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  • Interrogé par Lyon Capitale TV, Damien Rieu, porte-parole de Génération identitaire, affirme : “L’extrême gauche est jalouse de notre succès”

    LYON (NOVOpress) - Interrogé par Lyon Capitale TV, Damien Rieu, porte-parole de Génération identitaire, revient sur les événements marquants du mouvement, mais également sur les projets futurs, notamment la sécurité des citoyens. Il évoque également le soutien des Identitaires aux actions contre le mariage dit pour tous. Il discute enfin d’autres sujets.

    http://fr.novopress.info

  • Le "blues" de l'agriculture française

    Montrés du doigt lorsque flambent la baguette ou les pâtes, les agriculteurs voient les prix de l'agroalimentaire rester stables lorsque les prix agricoles repartent à la baisse... Et dans un contexte de hausse des charges et d'incertitude sur l'avenir de la PAC, ils s'inquiètent d'une dérégulation des marchés.
    Lorsque s'est amplifié, fin 2007, le débat sur le pouvoir d'achat, c'est vers les agriculteurs que les consommateurs ont été invités à se tourner : la flambée des prix des produits alimentaires
    était due, nous expliquait-on, à la hausse des prix des matières premières agricoles. C'était oublier un peu vite que les celles-ci comptent finalement assez peu dans le prix du produit vendu au consommateur. Le coût du blé dur ne représente que 50 % du prix des pâtes. Les prix agricoles n'étaient donc pas seuls responsables de la flambée des prix...
    Bouc émissaire
    Surtout, alors que le prix du blé a recommencé à baisser depuis le printemps, le prix de la baguette, dont les boulangers avaient justifié l'augmentation à proportion de celle du blé, n'est pas reparti à la baisse. Mais le prix du blé ne représente qu'environ 5 % du prix final de la baguette...
    Fin 2007, les syndicats agricoles avaient réclamé un observatoire, sous l'autorité de l'administration des fraudes, chargé de contrôler précisément les marges pour déterminer les responsabilités. Ils ne l'avaient pas obtenu. Et ne l'obtiendront pas plus maintenant qu'ils veulent comprendre pourquoi la baisse de leurs prix de vente n'est pas répercutée sur les produits qu'ils trouvent dans les rayons des grandes surfaces.
    Accusés de peser sur le pouvoir d'achat des Français lorsque leurs prix augmentent, oubliés lorsque ceux-ci repartent à la baisse, les agriculteurs français ont le "blues". D'autant que, si le temps de la flambée des prix agricoles est terminé, les hausses de charges demeurent. Utilisé pour les engins agricoles ou le chauffage des serres et des élevages, le pétrole est également la base de la fabrication d'engrais, de bâches agricoles et de nombreux intrants qui n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
    L'exemple du lait
    Et dans le contexte de crise financière mondiale, les agriculteurs sont particulièrement inquiets de la dérégulation progressive des prix agricoles en Europe. Le marché du lait en est l'exemple flagrant. Avec la perspective de la disparition progressive des quotas laitiers, les rapports se tendent entre producteurs et acheteurs. Après une première chute de 10 % du prix du lait en octobre, les industriels réclament une nouvelle baisse. Et même s'il faudra peut-être nommer un médiateur national pour parvenir à un accord, les producteurs n'exigent plus la stabilité des prix.
    Cette conjoncture difficile est d'autant plus inquiétante que les agriculteurs savent qu'ils auront, dans les années à venir, de nouveaux efforts à fournir. En particulier pour relever le défi environnemental. Première consommatrice de pesticides au monde, l'Union européenne adoptera dans les prochains mois le "paquet pesticides" qui interdira les molécules les plus dangereuses et imposera des normes plus restrictives. Si de telles adaptations sont nécessaires, pourront-elles être financièrement encaissées dans les filières où le prix de vente couvre à peine le coût de revient ?
    Mais la véritable inquiétude vient de l'incertitude concernant l'avenir de la Politique agricole commune. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, s'est félicité d'avoir obtenu, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un accord sur la réforme de la PAC. Après une nuit de négociations, les ministres européens ont accepté de "réorienter certaines aides", ce qui aidera l'agriculture à relever le défi de l'environnement et permettra de maintenir des outils de régulation des marchés.
    Échec de Barnier
    Mais que deviendra cette politique après 2013, lorsque son budget sera renégocié ? Michel Barnier a échoué dans sa tentative de faire signer par ses collègues un texte promettant de maintenir une politique agricole "ambitieuse". Après le refus du Royaume-Uni, de la Suède et de la Lettonie, l'accord adopté vendredi 28 novembre précise seulement que l'UE devra conserver après 2013 une politique agricole commune « suffisamment ambitieuse ». Cet échec est un avant-goût de la renégociation budgétaire de la PAC, qui consomme actuellement 53 milliards d'euros, soit environ 40 % des ressources communautaires. Et c'est l'agriculture française, qui bénéficie de 10 milliards d'euros de subventions européennes, qui aura le plus à perdre.
    Après un demi-siècle d'une politique qui a maintenu l'agriculture française dans une logique de subventions et de soutien des prix, la sortie de la PAC sera particulièrement douloureuse. Et plus encore que la conjoncture, c'est sans doute cette incertitude sur l'avenir qui donne le "blues" à nos agriculteurs.
    GUILLAUME CHATIZEL L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008

  • Vers la fin de l'Institution matrimoniale ?

    Alors que Civitas organise ce qui sera la grande manifestation contre le mariage homosexuel le 18 novembre prochain à Paris, il importe de réfléchir à l'argumentaire que développent les catholiques pour expliquer leur prise de position. Dans chaque diocèse, les évêques ont eu à cœur de prendre position sur une question à propos de laquelle tout le monde sent instinctivement que c'est notre civilisation qui est en jeu. Pierre Carvin, analyste politique, nous propose une réflexion différente sur cette question apparemment si simple.
    Claire Thomas : Pierre Carvin, que vous inspirent les très nombreuses prises de position contre le mariage homosexuel qui proviennent souvent du milieu catholique ?
    Pierre Carvin : Cette mobilisation impressionnante est de bon augure dans l'immédiat. Ce qui me gêne, c'est qu'à propos de cette question, on invoque de manière un peu rapide et sans analyse le droit naturel, la nature. Le mariage monogame est de droit naturel certes, mais la polygamie l'est aussi... Puisque c'est le mariage monogame qui semble attaqué aujourd'hui, avec des éloges qui se multiplient à propos de la forme moderne de la polygamie que l'on appelle le polyamour, il faut bien peser les raisons de le défendre. Ce n'est pas un hasard si, au moment de la réforme grégorienne au XIe siècle, l’Église a pesé de tout son poids en faveur d'une institutionnalisation obligatoire du mariage. Il y a des raisons théologiques très importantes, à propos desquelles je ne suis pas compétent, mais il y a aussi de profondes raisons socio politiques qui jouent en faveur de la monogamie. On a perdu de vue les raisons de l'institution de la famille monogame... La nature n'explique pas tout. Il y a aussi un calcul rationnel, qui est d'ordre politique. Au Xe et XIe siècle, lorsque la réforme grégorienne a imposé le modèle chrétien à l'Occident barbare, la question qui se posait était celle de la dispersion des ressources et des patrimoines. Avec l'obligation légale du mariage monogame, on passe d'une structure tribale, où tout est plus ou moins collectif, à une société plus complexe où la constitution de patrimoines familiaux permet l'émergence d'une coopération sociale élargie. Dans une situation de rareté, le problème est de rassembler les informations (la culture, les mœurs, les coutumes) et de rassembler les ressources. C'est ainsi que peut se constituer un patrimoine pour une lignée. Le mariage monogame apparaît comme un moyen de concentrer les biens : c'est le premier stade d'un développement économique, social et donc spirituel.
    C. T. : Ce qui était vrai au XIe siècle ne l'est plus aujourd'hui...
    P. C. : L'institution familiale a émergé la première dans l'Occident médiéval. Quant à l’État, c'est une création de la modernité. Mais son émergence a profondément changé le paysage. Parce qu'il y a un Etat fort et redistributeur des biens aux individus, on n'a plus besoin aujourd'hui de communautés familiales protectrices. L'Etat revendique d'être le seul protecteur des individus, auxquels il donne toute liberté de vivre à leur guise. En tant qu'acteur rationnel, dans le jeu social, il a tout intérêt à concasser les réalités sociales autonomes et à s'imposer comme le seul arbitre du vivre ensemble, en prise directe avec chaque individu. Le risque ? Une montée inexorable vers le totalitarisme, les individus payant au prix fort de leur liberté spirituelle cette assistance, cette « assurance tout risque étatique », qui fait d'eux des adolescent perpétuels, incapables de gérer leur vie, de penser leur existence, de vivre autrement qu'au jour le jour.
    C. T. : Et l'Eglise dans tout ça ?
    P. C. : N'oublions pas, si nous nous intéressons à l'histoire, que l'Etat s'est toujours posé en rival de l'Eglise, contestant sa légitimité et son pouvoir direct sur les âmes comme sur les corps. Le théologien William Cavanaugh a écrit là-dessus des choses très importantes. A partir du XVP siècle, soit l'Eglise fait des concessions et Rome signe des concordats avec les Etats, soit, à travers la réforme protestante, l'Etat obtient que soient coupés les ponts entre Rome et l’Église locale...
    C. T. : Comment situez-vous le mariage homosexuel dans cette longue histoire du mariage ? Est-ce le signe de la fin d'une institution ?
    P. C. : L'idée du mariage homosexuel provient
    de l'oubli de cette fonction rationnelle (à la fois économique, sociale, culturelle, civilisationnelle) du mariage. La société est devenue une société d'individus. Ce que les individus demandent à l'Etat aujourd'hui, ce qu'ils cherchent dans ce qui reste d'une institution matrimoniale étatisée, c'est uniquement une reconnaissance de leur état de vie. Dans cette perspective nouvelle effectivement, toute morale mise à part, les homosexuels ont autant de droit que les hétérosexuels... C'est la logique démocratique, c'est la politique démocratique qui, comme l'explique l'Américain Charles Taylor, vise à donner un « droit égal à la dignité » (en l'occurrence au mariage). Dans cette logique individualiste, peu importe ce que l'on fait. La citoyenneté établit une égalité stricte de tous les comportements (sauf grave désordre) et donc le... droit égal à la dignité qui aboutit à cette invention, à haute portée symbolique, du mariage homosexuel. Le mariage homosexuel est avant tout le signe d'un nouveau progrès ( qui pourrait être irréversible dans notre civilisation) de l'esprit démocratique. Si nous ne faisons rien, viendra un temps - il n'est pas éloigné - où nier la possibilité pour les homosexuels de se marier et d'avoir des enfants sera réputé comme contraire à l'Egalité fondamentale et donc comme « antidémocratique ».
    C. T. : C'est ce « progrès démocratique » selon vous qui a poussé le pouvoir socialiste à faire de cette idée du mariage homosexuel un projet de loi ?
    P. C. : Non ! De façon beaucoup plus prosaïque, le Pouvoir socialiste, ici et maintenant, vise à récompenser une clientèle en lui accordant cet avantage particulier, qui signifie une reconnaissance pleine et entière par l’État de comportements réputés naguère comme déviants. C'est un marchandage politique, qui utilisera l'esprit démocratique pour s'imposer dans les mentalités. On touche à l'origine même de la civilisation ; et on veut faire en sorte que ce nouveau processus soit celui d'une véritable « politisation du mariage », d'un mariage dont l’État seul fixe les règles et les conditions. Le mariage ne sera plus ce mélange de nature et de convention, de raison sociale et de passions humaines qui en faisait une Institution unique. Ce sera une gratification sociale accordée à deux individus (ou plus, pourquoi pas ?) pour reconnaître l'authenticité d'un état affectif quelconque.    
    Propos recueillis par Claire Thomas  monde & vie . 20 octobre 2012

  • États-Unis : Les 21 chiffres édifiants de la pauvreté

    Si l’économie va mieux, alors pourquoi est-ce que la pauvreté en Amérique continue à croître si rapidement ? Oui, le marché boursier est au plus haut historiquement , mais  le nombre d’Américains vivant dans la pauvreté a atteint un niveau jamais vu depuis les années 1960

    Oui, les bénéfices des entreprises ont atteint des niveaux records, mais le nombre d’Américains bénéficiant de bons alimentaires également. Oui, les prix des logements ont commencé à se redresser un peu (surtout dans les zones riches), mais il y a aussi plus d’un million d’élèves des écoles publiques qui sont sans abri, et ce pour  la première fois dans l’histoire américaine.

    Pouvons-nous donc mesurer nos progrès économiques à l’aulne de  la bulle boursière  gonflée par Ben Bernanke et sa téméraire  impression de billetst , ou devons-nous mesurer nos progrès économiques par la façon dont les pauvres et la classe moyenne vivent? Parce que si on regarde la façon dont les Américains moyens vivent de nos jours, il n’y a pas grand-chose d’excitant.

    En fait, la pauvreté connaît une croissance explosive aux et  la classe moyenne  continue à se rétrécir. Malheureusement, la vérité est que les choses ne s’améliorent pas pour la plupart des Américains.

    Avec chaque année qui passe, le niveau de souffrance économique continue à monter, et nous n’avons même pas encore atteint la prochaine vague majeure de l’effondrement économique.

    Ce qui suit sont les 21 chiffres explosifs sur la croissance de la pauvreté en Amérique que chacun devrait connaître …

    1  - Selon le Bureau américain du recensement, environ  une personne sur six vit maintenant dans la pauvreté. Le nombre d’Américains vivant dans la pauvreté est maintenant à un niveau jamais vu depuis les années 1960.

    2  - Lorsque vous ajoutez le nombre d’Américains à faible revenu, c’ est encore plus inquiétant. Selon le Bureau américain du recensement,  plus de 146 millions d’Américains  sont  «pauvres» ou à «faible revenu».

    3  - Aujourd’hui,  environ 20 pour cent  de tous les enfants aux Etats-Unis vivent dans la pauvreté. Incroyable, un  pourcentage plus élevé  d’enfants vit dans la pauvreté en Amérique aujourd’hui qu’ en 1975.

    4  - Environ  57 pour cent  de tous les enfants aux Etats-Unis vivent actuellement dans des foyers   »pauvres » ou à «faible revenu».

    5  - La pauvreté est encore pire dans les centres-villes. Actuellement,  29,2 pour cent des ménages afro-américains ayant des enfants souffrent d’insécurité alimentaire.

    6  - Selon un rapport publié récemment,  60 pour cent  des enfants de Detroit vivent dans la pauvreté.

    7  - Le nombre d’enfants vivant avec 2,00 $ ou moins par jour aux États-Unis atteint les  2,8 millions . Ce nombre a augmenté de 130 pour cent depuis 1996.

    8  - Pour la première fois,  plus d’un million  d’élèves des écoles publiques sont sans abri. Ce nombre a augmenté de  57 pour cent  depuis l’année scolaire 2006-2007.

    9  - Le nombre de sans-abri dans la région de Washington DC (l’une des régions les plus riches de tout le pays)  a augmenté de 23 pour cent  depuis la dernière .

    10  - Une étude universitaire estime que la pauvreté des enfants coûte à l’économie américaine  500 milliards de dollars  chaque année.

    11  - À ce stade, environ  un enfant sur trois vit dans un foyer sans père.

    12  - Les familles qui ont un chef de ménage âgé de moins de 30 ans ont un taux de pauvreté  de 37 pour cent .

    13  - Aujourd’hui, environ  20,2 millions d’Américains  consacrent plus de la moitié de leur revenu au logement. Cela représente une augmentation de 46% par rapport à 2001.

    14  - Environ 40 pour cent de tous les chômeurs en Amérique ont été sans emploi pendant au moins une demi-année .

    15  -  Un salarié sur quatre  perçoit 10 $ de l’heure ou moins.

    16  - Il y a eu une explosion du nombre de «travailleurs pauvres» ces dernières années. Aujourd’hui, environ  un salarié sur quatre perçoit un salaire au niveau ou en dessous du seuil de pauvreté.

    17  - plus de 100 millions d’Américains  sont inscrits à au moins un programme social géré par le gouvernement fédéral. Et ce chiffre n’inclut même pas  la sécurité sociale ou l’assurance-maladie.

    18  - Record de tous les temps  47,79 millions d’Américains  reçoivent des bons alimentaires. Lorsque Barack Obama a accédé au pouvoir, ce nombre était  d’environ 32 millions.

    19  - Le nombre d’Américains recevant des bons alimentaires dépasse ainsi  toute la population de l’Espagne .

    20  - Selon  certains calculs , le nombre d’Américains bénéficiant de bons d’alimentation dépasse maintenant les populations combinées de « Alaska, Arkansas, Connecticut, Delaware, District de Columbia, à Hawaii, Idaho, Iowa, Kansas, Maine, Mississippi, Montana, Nebraska, Nevada , New Hampshire, Nouveau-Mexique, Dakota du Nord, Oklahoma, Oregon, Rhode Island, South Dakota, Utah, Vermont, Virginie-Occidentale, et  Wyoming.  »

    21  -Dans les années 70,  environ un Américain sur 50  recevait des coupons alimentaires. Aujourd’hui, près d’un Américain sur six en dépend. Encore plus choquant est le fait que plus d’un enfant sur quatre  est inscrit dans le programme de bons alimentaires.

    Malheureusement, tous ces problèmes sont le résultat de notre long déclin économique. Dans un article récent du New York Times,  David Stockman , l’ancien directeur de l’Office of Management and Budget sous la présidence de Ronald Reagan, a fait un travail brillant en décrivant la façon dont les choses ont dégénéré au cours de la dernière décennie …

    Ces deux dernières années, l’économie américaine a connu une bulle de faux espoir produite par une augmentation sans précédent de la dette publique et par  l’impression d’argent sans précédent par la Réserve fédérale.

    Malheureusement, cette bulle de faux espoirs ne va pas durer beaucoup longtemps. En fait, nous voyons déjà des signes qu’elle est prête à éclater.

    Par exemple, les demandes de prestations de chômage ont atteint les  385 000  rien que dernière semaine de mars. Ce qui est dangereusement proche du « niveau limite » de  400.000, signe d’une crise profonde.

    Dans les années à venir, il va devenir de plus en plus difficile de trouver un emploi. Une récente une publicité pour une offre d’emploi dans un restaurant McDonald dans le Massachusetts exigeait « une expérience un à deux ans et d’un baccalauréat  ».

    Si on a besoin d’un baccalauréat pour un emploi chez McDonald, alors que vont devenir les cols bleus lorsque la concurrence pour les emplois va s’intensifier  lors d’une autre crise majeure ?

    Il ne faut pas se laisser berner  par le fait que le Dow Jones ait connu de nouveaux plus hauts historiques. La vérité est que nous sommes au milieu d’un déclin économique à long terme, et que les choses vont devenir bien pire.

    Source: SHTFplan.com

    A lire pour une autre vision des choses fondée sur le PIB, les indices boursiers, la des banques,… :  « America is back » : la reprise américaine, c’est du solide, Le Nouvel Économiste le 03/04/2013.  Extrait:

    ‘“Une crise de surendettement est par nature longue et douloureuse à résorber. Celle-ci a concerné au premier chef les ménages américains”, explique Philippe d’Arvissenet, directeur des études économiques à BNP-Paribas. Mais le travail est désormais fait en grande partie. “Les banques américaines sont recapitalisées et ont assaini leurs bilans. Le coût de la crise immobilière a été mutualisé par la quasi-nationalisation des agences hypothécaires et donc, in fine, payé par l’Etat américain.

    Les ménages ont en partie “restructuré” leur bilan, notamment en faisant défaut sur leur dette hypothécaire”, explique Christian Parisot, économiste en chef à la société de Bourse Aurel BCG. Plus qu’un symbole : le marché immobilier a amorcé son redressement après des années de purge. En 2012, les prix ont augmenté de près de 10 % dans les douze principales villes du pays. Le sentiment d’appauvrissement qui avait miné le moral des Américains s’éloigne. »

    Magnifique…On appelle  ça « des Mondes parallèles »

    Merci à Boréas http://fortune.fdesouche.com

  • Margaret Thatcher, le devoir de haine

    Margaret Thatcher, le devoir de haine Pour le bonheur du monde, du moins son équilibre et sa beauté, il eût cent fois mieux valu que Margaret passât en 1979 dans l’autre monde, en enfer, comme dirait Mélenchon, qu’on ne croyait pas si croyant. Cette année 2013, si triste pourtant, puisqu’elle a vu Chavez disparaître, - une grande perte - est au fond généreuse, puisqu’elle vient de délivrer le royaume de sa gracieuse Majesté d’un être pestilentiel. On ne saurait trop s’en réjouir.

    Las ! la « Dame » dite « de fer », du métal dont on fait les barreaux de prison, a eu le temps de sévir, et d’emprisonner, d’empoisonner la Grande Bretagne, l’Europe, et une grande partie de l’univers.

    Plusieurs ne sont pas sortis indemnes de cette contamination. La droite « dure », libérale, mondialiste, évidemment. De même l’extrême droite sécuritaire, anticommuniste, néoconservatrice, sioniste et atlantiste, qui se satisferait, en guise de programme, de greffer une paire de couilles à un cerveau reptilien. Mais aussi, de façon plus inquiétante, ceux des patriotes dont on aurait attendu plus de jugeote, et qui considèrent que la mégère décoincée présentait, avec sa morgue cassante et sa sauvagerie désinhibée, tout ce qu’il y avait de plus distingué en guise de patriotisme, « bien qu’ultralibérale ».

    L’un des problèmes récurrents de tout ce qui se situe à droite de la droite est que, quoique arborant volontiers les signes éminents de la virilité la plus martiale, on mouille comme n’importe quelle femelle délurée, pourvu qu’en face on agite le gros bâton. Il suffit de démontrer qu’on fait fi de tous ces ridicules scrupules qui ne font qu’affaiblir les maîtres de ce monde pour recueillir tous les suffrages des candidats à la surhumanité.

    En l’occurrence, avec Maggie, il ne s’agissait nullement de surhomme, mais de sur-épicier, comme son origine sociale l’y invitait, et une nature calculatrice, mesquine, matérialiste et singulièrement bilieuse.

    Le thatchérisme s’est donc emparé des esprits politiques. Tout dirigeant, ou postulant à la direction des peuples, fait dorénavant du Margaret comme monsieur Jourdain faisait de la prose. Même la gauche. Blair l’a reconnu, et à sa suite les « socialistes » français. Avec sans doute un peu de cette tartuferie faux-cul, qui ne seyait pas, il faut le reconnaître, à la Dame de fer. Du thatchérisme flambeur au thatchérisme flamby, si l’on veut. Mais comme la défunte boutiquière l’affirmait, en lorgnant son tiroir-caisse, « il n’y a qu’une seule politique possible : le libéralisme. »

    On connaît la chanson.

    Pourtant, saisir son destin, n’est-ce cracher à la gueule de la méduse ?

    Quelle est l’erreur des patriotes (car les autres, on tire la chasse d’eau sur eux) ?

    Thatcher aurait mis au pas les syndicats, qui prenaient en otage les entreprises et ruinaient le pays. Les appareils syndicaux avaient dans beaucoup de secteurs le monopole de l’embauche, et exigeaient l’aide de l’Etat pour sauver des usines en faillite. Soit.

    Replaçons l'enjeu à sa véritable place, qui est l'irrésistible et dévastatrice ascension du néocapitalisme. Les syndicats, les grèves... quelle aubaine pour faire sauter la marmite !

    Mais quelle a été la politique d’une nation qui est la patrie d’origine du libéralisme, lequel est fondé sur la doctrine de la « main invisible et infaillible du marché », et sur celle de la nécessaire division du travail à l’échelle mondiale ? C’est de sacrifier tous les secteurs qui peuvent être pris en charge par d’autres régions de la planète. Ce fut d’abord l’agriculture, pour accroître les bagnes industriels, où s’entassèrent des miséreux, l’ancienne paysannerie libre. A l’époque actuelle, c’est l’industrie qu’on délocalise pour que la finance fructifie et que le banquier règne. L'un des principaux paradis fiscaux en Europe et dans le monde, c’est la City. Un nid de frelons. Thatcher a fait d’une partie de sa patrie une nation de rentiers, d’actionnaires et de propriétaires avaricieux, captivés par la bourse, et se souciant comme d’une guigne de l’avenir de la société. Une corruption massive.

    La société ? Mais ça n’existe pas ! assurait sentencieusement Thatcher. Il n’est que des individus qui travaillent, accumulent, jouissent de leurs gains. Le retour aux sources libérales dans sa pureté suprême. L’antithèse absolue d’un autre Anglais, George Orwell, qui pensait qu’une existence ne pouvait se passer d’obligations sociales, de solidarité, de considération des autres, de générosité et d’un minimum de sacrifice pour que le Bien commun prévale sur l’égoïsme dévastateur.

    Car c’est bien un champ de ruine qu'a laissé l’Attila des marchés après 11 ans d’agressif délire libéral. Des millions de chômeurs, la misère, une dérégulation tous azimuts, un service public cassé, un enseignement dévalué, un gouffre entre le Nord et le Sud. Un chef d’Etat, un homme politique responsable doit-il considérer son propre peuple comme ennemi ? En fanatique qu’elle était, comme le sont d’ailleurs tout autant les oligarques européens qui mènent la politique économique actuelle en doctrinaires, Thatcher a préféré démolir que construire.

    Comme elle a détruit la vie de partisans, héroïques, de républicains irlandais chers à notre cœur, dont la faute inexpiable était de lutter pour leur patrie : Bobby Sands (IRA), 27 ans, meurt le 5 mai 1981 après 66 jours de grève de la faim, Francis Hughues (IRA), 25 ans, meurt le 12 mai 1981 après 59 jours de grève de la faim, Raymond McCreesh (IRA), 24 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Patsy O’Hara (INLA), 23 ans, meurt le 21 mai 1981 après 61 jours de grève de la faim, Joe McDonnell (IRA), 30 ans, meurt le 8 juillet 1981 après 61 jours de grève de la faim, Martin Hurson (IRA), 29 ans, meurt le 12 juillet 1981 après 46 jours de grève de la faim, Kevin Lynch (INLA), 25 ans, meurt le 1er août 1981 après 71 jours de grève de la faim, Kieran Doherty (IRA), 25 ans, meurt le 2 août 1981 après 73 jours grève de la faim, Thomas McElvee (IRA), 23 ans, meurt le 8 août 1981 après 62 jours grève de la faim, Michael Devine (INLA), 27 ans, meurt le 20 août 1981 après 60 jours de grève de la faim…

    Paix à leur âme et leur souvenir sera à jamais gravé dans notre mémoire.

    Quel oxymore plaisant, du reste, que l’expression « patriotisme libéral » ? Car, tout en étant disciple des néocons Hayek, Popper, Friedman, elle aurait défendu les intérêts de son pays. Quelle blague ! Son euroscepticisme ? En fait, du chantage, tout simplement, pour, finalement, à force de coups de boutoir, d’entrisme opportun, de vociférations vulgaires, de contournements perfides, et, il faut le dire, pas mal de complicités dans la place, parvenir à transformer l’Europe-puissance en grand marché ouvert à quatre vents, ce que la Grande Bretagne a toujours ambitionné qu’elle fût. Les Malouines ? Une stratégie cynique et criminelle pour récupérer quelque popularité après l’échec de sa politique économique. Le nationalisme british ? L’Angleterre est devenue, ou a achevé de l’être, une sous colonie américaine, et les Anglais un chenil. Notre avenir, en quelque sorte.

    En vérité, comme chacun sait, le libéralisme, même affublé (on se demande pourquoi) du préfixe « ultra », qui suggérerait qu’il existât deux espèces de libéralismes, n’est pas, ne peut être un patriotisme. Le seul attachement qu’un libéral puisse éprouver pour le territoire qui l’a vu éventuellement naître, et pour la nation dont il serait formellement un membre, est du même acabit que celui qui lie un cadre dynamique à son entreprise, ou au groupe international dont elle est une filiale. Pour le reste, l’argent n’a ni odeur, ni saveur, et ne connaît pas les frontières ni les identités.

    Thatcher apparaît donc comme un marqueur idéologique. Haïr ce genre d’individu monstrueux, programmé pour abolir les peuples et faire triompher Mammon, promouvoir le culte du veau d’or et bousiller tout ce qui échappe au fric, est non seulement salubre – un signe de santé – mais terriblement nécessaire pour envisager un jour la victoire. Respecter cette putréfaction, voire l’admirer, c’est se considérer d'ores et déjà comme battus.

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Le Petit Larousse va modifier la définition du mariage

    La définition du mot «mariage» sera en effet modifiée dans le prochain «Petit Larousse», qui paraîtra en juin.

    Dans l’ancienne version, toujours en cours, le «mariage» y est défini comme un «acte solennel par lequel un homme et une femme établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par les dispositions juridiques en vigueur dans leur pays…». Mais la définition de la prochaine version 2014 précisera: «Acte solennel par lequel deux personnes de sexe différent, ou de même sexe, établissent entre eux une union…». La définition de «mariage» est déjà actualisée dans le Larousse en ligne.

    Carine Girac-Marinier, directrice des dictionnaires et encyclopédies chez Larousse, explique : «Nous avons modifié dans le Petit Larousse 2014 (qui sera publié en juin 2013) la définition du mot «mariage» en tenant compte du projet de loi en cours d’examen».

    Intéressant car la loi n’est pas encore passée… et la nouvelle définition du mariage est déjà orchestrée. Mieux, elle apparaît déjà dans le Larousse en ligne, alors même qu’en l’état juridique de la situation, le mariage est toujours considéré comme l’union de deux personnes de sexes opposés. Le Larousse en ligne ment. Qui l’attaquera en justice ?

    Au reste, est-ce à la loi de définir ce qu’est le mariage ? Toujours le même débat. La volonté du législateur est toute puissante, uniquement si elle ne reconnaît aucune norme naturelle, mesure du juste et de l’injuste, au dessus d’elle. En faisant le choix qu’il a fait, qui n’a rien d’anodin ni d’innocent, Larousse s’engage donc et prend position, se rattachant donc tacitement à une structure de pensée philosophique. La loi doit-elle s’enraciner dans l’objectivité d’une nature sexuée, ou bien dans la subjectivité du désir humain ? Larousse s’est-il penché sérieusement sur la question, ou bien a-t-il juste aveuglément souscrit à la doxa et à la vulgate dominante ?

    http://www.contre-info.com/

  • Depuis les druides jusqu'à Byblos

    Ce titre veut accrocher votre attention en reliant l'alphabet phénicien et notre chère langue française. J'essaierai de montrer un cheminement possible. Quoi qu'il en soit, les signes idéographiques, qui auraient pu mieux préciser les variations subtiles de la pensée celtique, furent délaissés. Une possibilité d'écriture disparue.
    A contrario nous pouvons constater que les chiffres arabes ont un dessin unique ; ils se prononcent de multiples façons mais se comprennent très précisément par tous. Que serait notre monde s’il y avait la confusion des chiffres autant que celles des vocables ?
    Quand nous regardons les moyens de communiquer entre les hommes, nous ne pouvons qu'être frappés par l'importance des signes muets. Un geste, une mimique, une attitude sont nos premiers dialogues. En fréquence, en importance, ils sont beaucoup plus nombreux que tout autre moyen d'expression. Il semblerait même qu'avant d'arriver à l'oral, il y ait l'image.
    Cette proposition visuelle faite à l'ensemble du groupe est autre que celle de la parole ; elle sert à poser une relation entre les individus du groupe et le monde extérieur rempli de mystérieuses et formidables puissances. Dans ce monde-là, la langue est ignorée. Elle est sans pouvoir. L'image combine deux données : une surface prélevée sur une portion du ciel comme de la terre, et des figures produites par l’homme-prêtre ou le hasard, signe du destin. Les Aztèques furent un peuple errant jusqu'à ce qu'ils rencontrent un aigle combattant un serpent sur un cactus. Cette vision surprenante fit signe pour y établir leur capitale. Là, maintenant, s'élèvera Tenochtitlan, future Mexico. À travers les siècles cette image est restée le blason de cette mégapole du XXIe siècle.
    Comment interpréter exactement cette image ? À la différence des langues, l'image n'est pas un système. Sans nécessité d'un émetteur et d'un récepteur, il lui suffit d'un observateur. Celui-ci, bien souvent, est un sage au regard bien acéré. L'apparition de la divination constitue l'étape préliminaire à l'invention de l'écriture. À la fondation de Rome le vol de douze aigles fit signification. Les augures, observateurs des oiseaux dans le ciel, se devaient de particulariser leurs bâtons (lituus) sacrés afin de les distinguer. Ils devaient faire sens dans l'objet lui-même - bien que, comme les druides, soumis au secret le plus absolu du « droit augural », ils dussent bien transcrire en langage leurs interprétations. Sur des parties sanglantes du foie entre les mains des haruspices, il fallait bien se rappeler la signification de tel ou tel lobe. On a découvert à Faléries (auj. Civita Castellana, au nord de Rome), une maquette de foie en terre cuite. En 1877, près de Plaisance (Piacenza, en Italie du Nord, près de Milan) on en trouva une autre, en bronze, avec les inscriptions étrusques adéquates. Les devins chinois eurent leurs premiers idéogrammes sur des écailles de tortues. Le devin se contente de lire les signes, contrairement aux mages qui interpellent les dieux ou aux prophètes qui traduisent leurs volontés. Ainsi nous arrivons au pictogramme qui systématise une figure. L'éclair schématisé affirme la foudre. Pour continuer vers l'idéogramme, nous savons qu'elle est le privilège du dieu des dieux, Jupiter.
    Pourtant nous n'avons pas encore en quelque sorte abordé le monde vocal. Mais nous pouvons découper l'idée par une succession de sons ; des voyelles aspirantes comme un esprit pénétrant : IOVA. IOVIS (1) Les mots, les noms sonores suivent en incantations ; précisons les intonations faisant appel. Puis faisons une première périphrase en forme de nom : « Celui qui fait éclater le tonnerre ». Ensuite toute la littérature suit.
    Nous, les Gaulois, nous n'avons pas choisi les signes de notre écriture ; il y eut une période d'alphabet grec avec de l'étrusque par-ci par-là. Puis une assise large et certaine socle de pierre d'un alphabet latin rigide écrit au burin. Si les druides avaient voulu transmettre leurs sciences hermétiques, subtiles, fugaces, ils auraient pu choisir des idéogrammes. Dans telle frise cernant un vase de bronze, telle boucle de ceinture ou sur une simple fibule, nous en devinons l'esquisse. Malheureusement ce savoir occulté s'interdisait toute transcription. Est-il sage de permettre à tout un chacun d'aller parmi les mystères du monde ? La fable de l'apprenti-sorcier en illustre le danger. Grâce à la lecture alphabétique nous devenons aisément scribe et devin. La divinité nous parle avec le langage du commun des mortels. On interpelle, on tutoie la divinité. Pourtant il est intéressant de constater que les fondateurs spirituels, Socrate compris, n'écrivirent aucun mot. Tandis que leurs disciples s'accrochent à chaque lettre d'un texte que leur maître n'a jamais vu.
    L'alphabet vint dans le monde celtique par Massalia (auj. Marseille), colonie de Phocée en Ionie, si proche de l'origine des Étrusque. (600 av. JC) Les marchands partaient à l'aventure vers l'Occident. Mais il fallut attendre Jules César (3) rédacteur de sa propre histoire à la troisième personne, dans un style d'une limpidité extraordinaire, pour connaître, par écrit, la Gaule (50 av. JC). La religion chrétienne, dite en araméen, écrite en hébreu et en grec, nous fut transmise par une transcription latine. Seuls les Evangiles implantèrent vraiment l'alphabet latin dans chaque village par la nécessité de l'Office Eucharistique avec ses paroles sacramentelles nécessaires. Les textes latins vinrent en surcroît. Tout ce bagage culturel était conservé au moyen de l'écriture latine.
    Une écriture transmise de cette manière nous a été, au sens littéral du terme, invisible. Elle nous semblait aussi transparente à l'oral qu'il fut possible. Les Romains, comme l’Église plus tard, se méfiant du monde mental des druides, avaient intérêt à cela. La fonction de l'écriture dans une France en gestation à l'époque barbare était de strictement préserver à des fins pieuses les leçons canoniques d'un Verbe Saint. Il faut dire que les constructeurs de cathédrales, ainsi que les enlumineurs de parchemins, se rattrapèrent pour s'exprimer dans le langage des symboles. Arrivons-nous toujours à en saisir la signification ? Souvent le guide patenté s'arrête aux données techniques. Nous aurions pu, comme le Japonais dans sa langue, associer aux phonèmes (kana) des idéogrammes (kanji), s'il y en avait eu à notre disposition. Les plus proches étaient dans les profonds temples de l’Égypte pharaonique. Mais les hiéroglyphes, partiellement idéographiques, étaient trop hermétiques, trop particuliers au Nil, trop parfaits dans leur tracé pour s'associer avec d'autres expressions écrites alphabétiques.
    Tout être humain se caractérise par la parole. Bien grand mot quand il s'agit souvent d'un simple et léger grognement de satisfaction ou d'insatisfaction. Les sons s'articulent plus ou moins bien suivant les cordes vocales de chacun. Chaque langue parlée possède son propre génie. Faut-il accepter l'avis de l'écrivain argentin Jorge Luis Borges, parfaitement bilingue espagnol/français, sentant que l'espagnol vous forçait à l'héroïsme tandis que le français s'imposait par sa syntaxe ? Beaucoup de personnes constatèrent que la mélodie naturelle de la langue italienne avait favorisé la naissance de l'opéra en 1607 à la cour du duc de Mantoue avec l’Orfeo de Claudio Monteverdi. L'allemand invite-t-il à la technique comme le laisserait supposer le XIXe siècle ? Seul un germaniste éminent pourrait y répondre. Nous qui vivons dans un monde arabophone, nous sommes étonnés par ses particularités vocales ; plusieurs sons nous sont inconnus : le "dad" en particulier. Même ayant deux parents libanais, les enfants élevés à l'étranger perdent par l'oreille et assez rapidement, leurs langues maternelle /paternelle. Le petit-fils venant se ressourcer au Liban doit s'adresser à ses grands parents dans une langue médiane. En poésie, domaine de l'oral jouxtant la musique, Mme Vénus Ghattas-Khoury reconnaissait la difficulté de traduire en français les poèmes en arabe d'Adonis. Elle trouvait plus d'eau dans bahr que dans "mer". Il y avait plus de feuillage dans chajarar que dans "arbre". Personnellement, je trouve plus de vastitude dans bahr, mais « la mer » danse devant mes yeux et m'invite au voyage. Cela vient-il de la chanson de Charles Trenet ? Des sonnets de Charles Baudelaire ? Est-ce un archétype révélé ? Effectivement, le chajarar bruit dans son feuillage tandis que l'arbre nous plonge du fond de ses racines « touchant à l'empire des morts » à la cime « au ciel voisine » (dans « Le Chêne et le Roseau » de La Fontaine). Dès la première syllabe, ce chêne souverain se plante profondément dans le sol, dans la gorge. Avec la seconde, il s'élève dans l'azur.
    Faire un signe, aurait-il été plus parlant ? Quel aspect de la mer choisir ? « La mer, la mer, toujours recommencée ! » selon Paul Valéry ? Quel arbre choisir ? Le cèdre dans sa majesté ? Le cyprès dans son élévation ?
    De toute façon, c'est dans cette région du Levant que s'inventa l'alphabet. Il faut se rappeler que les premiers oracles et prophéties, rencontrés en hiéroglyphes, se font sous Touthmôsis III et la reine Hatshepsout (1500 av. JC). Tandis que des cunéiformes attestèrent des prédictions dès Sargon d'Akkad (2334-2279 av. JC). Entre les hiéroglyphes impeccables, granitiques, solaires, et l'intelligence foncièrement démocratique des cunéiformes de la Mésopotamie, Ougarit (Syrie) tranche le langage en syllabes (1100 av. JC). Byblos (Liban) fractionne encore plus les sons en consonnes (900 av. JC). Le légendaire Cadmos, originaire de Tyr, toujours au Liban, ira à Thèbes, en Béotie, province grecque où il apportera cet alphabet - ce qui est assez paradoxal quand on se remémore l'adjectif populaire "béotien". Le génie grec ajoute les voyelles. Dès lors il s'agit d'être pratique dans les offrandes des dieux. Nous écrirons les offrandes faites, les bienfaits reçus. Mais aussi des chiffres. Que de chiffres ! s'exclama Jules Oppert, le déchiffreur des langues sumériennes. Pour le clergé, il était important de tenir à jour la comptabilité des dons faits aux Dieux. Que d'ingéniosités aux gestes maladroits s'expriment sur l'argile ayant traversé les siècles !
    En vérité, quoique barbares, les Peuples de la Mer, ayant pillé les villes côtières phéniciennes, Ougarit, Byblos et les autres, repartiront vers l'Ouest pour répandre l'alphabet complet. Contrairement aux papyrus s'évanouissant en cendres, le feu des pillages affermit les cunéiformes sur l'argile recuite. Les Grecs avec les voyelles chantent les exploits des héros. Vers 540 av. JC, le noble Pisistrate, gouvernant Athènes en roi avec l'aide de la constitution de Solon, ordonne aux scribes de la Cité d'écrire une version officielle de L'Iliade et de L'Odyssée. Cela permettra aux Achéens d'Athènes de traiter leurs plus proches voisins « d'incultes et lourds Béotiens » (3). Trois siècles plus tard, en Méditerranée, parmi les aventuriers guerriers grecs, certains reconnurent quelques mercenaires gaulois. Ils prenaient plaisir à écouter les aventures de Diomède, d'Ulysse... Certains eurent même envie de raconter (en gaulois ?) puis de transcrire (en grec ?) leur propre épopée. Mais... c'était très difficile.
    Toutefois c'est par la religion que la Gaule apprendra à lire et à écrire. Non par les chamans et autres sorciers, même pas par les bardes ou aèdes des nobles, mais par les clercs du clergé. Il faudra attendre bien longtemps pour que chaque sanctuaire de Gaule, des 36 000 paroisses, ait ses officiants prononçant avec exactitude leurs prières écrites sur un livre avec son papier bible, devenu sacré, au Dieu unique afin de sauver notre âme personnelle. Les mots Bible et Byblos se font ainsi écho dans les sacristies avant de prier pour nos morts. Que de bréviaires imprimés et récités aux heures canoniques, marqués par le carillon ! Les sons du peuple, sans grands supports écrits, se transformèrent en patois, différencié de vallée en vallée. L'un d'eux prit le devant et s'affina à la cour du roi de France pour donner ensuite la norme de la forme avec l'Académie Française.
    Cependant, peut-être que malgré tout, même actuellement, il y a encore au fond d'une campagne, auprès d'un baptistère obscur, un vieil homme étrange. Le latin incompris, le français mal saisi, il regarde. Il suit les gestes d'un prêtre d'autrefois. Ils sont plus importants pour lui que les paroles sacramentelles. Dans le village, en observant, il cherche à comprendre la marche du destin de ses voisins au travers d'indices étranges. Sorte de druide du terroir, ce dernier prendrait pour l'anthropologie moderne le nom de chaman, comme pour tous les autres peuples trop proches de la nature. Ce sorcier-sourcier (certains prononcent l'excellent mot de "sourcellerie") est aussi un peu thaumaturge à l'occasion. Il ne comprend que des signes à lui transmis par son grand-père. Les limites de ses actions ne sont-elles pas plus grandes que celles de qui tente de saisir le monde avec l'alphabet des mots ou même des idéogrammes défilant sous ses yeux sur une étroite page ? Le bonheur de vivre l'heure présente dans toute sa magnificence profonde se raconte difficilement. Le mystère de l'existence reste plus vaste que toute expression.
    Michel ROUVIERE  Écrits de Paris janvier 2011
    1) Nous retrouvons ce même aspect dans Jéhovah ou Yahvé. Rappelons qu'en latin I et J, puis U et V sont similaires
    2) Pour accéder à la charge de Pontifex Maximus, il revendiqua dans son discours la divinité de Vénus du côté de son père et la majesté des Rois du côté maternel.
    3) Vraisemblablement dès le VIIIe siècle av. J.-C, Hésiode, vivant à Ascra en Béotie, avait écrit « Les travaux et les Jours », ainsi que la généalogie des Dieux avec « La Théogonie ».

  • Vers l'homme virtuel

    L'homme contemporain va davantage se transformer dans les trente prochaines années que durant les deux millénaires nous précédant. Les choses évoluent bien plus vite que l'on ne l'imagine. Tout l'avenir se dirige vers une sorte d'humanité normalisée faite de robots androïdes. Plusieurs axes se développent. Et la prospective n'est nullement difficile à faire même si le citoyen moyen n'a pas envie d'y penser et l'assimile à de la science-fiction.
    De l'homme formaté à l'homme « biologique »
    Le premier d'entre eux est l'homme sociétal, c'est-à-dire normalisé par la société. C'est le politiquement correct, la pensée unique et clonée. Le citoyen moyen ne s'intéresse plus qu'à ses besoins élémentaires et à ses loisirs. Métro, boulot, dodo, repos. Un abrutissement par le sport et les médias.
    C'est le conditionnement pavlovien, les réflexes conditionnés : à chaque fois que je passe devant mon bocal de poissons rouges, ils se précipitent vers moi, même si je ne leur donne rien à manger. Les lecteurs de Présent reçoivent jour après jour le vaccin et l'antidote de cette mise en condition ; ceci afin d'échapper au nivellement des intelligences, des mœurs et des coeurs voulu par Big Brother.
    Puis vient l'homme biologique créé artificiellement par la fécondation in vitro et élevé en couveuses. La procréation naturelle doit être ainsi remplacée par les éprouvettes et ; séparée complètement de la sexualité. Développer la FIV fait partie du programme proposé par le parti socialiste : la maternité est aliénante, place à la machinerie biologique. Il y a aussi le clonage. Nous avons très largement dessiné les contours de cet « homme nouveau » dans nos articles précédents.
    L'homme génétique
    Il en est de même de l'homme génétique. Notre organisme est formé de cellules qui contiennent un noyau. Celui-ci renferme les chromosomes. Modifier les chromosomes est létal, c'est-à-dire entraîne la mort cellulaire. Le professeur Lejeune en son temps avait fente de supprimer le fameux chromosome 21 responsable de la trisomie. Les divisions cellulaires ont cessé de se faire. Il en sera de même avec les cellules reproductrices. Le sexe de l'homme est lié au chromosome XY ; XX chez la femme. Vouloir faire un garçon d'une fille et inversement est une véritable folie contraire à la nature.
    L'homme génétique se profile aussi. Dans les chromosomes se trouvent les gènes. L'ensemble de ceux-ci se nomme le génome. Quand ils sont porteurs de maladies, l'idée est de les remplacer par des gènes sains. C'est à ce jour l'échec quasi total : l'Association de lutte contre la Myopathie s'est positionnée sur ce créneau depuis 30 ans sans obtenir le moindre succès. Les gènes, sans entrer dans les détails, sont formés de chaînes d'acides désoxyribonucléiques ou ADN. Ce sont des longs filaments de quatre acides aminés mélangés entre eux : Adénite, Thymine, Cytosine, Cuanidine. Il est possible d'agir à ce niveau par le séquençage de l'ADN sur une zone donnée, et de pronostiquer de nombreuses maladies mais surtout leurs potentialités d'apparition. La possibilité de changer des séquences malades est possible : c'est la fameuse « chirurgie du gène ». L'ADN induit la formation des protéines de l'organisme dites de transcription. Celles-ci permettent la synthèse des tissus. Il est possible de modifier le message donné. Un changement minime de ces protéines peut aboutir à des cellules intestinales ou des neurones. En pratique il sera possible de développer à la demande le volume cérébral ou musculaire. En clair : développer des surdoués ou des Monsieur Muscles. Ceci conjointement aux fécondations in vitro usant de gamètes sélectionnés.
    Parallèlement, il est possible d'acheter sur internet des spermatozoïdes, de Schwarzenegger par exemple - ce qui donnera après le croisement de beaux bébés probablement musclés mais sans plus d'intelligence. De même il est possible d'acheter des embryons « à la carte ». Voici donc un pas important vers l'homme parfait appelé de leurs vœux par certains et progressivement obtenu par manipulations biologiques très simples.
    Mieux encore, Venter a réussi à transposer des génomes entiers de cellules d'organismes - en pratique des bactéries ou des vers - pour les insérer dans d'autres organismes. Plus encore, il a réussi à séparer l'un de l'autre chacun des acides aminés ATGC comme s'il avait enlevé des milliards de perles d'un collier de 3 mètres de long. Puis il les a réenfilées, si on peut dire, pour faire un autre collier tout aussi long mais différent. Il a ainsi réalisé un nouveau génome inconnu à ce jour créant par là un organisme nouveau, une nouvelle bactérie, un nouvel être vivant surnommé Synthia. Il se fait fort de remonter dans l'échelle des êtres vivants pour aboutir à l'homme lui-même soit en créant des gamètes (ovules et spermatozoïdes), soit des embryons.
    Le cerveau, un organe qui évolue
    Il est possible désormais de supprimer la mémoire des souris puis de la leur faire revenir. Il en est de même des souvenirs agréables et désagréables que ce rongeur peut avoir et a pu avoir par le passé, en pratique des automatismes. Apparemment dans cette affaire, il y a un effet seuil. Autrement dit, ces petits rongeurs n'auront jamais une mémoire d'éléphant. Tout ceci repose sur la plasticité du cerveau. C'est d'ailleurs à ce niveau que se situe la justification scientifique de l'idéologie du gender. Toute idéologie se doit d'inventer son Lyssenko. L'idée est simple. Élevez une fille comme un garçon, son cerveau se transformera et il deviendra un garçon. Les encéphales de deux nouveau-nés de sexes différents à la naissance seraient très proches et peu sensibles aux modifications hormonales (ce qui reste à prouver et va à l'encontre du message génétique).
    Le cerveau de l'homme pèse 1,4 kg environ. Nous n'en exploiterions qu'un dixième. Ce qui explique que par l'IRM (imagerie par résonance magnétique) des personnes alcooliques chroniques ayant un comportement normal peuvent avoir le cerveau littéralement atrophié. Mais il existe aussi des appareillages qui descendent au niveau des neurones constituant le cerveau ; ce qui peut être utile par exemple pour limiter les dégâts de l'ablation d'une tumeur cérébrale. Chaque neurone a un long prolongement appelé axone, sorte de câblage qui va jusqu'à l'extrémité du corps. Il se termine par des zones de jonction appelées synapses. Une seule cellule neuronale peut comporter jusqu'à 20 000 synapses entrant en contact avec les synapses d'autres cellules. Leur nombre total est estimé entre dix et cent milliards. Et chaque synapse peut envoyer jusqu'à 40 000 informations par secondes. Or le nombre de synapses diminuerait de 30 millions chaque seconde, bien plus qu'il ne s'en crée. Ce qui tend à prouver qu'à chaque seconde le cerveau a tendance, globalement, à involuer. Il se détruit très régulièrement y compris au niveau de l'espèce. C'est l'avis du Pr Marc Jeannerod, neurophysiologiste, membre de l'Académie des Sciences, fondateur de l'Institut des Sciences cognitives. « Il n'y a pas de néo-neurogénèse », écrit-il (in Sciences et Avenir, sept. 2007). Quoi qu'il en soit, la complexité du cerveau laisse à penser qu'il est impossible de réaliser un tel ensemble par la simple biologie. C'est alors qu'intervient l'informatique.
    Nous avons tous constaté que le moindre ordinateur bon marché a une puissance bien supérieure à celle de l'homme ; il intègre des milliards d'informations, des dizaines de dictionnaires de traduction par exemple. Disons que pour le moins, il est capable de mémoriser, de dialoguer, de stocker, d'analyser en quelques secondes plus d'éléments que l'homme ne le fera dans toute une vie.
    Le projet SyNapse
    IBM entend prouver que les PC de demain pourront réfléchir et réagir de manière plus humaine que l'homme lui-même et veut réaliser un ordinateur capable de faire un tel exploit. Les ingénieurs du géant américain de l'informatique basé à New York ont annoncé avoir réussi à mettre au point le prototype d'une nouvelle génération de puces informatiques « cognitives ». Particularité de celles-ci : elles fonctionnent comme un cerveau. Une perspective qui rendrait possible une multitude de nouvelles applications pour ces machines faites de circuits et transistors. Par exemple, nous savons déjà que les banques font appel à des ordinateurs hautement programmés qui décident de vendre ou d'acheter des actions en bourse. Certes, souvent ils se trompent. Mais l'homme encore plus. IBM a appelé du nom SyNapse (1) le projet visant à réaliser ce que les synapses font chez les humains. Il s'agit ni plus ni moins que de fabriquer un cerveau artificiel capable de raisonner comme un humain. Par comparaison, les simples jeux d'échecs informatisés achetés 30 euros fonctionnent selon le même principe : il est impossible de les battre. De même, nos voitures ont des robots parlants qui prévoient les bouchons de la circulation par système global de positionnement (GPS).
    Toutes les parties de SyNapse portent les mêmes noms que ceux utilisés en neurologie. L'arrivée sur le marché de tels appareils intelligents est prévue pour 2015. À quoi ceci peut-il servir ? À la même chose que le cerveau humain. Prévoir le temps qu'il fera, régler les problèmes mécaniques, biologiques ou sentimentaux.
    Y aura-t-il encore des hommes demain ?
    Conjointement la médecine a fait des progrès étonnants. Il est désormais possible de numériser les rêves et visualiser les pensées sur écran informatique. Ceci se nomme « l'imagerie interne », qui permettra par exemple de regarder ce que pense un homme dans le coma. À ce jour la vision oculaire a été numérisée. En pratique il s'agit de consigner ce qui se passe dans la tête. Des chercheurs de Berkeley en enregistrant l'activité cérébrale par imagerie médicale ont mis au point un logiciel qui apprend à reconnaître les formes et les couleurs que perçoivent les individus testés. Il est capable de reconstruire un contenu une vidéo complète de l'activité cérébrale. L'image numérisée peut bien sûr être transposée en données informatiques classiques. C'est la porte grande ouverte à l'enregistrement des pensées et à la compréhension du fonctionnement cérébral. Ceci se nomme « l'interface cerveau-machine ». Ce mot suppose l'inter-réaction entre l'homme et la machine. Et à terme la possibilité par retour de modifier les pensées.
    Dans quelques années il sera possible d'imaginer que le projet SyNapse pourra bénéficier de telles découvertes. Les pensées seront littéralement injectées dans un ordinateur qui lui-même a déjà des possibilités infinies de réflexion grâce à SyNapse. En pratique le fonctionnement de l'intelligence humaine sera numérisé et stocké sur des microprocesseurs. Nous rejoignons alors les thèses de Nick Bostrôm qui dirige l'« Institut pour le futur de l'humanité » de l'Université d'Oxford. Les transhumanistes vont plus loin encore. Ils affirment qu'avec la miniaturisation exponentielle des microprocesseurs, tous les cerveaux de l'espèce humaine pourraient se concentrer dans une valise. Ce qui est certainement faux car les microprocesseurs ne sont pas indéfiniment réductibles.
    Les robots pensants
    Existent déjà au Japon des robots capables de répondre à un certain nombre de demandes et d'effectuer quelques actes courants de la vie comme préparer le thé. Paris Match a présenté un homme qui vivait avec une femme robot. Il pouvait échanger quelques mots avec elle, lui faire effectuer quelques actes courants et « elle » était capable de le satisfaire sexuellement. Mais disons que pour aller au-delà il faudrait que la mécanique se perfectionne. Des robots joueurs de billard ou violonistes ont été mis au point. Mais ceux-ci sont incapables de se débrouiller si leur environnement change et ils sont inaptes à avoir d'autres activités. Au Japon, Self Organizing Incrémental Neural Network (SOBVN) est un robot capable de s'adapter, de trier ce qui lui est demandé. Il devient de plus en plus intelligent car il se réfère à des expériences antérieures pour effectuer des actes qu'il n'a pas encore appris. Il est même capable de se mettre en contact avec d'autres robots pour demander des conseils qu'il intégrera dans sa mémoire. Si par exemple il est incapable de préparer le thé, il répondra qu'il ne sait pas mais va l'apprendre. Il se branchera de lui-même sur le Web et prendra contact avec un autre robot sachant effectuer une telle action et il l'apprendra. Exactement comme on apprend à un enfant à ranger ses jouets ou la table de multiplication. Il crée en lui-même un véritable réseau neuronal qui lui permet de s'adapter à l'environnement.
    iCub est un petit robot ressemblant à un enfant de trois ans et demi. Il a été mis au point par une vingtaine d'universités conjointes car le projet est ouvert librement au monde entier. Il aurait actuellement l'intelligence d'un enfant de son âge. Il est capable de voir, d'apprendre, de réagir au toucher et même connaît l'anglais. C'est un être humain artificiel. Mais présentement la mécanique n'est pas encore au point car il ne marche qu'à quatre pattes. À quoi sert-il ? À apprendre comment la pensée se développe.
    Fantôme d'humains
    L'aéroport d'Orly est en train de s'équiper d'hologrammes. De quoi s'agit-il ? Vous cherchez la plateforme d'embarquement de votre avion. Une charmante personne vous répondra avec précision et politesse. En réalité vous avez devant vous un personnage virtuel qui vous accueille. Il n'est qu'une sorte de robot- image sans consistance, un fantôme. Il semble vrai, et le sera plus encore quand il sera réalisé en trois dimensions. Voilà qui est certes fort amusant. Dans la saga de La guerre des étoiles, Ben Kénobi apparaît de cette manière plusieurs fois. Cela se nomme téléportation sans dématérialisation du modèle. Avantages de l'hologramme humain d'Orly : économie de personnel et pas d'agression possible. Il est impossible de tuer une telle image virtuelle.
    L'homme bionique
    Pourquoi parler de la robotique et de l'hologramme ? La séquence est la suivante. SyNapse, le superordinateur à intelligence humaine, intègre les pensées et l'intelligence des hommes grâce à la numérisation de l'IRM. Le tout collecté sur un microprocesseur. Ce dernier a déjà des capacités programmées considérables. Il est implanté sur notre robot japonais SOINN possédant déjà des masses de données informatiques. SyNapse peut être aussi intégré à des hologrammes. À quoi arriverons-nous ? À un androïde infiniment plus intelligent que l'homme lui-même. Ce dernier sera littéralement largué par sa création et il pourra, s'il n'y prend garde, en devenir l'esclave ; mais surtout il sera devenu inutile. Un temps viendra où les hommes ne seront plus faits d'une âme d'une chair et de sang comme Dieu l'a voulu mais de métaux et de circuits informatiques. Ce sera la fin de notre humanité devenue virtuelle. Et peut-être même les cerveaux qui la dirigent. La réalité dépassera la science-fiction. Même Aldous Huxley ne l'avait pas prévu.
    Reste à savoir qui tiendra le manche de la valise rassemblant toute l'humanité que certains veulent voir disparaître : Dieu ou un homme.
    Jean-Pierre Dickès Présent du 22 octobre 2011
    Président de l'Association catholique des Infirmières et Médecins
 www.acimps.org             
    (1) SyNapse : Systems ofNeuromorphic Adaptive Plastic Scalable Electronics.

  • Le redressement hors des standards internationaux de la République d’Islande

    1- Vers un redressement structurel pérenne

    L’ Islande a vu son système bancaire, qui représentait 9 fois son PIB, s’effondrer en 2008 après l’éclatement de la bulle financière. Menacées de faillite, les 3 banques du pays ont été nationalisées en une nuit, avec l’instauration d’un strict contrôle des capitaux, alors que la couronne se dépréciait à vue d’oeil. La reprise lui donne raison. En empêchant la fuite des capitaux à l’étranger, les autorités ont préservé le pays d’un ralentissement des échanges intérieurs et donc d’un effet récessif. En outre, l’épargne des islandais n’est plus aspirée par les produits financiers du secteur bancaire international mais est canalisée pour soutenir l’industrie islandaise, sauvegarder la qualité des services publics, entretenir les infrastructures et porter l’investissement qui reste insuffisant bien qu’en progression de 4.3%. L’Islande a, en outre, renoué avec la croissance, reconstitué ses réserves de devises. En dévaluant la couronne, le pays a vu ses exportations progresser de 3.9% et l’inflation est contenue. Elle se situait à 3.94% en mars 2013. Quand au chômage, il poursuit sa lente décrue en dessous de 5%. Signe de la confiance retrouvée chez les islandais, près des deux tiers de la population est partie en vacance à l’étranger en 2012.

    2- La lame de fond réformatrice

    Le sursaut démocratique
    Dans ce pays où subsiste une réelle démocratique représentative, il suffit de franchir la barre des 5% de suffrage pour obtenir des représentants au parlement. D’après les sondages, les deux partis au pouvoir seraient piteusement crédités de 12.5% pour l’Alliance Social-démocrate et de 8.7% pour la Gauche Verte. Si ce pronostique se confirmait dans les urnes, cela signifierait que les islandais sanctionnent fermement la trahison politique et ne s’enferrent pas dans un parti pris électoral dogmatique sans issus. Touchée par à une crise profonde provoquée par un séisme financier conjointe à la corruption des mœurs politiques, confrontée une guerre économique déclenchée par la ploutocratique contre le peuple et des pressions idéologiques provenant d’une troïka supranationale, le peuple constitué islandais a réussi à se ressaisir et à résister. De la sorte, le pays a sauvegardé un niveau de développement humain stable. L’IDH se fonde sur trois critères majeurs : l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’éducation, et le niveau de vie. Malgré le séisme économique de 2008, l’indice de développement humain de l’Islande a toujours devancé la France.

    Le projet de constituante
    Dans la foulée de la « révolution des casseroles », une assemblée populaire de 25 personnes élue au suffrage universelle direct parmi 522 candidats provenant des 1000 volontaires tirés au sort avait pour mission de donner une nouvelle impulsion à la constitution. Le texte est bel et bien approuvé par plus des deux tiers des votants le 20 octobre 2012. Cependant le texte n’a toujours pas été validé par le parlement islandais et n’a pas force de loi. C’est un semi échec. L’association France- Islande reste optimiste : « La commission a en effet touché du doigt les principales faiblesses des institutions actuelles : place du président de la république, faible séparation des pouvoirs, rôle exorbitant des partis politiques, équité de la représentation parlementaire, mode de nomination des juges…, mais n’y a apporté que de timides retouches. »
    Les réticences sont grandes chez certains parlementaires car les revendications populaires sapent les intérêts de la caste dominante. Autant dire que les avancées de démocratie directe, notamment l’initiative populaire, la pétition, la contribution du peuple à la désignation des organes de pouvoir, sont des projets subversifs aux yeux des tenants de l’ordre établi. Par ces procédés, les citoyens proposent des lois qui sont ensuite votées par l’ensemble des électeurs. Les citoyens peuvent également s’opposer à une loi grâce à la pétition ou en faisant amender la constitution.

  • “Tous pourris…” par Dominique Venner

    PARIS (via le site de Dominique Venner) - L’exclamation est un peu facile sans doute, mais elle résume le sentiment d’écœurement nauséeux qui se répand ces temps-ci dans le beau pays de France. Tandis que s’alourdissaient les impôts en faveur de diverses clientèles électorales, explosaient les révélations sur la corruption du ministre chargé de faire rentrer de force ces impôts. Ce joli scandale s’ajoutait à la colère montante d’une large fraction de l’opinion devant une évidente volonté de détruire, dont témoignent la politique d’immigration massive ou le projet de mariage gay.

    La corruption et les malversations des gens de pouvoir, politiciens ou agents d’une administration pléthorique, n’est pas une nouveauté. Des bibliothèques entières ont été consacrées aux « affaires » des républiques successives, la Vème ayant cependant battu tous les records depuis sa fondation par le général de Gaulle, un homme intègre qui aimait s’entourer de coquins. Ce n’est pas seulement que les tentations étaient devenues plus nombreuses, alimentées par de nouveaux pouvoirs financiers accordés aux élus et par l’énorme pactole des administrations, syndicats et associations d’aide à ceci ou à cela. Non, il y avait autre chose.

    Les raisons de la corruption publique sont multiples. Certaines sont historiques. Il m’est arrivé de rappeler que, lors des procès d’épuration en Haute Cour, après 1945, à l’encontre des ministres de l’État français, autrement appelé régime de Vichy, il fut impossible de relever un seul cas d’enrichissement frauduleux ou de corruption, en dépit des efforts d’enquêteurs acharnés(1). Les hommes qui ont alors exercé le pouvoir  étaient certainement critiquables à de multiples égards, mais, dans l’ensemble, ils étaient imprégnés par une idée presque militaire du devoir à l’égard de leur pays prisonnier d’une situation d’extrême détresse. Sans doute savaient-ils aussi qu’ils étaient surveillés par les grands corps de l’État restés en place. L’idée du devoir s’est ensuite évaporée chez beaucoup de leurs successeurs qui entendaient sans doute rentabiliser les périls réels ou supposés des années de guerre.

    Mais, puisque je viens d’invoquer les mentalités, autrement dit les “représentations” que chacun se fait de l’existence et qui conditionnent la façon de se comporter, il faut certainement creuser plus loin encore.

    En Europe, depuis l’Antiquité la plus ancienne, avait toujours dominé l’idée que chaque individu était inséparable de sa communauté, clan, tribu, peuple, cité, empire, à laquelle il était lié par un lien plus sacré que la vie elle-même. Cette conscience indiscutée, dont l’Iliade offre la plus ancienne et poétique expression, prenait des formes diverses. On songe au culte des ancêtres à qui la cité devait son existence, ou encore à la loyauté pour le prince qui en était l’expression visible. Une première menace fut introduite par l’individualisme du christianisme primitif. L’idée d’un dieu personnel permettait de s’émanciper de l’autorité jusque-là indiscutée des dieux ethniques de la cité. Pourtant, imposée par l’Église, la conviction se reconstitua qu’aucune volonté particulière ne pouvait ordonner les choses à son gré.

    Pourtant le germe d’une révolution spirituelle avait été semé. Il réapparut de façon imprévue avec l’individualisme religieux de la Réforme. Au siècle suivant, se développa l’idée rationaliste d’un individualisme absolu développée avec force par Descartes (« je pense donc je suis »). Le philosophe faisait sienne également l’ancienne idée biblique de l’homme possesseur et maître de la nature. Sans doute, dans la pensée cartésienne, l’homme était-il soumis aux lois de Dieu, mais ce dernier avait donné un fort mauvais exemple. Contrairement aux dieux antiques, il n’était dépendant d’aucun ordre naturel antérieur et supérieur à lui. Il était l’unique créateur tout puissant et arbitraire de toute chose, de la vie et de la nature elle-même, selon son seul vouloir. Si ce Dieu avait été le créateur affranchi de toute limite, pourquoi les hommes, à son image, ne le seraient-ils pas à leur tour ?

    Mise en mouvement par la révolution scientifique des XVIIème et XVIIIème siècle, cette idée n’a plus connu de bornes. C’est en elle que réside ce que nous appelons la « modernité ». Cette idée postule que les hommes sont les auteurs d’eux-mêmes et qu’ils peuvent recommencer le monde à leur gré. Il n’y a d’autre principe que la volonté et le bon plaisir de chaque individu. Par voie de conséquence, la légitimité d’une société n’est pas dépendante de sa conformité avec les lois éternelles de l’ethnos. Elle ne dépend que du consentement momentané des volontés individuelles. Autrement dit, n’est légitime qu’une société contractuelle, résultant d’un libre accord entre des parties qui y trouvent chacune leur avantage(2).

    Si l’intérêt personnel est le seul fondement du pacte social, on ne voit pas ce qui interdirait à chacun d’en profiter au mieux de ses intérêts et de ses appétits, donc de se remplir les poches si l’occasion lui est offerte par sa position. Cela d’autant plus que le discours de la société marchande, par le truchement de la publicité, fait à chacun l’obligation de jouir, plus exactement de n’exister que pour jouir.

    Longtemps, en dépit de cette logique individualiste et matérialiste, le lien communautaire de la naissance et de la patrie s’était maintenu, avec toutes les obligations qui en découlent. Ce lien a été progressivement détruit un peu partout en Europe dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, alors que triomphait la société de consommation venue des États-Unis. À l’instar des autres pays d’Europe, la France a donc cessé peu à peu d’être une nation (fondée sur la natio, la naissance commune) pour devenir un agrégat d’individus rassemblés par leur bon plaisir ou l’idée qu’ils se font de leur intérêt. L’ancienne obligation de « servir » a donc été remplacée par la tentation générale de « se servir ». Telle est la conséquence logique du principe qui fonde la société sur les seuls droits de l’homme, donc sur l’intérêt de chacun.

    Et voilà que, sous nos yeux, cette répugnante logique se heurte à une révolte qui vient des profondeurs. Nous assistons à l’éveil inattendu de tous ceux qui, par réflexe atavique, sentent au fond d’eux-mêmes que l’appartenance ancestrale indiscutée est ce qui fonde un clan, un peuple ou une nation.

    Dominique Venner http://fr.novopress.info

    1) J’ai rappelé le fait, références à l’appui, dans mon Histoire de la Collaboration (Pygmalion, 2002).
    2) Rousseau avait compris que telle était la faille du contrat social. Il prétendit y remédier en justifiant l’usage de la force pour contraindre les récalcitrants à se soumettre à une problématique « volonté générale »