Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Guerre de Sécession, le tabou racial tombe

    Alors que débutent aux États-Unis quatre années de commémorations des combats et événements liés à la guerre de Sécession, un débat surprenant prend de l’ampleur : celui du rôle joué par les Noirs dans les troupes confédérées.

    Tout a commencé à l’automne 2010. Le musée de la Confédération de Richmond, qui vendait dans sa boutique de souvenirs des soldats de plomb sudistes de race noire a du les retirer de la vente. Son directeur, John Coski en a expliqué clairement la raison : la présence de ces figurines dans son musée avait été la cause de très nombreuses pressions et menaces exercées tant à son encontre qu’à celle de son personnel. Quelques semaines plus tard, c’est un nouveau manuel scolaire proposé dans quelques écoles de Virginie qui soulevait la ire des tenants du politiquement correct et une vive campagne d’intimidation visait son éditeur pour qu’il mette un terme à la diffusion de l’ouvrage. Quel était donc le crime de Joy Masoff, son auteur ? Elle avait osé écrire que plusieurs milliers de soldats noirs avaient endossé l’uniforme gris.

    Et ce n’est pas tout ! Ces dernières semaines, la mairie de la petite commune de Monroe, en Caroline du Nord, a interdit à une association de défense du patrimoine historique sudiste d’ériger un monument commémoratif. Était-ce au motif que celui-ci risquait de troubler la paix raciale de la ville ? Pas le moins du monde… En effet, la stèle ne que devait témoigner du décès, dans les rangs des confédérés, de dix soldats noirs natifs de Monroe !

    De nombreux exemples tout aussi surprenants pourraient être encore cités. Ils témoignent que la guerre de Sécession n’est plus analysée en termes historiques mais en termes idéologiques voire quasi-religieux. La « vérité révélée », qu’il n’est pas possible de discuter, est simple : les armées de l’Union composées de philanthropes démocrates ont menée contre les Sudistes, une juste guerre qui avait pour unique but de libérer des esclaves martyrisés par des maîtres racistes et bigots.

    Or, une des conséquence du mouvement du Black Power des années 1970 a été la création dans les Universités américaines de nombreuses chaires d’études afro-américaine, dont certains titulaires se sont livrés récemment à des études poussées sur le comportement des Noirs du Sud, qu’ils soient esclaves ou libres.

    Ce qu’ils nous disent est passionnant et met à mal bien des schémas.

    Ainsi, John David Smith, enseignant à l’Université de Nord-Caroline et de Charlotte remarque : « Les causes de la guerre civile ne furent pas, comme on le croit maintenant, l’esclavage et le suprématisme blanc, mais le non-respect par l’État fédéral du droit des États fédérés. » Earl Ijames, conservateur du musée de Raleigh, où il est en charge des collections d’histoire locale et afro-américaines, quant à lui, bien qu’il soit Noir, relève qu’il est stupide d’affirmer qu’aucun afro-américain ne s’est opposé aux armées de l’Union et il affirme que « du fait d’un rapport particulier entre le sol et ses habitants, le patriotisme sudiste s’était développé y compris chez les esclaves des plantations ». Un autre historien Noir, Roland Young, déclare ne pas être surpris par tout cela. Il explique que « la plupart des Noirs du Sud, sinon tous, ont soutenu leur nation. En faisant cela, ils ont montré qu’il était possible de séparer le refus de l’esclave et l’amour de sa patrie. »

    Ed Smith, un universitaire qui a beaucoup travaillé sur le sujet, estime pour sa part qu’il est impossible de juger avec des yeux contemporains de la réalité de la société sudiste de la première moitié du XIXème siècle et de la complexité des liens qui y unissaient les Blancs et les Noirs et qui les rendaient solidaires face aux envahisseurs du Nord.

    Cela étant, la négation de la participation de troupes noires aux armées du Sud n’est pas récente. L’historien Ed Bearrs, la date des années 1910. Quant à Erwin Jordan, un autre universitaire spécialisé sur ce sujet, il affirme que la réécriture de l’histoire a commencée dès la défaite des Confédérés et il relate « Durant mes recherches, j’ai découvert de nombreux listings de prisonniers Noirs rédigés par des officiers nordistes. On se rend compte que ces afro-américain ont déclaré qu’ils étaient des soldats de la Confédération et que dans un second temps, ces mentions ont été biffées et qu’un scripte les a remplacées par serviteur, domestique, etc. »

    En réalité, il y eu environ 65.000 noirs qui servirent dans les rangs des Confédérés et 13.000 d’entre eux participèrent à un ou plusieurs combats. Les unités bi-raciales étaient fréquentes et ce n’est qu’à la fin de la guerre que furent organisés des régiments monochromes. L’historien Ervin Jordan remarque d’ailleurs que si le Sud avait gagné la guerre, il aurait alors disposé de la plus importante armée de couleur du monde et que cela aurait sans aucun doute totalement changé l’avenir des États-Unis en n’y permettant pas l’apparition de la ségrégation et du racisme contemporain.

    Ce racisme fut d’ailleurs totalement absent des rangs des anciens combattants sudistes, comme en témoignent deux exemples. En 1913, lors de la célébration du 50ème anniversaire de la bataille de Gettysburg, un rassemblement d’anciens combattants de l’Union et de la Confédération fut organisé. Les initiateurs - nordistes – de la cérémonie avaient prévu des tentes pour les soldats noirs de l’Union mais avaient omis d’en dresser pour ceux du Sud. Or de nombreux confédérés de race noire se présentèrent sur les lieux et partagèrent les tentes de leurs frères de combats blancs, alors que les nordistes, de leur côté, pratiquaient dans leur campement la ségrégation raciale… De même, en 1914, quand un monument en l’honneur des soldats sudistes tombés au combat fut élevé dans le cimetière militaire national d’Arlington, son sculpteur prit soin d’y représenter plusieurs soldats noirs confédérés mêlés à leur camarades blancs.

    C’était, il y a presque cent ans, à une époque où la police de la pensée n’existait pas ou presque. Maintenant on nous impose ce que nous devons penser, même si cela est contraire à la simple vérité historique.

    Les soldats noirs du Sud mieux traités que ceux du Nord !

    Les soldats noirs de la Confédération recevait exactement la même solde que les soldats blancs, soit 11 dollars mensuels.

    Dans les troupes de l’Union, un soldat afro-américain gagnait 10 dollars par mois, une retenue de 3 dollars était effectuée pour payer son uniforme et son équipement ce qui fait qu’au final il ne touchait de 7 dollars. Les soldats nordistes de souche européenne recevaient quant à eux 13 dollars chaque mois et aucune retenue n’était effectuée sur leur solde.

    De plus, des spécialistes noirs étaient rémunérés à grand frais par l’armée du Sud et ils gagnaient parfois un salaire supérieur à la solde d’un officier sudiste.  

    Christian Bouchet http://www.voxnr.com/

  • Péguy parmi nous par Pierre LE VIGAN

    Il y a cent ans, Péguy publiait Le mystère de la Charité de Jeanne d’Arc, pièce de théâtre qui est toute entière le mystère de la prière de Péguy. Il publiait aussi, cette même année 1911, Le Porche du mystère de la deuxième Vertu (« Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. » Cette « petite fille espérance. Immortelle » que chantera cet autre poète qu’était Brasillach). L’occasion de revenir sur Péguy, l’homme de toutes les passions.

    En 1914 mourrait Charles Péguy, au début d’une guerre qui marqua la fin d’une certaine Europe et d’une certaine France. Péguy représentait précisément le meilleur de l’homme de l’ancienne France, atteint au plus haut point par les ravages du monde moderne. On dit parfois qu’il y eut deux Péguy, le premier socialiste et dreyfusard, et le second, nationaliste, critique du progrès, catholique proclamé (par ailleurs nullement pratiquant) et atypique. Ces deux Péguy ont leur grandeur, et les deux ont été bien vivants c’est-à-dire qu’ils ont écrits comme tout le monde aussi quelques bêtises. Mais c’est le même homme qui a été tour à tour socialiste idéaliste et critique passionné – et bien injuste – de Jean Jaurès. Et c’est le même homme qui fut poète, et qui fut hanté par l’idée de hausser l’homme. C’est pourquoi dans Notre jeunesse (1910), Péguy écrivait : « On peut publier mes œuvres complètes, il n’y a pas un mot que j’y changerais. » Et de dire dans ce texte, en substance : je ne renierais jamais mon engagement (dreyfusard) dans l’affaire Dreyfus et je ne renierais jamais la République.

    Péguy est né à Orléans en 1873. Il sera influencé par Louis Boitier et le radicalisme orléanais. Fils d’un menuisier et d’une rempailleuse de chaises, Péguy peut faire des études grâce à une bourse de la République. Condisciple du grand historien jacobin Albert Mathiez, Péguy échoue à l’agrégation de philosophie. Dans les années 1890, il se range du côté des socialistes par aspiration à la fraternité et un ordre vrai. De même, il défend Dreyfus injustement accusé de trahison. C’est un anticlérical et un homme de gauche. « Les guerres coloniales sont les plus lâches des guerres », écrit-il en 1902. Sa première Jeanne d’Arc qui, parue en 1897, n’aura aucun succès est dédiée à ceux qui rêvent de la République socialiste universelle. Il abandonne la voie du professorat en 1897.

    À partir de 1900, il évolue de manière de plus en plus autonome et inclassable. Il se convertit à un certain réalisme politique. « La paix par le sabre, c’est la seule qui tienne, c’est la seule qui soit digne », écrit-il alors à propos de la colonisation française. Ce qui n’est pas incompatible avec le premier propos mais marque une nette inflexion. C’est l’époque de Notre Patrie (1905) et du raidissement patriotique après l’incident de Tanger. « L’ordre, et l’ordre seul, fait en définitive la liberté. Le désordre fait la servitude », écrit-il alors dans les Cahiers de la Quinzaine. Mais ce ne peut être qu’un ordre vrai, c’est-à-dire un ordre juste.

    L’antisocialisme de Péguy vers 1910 est surtout une protestation contre l’embourgeoisement du socialisme. Mais il faut le dire : il y aussi un profond recul de l’intérêt pour la question sociale. S’il ne fut jamais maurrassien (Daniel Halévy expliquera que ce qui a manqué au débat français c’est un face-à-face Maurras – Péguy), Péguy était par contre proche de Barrès.

    Anticlérical mais chrétien – il trouve la foi en 1908 -, extrêmement patriote (jusqu’à un antigermanisme détestable mais naïf), Péguy était aussi philosémite (à une époque où le sionisme n’existait pas), ainsi grand admirateur de Bernard Lazare. Les amis juifs ne manquèrent pas à Péguy, tels le fidèle Eddy Marix. Sans parler de « Blanche », son dernier amour. Loin d’être attiré par les extrêmes, Péguy est à partir de 1900, en politique, très modéré. Il voue ainsi un grand respect à Waldeck-Rousseau, homme de gauche modéré, voire « opportuniste » au sens du moment, qui mit un terme  aux affres de l’affaire Dreyfus.

    Après avoir ouvert une librairie, vite en faillite, Péguy crée les Cahiers de la Quinzaine, qui n’auront jamais assez d’abonnés pour être rentables (on parle de 1400 abonnés, mais des historiens tels Henri Guillemin indiquent qu’il n’en a jamais eu 1200). Abandonnant le socialisme devenu parlementaire, il s’attache à prôner une République idéale, indépendante des partis et de l’argent, patriote, sociale, apportant à tous l’éducation, la dignité dans le travail et la fraternité. C’est dire que Péguy n’a jamais complètement renié ses idéaux de jeunesse. « Une révolution n’est rien, si elle n’engage pas une nouvelle vie, si elle n’est entière, totale, globale, absolue… » Péguy devient l’homme de toutes les traditions, « des fleurs de lis mais aussi du bonnet phrygien (avec cocarde) ». « Un Michelet dégagé des vapeurs idéologiques », remarque Maurice Reclus. Une fidélité à la République comme continuité de toute notre histoire. C’est ce qu’il résuma par la fameuse formule : « La République c’est notre royaume de France ».

    Ami de Jacques Maritain, de Lucien Herr, de Pierre Marcel-Lévy, de Georges Sorel (qui ne crut jamais à sa conversion catholique), de Léon Blum, avec qui il se fâcha, de Marcel Baudouin dont il épousa la sœur et à qui il vouait une affection fraternelle jusqu’à utiliser le pseudonyme de Pierre Baudouin, sous le nom duquel il publia sa première Jeanne d’Arc, Péguy était en relation avec les plus brillants mais aussi souvent les plus profonds des intellectuels de l’époque. De même qu’il échouera à l’agrégation de philosophie, il ne termina jamais sa thèse sur « l’histoire dans la philosophie au XIXe siècle », ni sa thèse complémentaire qui portait sur le beau sujet « Ce que j’ai acquis d’expérience dans les arts et métiers de la typographie ». Ce qu’il cherchait n’était pas de paraître, c’était de tracer un sillon bien précis : l’éloge des vertus d’une ancienne France, celle des travailleurs, des artisans, des terriens. « C’est toujours le même système en France, on fait beaucoup pour les indigents, tout pour les riches, rien pour les pauvres », écrivait-il dans une lettre du 11 mars 1914.

    Souvent au bord de la dépression, Péguy ne se ménageait guère. « Le suicide est pour moi une tentation dont je me défends avec un succès sans cesse décroissant », écrivait-il à un de ses amis. Il ne cherchait pas le confort pour lui-même : ni le confort moral ni le confort intellectuel. « Il y avait en ce révolutionnaire du révolté, écrivait son ami Maurice Reclus, et, ces jours-là, je ne pouvais m’empêcher de voir en Péguy une manière de Vallès – en beaucoup plus noble, évidemment, en beaucoup moins déclamateur et revendicateur, un Vallès sans bassesse, sans haine et sans envie, mais un Vallès tout de même. » Péguy prétendait être un auteur gai, et s’il n’était pas comique ni léger, il était quelque peu facétieux. Oui, cet homme avait la pudeur de la gaieté. Il ne cherchait jamais à être étincelant, mais il étincelait.

    Ce que récuse Péguy, et là, il n’est pas modéré, c’est le modernisme. Le danger qu’il annonce, c’est « la peur de ne pas paraître assez avancé ». C’est pourquoi sa critique de l’obsession moderniste est souvent associée au regret des temps passés, alors qu’elle témoigne pour un autre avenir possible. « Mais comment ne pas regretter la sagesse d’avant, comment ne pas donner un dernier souvenir à cette innocence que nous ne reverrons plus. […] On ne parle aujourd’hui que de l’égalité. Et nous vivons dans la plus monstrueuse inégalité économique que l’on n’ait jamais vue dans l’histoire du monde. On vivait alors. On avait des enfants. Ils n’avaient aucunement cette impression que nous avons d’être au bagne. Ils n’avaient pas comme nous cette impression d’un étranglement économique, d’un collier de fer qui tient à la gorge et qui se serre tous les jours d’un cran. » (L’Argent). Deux semaines avant d’être tué, le 5 septembre 1914, Péguy était au front à la tête d’une compagnie. Il écrivait : « nous sommes sans nouvelles du monde depuis quatre jours. Nous vivons dans une sorte de grande paix. »

    Pierre Le Vigan http://www.europemaxima.com/

    • Arnaud Teyssier, Charles Péguy, une humanité française, Perrin, 2008.

    • Romain Rolland, Péguy, Albin Michel, deux volumes, 1945.

    • Maurice Reclus, Le Péguy que j’ai connu, Hachette, 1951.

    • Bernard Guyon, Péguy, Hatier, 1960.

    • Charles Péguy, L’Argent (1913), réédité par les éditions des Équateurs.

    • Paru dans Flash, n° 67 du 2 juin 2011.

  • Bordeaux : La filière viticole va-t-elle entrer en guerre contre le gouvernement socialiste ?

     

    Bordeaux : La filière viticole va-t-elle entrer en guerre contre le gouvernement socialiste ?

     

    BORDEAUX (NOVOpress via Infos Bordeaux) – Le monde viticole (vignerons, producteurs, négociants) s’inquiète de mesures envisagées en France comme la taxation sur le vin, discutée en octobre dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale (PLFSS), et interpelle avec vigueur le gouvernement.

     

    En cause, des projets de réglementation que préparerait le gouvernement. Selon le site internet de l’association Vin et société, cinq mesures « contre le vin » sont envisagées par le gouvernement socialiste : « Interdiction de parler du vin sur internet, interdiction de parler positivement du vin dans les médias, taxation du vin au nom de la santé publique, radicalisation du message sanitaire et durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes« .

     

     

     

    Bordeaux : La filière viticole va-t-elle entrer en guerre contre le gouvernement socialiste ?

     

    L’association Vin et société, qui regroupe tous les acteurs de la filière, a lancé jeudi une campagne de mobilisation sur internet, cequivavraimentsaoulerlesfrancais, reprenant notamment un visuel de François Hollande, verre de vin en bouche, avec un message : « Merci, monsieur le président, de soutenir la 2e activité exportatrice de notre pays ».

     

    A Bordeaux, les professionnels menacent le gouvernement : « Nous ne pouvons accepter d’être considérés comme des dealers. La stratégie des Bisounours, c’est fini », lançaient jeudi le président, Bernard Farges, et le vice-président, Allan Sichel du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) à l’occasion de leur conférence de presse de rentrée.

     

    Selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, la polémique n’aurait pas lieu d’être : « Toute cette affaire est partie d’une coquille qui s’est glissée dans la version finale que nous avons publiée sur notre site. Il n’a jamais été question d’interdire la promotion en ligne du vin, c’est une erreur de notre part ».

     

    Deuxième activité exportatrice du pays, la filière viticole est un des poids lourds de l’économie française. De juillet 2012 à fin juillet 2013, 2,36 millions d’hectolitres de vins de Bordeaux ont été exportés, soit près de 314 millions de bouteilles.

    Crédit photo en Une : DR. Crédit photo dans le texte : la campagne cequivavraimentsaoulerlesfrancais

    http://fr.novopress.info/141786/bordeaux-la-filiere-viticole-va-t-elle-entrer-en-guerre-contre-le-gouvernement-socialiste/#more-141786

  • Il faut riposter aux propos antichrétiens de Pierre Bergé !

     

    Communiqué d'Alain Escada, président de Civitas :

     

    "« Je suis pour la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes en France », déclarait hier soir Pierre Bergé sur les antennes de RTL France, dans l’émission « On refait le monde ». Des propos inadmissibles qui surviennent quelques jours après la provocation de Dounia Bouzar qui, à peine nommée à l’Observatoire de la laïcité par le Premier ministre, revendiquait la suppression de deux fêtes chrétiennes parmi les jours fériés reconnus par l’Etat et leur remplacement par Yom Kippour et l’Aïd. Ajoutez à cela les propos récurrents du ministre Vincent Peillon voulant « éradiquer » le christianisme en France et vous avez quelques indices d’une volonté manifeste de mener une nouvelle offensive antichrétienne avec le concours des plus hautes autorités de l’Etat et des puissances d’argent.

    La réaction des catholiques de France – ainsi que de toutes celles et ceux qui, ayant perdu la pratique de la Foi, n’en reconnaissent pas moins les bienfaits de la civilisation chrétienne – doit être sans appel et immédiate. Il faut stopper net cette surenchère destinée à accentuer la déchristianisation de la France.

    Que le changement de saison soit l’occasion de faire souffler un vent d’automne catholique ! Assez de mollesse, assez de tiédeur, assez de « politiquement correct », assez d’enfouissement de notre Foi au nom de stratégies consensuelles qui n’ont jamais apporté aucune victoire !

    Pierre Bergé a mis sa fortune, depuis des décennies, au service du vice, de l’anti-France et de l’antichristianisme. Ripostons en ciblant ses intérêts financiers.

    Cet appel s’adresse à toutes les forces de résistance qui ont émergé au cours des douze derniers mois et à cette génération qui a su faire preuve d’inventivité et de courage pour faire face aux destructeurs de la Famille. Que nos veilles et nos rondes de sentinelles se placent prochainement devant ces lieux chers à Pierre Bergé :

    -       la société de vente aux enchères Pierre Bergé & Associés ;

    -       la brasserie parisienne de luxe Prunier spécialisée dans le caviar et dont Pierre Bergé est PDG ;

    -       la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent.

    Que nos voix se fassent entendre également devant ces médias dans lesquels Pierre Bergé a des capitaux - le journal Le Monde, le journal Libération, le magazine La Vie – ainsi que devant le siège de la radio RTL France qui se plaît à laisser ce personnage viscéralement antichrétien déverser sa bile sur ses ondes.

    Qu’à ces occasions, notre attachement à la Foi catholique soit fièrement affirmé. Christus vincit. Christus regnat. Christus imperat.

    Que ceux qui ne peuvent se déplacer devant ces lieux n’en prennent pas moins la peine de saisir leur téléphone, leur stylo ou leur clavier d’ordinateur pour adresser par toutes les voies envisageables des messages polis mais déterminés signifiant notre colère et notre mobilisation farouche.

    Il ne s’agit en aucune façon d’un appel à la violence. Mais il convient de rappeler cette vertu de force dont les catholiques doivent faire preuve lorsque les situations l’exigent.

    En avant ! L’automne catholique est de retour !"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • 40 Days for Life : mobilisation pour le respect de la vie

    Daniel Hamiche tient à jour sa chronique sur les 40 jours de prière pour la vie, qui a démarré le 25 septembre aux Etats-Unis. 8 bébés ont déjà été sauvés de l'avortement.

     

    4

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Inde : La Russie tente de jouer un mauvais tour au Rafale

    L’appel d’offres indien appelé MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) s’est conclu, en janvier 2012, par la victoire de l’avion de combat français Rafale aux dépens de l’Eurofighter Typhoon. Depuis, des négociations exclusives ont été engagées entre New Delhi et Dassault Aviation, afin de régler les modalités de cette commande portant sur 126 appareils destinés à remplacer les MiG-21 de l’Indian Air Force (IAF).

    Seulement, le contrat tarde à être signé. En soi, ce n’est guère surprenant dans la mesure où les discussions sont très compliquées étant donné qu’il faut établir le montage industriel permettant l’assemblage de 108 avions en Inde, se mettre d’accord sur les transferts de technologie. Et puis elles se déroulent alors que l’économie du pays traverse une mauvaise passe, au point que New Delhi pourrait restreindre ses dépenses militaires. Pour autant, du côté de Dassault Aviation, l’on se dit confiant pour la suite. Et l’épilogue pourrait avoir lieu avant la tenue des prochaines élections générales indiennes.

    Sauf que ce n’est pas l’avis de Victor M. Komardin, le responsable de Rosoboronexport, l’agence chargée de l’exportation des équipements militaires russes. Ainsi, selon le quotidien The Hindu, ce dernier a estimé, le 24 septembre, à l’occasion du salon Namexpo (Naval et Maritime Expo), que la signature du contrat MMRCA était peu probable à court terme. “Même pas un doigt ne bougera (pour signer l’accord) jusqu’à la fin des élections générales (indienne)”, a-t-il affirmé.

    Mais M. Komardin ne s’est pas contenté de livrer un pronostic sur les chances de Dassault Aviation de conclure rapidement le contrat MMRCA. Ainsi, il a expliqué que les forces aériennes indiennes n’ont pas besoin du Rafale étant donné que “l’avion de combat de 5e génération développé conjointement par l’Inde et la Russie serait prêt dans les 5 prochaines années”, ce qui “éviterait le besoin d’un avion moins capable de quatrième génération”. L’on ne pas être plus clair…
    L’appareil auquel le responsable de Rosoboronexport fait référence est le T-50 ou PAK FA, qui, désigné par l’acronyme FGFA (Fifth Generation Fighter Aircraft) en Inde, est développé par Sukhoï, en collaboration, depuis 2008, avec le constructeur indien HAL (Hindustan Aeronautics Limited). Les plans initiaux de New Delhi étaient d’en acquérir 214 exemplaires en version biplace. Depuis, ce nombre a été ramené à 144.

    Plus tôt, un article diffusé sur le site Internet de l’édition indienne de la “Russie d’aujoud’hui”, une publication éditée par la Russian daily Rossiyskaya Gazeta, un journal officiel russe qui fournit des suppléments à de nombreux quotidiens occidentaux, dont le New York Times et le Figaro (propriété du groupe Dassault, ndlr), a descendu en flamme le projet de New Delhi d’acquérir 126 Rafale, avec une argumentation simple qui peut faire mouche dans une campagne électorale menée sur fond de difficultés économiques.

    Étant donné que l’Indian Air Force peut compter sur des MiG-29 portés au standard SMT, c’est à dire dotés de capacités de frappe au sol, avec en plus un radar à antenne active, ainsi que sur des Mirage 2000 modernisés, elle n’aurait pas besoin du Rafale, et donc de dépenser 12 milliards de dollars. Et cela d’autant plus qu’elle disposera de 272 SU-30 d’ici 2018 et du T-50.

    L’acquisition du Rafale à un coût prohibitif est une extravagance que l’Inde ne peut pas se permettre à un moment où sa croissance économique a atteint un embarrassant 5% et que la roupie est en chute libre”, fait valoir l’article en question.

    Cependant, il n’est pas certain que ce réquisitoire contre le contrat MMRCA soit de nature à convaincre les responsables indiens actuellement en place. Et plusieurs éléments plaident en faveur du Rafale, dont le premier exemplaire de série doté d’un radar à antenne active vient d’être livré à la Direction générale de l’armement (DGA).

    En Inde, le besoin de rénovation de sa flotte de combat est réel. Après une compétition dure entre six candidats, un choix a été opéré, sur le plan opérationnel tout d’abord, budgétaire ensuite : le Rafale a été déclaré gagnant”, expliquait récemment Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, aux députés de la commission “Défense”. Qui plus est, New Delhi entend profiter des transferts de technologies prévus dans le contrat MMRCA pour développer son industrie aéronautique.

    En outre, l’Inde, pays client de longue date du constructeur français, a toujours cherché à diversifier autant que possible ses sources d’approvisionnement en matière militaire. Et cela même si la Russie se taille la part du lion dans les dépenses d’équipements indiennes. Cette approche est d’autant plus pertinente que Moscou entretient des relations étroites avec Pékin. Que pourrait être l’attitude de la Russie en cas de conflit entre l’Inde et la Chine, par ailleurs alliée du Pakistan? D’ailleurs, les responsables chinois n’ont pas manqué de critiquer le choix de l’avion français…

    Opex360

    http://fortune.fdesouche.com/325073-inde-la-russie-tente-de-jouer-un-mauvais-tour-au-rafale#more-325073

  • L'IRONIE CONTRE LA “POLITICAL CORRECTNESS”

    Université d'été de "Synergies Européennes", lundi 28 juillet 1997
    Cercle Proudhon, Genève, décembre 1997
    Organiser un atelier de l'Université d'été sur l'ironie comme “arme” contre la “political correctness” est politiquement et métapolitiquement justifié.
    En effet, quelle est l'origine de la “political correctness” (dorénavant en abrégé: PC)?
    Aux Etats-Unis, dès la fin des années 70, le relativisme, la ruine des idéaux et des ressorts communautaires provoquent une réaction qui prend forme dans le livre de John Rawls, A Theory of Justice (1979).
    Pour atteindre l'idéal de la justice, pour le concrétiser, il faut, entre autres choses:
    - une philosophie normative
    - des normes capables de revigorer les ressorts coopératifs et communautaires de la société.
    - Or, la tendance générale de la philosophie anglo-saxonne avait été de dire que les normes n'avaient pas de sens.
    Donc, à la veille de l'accession de Reagan à la présidence des Etats-Unis, on dit: «Il faut des normes».
    Pour avoir des normes, deux solutions:
    1. Adopter les idées de Rawls, et ainsi promouvoir la justice, la coopération, la communauté. Mais c'est incompatible avec le programme néo-libéral de Reagan.
    2. Déclarer indépassables, les “valeurs” du libéralisme telles qu'elles avaient été fixées par Locke à la fin du 17ième siècle. C'est Nozick qui offre cette option dans son livre Anarchy, State, Utopia (1974). Pour Nozick, l'Etat doit protéger ces valeurs libérales anglo-saxonnes contre toutes les autres.
    Toutes les autres? Cela fait beaucoup de choses! Beaucoup de choses à rejeter!
    Avec Hobbes, la philosophie politique anglaise avait rejeté hors de son champs les controverses religieuses parce qu'elles menaient à la guerre civile (ère des neutralisations disait Carl Schmitt).
    Avec les déistes (Charles Blount, John Toland, Matthew Tindal, Thomas Woolston), la raison doit oblitérer les parts obscures de la religion, pour qu'elles ne deviennent pas subitement incontrôlables.
    Comme on est en Europe, les déistes acceptent le christianisme par commoditié (sans y croire), mais ce christianisme signifie:
    - un christianisme raisonnable (sans excès, sans fanatisme, etc.);
    - le déisme a pour objectif de "raisonnabiliser" le christianisme (et toute la sphère religieuse);
    - religion et "bon sens" doivent coïncider;
    - il ne peut pas y avoir d'opposition entre religion et “bon sens ";
    - il faut évacuer les mystères, car ils sont incontrôlables.
    - les institutions religieuses doivent être "tranquilles”;
    - miracles et autres "absurdités" du Nouveau Testament sont purement "symboliques".
    John Butler, issu du filon aristotélo-thomiste médiéval répond à l'époque aux déistes:
    - l'homme est un "être insuffisant", "imparfait", il présente donc ontologiquement des lacunes, il est quelques fois ontologiquement "absurde";
    - l'homme a besoin de béquilles culturelles, dont, surtout, un système de normes, de fins. Ce système doit certes être logique, mais pas complètement accessible à notre raison.
    C'est dans le contexte de cette disputatio  entre les déistes et Butler qu'il faut replacer deux grands maîtres de l'ironie:
    - John Arbuthnot (1667-1735) et
    - Jonathan Swift (1667-1745).
    John Arbuthnot, ami et inspirateur de Swift est médecin et mathématicien. Il n'écrira pas de livre qui fera date, sauf peut-être son Martinus Scliberus, satire exagérant les défauts des hommes réels. Qui souligne l'inadéquation entre la théorie idéale de l'homme et l'homme de chair, de sang, de vice et de stupre.
    L'ironie d'Arbuthnot se retrouvera dans le maître-ouvrage de Swift: Gulliver's Travels  (= Les voyages de Gulliver).
    Première remarque sur les “Voyages de Gulliver": on croit que c'est un livre pour les enfants; effectivement une masse de versions édulcorées de ce livre existent à l'usage des enfants. Mais faisons nôtre cette remarque de Maurice Bouvier-Ajam: «Que d'éditions abêties, mutilées, trahies pour "plaire" au jeune lecteur! Et de quelles joies cette mutilation de l'œuvre ne prive-t-elle pas l'adulte, trompé et blasé prématurément... et frauduleusement...».
    D'Arbuthnot, Swift reprend:
    - la pratique de la physiognomie, c'est-à-dire un mode d'arraisonnement du réel et plus particulièrement du grotesque qui lui est inhérent (à mettre en parallèle avec les “Caractères” de La Bruyère et avec le "regard physiognomique" de Jünger);
    - la pratique de l'humour et du sarcasme;
    - un point de vue physique (physiologique au sens nietzschéen, participant de la “révolte des corps" et de la Leiblichkeit).
    - un rationalisme moqueur et non constructiviste, moralisateur, pédant;
    - l'idée d'un rationalisme comme "humilité de l'intelligence".
    Souvent, la "raison", dans le contexte de la modernité européenne, est "révolutionnaire" parce qu'elle abat les irrationalités stabilisantes de la société en place, pour les remplacer par de nouveaux édifices raisonnables mais rigides (querelle des déistes).
    Face à cette rationalité moderne, la rationalité de Swift:
    - n'est pas un irrationalisme conservateur articulé pour répondre aux déistes ou aux rationalistes
    - mais une moquerie qui fragilise toutes les conventions, y compris anticipativement, celles des rationalistes.


    Swift:
    - raille les fanatismes des catholiques et des sectes protestantes "non conformistes";
    - se révolte contre les ambitions constructivistes des déistes;
    - dresse une pathologie des "Etats mystiques", qui ne camouflent, derrière leurs discours sublimes, que des turpitudes, des désirs inavoués de stupre ou de richesse.
    - démontre que les discours des sectes protestantes (Quakers, Rauters, Huguenots extrémistes) sont des "convulsions", des "fermentations troubles de l'animalité" (Cf. A Tale of a Tub. Discourse Concerning the Mechanical Operation of the Spirit).
    Dans The Battle of Books, on trouve une critique acerbe du rationalisme car celui-ci est:
    - ambitieux;
    - insolent;
    - inacceptablement hostile à l'égard de la "gloire des Anciens";
    - une activité théorique stérile (Cf. le Royaume de Laputa).
    Swift prévoit déjà: «La fièvre de la spéculation, de l'enquête rationnelle, et, déjà, du progrès mécanique, que la société qui lui est contemporaine exhibe déjà; il la présente comme l'ardeur agitée de cerveaux surchauffés, dans lesquels se bousculent toutes sortes de "projets" et d'inventions, autant de chimères sans queue ni tête» (Legouis/Cazamian, p. 762).
    L'homme est par essence vil et corrompu. Pour y remédier:
    - Hobbes avait prévu un contrat et l'érection du Léviathan;
    - Locke avait forgé l'idée du contrat démocratique moderne et préconisé, à la suite des déistes, d'"expurger les mystères";
    - Swift reste un pessimiste fondamental:
    - le contrat ne changera pas la nature humaine;
    - le contrat ne sera toujours que provisoire;
    - ni mystères de la religion ni noirceurs de l'âme humaine ne sont éradicables.
    Chez Swift, nous découvrons un rejet de toutes les affirmations générales [qui prendra ultérieurement des formes très diverses: chez Herder, chez les Romantiques allemands, chez Jünger (cf. sa définition du "nationalisme" comme révolte du particulier contre le général), dans la révolte diffuse depuis Foucault contre les affirmations générales actuelles].
    Avec Swift démarre aussi la tradition littéraire anglaise de la "contre-utopie”.
    - L'utopie est un lieu idyllique, une île merveilleure ou la lune chez Cyrano de Bergerac.
    - Mais la tradition utopique draine en elle-même sa propre réfutation. Le projet idéal de l'utopiste est trop souvent froid et sec, pur projet de législation alternative visant à CORRIGER LE RÉEL. Dans ce cas, écrit le Prof. Raymond Trousson dans Voyages aux pays de nulle part. Histoire littéraire de la pensée utopique:  «il n'est pas possible d'évoquer un possible latéral, mais de peser sur l'histoire».
    Cette tradition contre-utopique trouvera son apogée dans le 1984 d'Orwell, où le futur devient cauchemar (Future as Nightmare). Le futur est alors le fruit, le résultat d'une volonté de transposer dans le réel les idées:
    - des déistes/des rationalistes;
    - de Locke;
    - des projets de sociétés parfaites;
    Nous retrouvons l'intention de Nozick.
    Pour Rainer Zitelmann, la pensée utopique s'articule autour de trois idées majeures:
    - La "fin de l'histoire", après la généralisation planétaire du "projet" ou du "code".
    - La croyance en la possibilité d'émergence d'un "homme nouveau", par dressage ou rééducation.
    - La croyance aux effets "eudémoniques" de l'égalité.
    Ces trois idées marquent fortement la "political correctness" actuelle. C'est contre elles qu'il faut déployer ironie, sarcasmes et moqueries.
    Les recettes de cette stratégie du rire sont multiples.
    Examinons-en deux:
    - L'œuvre de l'Espagnol Eugenio d'Ors.
    - L'œuvre du sociologue néerlandais Anton Zijderveld.
    Puis replaçons leurs arguments dans un contexte philosophique contemporain plus général.

    EUGENIO D'ORS (1881-1954):
    Ce philosophe catalan a été défini comme: un "Socrate nordique", un "Goethe méditerranéen", un "personnage de théâtralité baroque".
    A 25 ans en 1906, il décide: «Je serai ironique». Option première qui ne sera jamais démentie.
    Sa réflexion sur l'ironie part du constat suivant:
    - Présence de l'ironie dans la philosophie grecque, où l'ironie est jugée négative par Aristophane et Platon, mais jugée intéressante par Socrate (qui déploie son "ignorance méthodique" et sa "maïeutique") et par Aristote pour qui l'ironie est une modestie intellectuelle (Butler, Swift).
    D'où d'Ors retient de l'ironie grecque qu'elle est "une sorte d'humilité courtoise qui suscite la confiance, une façon de se comporter qui est altruiste". Retenons cette définition, mais ajoutons-y celle de Cicéron: «L'ironie est une habilité polémique». Dans ce cas, elle est une stratégie du dialogue, de la polémique politique.
    Mais d'Ors va plus loin que le dialogue:
    - La présence de l'interlocuteur finit par n'être plus nécessaire chez lui.
    - d'Ors applique l'ironie au monologue intérieur (Céline) du penseur solitaire.
    - d'Ors prend distance par rapport à son objet;
    - d'Ors dépassionne les débats philosophiques et politiques;
    - d'Ors dévalue ainsi tactiquement son objet (précisons: tactiquement et non pas fondamentalement);
    - d'Ors aborde tout objet de façon oblique (pas d'affrontement frontal: stratégie intelligente de l'esquive qui s'avère bien utile quand on est quantitativement, numériquement inférieur).
    - pour d'Ors, l'ironiste aborde l'objet du débat sans avoir l'air de s'impliquer, ni même de la connaître vraiment.
    - Avec cette position détachée, il va opter pour une stratégie de hit and run; il va soulever tantôt tel aspect, tantôt tel autre, frapper, se retirer, obliger l'ennemi à se fixer sur tel front et alors il attaquera sur un autre front, pour revenir au premier comme par hasard.
    - l'ironie de d'Ors ne vise pas une connaissance globale, totale, mais reste ouverte à toutes les additions et les soustractions; ainsi elle ne divise pas, mais intègre au départ du divers, de la fragmentation.
    - Mieux: l'ironie de d'Ors intègre la contradiction; elle admet qu'il y a des contradictions insurmontables dans le monde.
    Avec Eugenio d'Ors, l'ironie devient synonyme d'"esprit philosophique" et même de "dialectique". Elle cherche à éviter l'écueil d'une philosophie trop préceptive.
    Il y a là un parallèle évident avec notre propre démarche: refuser les préceptes du "nouvel ordre mondial", issu des affirmations de Locke, réactualisées et figées hors contexte  —et anachroniquement—  par Nozick et Buchanan.
    L'objectif de d'Ors est:
    - d'observer la réalité, de l'accepter dans ses diversités;
    - d'éviter l'écueil d'un normativisme sec (que la philosophie relativiste avait jugé dénué de sens);
    - de faire de la philosophie ironique la fidèle interprète de la réalité:
    - de baigner à nouveau la philosophie dans les eaux vives de la curiosité;
    - de s'inscrire dans la tradition vitaliste hispanique (Cf. le "ratiovitalisme" d'Ortega y Gasset).
    - d'affirmer que les contradictions sont toujours déjà là, non comme dans la vulgate hégélienne, où la contradiction est perçue comme une forme ultérieure dans le temps. Eugenio d'Ors affirme la simultanéité du réel et des contradictions, sans vectorialité ni téléologie.
    Ensuite:
    1. L'ironie correspond à la plasticité du monde:
    - mots-clefs: activité, flexibilité, dynamisme, élasticité.
    - l'ironie respecte la "malléabilité" de tout objet (jamais elle ne le pose comme a priori rigide et fermé).
    - l'ironie vise l'adéquation de l'intellect à un monde de lignes "estompées": fluides, fuyantes, diffuses (cf. Hennig Eichberg, in Vouloir n°8).
    2. L'ironie correspond à l'ambigüité du langage:
    Cet aspect de la philosophie de d'Ors est très important dans la lutte contre toute orthoglossie (contre toute prétention à imposer un langage unique, pour une pensée unique).
    Première chose à retenir:
    - Toute langue est la forme nécessaire que doit revêtir le savoir humain.
    - Cependant, dit d'Ors, dans tout lexique, et plus particulièrement dans tout lexique philosophique, il y a toujours un "minimum d'équivoque" ou d'"inévitables imprécisions".
    Pour d'Ors comme pour nous, ce n'est pas une tare mais "une garantie de vivacité, ce qui est hautement désirable", car le langage est alors bien le reflet du dynamisme du monde et du savoir.
    Tout mot, toute parole, est dans une telle optique un ÉVENTAIL de possibilités créatrices ouvertes, un mouvement, une impulsion pour la pensée, une potentialité active d'enchaînements, de sources et de MÉTAPHORES.
    D'Ors s'appuie sur la définition du langage de HUMBOLDT:
    «Le langage n'est pas un résultat, tout de quiétude et de repos, mais une énergie, une création continue».
    L'amphibologie (double sens que revêt ou peut revêtir toute phrase) et l'inexactitude du langage font de celui-ci une RAMPE DE LANCEMENT pour l'innovation: tout vrai écrivain écrit de perpétuels NÉOLOGISMES. (L'écrivain donne des sens nouveaux aux mots, les enrichit, les complète, complète leur champ sémantique, révèle des facettes occultées, oubliées ou refoulées du vocabulaire).
    Par leur ambigüité constitutive, les langues ne résistent pas à l'exactitude quantitative et à la rigueur terminologique des symboles mathématiques. Pour les tentatives de construire une philosophie more geometrico  est condamnée à l'échec (mais aussi de construire une orthoglossie où les mots seraient tous absolument UNIVOQUES).
    - L'ironie consiste à reconnaître cet incontournable fait de la linguistique: l'amphibologie.
    - L'ironie reconnait le caractère irrécusablement métaphorique de toute parole, reconnait la dualité ou la pluralité inhérente à toute formulation. D'Ors: «Ley más laxa, más inteligente».
    Conclusion de ce point 2:
    «L'équivocité polysémique, que la philosophie conventionnelle (et partant, toute orthoglossie ou toute "novlangue" à la Orwell), ont considéré comme une malédiction babelienne, devient par le travail et la grâce, la légèreté, la flexibilité et la souplesse de l'ironie d'orsienne, une chance de comprendre davantage de choses dans ce qui est dit, de ne pas réduire le contenu du discours et de la pensée à des univocités rigides. Et surtout l'ironie d'orsienne nous permet toujours de compter avec la collaboration créatrice de l'autre, de l'interlocuteur potentiel (remarquons que la bonne formule pour désigner le dialogue avec l'Autre, venu d'une autre civilisation ou d'une autre culture est: “dialogue interculturel”).
    Contre toutes les orthoglossistes fanatiques, présents et à venir, d'Ors sanctifie le PÉCHÉ ORIGINEL des langages, c'est-à-dire leur plurivocité. On ne peut pas renoncer aux contradictions et aux ambigüi­tés.
    3. L'ironie correspond à la nature inépuisable de la vérité:
    Comme l'ironie est MODESTIE INTELLECTUELLE, elle accepte qu'il reste des secrets, des mystères, dans le ciel et sur la terre (contrairement aux déistes). Il est impossible d'interpréter de façon EXHAUSTIVE les faits du monde. Ce serait aller à l'encontre de la nature.
    4. L'ironie correspond à un monde où l'on travaille et l'on joue:
    Dès 1911, d'Ors dit: «je vais énoncer la philosophie de l'homme en activité, de l'homme qui travaille et qui joue» (En 1914 paraît son livre: Filosofia del hombre que trabaja y juega).
    L'existence humaine, c'est certes la lutte pour la vie, mais c'est aussi la fête et la joie. Ignorer l'aspect ludique, c'est mutiler cruellement l'humanité. Car le jeu est souvent, plus que le travail, le “lieu de la créativité”.
    5. L'ironie correspond à l'aspect contradictoire du réel:
    6. L'ironie correspond à l'expression catalane de “SENY":
    - Quand les Catalans parlent de "Seny", ils entendent un mélange de sagesse, de savoir, de maturité, de prudence, de bon sens et d'intelligence.
    - Pour le Catalan Eugenio d'Ors, l'ironie est la méthode du philosophe doué de "seny".
    - Eugenio d'Ors replace ainsi l'ironie dans l'éthique, refuse de faire de l'ironie une pure arme de destruction.
    - L'ironie ramène les choses à leurs justes proportions, qui ne sont jamais figées mais toujours en mouvement.
    - L'ironie est donc une "position de liberté" vis-à-vis des axiomes rigides.
    - L'ironie, en tant que position de liberté, donne à celui qui la pratique une position souveraine, libre de toute entrave, indépendante face au monde (mundanus),  aux contingences frivoles ou éphémères.
    - Le philosophe ironique est davantage libre-penseur que le philosophe dogmatique.

    La SOCIOLOGIE D'ANTON ZIJDERVELD:
    Après le philosophe catalan Eugenio d'Ors, abordons la sociologie du Néerlandais Anton Zijderveld (disciple d'Arnold Gehlen).
    Pour lui:
    - L'humour est spontanéité et authenticité;
    - L'humour est une fonction sociale oblitérée et traquée par la modernité;
    - L'humour est une fonction sociale qu'il convient impérativement de réhabiliter. Dans cette optique, il faut, dit-il, retrouver le sens des fêtes, du carnaval, de la Fête des Fous où se conjuguent ébats de toutes sortes, dérision ritualisée du pouvoir et des édiles.
    Le point de vue de Zijderveld n'est pas destructeur ou dissolvant: il dit que l'humour ne détruit pas les institutions (au sens de Gehlen), il les maintient en les remettant en question à intervalles réguliers, il évite qu'elles ne tournent à vide ou dérivent dans l'absurbe de la répétition.
    Zijderveld s'oppose à ce qu'il appelle une “gnose sociale”, ou plus spécifiquement, le “nudisme social”. Selon le “nudisme social”, l'homme moderne est porté par l'obsession consistant à dire que l'homme n'est authentique que s'il a abjuré tous les rôles qu'il a joués, joue ou pourrait jouer au sein des institutions.
    Rôles et institutions sont considérés par les “nudistes sociaux” comme des vecteurs d'aliénation oblitérant le véritable "moi" (fiction).
    La fête médiévale, la Fête des Fous, les esbaudissements des Goliards, les confréries carnavalesques impliquent justement le port du masque: cela signifie qu'un homme authentique, qu'il soit boucher, boulanger, architecte ou médecin, adopte une inauthenticité fictive dans un segment limité du temps, le temps du carnaval, où est restitué brièvement le chaos originel.
    Pour Zijderveld, la “gnose”, le “nudisme social”, l'obsession de l'homme authentique sans rôle ni profession ni béquille institutionnelle, est un apport du christianisme.
    Mais l'histoire du moyen-âge européen, de la Renaissance, nous révèle que ce christianisme n'est qu'un mince vernis.
    Preuve: la persistance des Saturnales ro­maines sous la forme du FESTUM STULTORUM ou du FESTUM FATUUM, pendant lequel blasphèmes et moqueries sont pleinement autorisés: il s'agit ni plus ni moins d'une INVERSION SALUTAIRE DE LA NORMALITÉ QUOTIDIENNE, qui permet de recréer brièvement le chaos originel, pour montrer son impossibilité dans le quotidien, la nécessité des institutions et, en même temps, leur fragilité.
    Autre signe que le christianisme médiéval n'est que vernis: la présence permanente dans cette société médiévale des GOLIARDS et des VAGANTES, qui ne cessent de blasphémer dans leurs chansons et de véhiculer des idées anti-cléricales (Cf. Les Chants de Cambridge  de 1050 et les Carmina Burana  de 1250, mis en musique en ce siècle par Carl Orff).
    A partir du Concile de Bâle en 1431, de la Condamnation des fêtes par la faculté de théologie de Paris en 1444 (Charles VII doit constater que les mesures prises n'ont aucun effet!), à partir de la Renaissance, la Fête des Fous est plus réglementée (Ordonnance du Parlement de Dijon en 1552), de même que les charivaris, dont la fonction devient la moralisation de la société (moqueries contre les adultères, les filles volages, etc.).
    La Bazoche des étudiants juristes de Paris, Lyon et Bordeaux organise des théâtres caricaturants et satiriques, se mue ensuite en club littéraire (dans les Pays-Bas méridionaux, on parle de "Chambre de Rhétorique” ou "Kamers der Rederrijkers", plus audacieuses que dans les grands royaumes modernes).
    Zijderveld cite deux auteurs:
    - Rabelais (nous y revenons)
    - Erasme (Laus Stultitiae: Eloge de la folie).
    Conclusion de Zijderveld:
    - Battre en brèche l'arrogance de l'Aufklärung
    - Démontrer que le moyen-âge est moins "obscurantiste" qu'on ne l'a écrit
    - Démonter que le moyen-âge était bien davantage anti-répressif que la modernité (Foucault), du moins dans les espaces-temps réservés à la fête.
    - Montrer que l'INVERSION des règles quotidiennes doit pouvoir exister dans toute société, pour assurer une convivialité féconde.
    Mais quid de l'humour dans la modernité selon Zijderveld?
    - L'humour de la Fête des Fous, des Saturnales, est régulateur, naturel.
    - L'humour n'y est pas simple "soupape" de sécurité.
    Aujourd'hui:
    - L'humour est rejeté parce qu'il serait AGRESSIF (arguments psychanalytiques). Cette agression latente doit être systématiquement "punie" (“Surveiller et punir” selon Foucault).
    La réponse de Zijderveld:
    - L'humour permet à tous d'entrevoir la fragilité des choses, même les plus sublimes;
    - L'humour permet la communication sociale de manière optimale.
    - L'humour soude la solidarité du groupe.
    - L'humour permet la résistance passive contre la tyrannie ou l'occupation.

    RICHARD RORTY: CONTINGENCE, IRONIE ET SOLIDARITÉ
    Quelle position la philosophie actuelle laisse-t-elle à l'ironie?
    Quelle est la place de l'ironie dans le contexte du "nouvel ordre mondial", après la concrétisation des projets de Nozick et Buchanan?
    Le corpus le plus significatif, le plus souvent évoqué à l'heure actuelle est l'œuvre de RICHARD RORTY (Contingency, Irony and Solidarity).
    Rappelons quelques points essentiels de l'œuvre de Rorty:
    - La philosophie ne peut évoluer si elle s'en tient à des critères délibérément soustraits au temps.
    - Une démarche philosophique doit toujours être replacée dans son contexte historique.
    - Il faut parier pour une philosophie plus formatrice (bildende) que préceptive.
    - Il faut refuser la réduction de tous les discours à un seul discours universel.
    - Il faut proclamer la légitimité des discours "contingents" à deux niveaux: au niveau individuel (autopoiésis; Selbsterschaffung)  et au niveau communautaire (consolider la solidarité).
    La place du philosophe ironique (comme d'Ors) se justifie par:
    - la réponse au double défi qu'il apporte, double défi de l'autopoiésis et de la solidarité.
    - son savoir modeste qui veut que ses convictions, ses espoirs et ses besoins sont toujours CONTINGENTS.
    - son souci d'éviter d'ériger un MÉTA-DISCOURS.
    - sa volonté de comprendre et de faire comprendre que la raison pure de Kant et son avatar actuel “la raison communicationnelle” de Habermas sont devenus obsolètes, dans le sens où elles sont universalistes, métadiscours, se méfient de la contingence et de l'histoire.
    - Nous n'avons plus besoin de "méta-discours" mais d'un RECOURS à la multiplicité des faits contingents.
    - La solidarité ne dérive plus de l'adhésion à un méta-discours partagé par tous obligatoirement, mais par respect "nominaliste" et "historique" des multiples contingences qui font le monde.
    - Rorty réhabilite la PHRONESIS grecque, soit la sagesse et l'intelligence pratiques.
    - Rorty rejette les philosophie, les théories qui se posent comme purement spectatrices (sa différence d'avec d'Ors) et refusent l'IMMERSION dans la contingence concrète d'un contecxte historique qui réclame implicitement la solidarité.
    - Rorty réclame l'abolition des représentations figées.
    - Rorty n'est pas relativiste, puisqu'il ne nie pas les valeurs propres à une contingence particulière.
    - Rorty développe un ethno-centrisme axiologique ET pragmatique qui n'est nullement missionnaire. Il ne cherche pas à imposer ailleurs dans le monde les valeurs (ou les non-valeurs) de la “culture nord-atlantique".
    Conclusion:
    Rorty se base sur NIETZSCHE, FREUD, WITTGENSTEIN et HEIDEGGER (dont il ne reprend pas la définition de l'“Etre”), pour affirmer que les sociétés sont des contingences, pour rejeter le filon philosophique platonicien, pour dire que le philosophe doit se pencher sur la littérature, dont ORWELL et NABOKOV, parce que tous deux nous montrent l'effet de la CRUAUTÉ des métadiscours en acte à l'égard des contingences réelles de la vie et du monde.
    Réel, vous avez dit "réel"?
    Ce qui nous amène à Rabelais, Nietzsche, Foucault et Bataille.


    RABELAIS:
    Rabelais (1494-1553), pourquoi Rabelais?
    Au XXième siècle son exégète le plus intéressant est le Russe Mikhaïl BAKHTINE (1895-1975), linguiste et philosophe, historien des mentalités comme Michel Vovelle en France, Nathalie Davis dans l'espace linguistique anglo-saxon et Carlo Ginzburg en Italie.
    La langue pour Bakhtine comme pour Foucault est:
    - l'atelier où se forgent les instruments et les stratégies du pouvoir;
    - mais elle est AUSSI le socle sur lequel se constitue une nouvelle communauté.
    La langue de Rabelais, dans ses dimensions grotesques, ramène au CORPS, à ses limites et à ses capacités.
    Les sources de l'écriture rabelaisienne sont les RÉCITS POPULAIRES, les CONTES et les LÉGENDES, dont les thèmes sont l'existence de sympathiques canailles, de simplets, de fous.
    L'intérêt de cette écriture, c'est qu'elle hisse au niveau de la littérature universelle la dimension PARODIQUE des récits populaires.
    Rabelais a vécu la rue, les marchés, les auberges et les tavernes de son temps, mais, simultanément, il a occupé de hautes fonctions.
    Il fait ainsi charnière entre la culture populaire (encore largement païenne) et la culture des élites (christianisée).
    Rabelais perçoit la différence entre:
    - la langue des marchés, HÉTÉROGÈNE et NON FIGÉE et la langue des institutions, HOMOGÈNE et FIGÉE. Il perçoit très bien, avant la normalisation moderne, qu'il y a à la base, dans le peuple, pluralité et polysémie, tandis qu'au sommet il n'y a plus qu'univocité.
    Bakhtine parlera de "réalisme grotesque" et pourra développer une critique subtile des rigidités soviétiques sans encourir les foudres du régime.
    rabelais.jpgBakhtine en mettant en parallèle son réalisme grotesque et le réalisme socialiste officiel, revalorisera “LE PEUPLE RIANT SUR LA PLACE DU MARCHÉ”.
    A partir de la Renaissance, l'église, la cour, l'Etat absolutiste, puis l'Etat sans monarque mais porté par l'Aufklärung, vont tenté de réduire au silence ce rire populaire, véhicule d'une formidable polysémie.
    Pour Bakhtine, il s'agit d'une COLONISATION DE LA SPHÈRE VITALE (à mettre en parallèle avec les thèses analogues d'Elias, de Huizinga et de Simmel).
    A la verticalité imposée d'en haut, il oppose la convivialité horizontale de la place publique.
    Cette revalorisation de la convivialité et de l'humour corsé du peuple lui vaudra la critique négative de Tzvetan Todorov (auteur de Nous et les autres). Todorov accuse Bakhtine de “prendre parti pour le peuple sans esprit critique”.
    Simone Périer (professeur à Paris VII) rend hommage, elle, à Bakhtine pour:
    - sa biographie difficile (handicap, refus de lui accorder un doctorat)
    - pour son hymne à la joie, sa profession de foi dans l'énergie collective («La sensation vivante qu'a chaque être humain de faire partie du peuple immortel, créateur de l'histoire»).
    Que veut Bakhtine?
    1. Transcender l'individuel: Bakhtine refuse de réduire l'humain à l'être biologique isolé ou à l'individu bourgeois égoïste.
    2. Restaurer le carnaval (rabelaisien) en tant qu'antidote à l'“individuation malfaisante”.
    3. Restaurer le PARLER HARDI, expression de la conscience nouvelle, libre, critique et historique.
    4. Restaurer “la PROXIMITÉ rude et directe des choses désunies par le mensonge et le pharisaïsme”.
    Il y a donc chez Rabelais une affirmation sans faille de la CORPORÉITÉ (de la LEIBLICHKEIT).


    FOUCAULT:
    Michel-Foucault.jpgNietzsche voit dans le corps le site d'une complexité née de multiples et diverses intersubjectivités et interactions, le lieu de passage de l'expérience, toujours diverse, chaque fois unique.
    Foucault va systématiser ce filon corporel qui part du paganisme, de Rabelais et de Nietzsche.
    Pour Foucault:
    - l'homme est figure de sable, passagère et contingente, créée par des savoirs et des pratiques, tissés de hasard.
    - si l'homme est CORPS, ce corps en tant que surface est lieu, site, évoluant dans un lieu spatial concret. C'est là que l'homme se situe et non dans un monde d'idées: par conséquent, toute lutte réelle est LOCALE.
    - ce lieu doit être connu, sans cesse exploré, par enquête et historia  (= enquête en grec). L'enquête sur le lieu de notre vécu doit équivaloir à l'enquête lors d'un procès en droit. S'il y a enquête, il n'y a pas d'arbitraire, il y a liberté (et démocratie).
    - mais le quadrillage de la modernité surplombe les enquêtes, distrait les hommes concrets de l'attention minutieuse qu'ils doivent apporter à leur lieu, à leur contingence.
    - le quadrillage déclare apporter la démocratie et la transparence, mais pour s'imposer, il doit contrôler, CORRIGER, discipliner les corps (la "political correctness” est l'aboutissement de cette frénésie).
    - dans un tel univers, le droit donne formellement l'égalité et la liberté, mais dans la concrétude quotidienne s'instaurent les micro-pouvoirs disciplinants, essentiellement inégalitaires et dyssimétriques.
    - face à ces micro-pouvoirs, il n'est pas possible d'opérer un renversement global (le "tout ou rien" de la révolution fasciste ou communiste): on ne peut opposer que des résistances à un pouvoir "capillaire", des résistances multiformes, sans totalisation, une série de CONTRE-FEUX.
    - l'objectif de la modernité: le PANOPTISME de l'architecture carcérale. Les grands mythes des Lumières recèlent le danger d'un espace transparent sans échappatoire (cf. 1984 + toute la veine contre-utopique de la littérature anglaise).
    - pour Foucault, la VISIBILITÉ voulue par la modernité panoptique est un PIÈGE (les déistes déjà voulaient éliminer les "mystères"). «NOTRE SOCIÉTÉ N'EST PAS CELLE DU SPECTACLE MAIS DE LA SURVEILLANCE».
    - le droit et la justice modernes sont les instruments de cette surveillance ubiquitaire: d'où la nécessité, pour Foucault, de rejeter radicalement le droit et de se montrer extrêmement sceptique à l'égard de la notion moderne de justice. Foucault développe un ANTIJURIDISME radical.
    Mais la contestation du droit est restée dans l'orbe du droit; ses efforts se sont annulés. Il aurait fallu animer un PÔLE DE RÉTIVITÉ (exemple: les chahuts du 1 mai 96 organisés par les socialistes belges contre leurs dirigeants, les manifestations devant les palais de justice en Belgique en octobre 96, la suite, les "marches blanches" ayant été trop polies).
    Foucault a plutôt parié pour les VIOLENCES MASSIVES, ce qu'on lui reproche aujourd'hui, de même que sa volonté de mettre la Vie au-dessus du droit (cf. Renaut, Ferry et même son biographe Jean-Claude Monod).
    Conclusion:
    La sextuple lecture de Swift, d'Ors, Rorty, Zijderveld, Bakhtine et Foucault doit nous conduire tout d'abord à
    - ORGANISER CE PÔLE DE RÉTIVITÉ réclamé par Foucault.
    Puis:
    - de rejeter tout utopisme construit more geometrico.
    - de tenir compte de l'extrême fragilité du matériel humain;
    - de se maintenir dans la contingence, seul lieu possible de notre action;
    - de chercher à restaurer la fête, comme espace virtuel d'inversion des valeurs;
    - d'organiser une résistance ludique, difficilement dénonçable comme "totalitaire";
    - de dénoncer la modernité et ses institutions politiques et judiciaires, de même que tous ses micro-pouvoirs comme une volonté obsessionnelle de SURVEILLER et PUNIR.
    - de dire que l'orthoglossie obligatoire, la pensée unique et la "political correctness" sont des aboutissements de cette obsession de surveiller et de punir. Elles doivent être considérées puis traitées comme telles.
    En conséquence, sur le plan philosophique qui doit précéder toute démarche pratique, nous devons allumer les CONTRE-FEUX du GRAND REFUS, impulser les synergies du PÔLE DE RÉTIVITÉ voulu par Foucault.
    Bibliographie:
    A. Généralités:
    - ERASME, Eloge de la folie, Garnier-Flammarion, 1964.
    - Julio CARO BAROJA, Le carnaval, Gallimard, Paris, 1979.
    - Jacques HEERS, Fêtes des fous et carnavals, Fayard, Paris, 1983.
    B. Sur Swift:
    - Michael FOOT, «Introduction» to Jonathan Swift's Gulliver's Travels, Penguin, Harmondsworth, 1967.
    - Emile LEGOUIS, Louis CAZAMIAN, Raymond LAS VERGNAS, A History of English Literature, J.M. Dent & Sons Ltd, London, 1971.
    - Ernest TUVESON, Swift. A Collection of Critical Essays, Spectrum/Prentice-Hall, Inc., Englewood Cliffs, N.J., 1964.
    - Ernest TUVESON, «Swift: The dean as Satirist», in E. TUVESON, Swift..., op. cit.
    - Irvin EHRENPREIS, «The Meaning of Gulliver's Last Voyage», in E. TUVESON, op. cit.
    - John TRAUGOTT, «A Voyage to nowhere with Thomas More and Jonathan Swift: Utopia and The Voyage to the Houyhnhnms», in E. TUVESON, op. cit.
    - Maurice BOUVIER-AJAM, «Swift et son temps», in Europe, 45ième année, n°463, novembre 1967.
    - Robert MERLE, «L'amère et profonde sagesse de Swift», in Europe, 45ième année, n°463, novembre 1967.
    - M. Louise COUDERT, «Les trois rires: Rabelais, Swift, Voltaire», in Europe, 45ième année, n°463, novembre 1967.
    - Caspar von SCHRENCK-NOTZING, «Jonathan Swift», in: Lexikon des Konservativismus, Stocker Verlag, Graz, 1996.
    C. Sur Eugenio d'Ors:
    - Alfons LOPEZ QUINTAS, El pensamiento filosofico de Ortega y d'Ors. Una clave de interpretación, Ediciones Guadarrama, Madrid, 1972.
    - Gonzalo FERNANDEZ DE LA MORA, Filósofos españoles del siglo XX, Planeta, Madrid, 1987.
    D. Sur Foucault:
    - Michel FOUCAULT, Surveiller et punir. Naissance de la prison, Gallimard, Paris, 1975.
    - Michel FOUCAULT, L'ordre du discours, Gallimard, Paris, 1971.
    - Michel FOUCAULT, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Gallimard, Paris, 1966.
    - Michel FOUCAULT, «Omnes et singulatim. vers une critique de la raison politique», in: Le Débat, n°41, sept.-nov. 1986.
    - Luc FERRY & Alain RENAUT, La pensée 68. Essai sur l'anti-humanisme contemporain, Gallimard, Paris, 1985.
    - Luc FERRY & Alain RENAUT, 68-86. Itinéraires de l'individu, Gallimard, Paris, 1987.
    - Gilles DELEUZE, Foucault, Editions de Minuit, Paris, 1986.
    - Henk OOSTERLING, De opstand van het lichaam. Over verzet en zelfervaring bij Foucault en Bataille, SUA, Amsterdam, 1989.
    - Angèle KREMER-MARIETTI, Michel Foucault. Archéologie et généalogie, Livre de poche, coll. biblio-essais, Paris, 1985.
    - François EWALD, «La fin d'un monde», in: Le magazine littéraire, n°207, mai 1984.
    - François EWALD, «Droit: systèmes et stratégies», in: Le Débat, n°41, op. cit.
    - François EWALD, «Une expérience foucaldienne: les principes généraux du droit», in: Critique, Tome XLII, n°471-472, août-septembre 1986.
    - Jürgen HABERMAS, «Les sciences humaines démasquées par la critique de la raison: Foucault», In: Le Débat, n°41, op. cit.
    - Jürgen HABERMAS, «Une flèche dans le cœur du temps présent», in Critique, Tome XLII, n°471-472, op. cit.
    - Katharina von BÜLOW, «L'art du dire-vrai», in: Le magazine littéraire, n°207, mai 1984.
    - Pasquale PASQUINO, «De la modernité», in: Le magazine littéraire, n°207, mai 1984.
    - Danièle LOSCHAK, «La question du droit», in: Le magazine littéraire, n°207, mai 1984.
    - Guy LARDREAU, «Une figure politique», in: Le magazine littéraire, n°207, mai 1984.
    - Henri JOLY, «Retour aux Grecs», in Le Débat, n°41, op. cit.
    - Michel de CERTEAU, «Le rire de Michel Foucault», in: Le Débat, n°41, op. cit.
    - Joachim LAUENBURG, «Foucault», in: J. NIDA-RÜMELIN, Philosophie der Gegenwart, Kröner, Stuttgart, 1991.
    - Frédéric GROS, Michel Foucault, PUF, Paris, 1996.
    - Jean-Claude MONOD, Foucault: la police des conduites, Michalon, coll. «Le bien commun», Paris, 1997.
    E. Sur Rorty:
    - Richard RORTY, Contingency, Irony and Solidarity, Cambridge University Press, Cambridge, 1989-91 (3°ed.).
    - Richard RORTY, La filosofia dopo la filosofia. Contingenza, ironia e solidarietà, Prefazione di Aldo G. Gargani, Editori Laterza, Roma/Bari, 1989.
    - G. HOTTOIS, M. VAN DEN BOSSCHE, M. WEYEMBERGH, Richard Rorty. Ironie, Politiek en Postmodernisme, Hadewijch, Antwerpen/Baarn, 1994.
    - Joachim LAUENBURG, «Rorty», in: J. NIDA-RÜMELIN, Philosophie der Gegenwart, Kröner, Stuttgart, 1991.
    - Walter REESE-SCHÄFER, Richard Rorty, Campus, Frankfurt/New York, 1991.
    F. Sur la problématique utopie/contre-utopie:
    - Richard SAAGE (Hrsg.), Hat die politische Utopie eine Zukunft?, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1992.
    - Ernst NOLTE, «Was ist oder was war die “politische” Utopie?», in R. SAAGE, op. cit.
    - Rainer ZITELMANN, «Träume vom neuen Menschen», in R. SAAGE, op. cit.
    - Iring FETSCHER, «Was ist eine Utopie? Oder: Zur Verwechslung utopischer Ideale mit geschichtsphilosophischen Legitimationsideologien», in: R. SAAGE, op. cit.
    - Raymond TROUSSON, Voyages aux pays de nulle part. Histoire littéraire de la pensée utopique, Editions de l'Université de Bruxelles, Bruxelles, 1975.
    - Mark R. HILLEGAS, The Future as Nightmare. H. G. Wells and the Anti-Utopians, Southern Illinois University Press, Carbondale and Edwardsville, Feffer & Simons, Inc., London/Amsterdam, 1967.
    G. Sur Rabelais et Bakhtine:
    - Anton SIMONS, Het groteske van de taal. Over het werk van Michail Bachtin, SUA, Amsterdam, 1990.
    - Michel ONFRAY, «Reviens, François», in Le magazine littéraire, n°319, mars 1994.
    - Michel RAGON, «Rabelais le libertaire», propos recueillis par J.J. Brochier, in: Le magazine littéraire, n°319, op. cit.
    - Michel JEANNERET, «Et tout pour la tripe», in: Le magazine littéraire, n°319, op. cit.
    - Pascal DIBIE, «Une ethnologie de la Renaissance», in: Le magazine littéraire, n°319, op. cit.
    - Simone PERRIER, «Démesure pour démesure: le Rabelais de Bakhtine», in: Le magazine littéraire, n°319, op. cit.
    H. Ouvrages d'Anton Zijderveld:
    - Anton C. ZIJDERVELD, The Abstract Society. A Cultural Analysis of Our Time, Penguin/Pelican, Harmondsworth,1974.
    - Anton C. ZIJDERVELD, Humor und Gesellschaft. Eine Soziologie des Humors und des Lachens, Styria, Graz, 1971.

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/search?updated-max=2013-09-12T09:36:00-07:00&max-results=7&start=4&by-date=false

  • Le nouveau monstre urbanistique va au Sénat

    130927Adopté en première lecture par les députés, le 17 septembre le projet de loi ALUR présenté par Duflot se présente désormais sous la forme démentielle d'un document de 325 pages. Un tel pavé découragera les lectures les plus enthousiastes à l'idée de "favoriser l’accès de tous à un logement digne et abordable". (1)⇓

    Ce texte mélange tout; il aboutit à modifier profondément le Code de l'urbanisme, pour le rendre encore plus contraignant.

    Prétendant "mettre en place une garantie universelle des loyers" (2)⇓ , tout en les réglementant, cette réforme soulagera un certain temps la trésorerie, et déresponsabilisera un peu plus les offices publics de HLM mais il entraînera très vite les effets ordinaires du socialisme.

    Il faut cependant attendre la page 251 du document sur lequel les sénateurs devront se prononcer pour accéder à la relation du projet à l'activité économique.

    Et si l'on veut mesurer combien la Haute assemblée, "grand conseil des communes de France" attache d'importance au sujet on notera qu'il se prononcera essentiellement à partir du rapport de M. Daniel Goldberg. Ce député de la Seine-Saint-Denis, rattaché à la "gauche socialiste" fut saisi de la question au nom de la "commission des affaires économiques".

    À vrai dire on se demande cependant son degré de considération pour l'économie.

    Ce représentant du peuple s'était surtout illustré jusqu'ici par la défense des consommateurs de viande "halal", et le 3 août par une question écrite prenant la défense de la "kafala" et son introduction de fait dans le droit français. Enfin le 3 septembre 2013 on relevait la question écrite n° 36638 : "M. Daniel Goldberg appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les difficultés des habitants de Seine-Saint-Denis à pouvoir déposer un dossier de demande de naturalisation."

    Assisté de Mme Audrey Linkenheld, il a donc remis le 26 juillet un rapport n°1329, en 2 tomes. Le premier compte la bagatelle de 695 pages. Seules les pages 15 à 40 sont dûes au travail des deux rapporteurs; le reste retrace les discussions de la commision article par article. Dans tout cela l'urbanisme commercial pèse quelques lignes en pages 39 et 40, qui affirment seulement la préoccupation, à l'avenir, de "régler l’expansion anarchique des équipements commerciaux." Voilà ce qui s'appelle parler clairement...

    Quant aux travaux sénatoriaux proprement dits, on notera que, pour le moment  on peut, à ce jour, lire seulement le compte rendu de la commission économique de l'Assemblée qui commence comme cela :

    "Au cours d'une seconde réunion tenue (3)⇓ dans l'après-midi, la commission entend Mme Cécile Duflot, ministre de l'égalité des territoires et du logement, sur le projet de loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur).

    M. Daniel Raoul, président. - Quel plaisir, madame la Ministre, après le Duflot I, voici Alur, ou plutôt le Duflot II ! Le texte voté par l'Assemblée nationale n'est pas encore disponible à la distribution, mais le texte provisoire compte 324 pages. L'imagination est au pouvoir ! (...)

    Mme Cécile Duflot, ministre. - Je suis heureuse de présenter ce texte qui embrasse de nombreux sujets et auquel je vous avais renvoyé à plusieurs occasions.

    Réguler, protéger, innover, tel est le triptyque de ce projet. Le débat à l'Assemblée nationale a été constructif et a dépassé les clivages, d'où de nombreux ajouts au texte initial.

    Réguler, tel est le premier axe. (...)"

    Comme on le voit ça commence bien...

    Le nouveau monstre urbanistique est en marche. Son élaboration confirme donc que tous les jours on s'emploie dans l'Hexagone à bafouer le principe vital de la liberté du commerce et de l'industrie. Votée par l'Assemblée constituante en 1791, dans le cadre de la loi d'Allarde approuvée par le roi, cette liberté fondamentale est reconnue comme "principe général du droit" : elle devrait donc s'imposer au législateur. Elle s'inscrit aussi dans une longue tradition remontant, pour le royaume de France au mouvement communal du XIe siècle, et à l'alliance des Capétiens directs avec les gens de métiers, ce que l'Histoire confirme qous diverses formes dans la plupart des pays d'Europe.

    L'éclosion des villes se révèle partout et avant tout l'œuvre des marchands et des artisans.

    Quelle importance dira-t-on ? M Peillon n'a-t-il pas proclamé que le rôle de l'école est d'effacer toute trace historique pré-républicaine ? La loi d'Allarde date du 17 mars 1791. Or, la république ne sera proclamée qu'en 1792 : ça tombe donc comme une guillotine.

    Le Sénat se prononcera donc sur le Projet de loi "pour l'accès au logement et un urbanisme rénové" à partir du texte de l'Assemblée. Ses débats se dérouleront les 22, 23, 24 et 25 octobre 2013. On doit espérer une résistance des opposants mais peut imaginer dès maintenant le résultat.

    Il n'en deviendra que plus nécessaire de développer un courant d'opinion en faveur de la libre entreprise dans la Cité.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    "L'Imposture écologiste" par Christian Laurut. À commander sur le site internet des Éditions du TridentImposture-ecologiste
    1. C'est l'objet du Titre Ier de la Loi.
    2. Chapitre II, article 8.
    3. le 18 septembre.

    Si vous appréciez le travail de L'Insolent
    soutenez-nous en souscrivant un abonnement.

    Pour recevoir régulièrement des nouvelles de L'Insolent
    inscrivez-vous gratuitement à notre messagerie.

    Si vous cherchez des lectures intelligentes pour la rentrée
    Visitez le catalogue des Éditions du Trident et commandez en ligne.

  • Une enquête qui dénonce les pratiques mafieuses des syndicats

    Roger Lenglet et Jean-Luc Touly, auteurs du livre « Syndicats, corruption, dérives, trahisons », ont dénoncé vigoureusement sur BFMTV le fonctionnement actuel des syndicats en France.

  • Syrie : accord entre Américains et Russes

    NEW YORK (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – En marge de l’assemblée générale de l’ONU, au Conseil de sécurité, l’accord signé la nuit  du 26 au 27 ne devrait pas mentionner le chapitre 7 de la Charte de l’ONU. Rappelons que celui-ci permet, par des mesures coercitives allant de sanctions économiques jusqu’à l’usage de la force, de contraindre un pays à se plier à une décision du Conseil. En cas de non respect des engagements, il faudrait une deuxième décision, ce qui laisse à Moscou, allié de Damas, un droit de regard et une possibilité de blocage.

    De son côté, dans une interview donnée mercredi à une chaîne de télévision vénézuélienne, Bachar el-Assad a renouvelé son engagement à détruire son arsenal chimique. « La Syrie s’engage généralement à toutes les conventions qu’elle signe, a-t-il déclaré. Elle a remis dernièrement l’inventaire (de son arsenal chimique) à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et prochainement, des experts se rendront en Syrie pour vérifier l’état des lieux de ces armes ».

    Mais Bachar el-Assad est sans illusion sur la volonté belliqueuse des Etats-Unis : « La possibilité que les Etats-Unis lancent une attaque contre la Syrie est toujours réelle. Soit sous le prétexte des armes chimiques, soit pour d’autres prétextes » a-t-il déclaré. Il serait naïf de croire que seules des considérations humanitaires expliquent cette volonté d’éliminer le régime de Bachar, hostile à Israël et aux pétromonarchies

    D’autre part les experts de l’ONU ont commencé hier de nouvelles enquêtes sur des allégations d’utilisation d’armes chimiques, après celle du mois dernier qui avait conclu à l’utilisation de gaz, mais n’avait pas désigné de responsables.
    Selon un haut responsable de l’ONU « Ce sera une mission rapide », et les experts seraient en Syrie « pour quelques jours ».

    Rappelons par ailleurs que mardi dernier, treize groupes rebelles islamistes influents, dont certains font partie de l’Armée syrienne libre, la coalition rebelle dite modérée, ont annoncé qu’ils rompaient leurs liens avec l’opposition politique en exil et formaient une nouvelle alliance avec un groupe lié à Al-Qaïda.

    http://fr.novopress.info/141755/syrie-accord-cette-nuit-entre-americains-et-russes/#more-141755