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  • Centrafrique : pays chrétien en 2012, islamique en 2013 ?

    L'actuel président Bozizé et ses partisans
    Ce qu'il se passe en ce moment en République Centrafricaine est effarant. Ce pays de 4,5 millions d’âmes, a obtenu son indépendance de la France en 1960, gardant une forte imprégnation de notre culture, gardant le français comme langue officielle, à côté du sango, langue véhiculaire.
    Sur le plan religieux, 80% des centrafricains se disent chrétiens, 10% animistes et 10%... musulmans.
    Pourtant, ce qui est en train de se passer dans ce pays dépasse en vitesse tous les processus d'islamisation forcée qu'ont connu dans le passé les 57 pays maintenant 100% musulmans.
    Profitant de l'élan des « révolutions » arabes, une « rébellion », sous la forme de bandes armées musulmanes locales soutenues par des puissances islamiques étrangères, comme le Tchad, le Soudan, la Libye, infiltre le pays désarmé afin de semer le chaos... et la charia (loi islamique).
     
    LE DILEMME
     
    Face à la dégradation de la situation (attaque de l’ambassade de France, menaces éventuelles sur un millier de ressortissants européens, dont des binationaux), Paris a décidé de renforcer son dispositif militaire, qui est aujourd’hui de 600 hommes.
    Pour quoi faire ? C’est tout le problème. Car, en Centrafrique, la France n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions.
    Sauver le régime Bozizé, largement discrédité, en « tapant » sur les rebelles du mouvement Seleka ou laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. La seconde hypothèse semble avoir la préférence de l’Élysée.

    Les centrafricains appellent la France au secours. Mais la France n'entend rien. La France, comme ces dernières années, prend le parti de l'islamisation d'un pays, par son inaction, voire par sa participation active comme ce fut le cas en Libye, en Côte d'Ivoire lorsqu'elle a renversé le président chrétien pour placer un président musulman (rappelez-vous : pour Sarkozy, « soutenir un musulman » au pouvoir est un « signe d'ouverture »).
    L'alliance rebelle Séléka, constituée de quelques nationaux mais aussi de beaucoup de Toro Boro, rebelles soudanais du Darfour, est clairement inspirée par le wahhabisme, l'islam « originel » venu d'Arabie saoudite.
    Le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua signale que « M. Dhaffane et M. Nourredine, qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite et au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l'entendre. Ils le prêchent. » On apprend également que M. Nourredine, « fils d'un imam » d'un quartier de Bangui, est un « ancien étudiant de l'Université islamique de Médine ».
    Un pasteur de 42 ans, témoigne : « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les institutions du pays ! […] Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique !».
    La RCA est la preuve que l'islamisation d'un pays peut être un processus foudroyant, éclair, et non sournois comme ce fut le cas au Liban, où il a fallu atteindre un seuil critique de 40% de musulmans pour que tout bascule.
    Les médias français sont muets sur cet aspect, pourtant crucial, de cette « rébellion ».
    Sources :

  • De l'homophobie à l'hétérocentrisme

    LA HALDE, cette fameuse Haute Autorité contre les discriminations, doit réellement craindre de sombrer dans le désœuvrement. C'est sans doute pourquoi elle multiplie tous azimuts les études charlatanesques sur les injustices de pacotille salissant selon elle la sacro-sainte République. Si elle s'ennuie trop, nous pourrions fournir à la HALDE quelques pistes de recherches telles : « les homos et le camping », « les homos et le football amateur », « l'homophobie sur l'Ile de Ré » ou, pour changer de registre et cette fois plus judicieusement peut-être, « le racisme contre les blondes (et les blonds) », ou encore « la mise à l'écart par leurs camarades des rouquins au sein des écoles maternelles de la République ».
    Le dernier rapport en date, dirigé par Christophe Falcoz et déjà publié par La Documentation Française (qui a décidément du temps et du papier à gaspiller), ne se distingue pas par sa pertinence puisqu'il est consacré à l'un de ces thèmes caricaturaux, l'homophobie dans l'entreprise, qui constitue, comme chacun le sait, une menace terrible, un prélude angoissant à de futurs massacres fascistes ... Mais derrière les mots anxiogènes, derrière les emphases obligatoires du progressisme tout-puissant se cache une réalité sans démons, sans pogroms et sans victimes. C'est certainement la raison pour laquelle le terme d'homophobie, du reste sémantiquement grotesque, n'est utilisé qu'avec parcimonie par l'auteur qui lui préfère les vocables "novateurs" d'hétérocentrisme ou de microdiscrimination (sic), ou l'expression perverse et kafkaïenne d'« homophobie implicite ». Force en effet est de constater que les divers malheurs mis en exergue par l'enquête sont pour le moins subjectifs, semblant relever d'une sensibilité homo excessivement chatouilleuse.
    La conséquence extrême de cette volonté de trouver une violence même symbolique là où elle n'existe pas est l'illogisme de l'argumentation. « Les enquêtes confirment ( ... ) la faible prise en compte de l'orientation sexuelle dans les politiques RH déjà constatée par la HALDE notamment » avance ainsi l'analyste. Ce qui est une information surprenante dans la mesure où l'on pensait jusque-là que c'était l'inverse qui était considéré comme scandaleux. Désormais, apprend-on, les invertis ressentiraient le besoin de « se dévoiler », d'affirmer leur identité via le coming-out, de répandre la bonne nouvelle autour d'une pizza avec leurs collègues au sein de l'entreprise comme ils le firent auparavant avec Tata, pépé et leurs cousins de gauche dans un petit resto coquet. Dans le même temps, ils prétendent étouffer dans cette société hétérocentriste où régnerait en revanche le « tiers-mondisme intellectuel » et où ils doivent « passer entre les gouttes vitriolées de l'homophobie implicite ». Diable ! Quel dilemme! Comment concilier leur sécurité tout en affirmant leur glorieuse identité ?
    La tâche est rude, d'autant plus que les homosexuels (en particulier ceux interrogés dans cette étude, et, en tout cas, ceux-là) considèrent toutes les critiques qui leur sont faites comme des agressions. 32 % des gays se plaignent des remarques concernant leur coiffure ou leurs accessoires. 40 % ont souffert de celles ayant trait à leur tenue vestimentaire et 26 % pensent avoir été moqués en raison de leurs gestes et attitudes corporels ... On appréciera la gravité du fléau ...
    Lisons le témoignage de l'une des victimes interviewées par notre fin analyste : « Quand on ne s'intéresse ni au foot, ni aux voitures ( ... ) on n'est pas dans ce cercle de subjectivité et on est écarté des promotions. ( ... ) Ces managers ne me trouvent pas assez sociable uniquement parce que je ne m'intéresse pas aux mêmes choses qu'eux. C'est une forme sournoise, car pas déclarée, d'homophobie. » Mais quid des hétérosexuels renforcés que le ballon rond ou les performances des bagnoles à la mode laissent de marbre ? Ne sont-ils pas eux aussi discriminés ? Un homosexuel atteint du VIH se dit constamment enquiquiné par son médecin du travail (catholique précise-t-il). « Un médecin homophobe alors que très tolérant avec les alcooliques qui sont pourtant, affirme-t-il sans sourciller, totalement improductifs ». Où l'on peut parler d'une tolérance à géométrie variable ... Enfin, le rapport insiste sur la situation dramatique vécue par les lesbiennes qui cumuleraient les handicaps sociaux : l'homosexualité et leur statut de femme. Nous n'osons imaginer l'enfer dans lequel évoluent selon la HALDE les lesbiennes noires, obèses et naines. Qui défendra ces malheureuses ?
    François-Xavier ROCHETTE. Rivarol du 11 avril 2008

  • « La démocratie peut-elle devenir totalitaire ? » Actes de l'Université d'été de Renaissance catholique

    En décembre 2012, l'association Renaissance catholique a édité les Actes de sa 17e Université d’été tenue en 2008. Le thème en était : « La démocratie totalitaire ». Ce livre de 406 pages est désormais disponible sous le titre : La Démocratie peut-elle devenir totalitaire ?. F.M.

     A eux seuls, les titres retenus résument l'esprit des organisateurs de ces productions. Pourtant, associer démocratie et totalitarisme s'impose a priori comme un oxymore. Mais une légère lecture en diagonale modifie rapidement cette première réaction.

    La première partie du livre est consacrée aux différentes manifestations de la démocratie à travers les siècles. La deuxième partie montre en quoi notre démocratie française contemporaine glisse insidieusement vers le totalitarisme.

    Une brève évocation de l'intervention de chacun des auteurs devrait permettre de saisir l'essence de leurs propos afin de poursuivre par une lecture soigneuse de chaque texte de ce livre.

    Michel de Jaeghere commence ce livre en comparant « Démocratie athénienne et démocratie moderne ». Alors que le début de son intervention rappelle que le totalitarisme se définit par la prétention de l'Etat à tout régenter, il cite Platon en conclusion pour résumer son message. Ainsi, « ce qui perd la démocratie ce n'est rien d'autre que le désir insatiable de liberté qui conduit les individus à lui sacrifier le bien public. L'habitude de l'égalitarisme donnée par l'égalité politique empoisonne les relations sociales, parce que les hiérarchies naturelles n'y sont plus supportées ni comprises ». Le passage de la démocratie à la tyrannie est alors possible.

    Jacques Trémolet de Villers évoque « Les libertés dans l'ancienne France ». Le début de son texte affirme d'emblée que « Il reste encore beaucoup de choses de la France d'avant dans la France d'aujourd'hui. Et si nous voulons qu'il y ait une France demain, il faudra faire renaître et faire revivre ces libertés de la France d'avant qui sont celles de la France de toujours (…). Cela faisait donc, dans la France d'avant, trois régimes de liberté (…). Pulvériser tous ces corps en individus rendait possible la pulvérisation de toutes ces libertés et la mise en place d'un pouvoir d'Etat agissant à coups de lois et de règlements (…). »

    C'est la période allant de 1789 à 1945 qui intéresse Philippe Conrad avec une question à laquelle répond son texte : « Quelles sont les étapes qui ont permis à la démocratie moderne de s'imposer au XXe siècle comme un rigoureux impératif moral ? » La réponse est dans le titre de son article « L'hégémonie démocratique ». Elle « est aujourd'hui étroitement liée à la prépondérance de la puissance américaine, de “l'empire bienveillant” tel qu'il se désigne lui-même selon la formule de Zbigniew Brzezinski ». La conséquence est alors que : « La démocratie applique depuis très longtemps ce principe selon lequel il ne doit pas y avoir de liberté pour les ennemis de la liberté. Cela, pour la plus grande tranquillité des diverses nomenklatura et classes dirigeantes parasitaires et prédatrices que nous connaissons. Ces classes dirigeantes maintiennent leur pouvoir grâce à un contrôle social et idéologique maximal assuré par les médias. »

    Dans « Les fondements philosophiques de la démocratie moderne », Maxence Hecquart donne quelques repères sur les assises intellectuelles du monde d'aujourd'hui. L'économie lui apparaît comme la référence absolue car : « Seule la matière, le tangible, peut désormais constituer un bien commun. C'est pourquoi le discours de nos politiques est essentiellement économique. » Sa conclusion découle de ce constat: « La démocratie n'est pas le pouvoir du peuple (…). La démocratie moderne n'est intelligible qu'à travers une métaphysique du devenir qui lui donne sa cohérence (…). Elle nie la stabilité des essences et l'ordre du monde, parce qu'elle rejette en définitive l'existence (…) de Dieu. »

    Cette première partie du livre réunissant cinq articles regroupés dans la partie sur : « D'une démocratie à l'autre » se conclut par le texte de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique. Celui-ci s'intéresse aux relations de « L'Eglise et la démocratie de Pie VI à Benoît XVI ». Il dissocie d'emblée « la démocratie dite classique, qui est un mode, parmi d'autres, de désignation des gouvernants (…), de la démocratie dite moderne, qui prétend être le seul système légitime de gouvernement et qui est devenue aujourd'hui une véritable religion initiatique avec ses dogmes (…). Ce texte très documenté se termine avec un chapitre sur « Benoît XVI et la démocratie » et la dénonciation du relativisme éthique : « Benoît XVI reste fidèle à l'enseignement de son prédécesseur, dénonçant comme lui le relativisme éthique et affinant sa critique de la démocratie moderne par une dénonciation vigoureuse de la dictature du relativisme (…).

    Les fondements intellectuels de la démocratie moderne étant établis par ces auteurs, les six suivants purent développer dans la deuxième partie pourquoi nous vivons « Le totalitarisme démocratique ».

    Martin Dauch voit dans « L'individualisme totalitaire » la cause de tous les dysfonctionnements. Prolongeant le texte de Jean-Pierre Maugendre, il cite le cardinal Ratzinger, devenu pape sous le nom de Benoît XVI, pour qui « l'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien de définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs ». Ainsi, « l'idéologie démocratique (…) repose sur le principe que toute légitimité s'est incarnée dans l'individu (…). Il ne s'agit pas seulement d'une forme extrême d'égoïsme (…), mais bien de l'émergence d'une idéologie politique qui fait de l'individu la mesure de toute chose ».

    Michel Sarlon-Malassert voit dans cet individualisme le berceau de « La tyrannie de la consommation » à laquelle il oppose la vision de ce qu'il qualifie Les Décroissants dont Serge Latouche, cité, est une des figures connues. Dans le débat avec le public, retranscrit dans le livre, il avance ce qui apparaît comme sa conclusion : « Après avoir été croissante, la production a commencé peu à peu à patiner (…). Tout a changé (…). La proposition est devenue : il faut développer les besoins pour continuer à faire tourner l'appareil de production. »

    J'avoue avoir été indisposé par la lecture du texte, très complet et très technique, du docteur Xavier Dor sur « Les ravages de la culture de mort ». Il y décrit avec détails les mille et une variantes pour faire avorter les femmes. Madame Françoise Dor a cependant conclu dans le débat qu' « il y a une jeunesse tout à fait remarquable, tout à fait militante et que tous les espoirs sont permis ».

    Dans un registre plus accessible et avec humour, Henry de Lesquen détaille ensuite les différentes manifestations de ce qu'il qualifie de « police de la pensée ». Il introduit son propos par le traitement de l'homophobie, mentionnant au passage un bon mot d'Oscar Wilde pour qui « si Adam avait été homosexuel, nous ne serions pas là pour en parler ». Son propos dérive ensuite sur les discriminations que subissent les Français blancs et catholiques face à la volonté des élites de les « caféauliser ». Finalement, c'est, à terme, un statut d'infériorité qu'on cherche à leur imposer. La fin de son texte est un appel à « prendre conscience de la décadence et refuser le désespoir, car la fatalité n'existe pas ».

    Bruno Gollnisch à la fin de l'ouvrage répond à la question : « Qui gouverne en démocratie ? » Sa réponse est limpide : l'Union européenne. Exposant tout à la fois le cadre formel à l'origine de ce constat, mais aussi des anecdotes sur la vie parlementaire au sein de cette institution supranationale, il montre comment tout un ensemble de « pouvoirs » participe à un détournement de la volonté populaire. Face à ces réseaux, il préconise la création d'autres réseaux, tant sur une base nationale qu'internationale. Par des propos prophétiques, il exhorte les lecteurs à « tremper vos mains dans le cambouis, qu'il s'agisse de la politique politicienne ou de tous les autres domaines d'activité dont la reconquête est nécessaire à la renaissance de notre patrie ».

    Enfin, parmi ces textes s'intercale celui de votre serviteur qui avait participé à cette manifestation à la demande du président-fondateur de Polémia. Il put à cette occasion exposer le contenu du livre La Tyrannie médiatique,  Accessoirement, il s’ouvrit à de nouvelles « grilles de lecture ».

    En guise de conclusion à cette recension, Jean-Pierre Maugendre souligne que « L'intérêt de cet ouvrage collectif est de permettre une réflexion quasiment exhaustive sur ce sujet d'une cruciale actualité. En effet, chaque intervenant apporte l'éclairage de sa spécialité et de ses compétences spécifiques, ce qu'une seule personne serait incapable de faire. La formule ainsi élaborée a largement fait ses preuves depuis 20 ans, cet ouvrage étant le quinzième d'une série qui constitue un ensemble sans équivalent pour ceux qui cherchent à réfléchir aux problématiques de notre temps, au-delà du politiquement correct et de la pensée unique. »

    Frédéric Malaval  http://www.polemia.com
    5/01/2013

    Actes de la 17e Université d’été de Renaissance catholique, La Démocratie peut-elle devenir totalitaire ?, Editions Contretemps, nov. 2012, 406 pages.

    Les ouvrages évoqués sont disponibles sur le site de Renaissance catholique

  • DALO : 2 000 000 logements vide en France !   explications SVP

    Droit au logement est un droit fictif, un faux espoir, le droit "opposable" stupide ! comme le fumeux principe de précaution, dans ces deux cas c'est la réponses énarchique, étatique, face aux réalités d'une France qui ne compte que 56 % de propriétaires (ou l'on détruit les patrimoines et ou on empêche les jeunes générations de s'en constituer un ) par des prélèvements très lourds, une fiscalité confiscatoire et par l'émigration des forces vives est leurs capitaux. 
La crise des logements sociaux est l'un des facteurs qui participent au déclin moral et économique de notre société. Sans toit, sans adresse ni dignité les "pauvres" sont condamnés à vie dans un assistanat humiliant, une trappe à misère. 
Les politiques publiques du logement mises en place par l'Etat jacobin, centralisateur, fonctionnarisé et géré par des multitudes d'organismes HLM ne parviennent pas à satisfaire les demandes, ni pour la quantité et la qualité à des prix raisonnables. 
Le secteur privé a toujours été laminé, méprisé, accablé de taxes, d'impôts, de réglementations très inégalitaires et contraignantes. 
Au lendemain de la guerre sous la pression communiste, les propriétaires forcement "exploiteurs" ne disposent plus des revenus pour investir, entretenir leur parc locatif. 
Des lois très favorables aux locataires indélicats, aux squatters, avec la complicité d'une justice coûteuse et lente, cela décourage les investissements pour la location. 
Résultat : 2 000 000 logements vides ? Inutiles. Soit en attente de travaux, soit que leurs propriétaires ne veulent plus louer par crainte des impayés ou des impôts ! 
Il faut faire des réformes pour que le secteur privé participe dans la sécurité à l'offre locative ! Pour désengorger les HLM des locataires qui s'y incrustent faute d'offres à prix abordables. 
L'offre de logement doit être régulée par le marché et par la garantie du respect de la propriété privé. C'est un droit naturel, universel, inscrit dans la Constitution de 1789 ! Seul le marché peut s'adapter aux besoins des français en quantité et en qualité, dans la liberté, avec une fiscalité raisonnable avec des contrats équilibrés entre les deux parties bailleurs/locataires. 
Le DAL (droit au logement )  et les autres mouvance d'extrême gauche qui prônent les réquisitions se trompent. Un droit au logement ne saurait être un droit naturel, car il est impossible à réaliser sans prendre aux uns pour donner aux autres.
    Les droits des uns ne peuvent s'exercer aux dépens des droits des autres. L'état ne peut tout faire. Avec des lois simples, des réformes réelles, le public et le privé peut résoudre l'offre et le prix des logements. 
La liberté d'entreprendre dans la responsabilité,  sans trop de contraintes coûteuses  est un facteur de réussite. 60 ans d'échec en matière de logement d'état, c'est la triste réalité….. 
Effectivement, c'est une stupidité totale. Si nous n'avions pas tant d'immigrés que l'Etat nourrit, habille, loge à nos frais, il y aurait une quantité suffisante de logements pour les Français qui sont souvent plus mal logés que les immigrés. Une certaine concurrence s'établirait entre les propriétaires bailleurs et maintiendrait les loyers à un niveau honnête. En 2009, nous avons perdu 200.000 emplois industriels et nous avons laissé entrer autant, sinon plus d'immigrés. Un jour, les Français vont se réveiller et tout va voler en éclats. Parfois, je me demande s'il n'y a pas un complot contre la France. Toutes mes salutations.
    2010  EVRARD Michel.

    ET AUSSI
La pénurie de logements dépend aussi grandement d'une immigration massive, toujours aussi peu contrôlée et pas du tout choisie contrairement à ce qu'affirme l'illusionniste qui nous sert de Président.
Chaque année, par centaines de milliers de nouveaux immigrés viennent alourdir le fardeau  des Français. Ils réclament une prise en charge totale, demande que la France s'échine à satisfaire car des lois idiotes et mortelles pour notre pays prévoient que tout individu, même entré illégalement sur le territoire français, est en droit d'exiger l'application de ces lois !
Nous ne pouvons les loger ni leur procurer du travail, d'ailleurs ils sont peu nombreux à entrer chez nous pour ce motif les aides et allocations de toutes sortes leur suffisent, et en plus nous devons emprunter des milliards d'euros à l'international pour satisfaire à leurs besoins ! Nous délirons et nous sommes au bord du précipice !
Avec 5 millions de personnes en âge de travailler et qui n'ont pas d'emploi, le problème de la main d'œuvre doit être résolu avec des solutions franco-françaises et non par un appel incessant à l'immigration pour arriver, par des formations adaptées au monde du travail et des salaires étudiés, à diminuer fortement le coût du chômage. 
Croire que les immigrés d'aujourd'hui paieront nos retraites demain est faux : dans 20 ans ils seront aussi à la retraite, une retraite qu'il faudra assumer. Leurs enfants, passés par l'Ecole de la République ou par les collèges et lycées musulmans, qui pulluleront bientôt, auront d'autres ambitions que de remplacer leurs parents sur les chantiers ou dans le usines !! Faire encore et toujours appel à de nouvelles couches d'immigrés extra-européens c'est tout simplement entrer dans un cercle infernal alors que par le simple jeu de la fécondité la France sera africaine et musulmane à plus de 50% avant la mi-siècle.
La solution minimale qui s'offre à nous pour redresser cette situation c'est un moratoire d'au moins dix ans pendant lequel toute immigration sera suspendue. Ce temps nous permettra peut-être de régler les problèmes des immigrés qui acceptent de s'intégrer par le travail et par le respect des lois et des coutume françaises, les autres devront être renvoyés chez eux.


    Y.P. 2010

  • Ungern à Bâmiyân

    Ungern à Bâmiyân
    C’est en assistant, comme toute ma génération presque en temps réel, à la destruction des bouddhas monumentaux de Bâmiyân que j’ai compris – au moment même où la grande majorité de mes contemporains occidentaux décidaient d’en faire définitivement le symbole vivant de l’« obscurantisme » et de la « réaction » – à quel point les talibans sont modernes.
    Balayons d’entrée quelques malentendus :

    Premier malentendu : le moment dont je parle n’est chargé pour moi d’aucune sentimentalité factice. Je ne partage absolument pas l’enthousiasme occidental suspect – unissant bobos « agnostiques » et « zids » « judéo-chrétiens » – pour le bouddhisme, dans lequel je vois, philosophiquement, une variante élégante de l’athéisme, et que je soupçonne fort, en tant que forme culturelle, de valoir bien plus par ce qu’il conserve en lui de tradition indienne ancienne que par l’essence même de son message. En règle générale, j’ai appris de Guénon et de la paysannerie transylvaine que les plus hautes civilisations humaines, si tant est qu’elles prennent seulement la peine d’élever des édifices au dessus du sol nourricier, construisent en bois, en glaise, en paille etc. – bien plus souvent qu’en pierre de taille, l’idée même du monument étant, fondamentalement, moderne. On pouvait donc tout au plus s’attendre de ma part à l’agacement bourgeois par lequel je suis conditionné à réagir à tout vandalisme, même à celui qui s’en prend à des trésors que je n’aurais jamais la curiosité d’aller explorer par moi-même. On ne gâche pas, un point c’est tout : idée chrétienne, pas des plus sublimes, mais effectivement chrétienne.

    Deuxième malentendu : l’origine de ma surprise n’était pas le moins du monde le manque de respect de ces fous d’Allah pour les « chefs-d’œuvre d’une autre culture », signe de santé ontologique qu’on retrouve dans la quasi-totalité des civilisations conquérantes et bâtisseuses. Les constructeurs des premières églises, comme plus tard ceux des premières mosquées, n’ont eu aucun scrupule à prélever leurs matériaux sur les ruines des temples de l’Antiquité païenne, voire sur ces temples mêmes, et s’en cachaient si peu que personne n’a jamais pris la peine d’en effacer les motifs, encore visibles de nos jours là où aucune érosion naturelle n’a gommé les traces du « larcin ». Après leurs pillages de monastères, vikings, huns et scythes en tous genres fondaient allègrement l’or des croix et des reliquaires pour forger des bijoux reflétant leur propre mythologie. Le chrétien peut s’en affliger, en raison du sens métaphysique de ces objets. Esthétiquement, on ne perdait pas toujours au change.

    Non. Le détail qui tue, l’emprunte digitale de la modernité dans ce happening taliban en mondovision, c’était le fait même que ces guerriers, qui ne manquent pourtant pas d’ennemis internes et externes, gâchent de la munition pour le seul plaisir de détruire spectaculairement des symboles païens. L’homme de la tradition, s’il n’est pas directement attaqué, attendra au bord du fleuve que le courant charrie à sa hauteur le cadavre de son ennemi, car il est l’homme de la rareté, de la parcimonie, l’homme de ce que le bon peuple de France savait encore désigner sans ambages sous le nom « d’économie », avant que le vandalisme conceptuel du monétarisme, du keynésianisme et autres théories de la « destruction créative » n’en fasse un équivalent approximatif de « machin » et de « truc ».

    J’ai alors acquis la preuve culturelle de ce que je soupçonnais depuis quelques temps : derrière la masse des analphabètes manipulés, les cerveaux du mouvement taliban sont à coup sûr des afghans à peu près aussi traditionnels que Ben Laden, Andreas Baader ou les young leaders du gouvernement Hollande. On peut parier sans risque qu’à l’époque du régime laïc, ils ont porté des jeans, vu des films hollywoodiens (dont, probablement, quelques pornos), écouté du rock et mâché du chewing-gum. Exactement comme les young leaders français expriment leur haine de l’humanité sous la forme d’un anticatholicisme rabique en l’absence de tout catholicisme vivace dans l’hexagone déchristianisé, ces gauchistes d’Allah s’acharnaient festivement sur le cadavre d’une religion qui ne compte plus guère d’adhérents dans leur pays, prouvant par la même leur irrévocable appartenance au monde moderne.

    En effet, l’idée d’une guerre symétrique de la modernité versus tradition est elle-même une légende de la modernité, réservée à ceux qui ignorent l’essence de la tradition. En réalité, la modernité ignore la tradition, aussi complètement que le cancer ignore l’organisme qu’il nécrose. Elle est pure négativité. Seule la tradition est – être dont l’ultime dégradation porte, dans la nomenclature clinique de l’analyse, le nom de modernité. Meurtrière des derniers représentants de la tradition, qu’elle écrase littéralement comme des chiens au bord de la route qui la mène, le plus souvent, vers des matières premières, la modernité n’a cependant pas d’intention homicide à leur égard : elle ne les voit pas. Sa frénésie d’annihilation est avant tout suicidaire, auto-contemptrice et masochiste. Pour qui ressent un tant soit peu intuitivement l’esprit traditionnel, la simple idée de progrès (et donc de progressisme) suffit à trahir cette profonde insatisfaction ontologique de la modernité, son caractère intimement malheureux.

    La destruction des bouddhas était, certes, un acte d’intolérance – condamnable pour moi, non en tant que tel, mais en tant que l’intolérance active est un symptôme univoque de modernité. La tradition est tolérante par mépris, parce qu’elle ne se sent pas plus menacée par l’altérité culturelle que le poisson carnassier par l’apparition d’une nouvelle espèce de prédateur terrestre. Elle ne défend aucune valeur, parce que la valeur, concept éminemment moderne, apparaît sur les ruines de l’être. Etrangère à l’idée de prosélytisme, elle mésinterprète systématiquement la propagande des modernes, dans laquelle elle s’obstine longtemps à ne voir qu’une forme de commerce, de potlatch mythologique, et offre des fétiches et autres amulettes en échange des livres saints que lui distribuent les missionnaires. C’est pourquoi la modernité ne l’emporte jamais pacifiquement, mais toujours et uniquement en massacrant, en affamant, en empoisonnant à l’alcool, en décapitant les peuples pour finalement en acculturer les débris étourdis et vérolés, privés de leur dignité guerrière et territoriale, de leurs élites sacerdotales et de leur sol nourricier. Car la modernité est besoin de reconnaissance, elle est essentiellement, constamment hors d’elle – sujet de l’hétéronomie et de la furie.

    En tant que héros de la modernité, les talibans avaient donc littéralement besoin des bouddhas monumentaux de Bâmiyân, de même que les young leaders – en l’absence, à court terme tout du moins (mais ce court terme est l’horizon absolu de la mascarade démocratique) de tout enjeu concret lié à leur projet/blasphème de « mariage pour tous » – ont besoin de l’association Civitas et autres hologrammes du zombie de feu le catholicisme français pour exister. La modernité est une dialectique, une combustion qui s’autoalimente et ne survit qu’à condition de consumer tout ce qui entre en contact avec elle.

    C’est pourquoi la modernité, devenue consciente d’elle-même en tant que postmodernité hégémoniquement incarnée par l’élite mondialiste/sataniste, n’a pas de pire ennemi que les réconciliateurs – que ces figures de l’apaisement, de la stabilisation, du refroidissement des machines, que sont, par exemple, dans leurs contextes respectifs, V. Poutine et M. Ahmadinejad. Il n’y a donc rien de paradoxal dans sa complaisance plus ou moins secrète – et allant bien souvent au-delà de simples ententes tactiques – pour des mouvements et des figures (les talibans et le wahabo-salafisme, Limonov, Breivik) violemment opposés aux symboles de la modernité occidentale, ou du moins, rien de plus paradoxal que l’attirance qu’éprouve le masochiste pour le sadique.

    Autant, en Occident, le grand public lobotomisé tend à dramatiquement méconnaître le degré de cynisme opérationnel des organisateurs de la mondialisation libérale, autant le dissident occidental moyen, souverainiste, socialiste national etc. est porté à sous-estimer – dans un tout autre sens néanmoins – leur degré de sincérité principielle, c’est-à-dire d’adhésion intime au programme de la modernité. Bien sûr que, face à la faiblesse des autocraties arabes pro-sionistes et des partis libéraux de Russie, l’Empire a été amené à considérer d’une part les salafistes, d’autre part les Nasbol de Limonov et autres formes de l’extrême-droite russe comme une alliance de revers contre, respectivement, Assad, Ghaddafi & Co. et Poutine. Mais c’est profondément méconnaître la postmodernité que de s’imaginer les élites satanistes armant et finançant ces alliés de fortune avec une grimace de dégoût, en se pinçant le nez. Bien au contraire : avant même de devenir stratégiquement exploitables sur un plus vaste échiquier, ces guérillas idéologiques étaient leurs alliés ontologiques : des créatures déracinées/déracinantes, malheureuses et narcissiques, d’autant mieux polarisées qu’elles sont vides, enfantées par la dialectique de la modernité et l’enfantant en retour ; des être brûlants.
    Pour qui sait identifier la modernité dans ses détails les plus quotidiens et les moins « philosophiques », ce résultat analytique n’a rien d’une surprise : comme en général l’extrême-droite européenne, les Nasbols crient leur foi sur les rythmes sataniques du hard rock, en pensant sincèrement – c’est l’un de ces aspects vaguement pathétiques de la modernité périphérique, décalée, mimétique – que l’insertion dans ses textes hurlés d’allusions à des fétiches langagiers nationalistes suffit à en modifier le sens (lequel est en réalité tout entier dans l’inhumanité du rythme et de l’instrumentation, c’est-à-dire précisément dans ce que l’esthétique moderne, sous le nom de « style », considère comme une caractéristique formelle), tandis que les « djihadistes » syriens – représentants dans le monde islamique des mêmes catégories sociologiques d’âge, de conditions, de formation etc. – consomment des drogues dures au front – un type de stupéfiant non seulement proscrit in abstracto par l’islam, mais surtout historiquement absent de toutes les cultures alimentaires, islamiques ou non, de leur région (et d’ailleurs de la plupart des grandes aires anthropologiques traditionnelles).

    Quel que soit par ailleurs leur sens analytique et leurs origines culturelles, des expressions comme « National-Bolchévisme » ou « Djihad » sont donc, dans un tel contexte, l’équivalent fonctionnel exact de « Death Metal », « Hell Angels », « Sepultura » et autres éléments similaires du folklore linguistique du Woodstock global ininterrompu, dans lequel, des cheiks rivaux des bandes libyennes ou syriennes jusqu’aux menus gourous de l’extrême-droite blanche groupusculaire, tous les leaders (je choisis cet anglicisme fonctionnaliste à dessein, par opposition à l’organicité connotée par « chef ») reproduisent le paradigme Mike Jager de l’individualité prédatrice, de l’intouchable devenu roi sans ascendance ni descendance d’un royaume sans aristocratie, du gourou New Age et mâle alpha de la partouze. De ce point de vue, l’exemple du dandy bisexuel Edouard Limonov est particulièrement précieux, dans la mesure où son exceptionnelle intelligence et le nietzschéisme de bazar dont, face à des interlocuteurs généralement trop mal équipés conceptuellement pour en rire, il couvre ses contradictions lui permettent, par exception, d’exprimer, y compris sous forme d’œuvre littéraire, l’identité culturelle foncière, ici pointée du doigt, du leader terroriste et de la rock-star (tirer sur Sarajevo et sucer des bites de dealers) – beaucoup plus clairement, en tout cas, que ne pourraient par exemple le faire les officiers de l’ASL syrienne, superficiellement empêtrés dans la dogmatique, dont il ne comprennent pas un traître mot, d’une religion momifiée.

    C’est à l’aulne de ces quelques réflexions qu’on pourra à présent mesurer toute l’ambiguïté d’un phénomène comme la récente commémoration internationale, sous l’impulsion de milieux eurasianistes, de la figure du baron Ungern von Sternberg. Dans une perspective moderne, c'est-à-dire en considérant Ungern comme une individualité engagée, portant témoignage en faveur de telle ou telle idéologie opposable à telle autre en vertu de leur interchangeabilité foncière, cette commémoration ne sera jamais qu’un nouveau rite d’extrême-droite, dans la longue série des ritualisations plus ou moins réussies de l’anticommunisme, finalement soluble dans l’antitotalitarisme de la mondialisation libérale. Des indices stylistiques (comme l’usage fréquent du rock dans les fonds sonores) me laissent craindre que beaucoup des acteurs de ces commémorations ne soient pas culturellement en mesure de dépasser cet horizon de perception.

    Sous l’attribut (pour le dire dans un dialecte spinozien) de la tradition, en revanche, la courte et brillante trajectoire terrestre du baron Ungern von Sternberg n’a pratiquement rien en commun avec la dialectique typiquement moderne entourant la querelle, finalement marginale et datée, du bolchévisme. Indépendamment de l’identité, et plus encore de l’idéologie de ses adversaires, ce qui rend unique et anachroniquement stupéfiant le phénomène Ungern, c’est son style – à savoir, pour le dire vite : l’apparition, en plein milieu d’une guerre moderne, c’est-à-dire soldatesque et – en dépit d’une relative arriération technologique par rapport à l’Europe de l’Ouest – technique, d’un chef de guerre capable de conduire, même de façon peu durable – des guerriers (les uns asiates et plus ou moins « vernaculaires », les autres blancs, comme lui transfuges du militarisme moderne) à la victoire, et donc – à la faveur, certes, d’un contexte géographique bien particulier, qui n’est autre que la quintessence de la spécificité eurasienne – d’inverser le temps, de retourner le sablier apparemment inamovible du progrès, et ce, non du fait d’une résistance de la matière inerte, le temps d’une panne périodique du moteur de la modernité (comme en produisent, par exemple, les crises cycliques du capitalisme), mais d’une façon qu’on peut supposer consciente, plaçant ainsi le phénomène Ungern dans le cas rarissime du dépassement autre que post-moderne de la dialectique de la modernité, germe de possibilité d’une autre mondialisation, à savoir grosso modo de ce qu’A. Douguine appelle – par opposition à la mondialisation thalassocratique – la « Géopolitique de la Terre Sèche ».

  • Le FN marque des points

    Si Marine Le Pen, Bruno Gollnisch, le FN tout entier voulaient une confirmation du caractère légitime de leur opposition au mariage pour tous, le sondage paru jeudi dans Valeurs actuelles en est une preuve éclatante. Pour 69% des personnes sondées (et comme le  Mouvement national le réclame depuis le départ) , les Français « doivent être appelés à décider par référendum » sur cette question. Dans le détail, aucune différence n’est constatée en fonction de l’âge des personnes interrogées et, autre mauvaise surprise pour le gouvernement, 55% des sympathisants de gauche sont favorables à une consultation référendaire. Cela n’étonnera personne, cette opinion est encore plus largement partagée par les sympathisants de l’UMP (86%) et du FN (84%).

    Face à cette fronde qui se dessine dans le pays réel au sujet de ce projet de loi qui sera examiné le 29 janvier, Vincent Peillon tente de cliver le débat sur une thématique gauche droite, pour tenter de remobiliser le camp des progressistes.

    C’est la raison pour laquelle, avec le soutien de François Hollande, des humanistes du gouvernement ou encore de l’inénarrable Jack Lang, le ministre de l’Education « nationale » a mené en fin de semaine dernière une charge contre l’école libre pour tenter de ressusciter de vieux antagonismes, bien qu’il s’en défende assez maladroitement.

    Dans une lettre adressée aux recteurs,le ministre a appelé à « la plus grande vigilance » autour du débat qui entoure le mariage pour tous dans les écoles catholiques, demandant de la « retenue »  pour éviter la « stigmatisation homophobe ». Toujours volontairement hors sujet, Il demande ainsi aux recteurs de l’informer « au plus vite des incidents éventuels et de toute initiative contraire à ces principes » dans les établissements publics comme privés…

    « Il est hors de question de remettre en cause la neutralité de l’enseignement et le respect des programmes » a réagi le « patron » des établissements catholiques, Eric de Labarre. Certes, « Il n’est pas question d’organiser spontanément des débats dans les classes avec les élèves», «même si, lorsqu’il y a des questions posées par les jeunes et les enfants, le pire c’est évidemment de garder le silence », a-t-il ajouté…

    Un PS qui manœuvre lourdement dans ce débat avec le couteau dans les reins de son aile gauche et de ses alliées d’EELV. Les députés écolo-gauchises Noël Mamère et Sergio Coronado ont accusé samedi dans un communiqué, le gouvernement de « jouer les honteuses » (sic) : « Rarement un gouvernement aura autant louvoyé sur un projet de loi dont il avait pris l’engagement », ont-ils écrit.

    Mais c’est bien une nouvelle fois l’hypocrisie de la très grande majorité des dirigeants de l’UMP dans cette affaire – caciques que nous ne confondons certainement pas avec la bonne foi de leurs électeurs et de leur base- qui est ici la plus écœurante.

    L’ex ministre et actuel député UMP de la Haute-Loire,Laurent Wauquiez, qui avait annoncé lors des dernières législatives qu’il était prêt à voter PS pour faire « barrage » au FN, a dénoncé samedi dans les colonnes du Figaro la « grande manipulation politique» à laquelle se livre M. Peillon, « qui cherche à culpabiliser les chrétiens et à faire croire que l’opposition au mariage homo et à l’adoption est le fait d’une minorité ». « Au lieu d’être le projet de tolérance dont se réclament ses défenseurs, cette réforme est d’abord la réforme du rejet, du mépris et de la haine envers les religions » ; « jamais on n’aurait accepté ces propos (stigmatisant sur les établissements catholiques, NDLR) sur l’islam et sur les juifs » a-t-il affirmé. Quelle audace !

    Si M. Wauquiez se souvient  que les établissements cathos ne scolarisent pas que les enfants des  bobos, soucieux de préserver leurs rejetons d’une mixité qu’ils prônent pour les autres, la montée au créneau de l’ex ministre de l’Education Luc Chatel contre le courrier de Vincent Peillon est toute aussi « paradoxale », pour rester poli.

    Dans le JDD,  il affirme ainsi être « surpris que, d’un côté, on trouve normal d’organiser des débats dans les établissements publics par toutes les associations partenaires de l’Education nationale, sur tous les sujets, sans jamais dans ces cas-là invoquer la neutralité pour les empêcher, et que, de l’autre, on refuse que les établissements privés sous contrat organisent des débats sur l’évolution de la famille et le mariage homosexuel »

    Rappelons ici l’évidence, comme l’a fait Marine en fin de semaine, à savoir que si la famille a «toujours été considérée comme l’ennemi à abattre par les socialistes», «c’est sous le mandat de Nicolas Sarkozy et grâce au ministre Luc Chatel (qui autorisa notamment a diffusion du film de propagande Le Baiser de la lune dans les classes de CM1, CM2, NDLR) que les portes des écoles ont été ouvertes au micro-lobby LGBT afin d’y diffuser auprès de nos enfants la délirante théorie du genre».

    Une théorie du genre dénoncée également avec force par l’ancien ministre de François Mitterrand, Georgina Dufoix, dans le  magazine La Vie, dans lequel elle prend position contre le mariage pour tous et annonce qu’elle ira manifester le 13 janvier. « Si François Hollande avait posé la question suivante: êtes-vous d’accord pour supprimer les mots père et mère du droit civil français et des codes qui régissent la famille, les Français s’y seraient opposés », a-t-elle estimé. « Nos concitoyens n’ont pas compris que derrière le mariage des homosexuels, c’est la théorie du genre qui est insufflée dans la société française. Cette théorie qui vient des États-Unis estime qu’homme et femme sont interchangeables », conclut-elle

    Ce qui ne semble pas choquer M. Chatel outre mesure puisque avec l’aval de Jean-François  Copé, de François  Fillon et consorts, rappelions nous en novembre, il avait   accepté l’enseignement dans les établissements scolaires (et à science-po) de cette fameuse  la théorie du genre (gender), défendue notamment par le lobby homosexualiste et popularisée par l’universitaire gauchiste américaine Judith Butler.

    Un gouvernement UMP qui a financé aussi le groupuscule extrémiste Act Up, celui là même qui avait organisé la promotion du « mariage gay » à Notre-Dame de Paris en 2005, groupuscule auquel la droite au pouvoir a versé de généreuses subventions (125 000 euros par an).

    Alors, certes, Marine a eu raison de rappeler encore que la manifestation du 13 janvier «ne doit pas masquer la double instrumentalisation dont elle est l’objet de la part de l’UMP et du PS, dans le seul but de faire oublier leur proximité idéologique sur la politique d’austérité, de saccage social, de défense de l’ultralibéralisme destructeur tout comme leurs échecs patents dans la lutte contre l’immigration massive, l’insécurité permanente, le chômage de masse et les vagues de délocalisations».

    Mais la présidente du FN a aussi  apporté son « soutien » à  la base militante, aux adhérents frontistes, aux cadres, élus, et électeurs de la droite nationale, populaire et sociale qui défileront dimanche prochain  avec Bruno Gollnisch,   « contre un projet de loi porté par ce qui n’est plus le parti socialiste mais est devenu le parti sociétaliste» -la formule est heureuse.

    Bruno Gollnisch l’a rappelé sur ce blog, les questions dites sociétales, celle du mariage de l’adoption, de la PMA ne sont pas accessoires et secondaires. Elles sont pleinement et entièrement des questions de haute politique. Le sondage que nous évoquions plus haut le prouve, elles sont bien plus ou moins consciemment perçues ainsi par les Français.

    Cette opposition frontale des frontistes à ce projet a suscité de nombreux commentaires dans les medias. Nous entendons ici réagir déjà à deux d’entre eux. Contacté par francetv info, « le politologue Jean-Yves Camus », est-il rapporté, explique qu’ « un homme pourrait tirer profit de l’absence de Marine Le Pen dans les cortèges : Bruno Gollnisch. Lui a toujours tenu des positions claires sur le sujet. Il est hostile à l’union homosexuelle, fidèle à la défense des valeurs traditionnelles, fait remarquer le chercheur. Il pourrait attirer à lui les électeurs du FN qui sont sensibles à cette question.Moralité, conclut-il,  c’est un test important pour Marine. »

    Rappelons à M. Camus que la question ne se pose pas  en ses termes. Il peut certes exister parfois au sein du FN des différences d’analyses, bien normales dans un mouvement politique « adulte », « qui fait vivre le débat ».

    Mais l’ambition de Bruno n’est pas différente de celle de la direction du FN : porter nos idées au pouvoir, ce qui induit nécessairement un travail collectif.  Aussi, il ne cherche pas tant à « attirer à lui les électeurs du FN qui sont sensibles à cette question » , auprès desquels il est déjà connu et apprécié, qu’à attirer les électeurs qui ne votent pas encore FN et/ou qui sont demandeurs d’une ligne forte au sujet de la défense des valeurs traditionnelles.

    Enfin, un autre spécialiste es « extrême droite », Nicolas Lebourg dans un entretien accordé au magazine les Inrocks, affirme qu’«il n’y a que des coups à prendre pour le FN en se lançant dans ce débat (sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, NDLR) ». «Le FN ne va pas marquer des points sur l’homophobie, sa martingale c’est l’anti-immigration. Ils ne vont pas faire de la politique sur une demande sociale homophobe car il n’y a pas la clientèle politique pour ça

    Alors,  rassurons là aussi M. Lebourg. Non,  en effet,  le FN ne va pas marquer de points sur l’homophobie, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas de cela dont il s’agit comme il feint de le faire croire ; quand bien même cette revendication du mariage pour tous serait très minoritaire chez les homosexuels.

    Mais a contrario affirme Bruno Gollnisch -http://www.gollnisch.com/2012/12/31/manifestation-du-13-janvier-pourquoi-bruno-gollnisch-y-sera/-  il y a bien une « clientèle politique » désireuse, sans outrances mais avec fermeté, de voir une force politique cohérente défendre la loi naturelle, les valeurs traditionnelles, une éthique de  civilisation.

    http://www.gollnisch.com

  • D'uranium en plutonium

    Fin novembre 2011, certains média se sont inquiétés d'une présence de radioactivité anormale dans certaines régions de l'hexagone. Les conversations allèrent bon train, particulièrement dans le sud-ouest où la prolifération des champignons est soudainement apparue suspecte à tel point que certains pharmaciens en déconseillèrent vivement la consommation... Mais bien vite, l'apathie reprit ses droits et ce fut de nouveau « RAS., circulez braves gens, il n'y a rien à voir ! »
    Comment ignorer cependant que la menace nucléaire d'autrefois est aujourd'hui encore plus dangereuse car plus volatile ?
    Graham Alison, ex-secrétariat à la Défense dans l'administration Clinton, a démontré en son temps, combien il était facile de nos jours, de faire passer clandestinement des matériaux fissiles par courrier ou livraison express...
    Peut-on donc parler de simple coïncidence lorsqu'un institut de recherche américain  s'en  alarme, déclarant que de l'uranium hautement enrichi a déjà été détourné et volé dans le passé. Les premiers faits constatés remontant aussi loin qu'aux années 1950 et 1960, sur le site nucléaire de Numec à Apollo, Pennsylvanie. Site désaffecté que l'ingénierie militaire US s'emploie aujourd'hui à nettoyer à un coût de 170 millions de dollars.
    Et certains s'insurgeront-ils, criant à l'obsession ou l'acharnement, en apprenant que les enquêteurs affirment avoir la preuve "irréfutable" que ce vol a été commis au profit d'Israël, pour son programme nucléaire - jamais officiellement reconnu, rappelons-le.
    Telle est la conclusion sans appel, à partir de documents déclassifiés émanant notamment du « department of Energy et Atomic Energy Commission ainsi que du FBI et de la CIA », comme l'a déclaré Grant Smith, directeur de l'IRmep (Institute for Research : Middle Eastern Policy) au Daily Star de Washington.
    « Histoire fabriquée » conteste le fondateur et ancien directeur de Numec, Zalman Shapiro, âgé aujourd'hui de 91 ans. Pourtant, un rapport du département de l'Energie confirme bien que des prélèvements effectués en Israël sur le site de Dimona* portent la même signature isotopique que le matériel produit par le site Portsmouth Gaseous Diffusion, Ohio, fournisseur de Numec.
    Une évidence significative, si prouvée, fait remarquer Victor Gillinsky, membre de la Nuclear Regulatory Commission de 1975 à 1984, qui ajoute : « Ce site produisait de l'uranium hautement enrichi, plus enrichi que ce qui était [alors] d'usage aux Etats-Unis ou ailleurs car utilisé exclusivement comme carburant pour la Marine de guerre. Enfuit, Portsmouth était le seul endroit au monde à le produire... Des échantillons prélevés par des agents de la CIA à Dimona ne pouvant qu'être minimes, peut-on vraiment s'assurer qu'ils proviennent de Portsmouth ? »
    Mais les faits sont têtus et contredisent ce scepticisme... En effet, de nouveau en 2001, un document précisait que 269 kg de ce même uranium avait disparu de Numec sous la direction de Z. Shapiro, de 1957 à 1968. Fait troublant, cette même année 1968, les plus notoires des espions israéliens avaient visité le site de Numec, comme le prouve la permission accordée par AEC (Atomic Energy Commission) mentionnant quatre noms : Rafaël Eitan, Avraham Ben-Dor, Ephraim Biegun and Avraham Hermoni.
    - Ancien membre du Mossad, Eitan dirigea l'opération aboutissant à la capture d'Adolf Eichmann en Argentine. Il fut ensuite nommé directeur du Israel's Bureau of Scientific Relations (connu en hébreu sous l'acronyme Lekem, organe de renseignement spécialisé dans l'acquisition d'informations confidentielles tant scientifiques que militaires, en provenance de l'étranger).
    On retrouvera d'ailleurs Eitan dans l'affaire Jonathan Pollard **.
    - Ben-Dor fut le bras droit d'Eitan dans la capture d'Eichmann et servit longtemps comme agent du Shin Bet. Il fut forcé à démissionner en 1986.
    - Chef de la section technique du Mossad, Biegun était spécialisé dans l'électronique et la communication.
    - Hermoni, quant à lui, fut le directeur technique (nucléaire) de RAFAEL/ Rafaël, acronyme hébraïque de « Autorité pour le développement de l'armement », connu actuellement sous le nom de Rafaël Advanced Défense Systems Ltd et collaborant également avec différentes sociétés américaines (Lockheed Martin, Raytheon) et européennes (Thales, EADS, BAE) sur plusieurs projets de missiles, drones et systèmes d'armements.
    Comme le souligne encore Grant Smith, cette question de vol d'uranium est particulièrement importante au moment où les États-Unis tentent d'enrayer le programme nucléaire iranien.
    « Nous pensons essentiel, dit-il, de connaître la vérité au sujet de la collaboration US, intentionnelle ou pas, dans le programme nucléaire israélien ». D'autres révélations, pas moins inquiétantes, ont été rendues publiques par l'European Trans-Uranium Instruite (ETUI) de Karlsruhe, en Allemagne où des scientifiques traquent la circulation de matériaux fissibles en provenance de l'ex-Union Soviétique.
    LE RÔLE TROUBLE D'ISRAËL
    Qui sait ou se souvient qu'en 2002, une quantité d'uranium 235 est trouvée dans l'appartement parisien de trois individus, courtiers en armes ? Raymond Loeb en est le locataire, ses deux co-équipiers, Serge Salfati et Yves Ekwella, voyagent sous passeports camerounais. Les services de renseignements français y découvrent des billets d'avion en provenance du Kazakhstan. L'ETUI établit que l'uranium provient du site nucléaire de Chelyanbisk-70 dans les profondeurs de l'Oural, ayant cheminé de l'Ukraine en Pologne, puis d'Allemagne en France - transporté par le chef de la mafia russe, Semyon Yokovich Moglivich, spécialiste en stupéfiants, blanchiment d'argent sale, trafic d'armes et d'humains. Depuis 1991, Loeb s'est positionné, attendant l'effondrement de l'Union soviétique. Il obtient, comme assistance, un passeport israélien pour lui-même et 23 de ses associés et les documents de voyage leur sont fournis par l'ancien tycoon, Robert Maxwell et Edmund Safra, un banquier millionnaire, basé en Amérique.
    Maxwell sera assassiné plus tard par une équipe du Mossad après qu'il eut menacé de divulguer ses liens aux services secrets. Safra meurt mystérieusement dans l'incendie de sa penthouse de Monte-Carlo...
    Moglivich, quant à lui, est toujours à la tête de la plus grosse famille "criminelle" de Moscou, la Rising Sun en anglais, et fait des matériaux fissibles, sa spécialité. Les 5 grammes d'uranium trouvés à Paris sont à 85 % de l'uranium enrichi - ce qui est suffisant pour produire une bombe. Mais bien heureusement, pour cette fois, les services français ont pu s'en emparer avant l'intervention du Mossad dont le rôle fut ainsi mis au grand jour, par la petite mais très sophistiquée unité de renseignement hollandaise Intel-1 ; celle-ci étant depuis des mois sur la brèche, dans un bunker justement construit autrefois pour la famille royale en cas d'attaque soviétique sur Amsterdam !
    Comme le concède l'équipe de l'ETUI : « Tracer l'origine militaire ou civile de cet armement de haut risque est semblable à la traque d'un voleur sans empreintes digitales ».
    Aujourd'hui transformé en gare centrale, l'ancien bunker est lieu de transit de matériel nucléaire volé dans les laboratoires russes, en particulier le Arzamas-16 de Nizhnii Novgorod (ex Gorky).
    Des officiers du Mossad se sont empressés de préciser qu'ils s'étaient procuré ce matériau volé pour éviter qu'il ne tombe entre les mains d'islamistes. Déclaration plausible qui n'a pas convaincu les détectives d'Intel-1 persuadés que ce nucléaire a été secrètement transporté de l'aéroport de Schipol, Amsterdam à la centrale de Dimona, Israël.
    En fait, tout commence lorsqu'en octobre 1992, un avion cargo de la compagnie israélienne El Al s'écrase juste après le décollage. Intel-1 est informé qu'il transportait des produits chimiques capables d'être utilisés comme gaz neurotoxiques.
    Depuis six ans, le Mossad s'est établi au sein de El Al, dans l'aéroport de Schipol au 2e étage de bureaux connus sous le nom de « Petit Israël » et Intel sait que leur lien avec la compagnie d'aviation fait partie intégrale de ce trafic d'armes. Assurée de ne pas être poursuivie, une taupe avoua à Intel avoir passé du matériel nucléaire d'Ukraine en Allemagne puis en Hollande ; d'avoir ensuite rencontré un homme à la gare centrale qu'il identifia grâce à des photos. Il s'agissait d'un agent du Mossad basé à Schipol.
    Le réacteur de Dimona, mis en service en 1963, produisait déjà suffisamment de plutonium pour équiper l'armée israélienne d'une bombe atomique avant la Guerre des Six Jours. Aujourd'hui, avec ses 200 engins nucléaires du Negev, Israël a la capacité de décimer ses voisins arabes. Comment donc s'étonner que l'Iran, même s'il n'est pas encore en capacité de le faire, ne veuille légitimement se protéger d'une telle éventualité ?
    Michelle FAYARD-JIRARD. Rivarol du 20 janvier 2012
    * Dimona est une centrale nucléaire située dans le désert du Néguev à 12,7 km au sud-est de la ville de Dimona en Israël qui en reconnaît l'existence mais refuse de communiquer sur son objectif militaire. Sa construction débuta en 1958, avec l'aide de la France, selon les Protocoles de Sèvres, accord secret en sept points entre Israël, la France et l'agrément discret de la Grande-Bretagne. Notons que le complexe a été construit en secret et en dehors du régime d'inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
    ** D'origine juive mais né au Texas, on se souviendra que Jonathan Pollard, spécialiste du renseignement de la Marine américaine, fut inculpé pour espionnage au profit d'Israël et condamné à la prison à vie en 1987. Il lui a été reproché en particulier, d'avoir livré à Israël le manuel des codes d'accès et de cryptage des écoutes de la NSA dans le monde, manuel qui aurait été ensuite livré (en pleine guerre froide) aux Soviétiques en échange de l'émigration vers Israël d'un million de juifs. Son histoire a directement inspiré le personnage de Jeremy Pelman dans le film Les Patriotes d'Éric Rochant. Source Wikipedia. Pollard a reçu la citoyenneté israélienne en 1998. Le 12 mai de cette même année, le Premier ministre d'alors, Benjamin Netanyahu, admet que Pollard est un espion opérant pour les services secrets israéliens, espérant négocier sa libération. George Tenet, ancien chef de la CIA, aurait alors menacé de démissionner. Source : < newsbbc.co.uk >

  • Crise : nous sommes dans une situation semblable à 1789

    Par Eric Verhaeghe

    Tout prête aujourd’hui à croire que nous vivons, en France comme en Europe, une réaction nobiliaire du même ordre que celle qui avait exaspéré les Français dans les années 1780.

    La réaction nobiliaire est un phénomène simple à comprendre : face à un monde traversé d’innovations technologiques profondes, qui débouchent sur la révolution industrielle, face à une montée sourde de la contestation, notamment due aux inégalités fiscales, l’aristocratie se crispe sur ses privilèges.

     

    Quelques événements symboliques ont jalonné cette histoire d’une réaction sociale profonde avant la Révolution. En 1775, Saint-Germain, ministre de la Guerre, introduit les châtiments corporels dans l’armée et supprime la vénalité des offices. Les roturiers fortunés ne peuvent donc plus acheter de charges d’officiers dans l’armée, puisqu’à cette époque une charge d’officier s’achetait. C’est alors une façon habile d’interdire la promotion sociale dans la troupe, c’est-à-dire la possibilité pour un roturier d’occuper un poste traditionnellement confié à un héritier de la noblesse, et de verrouiller la force militaire en y réservant les places de décision aux seuls aristocrates. En 1781, Ségur durcit par un édit resté fameux les conditions de noblesse à remplir pour accéder aux charges d’officiers. L’armée devient alors le symbole d’un ordre féodal réactionnaire, ce qui explique une grande partie de la fureur révolutionnaire à venir chaque fois que Louis XVI rassemblera des troupes dans ou autour de Paris.

    L’apothéose de la réaction nobiliaire arrive probablement avec la querelle du droit de vote aux États Généraux. Lorsque ceux-ci se réunissent à Versailles, le roi n’a pas tranché sur les modalités de scrutin. Le vote se fera-t-il en une seule assemblée, ce qui donne au Tiers, représentant 95% de la population et la moitié seulement des représentants, une majorité de fait? Ou bien se fera-t-il par ordre, ce qui confère à la noblesse et au clergé une forte prépondérance sur le Tiers ?

    On se souvient que le serment du Jeu de Paume du 6 mai 1789, prêté par les députés du Tiers qui se proclament «députés des Communes», pose à lui seul les bases de la Révolution : les États Généraux ne sont pas une réunion d’ordres, la France n’est pas une juxtaposition de classes sociales qui se côtoient sans se mélanger. La France est une nation où chaque ordre appartient à un tout qui délibère ensemble.

    La réaction nobiliaire incarne le refus de cette vision nationale. Pour la noblesse de l’époque, la France n’est pas un corps où chacun a les mêmes droits. La France possède un ordre où le sommet a des privilèges naturels qui lui interdisent de partager la volonté du peuple.

    UNE DETTE ÉCRASANTE

    L’analogie entre l’Europe d’aujourd’hui et la France des années 1780 est d’autant plus tentante que les deux époques se caractérisent par une même crise de la dette souveraine – une dette si écrasante qu’elle détermine tout choix politique, tout programme de gouvernement, jusqu’à provoquer une situation révolutionnaire.

    Il est difficile de projeter le montant de la dette de la France à cette époque car la France ne disposait pas d’un budget en bonne et due forme. Elle se contentait de suivre l’état du trésor royal. L’argent était levé à mesure que les besoins apparaissaient.

    Il faut attendre 1781 pour que Necker, équivalent du ministre des Finances de l’époque, banquier genevois qui avait un profil au fond assez similaire politiquement à un Dominique Strauss-Kahn, produise un Compte-rendu au Roi synthétisant les grandes données des finances publiques. Comme il s’agit d’une opération de propagande, les chiffres sont faux et font croire aux contemporains que le budget est excédentaire.

    Necker démissionne en mai 1781. Calonne, qui prend le poste en 1783, en a rectifié les chiffres. Le déficit ordinaire est de 70 millions de livres. Avec les dépenses militaires dues au corps expéditionnaire en Amérique, le déficit atteint 200 millions. Les recettes sont d’environ 600 millions de livres. Autrement dit, le déficit annuel se situe autour de 10% du budget total. Il avoisine les 35% si l’on inclut les dépenses de guerre.

    Comme nous ne disposons pas d’un calcul aisé du produit intérieur brut de l’époque, il est là encore compliqué de comparer la situation de la France des années 1780 avec celle d’aujourd’hui. Cela dit, si nous retenons les chiffres élémentaires du budget actuel de la France, nous arrivons à une réalité très similaire à celle de la Révolution Française. Ainsi, avec un déficit annuel compris de 100 milliards d’euros en 2011, pour des recettes situées bon an mal an entre 300 et 350 milliards d’euros, la France des années 2010 souffre d’un besoin de financement de 30% environ de son budget. Elle ne se trouve guère éloignée de ce qu’elle connut dans les années précédant la Révolution.

    En 2010, le déficit avait atteint 136 milliards d’euros, soit près de 40% des dépenses. Ce chiffre était bien plus lourd que ce que connaissait la France avant 1789.

    Comble d’ironie, le financement de ce déficit se heurtait déjà aux difficultés que nous connaissons. En effet, la monarchie ne disposait pas d’une banque centrale susceptible de lui faire des avances ou des prêts à bas taux. Louis XVI était en permanence obligé de lever des fonds auprès des banquiers privés ou des épargnants, à des taux élevés. Ces créanciers de l’État disposaient ainsi d’un véritable levier sur le contenu des politiques à mener.

    Les Anglais s’étaient doté d’un dispositif inverse. Le Trésor royal pouvait emprunter auprès de la Banque d’Angleterre, qui était un «prêteur en dernier ressort», comme on dit, ce qui n’est pas le cas de la Banque Centrale Européenne actuelle. Grâce à ce système très peu libéral, au fond, très étatiste, la couronne anglaise pouvait supporter des déficits bien plus lourds que celui de la France.

    Toujours est-il que la dette souveraine de la France avant 1789 devient si obsédante qu’elle détermine l’ensemble de la politique royale dans les années 1780. Elle explique la valse des ministres de l’époque : Necker, Joly de Fleury, Calonne, Brienne, puis à nouveau Necker, tentent tous de juguler un déficit qui se révèle totalement hors de contrôle. Dès cette époque, la seule mission du Roi est de satisfaire ses créanciers. L’Ancien Régime meurt, parce qu’il ne peut plus faire de choix politique en dehors de cette contrainte.

    L’INJUSTICE FISCALE

    Une grande partie du débat de cette époque porte sur l’augmentation des recettes budgétaires. L’Ancien Régime est alors prisonnier d’un système fiscal obsolète, dont le principal inconvénient est d’être injuste, c’est-à-dire de frapper très inégalement les Français, et de singulièrement peu taxer les plus riches ou les nobles, tout en accablant les plus pauvres. « Quoique l’inégalité, en fait d’impôts, se fût établie sur tout le continent de l’Europe, il y avait très peu de pays où elle fût devenue aussi visible et aussi constamment sentie qu’en France », écrit Tocqueville.

    De fait, plus aucun Français ne trouve de légitimité au système fiscal de cette époque.

    L’imposition directe, par exemple, reposait surtout sur la taille.

    Dans les pays de taille personnelle, le revenu imposable était simplement présumé. Le Conseil d’État fixait chaque année un objectif de recettes à atteindre, et les intendants du Royaume, sorte de préfets et de trésoriers payeurs mélangés, devaient simplement «faire leur chiffre». Un système en cascade descendait jusqu’au collecteur de la paroisse, qui estimait la capacité contributive des habitants du village au vu d’un certain nombre d’apparences, de signes extérieurs de richesses, dirions-nous. Il décidait alors du montant que chaque habitant paierait pour atteindre le chiffre fixé nationalement. Cette technique rudimentaire de détermination de l’impôt, qui explique facilement qu’encore aujourd’hui les Français aiment le secret sur tout ce qui touche à leurs revenus et la discrétion quant à leur patrimoine, était évidemment porteuse d’injustice et de mécontentement.

    Dans les pays de taille réelle, l’estimation des revenus reposait sur des déclarations et des valorisations très partiales du foncier, favorables aux nobles propriétaires de longue date. Là aussi, l’impôt était vécu comme injuste, avec de fortes exemptions, des assiettes étroites et des taux élevés pour ceux qui étaient assujettis.

    Dès cette époque, traîne l’idée qu’un impôt universel serait bien plus juste et bien plus rentable que ce vieux système impopulaire et inapproprié aux réalités du temps. L’Ancien Régime fourmille alors d’experts économiques, notamment physiocrates, qui proposent des réformes fiscales radicales destinées à améliorer les finances du royaume.

    Le Trosne, par exemple, publie à Bâle en 1779 un traité intitulé De l’Administration provinciale et de la Réforme de l’Impôt, qui préconise la création d’un impôt universel. De façon assez significative, l’ouvrage est interdit de diffusion en France par le Garde des Sceaux, avant que sa réédition de 1788 ne soit autorisée, ce qui montre bien comment, sous le poids de la crise financière, l’Ancien Régime évolua rapidement, y compris dans ses fractions les plus conservatrices.

    Le plus célèbre des défenseurs de l’impôt universel, à cette époque, fut probablement le père de Mirabeau. On a trop souvent oublié aujourd’hui que le Mirabeau qui fut l’un des principaux acteurs des premières années révolutionnaires, attaché à une monarchie constitutionnelle, fut le fils d’un économiste appartenant au mouvement physiocrate. Le comte Victor Riqueti Mirabeau avait écrit une Théorie de l’Impôt, parue en 1760, c’est-à-dire près de 30 ans avant une Révolution qui proclama le principe de l’universalité et de la progressivité de l’impôt dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il y écrit notamment : «L’État a besoin d’une multitude de services méchaniques, et les ouvriers ont besoin de subsistance. Cette subsistance doit être fournie par l’universalité des sujets, puisqu’elle est employée au service de tous.»

    Ces quelques exemples sont assez intéressants, car ils montrent que les débats qui agitent aujourd’hui les pays industrialisés sur les politiques fiscales ne sont guère des nouveautés. La question de l’universalité de l’impôt est au fondement du corps social. Celui-ci est légitime, dans la mesure où il offre à tous des services auxquels tous ont contribué à due proportion de leurs capacités.

    Ce débat constant a systématiquement marqué les périodes révolutionnaires. Dans la France de 1789, la Révolution intervient d’abord parce que la monarchie se révèle incapable de réformer équitablement l’impôt.

    UN ÉTAT IRRÉFORMABLE

    Dès 1760, le comte Mirabeau parle des Français comme de « sujets étouffés sous tant d’entraves d’un fisc usuraire et ruineux ». Avant même l’accession de Louis XVI au pouvoir, les contemporains ont une conscience aiguë des déséquilibres profonds qu’un organisation administrative inadaptée et obsolète crée sur l’économie française.

    Déjà la France se caractérise par un imposant appareil administratif qui tient le pays et le dirige à son profit.

    Là encore, la lecture de Tocqueville ne manque pas d’éclairer les circonstances d’un débat encore très contemporain : « Ce qui caractérise déjà l’administration en France, c’est la haine violente que lui inspirent indistinctement tous ceux, nobles ou bourgeois, qui veulent s’occuper d’affaires publiques, en dehors d’elle. Le moindre corps indépendant qui semble vouloir se former sans son concours lui fait peur ; la plus petite association libre, quel qu’en soit l’objet, l’importune ; elle ne laisse subsister que celles qu’elle a composées arbitrairement et qu’elle préside. Les grandes compagnies industrielles elles-mêmes lui agréent peu ; en un mot, elle n’entend point que les citoyens s’ingèrent d’une manière quelconque dans l’examen de leurs propres affaires ; elle préfère la stérilité à la concurrence. Mais, comme il faut toujours laisser aux Français la douceur d’un peu de licence, pour les consoler de leur servitude, le gouvernement permet de discuter fort librement toutes sortes de théories générales et abstraites en matière de religion, de philosophie, de morale et même de politique. »

    Cette citation frappe par son étonnante actualité. La machine administrative de l’Ancien Régime, comme celle que nous connaissons aujourd’hui, semble flotter dans une apesanteur temporelle, comme si son coût, son activité, ses décisions, se déterminaient indépendamment des contraintes qui pèsent sur la société qu’elle encadre. Et, pourvu que l’opinion n’interfère pas dans ce bel ordonnancement, elle est libre de développer les théories de son goût. L’essentiel est que le cours de l’État ne s’en trouve pas interrompu.

    Comme de nos jours, l’Ancien Régime connaît pléthore de tentatives de réformes qui portent toutes sur des débats actuels : la libre concurrence, la place de la réglementation, la flexibilité des marchés, les rigidités de toutes sortes, mais aussi le rôle de l’industrie et la place de la production nationale.

    Dans l’Encyclopédie, rédigée en 1758, par exemple, l’article «Grains» signé de François Quesnay, économiste physiocrate, écrit : «Depuis longtemps les manufactures de luxe ont séduit la nation ; nous n’avons ni la soie ni les laines convenables pour fabriquer les belles étoffes et les draps fins ; nous nous sommes livrés à une industrie qui nous était étrangère ; et on y a employé une multitude d’hommes, dans le temps que le royaume se dépeuplait et que les campagnes devenaient désertes.»

    La proposition des physiocrates, à l’époque, consiste à centrer l’économie nationale sur son avantage comparatif. Il faut que la France se consacre à ce qu’elle sait le mieux faire : l’agriculture, et qu’elle abandonne l’industrie, cause d’importations de matières premières qui déséquilibrent la balance commerciale.

    Quesnay se fait également l’avocat de la liberté du commerce et de ses vertus économiques : «La France pourrait, le commerce étant libre, produire abondamment les denrées de premier besoin, qui pourraient suffire à une grande consommation et à un grand commerce extérieur, et qui pourraient soutenir dans le royaume un grand commerce d’ouvrages de main-d’œuvre.» L’idée est simple : grâce au libre-échange, la France pourrait exporter massivement ses produits agricoles, et importer la production industrielle qu’elle n’assurera plus elle-même. Il s’agit bien d’une organisation internationale du travail dans laquelle la France n’aurait pas besoin d’être industrialisée, puisque d’autres qu’elle pourraient produire moins cher.

    On le voit, les débats de l’époque ne sont pas, par leur nature, très éloignés des considérations qui ont amené les pays occidentaux à laisser la Chine entrer dans l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Ils ne sont pas très éloignés non plus de ceux qui ont conduit la France à abandonner sa production industrielle durant les trente dernières années.

    Lorsque Turgot, l’un des disciples de Quesnay, est nommé par Louis XVI, en 1774, Contrôleur général, équivalent de directeur du Budget, sous l’autorité du ministre Maurepas, il plaide sans surprise pour la libéralisation des marchés agricoles, en particulier pour un libre commerce du grain. Il préfigure en quelque sorte la conception économique néo-libérale comme réponse à la crise.

    Mais, sous le coup d’une mauvaise récolte, les prix explosent et la population se révolte contre un système qui permet aux producteurs de vendre leurs grains sur les marchés les plus rémunérateurs, au détriment de l’approvisionnement local. La «guerre des farines» commence, qui mine le régime et maintient pour longtemps l’idée que l’ouverture des marchés est une décision suspecte.

    En 1776, Turgot obtient du Roi la suppression des jurandes, c’est-à-dire des corporations d’Ancien Régime. Il s’agit cette fois, dirions-nous aujourd’hui, de flexibiliser le marché du travail. Les Parlements, organes consultatifs et juridictionnels territoriaux de l’époque, s’y opposent, et le Roi est obligé d’imposer la mesure par la force. Turgot est renvoyé l’année suivante.

    Ces quelques rappels montrent comment la France des années 1780 compte déjà un parti de la libéralisation, et comment elle hésite à en reprendre les thèses. De temps à autre, le pouvoir accepte de réformer, puis la coalition des conservatismes et les révoltes populaires obligent à revenir arrière. La réforme est impossible. Et le gouffre inévitable.

    LA CRISE DE LA REPRÉSENTATIVITÉ

    Dans le même temps où le pouvoir royal se révèle incapable de prendre les décisions politiques nécessaires pour juguler la dérive financière, il s’enferme dans une profonde crise de représentativité, qui tient à la fois à des bouleversements structurels longs et à la versatilité de Louis XVI.

    Ainsi, alors que, dès les premières années de son règne, il a rétabli le pouvoir ancien des Parlements, assemblées territoriales conservatrices s’il en fût, Louis XVI prend une disposition carrément inverse en 1787. Sous l’influence de Calonne, il décide la mise en place des assemblées locales , concurrentes de fait des Parlements, dont le rôle principal devait être de répartir les impôts. Ces assemblées sont structurées sur trois niveaux. Le niveau communal est élu au suffrage censitaire. Les assemblées de district sont élus au suffrage indirect par ordres. Les assemblées provinciales sont élues là aussi au suffrage par ordres, par les assemblées inférieures. Les élections sont alors prévues pour 1790, et, dans l’attente, le roi en nomme les membres.

    En 1789, la moitié des assemblées s’est réunie au moins une fois. Le pays prend goût à une représentation locale qui ressemble curieusement aux trois niveaux d’administration que nous connaissons bien dans la France d’aujourd’hui, et qui se sont renforcés avec la décentralisation : la commune, le département, la région. Pour la monarchie, le pari est risqué et apparaît comme celui de la dernière chance. Faute de pouvoir convaincre les Français, et surtout la partie la plus conservatrice de ceux-ci, les «privilégiés», de la nécessité des réformes, le pouvoir cherche à contourner les institutions traditionnelles pour faire émerger une autre opinion.

    Mais la réforme n’a guère le temps de se mettre en place. À l’été 1788, Louis XVI décide de convoquer les États Généraux pour adopter les mesures radicales dont le pays a besoin pour se sortir de la crise.

    Ici encore, le lecture de Tocqueville nous éclaire utilement sur les conditions dans lesquelles l’Ancien Régime s’est effondré. «Au moment où la Révolution survint, on n’avait encore presque rien détruit du vieil édifice administratif de la France ; on en avait, pour ainsi dire, bâti un autre en sous-œuvre.» Pendant plusieurs décennies, les réformes administratives se sont succédées pour tenter de trouver d’improbables solutions à la crise. Mais le pouvoir n’a jamais été assez légitime pour réformer l’existant, de telle sorte que le royaume ressemble alors à un patchwork institutionnel composé de strates successives de décisions qui s’ajoutent sans jamais retrancher.

    Dans cet univers illisible, une rupture est introduite entre le monde des gouvernants, majoritairement nobles, c’est-à-dire destinés dès la naissance à occuper des responsabilités, et le reste du corps social, qui philosophe mais n’administre pas ni ne décide. « À mesure, en effet, que le gouvernement de la seigneurie se désorganise, que les états généraux deviennent plus rares ou cessent, et que les libertés générales achèvent de succomber, entraînant les libertés locales dans leur ruine, le bourgeois et le gentilhomme n’ont plus de contact dans la vie publique. Ils ne sentent plus jamais le besoin de se rapprocher l’un de l’autre et de s’entendre ; ils sont chaque jour plus indépendants l’un de l’autre, mais aussi plus étrangers l’un à l’autre. Au XVIIIe siècle cette révolution est accomplie : ces deux hommes ne se rencontrent plus que par hasard dans la vie privée. Les deux classes ne sont plus seulement rivales, elles sont ennemies.»

    La toile de fond de l’Ancien Régime, c’est cette fracture entre le pouvoir et le peuple, notamment avec cette classe moyenne qui disserte, qui réfléchit, qui se réunit, mais qui est exclue des décisions, simplement par défaut de démocratie. Il n’y a pas de répression, il n’y a pas de contestation directe. La réalité est beaucoup plus banale : les deux mondes coexistent sans se rencontrer, sans se mélanger, sans se voir. L’Ancien Régime fonctionne selon un système de ghetto. Il y a la Cour à Versailles, et le peuple à Paris. Les nobles ont leurs quartiers, les roturiers en ont d’autres.

    Il est évidemment difficile de donner une représentation de notre société plus actuelle que celle-là. Éric Maurin, dans Le ghetto français, en donne un formidable aperçu, en évoquant notamment la «société de l’entre-soi». On y lit notamment: «le marché résidentiel est peut-être le lieu où se révèlent aujourd’hui, dans leur plus cruelle netteté, les nouvelles lignes de fracture de notre société, et notamment la rupture entre les classes moyennes et les élites.»

    LE GRAND IDÉAL DES LUMIÈRES

    Dans ce contexte d’implosion politique, un événement fondateur modifie radicalement le cours de l’histoire et ouvre les portes de la Révolution : l’apparition des Lumières, et de sa grande revendication idéale d’un accès libre au savoir et à la connaissance.

    L’histoire de ce mouvement, et ses grandes figures, sont suffisamment connues pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir.

    Ce qui est intéressant, en revanche, c’est de noter les circonstances sociales et politiques qui entourent la diffusion des Lumières.

    La France fourmille alors d’une multitude de sociétés de pensée, d’académies, de clubs, qui mènent le débat scientifique et politique. Ce point est important, car l’effondrement de l’Ancien Régime tient largement à son incapacité à mener dans la sphère publique, dans l’espace de décision officielle, les délibérations nécessaires à sa réforme. Celles-ci sont privatisées, en quelque sorte, confiées à des structures autonomes, sans légitimité politique autre que la libre adhésion de leurs membres. L’origine de ces associations est essentiellement philosophique, voire épistémologique. Leur objet est de promouvoir une connaissance scientifique émancipée des préjugés religieux. L’observation de la nature y règne, affranchie de la révélation et de la foi.

    Jean-Jacques Rousseau acquiert ainsi une grande notoriété en répondant à deux concours organisés par l’Académie de Dijon. En 1750, il obtient le premier prix grâce à son Discours sur les Sciences et les Arts. En 1755, il y produit le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Les sociétés scientifiques participent donc, dès le milieu du siècle, à l’affirmation d’une pensée rationaliste, y compris dans le domaine politique, libre de toute subordination à la pensée officielle.

    L’Ancien Régime consomme le divorce profond entre les décideurs et les sujets du royaume. Non seulement il existe une dissociation physique entre l’élite investie des responsabilités qui vit dans ses quartiers, ses espaces, différents des espaces communs, mais, intellectuellement, aucun échange officiel ne se noue entre ces deux mondes. Pour imaginer les réformes, il faut s’inscrire dans une société, une association ou un think tank dirions-nous aujourd’hui.

    Nous tenons un premier indice de l’actualité étrange de cette grande évolution de pensée qu’a incarnée la philosophie des Lumières. D’un côté, une pensée unique, catholique, monarchiste, courtisane, qui ne tolère aucun débat, aucune remise en cause. De l’autre, des sociétés qui s’agitent et bouillonnent en marge du pouvoir, en professant des idées dont l’essence est révolutionnaire, et en proclamant un droit à penser et à connaître sans intervention du pouvoir politique.

    Il faut attendre l’arrivée de l’Internet pour retrouver une telle ferveur et une telle aspiration à la liberté du savoir vis-à-vis des préjugés des gouvernements. Car dans la revendication des groupes ou groupuscules dont certains, comme Wikileaks, sont emblématiques, on ne trouve pas autre chose que ce souffle historique des Lumières qui exige impérieusement le droit de savoir sans aucun préjugé, le droit d’accéder aux connaissances et de les transmettre sans aucune censure, fût-elle purement commerciale.

    Le défi qui attend nos sociétés dans les années à venir est tout entier contenu dans ce mouvement. Cette révolution technologique qu’est la numérisation, dont l’une des premières réalisations fut de constituer une encyclopédie citoyenne en ligne appelée Wikipédia, donnera-t-elle à l’esprit humain l’occasion d’une nouvelle affirmation libre comme les Lumières en donnèrent l’occasion ? Ou bien les mesures de police et de surveillance contre l’Internet décrétées un peu partout dans le monde triompheront-elles de ce grand élan amoureux des libertés publiques ?

    Economie Matin  http://fortune.fdesouche.com

  • Affront fait au pays auto-proclamé des devoirs du contribuable

    Affront fait au pays auto-proclamé des devoirs du contribuable Le 21 décembre dernier, on a échappé à la fin du Monde. On n’avait malheureusement pas échappé à toutes les « catastrophes ». Ne venait-on pas de prendre celle de l’annonce du départ de Gérard Depardieu de la France en pleine figure ? Bon, mais c’était alors simplement outre-quiévrain. Une simple histoire belge, en quelques sortes. Généralement, elles sont ou se veulent drôles ; celle-ci était simplement grinçante dans un pays où l’on ne plaisante guère, plus qu’ailleurs et pour cause ! avec la fiscalité.

    D’autant que le « cas Depardieu » n’était qu’un de plus : périodiquement, un « riche », voire surtout très riche, décide d’aller poser ses valises en un lieu plus propice à sauvegarder ses économies gagnés à la sueur de son front ou pas d’ailleurs. Il le fait généralement en catimini, même si peu échappe à la sévère vigilance des médias qui n’aiment rien moins que de les livrer aussitôt en pâture à l’opprobre citoyenne.

    On assiste alors à des déclarations paniquées des intéressés, jurant que ce n’est pas pour des raisons fiscales qu’ils désertent – ou tentent de déserter – notre cher hexagone, mais pour la beauté des paysages et la douceur des climats du nouveau pays de leur choix. Certains rebroussent chemin, honteux qu’on ait pu les soupçonner de quelque ladrerie de leur part. Les autres font le « gros dos » en attendant que l’orage médiatique se tasse et se font oublier, ce qui s’avère assez rapide généralement.

    Mais avec Gérard Depardieu, point de repentance, point de honte, point de retour (du moins immédiat) après le coup de sifflet des sourcilleux gardes-chiourme du politiquement correct : s’il part, c’est pour ne pas se faire plumer. Il le dit haut et fort et quand un Premier ministre sort de sa torpeur habituelle en le traitant de « minable », l’acteur enfile son costume d’Obélix pour le catapulter illico, d’un énorme coup de sa panse éléphantesque, dans les airs.

    Le « minable » s’est rebiffé, tel que l’a si bien écrit Dominique Jamet dans sa chronique hebdomadaire du site Boulevard Voltaire.(1)

    La suite est encore plus « hénaurme » ! Le président russe Wladimir Poutine a signé un décret lui accordant la nationalité russe et l’acteur l’a remercié dans une lettre ouverte en déclarant son amour pour la Russie, son admiration pour la démocratie au pays des Ivans et pour son président exemplaire.

    La France, pays auto-proclamé des Droits de l’Homme, n’en revient pas d’autant d’insolence.

    Le gouvernement français n’en finit plus, lui, de lécher toutes les gouttes du calice jusqu’à la lie. Il a l’habitude, notez : l’année passée, il avait déjà dû ingurgiter la fin des hauts fourneaux de Florange. En moins d’une année de règne, il frôle la cuite sévère. Messieurs Hollande et Ayrault ont dû fêter Noël à l’Alka-selzer.

    Mais avaler la pilule et surtout la faire passer ensuite aux électeurs, nos politiciens en ont l’habitude. C’est même là où ils excellent le plus.

    Plus rude est l’affront pour les tenants du politiquement correct qui ont l’habitude, eux, d’être crains et obéis au doigt et à l’œil, le petit doigt sur la couture, à la moindre sommation de repentance de leur part…

    D’autant que l’opinion publique ne semble pas vraiment condamner l’acteur. Au contraire… La France d’en bas, celle qui est non seulement aussi majoritaire que trop silencieuse, qui se « lève tôt » et crache sans cesse au bassinet des dépenses publiques et de l’assistanat généralisé, ne se montre guère vindicative contre la star du 7e Art.

    Il y a ceux qui lui pardonnent tout parce que c’est un artiste qui les fait rêver et qu’il faut accepter, comme l’écrit encore Dominique Jamet que « le mérite, ou le talent d’un homme, le prestige ou le rayonnement appellent des ménagements particuliers », ceux qui espèrent qu’après ce « couac » fiscal, les socialistes cessent, au moins momentanément, leurs folles augmentations d’impôts, ceux qui suivent encore le bon sens populaire et se disent qu’en tout état de cause, il vaudrait mieux retenir pour leur propre confort un richissime Gérard Depardieu que laisser entrer en France des dizaines de milliers d’Affamés du Tiers-Monde supplémentaires chaque année… et il y a les 2,8 millions de personnes au chômage(2) qui, de toute façon, ne voient pas ce que le départ de Gérard Depardieu va changer à leur sort…

    Mais « l’affaire Depardieu » semble désormais ouvrir une nouvelle boîte de pandore, au-delà des basses considérations fiscales, puisque Brigitte Bardot menace à son tour de demander la nationalité russe à Wladimir Poutine dans l’espoir de sauver deux éléphantes du cirque Pinder risquant d’être euthanasiées.

    Et Brigitte Bardot, qu’on l’apprécie ou non, n’est pas n’importe qui : icône par excellence du cinéma français, star mondiale, égérie et muse des plus grands artistes de l'époque, emblème de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle, grande prêtresse mondiale de la défense des animaux… elle fut aussi la représentation de la « Marianne » qui orna un temps les Mairies françaises… et c’est elle aussi qui fit reconnaître à Charles De Gaulle, en 1968, qu’elle rapportait autant de devises que Renault à la France.

    Non, ce n’est pas rien et surtout quand elle déclare à propos du président russe : « Je lui trouve beaucoup d'humanité. À chaque fois que je lui demande quelque chose, en principe, il me l'accorde. Il a fait plus pour la protection animale que tous nos présidents successifs. »

    La France, il est vrai, est davantage connue pour faire plus pour la protection des clandestins que pour la cause animale…

    Brigitte Bardot fait du chantage, certes, incontestablement… et pourquoi pas !

    Le changement, c’est pour quand, au fait ?

    Philippe Randa http://www.voxnr.com

    notes :

    (1) www.bvoltaire.fr.

    (2) http://www.insee.fr « Pour la France métropolitaine, avec 2,8 millions de personnes au chômage, le taux de chômage s’élève à 9,9 %. Il est en hausse de 0,1 point par rapport au deuxième trimestre 2012 révisé, après une progression de 0,2 point par rapport au trimestre précédent.

    Plus généralement en France métropolitaine, 3,6 millions de personnes ne travaillent pas mais souhaitent travailler, qu’elles soient ou non disponibles dans les deux semaines pour travailler et qu’elles recherchent ou non un emploi… »