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  • Jérôme Stavisky, le menteur errant

    Jérôme Stavisky, le menteur errant Le Français le plus célèbre de ces derniers jours, Jérôme Cahuzac, est désormais le « menteur errant » le plus recherché des médias. En attendant que la Justice ne le rattrape… si tant est qu’elle y parvienne au-delà d’une simple mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale.

    Ainsi donc, l’ex-ministre du Budget joue à cache-cache avec les fins limiers de l’Information. Obligé de changer de « planques » tous les deux jours, voire même de passer la nuit sinon à la Belle Étoile, du moins dans son automobile, faute d’autre refuge.

    Finalement, sa décision de retrouver peut-être – le suspense est insoutenable – son siège à l’Assemblée nationale comme le droit politique à défaut de la moralité publique, l’y autorise, pourrait s’avérer pour lui le repaire idéal pour contrer les fâcheux. Combien d’élus de la République pourraient-ils lui reprocher ses indélicatesses sans qu’il éclate de rire :

    — Ah non, pas toi !… Pas vous !

    Certains de ses proches le disaient abattu. Il n’est finalement, et pour le moment, qu’un sans domicile fixe, victime de la pression, comme il dit… telle la première star du showbiz ou du sport venue.

    Tous ceux qui furent écœurés, moins par la révélation de la canaille qu’il est, que par son minable aveu dès la première audition – imagine-t-on un Bernard Tapie ou un Charles Pasqua se déballonner de la sorte au premier froncement de sourcils d’un Juge ? – doivent reconnaître que la Bête est loin d’être morte et qu’elle a repris, outre son arrogance naturelle qui ne l’a guère quitté, toute sa combativité.

    Combativité exercée désormais non pour arrondir son magot ou nier ses fraudes, mais pour tenir le crachoir aux plus hautes instances politiques du pays.

    Car qui pourrait douter que ses déclarations publiées ce jour dans La Dépêche du Midi sur son retour à l’Assemblée nationale (« C’est trop tôt, je n’ai pas encore pris ma décision »), sur son avenir (« Je n’imagine rien ») ou sur ses possibilités (« Je possède quand même quelques amis fidèles » – entendre par là sans doute quelques informations précieuses, quelques dossiers explosifs, quelques cacahuètes pour les singes des médias) ne sont que d’agressifs appels à l’aide, sinon à la complicité, lourds de chantage, de tous ceux qui seraient ses pairs en prévarications ? Au Parti socialiste, certes, mais pas seulement…

    Jérôme Cahuzac a tout de même été Ministre du Budget plusieurs mois. Ça laisse le temps de découvrir, photocopier et archiver quelques provisions pour ne pas se trouver « fort dépourvu » au cas où la « bise viendrait », ce qui lui permettrait de crier « À l’aide ! » en priant quelques copains-coquins de lui prêter assistance pour subsister dans un monde de brutes médiatiques et d’hypocrites fiscaux.

    Pure délire ? Oui, c’est sans doute ce qu’on a pu penser aussi des soucis qu’ont eus en leur temps deux autres ex-ministres cités précédemment… Aujourd’hui, le premier a retrouvé ses millions, le deuxième était encore sénateur voilà moins de deux ans, bien que « mis en cause dans plusieurs affaires politico-financières depuis les années 2000. (Charles Pasqua) a été relaxé dans six d’entre elles et condamné à de la prison avec sursis deux fois. »

    À moins, évidemment, qu’on ne retrouve Jérôme Cahuzac « suicidé d’un coup de revolver qui lui serait tiré à bout portant. »(1)

    Philippe Henriot, un des grands orateurs politiques du XXe siècle, député, puis secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande pendant la guerre, avait écrit quelques lignes qu’il est sans doute bon de rappeler en cette époque fâcheusement semblable à 1934, année de l’Affaire Stavisky qui faillit emporter le régime parlementaire d’alors : « Ah ! qu’il faudrait presque bénir les scandales s’ils avaient servi à nous révéler enfin l’immensité de la tâche et la gravité de nos responsabilités !

    Il ne suffit pas d’écrire en tête d’un programme : Autorité. Il faut se souvenir que l’autorité se mérite et que, si, elle s’est perdue chez nous, c’est que ceux-là même qui la détenaient l’ont avilie ; il faut se souvenir qu’il est vain de prétendre l’imposer si l’on n’est pas digne de la faire accepter ; il faut enfin ne pas oublier qu’elle s’éteint faute d’être exercée et que la révolte de ceux qui devraient obéir est souvent la conséquence directe de l’abdication de ceux qui n’ont pas osé commander. »(2)

    Philippe Randa http://www.voxnr.com

    notes :

    1) Allusion au suicide d'Alexandre Stravisky en 1934… Le Canard enchaîné de l’époque titra « Stavisky se suicide d’un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant » ou encore « Stavisky s’est suicidé d’une balle tirée à 3 mètres. Voilà ce que c’est que d’avoir le bras long »..
    (2) Les Émeutes du 6 février 1934 et la mort de la Trève (À bas les voleurs !), de Philippe Henriot, présentation de Jean Mabire, éditions Déterna, 2013 (réédition en un seul volume des deux livres Le 6 février et Mort de la trêve)… en vente sur www.francephi.com (http://francephi.com/boutique/les-emeutes-du-6-fevrier-1934-et-la-mort-de-la-treve/

  • La philosophie saisie par la gauche morale

    L’extrême gauche partage avec la pensée libérale un désir profond, celui de vouloir réduire toute politique soit à de la morale, soit à de l’économie. Alors quand elle tente d’articuler une réflexion sur les liens entre État, politique, souveraineté et paix comme le fait Philippe Hauser dans son dernier essai La désolation du monde, on ne peut que relever l’ampleur de la déformation du phénomène, qui nous semble cependant symptomatique des prétentions (ou de l’absence de prétentions) de la gauche morale en philosophie politique, mais aussi de ses racines théoriques inavouables.
    L’État opprime, la loi triche
    En quelques mots, quelle est la thèse de notre auteur ? D’abord que la politique a essentiellement partie liée avec la guerre, la terreur, la mort. En cela, il se réfère principalement au philosophe allemand Carl Schmitt qui fit de la discrimination ami-ennemi le critère de distinction entre phénomènes politiques et non politiques, critère qui permet également de saisir les contours de la communauté légitimement défendable par l’autorité politique souveraine. Cette distinction ami-ennemi, qui crée de l’identité donc de la différence, vivrait sur la négation de l’Autre, et sur l’éventualité de l’extermination physique, ce que le vocabulaire politique courant retransmet par ailleurs. Cette violence, l’État la monopoliserait indûment sous le masque soit du droit naturel, soit de la prévention de la guerre civile. Le remède positif qui nous est proposé, puisé dans la pensée de Nietzsche et de Heidegger, est la formulation d’une « pensée nomade », libertaire et anti-étatiste radicale. Plutôt que de persister, notamment dans le vocabulaire de la philosophie, à pérenniser les connexions devenues naturelles entre État comme lieu du politique et son corollaire, la guerre et la domination, il conviendrait de penser le lien philosophie et politique d’une autre manière, en dehors des cadres constitués par la tradition philosophique, en la structurant autour de l’idée normative de paix. À l’instar de Ernst Jünger qui proposait à ses lecteurs la figure du Rebelle comme modèle de vie et démarche réflexive, M. Hauser propose celui du nomade, insaisissable à la violence des contraintes externes : « Est nomade celui qui ne tient pas à sa place. Ou ce qui refuse la place assignée. Le nomade ne désassigne pas seulement les identités, il ne recompose pas les identités qu’il a défaites. »
    Neutraliser la Politique
    Avant de vouloir redessiner les contours d’un « autre monde possible » sans guerre, sans conflits, sans inégalités, bref neutralisé, M. Hauser devrait peut- être interroger les catégories et les représentations qu’il manipule. À côté de l’emploi d’un vocabulaire qu’il ne définit que très brièvement voire très caricaturalement ("guerre", "droit" et "politique" !), quelques remarques s’imposent.
    Premièrement, réduire la politique au formalisme schmittien est un moyen commode de ne pas s’interroger sur ce qu’elle est substantiellement - réduction au passage que Schmitt récusait lui-même - ou, osons le mot, sur ce qu’est la politique essentiellement. Politique et domination étatique sont deux domaines qui ne doivent pas être confondus. On peut parier sans prendre de risques que l’affaiblissement de la domination étatique, que les européistes comme les indépendantistes de tout poil réclament, ne se traduirait pas par la disparition du politique comme créatrice d’une identité distinctive mais par sa transmission à un niveau supra ou infra-étatique.
    Le problème, c’est le régime
    Deuxièmement, il aurait peut-être été intéressant de s’interroger sur les formes de l’articulation entre État et société, plutôt que d’énoncer dogmatiquement que tous les États, en tout temps, en tout lieu et sous toutes les latitudes, sont des fauteurs de guerres, des oppresseurs des populations qu’il entend conserver. P. Hauser va même jusqu’’à esquisser une comparaison inadmissible et égarante, entre le régime national-socialiste et ses adversaires d’alors, également coupables d’avoir été « les représentants d’un système terrible de domination, dont on a fini par oublier qu’il fut, autant que d’autres, la négation de la vie humaine, quand celle-ci n’était ni blanche ni occidentale ». N’y a-t-il pas d’États souverains meilleurs que d’autres ? Et si ces états souverains sont hiérarchisables entre eux, quel critère, si ce n’est celui qui permet d’ordonner justement la place de l’État, à la fois en fonction des aspirations de ceux qui lui sont assujettis, mais aussi prenant en compte les autres éléments du vivre ensemble politique pour qu’il ne devienne pas cette machine à opprimer décrite par M. Hauser ? La réponse de la pensée classique était à la fois réaliste et subtile. Quelque soit l’habitat où vit l’Homme, il est socialisé, il est au milieu de ses semblables. Hors du cadre de la famille ou de la tribu qui l’enserrent primitivement correspond la communauté politique, dont les formes varient d’une cité à l’autre. L’organisation politico-sociale, observable par la constante de relations, du moins dans les gouvernement libres, de commandement et d’obéissance, répondait à une question qui n’a rien perdu de son actualité.
    Qu’est-ce qui justifie qu’une minorité d’hommes au sein de la cité gouverne et puisse contraindre la majorité ? Là encore, la philosophie classique faisait d’un ordre constitutionnel, qui ne trouvait comme légitimation que la terreur et le mensonge, un régime corrompu que l’on pouvait tout de même distinguer de régimes plus en aspiration avec l’élément proprement humain dans l’homme, c’est-à-dire sa nature. La question maintenant est de savoir si la naissance de l’État moderne a rendu caduque toute possibilité d’évaluation de cette communauté selon des critères de justice, de ce fameux droit naturel que M. Hauser réduit, par naïveté sans doute, à un discours de dominants masquant les véritables rapports sociaux. On se contentera ici de constater que la philosophie moderne, en cela héritière de Hobbes et de Machiavel, a beaucoup œuvré pour rendre acceptable les modes d’agir politique et juridique de la tyrannie dans le cadre étatique. Seulement, limiter ses potentialités tyranniques est un dessein politique possible et souhaitable, tandis que tenter de dépasser le problème en niant sa nature politique une nigauderie.
    Des racines dans le nihilisme allemand
    Ne percevoir la structure de la réalité politique que comme un lieu de rapports de forces, de dominations, de puissances, de vainqueurs et de vaincus devrait peut-être alerter l’auteur sur la dette qu’il a contracté à l’endroit de la Kulturpessimismus teutonne, qui tout en prétendant dévoiler les véritables mécanismes sociaux sous couvert d’indignation morale, a également contribué à l’amenuisement de tout ce qui aurait pu constituer un remède à la longue marche de la philosophie moderne vers le nazisme. Voilà où la réflexion de l’ultra-gauche en est réduite.
    Puisque nous sommes dans la pensée allemande, restons-y un peu - mais pas trop longtemps tout de même. Autant de raccourcis percutants, de « stylisation » de la réalité sociale aboutissent de la part de notre auteur à la défense d’une attitude qui se voudrait libertarienne, mais qui paradoxalement ne permet pas d’atteindre le rôle de critique sociale qu’elle voudrait s’assigner. Cette posture du nomade n’est pas sans rappeler le penseur romantique dans une critique de C. Schmitt que M. Hauser n’a pas jugé bon de citer. Schmitt décrit le romantisme politique comme une pensée de l’occasion : la politique devient une occasion de s’épancher et de mettre en scène ses rêveries enfiévrées. Seulement, ne percevant les choses politiques que comme des monades dont la seule unité se constitue dans la subjectivité de son auteur, il ne dépasse pas la surface des phénomènes, et reste en cela, sans connexion avec la réalité, bourgeois et stérile. Le romantisme révolutionnaire, même s’il continue à fasciner à droite comme à gauche a été et demeure une impasse politique.
    Pierre CARVIN Action Française 2000 juillet-août 2005
    * Philippe Hauser : La désolation du monde. Politique, guerre et paix, Paris, L’Harmattan, 190 pages, 16,50 euros.

  • Faut-il renoncer à la démocratie ?

    Je crois que certains lecteurs, en voyant ce titre, vont cliquer sur le lien tout en se demandant si Alexandre Latsa est brusquement devenu fou, ou en pensant que la suite va enfin dévoiler le fond de sa pensée. Mais non, pas d'inquiétude, l'idée n'est pas de moi.
    « Faut-il supprimer la démocratie » est une citation du « sage et démocrate » Jacques Attali. Celui-ci a en effet le 18 mars dernier signé un article absolument incroyable où il pose la question de l’opportunité de songer à appuyer, aider et compléter les structures et institutions démocratiques afin de pérenniser leur efficacité.

    Jacques Attali prend l’exemple de l’élection verticale et à vie du pape, puis de l'élection de la nouvelle présidence chinoise pour 10 ans, en remarquant que les deux fonctionnent selon le principe du parti unique, en portant au pouvoir quelqu'un du sérail sans consulter le peuple. Ensuite, il constate les échecs du système démocratique italien incapable de permettre l’émergence d’un gouvernement stable après les élections législatives du mois dernier. L’Italie serait d’après lui l’exemple type de l’échec du fonctionnement des systèmes démocratiques, le politique étant contraint de sacrifier l’avenir à long terme du pays (en aggravant la situation économique) pour assurer sa réélection.

    Serait-il tombé sous le charme des partis uniques parce que la démocratie montre ses limites ?

    Pas du tout, il propose une troisième voie. Construire (en parallèle des institutions démocratiques) de nouvelles assemblées consultatives, composées de gens choisis, qui nommeraient des responsables à des niveaux plus élevés, ces derniers constitueraient une assemblée consultative nationale, en charge de conseiller les pouvoirs démocratiques. Ces assemblées seraient toujours selon lui destinées à équilibrer des pouvoirs politiques qui seraient mieux en mesure d’exécuter leur mission: la gestion de la « cité ».

    Il ajoute qu'il y a urgence à ce que des gens (des « sages » n’en doutons pas NDLR) prennent le relai des politiques élus car les risques seraient réels puisque « les multiples fondamentalismes sont présents et ils rodent autour du lit de la démocratie ». Il conclut : « Si on veut sauver l’essentiel de la démocratie, c’est à de telles audaces qu’il faut commencer à réfléchir ».

    Il faut peut-être lire entre les lignes et traduire : Nous (l’oligarchie) allons devoir un peu plus confisquer la démocratie et permettre à des gens mieux « choisis » de diriger nos pays.

    Utopie ? Usine à gaz avec de nouvelles assemblées commissions et comités divers salariés par les états démocratiques ? Il faut prendre très au sérieux les « audaces » proposées par Jacques Attali, parce qu'il existe déjà des comités qui pensent et décident à la place des élus du monde occidental.

    Le 29 mars 2013, le président de Goldman Sachs a confirmé que le problème principal de l’UE était non pas Chypre (ou un pays comme la Grèce dans lequel le peuple est simplement en train de mourir NRDL) mais l’Italie d’aujourd’hui avec le facteur Grillo. Le troublant italien, sorte de Coluche politique, empêcherait en effet l’honnête establishment financier international d’achever sa prise de contrôle des états en faillite. Un processus qui comme on peut le voir ici est pourtant bien entamé et démontre, s’il le fallait, que c'est un comité d'anciens employés de la banque Goldman Sachs qui a pris les commandes des centres de décision du monde de la finance en Europe. Est-ce la meilleure des solutions pour l’Europe ? Le pauvre Beppe Grillo avait même eu droit au début de ce mois à un billet corrosif à son égard sur le blog de notre « sage » dans lequel il était montré du doigt comme un danger pour l’avenir de l’Europe.

    Etonnante similarité de point de vue, non ?

    Il y a pourtant, en dehors de la troisième voie proposée par Jacques Attali, une autre solution que la confiscation des élections par des « sages », au cœur de social démocraties dont les élites appartiennent à des corporations financières étrangères, et dont les politiciens sacrifient leurs peuples et leurs pays au nom de futiles réélections.

    Dans des pays comme par exemple la Chine de Jintao et Jinping, la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan ou le Venezuela de Chavez, des élites « d’un autre genre » jouissent majoritairement du soutien de leurs peuples pour accomplir la mission qui est la leur : faire de leurs pays des états puissants et souverains, capables de résister tant aux déstabilisations financières que militaires tout en poursuivant et assurant leur développement économique.

    La solution en Europe n’est sans doute pas la confiscation d’une démocratie déjà en phase terminale, mais sans doute plutôt de procéder démocratiquement à un changement radical d’élites, afin de sortir d’un système d’exploitation qui ne fonctionne manifestement plus et de pouvoir enfin rendre aux peuples d’Europe ce qui leur a été confisqué : le pouvoir de décider de leur propre destin.

    Alexandre Latsa http://www.voxnr.com

  • Opposants au mariage pour tous : où va le "Printemps français" ? Olivier Perceval, secrétaire général de l’AF, sur France Info

    Le climat en France est-il en train d’être empoisonné par l’opposition au mariage pour tous ? Mardi le ministre de l’Intérieur a dénoncé un climat d’intolérance après l’agression ce week-end à Paris d’un couple homosexuel, et la multiplication des "intimidations", d’après lui, contre des élus de tous bords.

    Derrière la radicalisation des opposants au mariage pour tous apparaît le "Printemps français", mouvement né après la manifestation du 24 mars. Reportage sur cet objet aux contours encore mal définis, qui entraîne dans son sillage des mouvances aux ambitions diverses.

    C’est l’une des actions de cette frange radicale : vendredi à Saint-Etienne, un groupe d’une cinquantaine de personnes empêche le rapporteur PS du texte, Erwann Binet, d’animer une réunion avec des étudiants. Il est alors face à des familles, des personnes qui portent les couleurs de la "manif pour tous" de Frigide Barjot, et des militants de "Jeunesses nationalistes" qui appartient à la droite radicale. Printemps français, un mouvement mal identifié

    La radicalisation de la contestation semble avoir brouillée les frontières politiques. Le mouvement Printemps français est difficilement identifiable. "J’ai eu l’habitude depuis le début de ce débat d’avoir en face de moi des interlocuteurs précis. Là, le printemps français, je ne sais pas qui c’est", indique Erwann Binet. "La lucidité politique que tous les opposants au mariage pour tous devraient avoir vis à vis de ces groupes extrêmistes n’est pas partagée par tous les militants", ajoute-t-il

    Au départ de la contestation il y a la "manif pour tous" animée par Frigide Barjot. Le printemps français fait son coming out après la manifestation du 24 mars sur l’idée qu’il faut muscler les actions. Ce groupe n’est pas homogène. Il est composé d’un noyau dur autour duquel s’agrègent des mouvements qui viennent d’horizons très différents. Le soutien de plusieurs organisations radicales

    Très peu des créateurs du mouvement sont identifiés. Le nom de domaine du site printempsfrançais.fr à été déposé anonymement. Seules trois personnes apparaissent publiquement. Absence de transparence justifiée par la porte parole Beatrice Bourges pour protéger des actions de "résistance".

    Autour de ce noyau, plusieurs organisations radicales revendiquent leur appartenance ou soutiennent le Printemps français. Parmi eux, on trouve le Bloc identitaire. Et les royalistes d’Action française. Leur objectif dépasse le simple retrait de la loi. Le secrétaire général d’Action française par exemple pense que les conditions d’un changement de régime sont réunies. "Le Printemps français se sont des familles entières qui jusqu’à maintenant étaient spectatrices de la dégradation de la société, qui brusquement se sentent impliquées", explique Olivier Perceval. [...]

    La suite sur France Info

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  • Au secours, les années 30 sont de retour !

    La période que nous vivons est malheureusement comparable aux sinistres années 30. Si les mêmes maux produisent les mêmes effets, le pire est à venir.

    La crise dont on ne voit pas le bout. Le ras-le-bol envers les politiques discrédités. La montée des extrêmes de tout poil...

    De quelle époque parle-t-on ? D’aujourd’hui ou de ces années 30 qui chaque fois qu’on les évoque vous ont un petit air de menace, car l’on sait trop bien comment elles se sont terminées ? Sans jouer la politique du pire, il faut reconnaître que les ressemblances sont assez troublantes pour qu’on y regarde de plus près.

    Un interminable marasme

    Dès 2008, la crise des subprimes et le dévissage incontrôlé et irresponsable des banques, on a brandi le spectre de la crise de 1929 et de son krach boursier. Qu’en est-il cinq ans après ? La France des années 30 a subi, mais moins fortement que ses voisins anglais, italien ou allemand, la répercussion d’une crise mondiale. Les raisons ? La faible industrialisation d’une France encore archaïque et largement rurale (35 % en 1931), moins affectée par une récession qui touchait justement les investissements industriels. La croissance des années 20, très importante ailleurs, ayant été moindre aussi en France, pays de la gestion père de famille, notre pays tombe aussi de moins haut. Cette France-là, qui pratique encore le protectionnisme, ne connaît pas les millions de chômeurs, elle peut compter aussi sur un État fort qui, avec l’arrivée du Front populaire, va mener quelques réformes structurelles, sans rapport certes avec l’amplitude d’un New Deal américain, mais qui témoigne d’un État volontaire. Dans la crise d’un système libéral, proche de la crise des années 2000, on disposait encore d’un gros joker, l’État, qu’on commençait à envisager, dans le cadre d’une intervention lourde sur l’économie.

    La crise est bien plus profonde aujourd’hui : chômage massif, déséquilibre chronique entre la production de richesses, les dépenses et la redistribution, désengagement d’un État exsangue et dépassé - malgré certaines mesures comme la création de la BPI -, dépendance envers les pays étrangers pour les flux, envers l’Europe pour les objectifs de politique économique (déficit...)

    Pourtant, la politique de "déflation" mise en place à la fin des années 30 n’est pas sans rappeler la crise d’austérité que François Hollande impose graduellement à la France sans en prononcer le nom. Et l’on constate que les débats fiscaux actuels sont déjà en place : à droite, on reprochera à un Front populaire prodigue de s’en prendre aux "200 familles" - les 75 % de Hollande - pour nourrir grassement des fonctionnaires pléthoriques ; à gauche, on entend ponctionner les "gros".

    Un même esprit ?

    Il y eut "l’esprit des années 30" tel que le définit l’historien Serge Berstein (La France des années 30, éditions Armand Colin). Refus du libéralisme à la française, constat d’une crise de civilisation, attirance vers d’autres modèles, communiste ou chrétien - en 1932, le personnaliste Emmanuel Mounier fonde la revue Esprit. C’est la décennie d’une avant-garde qui pratique la table rase, veut repenser la société de fond en comble. Mais ce vent nouveau cohabite avec une frange importante de la population, passéiste, protectionniste, qui regarde en arrière, vers la Belle Époque, - son mythe naît dans les années 30 -, une France bourgeoise, jouisseuse et sécurisée, éternelle. Par où l’on voit que la France bloquée, frileuse, ne date pas d’aujourd’hui.

    Cette fin de cycle, mutatis mutandis, évoque certains constats actuels, liant économie et capacité d’innovation, de plus en plus largement relayés : l’Europe est un très vieux continent, en voie de sous-développement ; la richesse, l’avenir, la croissance, sont réservés à d’autres horizons, d’autres civilisations. C’est à une refonte intégrale que la France est invitée : certains avancent déjà d’autres modèles - écologique, participatif -, mais à l’évidence, on semble en France bien plus essoufflé, à court d’idées, que dans les années 30. Pour le moment, les solutions les plus nettes sinon précises sont proposées par des forces protectionnistes, régressives - à droite, avec Marine le Pen, à gauche, avec Jean-Luc Mélenchon qui, par sa véhémence, aurait trouvé sans mal sa place dans les années 30 - chantant une France repliée sur elle-même, variation sur une vieille antienne. L’ambiguïté court au sein même du gouvernement puisqu’un des opposants les plus virulents à la mondialisation, Arnaud Montebourg, est devenu le ministre du Redressement national.

    Le discrédit des élites

    "À bas les voleurs !" : le slogan de la manifestation monstre du 6 février 1934, où se mêlaient dans un joyeux désordre anciens combattants, camelots du roi et forces attirées par le fascisme, visait avant tout les politiques impliqués dans l’affaire Stavisky, qui venait de "se suicider d’un coup de revolver qui lui a été tiré à bout portant". Ses nombreuses protections auprès des élus, mais aussi auprès des banques, déjà dans le viseur de la presse et de l’opinion publique, exaspèrent une grande partie de la population. Ce n’est pas le premier scandale politico-financier de l’époque (cf. affaire Hanau). Mais avec l’affaire Bettencourt, l’affaire Woerth, l’affaire Cahuzac et un ancien président mis en examen, la France des années 2010 a-t-elle des leçons de morale à donner à son ancêtre ? Ne serait-on pas en droit de crier : à bas les menteurs ! À bas les voleurs ! La colère sociale, doublée d’un écoeurement moral, gronde. Mais petit rappel : cet écoeurement fit aussi jadis le lit d’une idéologie anticapitaliste et antidémocratique qui prit la main sous Vichy, avec une volonté de moraliser à outrance la France à tous les niveaux. Attention avec la vertu : tombée aux mains de fanatiques, elle a souvent débouché sur des lendemains assassins.

    Les années 30 sont donc ce moment de l’histoire de France où la république cesse définitivement d’être une mystique, pour reprendre l’expression de Péguy l’écorché, qui avant tout le monde avait diagnostiqué ce deuil et ce naufrage. C’est une lapalissade, mais les années 30 préparent 1940. Durant cette décennie, les déçus de la République vont rejoindre les ligues, les associations d’anciens combattants : on se détourne des partis, mais on se réunit encore dans des groupes politisés, à la différence des années 2010 où l’engagement est moins politique que citoyen ou social.

    Errances sur la scène internationale

    Dans les années 20, la France avait oscillé entre la fermeté à l’égard de l’Allemagne - l’occupation de la Ruhr - et la conciliation - l’esprit Briand. C’est finalement cet esprit qui l’emporte, notre pays s’alignant sur un allié anglais jouant l’apaisement face au danger hitlérien. Deuxième erreur commise : plutôt que de se rapprocher de l’URSS, un moment intéressée, on joue (Laval) la carte italienne, qui est une carte truquée : en 39, on aura tout faux. L’URSS s’allie à l’Allemagne, de même que l’Italie. Hormis sur le couple franco-anglais, la politique internationale est un désastre qui ne nous protégera pas d’une catastrophe militaire.

    Aujourd’hui, les enjeux sont bien entendu très différents. Mais la France, dans le couple franco-allemand qui menait l’Europe, a perdu complètement la main. De partenaire respecté, elle a rétrogradé au stade de l’élève en faute qui attend la prochaine réprimande. Seul sursaut possible à même de redorer le blason terni en Europe : l’intervention sur le continent africain (Libye, Mali), où le vestige séduisant d’une politique coloniale se combine à l’écho assourdi d’une France défenseur des droits de l’homme. Le bilan, pour l’heure, est moins accablant.

    La montée des extrêmes

    Non, il n’y a pas eu de fascisme à la française dans les années 30. Serge Berstein l’a bien montré : l’essor des ligues n’est qu’une résurgence de l’esprit nationaliste de Boulanger, légèrement repeint au folklore mussolinien, qui a pris racine de l’autre côté des Alpes. Mais idéologiquement, on est loin du compte. Il n’en demeure pas moins une montée très violente des thèmes xénophobes que le gouvernement Reynaud avalisera en prenant en 1938 des décrets-lois très durs envers la population fraîchement immigrée. Ces décisions font écho à un état d’esprit présent dans la population et sont les prémices de la politique xénophobe de Vichy.

    L’insécurité, financière, identitaire, sociale, tarte à la crème de notre époque, est un thème qui surgit, habilement exploité, dans les années 30. Cette droitisation de la vie politique - vraie dérive de ces années 30 qui voit l’Assemblée élue pour le Front populaire en 1936 voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 - a largement été diagnostiquée depuis quelques années, que ce soit à l’UMP, mais même aussi, à présent, au PS. Si les nationalistes des années 30 désignent comme ennemi principal les communistes internationalistes, fossoyeurs de la France, aujourd’hui, le réflexe identitaire a une autre cible : l’Europe et son fédéralisme. La cible a changé, mais le discours et l’objectif sont restés les mêmes. Affaire à suivre...

    François-Guillaume Lorrain - Le Point

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  • L’article n°1 du projet de loi “mariage pour tous” voté au Sénat

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation)Tard dans la soirée d’hier, dans une ambiance électrique, l’article du projet de loi sur le mariage homosexuel a été adopté par 179 voix contre 157, sans modification par rapport au vote en première lecture de l’Assemblée nationale. Ce vote sera définitif si l’ensemble du projet de loi est voté à l’issue de son examen. Il ne serait donc pas soumis à une deuxième lecture à l’Assemblée nationale.

     

    Quels ont été les votes des sénateurs de droite ?

    Si la majorité a voté contre, on notera que cinq sénateurs UMP ont voté pour, deux se sont abstenus, et un était absent. Chez les centristes, Chantal Jouanno a voté pour et quatre se sont abstenus. A gauche, on n’enregistre pas de vote négatif, mais trois absentions, dont Jean‑Pierre Chevènement. Le débat a cependant duré dix heures, des sénateurs de droite interpellant leurs homologues d’en face sur les déclarations de Najat Vallaud‑Belkacem sur la PMA ou sur la qualification d’un gouvernement ou le ministre du Budget est le ministre du mensonge, ou le ministre du redressement industriel le contredit à mener un tel projet.

    Et la réaction de la gauche ?

    De grandes phrases pour le président du groupe PS François Rebsamen, qui a déclaré que ce vote était une victoire de la lutte contre l’homophobie, celle de la tolérance et de la démocratie. Le groupe écologiste du Sénat a exprimé son émotion dans un communiqué. Par ailleurs, les actions de La Manif pour tous continuent, comme hier à Marseille où un comité d’accueil attendait Najat Vallaud-Belkacem, ou au Carrousel du Louvre où des opposants attendaient François Hollande.

    http://fr.novopress.info

  • ANATOLE FRANCE : Une certaine idée de la France

    Lit-on encore Anatole France ? C'est une question à poser au moment où se célèbre le cent cinquantième anniversaire de sa naissance. C'est dire que l'essentiel de son œuvre a déjà vieilli d'un siècle. Quant à l'homme... Académicien, dreyfusard, anticlérical à Légion d'honneur et grand collectionneur de dames, il fait songer à quelque momie à barbe blanche et calotte de velours, personnage de musée Grévin pour XIXe siècle agonisant.
    Pourtant cet écrivain modèle qui se crut anticonformiste, avant de devenir le plus « politiquement correct » des plumitifs républicains surnage des cendres refroidies de son purgatoire grâce à une qualité, qui n'était pour lui que politesse : il écrivait le meilleur français de son temps.
    Tranquillement partisan du paganisme antique, il passa à tort pour sceptique, alors qu'il fut ébloui par quelque soleil interdit.
    Son amitié pour Jaurès n'altéra pas l'admiration que lui vouait Maurras. Heureuse époque où l'amour des lettres classiques pouvait réunir des adversaires acharnés.
    Une courte biographie de Marie-Claire Bancquart, grande spécialiste d'Anatole France, dont elle dirige l'édition des œuvres en quatre volumes dans la Collection de la Pléiade, chez Gallimard, cherche à le remettre dans une perspective actuelle. C'est l'occasion de redécouvrir avec Les dieux ont soif un jugement pénétrant sur une révolution à laquelle le bicentenaire rend des couleurs. On découvre où conduisent intolérance et langue de bois : à la terreur.
     Nul pseudonyme ne convient mieux au personnage : France. C'est déjà une sorte de programme littéraire, politique, héréditaire, ancré dans toutes les traditions antagonistes dont se nourrit une identité nationale particulière, de la monarchie à la république. Son père, Noël-François Thibault, dit Noël France, vient de Luigné, près d'Angers, et s'est établi libraire à Paris. Quant à sa mère, elle est la fille naturelle d'une meunière d'Auneau, près de Chartres.
    Anatole, né le 16 avril 1844, quai Malaquais, au-dessus de la librairie paternelle, est élevé dans les bouquins, les manuscrits et les gravures de l'époque révolutionnaire, dont son père fait commerce.
    De bonne heure bibliophile, érudit et bien entendu poète, il sera lecteur aux éditions Lemerre, puis commis surveillant à la bibliothèque du Sénat.
    Il écrira sans nul doute la meilleure langue classique qui soit, toute nourrie d'antiquité grecque et romaine, ce qui le conduira à un paganisme un peu livresque, où la sensualité va compter bien davantage que la familiarité avec les anciens dieux disparus.
    Pour lui, la clarté prime tout. Aussi fera-t-il écarter d'une anthologie poétique qu'il dirige les vers de Mallarmé et même de Verlaine. Il a composé une ode à Napoléon III en 1870 - c'était bien le moment - et a quitté Paris en 1871 pour ne pas participer à la Commune, alors qu'il était mobilisé dans la Garde nationale.
     Ironique et méfiant
    Journaliste, critique, amateur de beaux livres et de bonne vie, il se fait connaître du grand public à trente-cinq ans, en publiant deux nouvelles : Jocaste et Le chat maigre. Suivent dans la foulée ; Le crime de Sylvestre Bonnard, Les désirs de Jean Servian et surtout Thaïs, dont l'argument est bien le (mauvais) goût de l'époque, puisque c'est l''histoire d'une pécheresse sauvée et d'un ermite damné" !
    Il restitue ensuite avec un indéniable bonheur, le XVIIIe siècle dans La rôtisserie de la Reine Pédauque, où apparaît l'abbé Jérôme Coignard, dont il va faire le porte-parole d'une philosophie fort révélatrice de la mode des soi-disant Lumières. On voit très bien comment toute une tradition libérale de l'Ancien Régime va conduire à la Révolution. Le romancier, sous prétexte de nous faire sourire avec un récit picaresque, montre bien qu'il n'y a pas rupture, mais continuité d'une vieille tentation française - on pourrait presque dire gauloise - de jouissance, d'irrespect, de légèreté.
    France est le témoin, hélas souriant, des méfaits de l'intelligence dans un pays facilement oublieux de son corps tout autant que de son âme. Chez ce Parisien, dont les ancêtres furent façonnés par les paysages "modérés" de l'Anjou ou de la Beauce, le tragique est évacué au bénéfice de la raison raisonnante. D'où une sécheresse, un manque de générosité, un égoïsme transmué en vertu qui lui vaudront plus d'admiration que de sympathie.
    Sa peinture, exacte et habile, d'une société sans élan ni passion a quelque chose de sec qui ne fait certes pas de cet écrivain un "prince de la jeunesse". Ainsi sera-t-il boulangiste puis dreyfusard, passant de la droite à la gauche avec une retenue qui le conduira à se dépendre assez vite de ses engagements.
    L'île des pingouins, livre assez tardif qu'il écrira alors qu'il a largement dépassé la soixantaine, reflète assez bien son itinéraire tout d'ironie et de méfiance.
    Elu à l'Académie française en 1896, France se révèle grand maître d'un genre littéraire lui aussi totalement démodé : les dialogues, où interviennent tour à tour des interlocuteurs bien choisis, représentatifs des "types" d'une société marquée par les soubresauts de la fin de son siècle. Ainsi M. Bergerst, maître de conférences à la faculté des Sciences, qui énonce une opinion particulièrement "francienne" : « Les hommes furent jadis ce qu'ils sont à présent, c'est-à-dire médiocrement bons et médiocrement mauvais ».
     Dénoncé par l'URSS
    Le juste milieu ne se distingue de la médiocrité que par l'emploi d'une langue qui va faire d'Anatole France le champion, condescendant et satisfait, de la plus grande spécificité nationale, à laquelle ne peuvent pas échapper, jusqu'à l'époque contemporaine "tag-rap", les adversaires les plus résolus de tout nationalisme, y compris les plus révolutionnaires.
    À la veille d'une guerre, dont il pressent tout autant que l'horreur les funestes conséquences, le vieux maître, devenu une sorte de directeur de conscience de tout ce que le pays compte d'intellectuels et de littérateurs, va publier, en 1912, Les Dieux ont soif. Ce roman historique montre les ravages de la partisanerie dans l'esprit d'un jeune homme honnête mais sectaire ; Evariste Gamelin est de ceux dont la vertu jacobine va faire un pourvoyeur de guillotine. Jamais le mécanisme de la Terreur ne sera disséqué avec moins de passion ni plus de justesse. Rien n'est pire finalement que les doctrinaires qui veulent le bien du genre humain. L'apparente générosité de l'idéologie des Droits de l'homme devient l'insatiable pourvoyeuse de l'échafaud.
    Sans s'inscrire parmi les nostalgiques de l'Ancien Régime, le républicain Anatole France dénonce la Terreur. Ceux qui le comptaient un peu rapidement au nombre des leurs ne lui pardonneront jamais.
    Il meurt, le 12 octobre 1924, dans sa propriété de "La Béchellerie", à Saint-Cyr-sur-Loire, en Touraine, après avoir épousé la femme de chambre de son ancienne maîtresse, Mme de Caillavet, et reçu le prix Nobel en 1921.
    André Breton écrira alors au nom des surréalistes : « Avec France, c'est un peu de servilité humaine qui s'en va. Que ce soit fête le jour où l'on enterre la ruse, le traditionalisme, le patriotisme, le scepticisme, le réalisme et le manque de cœur ! »
    En contrepoint, le royaliste Charles Maurras reprendra l'éloge de Maurice Barrès : « Tout ce que l'on voudra ! Mais d'abord Anatole France a maintenu la langue française », ajoutant : « Et le style. Et le goût. Et l'esprit français. Nous lui devons bien cet hommage, Et nous le lui devons deux fois, comme Français et comme attachés de tête et de cœur à la tradition de la France ».
    Son œuvre sera mise à l'index par le Saint-Office, tandis qu'il sera dénoncé en URSS comme ennemi du communisme. Il lui restait le public radical-socialiste bourgeois. Cela faisait encore du monde.
    ✍ Jean Mabire National Hebdo du 21 au 27 avril 1994
    Marie-Claire Bancquart Anatole France, 278 pages, Julliard .

  • Un système en décomposition, par François Arondel

    Après l’affaire Guérini ( le sénateur socialiste, président du Conseil Général des Bouches du Rhône, a été récemment mis en examen pour des malversations concernant des marchés publics; son frère qui est également poursuivi par la justice a été un proche « partenaire » d’Henri Proglio, actuel président d’EDF, quand ce dernier dirigeait Veolia ), l’affaire Cahuzac qui n’en est qu’à son commencement ( le compte bancaire suisse du ministre a été créé par un proche de Marine Le Pen, Philippe Péninque, qui fût membre du GUD ! ), voilà l’affaire Augier . Ce dernier, polytechnicien et énarque de la promotion Voltaire, ancien inspecteur des Finances et trésorier de l’écurie « Hollande » en 2012, semble être actionnaire , d’après Le Monde, de deux sociétés off-shore basées aux Iles Caïmans . Le candidat Hollande, qui a affirmé sa volonté de combattre la finance internationale, a collaboré étroitement avec un personnage qu’il connaît depuis très longtemps ( ils étaient ensemble à l’ENA en 1980 ) et qui pratique ce qu’il y a de pire en matière de capitalisme financier . Les socialistes ne feront désormais plus illusion .

     

    Ces affaires ne constituent en fait que la partie émergée d’une triste réalité; les politiciens, de gauche et de droite, sont de plus en plus proches des milieux d’affaires et sont de plus en plus tentés d’utiliser leur positionnement dans la société pour « faire de la tune » comme le disait sans fard, le délicieux Sarkozy . Ce dernier, qui est impliqué dans plusieurs affaires, est d’ailleurs particulièrement choyé par l’Emir du Quatar qui lui a, semble-t-il, confié la direction d’un fonds d’investissement doté d’un capital de 500 millions d’euros . Le reclassement des politiciens et des hauts fonctionnaires dans le monde des affaires est devenu une pratique très courante qui en dit long sur les complicités de plus en plus évidentes entre l’Hyper Classe, les politiciens et les hauts fonctionnaires . Cette dérive qui a été auscultée par Sophie Coignard et Romain Guibert dans leur livre « L’oligarchie des incapables », est en fait très compréhensible parce que dans une société dont les plus élevées des valeurs sont la richesse et la consommation, il ne peut pas en être autrement . La tendance à la chrématistique ( l’obsession de l’enrichissement ) est aussi vieille que l’humanité et Aristote l’a dénoncée dans son ouvrage intitulé « La Politique » . Pour lutter contre cette tendance naturelle, il est indispensable de réinstaurer une hiérarchie de valeurs traditionnelle dans laquelle la richesse se situe tout en bas; une hiérarchie de valeurs dominée par les valeurs de patriotisme, d’honneur et de dévouement au service du bien commun . La révolution à venir sera nécessairement conservatrice .

     

    Au cours d’une altercation avec le député François Goulard, qui est opposé au cumul des mandats, Jean-François Copé lui a rétorqué que sans cumul des mandats l’Assemblée Nationale ne serait peuplée que de minables se satisfaisant d’un revenu mensuel de 5000€ . Il y a donc, selon Copé, au moins 90% de minables en France ! Il devient urgent de se débarasser de ces politiciens insultants et méprisants .

     

    Notre système politique est en décomposition pour au moins deux raisons : la non-représentativité de représentants qui ne représentent plus que des partis politiques partageant la même idéologie ( individualiste, mondialiste, immigrationniste, néo-libérale ) et totalement indifférents aux aspirations populaires d’une part, l’obsession de l’enrichissement qui a gagné les politiciens d’autre part. Ce système , comme tous les systèmes corrompus qui l’ont précédés, va s’effondrer; comme l’ont écrit Sophie Coignard et Romain Guibert, nous sommes en 1788 . Quant au banquier de gauche Jean Peyrelevade, il pense que tout cela va mal finir et il a raison de le penser !

     

    François Arondel 4 Avril 2013  http://www.reseau-identites.org

  • Frigide Barjot en instance de divorce… d’avec ses troupes !

    Le mouvement de contestation au projet de mariage homosexuel se radicalise et inquiète les organisateurs de la Manif pour tous, qui démontrent chaque jour leur incapacité à maîtriser la fronde, faute d’en comprendre les fondements réels.

    On ne saluera jamais assez l’énergie mobilisatrice de Frigide Barjot. Mais elle n’a mobilisé ni sur son nom, ni sur ses slogans. Ce n’est pas en se proclamant « fille à pédés » ou en s’adjoignant Xavier Bongibault qu’elle a rassemblé autour d’elle une population qui ne descend pas dans la rue pour lutter contre l’homophobie ou proposer une amélioration du PACS. Frigide Barjot a été un catalyseur. Un catalyseur n’agit que sur une masse à catalyser. Entre Frigide et « ses troupes », il existe un malentendu fondamental.

    Ces gens-là ne viennent pas se battre contre l’homophobie : comme chrétiens, ils aiment leur prochain et ne confondent jamais l’homme et ses actes. Ni pour l’amélioration du PACS, dont ils disaient en 1998 qu’il ouvrait la brèche par laquelle passerait ensuite le mariage. Ils suivent Frigide comme organisatrice, mais ils commencent à comprendre que leur combat n’est plus le même. Madame Barjot le comprend-elle ? [...]

    François Teutsch - La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net