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Dounia Bouzar en service commandé
Dominique Amina Bouzar dite Dounia Bouzar, 49 ans, primée en 2006 par l’Académie des Sciences Morales et Politiques pour son ouvrage « Quelle éducation face au radicalisme religieux ? », Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques « pour son apport au patrimoine culturel français », se définit en toute simplicité comme « Anthropologue du fait religieux ». C’est une figure bien connue des plateaux de télévision, invitée récurrente dés qu’il s’agit de parler d’ « islam » et de « laïcité », sujet sur lequel elle a écrit un certain nombre d’ouvrages. Chercheur associé au cabinet d’études spécialisé sur les questions de discriminations, Cultes et cultures qu’elle a fondé avec sa fille , elle a été nommée dimanche par Jean-Marc Ayrault à l’Observatoire de la laïcité.
Une « promotion » dont elle s’est saisie pour suggérer, dans un entretien accordé au magazine Challenges, que deux de nos «fêtes chrétiennes» soient remplacées par une fête religieuse juive Yom Kippour et musulmane l’Aïd ». «Le clergé y a longtemps été opposé mais il a évolué et n’y est plus hostile car il y a beaucoup de fêtes chrétiennes » affirme-t-elle de manière péremptoire. « Qu’une fête juive et une fête musulmane devienne une fête pour tous les Français permettrait de combattre le communautarisme et de faire avancer la cause de la laïcité » croit elle savoir.
L’abbé Grosjean (qui participait en janvier dernier sur France 2 avec Bruno Gollnisch à l’émission Mots croisés sur le mariage homosexuel), secrétaire général de la commission éthique et politique du diocèse de Versailles, a réagi à cette déclaration. « Il faut arrêter a-t-il dit, de bousculer les repères auxquels les Français sont attachés! ». « Ce calendrier est le fruit d’une histoire, d’une culture, un reflet de ces racines chrétiennes qui font partie de notre patrimoine ».
Membre du Conseil français du culte musulman (CFCM) , ex adhérent de l’UMP, président de Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, a jugé pour sa part qu’il faut juste rajouter deux jours fériés et non remplacer des jours. Au risque en effet d’accréditer l’idée selon laquelle « ils veulent déshabiller Pierre pour habiller Mohammed ».
Comme il est écrit dans la pétition envoyée à Jean-Marc Ayrault contre le vœu de Dounia Bouzar, lancée par l’Observatoire de la Christianophobie, Riposte catholique, Nouvelles de France et Le Salon Beige, « isoler la société pour en faire un espace religieusement neutre est parfaitement absurde. A moins que vous n’ayez aussi pour projet de raser toutes les églises de village qui offensent sans doute la laïcité, selon les canons de Mme Bouzar. »
« Nous pouvons certes comprendre que l’Etat souhaite proposer des jours fériés aux différentes religions existant dans notre société. Mais, dans ce cas, pourquoi discriminer les bouddhistes, les hindouistes, et les fidèles de toutes les autres religions? ». « (…) Nous tenons donc à vous dire solennellement que, pour nous, chrétiens de France, une telle réforme serait une déclaration de guerre, non pas seulement au christianisme, mais aussi à l’être historique de la France. Pourtant, les Français qui ont voté pour votre majorité n’ont certainement pas voté pour que vous rallumiez la trop fameuse guerre des deux France ».
Mme Bouzar certes ne s’embarrasse pas de finesse. En mai dernier, Sur le site Huffington Post, elle réagissait aux propos du philosophe laïc Michel Onfray qui déclarait à Jean-Jacques Bourdin sur BFM que « 250 versets du Coran justifiaient le Jihad » . En réponse, elle en avait cité quatre prônant la tolérance avec les autres religions du Livre, ce qui est vrai . Mais elle en profitait surtout pour ajouter qu’ « Affirmer que l’islam est par nature archaïque, puis prôner le mépris et la haine envers toute personne qui resterait musulmane n’est plus l’apanage du Front National ».
Ce qui démontre une méconnaissance totale de ce que dit le Front National . Bruno Gollnisch sait que la pratique de l’islam n’est pas homogène, l’ interprétation de ses textes diverse, et n’est certainement pas l’apanage exclusif des fous d’Allah. Il existe bien évidemment des musulmans qui ne versent pas dans le prosélytisme ni ne revendiquent quoi que ce soit comme aménagement à leur foi dans l’espace public.
Le FN défend depuis toujours l’identité de notre civilisation française et européenne menacée aussi bien par l’immigration de masse que par la sous-culture et la subversion mondialiste. Une identité nationale dont les racines, n’en déplaise à Mme Bouzar, sont helléno-chrétiennes avant d’être « républicaines »…. Tout juste souhaitons nous que les derniers arrivés sur notre sol pratiquant des religions allogènes se conforment à nos goûts, respectent nos valeurs et ne demandent pas d’amputation de nos traditions ancestrales.
Or, Mme Bouzar, sur le site communautaire SaphirNews, expliquait à titre d’exemple qu’un « animateur au sein d’une maison des jeunes, chargé de l’organisation du buffet de la fête de Noël pour tous les habitants du quartier» (sic) devra obligatoirement respecter les préceptes alimentaires coraniques et s’interdire de toute référence chrétienne pour ce Noël, comme les crèches et les chants de Noël. Mieux encore, cet animateur se fera un devoir d’ organiser un « Aïd pour tous » dans les mêmes conditions que le « Noël pour tous ». Mais en fait, un Aïd qui sera fêté « de manière cultuelle pour les uns (c’est à dire sans en retrancher les symboles religieux contrairement au noël chrétien) et de manière culturelle pour les autres ». Voilà la fausse symétrie qui est prônée ici…
Si Dounia Bouzar fut nommée en 2003 par Nicolas Sarkozy au CFCM dont elle démissionna en 2005 jugeant qu’il était « communautariste » et incapable de représenter les musulmans de la deuxième et troisième génération, elle gravite de longue date dans l’orbite du PS. En 2011 le Groupe Parlementaire du PS et Jean Glavany lui confièrent «un travail de terrain » sur les problèmes posés par les vœux de certains musulmans au regard des principes laïcs qui s’appliquent dans l’espace public, à l’école, dans l’entreprise…
Nous pouvons nous interroger sur le fait de savoir si Mme Bouzar n’a pas été chargée par ses « employeurs » de lancer un « ballon d’essai », de dire tout haut ce qu’ils souhaitent (pour l’instant) tout bas. Force est de constater que le Système s’est efforcé de faire de cette dernière une référence, l’incarnation de l’islam du futur compatible avec à notre modernité et la République universelle promue par ceux qui se définissent dans les allées du pouvoir comme des Républicains laïcs.
Il n’est pas anodin que Mme Bouzar soit membre du think tank Observatoire des Futur(e)s, présidé par Sophie Bramly qui se définit comme «une association qui réunit (…) hommes et femmes ayant envie de réfléchir à la mutation du genre féminin et de ses effets sur le genre masculin, ainsi qu’à son incidence sur l’entreprise et la société française à venir. »
Une association qui regroupe des figures biens connues engagées dans le combat antinational comme Caroline Fourest, Olivier Ferrand (président du think tank socialiste Terra Nova) ou encore la sœur jumelle de NKM, Anne Hidalgo…
Auditrice à l’Institut des hautes études de la défense nationale, Mme Bouzar a aussi ses entrées au sein des instances de l’Europe bruxelloise. Elle est depuis 2011 expert auprès du Conseil de l’Europe sur la dimension religieuse au sein du dialogue interculturel. Avec bien sûr le soutien de l’empire du bien cosmopolite, le Time Magazine l’ayant qualifié de « héros européen » ( !!!) pour son travail de réflexion sur « l’islam de France »…
Un mot encore pour souligner que nous ne sommes pas étonnés que le milliardaire rose Pierre Bergé, nouveau polémiste de On refait le monde, sur RTL, ait proposé hier dans cette émission « la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes ».
« Nous ne sommes pas que des chrétiens en France. Il y a une grande partie de musulmans. Il y a beaucoup d’autres religions. Pourquoi ne pas en tenir compte ? Je préférerais qu’on soit laïcs jusqu’au bout et qu’à l’exception de Noël, qui est devenu une fête chrétienne et qui était une fête païenne, on supprime toutes les autres ».
« La France n’a pas beaucoup de courage ajoute-t-il . Allons jusqu’au bout de la séparation (de l’Église et de l’État). Les religions existent, les églises existent. Je trouve normal qu’elles existent, ainsi que les mosquées. Mais c’est incroyable (sic) que l’on soit dans un régime où il y a des fêtes chrétiennes tous les 15 jours ».
Un message de tolérance républicaine qui ne surprend pas dans la bouche d’un homme, nous l’évoquions sur ce blog, qui posta sur son compte twitter au moment des manifestations en faveur de la défense du mariage traditionnel : « Vous me direz, si une bombe explose sur les Champs à cause de #laManifPourTous c’est pas moi qui vais pleurer ». La boucle est bouclée…
http://www.gollnisch.com/2013/09/27/dounia-bouzar-en-service-commande/
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Pétition contre la suppression de fêtes chrétiennes
Monsieur le Premier ministre,
Mme Dounia Bouzar, que vous venez de nommer à l'Observatoire de la laïcité, vient de "proposer" de remplacer deux fêtes chrétiennes par la fête juive de Yom Kippour et la fête musulmane de l'Aïd.
Nous notons d'abord que les instances représentant la communauté juive n'ont jamais posé une telle revendication, ce qui laisse à penser que la communauté juive pourrait être instrumentalisée dans cette affaire par Mme Bouzar.
Mais, surtout, nous constatons, comme toutes les personnes connaissant un tant soit peu l'histoire de notre pays, que, selon le mot fameux du Général de Gaulle, si l'Etat est laïc, la France est chrétienne.
Violer la société pour en faire un espace religieusement neutre est parfaitement absurde. A moins que vous n'ayez aussi pour projet de raser toutes les églises de village qui offensent sans doute la laïcité, selon les canons de Mme Bouzar.Nous pouvons certes comprendre que l'Etat souhaite proposer des jours fériés aux différentes religions existant dans notre société. Mais, dans ce cas, pourquoi discriminer les bouddhistes, les hindouistes, et les fidèles de toutes les autres religions?
D'ailleurs, il existe bien des jours fériés religieusement neutres. La France compte 11 jours fériés, dont 6 seulement ont un rapport avec la religion chrétienne - encore que le lundi de Pentecôte ne soit plus qu'un "demi jour férié", puisqu'une importante partie de la population active travaille ce jour-là. Le 1er janvier, le 1er mai, le 8 mai, le 14 juillet et le 11 novembre n'ont aucune connotation religieuse. Si votre gouvernement souhaite remplacer des jours fériés par les fêtes de Yom Kippour et de l'Aïd, il peut fort bien utiliser ces jours religieusement neutres. Mais comment ne pas voir dans la proposition de Mme Bouzar un nouvel acte d'agression antichrétienne?
Nous tenons donc à vous dire solennellement que, pour nous, chrétiens de France, une telle réforme serait une déclaration de guerre, non pas seulement au christianisme, mais aussi à l'être historique de la France. Pourtant, les Français qui ont voté pour votre majorité n'ont certainement pas voté pour que vous rallumiez la trop fameuse "guerre des deux France".
Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir dissiper au plus vite nos inquiétudes.
Dans cette attente, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de notre très haute considération et de notre vigilante attention.
Cette pétition est lancée par l'Observatoire de la Christianophobie, Riposte catholique, Nouvelles de France et Le Salon Beige.
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/
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Esclavage moderne : le Qatar, “prison à ciel ouvert”
DOHA (NOVOpress) – Après les forts soupçons de corruption pour pouvoir organiser la Coupe du monde de football en 2022 sur son sol, le Qatar est de nouveau à la Une de l’actualité au sujet du Mondial 2022. Selon des documents confiés par l’ambassade du Népal à Doha au journal britannique The Guardian, l’émirat ne prendrait pas de gants avec le sort de ses immigrés, représentant plus de 90 % de sa main-d’œuvre : au moins 44 ouvriers népalais employés sur des chantiers de construction des sites de la Coupe du monde 2022 au Qatar seraient morts entre le 4 juin et le 8 août, victimes d’attaques et insuffisances cardiaques ou d’accidents du travail. L’enquête révèle des conditions de travail similaires à de l’esclavage moderne, également très en vogue en Arabie Saoudite.
Le journal évoque un travail forcé par 50 °C, un refus d’accès à l’eau potable (pourtant gratuite) pour ces travailleurs étrangers et des violations multiples des normes internationales en matière de droit du travail. Dans des conditions sanitaires alarmantes : certains de ces ouvriers dorment à douze dans une chambre d’hôtel insalubre, en proie aux maladies. Sur place, ils sont souvent payés avec des mois de retard et leurs salaires sont retenus pour les empêcher de fuir. L’ambassadeur népalais à Doha n’hésite pas à qualifier le Qatar de « prison à ciel ouvert ».
http://fr.novopress.info/141733/esclavage-moderne-le-qatar-prison-a-ciel-ouvert/#more-141733
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La France face aux défis géopolitiques mondiaux
Intervention du géopolitologue Aymeric Chauprade lors de l’Université d’été du Front National, le 14 septembre 2013
Mesdames et Messieurs,
Jamais dans notre histoire, à l’exception des périodes de défaites et d’occupation, la France n’avait autant tourné le dos à son rang, à son influence, à sa liberté.
Jamais ses dirigeants ne l’avaient autant détourné de ses constantes géopolitiques, qui lui assuraient dans le monde une place exceptionnelle, qui faisaient que où que l’on regardait, l’influence de la France se faisait sentir. Nous ne sommes pas ici cependant pour sombrer dans la nostalgie et le pessimisme. Nous sommes ici pour comprendre les défis géopolitiques qui sont lancés à la France, pour y répondre, pour apporter des solutions crédibles, efficaces, capables de rendre aux Français la foi dans leur pays, la conviction que le déclassement n’est pas inéluctable, que le redressement est possible.
D’immenses transformations sont en train de se produire dans l’ordre mondial de la puissance, des mécanismes identitaires et idéologiques inquiétants s’y développent, et face à cette réalité, le système actuel reste prisonnier de ses vieux schémas idéologiques, incapable d’affronter la réalité du monde et d’adopter en conséquence son mode de pensée, enfermé dans un mélange d’aveuglement et d’arrogance.
Oui, Mesdames et Messieurs, ces défis sont considérables et ils sont bien la réalité du monde, mais hélas le camp du déni de réalité, le camp du refus du réel, s’emploie à maintenir le voile qui obscurcit le regard des Français, qui ralentit leur prise de conscience.
Ce sont des hommes faibles, sans vision, conformistes, qui ont entraîné la France dans les guerres mondiales du XXe siècle. Et ce sont les mêmes qui aujourd’hui n’ont ni la volonté, ni le courage, d’affronter ceux qui défient l’autorité de l’État sur le territoire, mais qui, dans le même temps, sont prêts à exposer la vie de nos militaires et à bombarder des innocents pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres.
Depuis plus de trente ans, il y a un homme qui a dit aux Français ce qui allait leur arriver, qui a mis son talent immense, sa liberté de pensée et de ton, au service de la vérité, parce qu’il fallait alerter les Français, parce qu’il fallait les réveiller. Cet homme n’a cessé d’avoir raison, face à de fausses élites responsables du déclin mais qui ont préféré lui faire payer la vérité au prix fort des attaques ignobles, et les Français sont passés à côté de lui, ils ont laissé passer cette première chance qui leur était offerte d’engager le redressement de la France. Mais les combats se mènent dans la durée. Ce qui était annoncé, les Français commencent à l’entendre, à le comprendre, parce qu’ils le voient se réaliser sous leurs yeux.
Je tiens à dire devant vous, ici, que je ne serais pas ce que je suis, c’est-à-dire un résistant, si durant tant d’années, bataillant au cœur du Système, je n’avais regardé Jean-Marie Le Pen comme l’espoir du redressement français.
Et je tiens à vous dire, que lorsqu’un préposé au déclin français m’a privé de ma Chaire, à l’École de Guerre française, en 2009, pour un livre qu’il n’avait même pas lu, parmi les nombreux messages de soutien que j’ai reçus à l’époque, il en est un qui a compté plus que tout, celui de Jean-Marie Le Pen !
Mais il ne faut pas leur en vouloir à nos compatriotes, parce que d’abord, lorsque l’on est patriote, on aime sa famille, toute sa famille, même ceux qui ne pensent pas comme nous, et il faut avoir pour eux beaucoup de compassion, parce qu’un Système tout entier, d’éducation, de médias, de réseaux économiques et syndicaux, a dressé devant leurs yeux un Mur du Mensonge.
Mais aujourd’hui le mur s’effrite, trente ans de coups assénés l’ont ébranlé, lui ont arraché des pierres, des failles se sont ouvertes, dans lesquelles des pans de vérité s’engouffrent, et ce mur, j’en suis convaincu, par le rassemblement de tous les patriotes, d’où qu’ils viennent, derrière et avec Marine, nous le ferons tomber !
Et alors, lorsque ce mur sera tombé, apparaîtra nue devant les yeux des Français la nouvelle réalité du monde, pas l’illusion d’une France solide dans laquelle nos politiques tentent, par tous les moyens, de maintenir les Français, non, la réalité du monde, d’un monde qui est en train de vivre une totale réorganisation de la puissance, où pour la première fois depuis au moins six siècles, l’Occident est en passe d’abandonner la main à l’Asie, où l’énorme masse démographique orientale, du Moyen-Orient jusqu’à l’Extrême-Orient est en train de renverser les équilibres de puissance.
Si nous nous posons la question des défis géopolitiques lancés à la France, il me semble qu’il faut commencer par se poser les questions essentielles. Et les questions essentielles, elles se résument, comme toujours, au verbe être et au verbe avoir. Il en va des nations comme des personnes : elles ont une identité, elles ont un rang, elles ont un besoin de sens, de liberté, de prospérité.
Les défis que je vais aborder partent de ces questions : qu’en sera-t-il de notre identité, de notre rang dans la société des nations, de notre liberté de choix, de notre accès aux matières stratégiques ?
Il y a d’abord ce choc terrible entre d’un côté la volonté des États-Unis d’imposer leur projet unipolaire, leur mondialisation contrôlée par une oligarchie financière et militaro-industrielle, et de l’autre côté, d’autres grands pays, et les émergents, qui veulent un monde multipolaire, fondé sur l’équilibre, le respect des souverainetés, le dialogue des civilisations, le droit propre à chaque peuple de croître et de s’affirmer à travers son propre modèle de culture.
Pour maintenir leur rang de numéro 1 mondial, face à l’émergence de la Chine, face au retour de la Russie, face au défi des émergents régionaux, les États-Unis ont lancé, après l’effondrement de l’URSS, un chantier géopolitique global, un chantier colossal servi par leur formidable outil de défense – qui pèse à lui seul la moitié de l’effort de défense mondial –, servi par un formidable outil de propagande et de fabrication de l’opinion, de fabrication des élites grâce à des centaines de clubs et réseaux transatlantiques ou transpacifiques…, un outil global d’information et d’influence qui étend son emprise au plus profond des médias et partis politiques européens, japonais, sud-coréens, latino-américains, qui s’appuie sur le plus formidable outil d’espionnage jamais développé, celui de la NSA, qui écoute ses citoyens et ses alliés, jusqu’aux chefs d’État.
C’est ce formidable outil informationnel qui maintient l’illusion d’une Communauté internationale qui n’existe pourtant pas, qui n’est rien d’autre en réalité que le club des puissances rangées derrière les États-Unis, c’est cet outil qui raconte qui est le Bon et qui est le Méchant, qui remet en scène à chaque fois la fable des armes de destruction massive en convoquant les mêmes communicants et cautions intellectuelles sur les plateaux.
Au nom des droits de l’homme et souvent sous le prétexte terrifiant des armes de destruction massive, ils ont attaqué, avec ou sans mandat onusien, l’Irak, la Yougoslavie, la Libye, l’Afghanistan, ils ont tenté de retourner l’Ukraine, de déstabiliser la Géorgie. Souvent, ils avaient les islamistes radicaux de leur côté, toujours il en a résulté un affaiblissement des États-nations, une exacerbation des rivalités ethniques et communautaires, un recul de la civilisation.
Le bilan incontestable de ces guerres depuis 1990, au-delà des véritables chiffres des tués civils et militaires, ou de ces 2 500 blessés militaires français en Afghanistan, qui ont perdu un œil, un membre, qui sont passés sous silence par les médias pour une guerre qui n’aura servi strictement à rien, le bilan c’est toujours plus de chaos, toujours moins d’État-nation, toujours plus de communautarisme, de fanatisme religieux, de violence contre les femmes, de persécutions des minorités chrétiennes comme ces décapitations de chrétiens syriens à Maaloula ces derniers jours.
Alors on se demande pourquoi ? Pourquoi font-ils cela ? Ces guerres ils les veulent et les déclenchent, non pour les droits de l’homme, Mesdames et Messieurs, car il n’aura échappé à personne que la cruauté et la barbarie humaine s’exercent en bien d’autres points de la planète, et que les médias dominants ne s’en émeuvent jamais ; non, ces guerres ils les font dans un seul but, un but qui résume tous les buts géopolitiques : empêcher l’émergence d’un monde multipolaire fondé sur l’équilibre des puissances.
Et pourquoi cette oligarchie mondialisée ne veut-elle pas d’un monde multipolaire, c’est-à-dire d’un monde où les peuples souverains établissent des équilibres de puissance seuls garants de la paix ? Tout simplement parce que la mondialisation est pour eux le moyen d’effacer la souveraineté des peuples, et l’Union européenne est le projet, si j’ose dire le plus parfait, de cet effacement de la souveraineté des peuples, donc de leur liberté, au profit de l’oligarchie mondialisée. C’est bien pour cela qu’il ne peut pas résulter d’Europe puissance de cette Union européenne, puisque l’oligarchie mondialisée ne vise pas la puissance des Européens, elle vise l’optimisation de ses intérêts particuliers à l’échelle mondiale !
Quand certains européistes se lamentent, parfois sincèrement, de l’absence d’Europe puissance, qu’ils reviennent aux fondations du projet européiste et ils comprendront qu’ils raisonnent sur un énorme malentendu. Ce projet européiste ne donnera jamais la puissance aux Européens, bien au contraire, il évacue la puissance des nations européennes, pour faciliter leur digestion dans le projet mondialiste américain ! Donc ils ne veulent pas de la démocratie authentique des peuples, ce qu’ils veulent c’est une oligarchie mondiale.
Pour comprendre tout cela, il est impératif que les Français changent leur manière de voir le monde : ils ne doivent plus résumer le monde à une opposition simpliste entre des démocraties et des dictatures, mais bien plutôt le regarder comme une guerre invisible entre oligarchie mondialisée, et de l’autre côté l’expression souveraine du peuple qui prend tantôt le chemin démocratique, tantôt le chemin autocratique.
Et empêcher le monde multipolaire, c’est par exemple freiner tout rapprochement entre les grands ensembles eurasiatiques, Union européenne, Russie, Chine. Car à leurs yeux, l’Union européenne doit rester un ventre-mou de l’OTAN, une périphérie de l’Amérique, pour eux l’OTAN doit s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie et de la Chine, pour eux la Russie et la Chine ne doivent pas s’entendre, pour eux la Russie ne doit pas établir de partenariat énergétique avec l’Union européenne.
On ne peut pas comprendre pourquoi la presse occidentale diabolise à ce point le président Poutine, qui a pourtant redressé la Russie de manière spectaculaire depuis 1999, et qui nous apporte la preuve qu’un grand pays peut se redresser vite, économiquement, géopolitiquement, s’il est bien gouverné, donc on ne peut pas comprendre cet acharnement de nos médias contre Poutine, si l’on ne comprend pas qu’il est l’obstacle majeur à une stratégie américaine qui veut couper le gaz russe à l’Union européenne et le remplacer par le gaz du Qatar (gaz du Qatar qui doit passer alors par le territoire syrien) et le gaz libyen (lui-même en partie sous contrôle du Qatar) et demain, s’ils en prennent le contrôle, du gaz iranien.
En tentant d’installer des régimes amis au Moyen-Orient, les États-Unis cherchent à contrôler une énergie (pétrole et gaz) dont, à la fois, l’Asie et l’Europe ont besoin, et dont l’Europe aura d’ailleurs d’autant plus besoin qu’elle s’éloignera de la Russie.
Alors que voulons-nous, nous Français, un monde unipolaire dominé par les États-Unis mais qui débouchera, après la Syrie, après l’Iran, sur une guerre mondiale avec la Russie et la Chine, une de ces conflagrations que la finance mondialisée a su organiser déjà deux fois dans le cercle dernier, au prix de millions de morts, et pour son plus grand profit, ou bien voulons-nous la paix, la paix de l’équilibre multipolaire, fondée sur le respect des souverainetés, l’équilibre des puissances qui seul dissuade d’attaquer son rival économique et géopolitique ?
Nos dirigeants ne voient-ils donc pas, que lorsqu’ils alignent systématiquement la France sur les intérêts américains, qui ne sont d’ailleurs pas les intérêts du peuple américain mais ceux de l’oligarchie mondialisée, que lorsqu’ils additionnent notre puissance à leur puissance, ne voient-ils pas qu’ils contribuent à fragiliser la paix mondiale ?
Ont-ils oublié ce qui a fait la grandeur et la place de la France, dans toute son histoire ? Être une puissance d’équilibre face aux empires, résister aux impérialismes. Empereur en son royaume, tel était le Roi de France et au-delà des rois, la France républicaine a aussi suivi cette voie singulière, cette voie d’équilibre ; voilà sa constante, voilà ce qui a fait sa grandeur, à cette France éternelle qui n’est morte avec aucun régime pas plus qu’elle n’est née d’un autre !
Au lieu de nous faire l’écho de cette rhétorique fausse des droits de l’homme, masque cynique d’intérêts qui ne sont pas les nôtres, c’est la paix, c’est l’équilibre, c’est le respect du droit international et des souverainetés qu’il faudrait défendre ! Voilà ce que serait la valeur ajoutée de la France sur la scène internationale, voilà ce qui lui rendrait sa grandeur !
Mesdames et Messieurs, le deuxième grand défi géopolitique auquel est confronté la France, c’est celui du fondamentalisme islamique.
Là encore le prisme idéologique a faussé la raison de nos dirigeants. Ils n’ont pas su anticiper la fracture des pays arabes en deux projets de société radicalement distincts, aucun n’étant d’ailleurs démocratique. Soit le projet islamique, porté par les courants Frères musulmans et salafistes, en Égypte, en Libye, en Tunisie, chez les rebelles de Syrie, soit le projet arabiste et modernisateur mais autoritaire, que privilégient encore de larges franges des sociétés arabes.
C’est durant la Guerre froide à la faveur du duel américano-soviétique, que les Américains ont à la fois laissé arriver au pouvoir la Révolution islamique chiite en Iran et soutenu les islamistes sunnites en Afghanistan. Ils ont noué une alliance souterraine durable avec des djihadistes qui se sont transportés d’Afghanistan en Irak, en Bosnie, en Libye et aujourd’hui en Syrie. L’armée américaine fait peut-être le coup de feu contre l’islamiste depuis le 11 septembre 2001, mais les services de renseignement américain savent, quant à eux, jouer avec cet ennemi utile, qui justifie les guerres américaines, coalise autour de Washington les alliés, permet de tisser des coopérations anti-terroristes partout dans le monde…
Une grande partie de ce qui se passe au Moyen-Orient, aujourd’hui, tient aussi au fait que la France n’a pas tenu son rang. Elle aurait du, dès 1991, refuser de s’attaquer à l’Irak baasiste, et s’employer à nouer une alliance solide avec tous les régimes arabistes, en les convaincant aussi de se réformer peu à peu, au fil des progrès enregistrés en matière de développement. Car c’est le développement qui fonde la démocratie et non l’inverse. Laissons les pays se développer souverainement, avec leur modèle et à leur rythme et mener leurs propres réformes politiques, au lieu de vouloir décréter partout la démocratie, ce qui détruit les équilibres fragiles et fait régresser les sociétés ! Ces régimes avaient besoin de temps pour faire évoluer les sociétés musulmanes, d’autant plus de temps, que l’islam est par essence politique et que lui appliquer un schéma de laïcité revient mécaniquement à entrer en conflit avec lui. Mais ces régimes avaient déjà commencé une modernisation considérable de la société, en rapprochant les femmes arabes du statut que la civilisation chrétienne leur donne. Tout cela a été anéanti sous les bombes de l’OTAN, le même OTAN qui a affaibli le rempart chrétien serbe multiséculaire de l’Europe pour installer à nos portes un nouvel État musulman, le Kosovo, fondé pour l’essentiel sur une économie mafieuse.
La France n’a pas joué son rôle d’équilibre au Moyen-Orient face à l’alliance des États-Unis et du fondamentalisme sunnite. Elle en récolte les fruits amers aujourd’hui. Le piège islamique se referme doublement sur elle-même : à l’intérieur avec un phénomène marqué de réaffirmation identitaire islamique, et à l’extérieur avec des pays arabes qui, du Maroc jusqu’au Golfe, sont partagés entre deux projets radicalement opposés, l’occidentalisation ou, au contraire, la réislamisation radicale de la société. Aucun compromis démocratique n’est possible quand les projets de société sont à ce point opposés ! L’exportation de la démocratie à l’occidentale de l’autre côté de la Méditerranée s’avère donc être un tragique facteur de guerre civile. Les Libyens, les Tunisiens, les Égyptiens sont en train d’en payer le prix.
La perspective d’avoir un jour des régimes islamistes violemment hostiles à l’Occident, en Égypte ou en Algérie par exemple, qui disposeront d’appareils militaires conséquents, devient chaque jour plus crédible. Dans ce contexte, nos fractures identitaires intérieures, qui ne cessent de s’agrandir, ne peuvent plus être occultées. La simple application du cadre républicain laïque ne résistera pas à l’épreuve des dynamiques démographiques. Dans l’histoire du monde, aucune société multiconfessionnelle n’a résisté à l’épreuve des changements de rapport de force démographique.
Aussi je vous le dis, avec le regard de l’historien du temps long et du géopolitologue, si la France n’assimile pas rapidement à sa civilisation, à la civilisation française produit de plus de 1500 ans d’histoire, ses compatriotes musulmans, alors c’est l’islam qui digèrera la France, et qui l’assimilera à un monde musulman en pleine expansion démographique. Et cela Mesdames et Messieurs, c’est bien la mère de toutes les batailles, c’est le premier défi géopolitique de la France, le défi géopolitique intérieur, qui est un défi identitaire, parce que l’on met beaucoup plus de siècles à fabriquer une société qu’une économie, et que l’on ne répare pas l’identité comme on répare l’économie !
En Asie, en Amérique latine, en Russie, où la cohésion identitaire, qu’elle soit ethnique ou religieuse, est forte, on se pose des questions sur l’avenir de la France en tant que civilisation française. Plus le temps passe, moins l’on considère que la France sera un partenaire fiable, pas seulement à cause de son déclin industriel, pas seulement à cause de la crise de son État-providence, mais d’abord et avant tout à cause de sa crise identitaire. Il y a donc un lien intime entre le rang de la France dans le monde, et la continuation de la civilisation française. Songez à ces touristes chinois qui font des milliers de kilomètres pour admirer la civilisation française, Notre-Dame et Versailles, mais qui se font dépouiller et agresser par des Français de papier ! Pas besoin du sociologue de service pour qu’ils comprennent où est la civilisation et où est la barbarie !
Alors se contenter de la neutralité, de la laïcité républicaine, dans une société où est en train de jouer librement la concurrence identitaire et démographique, c’est proprement suicidaire, tout simplement parce qu’à un moment donné, les communautarismes seront devenus suffisamment forts, sur le plan démographique, pour se débarrasser de la laïcité républicaine, pour imposer leur loi, au mépris même de la démocratie, elle-même produit, on l’oublie trop souvent, d’un long cheminement de l’histoire grecque, romaine et chrétienne. Alors Mesdames et Messieurs, oui, je le dis haut et fort, il nous faudra bien, à un moment ou un autre, établir un lien évident entre la citoyenneté française et l’adhésion à la civilisation française ! Cela s’appelle l’assimilation et cela nécessitera des choix forts qui aboutiront d’un côté à la fabrication de vrais Français, pas des Français de papier, pas des consommateurs de l’État-providence, et de l’autre côté au départ de tous ceux qui ne veulent pas adhérer à notre civilisation produit de plus de 1500 ans d’histoire, dont nous sommes fiers et dont nous rendrons à nouveau fiers les petits Français !
Mesdames et Messieurs, je vous l’ai dit, dans les défis il y a d’abord le verbe être mais il y a aussi le verbe avoir. Et s’agissant du verbe avoir, le troisième défi géopolitique que je vois pour la France, après le mondialisme, après l’islamisation de l’Europe occidentale, c’est celui de la sécurité de nos futurs approvisionnements, notre sécurité énergétique mais aussi notre sécurité alimentaire.
Je l’ai dit, les États-Unis ont une stratégie de domination énergétique claire : ils veulent contrôler l’essentiel des zones de production du Moyen-Orient pour peser sur la dépendance énergétique européenne et asiatique. Et par ailleurs, ils augmentent leurs approvisionnements venant de l’autre façade atlantique, l’Afrique, qui empruntent des routes à l’écart des champs de bataille du Moyen-Orient. Et puis ils seront peut-être en 2020, devant l’Arabie Saoudite, le premier producteur pétrolier. Il y a aussi le gaz de schiste, car les Américains, eux, explorent et innovent sans s’embarrasser du principe de précaution, l’un des sacro-saints dogmes de l’Union européenne, et avec cette formidable foi dans la science qui leur fait penser qu’ils gèreront les problèmes après !
La France devra préparer son avenir énergétique en mer. Déjà 30 % de la production d’hydrocarbures mondiaux se fait offshore, comme on dit dans le jargon pétrolier, c’est à dire en mer. Et la tendance va s’amplifier. Le pétrole et le gaz de demain, c’est en mer que nous irons le chercher. Et nous avons un atout extraordinaire que nos politiques délaissent pourtant année après année. La France n’est pas seulement un territoire européen. Elle est un territoire mondial. Nous avons la deuxième zone économique exclusive du monde, après les États-Unis, avec 11 millions de km², dont 90 % dans les départements et collectivités d’Outre-mer, souvent des îlots du bout du monde où notre Marine nationale patrouille de moins en moins faute de crédits. En réalité, c’est grâce aux fonds des océans que nous pourrions devenir une grande puissance pétrolière et gazière, mais aussi une puissance qui saurait maîtriser les hydrates de gaz, et quantité de ressources minérales stratégiques, grâce aux sulfures hydrothermaux riches en cuivre, zinc, plomb, cobalt, argent et or, et les fameux nodules polymétalliques. Les énergies de demain, celle des courants marins, ou la troisième génération de biocarburants qui épargnera de précieuses terres agricoles, comme les nouvelles formes d’alimentation, viendront de cette magnifique qualité maritime dont jouit la France.
Quand on pense que cette année 2013 nos politiques ont failli laisser s’échapper de notre souveraineté, l’île de Tromelin, dans l’océan Indien, cet îlot qui avec son kilomètre carré de surface battue par les vents nous offre un domaine maritime de 285 000 km2, la moitié du territoire de la métropole, et bien sûr toutes les ressources halieutiques, les ressources en poisson qui vont avec ! Voilà de quelle manière nous sommes gouvernés aujourd’hui, dans l’indifférence politique devant les sujets de grande ampleur, dans l’ignorance de la longue durée, au profit de la comédie médiatique, de l’immédiateté, du court-terme, qui ronge notre classe politique et l’empêche de faire les choix décisifs. Heureusement qu’il reste un État, avec des hauts fonctionnaires qui, souvent encore, ont le sens de l’État, le goût de l’intérêt général, que j’appelle moi le Bien commun des Français. Ils regardent vers nous de plus en plus, ces vrais serviteurs de l’État, car ils ont compris qu’entre la liquidation de l’État et l’étatisme pachydermique il y a un juste chemin, il y a la restauration d’un État moderne et performant, d’un État stratège venant en appui de l’économie libre. Et s’il y a bien un domaine où justement c’est l’État qui devra donner l’impulsion, c’est celui de la mer !
Car demain, Mesdames et Messieurs, une grande partie des contentieux et conflits géopolitiques dans le monde vont porter sur la souveraineté maritime. En Asie, les tensions sont fortes entre Chine, Japon, les deux Corée, et bien d’autres pays, autour du contrôle d’îles considérées comme stratégiques. Chacun veut étendre son domaine maritime, et la Chine en particulier veut régner sur la mer de Chine pour s’offrir ensuite le grand large, le Pacifique, où elle rencontrera bientôt, comme le fit le Japon à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, la domination américaine sur le Pacifique. Allons-nous, là encore, abandonner notre Pacifique Sud au duel sino-américain ? Entendez-vous nos politiques nous parler de la mer ? Non, cela devrait pourtant être un sujet de premier plan pour nos belles provinces maritimes de l’Ouest et du Sud, et pour notre France lointaine, cette France lointaine qui, je l’espère, finira bientôt par s’affranchir des fausses idées et des préjugés, et par comprendre que nous sommes les seuls à l’aimer et tenir autant à elle.
Mesdames et Messieurs, si la souveraineté n’avait pas d’avenir comme le proclament les chantres de l’européisme depuis des décennies, alors pourquoi le monde entier investit-il autant dans la souveraineté maritime ? Pourquoi se bat-on autant pour avoir une zone économique exclusive et, au-delà même, une extension du plateau continental ? Regardez ce paradoxe extraordinaire, au moment où l’on continue à faire croire que la souveraineté est tournée vers le passé : jamais, je dis bien jamais dans l’histoire de l’humanité, les souverainetés ne s’étaient autant étendues sur les mers et les océans qu’en ce début de XXIe siècle ! Demandez aux Brésiliens de vous parler de l’Atlantique Sud ! Ils vous expliqueront qu’ils veulent dominer l’Atlantique Sud jusqu’au Golfe de Guinée et empêcher l’OTAN de s’y aventurer. Demandez aux Canadiens pourquoi ils sont en train de renforcer leur marine de guerre, dans la perspective de la grande mêlée pour le contrôle des routes de l’Arctique, où les glaces sont en train de fondre ! Regardez les Russes, jamais depuis Pierre le Grand, ils n’avaient lancé un tel effort naval ! Et je ne parle pas de la Chine qui aura ses porte-avions, de l’Inde, de la croissance formidable du nombre de navires de surface et de sous-marins dans toute l’Asie et en Amérique latine !
Mais l’accès aux ressources, ce ne sont pas seulement les réserves d’hydrocarbures offshore ou les mines d’uranium du Niger et du Mali, la sécurité alimentaire sera aussi un grand problème dans les années à venir. En 2050 ce seront entre 9 et 14 milliards de personnes qu’il faudra nourrir sur la planète, soit une augmentation au minimum de + 70 % de la demande alimentaire globale. L’évolution des régimes alimentaires dans les pays émergents qui s’approchent des régimes alimentaires des pays industrialisés, est un facteur qui va fortement augmenter la consommation de viande et de lait, donc, en amont, le besoin de céréales. Comme pour l’énergie, qui nous conduit à la souveraineté maritime, la géopolitique de l’agriculture nous ramène à la souveraineté terrestre, qui elle aussi est loin d’être dépassée, bien au contraire, à ces stratégies de nombreux pays pour acquérir des terres agricoles, pour augmenter leur souveraineté sur des terres fertiles, en Afrique, en Amérique latine ou ailleurs. Regardez le problème de la Chine qui, avec 9 % des terres agricoles, doit nourrir 20 % de la population mondiale et qui a déjà acheté 2 millions d’hectares de terres cultivables en Asie et en Afrique. Ma conviction c’est que sur ce sujet, comme sur tant d’autres, nos gouvernants se sont cruellement trompés : ils ont cru qu’une économie moderne n’était qu’une économie de services, et j’apprenais en effet à l’école que dans les pays développés les secteurs dits primaire (l’agriculture) et secondaire (l’industrie) cèderaient naturellement leur place, suivant une sorte de loi de l’histoire et de la globalisation, au secteur tertiaire, les services. Ils se sont trompés. Une large partie de la puissance des États-Unis aujourd’hui c’est bien sa puissance agricole. Et quand on dit que le protectionnisme c’est dépassé, et bien les États-Unis, entre 2008 et 2012 ont aidé leur agriculture à hauteur de 300 milliards de USD. Les États-Unis ont 17 % de leur population active dans le secteur agro-alimentaire. Avez-vous l’impression qu’ils sont en arrière de l’histoire ?
Il y a une grande constante de l’histoire de France, c’est que notre grandeur s’est faite avec nos paysans, nos marins, nos ouvriers, nos ingénieurs, alors si notre agriculture s’efface, que nos usines et nos chantiers navals ferment, que nos ingénieurs partent en Allemagne, aux États-Unis ou en Asie, de quoi la puissance française sera-t-elle faite demain ?
Mesdames et Messieurs, la France a su affronter depuis plus de 15 siècles des défis considérables et elle les a relevés. Rien n’est perdu. Bien au contraire, tout devient possible car le réveil est en marche, nous avons d’abord un chef, Marine, qui a démontré des qualités de caractère et de conviction, que personne ne possède dans l’offre politique concurrente, nous avons une dynamique forte qui fera sans doute du Front national bientôt le premier parti de France, nous avons des Français qui sont en train de se réveiller, agressés dans leur identité, agressés dans leurs valeurs familiales, agressés dans leur situation économique et sociale. C’est hélas bien humain, beaucoup ne prennent conscience du danger que lorsqu’ils l’expérimentent eux-mêmes. Et de ce point de vue il y a un effet statistique. Comme de plus en plus de Français expérimentent eux-mêmes l’agression de notre identité et la perte de notre rang, ils se réveillent et nous rejoignent. Ce n’est pas que nous prospérerions sur les peurs et la misère comme aiment à le dire beaucoup de médias, c’est tout simplement que la peur et la misère ne trouvent aucune réponse crédible ailleurs que chez nous ! Ce n’est pas la même chose ! Ils inversent les choses dans le seul but de protéger les positions de ceux qui gouvernent depuis des décennies et n’ont pour seul bilan, objectif, implacable, que le déclassement progressif de la France sur la scène internationale et l’expansion de la souffrance chez nous.
Nous ne pourrons relever ces défis géopolitiques mondiaux que si nous reprenons en main notre destin et donc qu’à la condition de changer d’Union européenne, de rompre avec un projet européiste qui avait promis aux Français l’Europe-puissance et qui leur a donné l’Euramérique et l’Eurabia, à la condition de retrouver notre souveraineté et de défendre la réorganisation d’une Europe-civilisation fondée sur les nations libres.
Alors nous romprons avec cela, avec l’européisme bruxellois comme avec l’atlantisme, en contribuant d’abord à forger un axe Paris-Berlin-Moscou solide sur le continent européen, nous prônerons l’équilibre entre les États-Unis et la Chine en soutenant l’équilibre multipolaire et la paix des armes, en nous posant comme une puissance de médiation sur la scène internationale, nous favoriserons notre influence culturelle et politique à travers la Francophonie, nous relancerons une politique africaine fondée sur le développement et la maîtrise des flux migratoires, en sortant du couple malsain corruption/repentance coloniale, nous travaillerons à faire barrage au fondamentalisme religieux au Moyen-Orient, nous soutiendrons une paix juste au Proche-Orient, nous renforcerons notre projection d’influence économique et politique dans le Pacifique Nord tout en maintenant et consolidons notre position précieuse dans le Pacifique Sud, nous referons de la France une grande puissance maritime et dotée d’un outil de défense terrestre, aérien et naval à la hauteur des menaces des décennies à venir, nous sécuriserons nos approvisionnements stratégiques sans dépendre des États-Unis, et grâce à l’État stratège il n’y aura pas un secteur de l’innovation qui échappera à nos ingénieurs, à nos scientifiques.
Mesdames et Messieurs, je choisis, ici à Marseille, ville tournée vers notre vocation maritime, mais aussi ville attaquée au plus profond de son identité par le crime et le mépris des Français, ville où éclate au visage des Français la terrible impuissance de notre État et de ses dirigeants, je choisis de vous dire que je soutiens désormais publiquement votre combat, que j’y adhère pleinement, et que je me range derrière Marine Le Pen, seul chef politique capable de fédérer la dynamique patriotique qui se développe dans notre pays ! À vous tous ici qui combattez avec courage, parfois depuis de longues années et au prix de vos positions sociales, je demande d’admettre en vos rangs un amoureux acharné de la France, descendant de générations de paysans et de marins qui ont versé leur sang pour notre liberté, et qui ne veut pas léguer à ses enfants, l’entrée dans une autre civilisation !
Je dis aussi à ceux qui, parce qu’ils croient en leurs qualités intrinsèques, ou bien qui restent dans l’immaturité adolescente du combat pur et sans compromis, à tous ceux là qui mènent des aventures personnelles et groupusculaires, je leur dis : « Vous n’avez aucune chance de décoller et vous ne ferez qu’ajouter à l’inertie et la désunion, qui ont tant fatigué notre pays à travers les siècles, et vous ne ferez que reculer le moment du redressement. » Faites donc taire vos logiques d’ego derrière la seule logique pragmatique et intelligente qui puisse être : faire gagner la dynamique nationale qui pèse le plus sur la scène politique française.
Je dis encore, à ceux qui voient toujours quelques barrières idéologiques à un plein ralliement à Marine Le Pen, à sa dynamique de rassemblement, je leur dis :
Oubliez ce qui différencie, regardez plutôt ce qui unit, l’amour de la France, la volonté de perpétuer notre civilisation française, et sortez des querelles gauloises, parce que les uns voudraient plus d’État, d’autres en voudraient moins, parce que les uns voudraient plus de laïcité, d’autre plus de christianisme, rassemblons-nous, gagnons et donnons enfin une chance à la France de rester la France !
Aymeric Chauprade, 14 septembre 2013 -
La « prémajorité », un excellent projet de diversion, par Philippe RANDA
La réflexion entreprise par madame la ministre de la Famille pour accorder de nouveaux droits aux grands adolescents, en créant un statut de « prémajorité » est assurément une idée d’importance et d’actualité, tout le monde en convient.
On ne sait trop le pourquoi de la chose… Certains songent à de basses considérations électorales : quand le président Giscard d’Estaing abaissa de 21 à 18 ans l’âge de la majorité, c’est ce qu’il espérait. Mais patatras ! Les jeunes avaient alors massivement portés leurs bulletins de vote sur son rival socialiste. Mauvaise pioche.
Aujourd’hui, que pourrait-il en être ?… Les sondages indiquent régulièrement une forte attirance des jeunes pour… le Front national, déjà du temps du père, encore plus nettement avec la fille à la tête du mouvement. Pari risqué, donc !
Non, sans doute n’est-ce pas tant à des calculs électoraux que madame la ministre songe en agitant une telle idée dont on hésite à la considérer parfaitement grotesque, sans intérêt… ou encore dangereuse pour les intéressés, comme le souligne le pédopsychiatre Christian Flavigny : « On est dans l’illusion que le respect des enfants, c’est de leur laisser la décision. Toutes ces idées dans le vent qui poussent à laisser les jeunes choisir – jusqu’à leur sexe ! – c’est en fait une démission de notre rôle d’adultes. »
Il est plus certain que Dominique Bertinotti, la ministre en question, voit dans ces « quatre groupes de travail dirigés par des experts » plutôt un excellent moyen de faire parler d’elle… Qui la connaissait auparavant, à part les habitants du 4e arrondissement parisien qui en avait fait un temps leur premier édile ?
Devenue ministre, il lui fallait se faire connaître, laisser une trace de son passage, un souvenir même fugace ou futile, à défaut d’être impérissable.
C’est le challenge des ministres de second rang, voire de troisième catégorie… Obtenir quelques articles et interviews quelques jours durant, ce n’est pas rien… Et puis, se prennent à rêver ces ministres-là, imaginons que, faute des résultats économiques ou sécuritaires promis, il faille détourner le courroux de l’Opinion publique mécontente ? Le gouvernement pourrait un jour décider de donner suite à un projet de diversion… et alors, ce serait le jour de gloire de Dame Bertinotti, la postérité assurée, un peu comme Christine Taubira avec sa loi sur le Mariage pour tous !
Dans le temps, on mariait bien à l’âge nubile de douze ans pour les filles et quatorze ans pour les garçons… alors, un projet de loi sur une pré-majorité à 16 ans, ça ou autre chose ! s’est-elle dit ou plutôt a-t-elle été conseillée.
Quant au projet en question… Pour Dame Bertinotti, il s’agit de « faire de l’adolescence une sorte d’apprentissage de la citoyenneté ». Excellent ça ! À un âge où les jeux vidéo obsèdent la plupart de nos chers boutonneux et boutonneuses, si ce n’est pour les plus déluré(e)s d’entre eux les jeux de la drague et plus si affinités…
« Aujourd’hui, les mineurs sont des objets de droits, ils doivent devenir des sujets de droits », surenchérit la Ministre. Belle formule. Qui ne veut rien dire, mais qui sonne bien… et qui ne lui attirera guère de remontées de bretelles.
Mais une proposition qui n’a aucun intérêt suscite, hélas, tout autant un manque d’intérêt ! C’est évidemment l’envers de la médaille ! Dominique Bertinotti n’est pas Manuel Valls. Les jeunes font moins polémiques que les Roms. À croire qu’ils donnent moins de soucis (!)… ou pas les mêmes !
D’ailleurs, s’ils auront le droit de déposer un bulletin de vote pour le candidat de leur choix (ou de celui qui aura fait le plus de buzz sur les réseaux sociaux), il n’est pas question un instant qu’ils soient « prémajeurs » devant les tribunaux.
« En tout cas “pas pour le moment” », précise Dame Bertinotti dont la hardiesse pour faire parler d’elle ne va tout de même pas jusqu’à courir le risque d’être clouée au pilori de la suspicion d’être répressive.
« Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où aller trop loin », écrivait Jean Cocteau.
Avec madame la ministre, « le tact dans l’inutilité, c’est de savoir jusqu’où faire du buzz sans aller trop loin… »
Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com). -
Fraction - Toujours présents
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La fabrique de l’impuissance
Après l’aveuglement volontaire sur l’économie et maintes bévues, l’échec humiliant dans l’affaire syrienne (1). Faute de pouvoir arrêter maintenant ce cours funeste, essayons une nouvelle fois de comprendre ce qui se passe dans la tête de François Hollande.
Il n’y aura pas de réplique efficace, à terme, si nous nous contentons de dénoncer la trahison sociale-libérale et la dérive atlantiste de l’équipe au pouvoir. Le hollandisme n’est qu’une illustration de la crise du Politique qui affecte cruellement les principaux pays de l’Union européenne. Dans un entretien récemment publié, Marcel Gauchet apporte sur ce point des explications décisives (2). Nous sommes « sous le règne d’une oligarchie qui tend à s’affranchir des mécanismes démocratiques au nom de la bonne gouvernance économique ». Cet état de fait est une spécificité ouest-européenne car il est intimement lié à l’idéologie et aux mécanismes de l’Union : ceux-ci tendent à « vider les appareils politiques nationaux de toute substance » et à construire un appareil post-national et post-étatique régulé par le droit et l’économie – celui de la « gouvernance » qui remplacera les gouvernements élus. [...]
La suite sur le blogue de Bertrand Renouvin
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Halte à l’humiliation permanente de notre peuple !
Entretien avec Renaud Camus sur BV
Un juge toulousain a demandé aux Roms qu’il jugeait pour vol de cuivre s’ils pensaient que nous allions « les laisser piller la France ».
Il a aussitôt été accusé par la Ligue des droits de l’homme et le Syndicat de la magistrature de les « stigmatiser » et de faire des « amalgames hâtifs »… Qu’en pensez-vous ?
Je pense que ce qu’il faut garder de l’antiracisme c’est son noyau dur, son insécable, cette règle simple selon laquelle il convient de juger les individus comme individus et les groupes comme groupes, sans interférences. Déjà, à propos des Roms, j’avais été pris à parti par la bien-pensance avec l’argument imbécile que parmi les Roms il y avait des professeurs d’université, de grands musiciens et d’admirables poètes. Bien entendu, je n’en avais jamais douté un instant. Dans toutes les communautés de la terre — les communautés de naissance, j’entends, les peuples, les races, les civilisations, pas les syndicats du crime… — il y a des êtres exceptionnels, des saints, de grands mystiques, de merveilleux écrivains, des artistes de génie, des modèles de civisme, d’abnégation et de dévouement à l’humanité souffrante. Seulement les proportions varient considérablement selon lesdites communautés. On est presque tenté de citer une fois de plus, malgré la banalité de la référence, ce qu’Audiard fait dire à Gabin, dans Le Président, quand on lui rappelle qu’il y a aussi des patrons de gauche : « Il y aussi des poissons volants, mais ils ne sont pas la majorité de l’espèce ». [...]
La suite sur Boulevard Voltaire
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Halte-a-l-humiliation-permanente
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En Espagne, du miracle à la misère