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Les reniements du PC ne m’inspirent que du dégoût…
Le PCF vient d’abandonner son historique marque de fabrique, la faucille et le marteau. Il est vrai, qu’en France, il y a de moins en moins d’ouvriers et de paysans. Nonobstant, que vous inspire ce qu’il faut bien nommer un reniement ?
Ce que devrait inspirer tout reniement : un extraordinaire dégoût. Je n’ignore rien, bien sûr, de toutes les pages noires de l’histoire du Parti communiste français. Celui-ci n’en a pas moins représenté durant des décennies une immense espérance pour des millions de travailleurs. Au fil des années, le PC a progressivement tout largué : la révolution, la grève générale, la dictature du prolétariat. C’est aujourd’hui un parti social-démocrate, qui se soucie plus de « lutter contre l’exclusion » au nom des droits de l’homme (dont Karl Marx avait fait une critique ravageuse) que de défendre le peuple contre l’emprise du Capital. La faucille et le marteau étaient précisément un symbole qui renvoyait au peuple. Je vous signale que celui-ci n’a pas disparu (les ouvriers et les employés constituent toujours la majorité de la population française) et que la guerre de classes bat plus que jamais son plein. Mais regardez les dirigeants actuels du PC : Marie-George Buffet n’évoque pas vraiment Louise Michel ou Rosa Luxemburg. Elle a l’air d’une petite ménagère ménopausée comme les autres. Pierre Laurent ressemble à n’importe quel employé de bureau (c’est d’ailleurs ce qu’il est). La Charte d’Amiens (1906) proposait aux travailleurs de lutter pour la « disparition du salariat et du patronat ». Cet objectif aussi a été abandonné. À quand le remplacement de la faucille et du marteau, outils du prolétariat, par le sex toy et la télécommande ?
Le PC se renie pour être plus « en phase avec son époque », ce qui montre qu’il n’a plus la moindre intention de la changer. Les curés avaient fait de même en abandonnant la soutane. Quant aux homos, je suis surpris que les adversaires du mariage gay ne voient pas à quel point leur désir de passer devant monsieur le maire traduit leur embourgeoisement. Il y avait autrefois une charge subversive dans l’homosexualité, et tous les homos que j’ai connus étaient très fiers de ne pas être « comme les autres ». Aujourd’hui, ils ne rêvent apparemment que de se faire des bisous en public, de pousser des caddies et de changer des couches-culottes. Mon ami Guy Hocquenghem s’en serait étranglé de rage. De quelque côté qu’on se tourne, on normalise ! C’est aussi cela la pensée unique.
Toujours à propos de l’URSS et du PCF, cette phrase vous poursuit depuis longtemps : « Je préfère porter la casquette de l’Armée rouge que manger des hamburgers à Brooklyn… » Pouvez-vous la resituer dans son contexte d’alors et nous dire si vous aviez tort d’avoir eu raison un peu trop tôt, ou s’il s’agissait seulement d’une boutade ?
Elle me poursuit d’autant mieux que je ne l’ai jamais prononcée. Voici le texte exact, vieux de trente ans et fort différent de celui que vous citez : « Certains ne se résignent pas à la pensée d’avoir un jour à porter la casquette de l’Armée rouge. De fait, c’est une perspective affreuse. Nous ne pouvons pas, pour autant, supporter l’idée d’avoir un jour à passer ce qui nous reste à vivre en mangeant des hamburgers du côté de Brooklyn. » (Orientations pour des années décisives, Labyrinthe, Paris 1982, p. 76). C’était évidemment une formule. Je voulais dire par là que je ne me sentais pas plus en phase avec le soviétisme qu’avec l’occidentalisme, qui m’apparaissaient l’un et l’autre comme deux moyens différents d’aliéner les libertés humaines. C’est dire que je n’ai jamais cru à la fable du « monde libre », alibi cache-sexe de l’impérialisme américain. L’effondrement de l’URSS a eu le mérite de faire apparaître cette fable en pleine lumière. Après le totalitarisme hard du Goulag, le totalitarisme mou du politiquement correct et la colonisation des imaginaires symboliques par les seules valeurs marchandes. Je ne suis pas sûr qu’on y ait gagné.
Jadis, les médias dominants nous ont vendu la Guerre froide, bloc contre bloc, et s’acharnent désormais à nous refourguer le même bidule, Occident « chrétien » contre Orient « musulman ». À cette roulette truquée, on a toujours l’impression que le zéro sort à tous les coups…
Le mot « Occident » n’a plus aucun sens aujourd’hui. N’en déplaise aux groupies du « choc des civilisations », l’Occident ne constitue pas plus que l’islam un ensemble unitaire et homogène. Pour croire que l’islam est partout le même, en Arabie saoudite comme en Indonésie par exemple, il faut vraiment n’avoir pas beaucoup voyagé. Pour ma part, je n’ai rien à dire aux islamologues de comptoir qui citent les hadîth comme August Rohling, autre « grand spécialiste », citait le Talmud à l’époque de la Revue internationale de Mgr Jouin. Plus comiques sont ceux qui nous expliquent doctement que musulmans et djihadistes, c’est du pareil au même, à un moment où, partout dans le monde, les premiers sont massacrés et hachés menus par les seconds. Quant à ceux qui veulent interdire le Coran (sic), je leur souhaite bon courage. Je croirai à leur sincérité quand ils réclameront l’interdiction de la Bible (en raison des innombrables appels au meurtre au nom de Dieu qu’elle contient) et des épîtres de saint Paul (qui proclame la « sujétion » des femmes et leur fait obligation d’être voilées, cf. 1 Cor. 11, 5-10). Mettre dans le même sac les problèmes de l’immigration, de l’islam, de l’islamisme et du djihadisme est vraiment la marque de fabrique des esprits paresseux.
Sous l’apparence des choses, il n’y a aujourd’hui que deux fractures fondamentales. Celle qui, dans le monde musulman, oppose les sunnites et les chiites. Et celle qui sépare l’Europe des États-Unis, deux ensembles aux valeurs opposées et aux intérêts divergents, comme l’ont souligné tous les géopoliticiens, de MacKinder à Spykman. Carl Schmitt disait que l’histoire du monde n’est que l’histoire de la lutte entre les puissances de la Terre et les puissances de la Mer. Celle-ci correspond aujourd’hui à l’affrontement potentiel entre la puissance océanique américaine et le grand ensemble continental associant l’Europe et la Russie. On en verra les effets dans les années qui viennent. Pour l’heure, on peut dire que la Paix chaude a remplacé la Guerre froide.
Alain de Benoist, le 3 mars 2013Entretien réalisé par Nicolas Gauthier. http://www.voxnr.com
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Comment faire pire que Madoff
La Réserve fédérale américaine pourrait préparer une bulle spéculative géante.
Aux dernières nouvelles, Bernard Madoff coule des jours tranquilles à la prison fédérale de Butner, en Caroline du Nord. “C’est beaucoup plus sûr ici que dans les rues de New York“, explique le génial escroc. Le temps doit quand même lui paraître parfois un peu long, occupé à nettoyer le réfectoire (payé 14 cents l’heure) ou à compter les jours qui le séparent de son improbable libération – prévue maintenant dans cent quarante-six ans. Pauvre Bernie !
Ce qui, en revanche, doit lui remonter le moral, c’est de constater qu’il a en matière d’arnaque financière géante fait des émules au sein même des gouvernements et des banques centrales. Partout dans le monde. Au Japon, au Royaume-Uni et surtout aux États-Unis. Là-bas, l’élève est même en train de dépasser le maître. Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), est en train de faire mieux que Bernie, avec la mise en place d’une mécanique infernale dont ne s’inquiètent aujourd’hui que quelques spécialistes, mais qui risque de conduire à une crise financière plus grave encore que celle ayant suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008.
Madoff s’était contenté, si l’on peut dire, d’escroquer des milliers de riches clients avec une banale pyramide de Ponzi : on appâte le zozo en lui garantissant un rendement élevé et on rémunère les anciens clients avec l’argent frais des nouveaux. Rien de très nouveau là-dedans, rien de très sophistiqué non plus.
M. Bernanke, lui, se montre beaucoup plus imaginatif et novateur, avec en outre l’avantage majeur d’opérer en toute légalité. Et pour des montants sans commune mesure : 65 milliards de dollars pour Madoff, près de 3 000 milliards de dollars pour Bernanke. Bernie petit joueur.
Pour sauver la chaîne de Ponzi construite par le Trésor américain (faire de nouvelles dettes afin de pouvoir rembourser les anciennes), la Fed s’est lancée à la fois dans la fabrication de fausse monnaie à grande échelle et dans une manipulation sans précédent des taux d’intérêt. Au point qu’à côté le scandale du Libor dans lequel sont impliquées plusieurs grandes banques privées, et qui fait régulièrement la une des journaux financiers, relève de l’amateurisme.
Comme Jésus multiplia jadis les pains, Bernanke multiplie aujourd’hui les dollars. Une méthode pas catholique du tout, mais que M. Bernanke a jugée être la moins pire des mauvaises solutions pour sortir l’Amérique de la crise. Avec tous ces billets verts miraculeusement créés, il a acheté depuis trois ans d’énormes quantités de dette publique américaine : 1 700 milliards de dollars d’obligations du Trésor, 1 000 milliards de dollars d’emprunts immobiliers garantis par l’Etat, soit au total plus que toute la dette de la France. Résultat : les taux d’intérêt à long terme sont tombés aux États-Unis à des niveaux incroyablement bas (2 % à dix ans, contre 4 % avant le début de la crise) ; mais surtout absurdement bas, compte tenu de l’envolée de la dette publique américaine (qui frôle 17 000 milliards de dollars et augmente de 4 milliards de dollars par jour !). Des niveaux aussi fictifs, déconnectés de la réalité, que pouvaient l’être les rendements offerts par Madoff à ses clients.
Cela n’empêche pourtant pas de nombreux économistes de saluer l’audace de M. Bernanke – et de reprocher au passage la pusillanimité dont M. Draghi ferait preuve à la tête de la BCE. Ils considèrent comme une formidable nouvelle ces taux d’intérêt très faibles, inférieurs aux taux de croissance, qui dopent la consommation des ménages américains, l’investissement des entreprises et favorisent la reprise du marché immobilier. Les agences de notation elles-mêmes applaudissent : c’est une raison suffisante pour s’inquiéter. Car le problème de ce genre d’entourloupe géante et de fuite en avant est qu’il est difficile d’y mettre un terme en douceur, sans faire s’écrouler tout le système.
Que risque-t-il de se produire quand la Fed cessera d’acheter chaque mois pour 85 milliards de dollars de dette américaine ? Il risque de se produire un gigantesque krach obligataire causant d’énormes pertes à la Fed elle-même, mais aussi aux banques, aux assureurs et autres fonds de pension. Un krach provoquant une remontée des taux d’intérêt si brutale qu’elle ferait automatiquement retomber l’économie en récession et mettrait l’État américain en réel danger de faillite.
Que risque-t-il à l’inverse de se passer si la Fed, mais aussi la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon continuent de maintenir à des niveaux artificiellement bas les taux d’intérêt à long terme ? Il risque de se former de gigantesques bulles spéculatives en comparaison desquelles celle des subprimes fera figure de “bullette” inoffensive et indolore.
Madoff avait ruiné quelques milliers de clients pour la plupart très fortunés, ce qui est très triste pour eux mais sans grande importance. C’est en revanche toute l’économie mondiale que Bernie II (Ben Bernanke) risque, lui, de ruiner. “L’État tout entier est une chaîne de Ponzi”, a récemment déclaré, du fond de sa prison, Bernard Madoff. Parole d’expert.
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Appel pour la paix en Syrie
Voici bientôt deux ans que les pouvoirs publics et les médias occidentaux dirigent un concert d’accusations contre le Chef légal et légitime de l’Etat syrien, contre son gouvernement et contre l’armée de son pays. Ils cherchent ainsi à faire passer la victime pour le coupable, comme ils l’ont fait en Libye, comme il l’avaient fait précédemment pour d’autres Etats libres et indépendants. Car des bandes armées illégales, plus ou moins organisées, venues pour certaines de l’étranger, sèment la terreur en Syrie. Quoi de plus normal, pour le régime légal d’un pays, que de combattre une rébellion avec sa police et son armée ? Au regard des principes élémentaires du droit public, seuls garants d’une paix relative entre les nations, ceux qui sont à la tête d’un Etat n’ont-ils pas précisément pour premier devoir de protéger leur population des agressions intérieures et extérieures ? Le maintien de l’ordre n’est-il pas la première mission de l’Etat ? Que feraient les gouvernements de nos pays, si une partie de leur population prenaient les armes pour combattre leur gouvernement légitime avec l’aide de pays et de mercenaires étrangers ? Ne feraient-ils pas intervenir leur police et leur armée ? Et démissionneraient-ils sans rien dire comme ils le demandent au gouvernement légitime syrien ?
En vérité la Syrie n’est pas seulement victime d’une agression armée, mais également, de manière évidemment concertée, sur la scène internationale, d’une vaste opération de propagande médiatique d’agitation, de désinformation systématique (certaines images sur la prétendue répression de l’armée régulière n’étant même pas prises en Syrie) et de provocation. Le but de cette propagande est, au mépris le plus éclatant du droit international, d’encourager l’insurrection, de nourrir une guerre civile, de dénier, par la diabolisation, toute légitimité au pouvoir légal, et de se poser en juge et en bourreau.
Car ce sont bien les mêmes Etats, leurs serviteurs et leurs alliés (comme les régimes de l’Arabie Saoudite et du Qatar, monarchies absolutistes, sanguinaires et intolérants pour leurs propres populations autochtones), qui d’un côté se posent en Juges du gouvernement syrien et de l’armée régulière syrienne, et qui de l’autre encouragent, financent et arment les mercenaires, souvent étrangers, qui se livrent aux destructions et aux violences contre la population civile et contre lesquels lutte l’armée régulière syrienne. Les vrais criminels sont ainsi ces gouvernements occidentaux et leurs fantoches d’Arabie Saoudite et du Qatar. Ils ont déclenché, entretiennent et perpétuent cette guerre fratricide. Sans leur intervention et leur aide aux groupes rebelles et mercenaires il y a longtemps que l’ordre aurait été rétabli en Syrie et que les médias occidentaux ne pourraient plus se livrer à leur propagande et à son macabre décompte quotidien.
Les pouvoirs occidentaux ont profité des vents de révolte qui soufflaient dans certains pays musulmans pour provoquer une rébellion armée dans d’autres pays dont les dirigeants avaient le seul tort de leur déplaire politiquement pour n’être pas leurs obligés. Ces gouvernements occidentaux, avec certains médias serviles, entendent profiter des situations conflictuelles et difficiles qu’ils ont générées, pour dénoncer les pouvoirs légitimes de ces pays, les discréditer et finalement les combattre militairement. Ils n’hésitent pas pour cela à utiliser le mensonge et la désinformation, rendant systématiquement les pouvoirs en place et leur armée responsables d’exactions commises par les agresseurs extérieurs eux-mêmes.
Ignorants, lâches ou sans scrupules, participent de cette propagande insidieuse, en Europe, au Moyen-Orient et ailleurs, sous la bienveillante attention des Etats-Unis, des politiciens, des journalistes, des intellectuels, des juristes, tous croyant pouvoir impunément parler au nom du bon droit et du combat du Bien contre le Mal, avec l’arrogante certitude de l’unanimité.
Certitude erronée. Les signataires de la présente, avocats de différentes nationalités, ne prétendent pas s’immiscer dans les affaires intérieures syriennes, mais entendent exprimer, au nom de la seule raison et de l’honneur de l’esprit humain, leur honte et leur réprobation de tels procédés. Nous apportons notre soutien au gouvernement syrien dans sa juste lutte contre l’agression intérieure et extérieure dont il est victime. Nous dénonçons toutes les aides et soutiens extérieurs à ces vauriens, semeurs de troubles et de morts que l’Occident nous présente comme « armée syrienne libre ». Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour aider le gouvernement Syrien à défendre la légitimité de son autorité et à faire la vérité sur cette vaste agression dont la seule victime est son peuple dont, comme il l’a fait précédemment en Irak, en Afghanistan, en Lybie, l’impérialisme occidental ose dénoncer la souffrance alors que c’est lui qui en est la cause.
1er Mars 2013
Liste des signataires
A ce jour l’appel a été signé par 10 avocats de 4 pays occidentaux.
Bruno BARDECHE, avocat au Barreau de Paris, André CHAMY, avocat au Barreau de Mulhouse, Fabrice DELINDE, avocat au Barreau des Hauts de Seine, Eric DELCROIX, ancien avocat au Barreau de Paris, Pascal JUNOD, avocat au Barreau de Genève, Henri LAQUAY, avocat au Barreau de Bruxelles, Philippe MISSAMOU, avocat au Barreau des Hauts de Seine, Bernard RIPERT, avocat au Barreau de Grenoble, Stefano SUTTI, avocat au Barreau de Milan, Damien VIGUIER, avocat au Barreau de l’Ain.
CONTACT : appeldu1ermars2013@outlook.comLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
Armes de destruction massive : Colin Powell accuse la CIA de l’avoir trompé
Il y a dix ans, le secrétaire d’État américain prononçait à l’ONU son discours sur les armes de destruction massive en Irak . Les « preuves » qu’il avancait se sont révélées fausses pour la plupart. À l’occasion de la publication de son livre J’ai eu de la chance aux éditions Odile Jacob, il revient sur cet épisode et sur la politique étrangère de son pays. Entretien exclusif avec Colin Powell.
Le Nouvel Observateur : Le 5 février 2003, vous avez prononcé à l’ONU votre « célèbre » discours sur les armes de destruction massive en Irak, dans lequel vous énonciez des « preuves » qui, pour la plupart, se sont révélées inexactes. Dix ans plus tard, vous écrivez dans votre nouveau livre que ce discours restera une « tache » dans votre carrière et que vous vous souvenez de ce 5 février aussi « profondément » que du jour de votre naissance. Pourquoi ?
Colin Powell : Il est très dur d’oublier un tel moment surtout quand on vous en parle chaque jour pendant dix ans ! Depuis que j’ai découvert qu’un grand nombre d’informations que l’on m’avait fournies étaient inexactes, je ne cesse de me demander : qu’aurais-je dû faire pour éviter cela ? Pour ma défense, je dirais que je n’ai eu que trois jours pour préparer cette présentation et que nous avions un très grand nombre de documents à analyser.
Pourquoi seulement trois jours ?
Le problème était le suivant : le président Bush m’a demandé de présenter nos preuves à l’ONU à partir d’un texte rédigé par un conseiller du vice-président Cheney. Or, quand j’ai demandé aux services de renseignement des éléments concrets pour étayer certaines parties de ce document, ils m’ont répondu qu’ils n’avaient jamais vu ces informations-là ! Il fallait donc repartir de zéro et écrire un autre discours. J’ai dit au président que j’avais besoin de plus de trois jours, mais il m’a répondu qu’il avait déjà annoncé au monde la date de ce discours à l’ONU, qu’il ne pouvait pas la reculer.
Le fait que le texte écrit par le bureau du vice-président était si étrange ne vous a-t-il pas alerté ? Ne vous êtes-vous pas dit : on essaie de me manipuler ?
Non, pas vraiment. J’étais déçu mais je ne paniquais pas : la CIA allait m’aider. Je suis allé au siège de l’Agence, et grâce aux informations fournies par son patron, George Tenet, j’ai pu bâtir le discours. Remarquez que j’y ai mis moins d’éléments controversés que le président, Condi Rice ou Rumsfeld avaient déjà utilisés publiquement et à plusieurs reprises. Le bureau de Cheney, par exemple, insistait pour que je parle des liens supposés entre Saddam Hussein et Al-Qaida, que le vice-président avait souvent évoqués. Mais, comme les éléments n’étaient pas probants, je ne l’ai pas fait. J’ai également très peu parlé du programme nucléaire.
Mais sur le reste aussi, le chimique et le biologique, les « preuves » étaient fausses.
Oui, mais ce n’était pas un mensonge délibéré de ma part. Je croyais à ce que je disais. Tout le monde, le président, les membres du gouvernement et le Congrès y croyaient. Le président m’a choisi parce que j’étais le plus crédible vis-à-vis de la communauté internationale, mais, encore une fois, je ne faisais que transmettre ce que les seize agences de renseignement disaient. Et je pense que si vous aviez été à ma place et que vous aviez vu les documents que l’on m’a présentés vous auriez cru à tout cela, vous aussi. Évidemment je pensais que la CIA avait vérifié ses informations. Aussi, quand, quelques semaines plus tard, l’Agence nous a dit que l’« information » sur les laboratoires biologiques ambulants venait d’Allemagne et qu’aucun agent américain n’avait interrogé la source principale de ce canular, j’ai été stupéfait.
George Tenet, le patron de la CIA, vous avait-il dit que les Allemands l’avaient prévenu du manque de fiabilité de cette source ?
Non et je ne sais toujours pas ce qu’il savait en réalité. Plus tard, il est apparu qu’un certain nombre de personnes dans les services de renseignement étaient au courant de cette alerte des Allemands et d’autres mises en garde. Ils ont dit : « Nous sommes allés voir Tenet mais il ne voulait pas nous écouter. » Est-ce vrai ? Je ne sais pas. En tout cas, lors de ma présentation à l’ONU, je voulais qu’il soit à mes côtés, que la présence du patron de la CIA signifie au monde que ce que je disais reflétait ses conclusions. Dix ans plus tard, Tenet n’a toujours pas reconnu que celles-ci étaient fausses ! Pas une fois, il a expliqué pourquoi ses services avaient écrit, par exemple, que Saddam Hussein avait des centaines de tonnes d’armes chimiques, « dont la plupart avaient été fabriquées l’année passée » alors qu’il n’en possédait pas un gramme !
Il y a quelques années, vous avez dit qu’une commission du Congrès devrait enquêter sur tout cela.
Passons à un autre sujet, voulez-vous ?
Propos recueillis à Washington par Vincent Jauvert-Le Nouvel Observateur
Article publié dans Le Nouvel Observateur du 28 février
Pour approfondir :
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"La Chute du président Caillaux" de Dominique Jamet
Un livre présenté par Camille Galic.
Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, la face du monde en eût-elle vraiment été changée ? Ce qui est à peu près sûr, c’est que si Henriette Caillaux avait eu plus de nez (politique) et de sang-froid, la face de l’Europe eût été bien différente puisque la Grande Guerre et ses incalculables conséquences (dont « Hitler, né à Versailles… ») nous auraient peut-être été épargnées. C.G
Homme fort du Parti radical, maintes fois ministre, notamment des Finances à partir de 1899, et même président du Conseil de juin 1911 à janvier 1912, le Sarthois Joseph Marie Auguste Caillaux (1863-1944) est l’un des hommes politiques les plus importants mais aussi l’un des plus méconnus de la IIIe République : si son nom dit quelque chose à nos contemporains, c’est essentiellement en raison de l’assassinat par sa seconde épouse du directeur du Figaro, Gaston Calmette, qui s’était juré d’abattre le ministre. Entre le 4 janvier et le 13 mars 1914, le quotidien publia quelque cent trente-huit articles mélangeant allégrement le vrai et le faux, l’approximation et la calomnie, sans jamais tenir compte des démentis apportés par la victime !
L’homme qui aurait tout fait pour éviter la Grande Guerre
N’esquissant qu’à grands traits la biographie de Joseph Caillaux, c’est à la montée de la crise, à la convergence et à l’exacerbation des haines contre le ministre trop doué, trop ambitieux et trop cassant, sur fond de montée aussi des périls extérieurs, que s’intéresse le journaliste-historien Dominique Jamet, ancien président de la Bibliothèque nationale par la grâce de François Mitterrand mais surtout fils du militant socialiste et pacifiste Claude Jamet (1910-1993), traducteur de L’Iliade… et auteur du pamphlet antirésistancialiste Fifi Roi.
En effet, Joseph Caillaux ne fut pas seulement le zélateur de l’impôt progressif sur le revenu – un impôt alors limité à 3% et même à 1,5% pour les revenus du travail, on est loin des prélèvements confiscatoires d’aujourd’hui ! – mais, se méfiant, à l’inverse de tant de ténors radicaux, de l’Entente cordiale avec l’Angleterre comme de l’Alliance franco-russe susceptibles à ses yeux de nous entraîner dans des complications internationales funestes à nos intérêts, Caillaux fut également hostile aux gesticulations, alors très en vogue, devant l’ennemi héréditaire allemand (le nouveau, le multiséculaire ennemi ayant jusque-là été la Perfide Albion). Ayant réussi à désamorcer la crise d’Agadir au printemps 1911 – quelques concessions au Kaiser en Afrique en échange de la liberté de manœuvre française au Maroc –, il s’opposa au projet de loi sur l’extension du service militaire à trois ans, mesure prise dans l’improvisation, ruineuse pour le budget et d’ailleurs trop tardive.
Grands succès, nombreux ennemis
Ces options lui aliénèrent évidemment la droite « revancharde » (dans L’Action française, Léon Daudet fustigeait « le traître, le vendu, l’individu sans pudeur et sans dignité, l’ignoble et vil trafiquant de son pays qu’est l’Allemand (sic) Joseph Caillaux »), mais aussi une large frange des républicains modérés dont il était issu et même des radicaux, qui reprochaient à l’ancien élève des jésuites son opposition passée au petit père Combes et son refus obstiné de rallier la franc-maçonnerie, ADN du parti.
Se dresse ainsi contre lui un front allant du président de la République, le Lorrain Raymond Poincaré, au Vendéen Clemenceau, sans doute son plus farouche et constant ennemi, dont Dominique Jamet brosse un portrait assez terrible : « Clemenceau détestait Caillaux plus que tout autre adversaire. D’abord parce que celui-ci incarnait le rapprochement avec l’Allemagne, sa hantise. Mais aussi parce qu’il voyait dans son ancien ministre qui avait osé le braver le seul rival, depuis Jules Ferry, qui fût à sa taille, parce qu’il flairait et redoutait son double, comme lui autoritaire et lunatique, comme lui indiscipliné et pourtant césarien, son semblable, mais certainement pas son frère. »
L’or de Petersbourg pour Calmette ?
Or, début décembre 1913, le « semblable », non content d’avoir organisé la chute du gouvernement Barthou, redevient ministre des Finances dans un cabinet dirigé par Paul Doumergue auquel il entend bien succéder. Il faut agir. Commence alors la campagne hystérique menée par Le Figaro. Bénéficiant de fuites politiques, Calmette a-t-il aussi été le stipendié des services russes, via l’ambassadeur comte Isvolsky et le conseiller Raffalovitch, dont les noms seront également prononcés avec insistance après l’assassinat du socialiste (et surtout pacifiste) Jean Jaurès par Raoul Villain ?
Si Caillaux résiste tant bien que mal à l’offensive du Figaro, sa « chère petite Riri », qui redoute de voir sa vie privée étalée sur la place publique, le quotidien ayant annoncé la publication de lettres intimes (fournies par le frère de la première Mme Caillaux, Berthe Gueydan), s’affole. Croyant ainsi protéger son mari, elle entend agir elle-même. Le 16 mars 1914, elle achète un browning de manchon, se rend au Figaro, y attend Calmette et, celui-ci arrivé, l’atteint de quatre balles. Immédiatement arrêtée, Henriette Caillaux est inculpée de meurtre avec préméditation. Son procès, suivi de très près par son mari, qui a évidemment démissionné, s’achèvera par une relaxe le 28 juillet 1914 – trois jours avant l’assassinat de Jaurès – mais, même si les urnes lui sont à nouveau favorables aux législatives de 1914, Caillaux lui-même est durablement sur la touche.
Complot(s) contre la paix
Jaurès physiquement liquidé, Caillaux politiquement éliminé, les bellicistes ont la voie libre alors que l’attentat de Sarajevo (28 juin 1914), où le couple héritier autrichien a perdu la vie, donne la fièvre à toute l’Europe, qui s’embrase définitivement le 4 août 1914.
Y eut-il complot(s) contre la paix ? Sans aucun doute. Mais si des conjurés, politiciens français et agents étrangers, travaillaient depuis des mois à « la chute du président Caillaux », aucun d’eux ne pouvait évidemment prévoir la folle réaction de son épouse. Ce que l’on pouvait parfaitement prévoir, en revanche, c’est la suite. « Jamais, écrit l’auteur, l’Europe n’avait été plus belle, plus raffinée, plus riche, plus rayonnante. Elle régnait et faisait régner sa paix sur le monde. Elle s’était partagé l’Afrique et l’Asie. Elle régnait par son avance technique, par sa capacité industrielle, par sa puissance financière, par sa supériorité militaire. Et voilà qu’en l’espace de quelques jours, l’invraisemblable éventualité du suicide collectif d’une civilisation et du continent qui l’avait enfantée était redevenue réalité. »
La vengeance du « Père la victoire »
« C’est ma guerre », aurait fanfaronné Isvolsky. Mais ce serait aussi l’anéantissement du tsarisme et de sa patrie, laminée par plus de sept décennies de marxisme-léninisme… Quant à Caillaux, il n’en avait pas fini avec Clemenceau. Ayant figuré « au petit nombre des hommes de bonne volonté – le pape Benoît XV, l’empereur d’Autriche Charles 1er, le prince Sixte de Bourbon-Parme – qui, en 1917, épouvantés par l’ampleur, la sauvagerie et l’absurdité du massacre, plaidèrent vainement pour la fermeture de la grande boucherie en gros et en détail, fût-ce au prix d’une paix blanche », il le paya très cher : « Au faîte de sa puissance, le Tigre, qui le guettait au premier faux pas, ne fit qu’une bouchée du rival blessé qu’il avait résolu de sacrifier sur l’autel de ses rancunes personnelles et de sa monomanie guerrière. Jeté en prison, incarcéré pendant deux ans, Caillaux frôla le poteau d’exécution (…). Sauvé par l’armistice, il fut condamné par le Sénat siégeant en Haute Cour à trois ans de détention et dix ans d’inéligibilité ». Et c’est seulement en 1924 qu’il fut amnistié.
Le livre de Dominique Jamet se veut non un livre d’histoire mais un « récit », parfois à la limite du roman. On pourra regretter l’absence d’index, de sources référencées et de bibliographie mais on ne peut que saluer le talent de l’auteur, son don d’évocation et la sincérité de la révolte qui, près d’un siècle plus tard, continue à l’animer devant le drame que fut, et que reste, le suicide – voulu, téléguidé et dûment préparé – de l’Europe.
Camille Galic
25/02/2013Dominique Jamet : La Chute du président Caillaux, Pygmalion éditions, Paris 2013. 324 pages, 20,90 €.
Correspondance Polémia – 4/03/2013
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Syrie : les américains aux côtés des islamistes…
Le gouvernement des États-Unis vient de décréter une nouvelle aide financière aux rebelles syriens. Le nouveau secrétaire d’État, John Kerry, vient d’annoncer en effet une aide financière complémentaire de 60 millions de $ pour soutenir une opposition désormais aux mains des milices islamistes : car ce sont plus de 60 000 djihadistes qui combattent sur le sol syrien !
Pendant ce temps là, la communauté chrétienne de Syrie, menacée et persécutés par les rebelles syriens, est désormais l’objet d’un « grand exil qui se déroule en silence », selon le mot d’un patriarche libanais. Les chrétiens sont présents sur le sol syrien depuis 2000 ans : actuellement deux millions, ils sont en train de fuir une terre devenue hostile, où les leurs sont martyrisés par les fanatiques musulmans. Ces chrétiens syriens affluent donc, par centaines chaque semaine, au Liban, terre voisine, qui accueille aujourd’hui plus de 920000 Syriens.
Ce sont aujourd’hui des villages entiers de chrétiens qui ont été vidés de leurs habitants. Les uns massacrés, les autres chassés par l’islam. D’autres encore qui fuient, anticipant la répression..
Il est amusant d’entendre certains nous expliquer que des « intégristes », il y en a dans toutes les religions… La rhétorique est commode pour éviter d’entrer dans le sujet. Faut-il conclure du discours de ces bien-pensants, qui ne veulent surtout pas « stigmatiser » une religion, que les fidèles de saint Nicolas du Chardonnay sont comparables aux kamikazes musulmans ? Car lorsqu’ils parlent des « intégristes » catholiques, en voulant les mettre sur le même plan que les « intégristes » musulmans, qui visent-ils exactement ?
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SYMBOLES, DU MONDE PAÏEN AU MONDE CHRÉTIEN
Depuis la nuit des temps, l'homme use de symboles : les dessins rupestres sont symboles religieux et non, comme on l'a cru longtemps, des fresques narratives. La symbolique évolue en fonction du degré de la civilisation : on peut distinguer quatre étapes qui se chevauchent et/ou coexistent.
1) Le symbole matérialise un concept philosophique ou religieux inaccessible autrement au commun des mortels. En général, le symbole est inclus dans une narration, mythe, conte, légende, épopée...
2) Le symbole représente une chose concrète ou abstraite et se substitue à elle par souci de poésie (neige et vieillesse), par pudeur ou tabou (avoir la puce à l'oreille), par similitude de forme (ventre et grotte), par recouvrement de caractère (rat et avarice)...
3) Le symbole masque une vérité que l'on ne veut pas ou que l'on ne peut pas exprimer en clair : ésotérisme (alchimie), sociétés secrètes ou sectes (franc-maçonnerie), politique, psychanalyse...
4) Le symbole permet les jeux de mot, sur les armes (Hugues Capet, abbé de Senlis, élu roi, pris pour écu un semis de lys — cent lis — sur champ d'azur — le fleuve —) ; les rébus, le pictionary (contraction de picture et dictionary).
La deuxième série permet d'obtenir quelques renseignements sur les mœurs, la troisième est inexploitable sauf par les personnes concernées directement, la quatrième catégorie, un temps utilisée pour favoriser l'éveil des enfants à leur langue maternelle, a été abandonnée par suite de trop nombreuses confusions de sens et d'orthographe.
Universalité des symboles philosophiques
Les symboles philosophiques et religieux sont remarquables par leur universalité. Du Mexique au Danemark, du Japon à la France, de Chine en Australie, le même animal, la même plante expriment la même idée. Aucune explication rationnelle ne peut être avancée sinon l'observation : mais est-ce vraiment une explication ? En effet, à partir d'une même observation, il est possible d'entreprendre différentes études qui déboucheront sur des enseignements différents ; or, les anciennes civilisations ont une sorte d'uniformité de vue ! Ces symboles, dont certains remontent au néolithique, ont été repris ou absorbés par la religion chrétienne, mais, l'Europe seule est réellement concernée car, la christianisation de l'Amérique s'est faite par le vide (massacres importants, isolation des autochtones, non-souci de conversion) ; celle de l'Afrique n'a concerné que les zones non-musulmanes, les massacres furent politiques, et, du point de vue religieux, les idoles ont cédé le pas aux rituels (“Gospel” par ex.) ; en Asie, comme dans le monde islamisé du temps passé, il y a eu coexistence (pas forcément pacifique) des anciennes religions et de la nouvelle.
Sanctuaires mariaux et déesses-mères païennes
D'une façon générale, on remarque que les sanctuaires mariaux les plus importants se situent sur les zones d'influence d'une déesse païenne : Lourdes et la Vénus de Cauterets, et, plus troublant, les régions ayant opté pour le protestantisme sont les aires de tribus guerrières où les femmes ne jouaient aucun rôle dans l'organisation sociale (épouses et mères seulement), alors que les pays actuellement catholiques et fortement attachés à la Vierge furent des nations dévouées à une déesse-mère toute puissante (Maeva en Irlande).
Le nomadisme et le fractionnement en petites unités sociales ont aussi joué un rôle dans l'essaimage des symboles et leur amalgame au christianisme. Jusqu'en l'an 500, les mouvements migratoires répondent à des impératifs alimentaires plus que conquérants, même si l'on se bat souvent. Si, durant une période de 30 à 50 ans aucune épidémie ou catastrophe naturelle ne décimait la tribu, il y avait surpopulation, d'où nécessité d'éliminer le surnombre d'individus par un départ concerté. Pour accroître les chances de survie des exilés, plusieurs tribus regroupaient leurs migrants, et se mettait en marche une horde qui, en cours de route, s'augmentait souvent. Chaque groupe avait son langage, ses dieux, ses coutumes, mais, chemin faisant, progressivement et inconsciemment, tout cela se mêlait. Ils allaient ainsi, parfois en un voyage de plusieurs décennies, jusqu'à ce qu'ils trouvent une terre vierge pouvant les nourrir : partis des Monts de Thuringe vers la Pologne puis la Biélorussie, descendant vers l'Ukraine pour revenir sur leurs pas par la Slovaquie, la Hongrie, atteindre la vallée du Rhône, la descendre, suivre la côte méditerranéenne jusqu'à l'Andalousie, tel fut le périple des Wisigoths d'Espagne ! (Une partie de la troupe s'installa sur une bande de terre de l'Italie du Nord à la Croatie actuelles, en gros). Au terme du voyage, ceux qui étaient partis étaient morts en route, ceux qui arrivaient ne savaient pas leur origine, la culture initiale s'était diluée au contact d'autres cultures (haltes, compagnons de voyage, unions...) ; le temps est facteur d'oubli.
Le CYGNE :
Sous la forme de cet oiseau, Zeus féconda Léda. Dans la Grèce antique, le cygne n'est pas un animal local, mais, le pays est situé sur un axe de migration : les gens ont pu voir un animal, fatigué ou blessé, lors d'une pause. La rareté, la beauté ont fait naître l'idée de l'associer à Zeus. Sur l'axe de migration, en Europe centrale, les devins étudiaient le vol des cygnes pour en tirer un présage pour l'année nouvelle (qui commençait au printemps). Pour les peuples familiers des cygnes, plus que la grâce et la blancheur, le fait marquant était sa disparition durant les mois de froidure. Il devint donc symbole de pureté et de jeunesse : de nombreuses légendes mettent en scène des hommes-cygnes (Lohengrin en Allemagne ; Andersen d'après des traditions orales, au Danemark ; ...). Il est à noter que le cygne est associé à une femme (épouse, sœur) mais que la femme elle-même n'est que rarement cygne.
Ces légendes orales ont atteint des régions où le cygne est très rare, voire inexistant, il a donc été remplacé logiquement par l'oie et le canard. L'oie était associée au dieu Mars dans la Rome antique (les oies du Capitole). Sequana est représentée debout, un canard dans ses bras ou à ses pieds : le long de la vallée de la Seine, il existe plusieurs représentations de la Vierge au canard, (av. le XIIe siècle). Très tôt, les tribunaux ecclésiastiques, (l'Inquisition), se sont élevés contre cette imagerie : le canard a toujours joui de mœurs sexuelles douteuses, contre sa volonté sûrement !!! Extrait d'un texte religieux du XIIe, en français moderne : « L'oie est un animal blanc extérieurement, mais sa chair est noire ; Notre Seigneur l'a mise parmi les hommes afin qu'ils ne se laissent pas duper par ces faux croyants dont l'apparence de pureté cache l'âme la plus noire ; la Très Glorieuse Mère de notre Sauveur ne saurait être représentée au côté de cet animal ou de tout autre lui ressemblant ». Le rapport cygne-pureté ou cygne-protection divine est aussi linguistique. Au VIe siècle, on constate dans des traductions latines, un glissement entre Algis = cygne et Hal ghis = protection du sanctuaire (actuelle Allemagne). Plus tard, le gothique oublié, pour garder cette association, on liera étymologiquement swen = blanc et sunn = soleil (mot féminin) (XIe).
Le SANGLIER :
Lui aussi est un animal courant et va englober dans sa symbolique la laie, le cochon et la truie. Dans la Grèce, la mythologie représente le sanglier comme instrument des dieux : il est tueur ou tué selon que le héros a été condamné par les dieux ou testé (Héraclès, Adonis, Attis...). Le sanglier était attribut de Déméter et d'Atalante. Dans les cultures germano-nordiques, il est attribut de Freya, et Frey, son frère, a pour monture un sanglier aux poils d'or. C'est peut-être Freya qui est devenue en terres erses et celtiques la déesse Arwina, figurée avec un sanglier, et qui, en France, a donné son nom aux Ardennes et à l'Aude, ainsi que divers prénoms : Aude, Audrey, Aldouin, Ardwin... En outre, en Irlande et en France, le sanglier représente symboliquement la classe des druides et, plus tard, les prêtres : il figure à ce titre sur un des chapiteaux de la basilique de Saulieu — 21 —. Parce que lié à la fécondité, de nombreuses légendes mettent en scène des héros élevés par des suidés ; parce que lié à la force mâle, sa chasse fut longtemps initiatique.L'Église a tenté d'intervenir, mais sans succès cette fois, pour 4 raisons essentielles : 1) trop répandus, sangliers et porcs sont une ressource alimentaire importante ; la peau, les défenses, les ongles, les os... tout ce qui n'est pas mangeable sert à l'artisanat utilitaire ;
2) il est associé à trop de saints populaires : Antoine, Émile, Colomban... ;
3) mettre l'interdit sur les porcs serait avoir la même attitude que les juifs, 4) en Allemagne, il y eut confusion étymologique entre Eber = sanglier et Ibri, ancêtre mythique des Hébreux et donc du Christ, parfois représenté sous forme de sanglier (à Erfurt not.).
Le CERF :
Le dernier élément du bestiaire symbolique que je présente est le cerf (élan, renne, chevreuil, daim...). « Au pied de l'Arbre du Monde, quatre élans broutaient... », ainsi commence la légende germano-nordique. La Bible, Cantique des Cantiques, développe l'association femme-gazelle, laquelle correspond très exactement à l'association femme-biche. Héraclès chasse la Biche aux Pieds d'Airain tandis qu'Artémis se promène dans un char tiré par quatre biches. De nombreuses légendes mettent en scène des femmes-biches : Ossian en Irlande, naissance de la Hongrie... Gengis Khan serait né d'une biche et d'un loup ! La biche, sous son apparente douceur, reste un animal inquiétant, toujours doté de pouvoirs magiques : fée ou sorcière se transformant ou innocente victime d'un maléfice.
Les mâles, par contre, sont symboles de force et de courage, image issue de tribus où la chasse est vitale. Leur ramure est associée aux rayons du soleil : le dieu celte Esus porte une ramure de cerf. C'est ce rapport qu'il faut voir dans le char (symbole solaire également) du Père Noël, tiré par des rennes (solstice d'hiver). Quant aux cornes des cocus, elles sont historiques et honorifiques ! Lorsque les rois, puis empereurs, de Byzance prenaient pour favorite, concubine ou maîtresse une femme mariée, des cornes d'or étaient apposées sur la façade de la maison de l'époux, en signe de haute distinction. L'Église a tenté de gommer ces cerfs gênants parce que trop païens, sans plus de succès qu'avec les sangliers, parce que :
1) le cerf était un gibier noble, uniquement chassé par les nobles et le dévaloriser était s'attaquer à la force politique et militaire ;
2) de ce fait, ils étaient, aux yeux du peuple, nobles et sacrés (peine de mort pour le manant qui abattait un cerf) ;
3) trop de saints populaires l'avaient pour attribut : Hubert, Meinhold, Oswald, Procope... Cependant, le travail de sape des ecclésiastiques a donné un résultat inattendu, l'expression “couard comme un cerf”, en dépit du bon sens. De la symbolique des plantes
Pour la symbolique des plantes, la signification est plus ciblée, car, jusqu'au XVIIIe siècle, la classification n'existait pas, et, deux plantes voisines peuvent être dissemblables alors que deux plantes sans parenté peuvent se ressembler. La situation géographique, climat et géologie, influe plus sur les plantes que sur les animaux. Enfin, une plante est statique, et frappe moins l'imagination qu'un animal. Donc, les plantes symboles sont médicinales ou comestibles, avec une restriction : nous devons garder à l'esprit que durant plusieurs millénaires la plante-mère a évoluée par sélection naturelle ou intervention humaine (l'épeautre a une action bénéfique sur le système nerveux que le blé n'a pas).
Le CHARDON :
Le chardon, plante médicinale (il en existe plusieurs variétés), et légume en période de disette (avant l'artichaut ou en son absence), a frappé l'imagination parce qu'il pousse dans des conditions extrêmes (terrain pauvre, résistance aux chaleurs et aux froidures)... Il a donc été symbole de la résistance à l'oppresseur (en Écosse) et étalé sur les portes ou posé sur les cheminées pour chasser les mauvais esprits. Le chardon acaule s'ouvre ou se resserre en fonction du taux d'humidité de l'air : ne sachant à quoi attribuer ces mouvements de corolle, certains peuples l'utilisèrent comme oracle : on posait une question au chardon et on revenait le lendemain, si le chardon était ouvert la réponse était favorable. Il fut aussi symbole de la femme-mère protectrice du foyer en référence à la carde (qui servait à carder la laine). Les gnomes et autres esprits domestiques s'en servaient pour punir (mis dans les litières, paillasses, chaussures...) ou pour aider (carder, guérir...). Les ronces et le citronnier ne poussant pas partout, il fut Couronne d'Épines du Christ.
La TANAISIE :
La Tanaisie est un chrysanthème, qui, comme le chardon, se dessèche sans faner. De cette qualité d'immortelle et de sa couleur jaune, elle fut très tôt associée au soleil, d'autant qu'elle fleurit en été, puis, aux débuts de la christianisation, à la vie éternelle. L'odeur très forte qu'elle dégage dut être liée à des pratiques magiques avant que l'homme ne s'avise qu'elle éloigne bon nombre de “parasites” (avec plus ou moins d'efficacité) : puces, poux, mouches, moustiques... La médecine progressant, de l'usage externe, on passa à l'usage interne, tisanes et décoctions vermifuges : l'Église suivit, et la tanaisie devint symbole de la foi missionnaire. Mais, en faire des bouquets que l'on pendait dans les étables ou les pièces d'habitation en fit, très tôt aussi, une fleur ornementale et le symbolisme y perdit sa force et sa valeur.
L'ÉGLANTINE :
L'églantine (et la rose), sont symboles de jeunesse inaltérable, de noblesse et de pureté ; ces fleurs furent naturellement attributs de la Vierge ; en Grèce, rattachées au mythe et au culte d'Adonis, elles expriment la métamorphose et la renaissance. Souvent représentées en quintefeuilles sur les écus, bas-reliefs, chapiteaux, linteaux, guirlandes..., ces fleurs font intervenir un autre type de symbole, plus profond peut-être, celui des chiffres : 5 = 3 + 2, c'est l'association du concept mâle (3) et du concept femelle (2).
Arbres-symboles
Très peu nombreux sont les arbres symboles païens devenus symboles chrétiens : peut-être parce que dans l'esprit des hommes anciens il n'existait que 2 types d'arbres, ceux que l'on pouvait utiliser (chauffage, construction, teinture, alimentation...) et ceux qui ne servaient à rien ; les premiers étaient trop “matérialistes”, les seconds “inexistants” pour qu'ils aient valeur symbolique.
Le CHÊNE :
Cependant, le chêne, par son aspect majestueux et la qualité de son bois s'est imposé. Il est toujours associé à un dieu majeur : Thor dans les civilisations nordiques, Donar en Allemagne, Perkunas en Lithuanie, Zeus en Grèce, Jupiter à Rome ; arbre isolé représentant le dieu lui-même, bois sacrés ou forêts sanctuaires. Si, en Grèce le chêne était la demeure des dryades (nymphes), en Europe Centrale il se transformait en une sorte de sirène-vampire. Pour les chrétiens, il est symbole d'immortalité : le bois de la Croix fut longtemps en chêne ! Le chêne sous lequel Saint Louis rendait la justice est sûrement plus symbolique qu'historique.
Le SAPIN :
Le SAPIN, a un parcourt plus tortueux et moins net. À l'origine, le pin noir est attribut d'un dieu ou déesse des batailles, sur une grande partie des pays nordiques et baltes : il était habituel de pendre les dépouilles (sauf le cadavre) des soldats vaincus aux branches de ces arbres ; il est bien difficile de démêler le rite social du rite religieux d'un tel comportement, les deux étant probablement liés : image tangible de la victoire et offrande. Au moment de la christianisation de ces régions, cette pratique s'était effacée, mais, devaient subsister, de façon occulte, des “dons” à un arbre représentant une divinité, sortes d'ex voto. Par quelles arcanes de la mémoire collective cette coutume a-t-elle transitée ? Car, ce n'est qu'au XIXe siècle que le Sapin de Noël (un épicéa, le plus souvent), a resurgi, les branches couvertes d'offrandes, mais associé au christianisme sans être élément religieux. Il faut noter que le “mai” a une autre origine, reprise par les “Rameaux”.
Les choses-symboles
Les choses symboles sont innombrables et surtout reflet de civilisation. Il nous est difficile, à nous, hommes modernes, d'imaginer ce que tel objet pouvait représenter pour les hommes anciens : un pot, c'est toujours un pot, un récipient pour cuire ou conserver. Il y a mille ans, un pot était signe d'aisance, objet utilitaire et précieux que l'on transmettait en héritage ; c'était aussi la recherche de la meilleure argile, du décor ; c'était encore l'angoisse de la cuisson dernière épreuve pouvant anéantir bien des heures de travail ; c'était enfin l'image d'une famille réunie dans l'assurance d'un repas ; c'était... peut-on savoir ?
Le CŒUR :
Dans l'imagerie religieuse, sans cesse revient le CŒUR. Il était courant de prêter à ce muscle les qualités du cerveau, à ce point que, de nos jours, restent toute une série d'expressions qui en atteste : agir selon son cœur, va où le cœur te porte... Les premières formes d'écriture en Europe sont des idéogrammes dont certains subsisteront jusqu'au XIIIe siècle avec valeur de lettre (runes), d'autres disparaîtront : le cœur est de ceux-là. Il était symbole de la femme puisqu'il représente en réalité les organes génitaux externes stylisés, symbole étendu à tout ce qui est d'essence féminine, il est associé à la terre et au soleil, au cycle de reproduction et de culture. L'iconographie chrétienne en a largement usé et abusé comme représentation de l'Amour, siège des pensées et sentiments nobles... au point que le cœur dans tous ces états (sauf celui de viande !) s'étale depuis des siècles dans une certaine littérature qui fut tour à tour courtoise, galante, romanesque avant d'être rose, grivoise ou X !
L'ANCRE :
L'ANCRE n'est pas présente dans les anciennes cultures, et pour cause, c'est un objet récent. Sans que rien le laisse prévoir, l'ancre est apparue associée à la Vierge sur quelques représentations moyenâgeuses, sporadiquement et spontanément, puis est retombée dans l'oubli. Cette bizarrerie n'en est que plus suspecte, d'autant que les dites Vierges, en pied sur l'ancre, surgissent dans les terres, loin de la mer et des voies d'eau navigables : il faut y voir la transposition d'une déesse (Freya ?) debout sur le marteau de Thor. Beaucoup plus tard, les mariniers reprirent cette image, en toute logique. Quant aux croix ancrées, il s'agit d'un système de fermeture de porte et non d'une ancre ; les croix ancrées sont apparues tout d'abord sur les écus, dans les armes et signifiaient “je garde au nom du Christ”.Le MARTEAU :
Puisque le MARTEAU est cité, autant signaler que lui n'a jamais quitté la symbolique païenne ; Thor, juge impitoyable des guerriers, a transmis, tel quel, son instrument aux hommes contemporains : le marteau siège au tribunal ! Avant d'être utilisé, également avec le sens de sentence rendue, par les commissaires priseurs, il servit, toujours avec ce sens, a entériner les mariages. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, on pouvait trouver dans les campagnes françaises des “forgeux” : forgerons véritables qui, en plus de leur métier somme toute banal, chassaient les esprits ; le malade (souvent névrosé ou psychotique) était étendu nu sur une table dans la forge ; le “forgeux” abattait sur lui sa masse la plus effrayante et arrêtait son geste au ras de la poitrine ou du ventre. Ou on était débarrassé de toute psychose ou on devenait complètement fou de terreur !
Les premières sociétés humaines dressèrent des axes de vie ou axes du monde, symbole du lien des dieux avec les hommes. Sous différents aspects, ce symbole est universel et perdure : menhir, lingam, pyramide, totem, arbres ou pieux sculptés... La Croix et les cierges (avec la flamme en plus) sont chargés de ce sens.
L'évolution n'est donc que la prise de conscience des phénomènes et leur enrobage dans diverses enveloppes fournies par la société. Notre esprit est le même que celui de Lucy !► Marie Brassamin, Vouloir n°142/145, 1998. vouloir
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Terre De France - Esprit de la guerre
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Un œil sur le "hollandisme révolutionnaire" 2
« Une démocratie fonctionne quand une partie des élites prend le parti du peuple. C’est ce qui pourrait se produire. D’où l’espoir que je place dans le “hollandisme révolutionnaire”... »
Emmanuel Todd, mars 2012
Retraites : êtes-vous prêts à travailler encore plus longtemps ?
Le député PS des Landes, Henri Emmanuelli, un des représentants de « l’aile gauche » (sic) du PS (via le courant « Un Monde d’avance »), s’est exprimé au micro de France Info sur les pistes à explorer pour combler les déficits : « La biologie fait qu’il faut quand même se poser la question de la durée de cotisation. Je vois des gens qui auront passé plus de temps en retraite que dans la vie active. C’est une situation qui ne peut pas perdurer. » Le député a ensuite ajouté être « pour l’augmentation des cotisations ».
Une position en adéquation avec celle du Medef, qui, via Laurence Parisot, propose « de poser le débat en termes d’âge, en termes de durées de cotisations ».
La solution de l’UMPS à l’abstention : le vote obligatoire !
Le député UMP du Nord Thierry Lazaro a déposé mercredi dernier une proposition de loi, pour l’instauration du droit de vote obligatoire : « Si le vote est un droit, il doit être également un devoir en l’honneur et en mémoire de celles et de ceux qui ont versé leur sang pour notre Patrie. »
Malgré des sommes colossales dépensées en propagande, les « élus » n’arrivent pas à ramener aux urnes, les bataillons d’abstentionnistes. Dépités, ils envisagent donc de frapper d’une amende de 15 euros (45 euros en cas de récidive dans les cinq ans) les « mauvais citoyens » qui n’ont pas ou plus envie de participer à la farce électorale.
Dans sa grande bonté, le législateur propose des dérogations. Ainsi, les électeurs qui apporteraient la « preuve de leur impossibilité par procuration » ou qui devraient faire face à un « cas de force majeure » se verraient exemptés de l’obligation de voter...
Cette proposition, à laquelle s’est avoué favorable Claude Bartolone, le président de l’Assemblée nationale, est un copier-coller mot pour mot, de celle déposée par... Laurent Fabius en 2011.
La fin du CDI, c’est maintenant !
Patronat et syndicats du secteur intérimaire ont entamé des négociations en vue de créer un CDI « intérimaire ». Ainsi, la rémunération des périodes entre deux contrats sera prise en charge par le Pôle emploi, permettant ainsi aux entreprises du secteur d’échapper à la hausse des cotisations chômage sur les contrats courts, prévue dans l’accord sur l’emploi de janvier dernier.
Ces discussions interviennent alors que les chiffres du marché de l’emploi intérimaire sont très mauvais : 15e mois d’affilée de repli (moins de 500 000 intérimaires aujourd’hui, contre plus de 750 000 avant la crise).
Les « partenaires sociaux », toujours « larrons en foire » dés qu’il s’agit de poursuivre le démantèlement du Code du travail, sous couvert de vouloir mettre en place des outils pour lutter contre la hausse du chômage...