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  • Priorité nationale

    A chaque fois qu'un ministre de l'intérieur, de « droite » ou de « gauche », a un trou dans son agenda et une prurit d'exposition médiatique, il se met à agiter frénétiquement le fameux « voile islamique »... Le voile islamique c'est un peu comme la franc-maçonnerie pour les hebdomadaires en période estivale : un inépuisable marronnier.

    Résumons le nouvel épisode : A l'heure de la PMA, de la GPA, de l'expérimentation sur les embryons, de l'enseignement du « gender », de la désindutrialisation, du chômage de masse, de l'illettrisme, de la destruction du droit du travail, de l'empoisonnement alimentaire, de la sur-médicamentation, du bradage du patrimoine, de la paupérisation des classes moyennes, des règlements de compte à la kalachnikov, de la corruption généralisée...etc, ce qui mine la France, détruit la solidarité nationale, menace nos valeurs et notre avenir, ce sont les filles musulmanes qui suivent des études supérieures à l'Université en portant un voile. Donc, après la brillante et très efficace loi contre la burqua, on envisage un nouveau et énième texte législatif, cette fois sur le « voile à l'université ». Qui a dit que les « socialistes » étaient laxistes et faibles face à « l'islamisation » ?

    Ha, ha, ha, putain, faut vraiment nous prendre pour des cons finis, des crétins lobotomisés, ça ne marchera jamais une telle stupidité ! Hé ben si, le pire, le plus triste, le plus atterrant, c'est que ça marche, encore une fois.

    Le plus drôle, si l'on peut dire, est peut-être de voir certains droitards qui dégueulaient quotidiennement sur « Manuel Gaz », se mettre soudain au garde-à-vous et lui emboîter le pas avec enthousiasme. Cette fois, il met le doigt sur un vrai problème ! Enfin, il se préoccupe des véritables maux du pays !

    Finalement, le sondage du JDD qui faisait état de la grande popularité – à droite comme à gauche – de Monsieur « Lien éternel avec la communauté juive et Israël » ne devait pas être si truqué que ça...

    Pendant ce temps, les racailles peuvent continuer à piller les trains, détrousser les cadavres, attaquer les pompiers, à condition, bien sûr, de ne pas « aborder de signes religieux ostentatoires »; les traders et les banquiers à vampiriser les richesses nationales; BHL à entraîner le pays dans des guerres absurdes et meurtrières, le Medef à déboulonner un à un tous les acquis sociaux et la fange journalistique à mentir et manipuler...

    Tant que disparaissent des bancs de la fac ces salopes provocatrices et agressives et leurs torchons extrémistes, la patrie est sauvée !

    Source: A moy que chault

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Henri Alleg, un héros comme la gauche les aime

    La gauche vient de perdre l'un de ses « héros » historiques, qui trahit le pays qui l'avait accueilli. Retour sur le parcours pas très clair du militant communiste Henri Alleg.
    La gauche française est en deuil. Le 17 juillet est mort un citoyen modèle, auquel le président de la République, François Hollande, s'est empressé de rendre hommage dès le lendemain : « J'apprends la disparition de Henri Alleg. Son livre, La Question, publié en 1958 aux éditions de Minuit, alerta notre pays sur la réalité de la torture en Algérie. Toute sa vie, Henri Alleg lutta pour que la vérité soit dite. A travers l'ensemble de son œuvre - jusqu'à son dernier livre, Mémoire algérienne, paru en 2005 - il s'affirma comme un anticolonialiste ardent. Il fut un grand journaliste, d'abord à Alger Républicain, dont il assura la direction ; puis à L'Humanité, dont il fut le secrétaire général et auquel il collabora jusqu'en 1980. Henri Alleg est constamment resté fidèle à ses principes et à ses convictions. » Fermez le ban !
    La presse de gauche n'est pas non plus avare de louanges. L'un des meilleurs morceaux choisis des éloges funèbres publiées ces derniers jours a été mis en ligne sur le site Internet du journal Le Monde, signé de Charles Silvestre, ancien rédacteur en chef de l'Humanité, qui dresse le panégyrique du cher défunt. On y relève quelques informations, ou confirmations, que nous soulignerons.
    Henri Alleg, de son vrai nom Harry Salem, est né en 1921 à Londres, de parents juifs russo-polonais, ce qui permet à Silvestre d'écrire qu'il était « un melting-pot à lui tout seul : britannique par sa naissance, il sera français par choix quand sa famille s'installe au nord de Paris, puis algérien par adoption après l'indépendance de 1962 ».
    Il n'est pourtant pas complètement apatride, puisque ce Russo-Polonais d'origine adhère au Parti communiste, plus russe que français.
    « L'envie de bourlinguer le saisit en 1939 au moment où débute la seconde guerre mondiale. Il songe à l'Amérique mais débarque à Alger », poursuit Silvestre. Cette « envie de bourlinguer » tombe à point nommé pour lui éviter de se battre contre les armées du IIIe Reich, comme le font alors des milliers de jeunes Français de son âge. Il est vrai qu'à l'époque, le pacte germano-soviétique ayant été signé le 23 août 1939 entre l'Allemagne de Hitler et l'URSS de Staline, ses amis du Parti communiste n'encouragent pas encore la lutte contre les nazis et refusent la « guerre impérialiste ». Maurice Thorez lui-même, Secrétaire général du PCF, donne à ses « troupes » l'exemple de la désertion.
    À Alger, Alleg fait ses preuves et devient, en 1951, directeur du quotidien Alger républicain, un organe du Parti communiste algérien (PCA). En 1954, dès les débuts de la guerre d'Algérie, les communistes aident la rébellion. En 1955, sous le gouvernement d'Edgar Faure, le PCA est très logiquement dissous, Alger républicain interdit et Alleg « plonge dans la clandestinité », comme l'écrit Silvestre ; une « clandestinité » cependant assez confortable pour lui permettre de continuer à envoyer des articles à L'Humanité, qui continue de paraître librement en France...
    Torture ou paire de gifles ?
    Le tournant dans la vie de Salem/Alleg, qui va faire de lui un « héros », a lieu deux ans plus tard, pendant la bataille d'Alger, gagnée par les parachutistes de la 10e division aéroportée contre les terroristes du FLN, dont les attentats aveugles ensanglantent Alger avec l'active complicité des militants du PCA. Au nombre de ces derniers figure un assistant de mathématiques à l'université d'Alger, Maurice Audin, que les paras arrêtent en juin 1957. Le lendemain, 12 juin, (à cette date, le Garde des Sceaux s'appelait encore François Mitterrand...), Alleg tombe dans la souricière tendue par les soldats au domicile du mathématicien.
    Selon l'Armée, Audin se serait tué en tentant de s'évader ; tandis que selon les communistes, il serait mort sous la torture. Alleg y est lui-même soumis - du moins le prétend-il - et racontera les sévices qu'il aurait subis dans un livre promis à devenir une arme de propagande efficace aux mains du FLN et de ses amis en France : La Question, publié en 1958. (Il n'y pousse pas le scrupule de conscience jusqu'à dénoncer les tortures abominables pratiquées par ses amis du FLN pour soumettre à sa loi les populations...)
    À partir du récit de l'intéressé, Charles Silvestre l'évoque « recroquevillé contre le mur, à moitié groggy. Le para a fait le "boulot" : gégène, étouffement par l'eau, brûlures... (...) Il répond calmement : "Vous pouvez revenir avec votre magnéto [générateur d'électricité], je vous attends : je n'ai pas peur de vous." » Même pas peur !
    La version des militaires est sensiblement différente. À en croire le général Massu, « en fait de tortures, Alleg a reçu une paire de gifles ». Et le commandant Roger Faulques, officier de renseignement du 1e régiment étranger de parachutistes pendant la bataille d'Alger, a affirmé : « Je ne l'ai vu qu'une seule fois, mais il m'a fourni à cette occasion des indications qui m'ont permis d'arrêter les membres du parti communiste algérien. »
    Après l'indépendance, Salem/Alleg choisit de demeurer en Algérie, mais y reste à peine trois ans. Un article paru dans Alger républicain en avril 2011 rapporte qu'il quitta le pays en 1965 parce que le PCA lui avait « confié la mission de participer à l'extérieur au rassemblement des forces démocratiques pour soutenir le combat du peuple Algérien vers le progrès et le socialisme ». À en croire Silvestre, il rentra en France en 1965 après une interdiction de paraître qui frappa Alger républicain sous Boumediene...
    Charles Silvestre souligne encore que le grand honnête homme « était resté longtemps, en dépit de tout, solidaire des pays socialistes » - « en dépit », par exemple, du Goulag? - et qu’ « en désaccord sur ce plan avec le Parti communiste français, il n'avait pas aimé non plus les "dérives social-démocrates " qui, à ses yeux, dénaturaient le marxisme ».
    À quand la panthéonisation de ce véritable héros de gauche ?
    Hervé Bizien monde & vie 30 juillet 2013

  • Adhésion de la Turquie à l'UE

    POIDS DES MOTS, CHOCS DES MENSONGE
    L'ouverture des négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, ce 3 octobre, a été l'occasion de longs développement dans la presse. Pour certains, c'est le poids des mots qui prévaut, pour d'autres, le choc des mensonges. C'est le cas notamment de Paris Match qui traite d'Istambul comme du mariage de la fille ainée de Bernard Arnault.
    Quoiqu'en dise à la une Paris Match (29/9), son dossier n'est pas un reportage sur la Turquie, c'est le cahier jet-set de la semaine. Ses 13 pages intitulées" dossier culturel " et titrées " La Turquie et l'Europe" sont même, dans la flagornerie mensongère, au-delà de ce qu'on peut imaginer pour un publi-reportage. L'intro donne d'ailleurs le ton: " Le 3 octobre s'ouvrent à Bruxelles les négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Le Match de Paris s'est rendu à Istanbul. Et il n'en revient pas! Comment envisager l'avenir sans cette merveille! ".
    Sauf à imaginer que Match milite pour la partition et l'autonomie d'Istanbul, ce reportage est d'une rare malhonnêteté. Non que ce que l'on y dit il soit faux en soi, mais c'est à peu près aussi loyal que de prétendre montrer la vie des Français en suivant le shopping d'Arielle Dombasle dans les boutiques de l' avenue Montaigne, à Paris, ou une soirée sur le pont d'un yacht à Saint-Tropez.
    " Istanbul n'est pas une mosquée, c'est une fête "
    Match le dit : Istanbul " est désormais la plus grande ville d'Europe. Elle frôlera bientôt les 15 millions d' habitants. Et c'est toujours la plus spectaculaire. Ainsi que la plus vivante". A quoi il aurait fallu ajouter qu'Istanbul n'est pas la Turquie, et que, à Istanbul même, le Bosphore et la Corne d'Or séparent des mondes qui ne se ressemblent et ne se fréquentent pas plus que le Val Fourré et Neuilly-sur-Seine. Mais Match, à l'évidence, n'est pas plus allé voir les Turcs que la Turquie. Il est allé " sur les plateaux de la télévision, chez les éditeurs, dans les boîtes de nuit, au musée d'Art moderne, au patronat ou parmi les diplomates" . Il a suivi des comédiennes, des écrivains et des mannequins, vécu 24 h dans le sillage" d'une fashion victime " qui passe de Nisantasi, " le quartier hyper snob côté européen ", aux plages de la rive asiatique du Bosphore, semblables" au Nikki Beach de Saint-Tropez", avant d'aller dîner" au restaurant designé (sic) par Philippe Starck". Les reporters de Paris Match n'ont pas dû franchir le pont de Galatha. Ils n'ont pas poussé jusqu'aux quartiers qui environnent le Grand Bazaar, là où ça grouille de monde, là où les femmes voilées se pressent entre les cireurs de chaussures et les porteurs, là où l'on fait la queue pour manger le poisson grillé dans les fumées suffocantes et les odeurs de gasoil. Ils n'ont pas vu l'Anatolie, pas vu la Cappadoce, pas vu les charrettes et les ânes, seulement " les 4x4 et les Mercedes décapotables" .
    " Istanbul n'est pas une mosquée, c'est une fête" , écrit Gilles Martin-Chauffier, dont on se demande, à le lire, s'il n'avait pas un peu trop tiré sur le narguilé. Bref, Match avait une soupe à vendre, il nous l'a vendue. On se demande juste qui l'a payée.
    Le dossier de Valeurs Actuelles (30/9) est infiniment plus sérieux et s'ouvre sur ce constat : " l'hostilité à l'adhésion turque s' affirme partout en Europe ". Notre confrère s'appuie sur une enquête menée par l'institut Euro-baromètre qui, dépendant de la Commission de Bruxelles, " se trouve peu suspect, à ce titre, de militer contre l'élargissement de l'Union à la Turquie ". De cette enquête détaillée 30 000 personnes ont été interrogées dans les 25 pays de l'Union -, il ressort que " 35 % seulement des citoyens consultés acceptent la perspective d'un élargissement vers l'Asie de l'Europe politique,. 52 % y sont carrément opposés, 13 % se déclarent sans opinion ". Plus intéressant encore est la répartition: " Parmi les plus hostiles figurent, sans surprise, l'Autriche (80 %), qui se souvient sans doute du siège de Vienne par les Ottomans, et Chypre, dont le nord du territoire a été envahi par l'armée turque en 1975 ... Mais les Allemands ne sont pas loin (74 %), imités par les Français (60 %), les Grecs (70 %) ou encore les Danois (62 %), les Belges (61 %) et les Estoniens (56 %) ". En fait, écrit Valeurs Actuelles, on voit bien que" le fossé entre les membres fondateurs de l'Union et les nouveaux adhérents n'est pas neutre : l' hostilité à l'élargissement vers la Turquie monte à 55 % chez les membres de l'ancienne Europe (84 % de la population de l'Union), contre 38 % seulement chez les nouveaux membres, dont certains, comme la Pologne [favorable à 54 %], semblent s'être donné pour spécialité de se démarquer de ceux qui les ont accueillis ... "
    Une identité européenne inséparable de la géographie
    La question fondamentale, dit le magazine, est de savoir" où en est le sentiment d'une identité européenne inséparable de la géographie". Sur ce point, les clivages politiques sont plus marqués. Ainsi, les "anti" ne tiennent à gauche " qu'une majorité relative: 49 % d'opposés contre 47 % de favorables. Mais à droite, c'est un raz-de-marée: 75 % d'opposition à une Turquie européenne (dont 70 % à l'UMP), contre 22 % regardant cette éventualité avec sympathie ". Dans le Figaro du week-end (11/10), Alain Lamassoure, secrétaire national de l'UMP pour les Affaires européennes, revient lui aussi sur cette question de la géographie (et donc de l'histoire !). Il écrit: " Juger européen un pays dont 95 % du territoire sont situés en Asie mineure, c'est admettre que l'Union européenne n'aura pas de frontières. Car au nom de quoi refuserait-on demain la Russie, l'Arménie, les pays du Caucase, Israël et le futur Etat palestinien, puis les autres riverains de la Méditerranée? "
    A ce contresens géographique s'ajoute un contresens démocratique, " le plus surprenant et le plus choquant pour tous, quelque soit le sentiment que l'on ait sur la candidature turque", dit-il. Non seulement il n'y a pas eu débat sur la question, mais jamais on a " ignoré aussi délibérément le sentiment profond exprimé par les opinions publiques ". Les Français, comme la grande majorité des pays membres de l'Union, ne souhaitent pas voir intégrer " un pays musulman de bientôt cent millions d'habitants, ayant des frontières communes avec l'Irak, l'Iran et la Syrie et des citoyens potentiels jusqu'aux confins de la Chine" (Valeurs Actuelles). Et ce n'est pas "l'occidentalisation" des mœurs de la jet-set stanbuliote qui changera quelque chose au problème, à savoir celui des frontières naturelles de l'Europe.
    TOPOLINE National Hebdo du 6 au 12 octobre 2005

  • « Le problème n'est pas que les Américains soient nationalistes, c'est que nous ne le soyons plus ! »

    Aymeric Chauprade est docteur en sciences politiques, chercheur à Paris-V René Descartes et enseigne la géopolitique à Paris-I-Sorbonnes. Il a publié récemment « Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire » et « Dictionnaire de géopolitique » aux éditions Ellipses.
    1) Quelle est votre définition de la géopolitique ?
    La géopolitique est l'analyse de la politique des centres de puissance (les Etats et les entités trans-étatiques) comme fonction des données (constantes et variables dans l'histoire) de la géographie physique, de la géographie identitaire, de la géographie des ressources économiques. et du progrès des techniques. Mon dernier ouvrage « Géopolitique, constantes et changements dans l'histoire » vise à montrer le poids de l'ensemble de ces facteurs sur les situations historiques et contemporaines. J'y insiste notamment sur les données ethniques, religieuses et démographiques et l'importance de l'immigration comme facteur de la géopolitique.
    2) En quoi la géopolitique de la France s'oppose-t-elle aux intérêts américains ?
    La géopolitique ne se situe pas dans l'idéologie et dans le discours moral, mais dans ce que l'on appelle couramment la «Realpolitik». Je n'ai rien a priori contre les Etats-Unis, mais je constate que leur avantage considérable en puissance depuis la fin de la guerre froide est un facteur d'effacement de la France. Puissance globale, les Etats-Unis cherchent à nous éliminer du monde arabe, de l'Afrique et de l'Asie-Pacifique. Ils encouragent la construction d'une Europe germano-américaine dans laquelle la France n'aura qu'un strapontin et perdra sa dimension mondiale.
    3) Quel regard portez-vous sur l'interventionnisme tous azimuts des Etats-Unis
    ? Depuis l'aube de l'humanité, l'histoire déroule la compétition des peuples. Les Américains considèrent qu'ils doivent être en tête de cette compétition et comment le leur reprocher ? Ils sont nationalistes et ils ont bien raison ! Le problème n'est pas que les Américains soient nationalistes, c'est que nous ne le soyons plus ! Si, en face des nationalistes, ils n'y a pas de contrepoids, comment voulez-vous que le monde soit équilibré et vive en paix ?
    4) Comment jugez~vous les contradictions de l'Europe en matière géopolitique et en matière de défense ?
    La construction européenne tente de rapprocher des nations dont les intérêts géopolitiques divergent par nature. L'histoire fait que les zones d'influence des uns et des autres ne sont pas les mêmes, méditerranéen, africain et plus largement ultra-marin de la France ! Or, dans une Europe fédéralisée où les décisions se font déjà à la majorité, on ne voit pas comment, mathématiquement, la France pourra faire entendre ses intérêts géopolitiques. L'utopie européenne est en train de tuer la géopolitique de la France.
    5) Et la faiblesse congénitale de l'O.N.U. ?
    Les seules réalités qui comptent sont les peuples et leurs instruments de pouvoir que sont les Etats (et parfois les lobbies trans-étatiques). Les pouvoirs multinationaux comme l'O.N.U. sont nécessairement le reflet des rapports de force entre les Etats, comme en témoigne la composition du Conseil de Sécurité en 1945. À l'heure où les Etats-Unis ne paient pas leur quote-part, savez-vous que les agences de l'O.N.U. ne survivent que grâce à l'embargo sur l'Irak, et que depuis la mise en place de la résolution « pétrole contre nourriture », l'O.N.U. s'est commissionnée à hauteur de 53 milliards de dollars, ce qui lui permet d'éviter la banqueroute de ses agences ?
    L'Irak n'occupe aucun territoire depuis 1991 et continue cependant de payer le prix fort. Dans le même temps l'O.N.U. n'arrive même pas à imposer des observateurs en Palestine, alors que des résolutions contre l'occupation israélienne existent depuis plus de trente ans.
    Non seulement l'O.N.U, pèse de moins en moins face à l'axe américano-israélien, mais en plus la France a accepté le principe de perdre son fauteuil au Conseil de Sécurité «au profit» d'un siège européen. L'O.N.U. n'est qu'un miroir de la puissance relative des Etats.
    6) Quelle est la politique naturelle de la France ?
    L'histoire de la nation française est celle du combat contre tous les impérialismes qui ont voulu anéantir notre indépendance nationale : du Saint-Empire romain germanique à l'américano-européisme en passant par le communisme international. La France conserve les ressources morales, intellectuelles et économiques de redevenir une très grande puissance. Pour cela, elle doit tourner le dos à l'utopie européenne, restaurer sa politique mondiale par le biais de la Francophonie, de la politique arabe et de l'affirmation de son influence ultra-marine (Caraïbes, océan indien, Pacifique... ) ; elle doit entretenir l'équilibre dans ses relations avec les Etats-Unis, la Chine ou la Russie et refuser le basculement dans tel ou tel bloc.
    7) Que pensez-vous de l'évolution de la Russie et de la Chine ?
    L'objectif des Etats-Unis est de prendre la tête d'un bloc dans lequel les nations ouest-européennes auraient perdu leur souveraineté et où la Russie serait vassalisée ; face à un nouveau bloc : une Chine en plein essor économique et qui d'ici dix ans peut être une très grande puissance mondiale. Il n'est pas exclu que nous assistions dans les vingt ans à venir, à un rapprochement durable de Washington et Moscou face à Pékin. Cette évolution n'est rendue possible que par l'atlantisme des nations ouest-européennes, car la Russie et la Chine souhaiteraient avoir des partenaires de contrepoids en Europe occidentale face à l'hyperpuissance américaine. Je suis convaincu que la restauration d'une politique étrangère d'indépendance nationale et d'équilibre mondial est non seulement possible mais indispensable à la survie de notre liberté et à l'apaisement des tensions internationales.
    8) Pratiquement que faire ?
    Les Etats-Unis sont engagés sur deux voies qui risquent de renforcer considérablement leur suprématie mondiale et de déséquilibrer encore le monde. Premièrement, hyperpuissance conventionnelle, l'Amérique est gênée par les logiques de dissuasion nucléaire adverses. Son projet de bouclier antimissiles vise à annuler cette gêne et à augmenter son pouvoir d'ingérence militaire au Moyen-Orient comme en Asie. Deuxièmement, les Etats-Unis veulent contrôler l'ensemble du pétrole du Moyen-Orient et s'entendre avec les Russes sur les hydrocarbures de manière à contrôler la dépendance énergétique de la croissance asiatique (notamment chinoise mais pas seulement). Pour ce faire, ils projettent d'envahir l'Irak et d'y installer un gouvernement aux ordres. Puis ensuite de s'occuper du retour de l'Iran sous influence américaine. Ainsi, avec l'Arabie Saoudite, l'Irak, l'Iran, la mer Caspienne (présence militaire en Asie centrale) et la Russie plus proche, l'Amérique tiendra la pompe à hydrocarbures du monde et détiendra alors un pouvoir de nuisance considérable sur les rivaux économiques.
    Que faire alors ? Premièrement, s'engager sur la voie des systèmes de défense antimissiles et restaurer notre défense nationale car on voit bien que c'est l'hyperpuissance militaire qui donne aux Etats-Unis une telle marge de manœuvre. Deuxièmement, tout faire pour empêcher l'Irak de tomber dans la sphère d'influence américaine. La relance d'une politique arabe passe notamment par l'appui clair à la mise en place d'un Etat palestinien et à la rupture de l'embargo sur l'Irak.
    9) Que pensez-vous du risque terroriste international ?
    Ce risque existe. Certains mouvements mènent une guerre contre notre Civilisation et il faut les combattre. Mais le Il septembre 2001 est aussi instrumentalisé par Washington comme un prétexte permettant à l'Amérique de faire avancer nombre de ses intérêts. Attendons-nous à ce que Washington prétende qu'Al Quïda est en Irak de manière à justifier son agression. L'ennemi invisible, à la différence d'un Etat, a ceci de pratique (pour Washington) qu'il peut être partout où cela arrange ...
    10) Et la géopolitique intérieure de la France ?
    La restauration de la France passe aussi par le redressement de l'identité française. La géopolitique intérieure de la France a été bouleversée par le séisme de l'immigration ces trente dernières années. Le communautarisme s'installe en France. La démographie française recule face à la démographie de l'immigration. Cette dynamique doit être clairement inversée. Sinon, quel sens y aura-t-il à parler de géopolitique extérieure de la France, si la France n'est plus ... la France ?
    D'autre part, outre la question essentielle de l'identité française, l'immigration pose une question géopolitique plus globale : son rôle de levier des maffias criminelles transnationales et du terrorisme islamiste transnational.
    11) Vous êtes optimiste ?
    Avec la patience on arrive à tout.
    Français d'abord 2ième quinzaine juin 2002

  • « Printemps arabes » : tout ne fait que commencer…

    L’échec des « printemps arabes » est à la hauteur des emballements émotionnels qu’ils suscitèrent, tant chez les lemmings de la presse, que parmi ces lapins de coursive qui constituent la grande majorité de la classe politique française.

    Moins de trois ans après le début d’un phénomène pour lequel tous eurent les « yeux de Chimène », le bilan est en effet bien amer, les fleurs de ces prétendus « printemps » ayant précocement fané. Que l’on en juge :

    - En Tunisie, pays que le président Ben Ali avait presque sorti du « sous-développement » et où Mohammed Brahmi vient d’être assassiné, la faillite économique est totale cependant que le climat politique est devenu explosif.
    Alors que la révolution s’était faite pour plus de liberté, les Frères musulmans, arrivés au pouvoir à  la faveur du renversement du régime qui les combattait,  veulent faire adopter une Constitution ayant la charia pour norme. Or, ils sont considérés comme des « traîtres » par les fondamentalistes (environ 10% du corps électoral), qui posent ouvertement la question du rétablissement de la polygamie, abolie en 1956, celle des unions avec des filles juste pubères, et jusqu’à celle des « bienfaits » sociologiques de l’excision clitoridienne…
    Comme l’armée tunisienne n’a, du moins jusqu’à ce jour, aucune tradition « putschiste », on voit mal comment la « douce » Tunisie peut sortir de cette ornière...

    - En Egypte, ceux qui ne supportaient plus leur vieux chef militaire ont permis aux islamistes d’arriver au pouvoir ; puis, terrorisés par le sort qui les attendait, ils ont appelé au secours un autre chef militaire, foulant ainsi aux pieds les principes démocratiques dans lesquels ils se drapaient quelques mois auparavant… et le pays  bascule insensiblement vers une guerre civile.

    - En Libye, où l’intervention sarkozo-otanienne s’est faite au nom des droits de l’homme, le pays n’existe plus. Le nord est éclaté et aux mains de milices tribales  ou religieuses, cependant que le sud est devenu un « Libystan » fief des jihadistes à partir duqueltoute la région saharo-sahélienne est contaminée.

    Forcés de prendre enfin en compte l’échec de leur illusion, les médias dressent désormais le bilan calamiteux de ces prétendus « printemps arabes » auxquels ils ont tant cru...  Le journal Le Monde qui eut une attitude « en pointe » sur la question laisse aujourd’hui transparaître son dépit dans les termes suivants :
    « (…) Au moment où l’Egypte sombre dans le chaos, au moment où la Libye ne parvient pas à sortir de l’instabilité et de la violence (…), la  Tunisie (est) la dernière chance du « printemps arabe » (Le Monde , 6 juillet 2013). Une « dernière chance » qui relève une fois de plus de la méthode Coué... Engagés dans une politique destinée à réduire au silence leurs opposants, les islamistes ont en effet créé des milices de nervis qui font régner la terreur. Ainsi la Ligue de protection de la Révolution, qui dépend du parti Ennahda et qu'un député de ce parti gouvernemental menace de lancer sur les opposants afin :
    « (Qu’ils) soient punis de mort, par crucifixion, démembrement ou bannissement, car ils sont les ennemis de Dieu et de son Prophète».

    Tant en Tunisie, qu’en Egypte ou encore qu’en Libye, tout ne fait donc que commencer…

    Bernard Lugan
    26/07/2013

    Source: Blog de Bernard Lugan

  • La dette de la France : une conséquence du capitalisme financier et de l'Euro

    Un homme politique radical socialiste avait déclaré un jour : « il n'y a aucun problème qu'une absence de solutions ne résout pas ».
    S'il est un domaine pour lequel cette phrase devient fausse est bien sûr le problème de la dette ou alors il faut accepter sans état d'âme de faire défaut avec toutes les conséquences de non crédibilité qui en résulteraient pour la France. Jacques Attali a écrit un livre sur ce thème. On a affaire à une œuvre savante où en conclusion il revient à son obsession pour ne pas dire fanatisme européiste cher aux « élites» qui conçoivent l'avenir pour les autres. On a d'ailleurs inventé l'expression en ce qui concerne l'Europe « sortir par le haut ». Il est vrai que cela résonne mieux que de dire « sortir par le bas ». On retrouve le moteur à deux temps de la pensée européiste. Quand cela va bien, c'est grâce à l'Europe. Quand cela va mal, il faut plus d'Europe. La certitude européiste ne connaît pas le doute. Avant toute chose, il faut relativiser une dette publique qui n'est qu'une circulation d'argent de ceux qui en ont trop. Quand l'Etat rembourse on enrichit les créanciers qui peuvent de nouveau relancer l'économie (surtout quand les créanciers sont des nationaux). De plus, il existe un chassé-croisé entre les dettes nationales. La France est débitrice pour certaines et créancière pour d'autres dettes.
    Nous allons maintenant expliquer pourquoi la dette actuelle est due essentiellement au capitalisme financier (système économique de la mondialisation actuelle) et à la mise en place de l'Euro.
    Il existe plusieurs façons de rembourser une dette : l'inflation (toujours au bénéfice des débiteurs au détriment des créanciers), la croissance, les impôts, la création monétaire, l'arme atomique étant faire défaut (ce qui a existé de nombreuses fois dans l'histoire économique), l'emprunt étant moins un financement puisqu'il peut même alourdir la dette, d'autant plus que le taux d'intérêt est supérieur au taux de croissance.
    Ces sources de financement ont été très fortement contrariées par le capitalisme financier et la mise en place de l'Euro. La mondialisation a de façon prodigieuse fait diminuer les recettes par impôts : les délocalisations sont autant d'emplois détruits, donc de salariés ne payant plus d'impôts et qu'il faut de plus indemniser par des allocations. Le capitalisme financier a créé une répartition du PIB au désavantage des salaires. Ces derniers, comprimés, ne peuvent donc dégager des recettes fiscales suffisantes. Les contribuables les plus riches quant à eux sont protégés par le bouclier fiscal quand ils ne pratiquent pas l'évasion fiscale (en partant à l'étranger par exemple). Le capitalisme financier crée donc un cadre institutionnel guère favorable au remboursement d'une dette aussi bien privée que publique. Il a de plus généré une croissance très faible dans les pays européens dont la France.
    L'Euro n'a fait qu'accentuer les effets néfastes de la mondialisation. La BCE n'a fait que lutter contre l'inflation (propice pour rembourser une dette) avec comme outil un taux d'intérêt élevé néfaste pour la croissance. Le politique de l'Euro fort sous le diktat allemand n'a fait qu'accélérer les délocalisations (donc moins de recettes) tout en comprimant les exportations et favorisant les importations (allemandes ou autres). Lorsque les européistes expliquent qu'on ne peut sortir de l'Euro car cela ferait monter les taux d'intérêt pour l'emprunt, ils font fi de tous les autres aspects négatifs de la mise en place de l'Euro.
    De plus, sous le diktat allemand de la BCE et sa phobie de l'inflation, on ne peut plus monétiser la dette, c'est-à-dire financer par création monétaire. De toute façon, en sortant de l'Euro, le recours à l'emprunt sur les marchés internationaux sera moins une nécessité et la France serait à l'abri de l'augmentation des taux d'intérêt. La France a toujours eu un taux d'épargne élevé et le mieux sera de faire appel aux nationaux. En remboursant la dette, on enrichit les nationaux. On ne fait que se rembourser soi-même. On revient donc à cette idée énoncée au début de l'article : une dette n'est qu'une circulation d'argent entre différents agents. Il n'y a donc pas d'appauvrissement général.
    Nous donnerons donc à propos de la dette de la France la même réponse que propose Alain Cotta pour l'économie de la France : « sortir de l'Euro ou mourir à petit feu ». Il faut aussi sortir du capitalisme financier actuel pour redéfinir un capitalisme social de nouveau favorable à la croissance des pays européens et à la ré-industrialisation de la France.
    Patrice GROS-SUAUDEAU 2010
    Statisticien-économiste

  • Quelques enjeux des prochaines échéances électorales

     

    130812"Le socialisme, disait Margaret Thatcher, ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres."

    À cet égard, sauf dissolution imprévisible de l'Assemblée nationale, trois scrutins vont, dans les mois à venir, déterminer les perspectives politiques et économiques de la France.

    Remarquons tout d'abord que les élections législatives allemandes de septembre 2013, que Angela Merkel parvienne ou non à se maintenir à la tête du gouvernement de Berlin entraîneront, de ce côté-ci du Rhin, des conséquences à peine différentes.

    On ne pourra plus, quelles que soient et la personnalité du chancelier fédéral de Berlin, et les couleurs de la coalition qui le soutiendra, fonder une solidarité européenne sur la conviction secrète qu'en dernier ressort "l'Allemagne paiera", et, en même temps, se plaindre que cette économie, la plus florissante du Continent, tende à imposer ses règles.

    Quand le gouvernement socialiste parisien se trouverait en face du SPD allemand, auquel on doit les réformes Schröder des années 2000, il n'en mesurerait que plus durement l'impitoyable nécessité.

    Certes en mai 2014 un nouveau "parlement européen" aura été élu. On ne peut préjuger de sa composition, ni même du maintien d'une majorité composée du centre droit et des sociaux-démocrates. Dans le cas le plus favorable aux divers protestataires, eurosceptiques anglais et souverainistes, cette assemblée jusqu'ici plutôt docile ne pourra guère faire prévaloir que sa propre cacophonie. Là aussi, ce scénario ne ferait que renforcer la technocratie à Bruxelles, et, au sein de la zone euro, les tensions entre pays financièrement équilibrés et les États structurellement déficitaires, dont la France.

    Dans tous les cas de figure l'étau fiscal et monétaire imposera son impact sur les maillons les plus faibles de la chaîne des pouvoirs publics de l'Hexagone et de l'Outremer : les collectivités locales.

    Rappelons en effet qu'au terme d'une évolution qui remonte, de façon paradoxale aux lois dites de "décentralisation" celles-ci dépendent de plus en plus de financements eux-mêmes centralisés.

    Les pertes de la banque Dexia, à nouveau près d'un milliard d'euros au premier semestre, méritent, de ce point de vue, d'être évoquées à nouveau. Les difficultés de cet établissement, issu initialement du groupe de la Caisse des Dépôts [Crédit local de France], ne sont pas seulement imputables aux aspects pittoresques de sa direction : elles reflètent surtout les aspérités du métier qu'il exerce. Prêter aux collectivités locales, aux communes, aux structures intercommunales, etc. relève en effet de l'illégitimité, plus encore peut-être que de financer les dépenses somptuaires, saugrenues ou démagogiques du pouvoir central. On déménage plus facilement et moins douloureusement, par exemple, d'une municipalité en déconfiture qu'on ne quitte son pays.

    Or, la troisième échéance électorale, ou plutôt la seconde qui se situera en mars 2014, entre les élections allemandes de septembre, auxquelles la plupart de mes amis lecteurs ne peuvent pas grand-chose et le scrutin européen de mai, qui sera une fois de plus prédéterminé et largement manipulé par les états-majors des grands partis, élira les maires et conseillers municipaux de 36 000 communes.

    Les plus grandes villes donnent lieu à de déprimantes négociations d'état-major. Elles peuvent néanmoins laisser la place à certaines surprises. Qui sait, par exemple, si les électeurs de la droite parisienne ne préféreront pas un Christian Saint-Étienne à une Nathalie Kosciusko-Morizet ?

    Toutefois on ne perdra pas de vue que, partout où la gauche s'est installée, elle a accéléré une "transpopulation" aux trop évidentes incidences sur les comptes publics. Lors de la constitution des nouveaux départements de la couronne parisienne en 1967, il s'en est fallu d'un cheveu pour que les Hauts-de-Seine, dont la préfecture Nanterre est affublée aujourd'hui encore d'une avenue Benoît-Frachon, d'une avenue Maurice-Thorez, etc ne bascule comme la Seine-Saint-Denis sous le contrôle du parti communiste. Si le 9-2 est aujourd'hui plus prospère que le 9-3 ce n'est pas parce qu'on y aurait trouvé du pétrole.

    La population ainsi transformée des grandes villes risque fort de reconduire les équipes de la subvention et du déficit.

    De même ne rêvons pas trop, pour l'échéance 2014, à de conquêtes municipales très spectaculaires et sans lendemain. Parmi les pistes indispensables que j'évoquai en 2012 dans mon petit livre "Pour une Libération fiscale" je cite le développement d'un "courant d'opinion" en faveur de la baisse des dépenses publiques. Je constate que certains progrès ont été accomplis, y compris [verbalement] par ceux qui, aux commandes de l'État dans les 10 années précédentes, ont tellement contribué à la hausse des prélèvements et qui, dans l'opposition tiennent, parfois, un discours différent. Dans un  premier temps on doit souhaiter par conséquent, au-delà des gros appareils centralisés, que le courant d'opinion anti-dépenses publiques fasse son entrée dans les conseils municipaux.

    Je consacrerai donc dans les jours qui viennent et dans cette période de l'été où nous éprouvons le sentiment qu'il ne se passe rien, un certain nombre de chroniques aux alternatives de liberté qui pourront être proposées dans un tel contexte.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/
  • Qu’est-ce qu’être français ? archive 2009

    Nicolas Sarkozy s’est fait élire président de la République sur le thème de « l’identité nationale ». À quelques mois des élections régionales de 2010, il remet le sujet sur le devant de l’actualité et charge Eric Besson d’organiser un « débat national sur l’identité nationale ».
    Or dès l’origine du débat, Eric Besson définit son objectif final en rappelant la « commande » qu’il a reçue du président de la République  pour lequel : « notre nation est métissée. L’immigration constitue une source d’enrichissement permanent de notre identité nationale ». Et Eric Besson de rappeler : « On a un président de la République qui a dit : “Je suis un homme de sang mêlé à la tête d’une nation métissée”. »
    Lancer ainsi un débat sur l’identité nationale c’est une imposture : « Être français » ne se réinvente pas tous les jours. Au contraire, c’est s’inscrire dans une continuité, non dans une rupture !

    Voici le point de vue charnel de Polémia
    1/ Être français, c’est appartenir à une lignée ; une lignée « qui vient du fond des âges » (Charles De Gaulle). Parler de « nos ancêtres les Gaulois » est globalement vrai ; car c’est reconnaître que le peuple français demeure l’héritier des Gallo-Romains ; sa composition ethnique est restée quasiment inchangée jusqu’au début des années 1970 : blanche et européenne. Dans sa monumentale Histoire de la population française, le démographe Jacques Dupâquier le rappelle aux ignorants et aux malveillants.
    2/ Être français, c’est appartenir à une civilisation : la civilisation européenne et chrétienne. L’héritage spirituel et culturel prolonge ici l’héritage ethnique. Etre français, c’est partager des croyances communes et un imaginaire commun. Etre français, c’est partager la mémoire des poèmes homériques, des légendes celtes, de l’héritage romain, de l’imaginaire médiéval, de l’amour courtois. Etre français, c’est, qu’on soit chrétien pratiquant ou non, participer de la vision et des valeurs chrétiennes du monde car le catholicisme est un élément de l’identité française.
    3/ Être français, c’est être de langue française ; « la langue française notre mère » qui façonne notre esprit et est le merveilleux outil d’exercice de notre intelligence et de découverte des « humanités ». Un Français, c’est un Européen d’expression française.
    4/ Être français, c’est partager une histoire, une mémoire, c’est avoir en commun « un riche legs de souvenirs » (Renan) ; car « La nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime » (Renan). Etre français, c’est partager la fierté de la grande épopée nationale de la Monarchie, de l’Empire et de la République. « La patrie, c’est la terre et les morts » (Barrès). Etre français, c’est avoir son patronyme inscrit, dans un village, sur un monument aux morts  commémorant la grande ordalie de 1914. Et c’est s’interroger sur le sens de ce sacrifice et sur les exigences qu’il nous impose aujourd’hui.
    5/ Être français, c’est partager l’amour d’un territoire : de ses terroirs, de ses paysages, de ses hauts lieux. Etre français, c’est aimer la France, ses rivages, ses vallons et ses sommets, ses vignes et ses prairies, ses champs et ses forêts, ses chênaies, ses châtaigneraies, ses oliveraies, ses villages, ses bourgs, ses collines inspirées, ses cathédrales, ses églises, ses chapelles, ses sources, ses halles au grain, ses maisons de maître et ses fermes fortifiées, ses châteaux, ses palais et ses villes. Être français, c’est aimer le Mont Saint-Michel, Saint-Émilion et Camembert.
    6/ Être français, c’est partager des musiques et des sons, ceux de la lyre et de la cornemuse, du piano et de la guitare, de l’accordéon ou de l’orchestre symphonique. Être français, c’est avoir le sens du travail bien fait, c’est rechercher une certaine perfection dans le métier. C’est aussi, pour les meilleurs des artisans d’art, le sens de ce qui relie l’esprit à la main.
    7/ Être français, c’est partager des goûts et des odeurs. Être français, c’est partager à table des moments de bonheur. Etre français, c’est manger du cochon, de l’andouillette, du petit-salé, du cassoulet et du saucisson. Etre français, c’est partager la baguette et le fromage, l’époisses et le maroilles, le brie de Meaux et le coulommiers, le reblochon et le roquefort, le cantal et le laguiole. Etre français, c’est goûter la Blonde d’Aquitaine et le Charolais, l’Aubrac et la Limousine. Etre français, c’est boire du vin de Loire ou de Bordeaux, d’Alsace ou de Bourgogne. Etre français, c’est déguster de vieux alcools, du cognac, de l’armagnac, du calvados et de la mirabelle.
    8/ Être français, c’est partager « Le désir de vivre ensemble », « la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis. (…) Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple. (…) Le chant spartiate : “Nous sommes ce que vous fûtes ; nous serons ce que vous êtes” est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute patrie » (Renan).
    Épilogue
    Les mosquées et les tam-tams, le ramadan et les gris-gris, les minarets et les boubous, la charia et la sorcellerie africaine, la langue arabe ou l’ouolof, la arica et le manioc, le palmier et le baobab ne sont nullement méprisables ; seulement voilà : ils ne font pas partie de la civilisation française.
    Bien sûr, les hommes et les femmes qui viennent d’autres mondes peuvent devenir français – au sens culturel, pas seulement administratif et social du terme – s’ils veulent et parviennent à s’assimiler. Mais ce n’est évidemment pas à eux de changer l’identité nationale !
    Il faut ici citer le sage propos de Charles De Gaulle : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne » (Cité dans Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, t. 1, éditions de Fallois/Fayard, 1994, p. 52).
    http://www.polemia.com
    28/10/2009

  • LE DELUGE MEURTRIER DES LOIS

    Dans l'état actuel des choses telles qu'on ne voudrait pas qu'elles fussent la déferlante des lois ne s'arrête jamais. L'information coutumière, après les catastrophes ferroviaires ou autres énumérées, passe à la politique et c'est pour entendre que le gouvernement prépare des lois que l'on appelle aussi des textes.
    La publicité dans toutes ses formes est, d'ores et déjà, règlementée d'une façon épouvantable comme dans un corset. Cela ne suffit pas. La dernière nouveauté est que la publicité télévisée pourrait s'ouvrir à de nouveaux secteurs. Cette formulation est, en soi, un aveu terrible car cela signifie bien qu'avant elle ne pouvait pas s'exercer partout. Il y a eu des assises de l'audiovisuel en juin. Il est fréquent qu'un nouveau paquet de lois se prépare dans une telle parlotte ; les discoureurs verraient d'un mauvais œil que des textes compliqués ne viennent pas couronner la fête. Les nouveaux secteurs à ouvrir seraient les opérations de promotion des distributeurs ou les films. Cela rapportera 150 millions aux chaines. Toutefois, rien de pressé car le gouvernement arbitrera à la rentrée.
    L'on aperçoit très vite deux calamités venants de l'avalanche. A la rentrée le pouvoir arbitrera. D'ici là incertitudes et pannes dans tout projet  : l'incertitude est le pire ennemi de la richesse. Et puis, il y a des transferts d'argent prévus ; on va déshabiller Pierre au bénéfice de Paul : bonjour les combines.
    LES AMVAP
    Un autre exemple dramatique et actuel de la nuisance des lois est celui de la loi du 12 juillet 2010. Elle fait suite au deuxième Grenelle de l'environnement. Cette appellation pompeuse désigne des parlottes célèbres ayant acquis un statut quasi officiel. À leur suite de multiples lois apparaissent faisant déferler la ruine dans tout le corps social.
    Il existait les ZPPAUP qui sur d'immenses parties du territoire empêchaient de construire librement sauf à se soumettre à des exigences compliquées. Elles sont remplacées par les AMVAP : ou « aires de mise en valeur du patrimoine ».
    Mais la loi n'a aucune valeur s'il n'y a pas les décrets d'application et aux toutes récentes nouvelles ces décrets d'application sont parus. C'est une vraie jungle d'usines à gaz à pénétrer. En outre un décret d’application implique des circulaires, voire du contentieux. J'avoue ne pas savoir ou cela en est. Les projets ne peuvent se réaliser que si l'AMVAP est mise en place par la totalité des communes concernées : on imagine les formalités absurdes et nécessaires. Combien de projets ainsi gelés en France ? Mystère.
    LA PAUPERISATION
    Cette paupérisation est bien installée, tellement qu'avec l'habitude on finit par ne plus la voir. Mes lecteurs habituels savent qu'elle est due à l'action persistante des gouvernements de toutes tendances. Parmi les causes se trouve la déferlante des lois.
    Le sujet étant immense, citons seulement quelques aspects.
    Le manque de sécurité juridique, déjà dénoncé, est un obstacle considérable à la création de richesse et de ce fait un facteur de pauvreté. Les entrepreneurs seuls véritables auteurs de cette richesse sont particulièrement touchés. Il existe 61 codes avec 10 millions de mots et ces codes bougent à chaque instant. Certains d'entre eux comme le code du travail sont remplis d'interdictions de travailler. La jungle des lois est bourrée de contradictions. Les lois quelles qu'elles soient ne sont pas stables. Une foule d'organisations, notamment au niveau européen, peut les annuler ou les modifier. Certaines lois sont en conséquence dans une sorte de coma avancé.
    Et puis, pour couronner, l'arsenal est composé d'une vraie pyramide d'usines à gaz administratives. Les textes sont si obscurs qu'il faut s'accrocher pour comprendre. La ruine vient par le temps consacré à saisir. Elle s'invite aussi par les délais engendrés pour réaliser un projet, alors que la concurrence oblige à aller vite.
    EN FAIT POURQUOI ?
    D'ou vient ce vrai tsunami ?
    Nous sommes obligés de manger le pain amer de la démocratie frelatée que nous connaissons. L'élection présidentielle de 2012 s'est jouée à la marge comme souvent. Pour emporter le butin, les deux candidats se sont livrés à un festival de promesses. Toutes ces promesses aboutissaient à des « textes », terme qui devrait être banni du langage politique.
    Nous arrivons enfin au nombre des ministres. Les 40 personnages qui siègent autour de la table n'ont qu'un rêve : laisser une trace par un ou plusieurs beaux textes.
    In fine ,saluons les assemblées parlementaires. Les élus trouvent leurs légitimité et leur gloire à pondre des lois. Ils infligent à leurs concitoyens une double ruine. A leur propre et insolente richesse, s'ajoute l'activité qu'ils déploient pour la justifier.
    OÙ EST L'ISSUE
    Elle existe. Lors d'une élection présidentielle un candidat crédible s'engagerait à nommer 8 ministres pas plus : exit les sous ministres et secrétaires d'état. Parallèlement il promettrait l'arrêt du déluge des lois ; cela veut dire que le pouvoir appliquerait simplement les lois existantes qui suffisent à tout. Ce programme avec une communication adaptée ne pourrait que remporter les voix.
    En Suisse, les conseillers fédéraux qui sont les ministres ne dépassent jamais le nombre de sept. Il n'y a chaque année que très peu de lois nouvelles. Alors ?
    MICHEL de PONCINS  http://libeco.net