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  • "Demander au peuple son avis, on n’a pas idée, aussi !"

    Éric Zemmour défend une fois de plus la démocratie contre l’oligarchie et les médias eurobéats. Sur RTL, vendredi, le célèbre chroniqueur a commenté avec délectation les cris d'orfraie des élites européennes après la promesse du Premier ministre anglais David Cameron d'organiser un référendum sur l'avenir européen de son pays en 2017.


    "La Chronique d'Eric Zemmour" : Cameron et le... par rtl-fr

    « David Cameron passe un mauvais quart d’heure. De Bruxelles à Berlin en passant par Paris, jusqu’à Washington, c’est l’hallali. Il paraît que même Pékin désapprouve ! Les élites européennes et britanniques aussi. Son prédécesseur Tony Blair le condamne. Les marchés, les bourses, les banquiers, les milieux d’affaire aussi. À Davos, on tort le nez.

    Des éditorialistes de renom et les grands médias hurlent au populisme, accusent la presse de caniveau britannique de flatter les plus bas instincts. Ceux du peuple sont toujours bas. Il fait dire que ce jeune homme si bien élevé a exagéré en annonçant un référendum sur la sortie de l’Angleterre de l’Union européenne.

    Un ré-fé-ren-dum ! Demander au peuple son avis, on n’a pas idée, aussi ! Il paraît que Cameron pousserait l’incongruité jusqu’à se soumettre à la volonté du peuple britannique. D’un vulgaire ! Pas très in, ce Cameron !

    Pourtant, Sarkozy lui avait donné le bon exemple : un référendum sur l’Europe, on s’assoit dessus ou on fait revoter jusqu’à ce qu’un « oui » s’en suive. Si le « non » l’emportait, pourquoi pas démissionner pendant qu’il y est. Comme un vulgaire Général de Gaulle… Un vrai dictateur, celui-là.

    Ces Anglais ne savent pas ce qui est bon.

    Déjà, ils ont refusé les douceurs de l’euro qui devait nous conduire, je vous le rappelle, sur les voies de la croissance et de la prospérité.

    Depuis vingt ans, la zone euro est la région du monde où la croissance est la plus faible. Les Anglais ne connaissent pas leur malheur ! Ils veulent continuer à disposer de leur propre planche à billet et en décider l’usage souverainement. Des ringards. Comme les Américains, les Japonais ou les Chinois.

    Les Anglais ont rejeté aussi les joies de Schengen qui permet de recevoir sur son sol des millions d’immigrés dont on ne veut pas. Les Anglais, ils préfèrent choisir qui ils veulent et quand ils veulent. Des barbares…

    Pire encore, ils refusent de se soumettre à l’imperium de la grande puissance du continent : l’Allemagne. Ils se souviennent qu’ils ont fait deux guerres pour cela : des bellicistes !

    Ils comprennent mal ces Français qui, il y a un siècle, se faisaient massacrer sur la Marne, et qui, désormais, cèdent au lyrisme illusoire du couple franco-allemand. Un couple, disait Oscar Wilde, c’est quand deux personnes ne font qu’un… mais lequel ? Oscar Wilde était anglais, évidemment.

    Ils sont susceptibles en plus : ils ne supportent pas de voir leurs lois fabriquées par des technocrates bruxellois et ont la prétention de continuer à les faire aux Communes à Londres. Ils appellent ça la démocratie parlementaire.

    D’un plouc ! Ils refusent aussi que des juges étrangers, à La Haye, leur donnent des leçons de droits de l’homme. Comme s’ils se prenaient pour le pays de l’habeas corpus, les prétentieux !

    Non, depuis l’annonce faite par Cameron, on menace les entreprises britanniques de leur fermer le marché européen. Tremble, made in england !

    Le marché européen est le plus ouvert du monde. Les Américains, les Chinois, les Japonais y rentrent comme dans du beurre et l’industrie britannique est en train de se refaire une santé grâce à une monnaie faible et des lois sociales encore plus faibles. Non, ce populisme britannique qui ne connaît que son intérêt national est décidément intolérable ! »

    (RTL, "Z comme Zemmour", chronique du 25 janvier 2013)
    Lundi 28 Janvier 2013
  • Les batailles d’Iéna et d’Auerstedt (14 octobre 1806)

    Iéna
    Napoléon passe en revue la Garde impériale à Iéna (Horace Vernet, 1836).

    En juillet 1806, Napoléon met un terme au Saint-Empire multi-séculaire pour créer la Confédération du Rhin avec les princes d’Allemagne de l’Ouest et du Sud. La Prusse mécontente se rapproche de la Russie et de Londres pour former la quatrième coalition (août). Elle adresse un ultimatum à la France demandant le retrait des troupes françaises stationnées à l’Est du Rhin. Reçu le 7 octobre, l’ultimatum est immédiatement rejeté par Napoléon Ier qui débute une campagne-éclair (il ne rentre que vingt jours plus tard à Berlin).

    Le 8 octobre, Napoléon rassemble ses troupes (170.000 hommes) à l’Est de l’Allemagne, entre Cobourg et Baireuth (Bavière), et les répartit en trois importantes colonnes. Le 10 octobre à Saafeld survient la première bataille au cours de laquelle le maréchal Lannes met en déroute les forces du prince Louis de Prusse qui est tué au cours de l’affrontement.
    Les armées prussiennes se dirigent vers le Sud-Ouest en trois colonnes : une de 44.000 hommes commandée par le prince de Hohenlohe, une autre comprenant 56.000 hommes menée par le duc de Brunswick (le vaincu de Valmy) et la dernière de 40.000 hommes aux ordres de Rüchel. A ces trois forces armées il faut rajouter une réserve de 20.000 hommes.

    I. La bataille d’Iéna

    Le 14 octobre, Napoléon rencontre le prince de Hohenlohe au Nord d’Iéna. De gauche à droite, les corps armés d’Augereau, la Garde, le corps de Lannes, de Ney, de Soult et la cavalerie de Murat. Au total, 40.000 hommes sont du côté français, avec 173 canons et 12.000 cavaliers. En face, Hohenlohe et Rüchler disposent de 56.000 hommes et 120 canons.

    Dans la nuit du 13 au 14, Napoléon fait occuper le plateau du Landgrafenberg, au nord d’Iéna et dominant la Saale. Passés par le Nord, Davout et Barnadotte doivent s’occuper de couper la retraite de l’ennemi. Le 14 octobre, vers 10h, alors que le brouillard couvre le champ de bataille, Napoléon lance Lannes et Ney à l’assaut des lignes prussiennes. Les combats acharnés coûtent cher à l’ennemi. Vers midi, à la gauche de Lannes et Ney, Augereau lance ses troupes contre les Prussiens et les enfoncent. A la droite, au même moment, Soult lance lui aussi l’offensive.

    Peu après, à l’extrême droite du champ de bataille, la cavalerie de Murat achève d’écraser les troupes de Hohenlohe qui s’enfuient en direction d’Erfurt. Rüchel, n’étant pas arrivé à temps, est contraint de suivre Hohenlohe dans la débâcle. Les Français ont perdu 5000 hommes (tués ou blessés), les Prussiens 25.000 (dont prisonniers) et leurs canons.

    Le lendemain de la victoire, dans sa lettre, Napoléon écrira à Joséphine : « Mon amie, j’ai fait de belles manœuvres contre les Prussiens. J’ai remporté hier une grande victoire. Ils étaient 150,000 hommes; fait 20,000 prisonniers, pris cent pièces de canon et des drapeaux. J’étais en présence et près du roi de Prusse; j’ai manqué de prendre ainsi que la reine. Je bivouaque depuis deux jours. Je me porte à merveille.
    Adieu, mon amie, porte-toi bien et aime-moi. »

    II. La bataille d’Auerstedt

    Auerstedt
    La mort de Brunswick à Auerstedt le 14 octobre 1806.

    Napoléon avait cru affronter le gros des troupes prussiennes, ce qui n’est pas le cas. Le même jour, Davout et ses 27.000 hommes et 2000 cavaliers mettent en déroute Brunswick et ses 56.000 hommes et 12.000 cavaliers. L’empereur ignore qu’une bataille a lieu même s’il entend des coups de canon au Nord.

    Les Français rencontrent les Prussiens sur le plateau de Hassenhausen. Entre 8h et 8h30, Brunswick lance des assauts furieux contre des Français inférieurs en nombre. Sur la droite, les Français résistent héroïquement à la charge des cavaliers de Blücher. Vers 9 heures, Brunswick parvient néanmoins à faire reculer les Français hors du plateau de Hassenhausen. Au même moment, le chef de l’armée prussienne reçoit un coup de fusil mortel. Davout lance alors ses troupes sur le flanc droit prussien qui sont repoussés, permettant la reprise du plateau.

    Brunswick hors du combat, le roi Frédéric-Guillaume III prend la tête des troupes mais se révèle être un piètre stratège. Pendant ce temps, les Français ayant enfoncé le flanc droit entreprennent un encerclement. Alors qu’à droite, les Français retiennent les assauts prussiens, à gauche, les Français débordent l’ennemi. En difficulté, le roi de Prusse décide de battre en retraite en milieu d’après-midi. Il compte sur les renforts de Hohenlohe pour reprendre le combat, mais contrairement à ses attentes, celui-ci a été battu un peu plus tôt à Iéna.

    A Auerstedt, les Français ont perdu 7000 à 8000 hommes et les Prussiens 15.000 (prisonniers inclus) et 115 canons.

    III. Les conséquences

    Entrée de Napoléon à Berlin en 1806
    Napoléon entre à Berlin par la porte de Brandebourg (Charles Meynier, 1810).

    Les batailles combinées d’Iéna et d’Auerstedt permettent d’écraser l’armée prussienne. Berlin n’étant plus protégée, Napoléon entre dans la capitale du royaume de Prusse le 27 octobre. Un armistice est signé le 30 novembre mais les combats reprennent peu après : Napoléon fait tomber les dernières places fortes (Magdebourg, Erfurt, Stettin, Graudenz, Danzig) et occupe les trois quart du pays.

    Napoléon poursuit ensuite vers l’Est pour tenter de soumettre un autre grand ennemi continental : la Russie. L’empereur affronte victorieusement les Russes en Prusse orientale à Eylau (7 et 8 février 1807) puis à Friedland (14 juin). Le tsar Alexandre Ier est contraint de négocier. Le traité de Tilsit (7 juillet 1807) permet à l’empereur d’imposer le blocus continental à la Russie (qui ne sera néanmoins pas respecté) et de dépecer les territoires prussiens. Le royaume de Frédéric-Guillaume III est alors réduit de moitié en superficie et perd 5 millions d’habitants.

    Bibliographie :
    CHAUTARD, Sophie. Les grandes batailles de l’Histoire. Studyrama, 2005.
    FACON, Patrick ; GRIMAUD, Renée ; PERNOT, François. Les plus belles victoires de Napoléon. Éditions Atlas, 2004.

    http://histoire.fdesouche.com

  • L'euthanasie, enfant de l'utopie (archive 1998)

    Deux faits divers ramènent la légalisation de l'euthanasie sur le devant de la scène. Derrière les arguments se dessinent le visage de l'utopie et les prétentions sordides de l'économie. Histoire d'une très vieille idée faussement neuve.
    On pourrait dire qu'au commencement était Platon et sa République, société idéale et mère de l'utopie. Dans cette cité parfaite, il est déconseillé de soigner les grands malades, comme de faire vivre les enfants mal conformés, l'un et l'autre étant d'un trop grand poids pour l'Etat. On laisse la mort faire son œuvre, et le suicide, largement pratiqué, peut apparaître comme un acte hautement civique dans la mesure où, évitant à l'individu de vivre sa déchéance. il évite aussi à la société une charge inutile. Ces principes - euthanasie passive, suicide, infanticide - que l'on retrouva par la suite comme bases de l'eugénisme, furent appliqués chez les Lacédémoniens et les Romains.
    Mais si la "bonne mort", propre et librement consentie, fait partie de l'idéal platonicien, le mot euthanasie ( du grec eu : bien, et thanatos : Ia mort), n'apparaît comme tel qu'au XVIe siècle, avec la Renaissance qui, loin de se borner au retour des canons de l'architecture gréco-latine, cherche à intégrer la foi chrétienne dans la tradition occidentale en passant par les philosophes grecs. Ce mot apparaît donc, de fait, dans une société qui commence à se déchristianiser, lasse d'attendre l'avènement de la Cité de Dieu sur terre, cette cité de Dieu que saint Augustin décrivait exilée sur terre, à charge pour les chrétiens de supporter le train du monde, « jusqu'à ce que passe l'iniquité, comme passent les souverainetés et les empires », ayant à ce terme la promesse de la rédemption.
    Le bien, le beau et le juste de la Cité de Dieu n'ont évidement rien à attendre des pratiques eugénistes, l'harmonie nécessaire dans la cité terrestre ne pouvant reposer que sur le respect des principes divins. L'''utopie'' augustinienne, c'est la fraternité humaine placée sous le signe de l'amour de Dieu et du prochain, dont le règne ne pourra advenir qu'après l'accomplissement de l'Apocalypse.
    Un siècle, deux siècles, dix siècles, les hommes ont attendu l'Apocalypse. Ils ont cru en deviner les signes dans la chute de Rome, dans les invasions barbares, dans les famines, la peste, la misère... Puis ils ont commencé à désespérer de la Cité de Dieu. Le chemin s'ouvrait donc vers la Réforme et, au-delà vers de nouvelles utopies.
    Dans l'Utopia de Thomas More réapparaît pour la première fois l'exhortation à la mort des incurables en raison de leurs souffrances et de leur inutilité sociale.
    Thomas More est un magistrat anglais, conseiller du roi Henri VIII, et son Utopia, publié en latin à Louvain en 1516 est une forme de testament politique (qui lui vaudra, d'ailleurs la décapitation).
    Un siècle plus tard, en 1622, un autre Anglais nommé Francis Bacon publie La nouvelle Atlantide, texte qui, dans sa nouvelle définition d'une société idéale, marque en quelque sorte la rupture entre les mystiques théosophes du siècle précédent et les courants rationalistes qui vont suivre. Bacon, créateur du mot euthanasie (qui apparaît dans Les conseils civiques et moraux), ouvre une nouvelle espérance : celle de la foi en la science. « C'est la fonction du médecin de rendre la santé, d'adoucir les peines et les douleurs, écrit-il, et non seulement lorsque cet adoucissement peut conduire à la guérison, mais aussi lorsqu'il peut produire une mort lente et facile ». L'idée va faire son chemin.
    Au siècle des Lumières, Voltaire ajoutera : « Quand on a tout perdu, que l'on n'a plus d'espoir; la vie est un opprobre et la mort, un devoir ». Néanmoins, parvenu au terme de sa vie, le libre-penseur réclamait un prêtre et hurlait de peur :  L'homme nouveau est bien portant
    La Révolution va nous faire basculer dans l'Utopie, une utopie devenue réalité par l'avènement de l'homme nouveau. Ce nouvel idéal est une société matérialiste qui n'attend plus rien d'en haut mais tout d'elle-même.
    La société nouvelle qui s'élabore à partir de la Révolution entend extirper puis éradiquer les germes de la dégénérescence (cela commence d'ailleurs par l'échafaud), A la fin du XIXe siècle Nietzsche réclame l'euthanasie « pour les parasites et les malades qui végètent lâchement ». A la même époque, Alfred Nobel offre trois millions de livres à l'Etat italien en vue de construire « un établissement d'euthanasie pour ceux qui sont fatigués de vivre ». L'historien Anquetil parle de « sarclage de l'espèce humaine », Jacoby vante « le suicide qui épargne à l'humanité, en faisant partir volontairement les nerveux, bien des folies héréditaires et l'assainit ainsi par élimination des éléments morbides ». Plus précis, un M. Rabaud écrit en 1921 : « La suppression d'individus physiquement et moralement tarés rendrait à bien des titres, un très réel service ». Mais pour celui-là qui annonce clairement ses intentions, ils en est d'autres plus retors. Ainsi, un certain J. de Lanessan qui propose de n'envoyer à la guerre que les bancals, les tordus, les phtisiques et les scrofuleux, car, dit-il, « la guerre pourrait dans ces conditions, devenir un instrument de perfectionnement des races humaines ».
    La première thèse consacrée à l'euthanasie date de 1895. le Dr Mazier y écrit qu'il serait bon de « supprimer d'un seul coup » les « dégénérés inutiles et incapables » et conclut : « cette immense hécatombe couronnera dignement l'œuvre de civilisation ». Sa thèse est refusée par le jury mais l'idée fait son chemin chez nos voisins. Le Dr Wylm prend la relève en 1907 : c'est par « souci de pitié et de justice », dans un but « bon et moral », qu'il faut « épargner une vie inutile et douloureuse aux tarés en leur procurant une paisible euthanasie ». En pleine boucherie de 1914, un anticlérical farouche, le Dr Binet-Sanglé, imagine une « anthropologie surnormale » et publie deux œuvres majeures : Le Haras humain et L'Art de mourir, où il encourage « le suicide des mauvais générateurs » et la création d'un « institut d'euthanasie ». Le bon docteur, partisan en tout d'une solution humaine et propre, propose même une procédure minutieuse :
    1) examen préalable du "candidat" par les euthanasistes
    2) préparation psychologique du malade à la mort
    3) Injection de 2 cm³ de morphine qui l'amène à un « premier état de béatitude »
    4) Pose d'un masque diffusant le gaz hilarant (protoxyde d'azote) mortel,
    En 1919, Charles Richet grande figure parisienne, membre de l'Académie de médecine et prix Nobel en 1913, publie la sélection humaine dont un chapitre entier est consacré à « l'élimination des anormaux », considérée comme l'indispensable « premier pas dans la voie de la sélection ». Un autre prix Nobel, Alexis Carrel, reprendra l'idée en 1935 mais avec une finalité répressive, en la limitant toutefois aux criminels et aux fous dangereux.
    Pendant ce temps, d'autres sont passés à l'acte. Dès 1906, une loi sur l'euthanasie a été votée dans l'Ohio, aux Etats-Unis. La Russie soviétique n'est évidemment pas en reste. QUMt au programme d'euthanasie du national-socialisme, il est fondé sur un livre de Karl Binding et Alfred Hoche paru dès 1920. Avec un terrain si soigneusement préparé, il eût été étonnant. en effet, qu'un Adolphe Hitler ne vît pas le jour.
    Les horreurs de la dernière guerre ont mis un frein à l'ardeur eugéniste, cinquante ans après et les progrès de la science aidant, elle reparaît, soutenue par d'autres arguments : la dignité humaine + l'économie.

    De la bonne mort la mort utile
    La religion de l'homme prévaut aujourd'hui dans notre vieil Occident. Elle a ses croyances et ses dogmes, assurant de façon chaque jour plus pesante le primat de la société et de l'Etat sur l'individu, ce qui est toujours présenté comme une avancée de la civilisation. Dans cette logique sociale et socialiste, ce qui compte n'est plus la qualité de l'être, mais bien souvent celle du paraître, car le corollaire de la religion l'homme est très souvent la religion du corps. C'est sous cet angle que reparaissent l'eugénisme - avec le mythe d'une fabrication désormais possible d' enfants parfaits - et l'euthanasie.
    C'est là où il faut distinguer entre euthanasie active et euthanasie passive.
    L'euthanasie passive - qui consiste par exemple à donner des doses d'antalgiques telles qu'on sait qu'on abrège la vie, ou bien à refuser l'acharnement thérapeutique - n'est pas réellement en question puisqu'elle est, de fait, pratiquée et autorisée, même par l'Eglise. Si l'on s'en réfère objectivement à son texte, c'est cela que le sénateur Henri Caillavet voulait encadrer par la loi.
    Bien différente est l'euthanasie active qui relève, elle, d'une toute autre démarche puisqu'elle consiste à injecter un poison pour tuer quelqu'un de manière délibérée. Et l'on quitte là très souvent le domaine de l'éthique et de l'humanisme pour basculer dans l'économie. Toujours sous couvert d'avancée de la civilisation, tant il est vrai qu'aucune des société dites primitives ne pratique l'euthanasie active. Elles ont toutes en commun, bien au contraire, des rituels importants autour de la mort et pratiquent ensuite le culte des ancêtres.
    Bâtisseur d'avenir et de civilisation n'était-il pas conseiller de Mitterrand ? -, Jacques Attali a ainsi pu écrire ces phrases :
    « Je crois que dans la logique même du système industriel dans lequel nous nous trouvons, l'allongement de la durée de la vie n'est plus un objectif souhaité par la logique du pouvoir ».
    « Dès qu'on dépasse 60/65 ans, l'homme vit plus longtemps qu'il ne produit et il coûte alors cher à la société ».
    « En effet, du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s'arrête brusquement plutôt qu'elle ne se détériore progressivement »,
    « On pourrait accepter l'idée d'allongement de l'espérance de vie à condition de rendre les vieux solvables et créer ainsi un marché ».
    « Je suis pour ma part, en tant que socialiste, objectivement contre l'allongement de la vie parce que c'est un leurre, un faux problème ».
    « L'euthanasie sera un des éléments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure. Dans une logique socialiste, pour commencer ; le problème se pose comme suit : la logique socialiste, c'est la liberté ; et Ia liberté fondamentale, c'est le suicide ; en conséquence, le droit au suicide direct ou indirect est donc une valeur absolue de ce type de société ».
    Les sociétés anglo-saxonnes, considérées - selon les critères énoncés plus haut - comme ayant atteint un degré de civilisation supérieur au nôtre ont, pour quelques-unes d'entre elles, légalisé l'euthanasie. Les mêmes ont également légalisé le mariage homosexuel, puis l'adoption ou la procréation assistée pour ces couples. Ces sociétés ont aussi une "culture" de l'économie que n'ont pas atteint nos pays latins, ceci explique peut-être cela. C'est le cas de la Hollande, de la Grande-Bretagne, du Danemark... Or, dans ces pays où l'euthanasie a été médicalisée et légalisée, on assiste très rapidement à une dérive par rapport au cadre de la loi. Processus identique, d'ailleurs, au cas de la loi sur l'avortement en France : légalisé pour les cas de détresse, il a été banalisé jusqu'à devenir un acte de confort. Ainsi, en Grande-Bretagne, on ne dialyse plus les gens âgés de plus de 65 ans. De même, le Danemark refuse les centres de réanimation en cas d'accident vasculaire cérébral au delà de 70 ans.
    Le Pr Lucien Israël, cancérologue de renom, dénonçant « l'idéologie étroitement matérialiste » qui préside généralement à tout cela, même si elle se cache derrière le paravent humaniste, confiait : « les parents sont toujours disposés à se battre pour leurs enfants. Les enfants qui ont des parents malades, c'est tout à fait différent. Les hommes sont des hommes... ». Et c'est bien là ce qu'il faut craindre.
    Marie-Claire ROY National Hebdo du 27 août au 2 septembre 1998

  • Les Français ne condamnent pas la peine de mort…la France oui – par Manuel Gomez

     « La France condamne l’exécution survenue aujourd’hui au Japon de trois détenus. Ces exécutions vont à l’encontre de l’évolution mondiale en faveur de l’abolition de ce châtiment inhumain et dont la valeur dissuasive n’a jamais été établie ».
    Le Japon a procédé en 2012 à des exécutions capitales et s’est attiré ainsi la réprobation des « donneurs de leçons » français, par l’intermédiaire du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius (France diplomatie). Ce châtiment est-il plus inhumain que celui qu’ont fait subir à leurs victimes ces trois monstres exécutés ?
     Yasuaki Uwabe a poignardé au hasard, en 1999, des passagers d’une gare ferroviaire. Bilan 5 morts et 10 blessés.
     Tomoyuki Furusawa a tué ses beaux-parents et le fils de 12 ans de sa femme, qui l’avait quitté parce qu’elle n’en pouvait plus d’être battue.
     Le dernier condamné à mort exécuté, un homme de 44 ans, avait violé et assassiné sauvagement en 2004 une petite fille de 7 ans, puis avait pris des photos du corps et les avait envoyé aux parents accompagnées du message suivant : « Maintenant je vais venir prendre votre deuxième enfant et le tuer aussi. »(cf. Le monde du 21.02.2013)

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Faits divers de l’Europe envahie” par Flavien Blanchon

    PARIS (NOVOpress) - Le fait divers marche. Apportant depuis deux ans, pour les informations étrangères, ma modeste contribution à Novopress, j’observe que les violences, délits, crimes commis par des immigrés, a fortiori si ces immigrés sont musulmans, intéressent toujours. Les articles de ce genre, que je ne fais guère que traduire de l’anglais, de l’allemand, de l’italien surtout, sont vus, « aimés », « tweetés », repris sur d’autres sites beaucoup plus que le reste de ma production. Je ne m’en réjouis certes pas – je préférerais, par vanité d’auteur, que l’intérêt se portât sur des textes qui m’ont coûté un peu plus de temps et de réflexion –, mais je le constate.

    Ces articles nous valent régulièrement aussi, depuis qu’il est possible de commenter sur Novopress, des commentaires peu amènes, y compris de la part de lecteurs qui ne semblent pas être des maniaques ou des salariés de l’antiracisme. « Ce genre de fait divers n’apporte strictement rien à votre ligne éditoriale… »« Hé bien, Novopress ne s’arrange pas ! les faits divers du Parisien libéré. Bravo les gars, vous allez faire triompher les idées d’enracinement comme cela ! »

    Pareilles protestations sont d’abord une réaction de classe. Le fait divers est traditionnellement associé à la presse populaire. Le terme même, qui n’a pas d’équivalent littéral dans les autres langues, apparut en français sous le Second Empire – on parlait jusque là de canards –, en même temps que Le Petit Journal, le premier quotidien français à un sou, spécialisé dans le sang à la une. Jusqu’au milieu du XXème siècle voire plus récemment encore, un journal de faits divers, c’était ce qu’on appelait dédaigneusement un « journal de concierge », tandis que les quotidiens bourgeois donnaient les vraies informations : les débats à la Chambre des députés, les cours de la Bourse, le carnet mondain…

    Mais nous n’en sommes plus là. Les historiens, qui l’avaient longtemps méprisé avec les autres, ont découvert l’intérêt du fait divers, à la fois en lui-même et par la mystérieuse fascination qu’il exerce. Il y a déjà trente ans, en 1983, que les Annales ESC, comme elles s’appelaient alors, une des plus prestigieuses revues historiques françaises, publiaient un numéro spécial, « Fait divers, fait d’histoire ». Marc Ferro soulignait en introduction : « Le fait divers constitue un objet d’histoire privilégié. Comme révélateur, il signale les crises du tissu social, économique, politique, ou du système des valeurs. Il joue le rôle, en quelque sorte, d’un indicateur de santé ». Le fait divers de l’immigration révèle, tout simplement, que les sociétés européennes sont malades de l’immigration. Perçant un instant le voile de mensonge persévéramment tissu par les politiciens, les journalistes et les archevêques, il donne à voir ce que vivent tous les jours les autochtones, les injures, les agressions, les viols, les lois qu’on refuse à dessein d’appliquer, le racisme anti-blanc, les capitulations toujours plus abjectes et jamais suffisantes devant les revendications islamiques : bref, la chronique de l’invasion.

    Les « littéraires », qui se sont penchés sur le phénomène avant les historiens, ont analysé la « structure du fait divers » – titre d’un célèbre article de Barthes, repris dans ses Essais critiques de 1964. Ils ont montré que le fait divers suppose deux termes, entre lesquels la relation normale, régulière, raisonnable est dérangée ou inversée. Les journalistes anglo-saxons parlent de man-bites-dog items : il y a fait divers quand l’homme mord le chien, quand il y a antithèse, paradoxe, disproportion, rapprochement de deux contenus qui devraient être séparés, inversion des moments et des lieux. Quelques exemples de Barthes : une femme met en déroute quatre gangsters, un juge disparaît à Pigalle, des pêcheurs islandais pêchent une vache, le chef de la Police tue sa femme. Les faits divers, dit de son côté Georges Auclair (Le Mana quotidien : structures et fonctions de la chronique des faits divers), ne font jamais « que noter un écart par rapport à la norme sociale, morale ou naturelle ».

    Le fait divers de l’immigration porte cette incongruité au carré. Qu’une mère morde sa fille, qu’un homme viole un chien, qu’un dealer soit surpris par la police en train de vendre de l’héroïne derrière une église, qu’un plat à la sauce bolognaise provoque une émeute, ce sont typiquement des faits divers. Mais cette mère est une immigrée musulmane qui a attaqué à coups de dents, à côté de Rome, sa fille « trop occidentale ». Ce violeur de chiens est un immigré clandestin, déjà connu des services de police pour des faits de vols et de violences. Ce trafiquant de drogue est un Tunisien à peine débarqué de Lampedusa et qui venait d’obtenir un « permis de séjour à but humanitaire ». Cette émeute est le fait de familles musulmanes, installées en priorité, au détriment des Italiens, dans un camp pour sinistrés en Émilie-Romagne, et auxquelles des volontaires de la Protection civile venaient servir un repas chaud. Vous avez des faits divers de l’immigration. Le plus anormal, le plus aberrant, le plus absurde, ce n’est pas ce que font tous ces gens mais qu’ils le fassent chez nous : c’est qu’on les ait laissé rentrer et qu’on ne les mette pas dehors, c’est le déferlement de l’Afrique, c’est l’Islam en Europe.

    Le fait divers de l’immigration, en dernière analyse, raconte la folie de l’immigration extra-européenne de masse. Il est la vignette du grand renversement de tout ordre et de toute raison, du suicide collectif imposé aux peuples d’Europe. Voilà bien pourquoi les séides du Système ne sauraient raconter le moindre fait divers sans le « normaliser », sans inverser l’inversion : Jihad (qui éblouissait avec un laser les pilotes d’avions à Orly) devient Sébastien, l’assassin Souleymane Vladimir, le massacre sauvage d’un petit Blanc par une bande ethnique, une bagarre entre « jeunes » qui a mal tourné.

    Ces procédés ont un précédent. Marc Ferro, en 1983, à l’époque où l’URSS existait encore, relevait qu’il n’y avait pas de faits divers en URSS. « Dans la réalité sociale, ils persistent sans doute, mais le régime, en contrôlant la presse, les nie, les efface de la chronique ». « Le silence est opaque sur les accidents, sur les catastrophes, celles notamment dont le système pourrait être considéré comme responsable ». On a « recours à un vocabulaire banalisé : on parle de hooliganisme ».

    Si l’antiracisme, selon la formule fameuse, est le communisme du XXIème siècle, il n’est pas surprenant qu’il déteste lui aussi les faits divers, comme, du reste, les faits tout court. L’Italie est, pour l’instant, un peu moins avancée sur cette voie que la France, mais il est révélateur que les campagnes toujours plus virulentes qu’y mènent les politiciens et les médias du Système « contre le racisme sur Internet », visent en priorité le site « Tous les crimes des immigrés », qui ne fait rien d’autre que donner des liens vers les journaux locaux : Tartuffe-Riccardi, ministre de la Coopération internationale et de l’intégration de feu le gouvernement Monti, lui vouait une haine dévote toute spéciale. Le temps n’est sans doute pas loin où, partout en Europe, la censure aura entièrement aboli le fait divers de l’immigration. En attendant, nous en parlons.

    Flavien Blanchon http://fr.novopress.info

  • Les tentatives de sauvetage de l'euro ont plombé la compétitivité de l'ensemble des pays de la zone

    Dans une analyse publiée par La Tribune, Hans-Werner Sinn estime que l'appréciation de l'euro met en lumière l'énorme dommage collatéral provoqué par le sauvetage de l'Euro. Les mesures adoptées jusqu'à présent ont ouvert des canaux de contagion depuis les économies périphériques noyées dans la crise vers les économies encore saines du centre, plaçant un considérable risque financier sur les contribuables et les retraités de ces dernières, tout en sapant la perspective d'un rétablissement à long terme des économies en difficultés. Il est vrai que le sauvetage de l'Europe a permis de stabiliser les finances publiques avec des taux d'intérêt plus bas pour les économies surendettées, reconnaît M. Sinn. Mais il a aussi entraîné une appréciation de la monnaie, et donc affaibli la compétitivité de l'ensemble des pays de la zone euro. En résumé, le sauvetage de l'Euro rend le problème le plus sérieux de la zone euro - la profonde perte de compétitivité des économies troublées - d'autant plus difficile à résoudre, conclut l'auteur.

  • Un témoin de la Tradition : René Guénon

    Il y a cinquante ans, le 7 janvier 1951, disparaissait au Caire, en Egypte, le Français René Guénon, l’un des principaux représentants de la pensée traditionnelle au XXème siècle.

    DE L’OCCULTISME A L’ESOTERISME

    Guénon est né à Blois, en 1899, dans une famille très catholique. En 1904, après un pélerinage à Lourdes, il vient poursuivre ses études supérieures à Paris. Musardant, il n’obtient sa licence qu’à 29 ans, puis est recalé à l’agrégation de philosophie à 32 ans, tandis que sa thèse de doctorat, consacrée à une «Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues», est refusée.

    Parallèlement à ses études, Guénon fréquente, dès son arrivée dans la Capitale, les milieux occultistes, se lançant dans une course effrénée aux affiliations et initiations. Il entre à l’Ecole Hermétique, est reçu dans l’Ordre Martiniste, fréquente diverses organisations maçonniques occultistes, est initié dans la loge Tebah de la Grande Loge de France. En 1908, il est secrétaire du IIème Congrès spiritualiste et maçonnique, et devient Souverain Grand Commandeur de l’Ordre du Temple Rénové. L’année suivante, à 23 ans, il est consacré «évêque d’Alexandrie» de l’Eglise gnostique de France, sous le nom de Palingénius, et assure la direction de La Gnose, «revue mensuelle consacrée à l’étude des sciences ésotériques».

    Après plusieurs expériences décevantes dans les milieux occultistes, il se tourne vers l’Orient pour trouver la juste voie, celle de la «Connaissance initiatique». Après s’être intéressé au Taoïsme, il est initié, en 1912, au Soufisme, un courant initiatique islamique, sans pour autant embrasser la religion musulmane, comme il le précisera plus tard à un correspondant. Ayant appris le chinois et l’arabe, lisant les textes originaux, il tente de travailler avec des initiés de chaque tradition.

    Tout en donnant des leçons particulières et des cours de philosophie, René Guénon écrit de nombreux articles, dans des publications catholiques, comme la Revue universelle du Sacré-Cœur Regnabit, ou traditionalistes, comme Le Voile d’Isis, qui deviendra Etudes traditionnelles. Il publie également des livres.

    LA TRADITION CONTRE LE MONDE MODERNE

    Dans Introduction générale à l’étude des doctrines hindoues (1921), et l’Homme et son devenir selon le Vedanta (1925), il définit les critères de la métaphysique traditionnelle universelle. Chez lui, la Tradition désigne l’ensemble de la connaissance d’ordre «métaphysique» : elle admet une variété de formes, tout en restant une dans son essence.

    Il insiste sur l’idée, déjà formulée avant lui par Joseph de Maistre et Fabre d’Olivet, d’une Tradition primordiale, qui renvoie à un Centre suprême, détenteur de toutes les connaissances spirituelles, et qui les diffuse par le biais de «chaînes initiatiques» présentes dans les différentes voies religieuses. Dans Aperçus sur l’Initiation (1946), il défend la nécessité du rattachement à une «chaîne», à une «organisation régulière», mais n’offre guère d’alternative à ceux qui refusent de s’en remettre, comme lui, à des musulmans ou des Orientaux. Tout juste reconnaît-il que la franc-maçonnerie reste en principe, malgré sa dégénérescence, une organisation dispensatrice d’une réelle initiation.

    L’aspect le plus intéressant de l’œuvre de René Guénon réside dans sa critique radicale du monde moderne, auquel il oppose une référence positive, le monde de la Tradition. Selon lui, la civilisation traditionnelle qui s’est réalisée en Orient comme en Occident -Inde, Moyen-Age catholique, Chine impériale, Khalifat islamique- repose sur des fondements métaphysiques. Elle est caractérisée par la reconnaissance d’un ordre supérieur à tout ce qui est humain, et l’autorité d’élites qui tirent de ce plan transcendant les principes nécessaires pour assoir une organisation sociale articulée.

    Celle-ci repose sur la division de la société en quatre castes ou classes fonctionnelles : au sommet, les représentants de l’autorité spirituelle, puis l’aristocratie guerrière, la bourgeoisie des marchands et des artisans, enfin les masses laborieuses. Cette notion de caste fait bien évidemment référence au système hindou, indo-aryen, divisé entre brahmane, kshatriya, vaishyas et çudras. De même, l’Iran, la Grèce et la Rome antiques connurent en partie un type d’organisation sociale analogue, que l’on retrouve, d’ailleurs dans la doctrine politique de Platon. L’ultime reviviscence de ce système en Occident fut le Moyen-Age féodal, le clergé correspondant aux brahmanes, la noblesse aux kshatriyas, le tiers-Etat aux vaishyas et les serfs aux çudras.

    Au pôle opposé du monde de la Tradition se tient la civilisation moderne, à laquelle sont propres la désacralisation, la méconnaissance de tout ce qui est supérieur à l’homme, le matérialisme, l’activisme forcené.

    Deux livres majeurs, La Crise du monde moderne (1927) et Le règne de la quantité et les Signes des temps (1946) contiennent l’essentiel de cette critique, auxquels on peut ajouter Orient et Occident (1924), qui soutient que ne subsistent désormais de civilisations traditionnelles qu’en Orient. Ce qui conduit Guénon à s’établir au Caire, en 1930, où il prend l’identité du cheikh Abdel Wâhid Yahiâ.

    LA REGRESSION DES CASTES

    René Guénon n’eut jamais d’activité politique, bien qu’évoluant dans des milieux parisiens d’Action française, car il estimait qu’«il n’y a, à l’époque contemporaine, aucun mouvement méritant qu’on y adhère».

    Pour lui, nous sommes à la fin d’un cycle, le Kalî-Yuga ou «Age sombre» prévu par les anciens textes hindous, mais aussi annoncé par d’autres traditions -que l’on songe à «l’Age de fer» d’Hésiode-. Son interprétation du cours de l’Histoire dans un sens involutif, résolument antimarxiste et antiprogressiste, repose sur l’idée de «régression des castes» : à une société gouvernée dans des temps quasi-mythiques, par des Rois sacrés de droit divin issus de la première caste, succède le règne de la caste guerrière, de monarques de type laïc, chefs militaires ou seigneurs de justice temporels, qui s’achève en Europe avec le déclin des grandes monarchies, puis vient le gouvernement du tiers-Etat, de la bourgeoisie, l’aristocratie cédant le pas à la ploutocratie, enfin, c’est l’émergence de la dernière caste, de la classe ouvrière, qui trouve sa conclusion logique dans le communisme et le soviétisme.

    Cette idée de régression des castes sera reprise par Julius Evola dans son maître-livre Révolte contre le monde moderne, publié en 1934. Guénon consentira d’ailleurs à la publication de ses écrits dans la page culturelle dirigée par Evola, de 1934 à 1943, dans le quotidien Il Regime Fascista..

    CONNAISSANCE ET ACTION

    Redevable en bien des domaines à Guénon, Evola s’en sépare cependant sur un point : il s’agit des rapports de l’autorité spirituelle et du pouvoir temporel, c’est-à-dire du sacerdoce et de la royauté. Dans son livre Autorité spirituelle et pouvoir temporel publié en 1929, Guénon affirme la primauté du sacerdoce par rapport à la royauté. Pour lui, le Brahmane est supérieur au Kshatriya parce-que la connaissance est supérieure à l’action et le domaine «métaphysique» au domaine «physique». Même dans le cas où les membres de la caste sacerdotale ne paraissent plus dignes de leur fonction, le bien-fondé de leur supériorité de principe ne saurait être discuté, afin d’éviter le risque d’une désagrégation du système socio-politique. Au contraire, Evola, qui considère que la culture de l’Occident s’enracine dans une «tradition de guerriers», défend la thèse inverse, estimant qu’avec le raisonnement de Guénon l’on se trouve en présence du «point de vue brahmanico-sacerdotal d’un Oriental».

    Fidèle à sa nature de brahmane, de sage, René Guénon fut plus un témoin de la Tradition qu’un acteur de son temps, à l’opposé du kshatriya, du guerrier Julius Evola, seul véritable révolté contre le monde moderne au XXème siècle.

    Edouard Rix http://www.voxnr.com

  • Y a-t-il trop d’avions dans le ciel ?

    L’Union européenne prévoit que le nombre d’avions aura doublé d’ici 2020. Notre planète peut-elle supporter une telle augmentation ? Si elle n’est responsable que de 2 % du total mondial des émissions de CO2, l’aviation commerciale sait qu’il va falloir faire mieux.

     

    Identifiez les couloirs aériens au dessus de chez vous – flightradar24.com

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Conférence de Frédéric Lordon et Fabien Danesi

    Le 22 février 2013, la galerie VivoEquidem recevait Frédéric Lordon qui s’est entretenu avec Fabien Danesi lors de la conférence “Les paysages affectifs du capitalisme contemporain”.