Une conférence très réussie
Cette conférence aura été une très grande réussite qui se situe très au-delà de tout ce que nous avions imaginé et ce, malgré les menaces qu’ont fait peser sur sa tenue les sectaires héritiers d’une histoire qui s’achève . Pour la première fois en Bretagne, deux cent cinquante militants de la cause des peuples européens se sont réunis, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant . De plus cette conférence, dont nous devons l’initiative et la réussite à Yann Vallerie qui a fait un travail exemplaire, il faut le souligner, a le mérite de marquer une inflexion dans la thématique des patriotes qui n’ont pas, jusqu’à récemment, porté beaucoup d’attention à la question sociale . Le succès de cette conférence met en évidence le fait que patriotisme et solidarisme sont intimement liés et qu’il y a une forte demande des milieux patriotiques en faveur d’une réflexion sur cette question essentielle . Nous ne manquerons pas d’approfondir cette réflexion parce que nous sommes persuadés que lier les problématiques identitaire et sociale peut nous permettre de nous substituer à une gauche qui a définitivement abandonné la cause du peuple, le peuple au sens ethnique bien sûr mais aussi le peuple des producteurs . La gauche qui est en train de se couper totalement des milieux à revenus faibles et modestes, devient le parti des bobos qui profitent de la mondialisation d’une part, le parti des gens issus de l’immigration d’autre part . Les autochtones appartenant aux classes défavorisées et de plus en plus ceux des classes moyennes comprennent que la droite libérale ne peut pas non plus apporter de solutions à leurs problèmes parce qu’elle est étroitement liée aux responsables de leurs problèmes . Nous disposons donc d’une fenêtre d’opportunité comme nous n’en avons pas eu depuis la dernière guerre . Encore faut-il que nous soyons capables de formuler un discours recevable par ces vastes couches sociales, ce qui est, à mon avis, tout à fait possible . Il nous faut pour cela abandonner définitivement tout un ensemble de référentiels qui appartiennent à un passé définitivement révolu et formuler de façon adaptée à la situation présente un nouveau corpus doctrinal . Nous pouvons avoir recours pour ce faire aux oeuvres d’intellectuels majeurs de la Renaissance et de l’Antiquité tels que Machiavel, Cicéron, Tite-Live, Polybe et Aristote par exemple , qui peuvent nous être d’une grande utilité .
Les gens qui ont manifesté aujourd’hui et qui ont essayé d’empêcher la tenue de cette conférence font preuve de manière constante d’un esprit étroit et intolérant; ils se plaisent à manifester contre la montée en puissance d’un fascisme qui est mort en 1945 et que nous n’avons nullement l’intention de ressusciter ; les propos qui ont été tenus au cours de cette conférence montrent, s’il en est besoin, que le mouvement de résistance que nous constituons est authentiquement démocratique et sincèrement préoccupé d’un bien commun qui concerne autant les libertés personnelles que la solidarité sociale . Ces derniers héritiers de la pensée soixante huitarde deviennent d’autant plus hystériques qu’ils sentent bien que l’histoire leur échappe et que les forces, qu’ils croient injurier en les qualifiant de populistes, ont le vent en poupe dans toute l’Europe . Le rejet de la classe politique est général et la réaction populiste, comme l’appelle le philosophe Vincent Coussedière, est enclenchée partout en Europe ; l’Europe qui était en dormition est en train de s’éveiller et si nous avons le mérite d’être des pionniers, nous avons désormais le devoir d’être le fer de lance du mouvement social-conservateur qui ne va faire que s’amplifier .
Le succès de cette réunion met aussi en évidence le fait que le « Réseau Identités » fonctionne et que cette structure souple et décentralisée permet une unité d’action et une grande efficacité, malgré une réelle diversité de points de vue, parce que nous partageons tout un ensemble de valeurs essentielles : diversité anthropologique, pluralité politique, liberté conçue comme non-domination, enracinement, patriotisme, solidarité . Nous devons étendre ce réseau et susciter la création de nouvelles associations qui se concacreront à des tâches diversifiées et complémentaires .
La crise du libéralisme
Contrairement à ce qu’ont cru les néo-libéraux américains, l’histoire n’est pas terminée; au lendemain de l’effondrement du bloc soviétique, Francis Fukuyama avait cru nécessaire d’affirmer que le train de l’histoire venait de s’arrêter à la station « libéralisme » . Vingt ans plus tard, nous ne pouvons que sourire de cette niaiserie parce que non seulement l’histoire ne s’est pas arrêtée, elle tend même à aller de plus en plus vite, mais en plus le libéralisme a sérieusement du plomb dans l’aile parce que les prophéties économiques des néo-libéraux se sont avérées être erronées . L’économie occidentale et tout particulièrement l’américaine sont dans un état de délabrement que peu de gens avaient imaginé, voilà ne serait-ce que dix ans . Ainsi et contrairement à ce que l’on entend fréquemment, la part de la production industrielle dans le PIB américain est descendue à un niveau extrêmement bas, 11,2%, plus bas encore que celui de la France qui est de 12,5% (il était de 22% en 1990 ) . Les Etats-Unis comme la Grande-Bretagne font encore illusion grâce aux profits de leurs activités financières lesquelles constituent ni plus ni moins qu’un gigantesque hold-up à l’échelle mondiale; cette rente ne durera pas éternellement parce que la financiarisation de l’économie fait l’objet d’un rejet qui s’amplifie très rapidement .
Et pourtant, il y avait des économistes hétérodoxes qui nous avaient alertés dès le début des années quatre-vingt dix, Maurice Allais tout particulièrement, lequel avait pronostiqué, dès 1991, une crise géante. Maurice Allais dont les économistes du courant dominant disaient qu’il ne comprenait plus rien à l’économie moderne, a eu raison longtemps avant tout le monde . Profitons de cette réunion pour rendre un hommage mérité à un économiste et physicien au talent considérable .
Cette crise gigantesque que nous vivons, les libéraux ne l’ont pas vu venir parce que ce sont des croyants qui n’ont pas la moindre once de bon sens; ce fait les disqualifie et si les médias et les politiciens continuent de psalmodier les mantras libérales, la plus grande partie des peuples européens a compris que l’économie ne peut pas échapper aux régulations imposées par les états; à défaut, le système économique se fourvoie dans la spéculation laquelle mène inévitablement à des crises dramatiques, telles que celles de 1929 et 2007 . De plus la dérégulation et l’affaiblissement des pratiques de redistribution provoquent une distorsion insupportable de l’échelle des revenus et des patrimoines .
La préoccupation de la solidarité économique est très ancienne en Europe; Aristote déjà, voilà plus de 2300 ans , faisait état, dans son ouvrage intitulé « La Politique », de sa préférence pour une société constituée essentiellement d’une très vaste classe moyenne, d’une petite classe de pauvres et de très peu de riches . Par ailleurs il considérait qu’un rapport de 1 à 7 entre les revenus des plus pauvres et ceux des plus riches était bien suffisant pour rendre compte des différences de talent et d’énergie qui existent entre les uns uns et les autres . Cette distribution de la richesse, avait selon lui l’immense mérite de limiter les tensions internes qui naissent inévitablement d’une distribution trop inégalitaire et ainsi de rendre la cité plus stable . Cette solidarité économique était à son avis une conséquence de la « philia » que l’on peut traduire par « fraternité ethnique » .
Le banquier J.P. Morgan, qui possédait une immense fortune, considérait qu’un rapport de 1 à 20 était suffisant; dans les années 1970, le rapport moyen entre les plus bas salaires et les revenus des patrons, était en France de 1 à 35, il est aujourd’hui de 1 à 350 et aux Etats-Unis ce rapport est dans certains cas de 1 à 2000 . L’ère néo-libérale que nous subissons depuis plus de trente ans a permis un enrichissement considérable des plus riches qui s’est fait au détriment des salaires des membres des classes moyennes et défavorisées . L’appauvrissement des classes moyennes va sans doute provoquer ce qu’Aristote avait décrit, à savoir un basculement de ces classes moyennes dans le camp des adversaires résolus de la classe dominante . Ce processus est déjà en oeuvre et se traduit par l’émergence des mouvements populistes, le dernier en date, celui de Beppe Grillo, passé de 0% à 25% des suffrages en quelques semaines, malgré une absence totale de contact avec les médias, illustre le fait que l’histoire est en train de basculer. Nous sommes sortis de l’après-guerre en 1990 et nous sommes en train de sortir simultanément de l’après soixante-huit et de l’après néo-libéralisme . Aux Etats-Unis, la crainte des conflits internes est telle que l’état fédéral a voté des crédits importants pour le réarmement de la garde nationale . Le milliardaire Georges Soros a dit très récemment que la guerre civile est désormais possible aux Etats-Unis . Trente années de néo-libéralisme nous ont conduit au bord de l’abîme et les politiciens de droite et de gauche peuvent en être tenus conjointement pour responsables; les peuples en sont très majoritairement conscients .
Les Etats-Unis sortent très affaiblis de cette crise et même s’ils demeureront une grande puissance, notamment militaire, pendant au moins deux décennies, ils ne sont plus la seule puissance . Un certain nombre de pays émergents s’organisent pour échapper à la domination américaine; ainsi les BRICs, Brésil, Russie, Inde et Chine envisagent la création d’une monnaie internationale constituée d’un panier des principales monnaies pour échapper aux paiements en dollars . Ce mouvement s’amplifiera rapidement si, comme certains analystes le pensent ( GEAB ) , une grave crise du dollar a lieu au cours de l’année qui vient .
Les grandes civilisations ont résisté à la vague d’occidentalisation et elles se mobilisent après de longues périodes de léthargie ; une nouvelle situation géopolitique est en cours de formation dans laquelle les anglo-saxons et leur idéologie ne sont plus que des acteurs parmi d’autres . Dans ce contexte, les Européens ont la possibilité de se libérer de la domination américaine ; cela est possible pour trois raisons : les Etats-Unis, nous l’avons dit, sont affaiblis et leur idéologie est contestée ; il n’y a plus de danger soviétique et l’opinion européenne s’est retournée contre les Etats-Unis et ce, même en Allemagne . Les opinions favorables aux Etats-Unis ne sont majoritaires qu’en Grande-Bretagne et encore de très peu .
Notre seul problème, c’est notre classe politique qui a , toutes tendances confondues, les yeux de Chimène pour le Rodrigue yankee . Cette classe politique a entamé le 12 Mars dernier des discusions en vue de la création d’un marché transatlantique sans en tenir informés les peuples européens . La classe politique libérale de droite et de gauche est naturellement mondialiste et son projet est celui d’une société mondiale uniformisée et métissée sur le modèle nord-américain . Ce projet de marché transatlantique est la première étape d’une intégration de l’Europe occidentale et centrale dans un embryon de cette future société mondiale . La propagande bruxelloise nous dit que ce projet est une réponse à la riposte des BRICs dont la Russie qui est notre partenaire naturel . C’est à dire que la classe politique européenne veut établir un nouveau rideau de fer à l’est de la Pologne pour diviser à nouveau l’Europe et l’empêcher de s’émanciper et d’établir des relations fructueuses avec nos cousins russes qui sont perçus, à juste titre, par les libéraux comme des adversaires résolus de toute idée mondialiste .
Quelles solutions pour sortir de la crise ?
Nous avons organisé cette conférence afin d’essayer de poser quelques jalons d’une réflexion que nous devrons mener au cours des mois et des années à venir et qui vise à définir des solutions à la crise économique et sociale que nous subissons et que nous continuerons à subir de manière de plus en plus oppressante si rien ne change . Quelles solutions pouvons-nous envisager pour sortir du cauchemar libéral ?
La première est sans aucun doute la mise en place au niveau européen d’un protectionnisme économique et démographique . Le protectionnisme économique est une réponse aux multiples dumpings auxquels nous sommes confrontés; à savoir le dumping salarial, le dumping social, le dumping environnemental , le dumping fiscal et enfin le dumping monétaire . Ainsi la Chine pratique un dumping monétaire massif du fait de la sous-évaluation de sa monnaie de l’ordre de 50%, ce qui rend mécaniquement les produits européens deux fois plus chers qu’ils ne devraient l’être normalement et à l’inverse, ce dumping rend les produits chinois deux fois moins chers qu’ils ne devraient l’être, d’où les déficits considérables des échanges avec la Chine, au détriment de l’Europe bien sûr; même l’Allemagne, qui est la championne du monde des exportations, a un déficit commercial récurrent avec la Chine . En plus de ce dumping monétaire, la Chine pratique toutes les autres formes de dumping, ce qui n’est pas acceptable . Il va nous falloir imposer aux Chinois des règles du jeu équitables pour les deux parties et ne plus accepter passivement la destruction de notre industrie . Le protectionnisme n’est pas un credo; il s’inscrit dans une démarche pragmatique et constitue une réponse ponctuelle à un problème précis . Nous avons besoin de reconstruire une industrie et comme tous les pays qui ont développé des activités industrielles l’ont fait dans le passé ( y compris les Etats-Unis ) nous devrons protéger nos industries renaissantes . Pour des raisons de l’ordre de la sécurité collective ( qualité sanitaire des produits alimentaires et indépendance alimentaire ), nous devons aussi protéger notre agriculture ; concernant ce point, le projet de marché transatlantique que la commission européenne nous concocte est comprise par les nord-américains comme un projet de démantèlement de la PAC , ce qui traduit la volonté états-unienne de pratiquer une exportation massive de produits agro-alimentaires vers l’Europe . Bruxelles, en favorisant le libre-échangisme le plus échevelé est en train de tuer l’industrie européenne; la prochaine étape est la destruction de l’agriculture européenne .
Le protectionnisme démographique vise à mettre un terme à l’invasion en cours de l’Europe en interdisant de manière drastique les conditions de l’installation en Europe et en renvoyant tous les migrants en situation illégale ou sans travail . Ce protectionnisme viserait également à appliquer le principe de la préférence européenne dans le marché du travail et à revaloriser les métiers pénibles de façon à les rendre à nouveau attrayants pour les travailleurs européens . Le coût actuel de l’immigration en France est compris entre 17 et 70 milliards selon les auteurs; il est probablement de l’ordre de 50 milliards ce qui représente plus de la moitié du déficit budgétaire de l’état .
La seconde série de mesures à appliquer concerne la remise en place de régulations à tous les niveaux ; ces régulations concernent tout d’abord les flux financiers qui n’ont plus aucun sens parce qu’ils sont totalement déconnectés des économies réelles . Les activités financières, qui devraient avoir pour but essentiel le financement des outils de production, sont devenus sous l’influence de Milton Friedman et de l’école de Chicago des activités parasitaires qui s’apparentent au pillage . L’interdiction de ces activités peut passer par une taxation des investissements proportionnellement à leur brièveté , c’est à dire que les investissements de courte durée seraient très fortement taxés et ne présenteraient donc plus aucun intérêt .
Il conviendrait également de chercher à supprimer les paradis fiscaux qui sont de vrais cancers de l’économie mondiale parce qu’ils permettent aux sociétés multinationales de pratiquer massivement l’évasion fiscale . Ainsi Total, qui est le fleuron de notre CAC40 ne paie qu’un milliard d’impôt en France alors que ses bénéfices annuels sont de l’ordre de 12 milliards d’euros . D’une façon générale , les sociétés du CAC 40 ne paient que 8% d’impôts sur les bénéfices quand les PME en paient 22% ; ceci est directement lié à l’utilisation qu’elles font des sociétés filiales domiciliées dans les paradis fiscaux . A la suite de la crise de 2007, les dirigeants politiques occidentaux avaient promis que ces paradis fiscaux disparaîtraient; bien entendu, il n’en a rien été .
Il convient également de mettre un terme au processus de dérégulation du marché du travail et de rendre aux organisations de salariés, dont la création devrait être entièrement libre, un rôle essentiel dans la fixation des salaires, des avantages sociaux et de la sécurité au travail .
Il faudrait également que les états européens s’appliquent à réduire les fraudes fiscale et sociale des entreprises. En France la fraude sociale des entreprises est comprise entre 30 et 40 milliards d’euros et l’évasion fiscale pratiquée par les grandes entreprises est de l’ordre de 45 milliards d’euros en France, 120 milliards en Italie et 230 milliards en Allemagne .
Les niches fiscales injustifiées représentent un manque à gagner de 40 milliards d’euros pour le fisc français . Le cumul de toutes ces fraudes et avantages accordés aux plus riches représente un total de 120 milliards d’euros en France . Si l’on ajoute le coût de l’immigration, laquelle est voulue par le MEDEF ne l’oublions pas, cela fait un total de 170 milliards d’euros chaque année . Si l’on prend en compte la suggestion du très libéral Patrick Artus de taxer les revenus du capital au même niveau que les revenus du travail, ce sont 100 milliards de plus que le fisc français pourrait récupérer chaque année . Nous en arrivons à un total qui dépasse très largement les 200 milliards d’euros chaque année . Il y a là suffisamment de ressources pour combler les déficits du budget de l’état et des organismes sociaux . Il y aurait même de quoi augmenter le budget de la recherche et développement de 20 milliards d’euros et le budget de la défense d’autant .
Ceci étant dit et parce que nous ne pensons pas que tous les défauts de notre système économique sont imputables au seul patronat, il faut ajouter que les Français ont eu tendance à se laisser bercer d’illusions concernant, en particulier, la durée du temps de travail qu’il faudra allonger si l’on veut rembourser la dette que notre génération a accumulée, soit 1800 milliards d’euros . Les libéraux de droite et de gauche qui regardent le monde au travers de lunettes aux verres rose, imaginent que la croissance va redevenir ce qu’elle était dans le passé ; il est permis d’en douter et on peut même penser que l’épuisement des énergies fossiles va réduire à néant cette croissance, ce qui est très ennuyeux parce que tout le monde comptait sur elle pour absorber tous nos déficits ainsi que nos dettes . Quoiqu’il en soit, nous sommes très certainement entrés dans une période comparable à celle que connaissent les Japonais depuis plus de vingt ans, à savoir une période de croissance nulle . A défaut de croissance, il ne nous reste qu’une seule possibilité : travailler davantage pour le bien de tous.
Nous avons mis en avant l’idée de coopératisme. Le coopératisme est un principe d’organisation sociale et économique procédant des idées de communauté, de localisme et de solidarité; il est étranger, à la différence du socialisme, à l’égalitarisme, à l’individualisme et donc au mondialisme . Le coopératisme s’intègre donc naturellemment dans notre conception d’une société enracinée dans des communautés locales et dans l’idée d’une économie localiste et solidaire .
Nous avons évoqué une forme possible de coopératisme étendu aux 24 millions de salariés français via la création de fonds collectifs privés mais institutionnels qui seraient alimentés par des versements mensuels correspondant à 4 heures de travail supplémentaires . Ces fonds permettraient de constituer des fonds coopératifs d’investissement considérables (1200 milliards d’euros au total) destinés à l’investissement dans les industries locales et nationales . Ce dispositif permettrait de reconstituer le tissu industriel de manière décentralisée, de prendre le contrôle des grandes compagnies par achat d’ actions à hauteur de la minorité de blocage, de constituer une épargne salariale qui serait restituée au moment du départ en retraite, de faire profiter tous les salariés des bénéfices dégagés par nos industries et grandes entreprises de manière mutualiste, tout en préservant la possibilité des nécessaires initiatives personnelles en matière de création et de développement d’entreprises . De plus ces fonds réservés aux seuls salariés nationaux et qui ne pourraient pas se livrer à la spéculation ni à l’investissement off-shore, constitueraient les partenaires de référence dont ont besoin nos entreprises pour s’assurer une réelle stabilité et une visibilité à long terme . Ces fonds seraient gérés de manière coopérative sur une base régionale, à savoir que chacun verserait proportionnellement à ses moyens et que les nominations des dirigeants seraient faites de manière démocratique selon le principe « un homme, une voix » .
Nous avons parlé de la cogestion qui consiste à confier la gestion des entreprises à des conseils d’administration constitués à parité de représentants du capital et de représentants élus des salariés (dans le système de codétermination qui existe en Allemagne, ce sont les syndicats qui représentent les salariés dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 1000 salariés ). Ce dispositif pourrait être complémentaire du précédent .
Enfin, nous avons abordé la question du rôle des syndicats qui sont sujets, dans tous les pays européens, à un processus d’érosion ( les syndicats en France, ne rassemblent plus aujourd’hui que 8% des salariés ) . Le syndicalisme a un rôle essentiel à jouer dans nos sociétés parce que, comme l’avait bien compris Machiavel, les intérêts des classes sociales sont le plus souvent divergents et de ce fait, les conflits entre elles sont récurrents et sans fin . Contrairement à Marx, il n’accordait à ces conflits aucune dimension eschatologique et il considérait, contrairement aux conservateurs des 19ème et 20ème siècles, que ces conflits étaient bénéfiques et fondateurs d’institutions et d’identité . Le syndicalisme devrait donc être revivifié ce qui ne semble pas aller de soi ; les causes de la désyndicalisation , que certains associaient à la politisation des syndicats, sont peut-être à rechercher du côté de l’individualisme croissant qui règne dans les sociétés occidentales .
Notre ami syndicaliste nous a expliqué que le rôle des syndicats de salariés réside dans la défense des intérêts des salariés et le contrôle de l’application des lois et réglements et pas dans la gestion des entreprises. En conséquence, il est opposé à l’idée de la cogestion par les représentants des syndicats .
Conclusion :
Que nous nous définissions comme Bretons, Français ou Européens ne change rien au fait que nous sommes tous confrontés aux mêmes maux qui ont leur origine dans l’idéologie individualiste et mondialiste dont les chantres sont, d’une part la Super Classe des très riches apatrides et d’autre part la classe des politiciens libéraux de droite et de gauche, tout aussi individualistes et mondialistes. Ces maux se nomment : arasement des frontières; uniformisation culturelle; immigration de peuplement; insécurité physique, économique et culturelle; chômage et baisse des revenus; déracinement . Nous pouvons avoir des préférences ethnoculturelles, mais ne perdons pas de vue le fait que nous avons une ennemie commune, la Nouvelle Classe qui dispose de très grands moyens et qu’il nous faudra mettre à terre pour nous libérer de la gouvernance mondiale qu’il est en train de mettre en place; évitons de nous disperser dans des querelles secondaires; nous règlerons nos différends plus tard. Pour l’instant, nous devons nous concentrer sur l’essentiel et faire preuve d’une grande tolérance à l’égard de tous nos camarades engagés dans le combat fondamental, celui qui nous permettra de renouer avec l’expérience plurimillénaire des Européens, qu’ils soient de Bretagne, de France ou d’ailleurs .
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