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  • Notes sur la Contre-Révolution “blanche” en Russie

    « Tout finira pas disparaître – souffrances, passions, sang, famine et la mort en masse. L'épée disparaîtra, mais les étoiles brilleront encore quand il ne restera même plus une ombre de nos corps et de nos actes sur la Terre. Pas un homme ne l'ignore. Alors pourquoi ne voulons-nous pas diriger nos regards vers cela ? Pourquoi ? » (Mikhaïl Boulgakov, La Garde Blanche, Moscou, 1923/24)
    L'histoire est généralement écrite par les vainqueurs. Les vaincus des affrontements historiques restent nuets, parce qu'ils ont été annihilés et, même, quand, plus tard, ils finissent par prendre la parole ou par écrire, on ne prête plus attention à eux. C'est le sort qui a été infligé au “mouvement blanc” ou à la “contre-révolution blanche” en Russie, qui a tenté, au cours des années de guerre civile, de la fin de 1917 jusqu'à octobre 1920, de s'opposer à la prise du pouvoir par les communistes (les bolcheviques).

    Les Blancs avaient réussi à enregistrer d'étonnants succès militaires et à lancer des offensives qui ne se sont enlisées qu'à proximité de Moscou ou de Petrograd. Sous le commandement d'officiers de l'Armée du Tsar, les troupes blanches, composées de volontaires anti-bolcheviques, se sont regroupées, après le coup de force de Lénine, en plusieurs groupes d'armées : ceux du Nord-Ouest sous les ordres du Général Youdenitch, ceux de Sibérie sous l'Amiral Koltchak et ceux du Sud, sous les ordres du Général Dénikine d'abord, puis après son échec et sa démission, sous le Général Wrangel.

    C'était au départ de petites unités, peu nombreuses — par ex. l'armée des volontaires du Sud ne comptait pas plus de 3.000 hommes en février 1918, mais ses rangs se sont étoffés progressivement jusqu'en 1919, pour monter à plusieurs centaines de milliers d'hommes — mais elles ne se sont pas recrutées, comme l'affirment péremptoirement les légendes de la gauche, dans les rangs des “réactionnaires et des grands propriétaires terriens”.

    Dans son roman Le Docteur Jivago, Boris Pasternak décrit l'attaque d'une unité blanche contre des partisans bolcheviques, chez qui Pasternak, médecin, avait été contraint de servir. Qui étaient ces Blancs ? Jivago dit reconnaître dans les visages des attaquants les traits des hommes de sa propre caste sociale :

    « C'était, pour la plupart, des garçons et de jeunes hommes issus de la bourgeoisie de la capitale, flanqués de quelques hommes plus âgés, qui avaient été enrôlés à titre de réservistes. Mais le gros de la troupe était composé de jeunes, d'étudiants, qui n'avaient derrière eux qu'un seul semestre à l'université, ou de lycéens de la 8ième classe qui venaient tout juste de se porter volontaires. Le Docteur (Jivago) n'en connaissait aucun ; mais leurs visages lui paraissaient familiers, comme s'il les avait déjà vu auparavant. Beaucoup lui rappelaient d'anciens camarades de classe... Il croyait déjà en avoir rencontré d'autres au théâtre ou en déambulant dans les rues. Il se sentait apparentés à leurs visages impressionnants, sympathiques. Leur jeunesse et leur haute idée du devoir avaient fait naître en eux un profond enthousiasme, ce qui les avait conduit à l'héroïsme, au mépris du danger. Ils fonçaient en avant, en ordre de bataille, droits et fiers, plus intrépides que les officiers de la Garde ; ils se riaient du danger et ne cherchaient pas à l'éviter en courant plus vite. Le docteur était sans arme, couché dans l'herbe, et observait le déroulement du combat. Il était de cœur aux côtés de ces jeunes gens qui marchaient vers la mort en héros. Presque tous appartenaient à des familles spirituellement proches de lui. Ils avaient été éduqués comme lui, ils étaient proches de lui par leur attitude éthique... ».

    Si Pasternak, dans ce passage, dresse un monument aux classes moyennes russes, comme contrepoids au bolchevisme, d'autres témoins contemporains confirment ses sentiments. Un officier, qui a participé à la guerre civile en servant sous les ordres de l'Amiral Koltchak, écrivit, bien des années plus tard, que l'officier de l'armée impériale russe était « psychologiquement plus proche des simples paysans-soldats que les intellectuels socialistes ou communistes » (cf. Fedotoff-White, The Growth of the Red Army).

    La plupart des chefs militaires de la contre-révolution blanche venaient de milieux socialement très modestes. Le Général Anton Ivanovitch Dénikine — Commandant-en-chef de l'armée des volontaires dans le Sud de la Russie —  était issu d'une famille de serfs. Son père, non libre à sa naissance, était devenu, après la libération des paysans, officier subalterne. Dénikine insistait toujours pour dire qu'il était devenu général de l'armée impériale russe par ses propres efforts et non pas par naissance, fortune ou relations. Il est intéressant de noter que Dénikine n'était pas un monarchiste acharné. Il ne tolérait pas la propagande monarchiste dans ses troupes et utilisait plutôt la formule de “la Grande Russie, unie et indivisible”, qu'il s'agissait d'arracher aux griffes des bolcheviques.

    Tout comme Dénikine, l'Amiral Koltchak était un officier de métier sans fortune, et aussi un explorateur polaire bien connu à son époque ; il sera trahi par les légionnaires tchèques de l'ancienne armée du Tsar et livré aux communistes qui l'exécuteront. Le seul baron parmi les chefs militaires blancs était le Général Piotr Nikolaïevitch Wrangel, mais il n'avait pas non plus de fortune personnelle. Son père était directeur d'une compagnie d'assurances à Rostov sur le Don. Sa famille ne possédait qu'une propriété foncière très modeste. Au départ, Wrangel aurait dû devenir ingénieur des mines. Il a changé ses plans et opté pour la carrière d'officier.

    Notre objectif, dans cet article, n'est pas de relater les exploits militaires, les victoires et les défaites des Blancs. La critique du mouvement blanc a été déjà maintes fois formulée : les chefs de l'armée blanche, souligne-t-on souvent, étaient trop “impolitiques” et ne comprenaient pas la dimension idéologique de leur combat contre les communistes. Les Blancs opéraient depuis la périphérie contre le centre, fermement aux mains des bolcheviques et de Lénine. Les actions des Blancs étaient insuffisamment coordonnées voire manquaient totalement de coordination. L'orientation “grande-russe” du mouvement blanc suscita des conflits avec les mouvements anticommunistes non russes visant l'indépendance des nations périphériques du Caucase, de l'Asie centrale et des Pays Baltes.

    Quoi qu'il en soit, on peut poser la question aujourd'hui, après tant de décennies, après que les acteurs de l'époque soient tous descendu dans la tombe : une victoire blanche sur les Rouges dans la Russie d'alors aurait-elle préservé l'humanité d'une succession de souffrances inutiles ? Les Russes et les ressortissants des autres nations tombées ultérieurement sous la coupe des Soviétiques auraient-ils échappé au goulag ? Il est même fort probable que bon nombre de communistes, massacrés pendant les grandes purges de Staline, épurés, auraient plutôt survécu sous un régime blanc, non communiste, que sous l'emprise de leur propre idéologie.

    Les communistes et les historiographes de gauche évoquent souvent la “terreur blanche”, qui aurait fait rage pendant la guerre civile. Indubitablement, des excès ont été commis dans les deux camps, chez les Blancs comme chez les Rouges : c'est le lot de toutes les guerres civiles. Mais la terreur, au départ, n'a pas été déclenchée par les Blancs, qui ne possédaient pas d'instruments de terreur, à l'instar de la Tcheka, créée par Lénine, c'est-à-dire la “Commission extraordinaire pour la lutte contre la contre-révolution”, qui a précédé la GPU, le NKVD et le KGB. Beaucoup d'officiers blancs étaient choqués par l'extension de l'anarchie, de la brutalité, par la multiplication exponentielle des assassinats pendant la guerre civile russe. Ainsi, l'un des principaux commandeurs des troupes blanches, le Colonel Drosdovski, écrivit le 25 mars 1918 dans son journal :

    « Comme les hommes sont détestables quand ils ont peur, ils sont alors sans la moindre dignité, sans style, ils deviennent vraiment un peuple de canailles qui ne mérite plus que le mépris : ils sont sans vergogne, sans pitié, ils méprisent scandaleusement ceux qui sont sans défense ; dans les prisons, ils ne connaissent plus de retenue dans leur déchaînement et leur méchanceté, mais devant les plus forts, ils sont lâches, serviles, rampants... ».

    La Crimée, dernier bastion

    Après l'échec de toutes les tentatives blanches de marcher sur Moscou, les forces anticommunistes n'avaient plus qu'un dernier refuge au début de 1920 : la Crimée, presqu'île de la Mer Noire. C'est justement dans ce dernier bastion, dans cette “Île de Crimée”, qu'on a pu observer l'ébauche d'une alternative russe au communisme totalitaire. Homme de droite, le Général Baron Wrangel, qui prit le commandement en Crimée après la défaite et la retraite des troupes blanches, a montré qu'il n'était pas seulement un chef d'armée capable, mais aussi un chef politique. C'est lui qui a dit qu'il fallait « mener une politique de droite avec une main de gauche ». Wrangel déclara que « la Russie ne pouvait plus être libérée par l'effet d'une campagne victorieuse des Blancs et par la prise de Moscou, mais par l'organisation politique d'une parcelle — même modeste — de terre russe où régnerait un ordre, offrant des conditions de vie telles qu'elles séduiraient les hommes croupissant sous le joug des Rouges ».

    Caractéristique de la position politique de ce général blanc est l'appel qu'il a lancé en juin 1920 et qui mérite d'être cité in extenso :

    « Écoute, ô peuple de Russie ! Pourquoi combattons-nous ? Pour la foi qu'on nous a souillée et pour les autels que l'on nous a profanés. Pour la libération du peuple russe du joug des communistes, des vagabonds et des criminels qui ont complètement ruiné la Sainte Russie. Pour la fin de la guerre civile. Pour que les paysans, qui ont acquis la terre qu'ils cultivent de leurs mains, puissent poursuivre leur travail en paix. Pour que le travailleur honnête ne doive pas végéter misérablement au soir de sa vie. Pour qu'une vraie liberté et une vraie justice puissent régner en Russie. Pour que le peuple russe puisse choisir lui-même, par élection, son souverain. Aide-moi, ô peuple russe, à sauver la patrie ! ».

    Mis à part le terme “souverain”, qui pourrait être mésinterprété, un “souverain” que le peuple russe serait appelé à élire, nous avons affaire ici à un programme qui respecte les critères de l'État de droit, mais dans une optique conservatrice. Mais la formule de “souverain” prend une autre connotation quand on la découvre dans le texte original russe : en effet, ce texte utilise l'expression de “khosyaïn” qui, traduit, signifie aussi “maître de maison”, “hôte” et “chef naturel”. Wrangel a souligné à maintes reprises qu'il ne s'envisageait nullement comme le “khosyaïn” de la future Russie. Le Général blanc a formulé ce qu'il envisageait comme forme étatique pour la future Russie non communiste :

    « De l'autre côté du front, au Nord, règnent l'arbitraire, l'oppression, l'esclavage. On peut être d'avis différent quant à l'opportunité de telle ou de telle forme d'Etat. On peut être un républicain, un socialiste ou même un marxiste extrême et considéré malgré tout que la dite “république des soviets” est l'exemple parfait d'un despotisme calamiteux, qui n'a encore jamais existé dans l'histoire et sous le knout duquel non seulement la Russie mais aussi la nouvelle classe soi-disant au pouvoir, le prolétariat, va périr. Car cette classe, elle aussi, comme tout le reste de la population, a été mise au tapis ».

    Cette analyse du Général Wrangel date de 1920 mais, après 70 ans, elle reste étonnamment pertinente et actuelle. Wrangel a dit, dans le programme alternatif qu'il opposait au bolchevisme :

    « Bien-être et liberté pour le peuple ; introduction des sains principes de l'ordre civil dans la vie russe, c'est-à-dire de principes étrangers à la haine entre classes ou entre nationalités ; union de toutes les forces de la Russie et poursuite du combat militaire et idéologique jusqu'au moment tant attendu où le peuple russe pourra décider lui-même comment la Russie devra dans l'avenir être gérée ».

    Le Général a évoqué “l'ordre minimal” qu'il voulait instaurer dans les territoires qu'il viendrait à contrôler, « afin que le peuple, s'il le souhaite, puisse s'assembler librement et dire sa volonté en toute liberté ». À quoi le commandeur blanc ajoutait : « Mes préférences personnelles n'ont aucune importance. Au moment où j'ai pris le pouvoir entre les mains, j'ai mis à l'arrière-plan mes affinités personnelles à l'endroit de telle ou telle forme étatique. Je m'inclinerai sans condition devant la voix de la Terre russe ».

    Face au monarchiste V. Choulguine, Wrangel énonçait les objectifs de sa politique : il voulait, disait-il, sur le territoire de la Crimée, « sur ce petit bout de terre, rendre la vie possible... En un mot, (...) montrer au reste de la Russie : vous avez là le communisme, c'est-à-dire la faim et la police secrète, et, ici, chez nous, vous avez une réforme agraire, nous avons introduit l'administration locale autonome (la semstvo), nous avons créé l'ordre et rendu la liberté possible... Je dois gagner du temps, afin que tous le sachent et voient que l'on peut vivre en Crimée. Alors il sera possible d'aller de l'avant... Alors les gouvernements que nous prendront aux bolcheviques deviendront pour nous une source de puissance... ».

    L'héritage de Stolypine

    Dans sa réforme agraire et dans la concrétisation de l'administration autonome, le Général Wrangel s'est inspiré du grand réformateur conservateur de l'époque du Tsar, le Premier Ministre Piotr Arcadéëvitch Stolypine, victime en 1911 à Kiev d'un attentat perpétré par un révolutionnaire, qui était aussi au service de l'Okhrana, la police secrète du régime tsariste. L'un des plus proches conseillers politiques de Wrangel venait de l'entourage immédiat de Stolypine, c'était Alexandre Vassiliévitch Krivochéine, mort en 1921. Krivochéine était d'origine paysanne. Son grand-père l'était. Son père était devenu Lieutenant-Colonel dans l'armée. Sous Stolypine, Krivochéine s'était penché sur les problèmes de la réforme agraire. Il voulait surtout renforcer économiquement et socialement les positions des paysans russes libres, aisés et industrieux. Dans un certain sens, Wrangel a poursuivi les réformes de Stolypine en Crimée. L'objectif de Stolypine, avant sa mort violente en 1911, avait été de couper l'herbe sous les pieds des révolutionnaires en pratiquant une politique de la propriété intelligente et modérée et en créant une caste moyenne solide composée de paysans.

    struve10.jpgLe deuxième conseiller important de Wrangel, qui fut de facto son “ministre des affaires étrangères”, était Piotr Berngardovitch Struve. Au départ, Struve était marxiste, mais redevint plus tard orthodoxe, ce qui contribua à faire de lui un conservateur et un nationaliste russe éclairé. Struve a défendu la cause de Wrangel et celle de la “Crimée blanche” auprès des alliés occidentaux, les Britanniques et les Français, que devaient évidemment solliciter les “forces combattantes de Russie méridionale”. Mais les négociations avec les Français et les Britanniques ont été décourageantes et humiliantes pour les Blancs : Paris posait des conditions pour accorder son aide militaire et pour livrer des vivres, notamment essayait d'obtenir de Wrangel qu'il promette de rembourser les dettes que l'Empire russe avait contractées auprès de la France. Les Britanniques en avaient assez de la guerre civile russe dès 1919. Ils menaçaient Wrangel de mettre un terme à toutes leurs aides et d'abandonner les Russes anti-communistes à leur sort, si l'armée blanche osait lancer une offensive contre les Soviétiques.

    Beaucoup d'officiers de l'armée blanche soupçonnaient alors les puissances occidentales, et surtout les Britanniques, de n'avoir pas d'autre intérêt que de laisser les Russes s'entretuer dans une longue guerre fratricide et de ne pas vouloir accorder aux Blancs une aide substantielle, car, disaient-ils, l'Occident ne voulait pas d'un régime fort non communiste en Russie.

    Dans les premiers jours de novembre 1920, les Rouges attaquèrent avec des forces nettement supérieures en nombre l'ultime bastion “Crimée”. Wrangel, à ce moment-là, venait encore de se rendre utile à l'Occident ingrat : pendant la guerre polono-soviétique, il a mobilisé en face de lui des troupes rouges si bien qu'en été 1920, l'armée rouge, aux portes de Varsovie, fut contrainte, faute d'effectifs suffisants, à reculer et à se replier, lors du fameux “miracle de la Vistule”.

    Après la fin de la guerre polono-soviétique, le gouvernement de Lénine lança immédiatement toutes les forces rouges disponibles contre la Crimée. La percée soviétique à travers l'isthme de Perekop décida du sort de Wrangel et des Blancs : toutefois, le dernier des commandeurs blancs réussit encore à sauver 145.693 personnes, soldats et civils, en les embarquant sur des navires qui mirent le cap sur Constantinople. C'est ainsi que commença la première grande émigration russe. Dans une dernière allocution prononcée sur le sol russe devant des élèves-officiers, Wrangel déclara le 1er novembre 1920 à Sébastopol :

    « Abandonnée par le monde entier, notre armée exsangue quitte la patrie, après avoir combattu non pas seulement pour notre cause russe, mais pour la cause du monde entier. Nous partons pour l'étranger, non pas comme des mendiants qui tendent la main, mais avec la tête haute, conscients d'avoir accompli notre devoir jusqu'au bout ».

    Dans un entretien accordé au journal Velikaïa Rossiya (La Grande Russie), qui paraissait sur le “territoire libre”, Wrangel avait déclaré le 5 juillet 1920 :

    « L'histoire honorera un jour le sacrifice et les efforts des hommes et des femmes russes en Crimée, car, dans la solitude la plus complète, sur le dernier lambeau libre de la Terre russe, ils ont combattu pour le bonheur de l'humanité et pour les lointains bastions de la culture européenne. La cause de l'armée russe de Crimée, c'est de se constituer en un grand mouvement de libération. Nous combattons une guerre sainte pour la liberté et pour le droit ».

    Et, à l'époque, Wrangel fut prophétique : tant qu'il n'y aura pas en Russie une « véritable puissance étatique », de quelque orientation que ce soit, une puissance reposant sur « l'aspiration pluriséculaire de l'humanité à vivre sous une loi, à bénéficier de droits personnels et de propriété [et sur] le respect des obligations internationales », il n'y aura pas de véritable paix en Europe.

    Émigré en Yougoslavie, Wrangel est mort en 1928. Son corps fut enseveli dans la petite église russe de Belgrade. Quand les communistes prennent le pouvoir en Yougoslavie, la pierre tombale et l'inscription sont recouvertes d'un tableau.

    ► Carl Gustav Ströhm, 1989. (article tiré de Criticón n°115, sept.-oct. 1989)

    http://www.archiveseroe.eu

  • Sapir : “L’Euro ne peut plus être sauvé, c’est une cause perdue”

    Intervention de Jacques Sapir sur BFM TV le 18/02/2013, à l’occasion du G20.

  • Tanzanie : un chrétien décapité parce qu’il vend de la viande non hallal

    L’agence International Christian Concern a fait parvenir une dépêche, en date du 14 février dernier, rapportant l’assassinat du pasteur Mathayo Kachili, de l’Église des Assemblées de Dieu : décapité par des musulmans lundi dernier dans la ville de Buseresere, dans la région de Geita, en Tanzanie.

    Les chrétiens de la région ont en effet ouvert récemment des boucheries, destinées à vendre de la viande aux chrétiens. Sans doute la viande qui y était vendue n’était-elle pas hallal , peut être y vendait-on aussi du porc. De quoi contrarier les musulmans sans doute… Sauf que ces boucheries, ouvertes par des chrétiens pour des chrétiens, ne se substituaient pas aux boucheries musulmanes, et le ravitaillement des musulmans n’était pas en cause.

    Cela étant, les musulmans exigèrent la fermeture immédiate de ces boucheries “impures”. Sans effet. Un groupe de jeunes musulmans attaqua alors les boucheries chrétiennes, vers 9 h du matin jeudi dernier, à coup de gourdins, de bâtons, de couteaux et de machettes, blessant de nombreux chrétiens. Apprenant cette attaque, le pasteur Mathayo Kachili et d’autres chrétiens se précipitèrent sur les lieux pour repousser les assaillants. Quand les assaillants reconnurent le pasteur, ils l’attaquèrent et le décapitèrent. Le pasteur laisse une femme et plusieurs enfants.

    Curieusement, la grosse presse a donné peu d’écho à cette tragédie. Sans doute ne faut-il pas laisser penser que l’islam, religion d’amour et d’eau fraiche -toute son histoire l’atteste-, puisse disposer à ce genre de méfaits. Ce serait évidemment nourrir l’amalgame. Ce crime est sans doute le fait de certains « intégristes », en marge de leur propre religion. Bien sûr…

    http://www.contre-info.com/

  • Les véritables raisons pour lesquelles l’Allemagne demande aux Etats-Unis la restitution de son or

    Les Allemands demandent aux Etats-Unis qu’ils lui rendent la totalité des 374 tonnes d’or détenues par la Banque de France et 300 tonnes sur les 1500 tonnes de lingots détenues par la Banque de Réserve Fédérale de New York.

    Certains disent que l’Allemagne demande le rapatriement de son or uniquement à cause de pressions politiques intérieures, et qu’aucun autre pays ne fera de même. Mais le co-directeur général de Pimco, [Mohammed] El Erian, déclare :

    En premier lieu, cela pourrait traduire des pressions sur d’autres pays pour qu’ils rapatrient également une partie de leurs avoirs en or. Après tout, s’il peut stocker en toute sécurité son or chez lui – un grand si pour certains pays – aucun gouvernement ne souhaiterait être vu comme l’un des derniers à externaliser l’ensemble de cette activité auprès de banques centrales étrangères.

    Voici ce que nous observions en novembre dernier :

    La Roumanie a demandé pendant de nombreuses années à la Russie qu’elle lui restitue son or.

    L’année dernière, le Venezuela a demandé à la Banque d’Angleterre la restitution de 90 tonnes d’or. *** Voici ce que Zero Hedge observe (citant Bloomberg) :

    Le gouvernement de l’Equateur veut que les banques du pays rapatrient environ un tiers de leurs avoirs à l’étranger pour soutenir la croissance nationale, a dit le chef de l’agence fiscale de ce pays.

    Carlos Carrasco, le directeur de l’agence fiscale connue sous l’acronyme SRI, a déclaré aujourd’hui que les sociétés de prêt équatoriennes pourraient rapatrier environ 1,7 milliard de dollars et quand même remplir leurs obligations vis-à-vis des clients internationaux. Carrasco s’exprimait lors d’une audition parlementaire à Quito sur une proposition du gouvernement d’augmenter les taxes sur les banques pour financer les aides financières aux pauvres de cette nation sud-américaine.

    Quatre membres du parlement suisse veulent que la Suisse réclame la restitution de son or.

    Certaines personnes aux Pays-Bas veulent aussi qu’ont leur rende leur or.

    (Forbes observe que l’Iran et la Libye ont également rapatrié leur or récemment).

    Le principal rédacteur économique du Telegraph, Ambrose Evans Pritchard, soutient que la demande allemande de rapatriement montre que nous sommes en train de passer de facto à un étalon or :

    Les banques centrales dans le monde entier ont acheté plus de lingots (en volume) l’année dernière qu’à n’importe quel moment depuis près d’un demi-siècle. Elles ont accumulé 536 tonnes nettes supplémentaires en 2012 alors qu’elles diversifiaient leurs nouvelles réserves en évitant les quatre monnaies suspectes : le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen.

    L’Accord de Washington, en vertu duquel la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Afrique du Sud, la Suisse, et d’autres pays ont vendu une partie de leur or chaque année, semble déjà relever d’une autre époque – qu’on pourrait appeler l’ère de Gordon Brown [l'ancien ministre des Finances puis Premier ministre britannique]. C’était la période illusoire où les investisseurs pensaient que l’euro prendrait sa place en tant que pilier jumeau d’un nouveau condominium G2 aux côtés du dollar. Cet espoir s’est évanoui. Les avoirs des banques centrales en euro bonds sont tombés à 26%, là où ils se trouvaient il y a près de 10 ans.

    Ni l’euro ni le dollar ne peuvent inspirer une confiance totale, bien que pour des raisons différentes. L’UME [Union monétaire européenne] est une construction dysfonctionnelle couvrant deux économies incompatibles et encline à tanguer de crise en crise sans une trésorerie unifiée pour l’étayer. Le dollar est assis sur une pyramide de dette. Nous savons tous que cette dette se dégonflera au fil du temps – pour le meilleur ou pour le pire. Le seul véritable désagrément concerne la vitesse à laquelle cela se fera.

    ***

    Ma supposition est que tout nouvel étalon or sera sui generis [c.-à-d. dont la singularité empêche tout classement dans une catégorie déjà répertoriée et nécessite de créer des textes spécifiques], et ce serait mieux. Qu’on laisse l’or prendre sa place de troisième devise de réserve, une devise qui ne peut être dévaluée et qui oblige les autres [devises] à rendre des comptes, mais pas trop dominante pour atteler ensemble nos destins collectifs dans les hausses inflationnistes (oui, l’or fut très inflationniste après la Conquête musulmane de l’Hispanie) et les baisses déflationnistes des réserves minières mondiales.

    ***

    Une troisième devise de réserve est exactement ce dont a besoin l’Amérique. Ainsi que l’a soutenu le Pr Michael Pettis, de l’université de Pékin, détenir la devise de réserve mondiale est un « fardeau exorbitant » dont les Etats-Unis pourraient se passer.

    Le dilemme de Triffin – avancé par l’économiste belge Robert Triffin dans les années 1960 – suggère que le détenteur de la devise suprême est confronté à une contradiction inhérente. Il doit gérer un déficit commercial structurel au cours du temps pour maintenir le système à flot, mais cela minera sa propre économie. Ce système s’autodétruit.

    Un étalon or partiel – créé par le marché mondial et n’ayant de compte à rendre à personne – est le meilleur de tous les mondes. Il offre une provision de valeur (mais pas de rendement). Il joue un rôle d’équilibre. Il n’est pas assez dominant pour étouffer le système.

    Ayons donc trois devises mondiales, un trépied avec une jambe dorée ! Ce trépied pourrait même être stable.

    Combien d’or y a-t-il ?

    Cela n’inspire pas confiance que le rédacteur en chef de CNBC, John Carney, soutienne que cela importe peu que les Etats-Unis aient ou non l’or physique qu’ils prétendent détenir.

    En fait, nombreux sont ceux qui affirment que l’or est parti :

    Ned Taylor-Leyland, de Cheviot Asset Management, dit que la Fed et la Banque d’Angleterre ne restitueront jamais l’or à leurs propriétaires étrangers. Jim Willie dit que l’or est parti.

    ***

    D’autres affirment que l’or n’a pas été exactement vendu, mais qu’il a été loué ou gagé, et donc que les Etats-Unis ne le possèdent pas vraiment.

    Eric Sprott, gérant d’un fonds qui pèse 10 milliards de dollars, écrit – dans un article intitulé « Do Western Central Banks Have Any Gold Left??? » [Les banques centrales occidentales ont-elles encore de l'or ???] :

    Si les banques centrales occidentales louent effectivement leurs réserves physiques, elles n’auraient pas réellement l’obligation de révéler les quantités spécifiques d’or qui restent dans leurs coffres respectifs. Selon un document sur le site de la BCE [Banque Centrale Européenne] concernant le traitement statistique des réserves internationales de l’eurosystème, les directives actuelles de reporting ne requièrent pas que les banques centrales fassent la différence entre l’or détenu directement et l’or prêté ou échangé avec une partie tierce. Ce document établit que « les transactions réversibles en or n’ont aucun effet sur le niveau d’or monétaire, quel que soit le type de transaction (c-à-d. les échanges, les placements, les dépôts et les prêts en or) , en ligne avec les recommandations contenues dans les directives du FMI ». (les caractères gras sont dans le texte original). Par conséquent, selon les directives actuelles de reporting, les banques centrales sont autorisées à continuer de porter sur leurs bilans les entrées d’or physique, même si elles l’ont échangé ou prêté entièrement. On peut le voir dans la manière dont les banques centrales occidentales se réfèrent à leurs réserves d’or.

    En effet, il est a présent bien documenté que la Fed a loué une grande partie de ses réserves d’or et que les grandes banques empruntent de l’or aux banques centrales et ensuite le prête à de multiples parties tierces.

    Comme tel, il ne serait pas totalement surprenant que la Fed ait besoin de 7 années pour rendre à l’Allemagne ses 300 tonnes d’or [...] même si la Fed prétend détenir 6.720 tonnes dans la seule Banque de Réserve de New York.

    Même le co-directeur général de Pimco, Bill Gross, déclare :

    Lorsque la Fed émet chaque mois pour 85 milliards de dollars de chèques afin d’acheter des bonds du Trésor et des crédits hypothécaires, elle n’a réellement rien en « banque » pour les garantir. Ils possèdent soi-disant quelques milliards de dollars de « certificats or », une histoire à dormir debout sur la provision secrète de Fort Knox, mais il n’y a essentiellement rien d’autre là que de la confiance. Lorsqu’un opérateur de première importance comme J.P. Morgan ou Bank of America vend ses bonds du Trésor à la Fed, il obtient un « crédit » sur son compte à la Fed, connu sous le nom de « réserves ». Il peut dépenser ces réserves en échange d’autre chose, mais alors une autre banque obtient un crédit pour ses réserves, etc., etc. La Fed a dit à ses banques membres « Faites-moi confiance, nous honoreront toujours nos réserves », et donc les banques lui font confiance, et les entreprises et les particuliers font confiance aux banques, et « the beat goes on » [et ça continue] comme le chantaient Sonny & Cheer. 54 trillions de dollars de crédit dans le système financier des Etats-Unis, basé sur la confiance envers une banque centrale qui n’a rien dans ses coffres pour les garantir. Etonnant !

    Et étant donné que du tungstène plaqué-or a été déniché partout dans le monde, et qu’un expert allemand de premier plan sur l’or a trouvé de faux lingots d’or gravés avec les marques officielles des Etats-Unis, les Allemands ont perdu confiance dans la fiabilité de la Fed. Voyez ce qui suit.

    Cela pourrait être particulièrement vrai depuis que la Fed a refusé aux Allemands d’inspecter leurs propres réserves d’or qui y sont stockées.

    Guerre des devises ?

    Le rapatriement de l’or est – sans aucun doute – lié à la monnaie.

    Voici ce qu’observe Forbes :

    Des fonctionnaires de la Bundesbank [...] ont reconnu que cette manœuvre est « préventive » au cas où une « crise monétaire » frapperait l’Union Monétaire Européenne.

    ***

    « Non, nous n’avons aucune intention de vendre de l’or », a déclaré au téléphone, mercredi dernier, un porte-parole de la Bundesbank, « [ce transfert] est pour le cas où il y aurait une crise monétaire. »

    Reggie Middleton pense que la demande de l’Allemagne de récupérer son or fait partie d’une guerre monétaire.

    Jim Rickards a dit auparavant que la Fed projetait de mettre la main sur l’or allemand :

    Jim Rickards a exposé les projets possibles de la Réserve Fédérale de réquisitionner l’or souverain de l’Allemagne et de tous les autres dépositaires étrangers, qui se trouve à la Réserve Fédérale de New York, dans l’éventualité d’une crise du dollar et monétaire conduisant à des « guerres monétaires » intensifiées, et « l’option nucléaire » d’une révision à la hausse radicale du prix de l’or et un retour à un quasi-étalon or est envisagé par les banques centrales assaillies pour empêcher la déflation de la dette.

    Est-ce une raison pour que l’Allemagne réclame maintenant la restitution de son or ?

    La Chine devient tranquillement une superpuissance de l’or, et on dit depuis longtemps que la Chine convertirait le yuan en devise adossé à l’or.

    James Delingpole du Telegraph fait remarquer:

    Au milieu des années 1920, le chef de la Banque centrale allemande, [Horace] Hjalmar Schacht, s’est rendu à New York pour voir de ses yeux l’or de l’Allemagne. Cependant, les responsables de la Fed de New York furent incapables de retrouver la palette de lingots d’or allemands. Le Président de la Réserve Fédérale d’alors, Benjamin Strong, fut mortifié, mais pour mettre Strong à l’aise, Herr Schacht se tourna vers lui et lui dit : « Ne vous inquiétez pas, je vous crois lorsque vous dites que l’or est ici. Même s’il n’y est pas, vous êtes d’accord pour le remplacer ». (H/T The Real Asset Company)

    Mais cela se passait alors, et là, nous parlons d’aujourd’hui. Aux yeux des Allemands – et qui peut leur donner tort ? – l’Amérique a perdu son pouvoir magique à tel point qu’on ne peut plus lui faire confiance pour honorer ses dettes, même dans l’éventualité improbable qu’elle soit financièrement capable de le faire. C’est pourquoi, marchant dans les pas du vénézuélien Hugo Chavez (qui n’est pas si bête), l’Allemagne rapatrie son or de la Réserve Fédérale américaine. Il sera désormais stocké à Francfort.

    ***

    [Les choses] peuvent sembler calmes en surface, mais ce dernier coup de la part de la Bundesbank nous donne une assez bonne indication qu’en dessous de la surface cette institution apparemment sereine défend chèrement sa peau.

    Si vous voulez une analyse complète, je recommande cet excellent résumé de Jan Skoyles. Voici la partie effrayante :

    Plusieurs fois par an, il y a une discussion concernant ce que la Chine prévoit de faire avec l’or qu’elle extrait et qu’elle importe chaque année, et nombreux sont ceux qui croient que les Chinois amassent ce métal comme assurance contre les milliards de dollars en bons du Trésor, en billets et en créances qu’ils détiennent. Nombreux sont ceux qui croient qu’ils émettront à court-terme une sorte ou une autre de devise adossée à l’or et qu’ils se débarrasseront des 1.000 milliards de dollars qu’ils détiennent en titres du Trésor américain. A partir du moment où les Etats-Unis semblent considérer que leur monopole monétaire va de soi, si jamais les Chinois ou d’autres agissent ainsi, les Etats-Unis devront réagir – le plus probablement avec de l’or dont ils ne disposent pas en quantité suffisante.

    Tous ceux qui pensent que cela ne va pas se produire devraient finalement lire la parabole de Peter Schiff « How An Economy Grows And Why It Crashes » [Comment croît une économie et pourquoi elle s'effondre]. Si quelque chose ne peut pas durer éternellement, elle ne durera pas.

    Autrement dit, Rickards et Skoyles semblent soutenir que l’Allemagne pourrait rapatrier son or dans ce premier jeu de chaises musicales dans lequel la Chine se prépare à déployer un yuan adossé à l’or. Selon cette théorie, le reste des devises mondiales s’effondreront à moins que leurs nations puissent lutter pour mettre la main sur suffisamment d’or afin de conférer de la crédibilité à leur papier-monnaie.

    Post-scriptum : Michael Rivero pense que la guerre au Mali a quelque chose à voir avec cela :

    Le Mali est l’un des plus gros producteurs d’or du monde. Avec le Ghana, son voisin, ils comptent pour 7 à 8% de la production d’or mondiale. Cela en fait une riche prise de guerre pour les pays qui ont désespérément besoin d’or physique. Donc, même si l’Allemagne a commencé à réclamer la restitution de son or à la Banque de France et à la Réserve Fédérale de New York, la France (aidée par les Etats-Unis) a décidé d’envahir le Mali pour combattre les « Islamistes » travaillant pour « al-Qaïda ». Bien sûr, les « Islamistes » sont devenus l’étiquette fourre-tout pour les gens qui doivent être tués afin de les ôter du chemin vers les richesses, et les gens qui sont bombardés par la France (aidée par les Etats-Unis) ne sont pas « al-Qaïda » mais des Touaregs qui ont combattu pour leur indépendance pendant 150 ans, bien avant que la CIA ait créé « al-Qaïda ». Livrés à eux-mêmes, les Touaregs pourraient vendre l’or à qui ils voudraient au prix qu’ils demanderaient, et à ce moment précis la Chine peut surenchérir sur la France et les Etats-Unis.

    Article original en anglais :

    Why Is Germany Demanding 300 Tons of Gold from the U.S. and 374 Tons from France?, le 21 janvier 2013

    Traduction : FG-QuestionsCritiques
    http://www.mondialisation.ca

  • Le butin de l'intervention française au Mali : uranium, or, diamants et pétrole !

    En l’état actuel, les forces engagées au Mali coutent 400’000 euros par jour. Une dépense qui va devoir, pour raison d’enlisement, être rapidement revue à la hausse en doublant au moins les effectifs engagés.

    Egalement, il est surprenant d’entendre le ministre de Défense, Jean-Yves Le Drian, défendre cette intervention sous le prétexte que « la France est en guerre contre le terrorisme », une terminologie dont on sait que, en terme tactique, elle ne veut par définition rien dire, ce qu’a d’ailleurs largement démontré les dix dernières années de guerre en Afghanistan, qui auront couté plus de 2’400 milliards de dollars. Un conflit qui, non seulement, aura fait le bonheur du complexe militaro-industriel, mais également celui des Taliban, puisque tous les observateurs ont d’ores et déjà admis que le gouvernement fantoche de Karazaï explosera dès le départ des troupes étrangères, et que les islamistes reprendront alors le contrôle total du pays.

    Mais M. Le Drian semble aimer fanfaronner puisque que, après nous avoir annoncé vaillamment samedi que la ville de Konna avait été reprise grâce à la France, il a du, ce mardi soir, faire marche arrière, et admettre ce que nous écrivions déjà il y a 48h : Konna est toujours aux mains des islamistes.

    Nous expliquerons prochainement en détail pourquoi cet engagement français ne peut aboutir qu’à un échec sur le terrain des combats, en plus d’autres conséquences dramatiques sur le sol Français mais, pour l’heure, nous allons nous concentrer sur les intérêts réels de cette guerre, qui ne peuvent être, sauf pour les imbéciles et les complices (l’un n’est d’ailleurs pas incompatible avec l’autre), ceux affichés par le gouvernement Hollande.

    La France connaît une situation de chômage dramatique. Officiellement, selon l’Insee, le ministère du travail et Pôle Emploi : c’est 10 % de la population active, soit environ 3 millions de personnes. Mais si l’on compte tous les « inscrits à Pôle Emploi » qui n’apparaissent pas dans les statistiques Insee, on est à plus de 5 millions. Certains, comme David Bornstein, qui a récemment réalisé un reportage pour Arte intitulé « France : les chômeurs invisibles », estiment que ces chiffres sont largement sous évalués et que c’est en réalité 30% de la population active française qui serait touchée. En plus de cela, l’Unedic vient d’annoncer, pour 2013, une augmentation de 180’000 chômeurs, soit 500 par jour.

    Cliquer sur l’image pour l’agrandir

    La situation économique est plus catastrophique encore, puisque l’on sait que la France a été le pire cancre de la zone euro sur les 9 premiers mois de 2012 (il faut attendre encore un peu pour avoir un résultat sur l’ensemble de l’année) avec un déficit de sa balance commerciale de 62,5 milliards d’euros. Pendant le même laps de temps, l’Allemagne réalisait un… bénéfice de 144,7 milliards.

    Dans cette situation de quasi faillite, il va être difficile de faire croire très longtemps que la France se lance dans une guerre au Mali sans avoir des visées très précises sur ce que cette opération pourrait économiquement rapporter.

    Dans la continuité de l’excellent article de notre camarade Spencer Delane, placé sur Mecanopolis samedi soir, nous vous proposons la lecture de ce rapport édifiant sur le secteur minier du Mali.

    Frédéric Courvoisier, Mecanopolis

    Le secteur minier du Mali, un potentiel riche mais inexploité

    L’Or: Mali: Le troisième plus grand producteur d’or de l’Afrique avec une exploration à grande échelle en cours

    Le Mali est connu pour son or depuis le Grand Empire malien et le pèlerinage à la Mecque de l’Empereur Kankou Moussa en 1324, dans sa caravane, il transporta plus de 8 tonnes d’or! Le Mali a donc traditionnellement toujours été un pays minier et cela depuis un demi millénaire.

    Le Mali compte actuellement sept mines d’or en exploitation, parmi lesquelles: Kalana et Morila dans le sud du Mali, Yatela, Sadiola et Loulo à l’ouest du Mali et les mines qui ont récemment repris la production, notamment Syama et Tabakoto. Parmi les projets avancés d’exploration d’or, on compte : Kofi, Kodieran, Gounkoto, Komana, Banankoro, Kobada et Nampala.

    Uranium: signes encourageants et exploration en plein essor

    L’exploitation est actuellement menée par différentes entreprises ayant des indications claires sur les dépôts d’uranium au Mali. Le potentiel en uranium se situe dans la région de Falea qui recouvre une superficie de 150 km² du bassin de Falea – Guinée du nord, le potentiel en uranium de Falea devrait être de 5000 tonnes. Le projet Kidal, au nord est du Mali, sur une superficie de 19 930 km2 est un projet qui couvre une vaste province géologique cristalline connue sous le nom de L’Adrar Des Iforas. Le potentiel en uranium du dépôt de Samit dans la seule région de Gao devrait atteindre les 200 tonnes.

    Diamants:

    Le Mali a le potentiel de développer son exploitation de diamants : dans la région administrative de Kayes (région minière 1), trente (30) diatrèmes (pipes) kimberlite ont été découverts et parmi ceux-ci huit ont montrés des traces de diamant. Huit petits diamants ont été récupérés dans la région administrative de Sikasso (dans le sud du Mali).

    Les pierres précieuses sont les suivantes et elles se situent dans :

    • Dans les environs de Nioro et Bafoulabe: grenats et minerais magnétiques rares

    • Dans les environs de Bougouni et dans le bassin de Faleme: minerais de pegmatite

    • Au Gourma – grenats et corindons

    • A L’Adrar des Ilforas – pegmatite et minerais métamorphiques

    • Dans la zone de Hombori Douentza: quartz et carbonates

    Minerai de fer, Bauxite et Manganèse: des ressources importantes sont présentes au Mali mais toujours inexploitées

    Le Mali a, selon les estimations, plus de 2 millions de tonnes de potentielles réserves en minerai de fer, situées dans les zones de Djidian-Kenieba, Diamou et Bale.

    Les réserves de bauxite sont estimées à 1,2 millions de tonnes et elles sont situées à Kita, Kenieba et Bafing- Makana. Des traces de manganèse ont été découvertes à Bafing – Makana, Tondibi et Tassiga.

    Autres ressources minières et potentielles au Mali

    • Dépôts de roches calcaires : 10 millions de tonnes estimées (Gangotery), 30 millions de tonnes estimées (Astro) et Bah El Heri (Nord de Goundam) 2,2 millions de tonnes estimées.

    • Cuivre: potentiel à Bafing Makan (région de l’ouest) et Ouatagouna (région du nord)

    • Marbre: Selinkegny (Bafoulabe) 10,6 millions de tonnes de réserves et de traves estimées à Madibaya

    • Gypse: Taoudenit (35 millions de tonnes estimées), Indice Kereit (nord de Tessalit) 0,37 millions de tonnes estimées.

    • Kaolin: réserves potentielles estimées (1million de tonnes), situées à Gao (région du nord)

    • Plomb et zinc: Tessalit dans la région du nord (1,7 millions de tonnes de réserves estimées) et des traces à Bafing Makana (région de l’ouest) et à Fafa (nord du Mali)

    • Lithium: indications à Kayes (région de l’ouest) et potentiel estimé à 4 millions de tonnes à Bougouni (région du sud)

    • Schiste de bitume: potentiel estimé à 870 millions de tonnes, indications découvertes à Agamor et Almoustrat dans la région du nord.

    • Lignite: potentiel estimé à 1,3 millions de tonnes, indications découvertes à Bourem (région du nord)

    • Pierre de sel: potentiel estimé à 53 millions de tonnes à Taoudenni (région du nord)

    • Diatomite: potentiel estimé à 65 millions de tonnes à Douna Behri (région du nord)

    Le potentiel pétrolier du Mali attire déjà beaucoup d’intérêt de la part des investisseurs

    Le potentiel pétrolier du Mali est répertorié depuis les années 1970 où des séismes sporadiques et des forages avaient permis de découvrir des traces de pétrole. Avec l’augmentation globale du prix du pétrole et du gaz, le Mali a accéléré la promotion et la recherche de nouvelles explorations, productions et exportations pétrolières. Le Mali pourrait offrir une route privilégiée stratégique pour les exportations de gaz et de pétrole de la région sub-saharienne vers les pays de l’ouest et de plus, il y a toujours la possibilité de relier le bassin de Taoudeni au marché européen, en passant par l’Algérie.

    Un travail de réinterprétation de données géologiques et géophysiques précédemment recueillies a déjà débuté, se focalisant sur cinq bassins de sédiments dans le nord du pays, y compris ceux de: Taoudeni, Tamesna, Ilumenden, Ditch Nara et Gao

    En juillet 2008, le gouvernement malien a modifié la loi sur l’exploration pétrolière, faisant passer la période d’exploration de 10 à 12 ans. Cette nouvelle loi a pour objectif d’augmenter l’attractivité de l’exploration pétrolière, du transport et du raffinage au Mali.

    L’Autorité de promotion de l’exploration pétrolière (AUREP) est l’organisme au sein du gouvernement malien qui est responsable du respect des engagements des entreprises de part la signature de différentes conventions.

    L’intérêt suscité par les parcelles pétrolières et gazières au Mali est fort, avec actuellement 15 parcelles sur les 29 proposées qui ont déjà été attribuées.

    http://www.mecanopolis.org

    Sources :

    Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, Mali :

    http://www.mines.gouv.ml/

    Autorité pour l’Avancement de l’Exploration Pétrolière(AUREP) :

    http://www.aurep.org/aurepfr/

    DNGM :

    http://dngm.org

    Site Officiel de la Présidence :

    www.koulouba.pr.ml

     

  • [Perpignan] Conférence "L’Action française : un combat toujours d’actualité"

    La section de Perpignan nous présente sa nouvelle conférence.

    La conférence aura lieu le samedi 02 mars 2013 à 18h30, à l’hôtel des II Mas, 1 rue Madeleine Brèsse, 60330 Cabestany et aura pour thème :

    "L’Action française : un combat toujours d’actualité"

    Par Stéphane Blanchonnet, Enseignant et président du comité directeur de l’Action française.

    La conférence sera suivi d’un diner, au restaurant "Le patio" de l’hôtel des II Mas, à 20h00.

    La participation est de 30€, à l’ordre de M.Baux

    Inscription et renseignement :

    Mme Françoise Baux

    8 rue Jean d’Orbais

    04 68 66 76 06

    roussillon@actionfrancaise.net

    http://www.actionfrancaise.net

  • Elus de seconde zone, sous-citoyens, sectarisme: l’Europe totalitaire dans ses oeuvres

    Vous défendez une Europe des nations libres et de la coopération, les identités et les souverainetés nationales et vous  rejetez les dogmes de l’euromondialisme? Vous ne méritez pas d’avoir droit aux moyens vous permettant d’exprimer vos divergences avec l’idéologie dominante. C’est en tout cas l’avis de 150 députés siégeant au Parlement européen, européistes de gauche comme de droite ( socialistes, libéraux, conservateurs et écologistes). Ils ont exigé d’une seule voix que les partis qualifiés par eux  d‘extrême droite et/ou  d‘anti-européens, ne bénéficient plus du financement communautaire.  Président depuis janvier 2012 du groupe  Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D), l’autrichien d’origine tchèque  Hannes Swoboda a endossé le costume du sans culotte pour seriner une variante  du slogan de sinistre mémoire Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. « Les formations d’extrême droite bafouent les valeurs fondamentales de l’Union : elles ont le droit d’exister,mais sans le soutien des fonds européens » a-t-il martelé.

    Hannes Swoboda a succédé à la tête  du groupe socialiste européen à l’allemand Martin Schultz, militant antinational très virulent,  lequel s’était lui aussi signalé par sa réaction  furieuse lorsque le premier  groupe Identité Tradition Souveraineté (ITS)  avait été créé  en 2007 au Parlement Européen sous l’égide notamment de Bruno Gollnisch et de Jean-Marie Le Pen. M Schultz avait fait  des pieds et des mains  pour le faire interdire,   déniant à ITS  le fait d’avoir un contenu politique parfaitement conforme au règlement du Parlement ainsi qu’à la jurisprudence de la Cour de justice européenne.

    M. Swoboda met donc ici ses pas dans ceux de son prédécesseur, mais en dehors de ce  volontarisme quand il s’agit de brimer les formations patriotiques, il reste un partisan du laisser faire,  laisser passer . Ainsi dans un entretien au journal Profil (11 novembre 2012), M. Swoboda  a plaidé pour la levée de l’obligation de visa pour les Turcs. Avant de  préciser ses positions vis-à-vis de la Turquie: « La Turquie s’est déplacée, et il est de plus en plus difficile pour nous de dire: Vous n’êtes pas encore prêt. Mais nous ne trouvons pas dans les pays membres de l’UE de majorité pour l’adhésion de la Turquie… Mis à part le Royaume-Uni parce que Londres représente les intérêts stratégiques des États-Unis. Le lobbying des Américains à l’adhésion turque à l’UE fait de la Turquie un cheval de Troie des États-Unis. » 

    Bref,  Hannes Swoboda explique que la Turquie est  le cheval de Troie   de Washington, qu’une majorité d’Européen ne veut pas de la Turquie dans l’UE… mais qu’on  ne pourra  plus dire très longtemps  aux Turcs qu’ils ne sont pas prêts.  D’ailleurs en mars 2012, M Swobada déclarait qu’il faut«intensifier le dialogue entre l’Union européenne et la Turquie. Le déroulement sans accrocs des négociations d’adhésion avec la Turquie est crucial et le moment est venu de relancer le processus. » Nous y reviendrons demain sur ce blog.

     Avec la même logique viciée, les antinationaux affirment que  le bon argent des contribuables européens -y compris des électeurs souverainistes et patriotes!- doit donc être réservé aux formations politiques défendant  l’ultra libre échangisme et/ou de la poursuite de l’immigration,  l’arrimage de l’UE au Nouvel ordre mondial et/ou  de la religion des droits de l’homme, l’inféodation à l’Otan et/ou le  cosmopolitisme militant.

     Le  député français socialiste Pervenche Berès, signataire enthousiaste de cet appel contre les mouvements nationaux et souverainistes,  a justifié  ce désir de mettre en  place un apartheid politique en expliquant qu’« Il est quand même schizophrène de donner de l’argent européen à des partis antieuropéens ! »

    Schizophrénie, le mot est lâché, mais cette pathologie note Bruno Gollnisch,  s’exprime surtout dans le fait  de prôner sur tous les tons  la lutte contre toutes les discriminations, et d’en créer une phénoménale en triant parmi les élus du suffrage universel entre ceux ayant droit à des fonds pour mener campagne et ceux qui en sont privés: sous-candidats, sous-formations politiques qui doivent être rejetés dans  les ténèbres malgré le soutien des sous-citoyens qui ont le culot de voter pour eux…

    « Les auteurs de cette motion révèlent leur sectarisme et leur dérive totalitaire», affirmait Bruno  Gollnisch, propos repris dans   le quotidien Le Monde le 2 février. Et le président  de l’Alliance Européenne des Mouvements Nationaux (AEMN)  de poursuivre: « Je ne vois pas pourquoi nous serions des élus de seconde zone, alors que ces financements sont possibles grâce aux contribuables européens, dont ceux du Front National !».

    Pour ceux  qui douteraient encore des pulsions totalitaires de cette Europe là, la démonstration est en effet  flagrante…La conférence des présidents de groupe qui s’est réunie le 31 janvier, a décidé de nommer un comité d’experts qui devra dire si ces partis désignés à la vindicte des humanistes violent ou non les valeurs européennes en matière de droits de l’homme et de lutte contre le racisme. Car bien  sûr,  le simple fait de s’opposer à l’immigration  est déjà un crime et est assimilé au racisme!

    Le Monde le soulignait, «En cas de réponse favorable, qui ne fait aucun doute à en croire M. Swoboda, le Parlement européen pourrait interrompre les subventions controversées dès l’année prochaine, alors que la campagne pour les élections européennes du printemps 2014 battra son plein (…).La plupart des élus conservateurs, le groupe le plus important de l’Hémicycle, se sont cependant abstenus, par crainte d’un recours victorieux de l’extrême droite auprès de la Cour de justice européenne.» Courageux mais pas téméraires…

    http://www.gollnisch.com/

  • Enquête sur la République...

    Premier Café : samedi 20 octobre 2012 : L'idéologie de la République française est-elle encore vivante ? par Gérard Leclerc.


    Deuxième Café : samedi 17 novembre 2012 : Face à la Crise, la République est-elle capable de défendre la France ? par Antoine de Crémiers.

    Troisième Café : samedi 15 décembre 2012 : Ils ont tué l'Histoire-Géo. Qui et pourquoi ? par Laurent Wetzel.

    Quatrième Café politique de notre Enquête sur la République : le samedi 9 février 2013, Alain Bourrit a traité de Quelle Europe voulons-nous ?...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com

  • Les professeurs d’histoire-géographie doivent devenir des propagandistes mondialistes

    Les inspecteurs d’histoire-géographie organisent en ce moment de nombreuses conférences destinées aux enseignants des classes de seconde afin de leur distiller le nouveau programme qui entrera en vigueur lors de la rentrée prochaine.

    Ces interventions marathons durent en général toute une journée et il serait fastidieux d’être exhaustif. Il serait tout aussi inutile d’énoncer l’interminable liste de chapitres que ces pauvres élèves devront ingurgiter (… sans trop les retenir), puisqu’elle est désormais officielle et en ligne. Nous nous bornerons à  rapporter les consignes des inspecteurs relatives aux finalités pédagogiques de la mise en œuvre d’un tel programme, cela en vaut vraiment la chandelle.

    Tout fier d’avoir obtenu son brevet, l’élève français de souche européenne sera accueilli au Lycée par un cours qui devra d’entrée de jeu le forcer à rester modeste : le programme d’histoire débute en effet par la place démographique des populations européennes dans le monde. Il pourra comprendre de façon rationnelle ce qu’il entrevoit tous les jours sur les chemins de l’école à savoir qu’il appartient à une espèce en voie d’extinction. Une banale fatalité somme toute à laquelle il ne faudra en aucune façon tenter d’apporter des solutions. Dans la foulée et sans aucun respect pour la chronologie, l’enseignant  lui narrera un exemple d’émigration européenne de la misère au XIXème siècle (un Irlandais ou un Italien du Mezzogiorno, au choix). Par le biais du compassionnel, l’objectif « pédagogique » est ici clairement annoncé : il s’agit de faire comprendre et  d’accepter la présence d’une immigration massive extra européenne sur notre sol et de « s’opposer à des idées qui pourraient mettre en péril la démocratie ». L’élève pourra ainsi remettre plus facilement ses biens à ces agresseurs quant il se fera racketter à la sortie du lycée.

    Cette petite introduction bien assimilée, le jeune cerveau qui maitrise parfaitement ses repères spatio-temporels acquis au collège sera alors propulsé aux origines de la démocratie.

    On ne l’encombrera pas trop de connaissances sur Athènes, «  une démocratie qui n’a de commun avec la nôtre que le nom ». En effet, ces abominables Athéniens faisaient de la citoyenneté une conception politique et  ne la partageaient pas avec les esclaves, les femmes et les métèques. « On lui préfèrera la conception juridique de la citoyenneté en vigueur dans l’empire romain dont l’extension ne rencontrait aucun obstacle ethnique ». Il s’agit donc bien de l’origine du modèle de société idyllique  dans lequel nous avons la joie et l’avantage de vivre…  On prendra grand soin de ne pas évoquer la chute de ce brillant édifice (Ndlr).

    Mais  il faut aller de l’avant, le révisionnisme ne doit pas faiblir. Il faut revisiter le Moyen-Age qui a tendance à exercer une certaine fascination chez les jeunes. Ainsi l’étude de la société médiévale occidentale vient heureusement remplacer les anciens chapitres consacrés à la naissance et à la diffusion du christianisme ainsi qu’à la Méditerranée au XIIème siècle. Les enseignants étaient généralement très mal à l’aise pour les traiter, soit par excès de laïcisme, soit par ignorance crasse de la religion de leurs parents ou de peur de finir avec une fatwa en racontant les exploits authentiques du prophète. Fini l’enseignement des croisades et de la Reconquista, place à l’histoire des mentalités. Que devront retenir les élèves de cette période fondatrice de l’identité européenne s’étendant des XIème aux XIIIème siècles, qui manque tant aux nouveaux mondes ?  C’est élémentaire: en voulant spiritualiser le monde matériel,  l’Eglise catholique a suscité une salutaire réaction républicaine qui justifie toutes les sécularisations ainsi que la sacro-sainte laïcisation. On ne manquera donc pas de faire l’apologie de notre système que le monde entier nous envie.

    Mais déjà la mondialisation pointe son nez. Au cours de leurs nombreuses pérégrinations, les Européens des Grandes Découvertes sont entrés en contact avec les autres civilisations et se sont ouvert de nouveaux horizons. On profitera de l’aubaine pour  démontrer qu’entre le pouvoir des empereurs byzantins et celui des nouveaux maitres ottoman il y avait une certaine continuité. L’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne pose quelques problèmes aux parents ? On travaillera l’esprit de leurs enfants et cela se réalisera sans encombre.

    La Chine est également à l’honneur avec l’étude de la Cité interdite de Pékin. Les inspecteurs ne manquent pas de rappeler que nos élèves seront de plus en plus confrontés à ce pays émergent.

    Ceux qui savent lire entre les lignes savent ce que cela signifie : à force de consommer des produits chinois nos élèves, au terme d’études longues et fastidieuses seront payés comme des ouvriers chinois. On poussera même le cynisme à expliquer que le massacre de la place Tien Anmen en 1989 par le pouvoir communiste était un acte que les Ming n’auraient aucunement désapprouvé ! Alors si les Ming…

    Autant de chapitres qui doivent nous rattacher à l’harmonieux « Vivre Ensemble »dans lequel nous nous débattons.

    La glorieuse révolution française est toujours à l’honneur avec son cortège de contre- vérités imposées. Ainsi, l’échec de la monarchie constitutionnelle est elle entièrement imputable à la Contre-Révolution. Dans la république les citoyens sont des co-souverains… très fatigués par leurs responsabilités comme semble l’attester le taux d’abstention des dernières élections. On ne manquera pas de déifier l’Etat.

    Enfin, l’ultime chapitre intitulé Libertés et Nations en France et en Europe dans la première moitié du XIXème siècle doit s’achever  en apothéose avec l’abolition de l’esclavage par la France en 1848.

    L’objectif du programme dont la teneur politique n’est même pas cachée par ses instigateurs aura été rempli : la socialisation démocratique et républicaine des jeunes . L’enseignant leur aura transmis un esprit critique soigneusement balisé par des clous idéologiques très serrés.

    La géographie n’est pas en reste puisqu’il s’agit d’y vendre un produit qui a précisément beaucoup de mal à trouver client (à l’instar de la citoyenneté en Histoire) : il s’agit du développement durable.

    Il est bien spécifié que celui-ci ne consiste pas à préserver la nature mais « « d’assurer le bonheur de l’homme en société ». Les anciens chapitres inhérents  à la formation des Etats et du rôle des frontières disparaissent, c’est logique. L’enseignement du développement durable ne doit pas être une morale précise t on en haut lieu, cependant il est interdit de l’aborder sous l’angle du catastrophisme ( une humanité à 9 milliards d’individus ne sera pas un problème…il y aura tellement de gadgets électroniques à leur fourguer !), de la « nostalgie d’un âge d’or quand l’homme vivait en harmonie avec la nature » ( bientôt 85% de l’humanité seront concentrés dans de gigantesques zones urbaines…ce sera plus facile à contrôler) et surtout pas  sous celui du néomalthusianisme et de la décroissance.

    La messe est dite ! Le professeur d’histoire-géographie sera davantage encore qu’il ne l’est aujourd’hui un agent de la propagande mondialiste. Seule consolation, ce tour de vis idéologique semble montrer que le système est aux abois… cela le rendra encore plus dangereux.

    Marc Longobard http://ripostelaique.com/