à Philippe à saisir l'occasion de prendre Jean en faute. Chose aisée, puisque celui-ci n'accomplissait pas ses devoirs envers ses vassaux, qu'il persécutait même parfois ! Ceux-ci l'attaquèrent en justice en 1202. Les pairs du royaume prononcèrent la confiscation de ses biens français, à charge pour Philippe d'exécuter la sentence. Ainsi la Normandie redevint-elle française : après la prise de la forteresse de Château-Gaillard, Philippe put entrer dans Rouen. Le Maine, l'Anjou, la Touraine et le Poitou suivirent le mouvement, mais l'Aquitaine restait encore pour le moment entre les mains du Plantagenêt. En même temps, la mort du malheureux Arthur de Bretagne permit au roi de faire passer la Bretagne dans l'orbite capétienne, en donnant en mariage Alix, la soeur d'Arthur, à un descendant de Louis VI le Gros.

    Pendant qu'en Angleterre la monarchie fonctionnait si mal que les populations se révoltaient (c'était le temps de Robin des Bois) et que les seigneurs s'apprêtaient à imposer à leur roi pour le ligoter la fameuse Grande Charte (15 avril 1215), la monarchie française, créatrice d'un État fort et rassembleur, constituait un modèle de continuité sans heurts et de sage gouvernement. C'est pourquoi Philippe-Auguste pouvait dès lors tenir tête à l'Angleterre et à l'Empire réunis contre nous. En 1214, à Bouvines, on allait voir se manifester la force du sentiment national, comme nous l'avons déjà raconté dans L'AF 2000 du 20 novembre 2008.

    MICHEL FROMENTOUX L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 17 au 30 septembre 2009

  • George Orwell : Arthur Koestler (1944)

     

     
    Ce qui est frappant dans l'histoire de la littérature anglaise de ce siècle, c'est la part prépondérante qu'y ont prise les étrangers — je ne citerai que Conrad, Henry James, Shaw, Joyce, Yeats, Pound et Eliot. Toutefois, si l'on en fait une affaire de prestige national et si l'on se penche sur ce que nous avons apporté aux différents genres littéraires, on s'aperçoit que l'Angleterre ne fait pas trop mauvaise figure tant qu'on laisse de côté tout ce qu'on petit grossièrement étiqueter comme “littérature de combat”. Je pense notamment à ce type d'écrits qu'a suscités la lutte politique européenne depuis l'émergence du fascisme. On peut regrouper sous cette rubrique des romans, des mémoires, des livres de “reportage”, des études sociologiques et de purs et simples pamphlets, tous ayant une origine commune et participant pour l'essentiel du même climat psychologique.
    Parmi les figures les plus marquantes de ce genre litté­raire, on peut citer Silone, Malraux, Salvemini, Borkenau, Victor Serge et Koestler lui-même. Certains écrivent des œuvres de fiction, d'autres non, mais tous ont ceci en commun qu'ils essaient de relater l'histoire contemporaine — plus précisément, l'histoire non officielle, celle qu'on chercherait en vain dans les manuels scolaires et que les journaux déforment à loisir. Tous ont aussi en commun d'être originaires d'Europe continentale. Il serait peut-être exagéré — mais à peine — de dire que chaque fois que paraît dans ce pays un livre traitant du totalitarisme (j'entends un livre qui soit encore lisible 6 mois après sa parution), il s'agit d'un livre traduit d'une langue étran­gère. Au cours des 12 dernières années, les auteurs anglais nous ont gratifiés d'une avalanche de textes poli­tiques, mais à peu près rien dans tout cela qui ait un intérêt esthétique, et vraiment fort peu de choses de quelque valeur ­du point de vue historique. Le Left Book Club, par ex., existe depuis 1936. Parmi tous les livres qu’il a diffusés, combien y en a-t-il dont vous vous rappeliez ne ­serait-ce que le titre ? L'Allemagne nazie, la Russie Soviétique, l'Espagne, l'Éthiopie, l'Autriche, la Tchéco­slovaquie, etc. — autant de sujets qui n'ont inspiré aux auteurs anglais que de l'habile journalisme, des pamphlets malhonnêtes où la propagande, avalée tout rond, est aussi­tôt régurgitée à moitié digérée, et de très rares guides et manuels à peu près dignes de foi. Rien qui puisse se comparer à, disons, Fontamara ou Darkness at Noon, parce qu’il n'est pratiquement pas un écrivain anglais qui ait eu l'occasion de connaître le totalitarisme de l'intérieur. En Europe, au cours de la dernière décennie et même avant, les individus originaires de la classe moyenne ont traversé des épreuves auxquelles en Angleterre les ouvriers eux-mêmes n'ont jamais été confrontés. La plupart des écrivains européens que j'ai cités, et des dizaines d'autres qui leur ressemblent, se sont vus contraints d'enfreindre la loi pour avoir la moindre activité politique : certains d’entre eux ont lancé des bombes ou participé à des combats de rues, beaucoup ont connu la prison ou les camps de concentration, ou ont dû passer des frontières sous de faux noms, avec de faux passeports. On ne saurait imaginer le professeur Laski, par ex., s'adonnant à des activités de ce genre. C'est pourquoi il n'existe pas en Angleterre ce qu'on pourrait appeler une “littérature des camps de concentration”. Cet univers particulier créé par les polices secrètes, la censure de l'opinion, la torture, les procès truqués, tout cela est, bien sûr, connu et plus ou moins réprouvé, mais sans qu'on s'en émeuve outre mesure. Si bien qu'en Angleterre il n'existe pratiquement pas d’ouvrages traitant de façon désabusée de l'Union sovié­tique. Il y a d'un côté ceux qui réprouvent a priori et de l'autre ceux qui admirent béatement, mais aucune attitude intermédiaire. Lors des procès de Moscou, par ex., l'opinion était divisée, mais uniquement sur le fait de savoir si les accusés étaient coupables ou non. Très rares furent ceux qui comprirent que, justifiés ou non, ces procès étaient une horreur sans nom. De même, la réprobation des crimes nazis par l'Angleterre a également été quelque chose de tout à fait abstrait : un robinet qu'on ouvre ou qu'on ferme selon les nécessités politiques du moment. Pour comprendre ces choses-là, il faut pouvoir se mettre dans la peau de la victime, et qu'un Anglais puisse écrire Darkness at Noon est aussi peu vraisemblable qu'un trafi­quant d'esclaves écrivant La Case de l'oncle Tom.
    Les écrits publiés de Koestler tournent en fait tous autour des procès de Moscou. Leur thème principal est celui de la décadence des révolutions due aux effets corrup­teurs du pouvoir ; mais la nature particulière de la dicta­ture exercée par Staline a conduit Koestler à adopter une position finalement assez peu éloignée du conservatisme pessimiste. Je ne sais pas exactement combien il a écrit de livres en tout. De nationalité hongroise, il a écrit ses pre­miers livres en allemand ; 5 titres sont parus en Angleterre : Spanish Testament, The Gladiators, Darkness at Noon, Scum of the Earth et Arrival and Departure. Tous ces ouvrages traitent du même sujet et il n'en est aucun où l'on échappe pendant plus de quelques pages à une atmo­sphère de cauchemar. Sur les 5 livres cités, 3 se déroulent entièrement ou presque entièrement en prison.
    Dans les premiers mois de la guerre civile espagnole, Koestler était le correspondant en Espagne du News Chronicle. Fait prisonnier au début de 1937, quand les fascistes se sont emparés de Malaga, il faillit être fusillé sans autre forme de procès, puis passa plusieurs mois emprisonné dans une forteresse, entendant chaque nuit le bruit des salves lorsqu'une nouvelle fournée de détenus républicains était exécutée et se trouvant â tout moment en grand danger d'y passer lui-même. Ce n'était pas une aventure fortuite qui “aurait pu arriver à n'importe qui”, mais la conséquence obligée d'un mode de vie. Un individu indifférent à la politique ne se serait jamais trouvé en Espagne à ce moment-là, un observateur plus prudent aurait quitté Malaga avant l'arrivée des fascistes et un journaliste anglais ou américain aurait été traité avec plus d'égards. Le livre que Koestler a consacré à cet épisode, Spanish Testament, contient des passages remarquables mais, indépendamment du caractère décousu inhérent à tout reportage, il est par endroits résolument mensonger. Évoquant la prison, Koestler dépeint fort bien son atmo­sphère de cauchemar — ce genre de description étant devenu, en quelque sorte, sa marque de fabrique — mais le reste du livre est trop empreint de l'orthodoxie Front populaire de l'époque. Un ou 2 passages semblent même avoir été fabriqués pour les besoins du Left Book Club (1). À l'époque, Koestler était membre du parti commu­niste, ou l'avait quitté depuis peu, et les problèmes poli­tiques posés par la guerre civile étaient si complexes qu'il était impossible à un communiste d'écrire honnêtement sur la lutte qui se déroulait au sein du camp gouverne­mental. La grande faute de la quasi-totalité des auteurs de gauche depuis 1933 est d'avoir voulu être antifascistes sans être en même temps antitotalitaires. En 1937, Koestler l'avait compris mais il ne se sentait pas libre de le dire. Il fut à 2 doigts de le dire — il le dit, en fait, bien qu'ayant mis un masque pour cela — dans son livre suivant, The Gladiators, qui fut publié un an avant la guerre et qui, bizarrement, n'attira guère l'attention.
    The Gladiators est un ouvrage qui, d'une manière, laisse le lecteur insatisfait. C'est l'histoire de Spartacus, le gladiateur thrace qui, vers 65 avant JC, prit la tête d'une révolte d'esclaves en Italie. Tout livre écrit sur un tel sujet est immédiatement desservi par la comparaison, écrasante, avec Salammbô. De nos jours, il serait pratiquement impossible d'écrire un livre comme Salammbô, à supposer même qu'on ait le talent nécessaire. Car ce qu'il y a d'admirable dans Salammbô, plus encore que la minutie des descriptions, c'est son caractère impi­toyable. Flaubert pouvait se transporter par la pensée dans le climat de cruauté, implacable de l'Antiquité parce que, vers le milieu du XIXe siècle, on avait encore la sérénité d'esprit nécessaire. On avait le temps de voyager dans le passé. Aujourd'hui, le présent et l'avenir sont trop terri­fiants pour qu'on puisse s'en abstraire, et quand on s'inté­resse à l'histoire, pour en tirer des enseignements sur notre époque. Koestler fait de Spartacus une figure allégo­rique, une version primitive du dictateur prolétarien. Alors que Flaubert avait su, par un patient effort d'imagination, rendre ses mercenaires authentiquement préchrétiens, sous son travestissement, son Spartacus n'est qu'un homme d'aujourd'hui. Mais cela n'aurait aucune importance si Koestler était pleinement conscient de tout ce qu'implique son allégorie. Les révolutions finissent toujours par mal tourner — voilà la thèse centrale du livre. C'est lorsqu'il s'agit d'expliquer le pourquoi de ce phénomène que l'auteur hésite, et cette incertitude  s'insinue dans le récit, rendant les principaux personnages énigmatiques et irréels. Pendant plusieurs années, les esclaves révoltés ne rem­portent que des victoires. Leur nombre atteint 100.000, ils ravagent de vastes territoires dans le sud de l'Italie, certains mettent en déroute les unes après les autres les troupes envoyées contre eux, ils font alliance avec les pirates, qui raient alors les maîtres de la Méditerranée, et pour finir entreprennent d'édifier une ville à eux, la Cité du Soleil. Dans cette ville, les êtres humains seront libres et égaux, et surtout heureux : plus d'esclavage, ni d'injustice, de famine, de châtiments corporels, d'exécutions. On retrouve là le rêve d'une société juste qui semble hanter depuis la nuit des temps l'imagination humaine : tantôt il s'agit du royaume des cieux ou d'une société sans classes, tantôt d'un âge d'or qui a jadis existé et que nous avons laissé se perdre. Naturellement, ce grand projet échoue. À peine ont-ils formé une communauté que leur vie se révèle tout aussi injuste, laborieuse et marquée par la peur que toute autre. Jusqu'à la croix, symbole de l'esclavage, qui doit être remise en usage pour châtier les malfaiteurs. Le tour­nant décisif est pris quand Spartacus se voit contraint de crucifier 20 de ses plus vieux et fidèles partisans. Après quoi, la Cité du Soleil est condamnée, les esclaves se divisent en petits groupes vaincus l'un après l'autre, les 15.000 derniers révoltés étant faits prisonniers et tous crucifiés en même temps.
    La principale faiblesse de ce livre réside dans le fait que les mobiles de Spartacus ne sont jamais clairement exposés. Le juriste romain Fulvius, qui se joint à la révolte et s'en fait le chroniqueur, évoque le dilemme bien connu de la fin et des moyens. On n'arrive à rien si l'on n'est pas résolu à faire usage de la force et de la ruse, mais on dénature ainsi les buts qu'on s'était fixés. Spartacus, toute­fois, n'est pas décrit comme un homme avide de pouvoir, ni d'ailleurs non plus comme un visionnaire. Il est mû par une force obscure qui reste pour lui mystérieuse, et il lui arrive souvent de se demander s'il ne ferait pas mieux d’abandonner toute cette aventure pour aller se réfugier à Alexandrie pendant qu'il en est encore temps. Quoi qu'il en soit, la république des esclaves est davantage minée par l'hédonisme que par la lutte pour le pouvoir. Les esclaves ne sont pas satisfaits de leur liberté parce qu'ils doivent encore travailler, et la rupture finale est provoquée par les esclaves les plus turbulents et les moins civilisés, pour la plupart des Gaulois et des Germains, qui continuent à se conduire en bandits après que la république a été établie. Il se peut que les choses se soient réellement passées ainsi — nous en savons évidemment très peu sur les révoltes d'esclaves de l'Antiquité — mais en attribuant la destruction de la Cité du Soleil à l'impossibilité d'empêcher Crixus le Gaulois de piller et de violer, Koestler a hésité entre l'allégorie et le récit historique. Si Spartacus avait été le prototype du révolutionnaire moderne — et c'est manifes­tement ce qu'il est censé être —, il aurait dû se heurter à l'impossibilité de concilier le pouvoir et la justice. Or, tel qu'on nous le présente, il apparaît plutôt comme un per­sonnage passif, qui subit plus qu'il n'agit, et par moments peu convaincant. Si le récit est en partie raté, c'est parce que la question centrale de la révolution a été éludée, ou du moins laissée sans solution.
    Cette question est à nouveau éludée, de manière plus subtile, dans le livre suivant de Koestler, son chef-d'œuvre, Darkness at Noon. Ici, toutefois, l'intérêt du récit n'en pâtit pas, parce que l'on a affaire à des individus de chair et de sang, et que les ressorts sont avant tout psycholo­giques. L'épisode relaté se réfère à des faits connus et avérés. Darkness at Noon nous raconte l'incarcération et la mort d'un vieux bolchevik, Roubachof, qui commence par nier puis finit par avouer des crimes qu'il sait pertinem­ment ne pas avoir commis. La maturité, l'absence de coup de théâtre et de vaine dénonciation, la pitié et l'ironie qui caractérisent ce récit montrent bien l'avantage qu'il y a, lorsqu'on s'attaque à un sujet de ce genre, à être né sur le continent. L'ouvrage se hausse au niveau de la tragédie, alors qu'un auteur anglais ou américain en aurait fait tout au plus un libelle polémique. Koestler a totalement assi­milé son sujet, il peut donc faire œuvre esthétique. Mais en même temps, ce traitement esthétique n'est pas sans avoir une portée politique, ici peu gênante, mais suscep­tible de le devenir dans des ouvrages ultérieurs.
    Naturellement, le livre est tout entier construit autour d'une seule et unique question : pourquoi Roubachof avoue-t-il ? Il n'est pas coupable — il n'a commis aucun crime, sauf celui, capital, d'abhorrer le régime instauré par Staline. Les actes concrets de trahison qu'on lui impute sont tous parfaitement fictifs. Roubachof n'a même pas été torturé, en tout cas pas très durement. Il est simplement usé, vidé de sa substance par la solitude, le mal aux dents, la privation de tabac, les lumières aveuglantes braquées sur lui et les interrogatoires incessants, mais tout cela ne serait pas, en soi, suffisant pour venir à bout d'un révolu­tionnaire aguerri. Les nazis lui ont fait auparavant des choses bien pires sans parvenir à le briser. Les aveux faits lors des procès de Moscou peuvent s'expliquer de 3 manières :
    • 1. Les accusés étaient coupables.
    • 2. Ces aveux ont été extorqués sous la torture, ou par un chantage visant les amis et les proches de l'accusé.
    • 3. Les accusés ont avoué sous l'effet du désespoir, d'un effondrement mental, et pour ne pas trahir leur vieil atta­chement au Parti.
    Dans son livre, Koestler écarte d'emblée la première explication et, bien que ce ne soit pas ici mon propos de parler en détail des purges russes, j'ajouterai que les rares éléments vérifiables dont nous disposons tendent à montrer que les procès de la vieille garde bolchevique étaient bien des mascarades. Si l'on considère que les accusés n'étaient pas coupables — ou, du moins, pas coupables des crimes qu'ils ont avoués — l'explication numéro 2 parait la plus sensée : Koestler, quant à lui, choisit sans hésiter l'expli­cation numéro 3, choix qui est également celui que fait, dans sa brochure intitulée Cauchemar en URSS, le trotskiste Boris Souvarine. Roubachof avoue, en fin de compte, parce qu'il ne trouve plus en lui aucun motif de ne pas le faire. Il y a longtemps que les notions de justice et de vérité objective ont perdu tout sens pour lui. Des années durant, il a été l'instrument aveugle du Parti, et le Parti exige à présent qu'il avoue des crimes qui n'ont jamais existé. Finalement, quoiqu'il ait fallu tout d'abord le malmener et l'affaiblir, il est d'une certaine façon fier de la décision qu'il a prise de passer aux aveux. Il se sent supérieur au pauvre officier tsariste qui occupe la cellule voisine de la sienne et qui communique avec lui en frap­pant contre le mur. L'officier tsariste est choqué quand il apprend que Roubachof a l'intention de capituler. Du point de vue “bourgeois” qui est le sien, il est impen­sable, même pour un bolchevik, de ne pas se défendre jusqu'à la dernière cartouche. L'honneur, dit-il, consiste à faire ce que l'on pense être juste. « L'honneur, c'est se rendre utile sans vanité », lui répond Roubachof ; et il éprouve une certaine satisfaction à se dire qu'il tape sur le mur avec son lorgnon, alors que l'autre, vestige du passé, se sert pour cela d'un monocle. Comme Boukharine, Rou­bachof « fixe la noire obscurité ». Où trouverait-il un code moral, un attachement à quoi que ce soit, une idée du bien et du mal au nom de laquelle il pourrait défier le Parti et endurer de nouvelles souffrances ? Il n'est pas seulement seul, il est aussi vide, creux. Il a de son côté commis des crimes pires que celui dont il est maintenant victime. Ainsi, émissaire secret du Parti en Allemagne nazie, il s'est débarrassé de militants peu disciplinés en les livrant à la Gestapo. Bizarrement, la seule force intérieure qu'il puisse mobiliser, c'est dans son enfance de fils de grand propriétaire terrien qu'il va la puiser. La dernière image qui lui vient à l'esprit au moment où on lui tire une balle dans la nuque, c'est celle des feuilles des peupliers qui bordaient l'avenue du domaine paternel. Roubachof appar­tient à cette vieille garde bolchevique décimée par les purges. Il apprécie l'art et la littérature, il connaît d'autres pays que la Russie. Il est d'une tout autre trempe que Gletkine, l'homme de la Guépéou qui conduit son inter­rogatoire et qui est, lui, l'incarnation du “bon militant”, aussi dénué de scrupules que de curiosité d'esprit — un phonographe pensant. À la différence de Gletkine, Rou­bachof a connu le monde d'avant la révolution. Son cer­veau n'était pas une page blanche quand le Parti s'en est emparé. S'il est supérieur à Gletkine, c'est en dernier ressort à son origine bourgeoise qu'il le doit.
    Il n'est pas possible, à mon avis, de soutenir que Dark­ness at Noon n'est qu'un roman relatant les tribulations d'un personnage de fiction. C'est, de toute évidence, un livre politique, inspiré par l'histoire contemporaine et pro­posant une certaine interprétation d'événements contro­versés. Roubachof pourrait être Trotski, Boukharine, Rakovski ou tout autre vieux bolchevik un tant soit peu civilisé. Dès lors qu'on écrit sur les procès de Moscou, on se doit de répondre à la question « Pourquoi les accusés ont-ils avoué ? », et la réponse qu'on donne a une portée politique. Koestler répond « parce que ces hommes ont été corrompus par la révolution qu'ils servaient » et, ce faisant, il n'est pas loin d'affirmer que toute révolution est, par nature, mauvaise. Si l'on considère que les aveux des accusés des procès de Moscou leur ont été arrachés par quelque procédé terroriste, cela revient à incriminer l'abandon de leurs idéaux par un nombre restreint de chefs révolutionnaires. Ce sont les individus qui sont en cause, et non la situation générale. Koestler donne toutefois à entendre que Roubachof au pouvoir ne vaudrait pas mieux que Gletkine ; ou, plus exactement, vaudrait un peu mieux dans la mesure où sa mentalité est demeurée en partie prérévolutionnaire. La révolution, semble dire Koestler, est par essence corruptrice. Vouez-vous à elle, et vous finirez soit comme Roubachof, soit comme Gletkine. Il ne s'agit pas seulement du “pouvoir qui corrompt” : les moyens mis en œuvre pour arriver au pouvoir sont eux aussi corrupteurs. De sorte que toutes les tentatives de régénération de la société par la violence conduisent droit aux geôles de la Guépéou. Lénine conduit à Staline, et il aurait fini par ressembler à Staline s'il avait vécu plus longtemps.
    Naturellement, tout cela Koestler ne le dit pas explicite­ment, peut-être n'en a-t-il même pas clairement conscience. Il parle des ténèbres, mais des ténèbres alors qu'il devrait être plein midi [NDT : Darkness at Noon signifie littéralement “Ténèbres en plein midi”]. Il lui arrive de se dire que les choses auraient pu tourner autrement. L'idée que tel ou tel a “trahi”, que si tout a mal tourné c'est à cause de la méchanceté de certains, est omniprésente dans la pensée de gauche. Par la suite, dans Arrival and Departure, Koestler prend des positions encore plus antirévolution­naires, mais, entre Darkness at Noon et Arrival and Departure, il y a un autre livre, Scum of the Earth, qui, lui, est purement autobiographique et n'aborde que de manière indirecte les problèmes soulevés par Darkness at Noon. Fidèle à son style de vie, Koestler n'avait pas quitté la France quand la guerre éclata ; sa qualité d'étranger et sa réputation d'antifasciste lui valurent d'être très vite arrêté et interné par le gouvernement Daladier. Il passa la majeure partie des 9 premiers mois de la guerre dans un camp de prisonniers, puis, alors que la France s'effon­drait, il s'évada et, par des chemins détournés, réussit à rejoindre l'Angleterre où on s'empressa de l'incarcérer à nouveau en tant que ressortissant d'une nation ennemie. Cette fois, cependant, il fut rapidement libéré. Scum of the Earth est un précieux témoignage qui, avec d'autres textes honnêtes écrits au moment de la débâcle, a le mérite de nous rappeler jusqu'où peut s'abaisser la démocratie bourgeoise. En ce moment, alors que la France vient tout juste d'être libérée et que la chasse aux collaborateurs bat son plein, nous avons tendance à oublier qu'en 1940, d'après divers observateurs qui se trouvaient sur place, 40% des Français environ étaient soit active­ment pro-allemands, soit totalement apathiques. Les livres qui disent la vérité sur une guerre ne sont jamais très bien accueillis par les non-combattants, et l'ouvrage de Koestler n'a pas fait exception à cette règle. Tout le monde en prend pour son grade — les politiciens bourgeois, pour qui faire la guerre au fascisme signifiait jeter en prison tous les hommes de gauche sur lesquels ils pouvaient mettre la main, les communistes français, qui étaient en fait pro-­nazis et faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour saboter l'effort de guerre français, et aussi l'homme de la rue, tout disposé à faire confiance à des charlatans tels que Doriot. Koestler rapporte des conversations ahurissantes qu'il a eues avec d'autres prisonniers internés dans le même camp que lui, et note que jusqu'alors, comme la plupart des socialistes et des communistes issus de la classe moyenne, il n'avait jamais eu de contact avec de véritables prolétaires mais seulement avec la minorité instruite. Et il en arrive à cette conclusion pessimiste : « Sans éducation des masses, pas de progrès social ; sans progrès social, pas d'éducation des masses ». Dans Scum of the Earth, Koestler ne se fait plus une image idéalisée des gens ordinaires. S'il a répudié le stalinisme, il n'est pas pour autant trotskiste. C'est ici que se situe le véritable lien avec Arrival and Departure, livre dans lequel Koestler abandonne — peut-être à jamais — ce qu'il est convenu d'appeler le point de vue révolu­tionnaire.
    Arrival and Departure est une œuvre décevante qui ne peut guère prétendre à l'appellation de roman. Il s'agit plutôt d'un pamphlet visant à démontrer que les credos révolutionnaires ne sont en fait que la rationalisa­tion de pulsions névrotiques. Avec une symétrie un peu trop parfaite, l'ouvrage commence et s'achève sur une même action : une arrivée en terre étrangère. Un jeune ex-communiste qui a fui la Hongrie débarque au Portugal, où il espère se mettre au service de la Grande-Bretagne, seule puissance à lutter alors contre l'Allemagne. Son enthousiasme est toutefois quelque peu refroidi par le fait que le consulat britannique ne s'intéresse absolument pas à lui et le laisse moisir dans un coin plusieurs mois pendant lesquels son pécule s'épuise, tandis que d'autres réfugiés, plus avisés que lui, en profitent pour gagner l'Amérique. Notre héros connaît tour à tour la tentation du Monde, incarnée par un propagandiste nazi, de la Chair, en la personne d'une jeune Française, et c'est finalement — après une dépression nerveuse — le Diable qui lui apparaît sous la forme d'une psychanalyste. Cette psychanalyste parvient à lui arracher l'aveu que son enthousiasme révolutionnaire n'est pas fondé sur une véritable croyance en la nécessité historique mais sur un complexe de culpabilité lié au fait qu'il a tenté, dans sa petite enfance, de crever les yeux de son jeune frère. Au moment où il peut enfin se mettre au service de la cause alliée, il a perdu tout motif pour le faire et il est sur le point de s'embarquer pour l'Amérique quand ses pulsions irrationnelles reprennent le dessus. En fait, il ne peut pas abandonner la lutte. À la fin du livre, il descend en parachute vers le sol noyé dans les ténèbres de son pays natal où il est envoyé comme agent secret par la Grande-Bretagne.
    En tant qu'exposé politique (et le livre n'est pas grand­ chose d'autre), c'est très insuffisant. Il est; bien sûr, vrai dans de nombreux cas — peut-être même dans tous les cas — que l'activité révolutionnaire est le fait d'individus inadaptés à ce monde. Ceux qui se battent contre la société sont, pour la plupart, des gens qui ont des raisons person­nelles de ne pas aimer cette société, et les individus nor­maux et sains d'esprit ne sont pas plus attirés par la violence et la clandestinité que par la guerre. Le jeune nazi d'Arrival and Departure note fort à propos qu'on comprend ce qui ne va pas dans le mouvement révolution­naire en voyant la laideur des femmes qui y participent. Mais cela ne suffit pas, après tout, à disqualifier définiti­vement le socialisme. Les actions ont certains résultats, quels que soient les motifs qui les ont inspirées. Il se peut que Marx ait été principalement mû par l'envie et la jalousie, mais cela ne prouve nullement la fausseté de ses théories. En faisant reposer la décision finale du héros d'Arrival and Departure sur un instinct irraisonné qui le pousse vers le danger, Koestler refuse soudain à son per­sonnage toute espèce d'intelligence. Avec un passé tel que le sien, il devrait être en mesure de comprendre que certaines choses doivent être faites, que nos raisons de les faire soient “bonnes” ou “mauvaises”. L'histoire doit aller dans une certaine direction, faudrait-il des névrosés pour l'y aider. Dans Arrival and Departure, les idoles de Peter sont renversées les unes après les autres. La révo­lution russe a dégénéré, la Grande-Bretagne, symbolisée par le vieux consul aux doigts déformés par la goutte, ne vaut guère mieux, le prolétariat international armé de sa conscience de classe n'est qu'un mythe. Mais la conclusion finale (puisque après tout Koestler et son héros sont “pour” la guerre) devrait être que se débarrasser de Hitler reste un objectif valable, une entreprise de salubrité publique dans laquelle les mobiles personnels n'entrent pratiquement pas en ligne de compte.
    Pour prendre une décision politique rationnelle, il faut avoir déjà une certaine conception de l'avenir. Koestler semble aujourd'hui ne pas en avoir, ou plutôt en avoir deux qui se neutralisent l'une l'autre. Comme objectif ultime, il aspire à la réalisation du paradis terrestre, à la Cité du Soleil que les gladiateurs tentent d'organiser et qui, pendant des centaines d'années, a hanté les rêves des socialistes, des anarchistes et des hérétiques. Mais son intelligence lui dit que ce paradis terrestre s'éloigne tous les jours un peu plus et que ce qui nous attend dans l'immédiat, c'est le carnage, la tyrannie et les privations. Koestler s'est récemment défini comme un « pessimiste à court terme ». Toutes sortes d'horreurs s'accumulent à l'horizon, mais, d'une manière ou d'une autre, tout finira par s'arranger. Cette conception des choses est sans doute en train de gagner du terrain parmi les gens qui réflé­chissent : elle découle d'une part de la très grande difficulté qu'il y a, une fois qu'on a répudié toute croyance religieuse orthodoxe, à accepter une vie terrestre essentiellement misérable, et d'autre part de la prise de conscience que rendre la vie vivable est une tâche autrement ardue qu'il n'y paraissait récemment. Depuis 1930 environ, le monde ne nous a guère fourni d'occasions d'être optimistes. On ne voit rien venir, si ce n'est un amas chaotique de men­songes, de haine, de barbarie et d'ignorance, et derrière nos misères actuelles se profilent d'autres misères, encore plus terribles, qui commencent seulement à être perçues par la conscience européenne. Il est fort possible que les problèmes majeurs de l'humanité ne soient jamais résolus. Mais cela est en même temps inconcevable ! Qui pourrait regarder le monde d'aujourd'hui et se dire : « Il en sera toujours ainsi, et même d'ici un million d'années cela n'ira guère mieux » ? On aboutit donc à ce sentiment quasi mystique qu'il n'existe pour le moment aucun remède, que toute action politique est vaine, mais qu'en un point donné de l'espace et du temps la vie humaine cessera d'être bestiale et misérable, comme elle l'est aujourd'hui.
    Le seul moyen simple d'échapper à ce dilemme est d'adopter l'attitude du croyant religieux, pour qui cette vie n'est que l'antichambre d'une autre vie. Mais rares sont les gens qui réfléchissent pour croire encore en une vie dans l'au-delà, et leur nombre est très probablement en constante diminution. Les diverses Églises chrétiennes ne survivraient sans doute pas par elles-mêmes si leurs fondements économiques venaient à être détruits. Le véri­table problème, c'est de savoir comment restaurer l'attitude religieuse tout en acceptant la mort pour terme absolu. Les hommes ne seront heureux que le jour où ils ne considé­reront plus que le bonheur est le but de la vie. Il est toutefois très improbable que Koestler partage ce point de vue. Il y a dans ses écrits une tendance hédoniste très prononcée, qui explique son incapacité à adopter une posi­tion. politique après avoir rompu avec le stalinisme.
    La révolution russe, événement central de la vie de Koestler, était à son début porteuse d'immenses espé­rances. Nous l'avons aujourd'hui quelque peu oublié, mais il y a un quart de siècle, on attendait avec confiance que cette révolution débouche sur l'Utopie. De toute évidence, il n'en a pas été ainsi : Koestler est trop perspicace pour ne pas s'en rendre compte, et trop sensible pour avoir oublié quel était l'objectif de départ. De plus, son point de vue d'Européen lui permet de ne pas être dupe sur le sens des purges et des déportations massives : il lui est impos­sible de les considérer à la manière d'un Shaw ou d'un Laski, par le gros bout de la lorgnette. Et c'est pour cela qu'il en arrive â dire : « Voilà où conduisent fatalement les révolutions. » Il n'y a rien d'autre à faire que d'être un « pessimiste à court terme », c'est-à-dire se tenir à l'écart de la politique, créer une sorte d'oasis où l'on puisse, avec ses amis, garder la tête claire et espérer que dans une centaine d'années les choses s'arrangeront de quelque façon. À la base de cette position se trouve l'hédonisme de Koestler, qui le conduit à considérer le paradis terrestre comme une chose souhaitable. Mais il se peut que, souhai­table ou non, ce paradis ne soit pas possible. Il se peut qu'une certaine quantité de souffrance soit inhérente à la condition humaine, il se peut que l'homme n'ait jamais, entre 2 maux, qu'à choisir le moindre, il se peut même que le socialisme ne vise pas à rendre le monde parfait mais seulement meilleur. Toutes les révolutions sont des échecs, mais il y a différentes sortes d'échecs. C'est parce qu'il refuse de reconnaître cela que Koestler s'est provi­soirement engagé dans une impasse, et c'est pour cette même raison qu'Arrival and Departure semble superficiel comparé à ses précédents ouvrages.
    George Orwell, in : Tels, tels étaient nos plaisirs et autres essais (1944-1949), Ivréa / Encyclopédie des Nuisances, 2005. http://vouloir.hautetfort.com
    • Note :
    1 : Les chapitres de pure propagande, qui occupaient une première partie de l'édition anglaise dont parle ici Orwell, furent ensuite supprimés par Koestler, et ne figurent déjà plus clans la première traduction française, parue en 1939 sous le titre Un testament espagnol. (NdT)

  • Blogues, forums, réseaux sociaux : leviers de contournement du Système par Jean-Yves LE GALLOU

    Lors de la « Troisième Journée de la réinformation », organisée par Polémia le 16 octobre 2010 à Paris, Jean-Yves Le Gallou s’interroge sur la véritable nature du Système et sur la façon de le contourner et de le combattre ?

     

    Qu’est-ce que le Système ? La défense par le politiquement correct des intérêts de la super-classe mondiale (libre échangisme commercial et abolition des frontières) à travers la tyrannie médiatique. Comment le combattre et le contourner ? Par les blogues, les forums, les réseaux sociaux. État des lieux par Jean-Yves Le Gallou dans sa communication de clôture de la Troisième Journée d’étude de la réinformation de Polémia. Avec énumération des premières victoires.

     

    Comment s’impose le politiquement correct ?

     

    Le politiquement correct (comme l’économiquement correct, l’historiquement correct, l’artistiquement correct, le religieusement correct, d’ailleurs) s’impose par le silence, la diabolisation, le mensonge, la novlangue et les faux clivages.

     

    Le silence : On ne parle pas de ce qui ne convient pas à l’idéologie dominante. Georges Marchais, secrétaire général du P.C.F., avait dû répondre, en 1978, à la question suivante : « Si vous êtes au pouvoir, Soljénitsyne pourra-t-il publier ses œuvres ? », la réponse avait fusé : « Oui, s’il trouve un éditeur ! » Vingt-cinq ans plus tard, en 2005, le prix Nobel d’économie Maurice Allais se vit refuser une tribune libre critiquant la constitution européenne par Le Figaro, Libération et Le Monde. Seul L’Humanité accepta finalement son texte, conduisant Maurice Allais à déclarer : « Je ne pensais pas qu’on en était déjà arrivé là en France. »

     

    La diabolisation : Quand le silence n’est plus possible, le Système recourt à la diabolisation de celui qui franchit les bornes du politiquement correct. La méthode est toujours la même : sortir une phrase de son contexte, procéder à des amalgames et accuser de « racisme», de « fascisme » ou d’une quelconque « phobie » l’auteur ou l’institution coupable. En 1966, le député conservateur de Birmingham, l’helléniste et oxfordien Enoch Powell, fut marginalisé et diabolisé pour avoir discerné avant tous les autres le danger de l’immigration. En 1979, la « Nouvelle Droite » fut à son tour attaquée parce qu‘elle développait une pensée aux antipodes de l’idéologie dominante en voie de constitution (mondialisme et droit-de-l’hommisme). En 1983, le Front national entra dans la spirale de la diabolisation parce qu’à Dreux et à Paris Jean-Pierre Stirbois et Jean-Marie Le Pen posèrent devant les électeurs le problème de l’immigration. Plus tard, des déclarations « controversées » de Jean-Marie Le Pen et surtout le montage de Carpentras renforcèrent encore cette diabolisation. Très récemment c’est le pape Benoît XVI et l’Église qui entrèrent dans la tourmente parce qu’ils se rapprochaient de la tradition et s’éloignaient des dérives de Vatican II.

     

    Le mensonge: Le mensonge est devenu un classique de la manipulation médiatique; pour justifier des guerres (« les armes de destruction massive ») ou nier des réalités : ainsi les autorités parisiennes ont longtemps nié que des musulmans en prière occupaient la rue Myrha à Paris chaque vendredi. Comme l’a montré Polémia avec la cérémonie des « Bobards d’Or », le mensonge journalistique – délibéré et volontaire – est désormais une des armes de défense du Système. Mais les images circulant sur Internet permettent souvent de rétablir la vérité. D’où les tentatives de diabolisation d’Internet.

     

    La Novlangue regroupe cinq types de mots :

     

    • les mots trompeurs, qui ont changé de sens et qui signifient souvent le contraire de ce qu’ils exprimaient auparavant;

     

    • les mots subliminaux, qui sont utilisés pour produire certains effets de répulsion ou d’approbation chez le récepteur;

     

    • les mots marqueurs, qui expriment l’idéologie dominante et traduisent le fait que celui qui les emploie fait partie de la classe dominante;

     

    • les mots tabous, qui correspondent à des concepts que l’idéologie dominante s’efforce de supprimer;

     

    • les mots sidérants, qui visent à disqualifier les adversaires du Système (cf. Le Dictionnaire de Novlangue, mis à jour en janvier 2009).

     

    Les faux clivages : ils répondent à une double nécessité : créer dans l’opinion des divisions artificielles; soumettre à l’intérieur de chacun des « camps » ainsi créés l’opinion collective aux tenants du politiquement correct. C’est ainsi que la droite d’argent asservit la droite des valeurs. Pendant que la gauche internationaliste (mondialiste) domestique la gauche populaire. Ce qui rend possible la sainte-alliance de la C.G.T. et du MEDEF pour obtenir la régularisation de travailleurs clandestins.

     

    Sept succès récents face au politiquement correct

     

    1/ Échec au silence ! L’affaire du bus

     

    Au printemps 2009, un étudiant de souche européenne a été agressé, comme Français, comme Blanc dans un bus parisien. Et les coups reçus ont été assortis d’injures racistes. Nul n’aurait dû le savoir. Mais la vidéo de l’agression a été relayée par YouTube, puis RuTube (merci la liberté russe !); puis elle fut portée à la connaissance d’un large public grâce au site François-Desouche. Au final, les grands médias ont dû sortir de leur silence.

     

    2/ Échec aux faux clivages ! Le débat sur l’identité

     

    Automne 2009, le gouvernement lance un débat sur l’identité nationale, en espérant créer un faux clivage droite/gauche tout en promouvant une conception désincarnée de la nation. Mais les internautes et l’opinion s’emparent du débat. Il y reposent la question de l’immigration et font valoir une conception charnelle de la nation prenant en compte les origines ethniques, culturelles, religieuses et civilisationnelles.

     

    3/ Retour aux vrais clivages ! L’apéro saucisson-pinard

     

    Printemps 2010, loin des loisirs cadrés et organisés par les institutions officielles, des groupes Facebook organisent des apéros saucisson-pinard. Des communautés de fait – de même âge, de même ethnie et de même culture – se retrouvent autour de traditions culinaires et d’habitudes alimentaires. Plus politique : deux groupes d’origine idéologique opposée (Riposte Laïque, venant de la gauche, et les Identitaires) organisent une manifestation festive contre l’islamisation de la Goutte d’Or. Une belle passerelle par delà les divisions artificielles. Et la preuve que des communautés virtuelles peuvent devenir des communautés d’action.

     

    4/ Réinformation par l’action ! La libération de René Galinier

     

    Été 2010, un septuagénaire, René Galinier, tire sur des cambrioleuses qui l’avaient surpris durant sa sieste. Sans considération pour la légitime défense, la justice l’a mis en examen et placé en détention préventive. L’émoi local a été porté à la connaissance nationale par la réinfosphère qui a fait circuler l’information sur l’ensemble de la Toile. De plus, les Identitaires ont organisé une quarantaine de manifestations et d’opérations symboliques. Cette véritable réinformation par l’action a débouché sur la libération de René Galinier. Une victoire concrète !

     

    5/ Victoire sur le mensonge et la diabolisation ! Le scandale Pujadas

     

    Printemps 2010, avec son émission « Les Infiltrés », David Pujadas a lancé une opération de diabolisation contre les catholiques de tradition et les écoles libres hors-contrat. Mais les méthodes de provocation de Pujadas ont pu être dénoncées par avance par une efficace opération de « Riposte catholique ». Coïncidence : David Pujadas recueillait au même moment le Bobard d’Or 2010 pour avoir, sur le « 20-Heures » de France 2, présenté – avec solennité et mise en garde –, pour illustrer un « sujet » sur la répression en Iran, des images prises au… Honduras. La lutte contre la diabolisation passe par la démonétisation du diabolisateur.

     

    6/ Échec à l’artistiquement correct ! La mise en cause du Financial Art

     

    L’art contemporain – dont l’origine remonte aux années… 1900 – a longtemps été intouchable. Mais les expositions Koons et Murukami à Versailles ont suscité un puissant mouvement de contestation qui a tourné en dérision les « œuvres » et dénoncé les arrière-plans financiers des opérations. La dissidence de la pensée a été secondée par la dissidence de l’action et le Financial Art a été mis en cause

     

    7/ Démocratie numérique et démocratie directe : le vote suisse sur les minarets

     

    Interdire les minarets des mosquées en Suisse : la cause paraissait ingagnable. L’ensemble des forces médiatiques, syndicales, patronales et politiques (sauf l’U.D.C.) y étaient hostiles. Et pourtant une large majorité du peuple suisse se prononça pour l’interdiction. La démocratie directe avait reçu l’appui de la démocratie numérique.

     

    Les différentes formes du populisme français

     

    Partout en Europe les partis populistes progressent : ils sont présents dans toutes les assemblées (locales, régionales et nationales) et pèsent sur les gouvernements en Italie, en Autriche, en Suisse, au Danemark, aux Pays-Bas, en Flandre. La situation est moins brillante en France où le Front national a été affaibli par des divisions successives et les réformes, non moins successives, des modes de scrutin.

     

    Il est toutefois permis de distinguer en France trois formes de populisme qui se juxtaposent :

     

    • un populisme médiatique incarné par la famille Le Pen;

     

    • un populisme numérique très présent sur la réinfosphère, à droite mais aussi à gauche;

     

    • un populisme localiste et de terrain dont les Identitaires sont le fer de lance.

     

    Sans forcément l’assumer complètement ces différentes forces devraient appliquer le principe de Mao-Tsé-Toung : « Marcher séparément, frapper ensemble ».

     

    Jean-Yves Le Gallou http://www.europemaxima.com

     

    • D’abord mis en ligne sur Polémia, le 23 octobre 2010.

  • Depardieu et Pavlov

    Les trois coups de la nouvelle année à peine frappés, nous assistons, sans bouder notre plaisir, à une représentation pleine de rebondissements, d’épisodes farcis de pathos ou de comique, d’effets de toge ou de rires satiriques.

    Depardieu est un personnage qui passe la rampe. Il a quelque chose de typiquement français – ce n’est pas pour rien qu’il incarne un Gaulois à l’écran – entre la démesure rabelaisienne et la grosse gueule à la Gabin, entre le mauvais garçon hugolien, un Jean Valjean redonnant vie à une rue populaire de Paris, fier de son père qui écoutait radio-Moscou, et le bourgeois épicurien, qui cultive son grand cru et fréquente qui lui plaît, les petits de son quartier, et les grands des palais présidentiels.

    Son exil fiscal fut d’abord un malentendu. Ne s’agissait-il que de gros sous ? Il arrive parfois qu’une goutte fasse déborder le vin de bordeaux. Son soutien à Sarkozy était, manifestement intéressé. Il l’a dit lui-même : Nicolas l’a sorti d’une affaire embarrassante, de gros sous… Je ne suis pas dans le secret des coffres… La reconnaissance du ventre, quoi !

    Mais, bon ! on aperçut sa grosse bedaine et sa trogne bouffie se caler au premier rang des sarkozystes électrisés par les cabotinages de l’agité du bocal médiatique. On se disait – et ce n’était pas une nouvelle – que c’était l’un de ces acteurs de gauche qui étaient passés de l’autre côté. On est tellement habitué à ce genre de coup de théâtre, dans les milieux culturels, que l’on n’y prête plus attention. Yves Montand donna, en 1984, le la, et chacun d’entonner la chanson décomplexée de l’argent qui, finalement, n’est pas si Mammon que ça, et qu’importe au fond la couleur du chat… »Vive la crise ! » Mais, à vrai dire, les côtés cour et jardin n’intéressent plus beaucoup le parterre, qui regarde, désabusé, de mauvais acteurs jouer une mauvaise pièce. Les coulisses seraient probablement plus intéressantes… mais il faut donner la patte.

    Tout cette commedia bavarde pourrait faire partie du domaine strictement communicationnel, rien n’est comparable avec les engagements entiers d’un Gérard Philipe, d’un Reggiani ou d’un Gabin. Encore que… Qui démêlera la part du cœur et du porte feuille dans les foucades politiques de nos baladins et histrions ?

    Mais Obélix a opté pour la troisième Rome. Ad augusta per angusta ? L’opulent pansu est-il parvenu, par la porte mesquine de l’avarice, à la considération ample et généreuse – celle de l’Histoire en train de se faire – du destin des peuples, comme ont pu le faire certains membres de l’aristocratie celte face à l’empire romain, qui donnait l’occasion à la civilisation gauloise de traduire son génie dans la langue d’Auguste ? Depardieu serait-il devenu eurasiste, c’est-à-dire partisan d’une multipolarité du monde, dont la Russie est, à juste titre, la championne, avec la Chine, l’Iran et les pays du BRICS ?

    J’avoue que je ne suis pas devin pour sonder les cœurs et les reins. Un certain passé plaide contre le bonhomme, sa collusion apparente avec la droite d’argent après avoir copiné avec la gauche caviar, mais la lettre qu’il a envoyée à Poutine est très belle, très noble. Qe l’on prenne ses toquades comme des caprices d’enfant gâté, ou pour des lubies d’avare, importe peu. Je n’ai pas des dizaines de millions d’euro sur mon compte, et je ne peux donc pas partager la vision d’un homme qui se promène dans le vaste monde comme dans son parc. La jet set est un milieu grisant, qui propulse dans les sphères éthérées comme un nomade habitué des tarmacs et des hôtels cinq étoiles : on n’en sort pas indemne, et les bulles montent au cerveau. Il faut donc éviter deux écueils : le ressentiment, la haine facile pour le riche, en même temps une adulation vulgaire et grossière, qui associe la réussite à la possession d’une Rolex.

    Le bébé n’est pas tout rose. Mais, tout compte fait, il aurait pu choisir l’Amérique, l’Angleterre, la Suisse, ou, in fine, la Belgique, comme il en fut question un temps. S’il ne s’était agi que de fric, les chemins étaient tout tracés par Chistian Clavier, Yannick Noah, Johnny Halliday, Florent Pagny, Alain Delon, Paul Loup Sulitzer, Marion Bartoli, Richard Gasquet, Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Sébastien Loeb, Amélie Mauresmo, les familles Meunier (Carrefour, domiciliée en Belgique), Castel (Nicolas, Vichy Célestins, domiciliée en Suisse) ou Weirtheimer (Chanel, domiciliée en Suisse) ou Mulliez (Auchan et Décathlon, domiciliée en Belgique), Bernard Arnault… Tous de bons patriotes, à qui on ne cherche pas trop les poux sur la tête, étant donné qu’ils ont eu le bon sens de trouver asile dans des pays « amis », c’est-à-dire bien situés, comme il faut, dans l’orbe de l’infra-civilisation mercantile américaine et atlantiste. Bien leur en a pris, on ne va pas les mettre aux piloris ! Au contraire !

    La première réaction, face à sa révolte antifiscale, son grognement d’ours outré qu’on lui enlève sa part de miel, ne pouvait qu’être une aubaine pour la presse meanstream. Un personnage aussi répugnant qu’Afflelou semblait lui venir en aide, afin de faire monter la mayonnaise. Depardieu devenait un héros de notre temps, celui des Kerviel et des Tapi ! L’être qui fait rêver, c’est l’homme au cul cousu d’or, passant les frontières comme un aventurier sans peur, sans remords, le brushing au vent, regardant droit dans les yeux un avenir mirifique où tous les humains copuleront, comme des Lemmings, dans une frénésie consumériste. La seule frontière sera le grand Océan de plaisirs où plongera l’humanité. Le Grand Bleu !

    On nous a refait le coup de l’opposition irréductible entre la droite et la gauche. Il était temps, on ne voyait pas trop la différence, et l’enfumage législatif avec le mariage gay semblait faire long feu. Copé, Parisot et les petits couteaux du libéralisme sont montés au créneau pour hurler au socialisme étouffant, à l’assassin fiscaliste (c’est la France du succès qu’on égorge !), tandis que les petites gâchettes de la mafia opposée ont fait croire qu’ils défendaient le petit contre le gros sans scrupule. «Il y a quelque chose de particulièrement indécent à entendre ces gémissements des plus fortunés à côté du silence des Français qui voient leur pouvoir d'achat remis en cause», s’écrie Benoît Hamon, lequel n’hésite pas à participer à un gouvernement qui a voté la « règle d’or », qui obéit aux marchés financiers internationaux, ponctionne les Français, et pas seulement les obèses, dérégule le marché du travail, favorise la fermeture d’usines et la délocalisation… et présente une belle brochette de « fortunés ».

    C’est sur ce terrain marécageux que tentèrent de nous mener, dans un premier temps, journalistes et politiciens. On s’y enlise forcément. Imaginez un joueur véreux qui vous force à utiliser un jeu de dés pipés. Ou un truand qui invente les règles, tout à son avantage, d’un jeu de cartes. Telle est la pensée unique. On nous place devant des absurdités, des paradoxes, des anomalies, des dysfonctionnements générés par le libéralisme mondial, comme le « coût trop élevé du travail », les « charges exorbitantes », « les règles trop contraignantes du marché », et tutti quanti, et le tour est joué : bon an, mal an, à coup d’alternances, on enfonce la leçon dans le crâne d’un peuple médusé, et on lui impose des remèdes que les choix économiques, sociétaux, civilisationnels, ont nécessairement, fatalement, produits. Face je gagne, pile, tu perds !

    C’était sans compter sans ce chien fou de Gérard ! Un peu plus gros qu’Idéfix, un peu patou dans une salle de rédaction !

    Et là, il faut invoquer ce bon vieux Pavlov, Russe célébrissime, et pour cause, car on peut le considérer comme le saint patron de notre modernité. Que devient son réflexe maintenant ? A la place du chien, les masses. A la place de la viande, la Russie de Poutine. A la place de la sonnette, un certain nombre de vocables attribués aux puissances qui résistent au Nouvel ordre mondial (dictature, corruption, propagande, démesure, grossièretés, folie, crime etc.), et cela donne une bonne bave universelle qui se répand à la une de la presse collaboratrice.

    Le héros potentiel, que les journalistes occidentaux plaçaient au Capitole, se retrouve soudain au bas de la roche tarpéienne.

    Les réactions valent toute anthologie de la farce universelle, et on doit les sauvegarder pour déchaîner les rires des générations à venir. Tant le mur du çon fut maintes fois passé avec maestria !

    Commençons par notre premier ministre, Jean Marc Ayrault, qui qualifia de « minable » le comportement d’un acteur, peut-être le meilleur, actuellement. Il est vrai qu’une condamnation pour « favoritisme » est un brevet beaucoup plus noble.

    Torreton, le bouffon du roi, le subventionné parisien, le petit envieux, s’attira, quant à lui, la risée, amplement méritée de Catherine Deneuve qui, pour une fois, fut bien inspirée.

    Toutefois, c’est lorsque Depardieu annonça qu’il acceptait la proposition de Poutine, de lui octroyer la nationalité russe, que la meute se déchaîna. Ce fut alors une cacophonie d’aboiements de toutes races, du roquet, prolifique, au rottweiler, plus dangereux. Cela couina et brailla, gémit et creva de rage dans tous les coins du chenil.

    Se faire des cheveux blancs pour son fric, soit ! Chercher à le planquer, à la bonne heure ! Œuvrer pour la bonne cause, transformer le poulailler en jungle, c’est encore plus cool ! Mais fricoter avec l’ours russe, quelle horreur !

    Et on sort la grosse artillerie des jurons, des raccourcis, des condamnations expéditives, des exécutions sommaires. On se croirait revenu aux procès de Moscou, ma foi. D’aucuns ont vu, en effet, Gérard, rouler des patins aux dictateurs, à Fidel, à Vladimir, à Ramzan Kadyrov, à Islom Karimov, avec la fille duquel il poussa la chansonnette…

    Il faut dire, horreur au delà de la Bérézina ! que Gérard gagne beaucoup d’agent en faisant là-bas de la pub, pour les banques, pour le Ketchup… Heureusement que ce dévergondage n’existe pas en deçà !

    Le Point du 4 janvier n’hésite d’ailleurs pas, contre toute évidence, car Depardieu jouit en Russie d’une popularité immense, d'affabuler comme un arracheur de dent, comme à l’époque où Radio Paris mentait (ce qui n’a guère cessé !) : son éloge de la démocratie russe aurait, paraît-il, « provoqué un concert de critiques et sarcasmes envers l'acteur français sur les réseaux sociaux russes vendredi ». Tu parles, Charles ! On va te croire ! Et de citer Edouard Limonov, Matvei Ganapolski, Vladimir Sokolov, Herhermann, Tous évidemment représentatifs du peuple russe, opposants ultra-minoritaires subventionnés par l’Amérique, manipulés, comme les Pussy Riot, par la CIA. De même, les Echos titrent : « La russophilie de Depardieu attriste fans et détracteurs ». Qui le prouve ? Mailly, qui préfère les Pussy Riot à Poutine ? Cambadélis ?

    Et nos commentateurs d’enfoncer le clou : ces régimes, affreux sanguinaires criminels contre l’humanité tortionnaires et patati. Bien évidemment, on fait référence à la torture, aux camps… La Russie ? Une grande démocratie ? Il se fout de nous, Gérard ! Et l’homosexualité, hein ! Qu’a dit Madonna, à ce sujet ? Et les Pussy Riots, ces vaillantes combattantes de la liberté, qui chantent quasiment à poil dans une église pour promouvoir la tolérance et le bonheur californien ? Pas étonnant que Brigitte Bardot suive Depardieu dans son élan, elle dont le ventre est encore fécond de la bête immonde.

    Et Cohn-Bendit, avec sa gueule de vidangeur enivré par les odeurs, fait son petit caca nerveux : «Ce sont des crétins finis [Gérard Depardieu et Brigitte Bardot], s’ils ont envie de tous dormir avec Poutine qu’ils se mettent dans son lit», «L’autre fou qui déclare la Russie comme une grande démocratie, vraiment il faut être complètement malade et complètement plein d’alcool (…) pour dire des bêtises pareilles », «Et puis l’autre [Brigitte Bardot] qui veut quitter la France (...) qu’elle aille en Russie (…) En Sibérie ce doit être formidable pour elle.»… On comprend pourquoi ce poète des égouts a connu tant de succès, et qu’il surnage, si l’on peut dire, depuis si longtemps, sur les eaux croupies et usées du cloaca maxima européen.

     On ne sait pas au juste à qui accorder la palme de la grossièreté, tellement les compétiteurs brillent de leur talent. Ce même Benoît Hamon, qui se prenait pour Robin des bois, se crut de l’esprit en proposant, à propos de BB : « Elle pourrait demander Gérard Depardieu en mariage, ce serait formidable. » On imagine les rires télécommandés du plateau. Sa collègue du gouvernement le coiffa sur le poteau en ironisant perfidement : elle aurait « une longue liste de personnes » qu’elle « voudrai[t] voir en Russie ». Probablement en Sibérie.

    Mais la palme revient indubitablement aux écologistes parisiens,. Plus bobo qu’eux, on meurt ! Ils ont proposé que le Conseil de Paris « élève » ( !) les membres du groupe féministe russe Pussy Riot au rang de citoyennes d'honneur de la Ville de Paris. Eh bien oui, les très américanisées Ingrid Betancourt et Aung San Suu Kyi y ont eu droit (propagande atlantiste oblige !) car, écoutez bien, "Paris est la ville où a été signée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, c'est donc une ville qui doit reconnaître les personnes qui défendent les droits de l'homme". Rien moins que ça !

    On connaît la chanson. C’est la même qui sature les ondes à propos de l’Iran, de la Syrie, récemment de la Libye, etc. Evidemment, en accusant la Russie de tous les maux, on n’ira pas voir de plus près si la démocratie est bien défendue au Qatar, en Arabie Saoudite, en Afghanistan, si Israël, l’Otan, ne commettent pas des crimes de guerre, si les « rebelles » qui tentent de détruire la république syrienne ne sont pas des brutes sanguinaires, si l’Amérique respecte bien les droits fondamentaux, si Guantanamo, la torture délocalisée sont dignes d’une démocratie, si les prisons US, la chambre de la mort, ne sont pas pires que les prisons russes, si la démocratie est réelle, dans le pays des lobbys, du fric roi, de l’abstention massive, et si, chez nous, en France, dans le « pays des droits de l’homme » (rires), le système électoral est juste, lui qui empêche des millions de citoyens d’être représentés, où les médias sont cadenassés par une caste et ses larbins journalistiques, où les gouvernements mentent impunément et contredisent toujours la volonté du peuple, quand on lui donne la parole – ce qui, du reste, est rare. Sans parler de la corruption (la France est bien placée !), les affaires de mœurs, les scandales d’affaires etc.

    Que dire de la décision de notre Depardieu ? On lui donnera sans doute raison, même si son geste prend sa source dans de mauvaises raisons. On ne s’étonnera pas que le parti socialiste ait donné des consignes pour étouffer la polémique. Un artiste comme lui, avec une popularité si grande, est contre productif en termes de propagande. Bouche cousue, donc ! On ne sait jamais ! D’aucuns pourraient se rendre compte que le pays est occupé par le parti de l’étranger, étranger à la nation, à son passé, son héritage, son histoire, étranger au peuple qu’il trahit et sacrifie sur l’autel d’un mondialisme mortel. Et le pire ennemi de cette caste cynique, c’est bien la Russie, qui revient à ses racines, à sa religion ancestrale, à son esprit, au simple souci de ses intérêts patriotiques. Ce que ne saurait tolérer les princes qui nous gouvernent !

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com