Un plongeur affirme avoir retrouvé au fond de la Méditerranée l'épave de l'avion de Saint-Ex - la vraie, cette fois ! L'importance accordée à cette découverte rappelle que la mort mystérieuse de l'écrivain aviateur fait partie de sa légende. Alors, de l'écrivain ou de l'aviateur, lequel est le plus intéressant ?
On a accusé Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) d'être l'écrivain du « lieu commun prononcé à trois mille pieds d’altitude ». Ce qui est se tromper sur la nature de son œuvre, car Saint-Ex n'est pas un pilote d'avion qui raconterait ses campagnes, ni un écrivain qui se délasserait en pilotant. Chez lui, la vocation littéraire et la vocation de pilote ne sont pas vraiment séparables.
Au collège, cet élève studieux montre du goût pour la poésie et la mécanique (il est aussi très doué en mathématiques, ce qui ne gâche rien). Après avoir fait son service militaire dans l'aviation (1919), il publie un premier récit, dont le sujet s'impose de lui-même. Ce n'est que l'année suivante, en 1926, qu'il entre chez Latécoère, dans la légendaire Aéropostale. L'essentiel de son œuvre littéraire, qui commence pour de bon avec "Courrier Sud" (1929) et "Vol de nuit" (1931), sera liée à l'aviation.
Certes, celle-ci n'est pas un simple décor, un papier peint étoilé tendu pour agrémenter un propos passe-partout. Saint-Ex n'est pas non plus un auteur de récits d'aventures. Ses œuvres ne sont pas un témoignage sur l'aviation entre les deux guerres. S'il témoigne, c'est de sa manière d'être un homme.
Loin du cliché pittoresque de l'écrivain aviateur, ou même du professeur de morale, ce qui fait la valeur de son œuvre est d'abord son style, mélange profondément original de récit quasi documentaire et de lyrisme poétique.
Ce mélange n'appartient qu'à Saint-Ex, qui, selon Jules Roy, « était un de ces hommes qui ne croient à la vertu des mots que 'lorsqu'ils y engagent leur vie en otage ». Le contraire de "l'engagement" tel que le conçoivent les habitants du quartier latin.
Ennemi du communisme comme du nazisme, Saint-Exupéry hait le premier pour « le totalitarisme où il conduit » et le second pour « le totalitarisme où il prétend par son essence même ». Il n' apprécie guère pour autant le régime parlementaire, tombé dans un grand discrédit à son époque.
II ne s'engage pourtant pas en politique, au contraire de son ami Mermoz. Pendant la guerre, c'est au combat qu'il veut s'engager. En 1940, il est mobilisé, expérience qui lui inspirera son livre "Pilote de guerre". Après la défaite, il rechigne pourtant à se ranger sous la bannière du général de Gaulle, et dès 1940, à Alger, il prévoit de funestes conséquences à la querelle des pétainistes et des gaullistes.
« Le gaullisme en très résumé ? écrit-il. Un groupe de particuliers qui se bat pour la France vaincue qui a à sauver sa substance ... Mais ce groupe de particuliers se prend pour la France. » Et il ajoute : « De ce qu'il constitue une bien normale légion étrangère, il prétend tirer comme bénéfice de gérer la France de demain. »
En 1942, au lendemain du débarquement allié du 29 novembre en Afrique du Nord, Saint-Ex publie une lettre ouverte dans laquelle il prêche la réconciliation : « Les seules places à prendre sont celles des soldats », écrit-il. Non sans mal à cause de son âge, il parviendra à tenir la sienne, à bord d'un Lightning.
Cette guerre, Saint-Ex l'a faite « par amour et par religion intérieure ». « Je serais moralement bien malade de ne pas prendre ma part de risques », dit-il. Pour lui, hors de toute idéologie et de tout calcul, le devoir revêt ce caractère immédiat. Ce n'est pas aux autres qu'il s'impose, mais à soi-même.
Saint-Ex n'était-il pas cependant semblable à l'albatros de Baudelaire, que « ses ailes de géant empêchent de marcher » ? Car lui, chantre de l'enracinement et de l'action, celui qui sait aussi bien tenir le palonnier que la plume, n'a-t-il pas été toujours en fuite, n'a-t-il pas toujours choisi la solitude, et son engagement, à force d'être individuel, n'est-il pas égoïste ?
Égoïste, certainement pas, mais Saint-Ex est, d'une certaine façon, resté un enfant, comme le prouvent ses relations avec sa mère et même avec sa femme Consuela. Et c'est souvent à la part d'enfance, ou tout au moins d'adolescence que chacun garde en soi qu'il s'adresse. D'ailleurs, ne reste-t-il pas avant tout l'auteur du "Petit Prince" (1943) ?
Comme La Fontaine, Jules Verne, Marcel Aymé, c'est par un livre destiné aux enfants que sa place dans la culture française - littéraire et populaire - est le mieux assurée. Et ce petit livre illustré par l'auteur, désarmant de naïveté, mais qui ne ressemble à aucun autre, a fait le tour du monde.
Naïveté ? Ce n'est pas tant dans le "Petit Prince" qu'il faut la chercher, mais dans "Citadelle", ce gros livre posthume qu'il croyait, bien à tort, devoir être son chef d'œuvre. Saint-Ex n'est pas un philosophe. Il demeure, et c'est ce qui compte, non pas un littérateur mais un grand écrivain, au style profondément original, et riche d'une humanité qui donne à son œuvre son authenticité.
Individualiste, Saint-Ex l'a été parce qu'il était écrivain. Mais son œuvre suffit à donner un sens à cette existence. Si les écrivains ont une mission à remplir, Saint-Exupéry peut dire : "Mission accomplie."
Pierre de Laubier. Français d'abord! - juin 2000
- Page 52
-
-
Emballements médiatiques – Attentat de la rue Copernic : l’acte fondateur
A intervalles réguliers, les médias, auxquels la classe politique emboîte le pas, s’emballent. L’hystérie devient collective. Toute raison disparaît. L’objet de la montée de l’adrénaline médiatique est toujours le même : le nazisme et ses succédanés, le racisme et l’antisémitisme. Durant le mois d’août, « Minute » vous propose de revivre plusieurs de ces crises de folie. En commençant par celle qui a donné le ton à toutes les autres : l’exploitation de l’attentat de la rue Copernic.
————————-
3 octobre 1980. Il est environ 18 h 45. Une bombe explose à Paris devant la synagogue de la rue Copernic. Le bilan est lourd : 4 morts et 28 blessés. Les caméras sont bientôt sur place. Un micro se tend vers un rabbin britannique : « Quelle explication avez-vous… ? » La réponse fuse, alors que la question n’est pas terminée : « C’est évident, cher Monsieur, c’est une bombe posée par nos amis les antisémites et les nazis de France. » Le décor est planté. L’emballement médiatique peut commencer.
Union sacrée contre un néo-nazisme imaginaire
Dès le lendemain, les défilés se multiplient (photo). Marseille. Toulon. Toulouse. Evreux. Strasbourg. A Paris, le Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes et le Renouveau juif défilent de la place de l’Opéra à la rue Copernic. 20 000 personnes alternent les slogans avec ceux demandant la démission du ministre de l’Intérieur, Christian Bonnet.A Montpellier, une manifestation rassemble 10 000 personnes derrière une banderole : « Non au fascisme, non au racisme. »
Le 7 octobre, Antenne 2 ouvre son journal : « Sursaut national contre le racisme dans tout le pays. Des manifestants par dizaines de milliers. A l’assemblée, les députés étaient pour une fois unanimes. » Léon Zitrone, présentateur vedette de l’époque, a le visage grave. Le ton est théâtral : « Des dizaines de milliers de personnes ont pris part cet après-midi à Paris, de la Nation à la République, à la manifestation organisée par le Mrap. Des personnalités politiques, des syndicalistes de tous les horizons, participaient à cette véritable mobilisation contre le racisme, le fascisme et l’antisémitisme. »
Gauche et droite au coude-à-coude. François Mitterrand ; Bernard Stasi ; Georges Marchais ; Bernard Pons. Le journaliste Jean-François Kahn, présent au sein du cortège, se lance dans un grand morceau d’anthologie d’analyse politique : « Cette manifestation est extraordinaire pour une raison. Les gens qui manifestent ce soir, qui défilent ensemble, c’est peut-être la première fois qu’ils se rencontrent. Hier encore, certains d’entre eux polémiquaient durement, échangeaient des injures, des insultes. Il y a des communistes et des socialistes, il y a des gens qui votent pour l’UDF et le RPR. Mais il y a mieux. Il y a ici ce soir des sionistes et des antisionistes. Il y a des gens fanatiques d’Israël et des gens fanatiques des Palestiniens. Il y a des religieux, des mystiques, des athées, des francs-maçons. Ces gens là ont trouvé normal d’être ensemble parce qu’ils ont vu apparaître la gueule horrible du racisme, la tête immonde du fascisme. Alors ils sont là, et je crois que c’est en soi un événement extraordinaire. »
Avant le départ du défilé, Albert Lévy, secrétaire général du Mrap, avait fixé sa finalité : « Il faut que s’exprime cette volonté d’obtenir de la part des pouvoirs publics les mesures enfin efficaces contre les groupes néo-nazis qui se livrent à ces violences racistes. »
Même son de cloche à l’Assemblée nationale où Jacques Chaban-Delmas, son président, ouvre la séance étreint par l’émotion : « L’antisémitisme, comme toute forme de racisme, est une atteinte monstrueuse à la dignité humaine. Il ne sera pas davantage toléré qu’il y a bientôt un demi-siècle. Et ceux qui ont vaincu les nazis sont déterminés à en combattre les résurgences. J’invite l’assemblée à se recueillir dans le souvenir des martyrs, ceux d’hier, ceux d’antan, et ceux de toujours. »
Vitriol et acide sulfurique : il ne manque que les femmes tondues
Les protagonistes du psychodrame qui s’empare du pays sont entendus. Des exemplaires du « Figaro Magazine », accusé d’avoir créé un « climat malsain » en accueillant des journalistes de la Nouvelle Droite, sont brûlés publiquement [Ndlr : Le Figaro sera contraint de chasser ces journalistes, la normalisation de la presse était obtenue, voir Novopress].
La chasse aux fascistes est ouverte. Un jeune permissionnaire, aux cheveux trop blonds et trop courts, échappe de peu au lynchage ; des motards, aux vestes kaki, sont tabassés ; des cafés, connus pour être fréquentés par des militants nationalistes, sont attaqués à la batte de base-ball ; le siège de la Fane, un groupuscule néo-nazi dissout le 3 octobre 1980, est pillé.
La cruauté ne s’arrête pas là. A Neuilly-sur-Seine, un vieux monsieur de 85 ans ouvre sa porte. Il reçoit de l’acide sulfurique au visage. Son crime ? Etre l’homonyme de Pierre Bousquet, responsable du journal nationaliste « Militant » et ancien membre du Front national. L’agression est revendiquée par des « Brigades juives ». Et l‘escalade de la violence continue.Le 29 janvier 1981, Michel Caignet, un étudiant de 26 ans, qui est également l’ancien trésorier de la Fane, est agressé par quatre personnes qui le jettent au sol. Les coups pleuvent. Soudain, l’un des agresseurs lui asperge le visage et la main gauche de vitriol. Brûlé au troisième degré, il est défiguré à vie. L’auteur trouvera refuge en Israël. Il ne sera jamais arrêté. Qu’importe. L’hydre fasciste a été terrassée. La France peut retrouver sa sérénité.
Et les coupables de l’attentat ? Des nazis ? Non ! Ils n’y sont pour rien. Comme toujours. L’attentat est lié au conflit israélo-palestinien. Son auteur serait un Libanais proche du Front populaire de libération de la Palestine. Qu’importe ! L’attentat a perdu de sa gravité s’il n’a pas été commis par une fantomatique extrême droite. Les médias sauront s’en souvenir pour refaire le coup.
Thierry Normand
* Prochain article dans Minute de la semaine prochaine : Danse macabre au cimetière de Carpentras.
Article de l’hebdomadaire “Minute” du 7 août 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.
-
Censure de France 2 sur les images du Tour de France
Tour de France : les images que les Français n'ont pas vues
-
LA GUERRE CONTRE LE DJIHAD MONDIAL : LA DOCTRINE RUSSE GAGNANTE
On compare souvent la France et l'Allemagne, principalement sous l'angle des performances économiques et sociales.
Homme de bon sens et esprit libre, Philippe Grimberg se propose aujourd'hui de comparer la France et la Russie. Non plus sur le simple plan économique mais sur celui, essentiel, de la volonté pour une Nation de vivre et de perpétuer sa civilisation, mue par l'amour inconditionnel de sa patrie.
Cette comparaison là, vous vous en doutez bien, ne nous est guère favorable, et c'est un euphémisme...
Le "struggle for life", cette "lutte pour la vie", le peuple français la ressent-il encore ?
Même si nous n'en partageons pas totalement le pessimisme sous-jacent, nous sommes bien obligés d'admettre que l'analyse, étayée par des documents solides, est particulièrement pertinente.
Raison de plus pour réveiller notre peuple endormi dans une léthargie mortifère, soigneusement et vicieusement entretenue depuis plusieurs décennies par les dirigeants, les enseignants, les médias et les "communiquants"...
Et surtout, retenez bien ce néologisme génial résumant parfaitement la synthèse du combat qui nous attend : ISLHOMOPHOBIE.
Marc Le Stahler
En France, on accueille les islamistes, en Russie, on les chasse.
http://www.fdesouche.com/396856-quand-vous-regardez-la-courbe-demographique-dans-deux-ou-trois-generations-toute-la-france-ressemblera-a-roubaix
http://www.courrierinternational.com/article/2013/08/01/sur-les-marches-de-moscou-les-immigres-ne-sont-plus-les-bienvenus
D’un côté, des Français, qui connaissent les enjeux, mais qui répugnent à se battre.
De l’autre, des Russes qui se donnent les moyens de vaincre.
Nul doute que la Russie, elle, existera toujours dans 50 ans. Des Russes encore orthodoxes, qui boiront toujours de la vodka, sans respect pour le ramadan, et chanteront, en russe, au son des balalaïkas.
Que la Russie ait un avenir, c’est le fruit d’une stratégie, qui a été pensée par des politiques, des généraux, qui pratiquent intensément le jeu d’échecs, mais qui est aussi intégrée, au quotidien, par une nation fière, dure, héroïque, qui n'a pas cessé de croire que la sainteté de la terre russe exige ses martyrs.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_L%C3%A9ningrad
Sur le plan purement militaire, l’offensive islamiste tchétchène armée a été stoppée durablement, en 1999-2000, lors de la seconde guerre de Tchétchénie, laquelle a été menée et achevée de manière plus radicale que la première guerre, ce qui n’est pas sans rappeler la radicalité avec laquelle les Américains avaient vaincu définitivement l'Axe, en cette période de commémoration des bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki en août 1945.
http://www.checkpoint-online.ch/checkpoint/activites/doc0003-grozny2000.html
La radicalité de la Russie montre son efficacité.
Du coup les islamistes Tchétchènes sont allé frapper une ville de prestige aux États-Unis, où cela pose toujours un problème de dénoncer l’Islam, malgré la haine évidente des foules musulmanes pour l'Amérique, et où la gueule d’ange de l’assassin de masse de Boston pourrait émouvoir un public américain fasciné par l’image, et ainsi détruire sa détermination à combattre un péril mortel, mais qui peut revêtir une forme séduisante.
http://www.dreuz.info/2013/07/attentat-de-boston-3-morts-260-blesses-mais-lislam-a-ete-protege/
http://www.lapresse.ca/arts/medias/201308/01/01-4676199-dzhokhar-tsarnaev-deux-fois-plus-de-rolling-stone-vendus.php
Ce genre de problématique n’existe pas chez les Russes, qui sont rarement préoccupés de leur aspect, éprouvent peu de compassion pour leurs bourreaux, et ne sont pas atteints de la maladie mortelle de l’homme occidental moderne, maladie qui a fait des ravages, en son temps, chez le peuple Juif : la haine de soi.
Car, pour pouvoir balancer des bombes A sur Hiroshima et Nagasaki, et canonner Grozny jusqu’à sa destruction quasi-totale, il a fallu, respectivement, le soutien de la population civile américaine de 1945 et russe de 2000.
Aujourd'hui, le peuple russe se sent menacé, il fait preuve de détermination, et il soutient ses guerriers qui agissent pour sa survie.
Les guerriers ne sont pas des hommes ordinaires, même s'ils font semblant de l'être, en France, sous la pression de l'idéologie dominante.
N’en déplaise aux gauchos-féminos-écolos-bobos-castrateurs de l’Homme Blanc, mais qui aspirent à être esclavagés par le Sauvage de Brétigny ou de Trappes - pourvu, lui, de tous ses attributs virils -, la race ou la caste des Guerriers, en réalité, ne déteste pas le combat ; en tout cas, pas au point de considérer, que tout, absolument tout, doit être fait pour l’éviter.
Au contraire, les Guerriers pensent que la défense de leur patrie, de leur style de vie et de leurs valeurs exige qu’ils partent à la guerre, s’il le faut, et qu’ils vainquent, même, si pour cela, il faut détruire Hambourg, Nagasaki ou Grozny.
Pour gagner une guerre, il faut donc des Guerriers et une Nation derrière ses Guerriers.
Un Guerrier, c’est traditionnellement viril.
C’est pourquoi la Russie chasse toute féminisation des hommes Russes.
La Russie fait ainsi la chasse à toute forme de lobbies, qui, par la promotion des relations sexuelles non-traditionnelles, visent à la fois, la fin du Guerrier Russe et la destruction de la famille russe orthodoxe traditionnelle.
http://www.metronews.fr/info/russie-des-sportifs-ou-des-spectateurs-gays-pourraient-etre-arretes-aux-jo-de-sotchi/mmha!iTHXfOVyQ1C9Q/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/06/26/97001-20130626FILWWW00433-russie-loi-contre-la-propagande-gay-votee.php
Ainsi, la Russie a contre-attaqué, en dénigrant, en interdisant la nouvelle religion de Sodome, qui est, a contrario, légalisée et encouragée par le pouvoir en France, qui, lui, vise la fin du Guerrier Français et la destruction de la famille française catholique traditionnelle.
La Russie, grâce à sa nouvelle loi, fait, en même temps, la promotion de l’Église orthodoxe, et donc de la Russie de souche, et celle du mariage traditionnel, donc de la virilité.
La Russie, un peuple patriote, ayant foi en ses traditions, ayant conservé le sens du sacré, fier de ses guerriers qui repoussent l’invasion islamique.Philippe Grimberg http://minurne.blog4ever.com
-
De la fiction à la dure réalité des chiffres : la France est-elle vraiment à l’abri de la faillite ?
De François Fillon à Michel Sapin, les politiques aux affaires n’hésitent pas à parler d’un état de faillite. Mais s’ils évoquent, c’est en théorie, tant l’idée leur paraît saugrenue que la France puisse dans les faits en être réduite à faire défaut. Un scénario que Gaspard Koenig n’a pourtant pas hésité à explorer dans son dernier roman, « La nuit de la faillite ». Avec un certain réalisme… et des arguments.
Atlantico : En septembre 2007, François Fillon, alors Premier ministre, déclarait déjà : « Je suis à la tête d’un État en faillite ». La situation économique actuelle du pays est-elle encore plus préoccupante qu’il n’y paraît ?
Gaspard Koenig : Ce qui est amusant, c’est que Michel Sapin a dit la même chose en janvier de cette année : « Il y a un État, mais c’est un État totalement en faillite ». Comme si en arrivant au pouvoir, les gouvernants découvraient l’étendue des dégâts : l’Etat doit rembourser autour de 150 Milliards d’euros par an (son « besoin de financement »). Pour rappel, les recettes du même Etat sont d’un peu plus de 300 Milliards d’euros par an… Même si ces chiffres ne sont pas strictement comparables, cela donne une idée de la pression qui pèse sur la France pour rembourser la dette publique, et sans cesse réemprunter pour rembourser puisque le déficit est structurel. L’Etat est en roll-over permanent, sur la brèche. Pire encore, la dette ne finance pas l’avenir, mais à 95% les dépenses de fonctionnement. On ne s’endette pas pour investir, mais pour payer nos fournisseurs… en demandant à nos enfants de régler la facture finale.
Gérard Thoris : Lorsqu’une entreprise est incapable d’honorer l’une de ses échéances, elle est obligée de déposer son bilan. Vient alors une période intermédiaire où un administrateur judiciaire examine les comptes de l’entreprise pour savoir si elle a un avenir. Lorsque la valeur des actifs est inférieure aux dettes accumulées, l’entreprise peut être déclarée en faillite. Selon la législation en vigueur, les dirigeants en place ou un repreneur extérieur peuvent faire une offre de reprise. Leur démarche est fondée sur le fait que les actifs sont susceptibles de créer de la valeur ajoutée profitable sous réserve que tout ou partie des créanciers renoncent à leur dette.
On voit donc clairement qu’il faut distinguer les flux et les stocks. C’est parce que les flux de revenus sont inférieurs aux décaissements qu’une entreprise dépose son bilan. Mais c’est parce que les stocks d’actifs ont une valeur inférieure au stock de dettes que l’entreprise est mise en faillite.
En 2007, il n’y avait aucun problème ni de flux, ni de stocks. Certes, le budget de l’État était déficitaire mais le stock de dettes publiques était parfaitement gérable. François Fillon extrapolait à partir de l’idée que l’État « n’avait jamais voté un budget en équilibre en 25 ans ». Cependant, tant que la croissance économique nominale est supérieure au taux d’intérêt nominal, les flux de revenus (impôts et cotisations sociales) permettent d’honorer facilement les intérêts de la dette. Cela suffit pour que le stock de dettes ne s’accroisse pas et il n’y a aucun problème ni de cessation de paiement, ni de faillite.
Par contre, il était clair dès cette époque que, depuis 1996, les comptes sociaux allaient à la dérive.
Les comptes publics sont-ils fiables ? Quelles sont les bombes à retardement ?
Gaspard Koenig : Instinctivement, je dirais oui, l’administration fait bien son travail pour recycler la dette et l’Agence France Trésor (AFT) qui émet la dette souveraine. Ce sont les politiques qui sont collectivement coupables de n’avoir pas entendu les multiples rappels à l’ordre (dont le fameux de Michel Pébereau en 2004) et de ne jamais avoir considéré le sujet comme une priorité (la France n’a pas eu un budget à l’équilibre depuis quarante ans). A force de mettre la poussière sous le tapis, le tapis va s’envoler.
Notons néanmoins une vraie limite à la fiabilité des comptes : les engagements « hors bilan » ne sont pas comptabilisés (garanties souveraines, régimes sociaux, retraites, etc.). Ainsi le besoin de financement annuel réel monte à 350 Milliards d’eruros selon le FMI, en prenant en compte l’ensemble des administrations publiques et de la dette sociale.
Gérard Thoris :Le bilan le plus inquiétant est aussi le bilan le mieux caché. Il s’agit du déséquilibre des comptes sociaux. En 1996, Alain Juppé invente la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES). A l’époque, tout le monde fut content car il s’agissait de faire payer le déficit de la Sécurité sociale par les générations futures. Pas besoin d’augmenter les charges sociales et de jouer une nouvelle fois le psychodrame de savoir si ce sont les salariés ou les employeurs qui devraient en supporter la charge. On devrait savoir une fois pour toutes que ce sont toujours les salariés qui paient, sous la forme de perte de pouvoir d’achat s’ils ont un emploi, sous la forme du chômage s’ils le perdent du fait de coûts salariaux unitaires supérieurs à ceux des concurrents étrangers.Mais, rétrospectivement, la création de la CADES est le premier moratoire de la France, organisé par elle-même pour elle-même. Lorsqu’une entreprise dépose le bilan, l’une des solutions possibles consiste en effet à obtenir des banquiers qu’ils allongent la durée des prêts pour diminuer le poids présent de l’amortissement de la dette. C’est bien ainsi que fonctionne la CADES. D’où l’intérêt de voir où l’on en est. Crée en 1996 pour 13 ans, la CADES sera théoriquement éteinte en 2025. A l’origine, elle devait amortir 44,7 Milliards d’euros en 13 ans ; aujourd’hui, sa capacité d’endettement a été portée à 234,6 Milliards d’euros (1).
Il ne s’agit pas, à proprement parler, de hors bilan puisque la dette portée par la CADES est intégrée dans la dette publique. Mais il s’agit d’un exemple prototypique de dette sans collatéral. Normalement, une dette sert à acquérir des actifs qui permettent d’assurer l’amortissement du prêt. Ici, la dette est constituée pour payer des dépenses courantes (soins de santé, prestations de retraite) dont le potentiel de croissance disparaît dans l’acte même de la prestation de service. A ce titre, la réforme des retraites vise d’abord à arrêter la création de dettes sans collatéraux.
Par contre, un bilan bien construit devrait constituer des provisions pour des risques futurs de dépréciation d’actifs. C’est le sens de l’exercice d’évaluation de la soutenabilité de la dette publique auquel la Commission européenne se livre régulièrement. L’exercice réalisé en 2009, avant que la crise économique ne produise ses effets en termes de croissance économique, supposait que la France fasse un effort budgétaire de 5,5 points de PIB pour financer les dépenses liées au vieillissement de la population tout en stabilisant la dette à horizon 2060. Cet exercice d’école n’est plus de mise, on s’en doute bien !
La France a tendance à considérer que la faillite est impossible. Les arguments généralement avancés en ce sens tiennent-ils ?
Gaspard Koenig : De quelles réserves insoupçonnées la France disposerait-elle ? Le gaz de schiste ? Cette illusion de l’infaillibilité est peut-être ce qu’il y a de plus grave et de plus impardonnable. On ne s’imagine jamais, faute d’imagination, que la digue du barrage peut céder. Et quand elle cède, ce sont des populations entières qui sont englouties.
N’oublions pas que notre dette est détenue à 2/3 par des étrangers, ce qui nous a permis de bénéficier de taux d’intérêt très avantageux. L’État n’a pratiquement aucun moyen de pression sur eux. Ils sont libres d’acheter aujourd’hui… et de vendre demain. L’État ne pourra pas, lui, brader du jour au lendemain ses actifs.
Suite de l’interview sur Atlantico.fr
-
Algérie : appel à livrer la guerre au peuple Kabyle et à raser les églises suite à l’acte des non-jeûneurs
Suite de l’affaire des kabyles ayant mangé en plein jour et en public en Algérie. Les réactions négatives ne se sont pas faites attendre, tout comme les appels à la haine. Diviser pour mieux régner ou justifier certaines attaques, quoi qu’il en soit, mieux vaut observer et analyser la situation plutôt que de prendre l’info brute et se fourvoyer. N’oubliez pas que si l’Algérie à échappé jusqu’à présent aux printemps arabes, le pays n’en est pas moins dans le viseur d’autres nations quand aux ressources naturelles notamment…
Le 3 août, des centaines de personnes ont mangé en public en plein ramadan à Tizi-Ouzou en Kabylie pour affirmer la liberté de conscience et dénoncer l’Inquisition de l’État. Un rassemblement s’est tenu à Montréal le même jour par solidarité. Dans cette interview diffusée sur Dzaîr le 4 août au JT Soir, Samia Ait Tahar, initiatrice de cette action, explique la démarche des non-jeûneurs :
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Les non-jeûneurs se sont attirés les foudres du Haut conseil islamique d’Algérie. (source : AFP via 20 minutes) :
« Nous condamnons avec force cette attitude qui relève de la provocation et de l’exhibitionnisme », déclare le HCI qui critique cette « minorité d’individus » qui ont affiché « avec ostentation leur non respect du jeûne en plein jour ».
L’instance officielle affirme sa « solidarité avec la population de Tizi Ouzou et à sa tête les imams et les forces politiques représentatives de la région qui se sont fermement opposés à cette minorité de semeurs de discorde ». Citant l’un des préceptes de l’islam sur la liberté de conscience, le HCI estime que les manifestants « ne se seraient pas livrés à une telle provocation s’ils n’étaient encouragés par certains cercles à l’intérieur du pays, notamment certains médias, mais aussi à l’étranger et qui oeuvrent à déstabiliser notre Nation ».
Ils ont également suscité une violente réaction des islamistes, dans un langage qui n’est pas sans rappeler celui des fanatiques ayant massacré 200.000 Algériens dans les années 1990. (source : Tamurt.info) :
Les islamistes appellent à une guerre contre le peuple Kabyle. Le déjeuner contre l’inquisition organisé, samedi dernier, à Tizi Wezzu, a provoqué l’ire des arabisants et des islamistes. [ ]
Ils ont violemment critiqué les militants du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) et le président du Gouvernement provisoire kabyle, Ferhat Mehenni. Un appel est lancé à tous les Algérois de brûler le drapeau Kabyle et les poster du MAK, le mercredi prochain, 07 aout.
Selon un militant du MAK qui a été présent à Alger, les intégristes ont appelé au meurtre de tous les militants de la cause berbère. Cela s’est passé en présence des éléments des services de sécurité qui n’on pas réagi à ces appels aux meurtres. « Nous demandons à nos frères Moudjahidine dans les maquis de Kabylie – allusion faite aux terroristes – de raser toutes les églises en Kabylie et de liquider physiquement tous les mécréants », a lancé un barbu.
Source+vidéo: Agoravox.tv
-
10 août 1792 : naissance de la République dans un massacre
Depuis la fuite de Varennes, le roi Louis XVI et sa famille sont assignés à résidence au palais des Tuileries (aujourd’hui disparu), à l’ouest du Louvre.
La tension est vive et, excités par Danton, une foule de sans-culottes se massent aux abords du palais.La résidence royale est défendue par 900 gardes suisses et quelques centaines de gardes nationaux.
Louis XVI les passe en revue. Selon l’usage, les Suisses et les gardes nationales crient : «Vive le roi !». Mais les artilleurs et le bataillon de la Croix-Rouge crient de leur côté : «Vive la Nation !». Situation confuse.
Le roi gagne là-dessus une terrasse et observe la foule des Parisiens massés. Ceux-ci l’insultent : «À bas le veto ! À bas le gros cochon !».
Apeurés, le roi, la reine et le dauphin traversent le jardin des Tuileries et vont chercher refuge au sein de l’Assemblée.
Devant le palais, l’émeute enfle. Une porte est malencontreusement ouverte. Un flot de sans-culottes s’y engouffre. Les gardes suisses ouvrent le feu et provoquent un reflux éperdu vers le Carrousel.
Les émeutiers évacuent la place. Ils semblent près d’abandonner la partie.Mais vers dix heures, un groupe de volontaires marseillais parvient à s’introduire à l’intérieur des Tuileries. Le combat reprend de plus belle.
Le roi griffonne un billet ordonnant aux Suisses de déposer à l’instant les armes et de se retirer dans leurs casernes. Obéissants, les gardes se replient vers la place Louis XV (l’actuelle place de la Concorde).
Mais ils sont bientôt encerclés, capturés, conduits à l’Hôtel de Ville puis massacrés. Mêlées à la foule, les poissardes des halles se livrent à de honteuses mutilations sur les cadavres.
Les émeutiers envahissent maintenant les Tuileries et lynchent pêle-mêle gardes, serviteurs et fidèles avant de piller le palais.
Six cents Suisses ainsi que deux cents aristocrates et gens de maison perdent la vie en ce jour du 10 août.L’Assemblée législative, enhardie par le succès de l’émeute, prononce la «suspension» du roi. Elle convoque par ailleurs une Convention nationale en vue de prendre toutes mesures «pour assurer la souveraineté du peuple et le règne de la liberté et de l’égalité», et instaure pour la première fois le suffrage universel (masculin).Après une nuit de fortune, la famille royale est emmenée au donjon du Temple pour y être emprisonnée.
La période appelée « la Terreur » allait commencer.Fin d’un régime millénaire qui avait construit la France mais était certes affaibli de l’intérieur. Naissance de la République.
-
17 août, journée identitaire en Isère
GRENOBLE (NOVOpress) – Le samedi 17 août, à l’occasion de la clôture de l’Université d’Été de Génération identitaire, se tiendra une Journée Identitaire en Isère. Au programme : interventions, concerts acoustiques, stands, sport. Renseignements / inscriptions : contact@generation-identitaire.com
———-
Interventions :
> Jean-David Cattin (directeur de l’UdT 2013) : Relire et redécouvrir “Pour une critique positive”
> Philippe Vardon (association Les Identitaires) : Les identitaires, une résistance sur tous les frontsConcerts :
> Sang & Or – reprises folk, Occitanie
> Soleil & Acier – folkcore, NiceStands : éditions IDées, Génération Identitaire, Alternative-s productions
Restauration et buvette sur place.
-
Notes secrètes de Thatcher : Kohl a voulu réduire de moitié le nombre des Turcs en Allemagne
Des documents confidentiels britanniques déclassifiés révèlent que, en 1982, le chancelier allemand Helmut Kohl avait essayé de réaliser un projet radical. Il voulait réduire de 50% en quatre ans le nombre de Turcs vivant en Allemagne.
Claus Hecking, journaliste à Spiegel online international, rappelle cette tentative sans lendemain.
En haut du document, d’une dactylographie très serrée, on lit «Secret». En dessous, un fonctionnaire a ajouté une note manuscrite : « À ne pas diffuser »
Il s’agissait d’un projet controversé que le chancelier allemand nouvellement élu, Helmut Kohl, avait confié au premier ministre britannique Margaret Thatcher lors de la visite de cette dernière à Bonn, alors capitale ouest-allemande. « Le chancelier Kohl a dit (…) qu’au cours des quatre prochaines années il serait nécessaire de réduire le nombre de Turcs en Allemagne de 50% – mais il ne pouvait pas encore le proclamer publiquement », lit-on dans les minutes secrètes de la réunion du 28 octobre 1982.
On lit encore : « Il est impossible pour l’Allemagne d’assimiler les Turcs dans leurs effectifs actuels. » Seules quatre personnes se trouvaient dans la pièce à l’époque : Kohl, son conseiller de longue date Horst Teltschik, Thatcher et son secrétaire particulier AJ Coles, auteur du document.
Le dossier, étiqueté « PREM 19/1036 », a des odeurs de moisi. Pendant trois décennies, les comptes rendus des réunions de 1982 et de 1983 entre Kohl et Thatcher ont été mis sous scellés, inaccessibles au commun des mortels. Mais maintenant que la période de confidentialité a expiré, les Archives nationales britanniques les a rendus accessibles au public.
Les minutes de la réunion avec Thatcher montrent comment Kohl prévoyait de faire quitter l’Allemagne à des centaines de milliers de Turcs. Mais elles révèlent également combien les rapports entre les Allemands et leurs compatriotes turcs se sont améliorés au cours de ces trois dernières décennies. Car aux yeux des Allemands d’aujourd’hui, le consensus social, dans l’Allemagne de l’Ouest de Kohl, semblait apparemment bien ancré à droite.
« Pas de problèmes avec les Portugais »
D’après le document, Kohl voulait voir partir les Turcs. « L’Allemagne n’avait aucun problème avec les Portugais, les Italiens et même les Asiatiques du Sud-Est, parce que ces communautés s’étaient bien intégrées », écrivait Coles, secrétaire du chancelier et rédacteur du compte rendu, qui n’était en fonction que depuis quatre semaines. « Mais les Turcs sont issus d’une culture très particulière et ne s’intègrent pas bien. […] L’Allemagne a intégré quelque 11 millions d’Allemands provenant des pays d’Europe de l’Est. Mais c’étaient des Européens et ils ne posaient donc aucun problème. »
Kohl voyait, dans les mariages forcés et les emplois illégaux des Turcs, des exemples de « choc de deux cultures différentes ». Une personne sur deux doit partir, disait le chancelier, et pour ceux qui restent il faudra leur fournir une scolarisation spéciale. « Ceux qui devaient être intégrés devront apprendre l’allemand. »
Ce natif de Rhénanie n’avait apparemment pas une trop bonne opinion des immigrants en provenance de l’Anatolie turque, qui constituaient la plus grande partie de ce qu’on appelle les travailleurs invités. À l’époque où Kohl n’était qu’un chef de parti d’opposition (Union chrétienne-démocrate – centre-droit) – aujourd’hui parti de la chancelière Angela Merkel – il les décrivait comme « incapables de s’intégrer et, d’ailleurs, ne voulant pas s’intégrer. » Et dans son premier discours de politique générale, deux semaines avant la rencontre avec Thatcher, il avait dit : « L’intégration n’est possible que si le nombre d’étrangers vivant parmi nous n’augmente pas. » Mais Kohl avait dissimulé son projet spécifique consistant à se débarrasser d’un Turc sur deux dans les quatre ans, bien que le scandale dans le public eût probablement été limité à l’époque.
La peur d’être submergés
« À l’époque, le consensus social en Allemagne était que les Turcs étaient des travailleurs invités et qu’ils devraient retourner chez eux », a déclaré au SPIEGEL ONLINE l’historien et auteur de Freiburg Ulrich Herbert. Cette opinion ne se limitait pas aux partis politiques de droite comme le CDU de Kohl, mais « elle avait profondément pénétré le SPD », a-t-il ajouté, faisant référence au Parti social-démocrate de centre-gauche. Holger Börner, membre du SPD, qui à l’époque était gouverneur de l’Etat central de la Hesse, avait déclaré que l’afflux des étrangers devait être « purement et simplement stoppé ». Le prédécesseur de Kohl, le social-démocrate Helmut Schmidt, aurait dit, à l’été 1982 : « Plus aucun Turc ne franchira la frontière ». Son chef de cabinet, Hans-Jürgen Wischnewski, se moquait des musulmans qui « débitaient leurs moutons dans leur baignoire ».
Bien des Allemands commençaient à en avoir assez d’avoir une telle population de travailleurs invités. En 1973, 12 ans seulement après la signature de l’accord sur l’immigration avec Ankara, le gouvernement de coalition s’est mis d’accord sur l’arrêt des recrutements en Turquie. Pourtant, le nombre de Turcs en Allemagne a continué d’augmenter, car les femmes et les enfants ont rejoint leurs hommes chefs de famille et, après le coup d’État à Ankara, il y eut de plus en plus de demandes d’asile. En 1982, environ 1,5 million de Turcs vivaient en Allemagne. Et le pays avait ses propres problèmes à traiter : après le deuxième choc pétrolier du début des années 1980, l’économie allemande a commencé à s’effondrer à un rythme sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. En 1982, 1,8 million de personnes étaient au chômage – six fois plus qu’en 1973.
Beaucoup de citoyens allemands ont commencé à considérer les immigrés comme des lourdes charges sur le système de protection sociale et comme des concurrents pour les emplois qui leur revenaient. Une enquête de 1982 menée par l’institut de sondage Infas a révélé que 58% des Allemands voulaient réduire le nombre d’étrangers dans le pays. « Les politiciens de Bonn ont été submergés », a déclaré Herbert. « Ils avaient peur d’être submergés par les Turcs et voulaient se débarrasser d’eux. Mais ils ne savaient pas comment. »
Kohl a tenté de s’en tirer en usant de son outil politique préféré : l’argent. « Il projeta de capitaliser les paiements d’assurance (sociaux) que les travailleurs turcs avaient versés et de leur donner une somme forfaitaire », lit-on dans le journal de Thatcher. En effet, en 1983, le gouvernement de centre droit a approuvé une loi prévoyant une aide limitée aux étrangers pour qu’ils retournent dans leur pays d’origine. Bonn espérait qu’un paiement unique de 10.500 marks et le remboursement de leurs prestations d’assurance-retraite inciteraient les Turcs à rentrer chez eux. Mais le programme fit un fiasco. « Environ 100.000 Turcs seulement partirent », a déclaré Herbert. Dans le même temps, des dizaines de milliers de demandeurs d’asile ont continué à venir en Allemagne.
Évolution radicale de Kohl
Au fil des années, les relations entre Allemands et Turcs s’améliorèrent.Une nouvelle génération de Turcs avait grandi en Allemagne, beaucoup d’entre eux parlant couramment l’allemand et s’intégrant bien à la culture dominante. Après avoir assisté à la brutalité des émeutes xénophobes dans les années 1990 à Rostock, Solingen et Hoyerswerda, de nombreux Allemands ont développé un sens de solidarité avec les étrangers, ce qui favorisa l’intégration tout autant que les réformes en politique d’mmigration du gouvernement de centre-gauche qui succéda, a déclaré Herbert. « Le consensus sociétal avait changé. »
Kohl, lui-même, modifia ses positions de façon encore plus radicale. En 1993, il s’opposa à bien des membres de son propre parti en se prononçant en faveur de l’octroi automatique de la nationalité allemande à des « étrangers » de la troisième génération – les enfants nés en Allemagne, dont les grands-parents avaient immigré. Les immigrants avaient contribué « énormément au bien-être des Allemands et avaient participé à assurer leur retraite », déclarera plus tard le chancelier. En 2000, Kohl se rendit à Istanbul pour assister au mariage de son fils Peter à une banquière turque. Toutefois, il a toujours du mal à voir la Turquie comme membre à part entière de l’Union européenne. Tout comme c’est le cas pour la Dame de fer d’aujourd’hui, Angela Merkel.
Claus Hecking, Spiegel Online International, 1/08/2013
Traduction de l’anglais pour Polémia : René Schleiter
Titre original : Secret Thatcher Notes: Kohl Wanted Half of Turks Out of Germany -
Faire du social et penser le social (Zentropa)
Zentropa
Depuis quelques années, la plupart des milieux nationalistes et identitaires ont fort heureusement - bien que tardivement- repris conscience de l’importance de la question sociale dans leur combat politique. Cette redécouverte s’est notamment traduite par la mise en place, à plus ou moins grande échelle (et avec plus ou moins de sincérité et de permanence), d’actions « caritatives » (soupes populaires, « maraudes » sociales, distributions de biens de première nécessité, soutien scolaire…), accompagnées d’une inflexion du discours vers une remise en cause du modèle capitaliste et financier. Ces deux tendances ne sont d’ailleurs pas simplement complémentaires, mais indispensablement liées, car si l’on se borne à la première, on se mue en une « bonne œuvre » se contentant de palier les déficiences de l’Etat et de poser des sparadraps sur les plaies causées par un système sans remettre en cause celui-ci, et si l’on se limite la seconde, on s’enferme dans une posture intellectualiste et attentiste, forgeant des concepts et aspirant au grand soir tout en regardant quotidiennement crever les éléments les plus faibles de son peuple.
Cette fondamentale évolution a en tout cas définitivement - du moins peut-on l’espérer - rompu les liens avec la droite tatchéro-reaganienne et occidentaliste dont les mouvements radicaux ont trop souvent été les supplétifs, bénévoles ou stipendiés.
Mais la nécessaire et fondamentale lutte antilibérale et anticapitaliste ne doit pas se borner à un néo-marxisme déjà daté ni à un ouvriérisme romantique ne correspondant plus aux réalités socio-économiques contemporaines. Même le socialisme français à la Proudhon ou Berth, s’il est une source majeure d’inspiration et de réflexion, ne peut constituer, en tant que tel, un « projet» et ne doit pas être perçu comme un « modèle » mais comme une source, parmi d’autres, de constitution d’un corpus idéologique nouveau, adapté aux enjeux actuels. A situation inédite, solutions nécessairement nouvelles.
Il est notamment aujourd’hui nécessaire d’enterrer la fallacieuse « lutte des classes », morte avec la disparition des classes en tant qu’entités-monde ayant leurs propres valeurs et leur propre rapport à autrui (Quel est le rêve d’un employé ou d’un ouvrier si ce n’est de vivre comme un parasite du CAC 40 ? Les enfants de prolos et ceux de cadres supérieurs écoutent-ils une musique différente, vont-ils voir des films dissemblables ?), et de traduire politiquement la « lutte des imaginaires » qui sépare les individus complètement phagocytés par la logique de la marchandise et ceux qui en sont - plus ou moins complètement- émancipés (les uns comme les autres pouvant désormais se trouver dans la quasi-totalité des « catégories socio-économiques » à l’exclusion de l’hyper-classe mondialisée). La vraie césure, la dichotomie fondamentale se situe désormais certainement ici.
Et une fois que l’on a été convaincue de cette primordiale « décolonisation des esprits », énoncée par Alain de Benoist, il convient de s’atteler à l’amorcer.
Car il est tout aussi vain de faire l’éloge itératif du « Cercle Proudhon » que de vanter sans cesse la « common decency », si l’on ne réfléchit pas parallèlement aux moyens concrets - c’est à dire politiques - de conserver l’esprit du premier pour refonder la seconde. Les « programmes », les «résolutions en 20 points », n’ont pas bonnes presse, on se plaît même à les moquer - parce qu’ils discriminent, clivent, figent, simplifient et segmentent… -, ils n’en restent pas moins indispensables, voire vitaux, si l’on ne veut pas se limiter au stade du constat puis de l’incantation. Pour beaucoup, dans les milieux contestataires, il s’agit là d’un travail beaucoup plus frustrant et « bassement » pragmatique que la fréquentation des écrits des intellectuels et des philosophes mais c’est néanmoins l’impérieuse prolongation de celle-ci pour ne pas être qu’un lecteur (ce qui, il est vrai, de nos jours, est déjà quasi exceptionnel…) mais aussi un « acteur politique », c’est-à-dire un militant. Plutôt que d’opposer systématiquement - et avec un mépris réciproque - les deux figures, il est grand temps de les réconcilier et d’en affirmer la complémentarité.
Une complémentarité qui d’ailleurs, si elle ne se développe pas forcément au sein d’un seul et même individu (il est normal que certains spécialistes se consacrent uniquement à un domaine d’étude), doit naître d’un dialogue permanent et d’influences multiples et réciproques au sein d’une communauté. La justice ne peut en aucun cas être abandonnée aux seuls juristes, pas plus que l’économie confiées exclusivement aux diplômés en sciences-eco…
Propositions de lois et de réglementations, projets de traités, manifestes esthétiques, œuvres alternatives, expériences communautaires… faire de la politique c’est aussi - et surtout- proposer un arsenal d’éléments tangibles permettant de dessiner concrètement un nouveau cadre sociétal. C’est notamment ce qu’a compris le mouvement Casapound Italia avec, parallèlement à son travail de terrain et de proximité, la rédaction et la promotion du « Mutuo Sociale » (proposition de loi sur l’acquisition du logement) et le « Tempo di essere madri » (proposition de loi sur l’aménagement du travail des femmes enceintes) et qui explique sans doute en partie son succès et l’intérêt qu’il suscite en Europe, chez des sympathisants comme chez des adversaires. Il est désormais impérieux de formuler clairement et de façon concrète et audible nos solutions aux divers maux sociaux que nous ne cessons de dénoncer.
Et le fait que l’on soit « à mille lieues d’arriver au pouvoir » n’a strictement rien à voir avec cela. A moins que l’on n’ait pas la moindre intention d’y parvenir un jour, sous quelque forme que ce soit…