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  • Les rencontres du Cercle ARISTOTE

    Le Cercle Aristote vous propose de rencontrer François Huguenin, historien des idées pour comprendre les cultures politiques de la "droite" française et pourquoi celle-ci est si particulière par rapport au conservatisme anglo-saxon ou aux autres grandes traditions politiques issues des pays "européens".
    RDV au François Coppée, 1 boulevard du Montparnasse, métro Duroc, MARDI (exceptionnellement) 1 octobre à 20H (nous commencerons avec un léger retard).
    Nous vous rappelons également la conférence exceptionnelle d'Hervé Juvin sur l'écologie des civilisations le 17 octobre à 20H.
    Inscription obligatoire : cerclearistote@gmail.com ou revue.libres@gmail.com
    Conférence sur les liens Russie-Syrie :

  • “Jean Roucas n’a pas vendu son âme au diable !” Entretien avec Jacques Mailhot

    Il y a près de trente ans, Jean-Marie Le Pen portait plainte contre le Bébête Show et gagnait son procès. Aujourd’hui, Jean Roucas, co-auteur du Bébête Show, soutient publiquement Marine Le Pen, la fille de « Pencassine ». Et ça ne plaît pas à tout le monde… surtout aux c…

    L’humoriste Jean Roucas a été, de 1982 à 1994, l’inimitable présentateur du « Bébête Show ». Diffusé sur TF1, ce divertissement croquait les acteurs de la vie politique. Incarnés par des marionnettes (il y avait la grenouille Kermitterrand, l’aigle « Black Jack » Chirac ou encore Pencassine pour Le Pen), ils venaient se crêper le chignon au comptoir d’un bar derrière lequel se tenait Jean Roucas.

    Après cet immense succès, Jean Roucas a poursuivi sa carrière dans les théâtres et cabarets. Mais le 15 septembre, il a mis le feu aux planches. A Marseille, il a assisté à un meeting de Marine Le Pen et affiché son soutien au Front national…

    Aussitôt tous les pitres de la scène médiatique, au premier rang desquels le guignol Guy Bedos, lui ont volé dans les plumes.

    Dans le même temps, on apprenait qu’à Paris la RATP refusait de placarder dans les couloirs du métro l’affiche du nouveau spectacle du Théâtre des Deux Anes, avec Jean Roucas, intitulé Flamby le magnifique, pastiche de l’affiche du film Gatsby le Magnifique avec Leonardo DiCaprio, dans lequel le président Hollande se déguste à la petite cuiller.

    Auteur et acteur de ce pastiche politique, Jacques Mailhot, également directeur du célèbre cabaret parisien, a accepté de témoigner dans « Minute ». Pour affirmer son soutien à Jean Roucas et expliquer pourquoi, aujourd’hui en France, la liberté d’expression est en danger.

    Minute: Pour quels motifs la régie publicitaire de la RATP a-t-elle refusé que les affiches de votre prochain spectacle, Flamby le magnifique, soient placardées dans le métro parisien ?

    Jacques Mailhot: Les gens de la RATP m’ont expliqué qu’il y avait deux problèmes. Flamby est une marque de produit, et le surnom Flamby leur a semblé péjoratif pour le président de la République. Voilà les deux griefs officiels. En réalité je pense que c’est plutôt un petit calcul politicien…

    C’est-à-dire ?

    Je crois savoir que le président de la RATP, régie qui est propriétaire de ce réseau d’affichage, connaît quelques problèmes avec la justice, liés au financement de la campagne présidentielle de M. Balladur en 1995 (1)… Je pense alors qu’il ne veut pas faire de vagues avec le pouvoir actuel. Ce n’est pas une surprise.

    Chaque pouvoir en place exerce une certaine influence sur notre système judiciaire. Le président de la RATP n’a donc pas intérêt à se mettre François Hollande à dos et préfère courber l’échine.

    Le 15 septembre, votre ami Jean Roucas a assisté à un meeting de Marine Le Pen. Les médias lui sont tombés dessus à bras raccourcis. Votre sentiment sur ce lynchage ?

    C’est grotesque, démesuré. C’est de la bêtise pure. Jean est né à Marseille, il a passé son enfance dans le quartier du « Roucas Blanc », voilà pourquoi il a pris pour nom de scène Jean Roucas. A chaque fois qu’il retourne dans sa ville, il constate avec tristesse que la situation se dégrade.

    Jean est un garçon très sensible: il est très peiné de voir ce qu’il s’y passe, les larmes lui en viennent aux yeux. Or depuis longtemps il est désabusé par le monde politique en général. Il est donc allé écouter ce que Marine Le Pen avait à proposer, parce qu’il a envie d’entendre un discours nouveau et différent.

    Et écouter ce que Marine Le Pen a à proposer, c’est un crime ?

    Moi, je n’y serais pas allé, parce que je me suis toujours refusé à fréquenter des meetings politiques, quels qu’ils soient, de droite comme de gauche. Mais Jean fait ce qu’il veut ! C’est un citoyen, majeur, vacciné. S’il s’était rendu à un meeting du Front de gauche et de Jean-Luc Mélenchon, y aurait-il eu un tel pataquès ?

    Dans ce pays, dès qu’on prête une oreille attentive au discours du Front national, ça prend des proportions énormes. Jean n’en revient pas !

    Il y a même des gens qui m’ont appelé pour me demander si Jean Roucas n’avait pas vendu son âme au diable ! Personnellement, comme je n’ai jamais vu le diable, je ne peux pas dire que Marine Le Pen lui ressemble. Tout ça est d’un ridicule achevé, alors que pendant ce temps-là la France part en quenouille.

    Propos recueillis par Pierre Tanger http://fr.novopress.info

    1. P-dg de la RATP, Pierre Mongin a effectivement été mis en examen le 12 septembre 2013 pour son rôle dans le financement de la campagne d’Edouard Balladur.

    *** « Flamby le magnifique », au Théâtre des Deux Anes, à partir du 3 octobre, renseignements et réservations au 0146 061026.

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    Le mensonge de l’affreux coco

    Surfant sur la polémique alimentée par les « intellos » de gauche, Roger Meï, maire communiste de Gardanne (près de Marseille), annonçait, le jeudi 19 septembre au matin, que la représentation du Secret de l’abbé Taillère, pièce de et avec Jean Roucas, programmée dans sa ville le 25 octobre, était annulée. Le coco « historique » – il est membre du PCF depuis 1961 ! – précisait que c’était en accord avec les autres comédiens, qui refusaient de jouer avec Roucas. Un affreux mensonge.

    Si certains membres de la troupe ont effectivement affirmé ne pas partager les opinions de Jean Roucas, aucun n’a refusé de jouer avec lui. Ainsi pris en flagrant délit de mensonge, le maire coco, ce même jeudi 19 septembre en fin de journée, a prétexté un malentendu et affirmé que, dès lors, la représentation du Secret de l’abbé Taillère était maintenue !

    La vérité (car il y en a une) est qu’à Gardanne, où, à la dernière présidentielle, Marine Le Pen a réalisé 26 % des suffrages, la décision du maire d’interdire Jean Roucas commençait à faire de très nombreux mécontents…

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 25 septembre 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    "Jean Roucas n’a pas vendu son âme au diable !" Entretien avec Jacques Mailhot

  • NKM votera bien PS en cas de duel FN

    Une semaine après la prise de position de François Fillon en faveur «du moins sectaire des candidats» en cas de duel FN/PS aux municipales, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, a refusé dimanche de renvoyer dos à dos le FN et le PS et répété qu'elle voterait socialiste dans l'hypothèse d'un second tour PS-FN. 
     
    Plutôt que des consignes de vote - ce temps-là "est fini" selon elle - les Français "attendent des politiques qu'ils soient très clairs sur ce qu'ils veulent pour la France, et ce qu'ils feraient, y compris dans des situations comme un affrontement au deuxième tour FN-PS", a fait valoir NKM sur France inter. "Et j'avais écrit à l'époque moi ce que je ferais, je ne renvoie pas dos à dos le FN et le PS et je pense que face aux extrémismes il ne faut pas s'abstenir", a-t-elle ajouté. 

    Donc pas de consigne ? "Pas de consigne, mais je vous dis moi ce que je fais, dans ce cas moi je vote PS"

    Un tel positionnement avait valu à la députée de l'Essonne d'être désignée comme une des principales cibles du FN lors des législatives de 2012.

    Source

  • La France tranquille ne se taira plus

    De Charles Beigbeder :

    "[...] Après huit mois d’une intense bataille politique et au terme d’une mobilisation historique qui a vu à trois reprises plus d’un million de Français battre le pavé parisien, il est temps de se livrer à l’exercice « bilan et perspectives ».

    La première surprise, c’est l’irruption sur la scène publique d’une France « bien élevée », selon l’expression de Gabrielle Cluzel. Souvent bourgeoise et provinciale, formée de familles parfois nombreuses, elle n’a pas la culture de la rue des professionnels de la contestation. Cette France silencieuse, qui paye des impôts et dont les démêlés avec la police se réduisaient jusqu’alors à des amendes pour stationnement interdit, n’a guère l’habitude de défiler. Et pourtant, elle a sacrifié ses dimanches, bravant la pluie, surmontant la fatigue, pour dire calmement son mécontentement. Pour la réveiller, il aura fallu la pousser à bout.

    Cette « France tranquille », comme l’a nommée Valeurs actuelles, ne se taira plus. Car elle a désormais acquis une conscience politique et une culture de la résistance qui étaient jusque-là l’apanage de la gauche. Face à un État qui orchestre l’inversion des valeurs, des gens sans histoire qui étaient traditionnellement les piliers de l’ordre établi sont devenus des révolutionnaires maniant tous les moyens légaux et pacifiques d’une démocratie pour combattre l’idéologie dominante. Désormais, les conservateurs s’appellent Manuel Valls, Caroline Fourest et Christiane Taubira tandis que les révolutionnaires se nomment Frigide Barjot, Ludovine de La Rochère ou Béatrice Bourges.

    Cette France s’est dressée parce qu’elle a pris conscience de la gravité de la situation. Ce faisant, elle a découvert qu’elle pouvait peser sur le cours de l’Histoire, que rien n’était écrit d’avance.

    Il faut souligner que ce fut une mobilisation politique, au sens noble du terme, en cela qu’elle défendait le Bien commun, et pas des intérêts catégoriels ou corporatistes. Les manifestants ne réclamaient aucun avantage, aucun bénéfice. La noblesse d’un engagement se mesure à la part de désintéressement qu’il comporte.

    Un mouvement est né. Venu de la société civile, il échappe aux clivages traditionnels. Enfermés dans leurs querelles internes ou prisonniers de leurs intérêts de boutiques, les partis politiques sont à la traîne. Tant mieux : cela évite toute récupération. Au-delà des divergences de stratégies et de sensibilités, l’unité de ce mouvement réside dans la volonté partagée de défendre les fondements de la civilisation, quelque chose de plus important encore que les batailles électorales.

    Cependant, ce courant issu des profondeurs de l’enracinement français va durablement s’installer dans le paysage politique. Il restera en dehors des partis, mais les partis devront composer avec lui. Il sera juge et arbitre, en particulier dans les urnes, de la sincérité et de la vérité des convictions politiques. On le verra dès les élections municipales en mars 2014.

    Cette mobilisation est née de la prise de conscience de l’impérieuse nécessité de conserver notre identité de civilisation, menacée au premier chef par les nombreuses inventions du libertarisme hédoniste, une idéologie qui, sous couvert de liberté, veut organiser la déconstruction par l’État de tous les liens qui attachent l’homme à sa nature, sa famille, sa filiation, son travail, son histoire, sa religion, sa province et sa nation, afin qu’il ne soit plus qu’un consommateur individualiste et déraciné. En toile de fond, on ne peut être insensible au « grand remplacement » théorisé par Renaud Camus, qui voit la culture occidentale s’effacer au profit des « cultures d’origine » des populations allogènes.

    La Manif pour tous est un véritable « Mai-68 à l’envers », une contre-révolution au sens étymologique du terme. Elle montre un cap idéologique qui est l’exact inverse de celui que fixait jusque-là le monde occidental. Ce débat, qui a pour enjeu l’avenir de notre civilisation, doit impérativement échapper aux contingences politiques pour s’adresser aux profondeurs du cœur humain ; car, comme le souligne Péguy, « tout commence en mystique et finit en politique »."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/la-france-tranquille-ne-se-taira-plus.html

  • La conduite du changement dans l'ingénierie sociale

    La résistance au changement, tel est le problème principal à surmonter en ingénierie sociale. La question qui se pose toujours au praticien est "Comment provoquer le moins de résistance à mon travail de reconfiguration, comment faire en sorte que les chocs infligés ne provoquent pas une réaction de rejet ?" Donc comment faire accepter le changement, et si possible comment le faire désirer, comment faire adhérer aux chocs et au reformatage qui s'en suit ? Comment faire aimer l'instabilité, le mouvement, la précarité, le "bougisme" ? Bref, comment inoculer le syndrome de Stockholm à des populations entières ? Un prélude consiste à préparer les esprits en faisant la promotion dans l'espace public de mots-clés tels que nomadisme, dématérialisation, déterritorialisation, mobilité, flexibilité, rupture, réformes, etc. Mais ce n'est nullement suffisant. Dans tous les cas, l'attaque directe, dont la visibilité provoque un cabrage réactif contre-productif, doit être abandonnée au profit d'une tactique indirecte, dite de contournement dans le vocabulaire militaire (Sun-Tzu, Liddell Hart).

         En termes de management et de sociologie des organisations, cette stratégie du choc indirect est appelée "conduite du changement", ou "management dirigé". Le numéro 645 de l'hebdomadaire Charlie Hebdo rapporte ces propos de Renaud Dutreil, à l'époque ministre de la Fonction publique, tenus le 20 octobre 2004 dans le cadre d'un déjeuner-débat de la Fondation Concorde sur le thème "Comment insuffler le changement ?" : "Comme tous les hommes politiques de droite, j'étais impressionné par l'adversaire. Mais je pense que nous surestimions considérablement cette force de résistance. Ce qui compte en France, c'est la psychologie, débloquer tous ces verrous psychologiques (...). Le problème que nous avons en France, c'est que les gens sont contents des services publics. L'hôpital fonctionne bien, l'école fonctionne bien, la police fonctionne bien. Alors il faut tenir un discours, expliquer que nous sommes à deux doigts d'une crise majeure, c'est ce que fait très bien Michel Camdessus, mais sans paniquer les gens, car à ce moment-là, il se recroquevillent comme des tortues (...)" La méthode illustrée par ce propos résume à elle seule l'esprit de l'ingénierie sociale - faire changer un groupe alors qu'il n'en éprouve pas le besoin puisque, globalement, ça marche pour lui - et la méthode proprement dite : le dysfonctionnement intentionnel de ce qui marche bien mais que l'on ne contrôle pas pour le remplacer par quelque chose que l'on contrôle ; en l'occurrence, la destruction des services publics qui marchent bien mais qui échappent à la spéculation et au marché pour les remplacer par des services privatisés et sur fonds spéculatifs.
         Pour ne parler que de la France, ce pays est, depuis la prise de pouvoir du gouvernement Sarkozy, l'objet d'une destruction totale, méthodique et méticuleuse, tant de ses structures sociales que politiques et culturelles, destruction accompagnée d'un gros travail de fabrique du consentement de sa population à une dégradation sans précédent de ses conditions de vie afin de les aligner sur celles de la mondialisation libérale. Par le passé, une destruction d'une telle ampleur, à l'échelle d'une nation, nécessitait un coup d'Etat ou une invasion militaire. Ses responsables étaient accusés de crime de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. (Ce que l'exécutif semble effectivement craindre, une révision de février 2007 du statut pénal du chef de l'Etat ayant abandonné l'expression haute trahison pour celle de manquements à ses devoirs manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat.) De nos jours, une conduite du changement bien menée réalise la même chose qu'un putsch ou qu'une guerre mais sans coup férir, par petites touches progressives et graduelles, en segmentant et individualisant la population impactée, de sorte que la perception d'ensemble du projet soit brouillée et que la réaction soit rendue plus difficile. Ainsi, Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF écrivait dans le magazine Challenges en octobre 2007 : "Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !"
         D'autres appellations peuvent encore qualifier cette méthode : stratégie de tension, pompier pyromane, ordre à partir du chaos, destruction créatrice, "dissoudre et coaguler", ou encore la trilogie du problème-réaction-solution. Kurt Lewin et Thomas Moriarty, deux fondateurs de la psychologie sociale, ont théorisé cette méthode en trois temps dans l'articulation entre ce qu'ils ont appelé "effet de gel" et "fluidification". L'effet de gel qualifie la tendance spontanée de l'être humain à ne pas changer ses habitudes et ses structures internes de fonctionnement, à entretenir son "habitus" dirait Bourdieu, tendance qui se trouve au fondement de toute culture et de toute tradition comme ensemble d'habitudes ordonnées propres à un groupe et transmises à l'identique entre générations. La fluidification désigne l'action extérieure au groupe consistant à jeter le trouble dans sa culture et ses traditions, créer des tensions dans le but de déstructurer ses habitudes de fonctionnement et de disloquer ce groupe à plus ou moins brève échéance. Affaibli et vulnérable, ses défenses immunitaires entamées et son niveau de souveraineté abaissé, le groupe peut alors être reconstruit sur la base de nouvelles normes importées, qui implantent un type de régulation exogène permettant d'en prendre le contrôle de l'extérieur.
         La célèbre phrase de Jean Monnet, un des pères fondateurs de l'Union européenne, "Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise", pourrait servir de maxime à tous les ingénieurs sociaux. Une conduite du changement bien menée consiste ainsi en trois étapes : fluidifier les structures "gelées" du groupe par l'injection de facteurs de troubles et d'éléments perturbateurs aboutissant à une crise - c'est l'étape 1 de la création du problème, la destruction intentionnelle ou "démolition contrôlée" ; cette déstabilisation provoque inévitablement une réaction de désarroi dans le groupe - c'est l'étape 2, dont la difficulté consiste à doser avec précaution les troubles provoqués, une panique totale risquant de faire échapper le système au contrôle de l'expérimentateur ; enfin, l'étape 3, on apporte une solution de re-stabilisation au groupe, solution hétéronome que le groupe accueillera avec enthousiasme pour calmer son angoisse, sans se rendre compte que, ce faisant, il s'est livré à une ingérence extérieure

    Gouverner par le chaos

    http://www.oragesdacier.info/

  • UMP : le divorce pour tous !

    Il y a Fillon qui, entre un candidat FN et un candidat PS, recommande de voter « pour le moins sectaire », il y a NKM qui continue d’affirmer urbi et orbi qu’en cas de duel FN-PS, elle ralliera sans hésiter le candidat socialiste, et il y a Copé, toujours adepte en la matière du « ni-ni » mais qui dans son discours, lors de son passage à Meyzieu, dans la banlieue de Lyon, a fait un copier-coller, comme l’a noté avec justesse Libération, des récentes déclarations de Marine Le Pen concernant les Roms, le traité de Schengen, la justice ou encore l’Aide médicale d’État (AME).
    Évidemment, on peut considérer que toutes ces choses-là ne sont que queues de cerises. L’immigration, la justice, l’insécurité ? Des vétilles aussi insignifiantes que l’aménagement des espaces verts ou l’échelonnement des grandes vacances. On ne va pas non plus se fâcher pour ça. Le PS plutôt que le FN ? Ah, ça, les goûts et les couleurs… NKM préfère le tiramisu au crumble, Copé ne raffole, à dire vrai, ni de l’un ni de l’autre, et pour Fillon, cela dépend des restaurants. Cela n’a jamais empêché personne de rester bons amis.
    Dans le cas contraire, les trois lettres UMP ont vocation immédiate, je le crains, à disparaître du vocabulaire. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le Larousse : « Nom : mot ou groupe de mots servant à nommer une catégorie d’êtres ou de choses, à le distinguer d’autres catégories. » Qu’on nous le dise, qu’est-ce qui distingue de façon claire et précise l’UMP ? Quelle ligne exacte la définit ? À moins qu’on trouve à recaser l’acronyme dans le dictionnaire des synonymes, à la rubrique « bordel » : « Lieu où règne le désordre, la confusion. »
    L’UMP ressemble à un de ces vieux ménages bourgeois qui ne partage plus rien et qui fait chambre à part mais qui ne veut surtout pas divorcer car il faudrait vendre la maison et risquer de se retrouver dans un deux-pièces. Alors, on continue à donner le change aux enfants et aller ensemble aux mariages. Jusqu’à ce que tout pète.
    Juppé donne le bras à la rombière NKM au chignon hiératique, mais louche vers la femme du 6e étage… tout en jurant ses grands dieux qu’on ne le prendra jamais à frayer avec une créature aussi triviale et que, pour le cheveu blond platine trouvé sur le revers de son costard, il peut tout expliquer.
    Quant à NKM, elle continue, parce qu’il le faut bien, à professer du bout des lèvres une foi de droite. De temps à autre, elle concède un « J’ai l’impression que les Roms harcèlent les Parisiens », qui ressemble à ces génuflexions obliques esquissées par les dévots pressés de Flaubert, mais on sent qu’elle brûle d’aller s’encanailler ailleurs. 
    Vient un jour où il faut en finir avec l’hypocrisie des mariages arrangés. À quoi bon continuer ensemble si on ne partage plus rien, sinon des intérêts matériels ? Peut-être faut-il se rendre à l’évidence : à l’UMP pas d’autre issue que le divorce pour tous…

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  • Entretien avec Dominique Venner au sujet d'Ernst Jünger et la Révolution conservatrice

    Pauline Lecomte : Vous avez publié naguère une biographie intellectuelle consacrée à Ernst Jünger, figure énigmatique et capitale du XXe siècle en Europe. Avant de se faire connaître par ses livres, dont on sait le rayonnement, cet écrivain majeur fut un très jeune et très héroïque combattant de la Grande Guerre, puis une figure importante de la "révolution conservatrice". Comment avez-vous découvert l’œuvre d'Ernst Jünger ?
    Dominique Venner : C'est une longue histoire. Voici longtemps, quand j'écrivais la première version de mon livre Baltikum, consacré à l'aventure des corps-francs allemands, pour moi les braises de l'époque précédente étaient encore chaudes. Les passions nées de la guerre d'Algérie, les années dangereuses et les rêves fous, tout cela bougeait encore. En ce temps-là, un autre écrivain allemand parlait à mon imagination mieux que Jünger. C'était Ernst von Salomon. Il me semblait une sorte de frère aîné. Traqué par la police, j'avais lu ses Réprouvés tout en imaginant des projets téméraires. Ce fut une révélation. Ce qu'exprimait ce livre de révolte et de fureur, je le vivais : les armes, les espérances, les complots ratés, la prison... Ersnt Jünger n'avait pas connu de telles aventures. Jeune officier héroïque de la Grande Guerre, quatorze fois blessé, grande figure intellectuelle de la "révolution conservatrice", assez vite opposé à Hitler, il avait adopté ensuite une posture contemplative. Il ne fut jamais un rebelle à la façon d'Ernst von Salomon. Il a lui-même reconnu dans son Journal, qu'il n'avait aucune disposition pour un tel rôle, ajoutant très lucidement que le soldat le plus courageux - il parlait de lui - tremble dans sa culotte quand il sort des règles établies, faisant le plus souvent un piètre révolutionnaire. Le courage militaire, légitimé et honoré par la société, n'a rien de commun avec le courage politique d'un opposant radical. Celui-ci doit s'armer moralement contre la réprobation générale, trouver en lui seul ses propres justifications, supporter d'un cœur ferme les pires avanies, la répression, l'isolement. Tout cela je l'avais connu à mon heure. Cette expérience, assortie du spectacle de grandes infamies, a contribué à ma formation d'historien. A l'époque, j'avais pourtant commencé de lire certains livres de Jünger, attiré par la beauté de leur style métallique et phosphorescent. Par la suite, à mesure que je m'écartais des aventures politiques, je me suis éloigné d'Ernst von Salomon, me rapprochant de Jünger. Il répondait mieux à mes nouvelles attentes. J'ai donc entrepris de le lire attentivement, et j'ai commencé de correspondre avec lui. Cette correspondance n'a plus cessé jusqu'à sa mort.

    P. L. : Vous avez montré qu'Ernst Jünger fut l'une des figures principales du courant d'idées de la "révolution conservatrice". Existe-t-il des affinités entre celle-ci et les "non conformistes français des années trente" ?
    D. V.
    : En France, on connaît mal les idées pourtant extraordinairement riches de la Konservative Revolution (KR), mouvement politique et intellectuel qui connut sa plus grande intensité entre les années vingt et trente, avant d'être éliminé par l'arrivée Hitler au pouvoir en 1933. Ernst Jünger en fut la figure majeure dans la période la plus problématique, face au nazisme. Autour du couple nationalisme et socialisme, une formule qui n'est pas de Jünger résume assez bien l'esprit de la KR allemande : "Le nationalisme sera vécu comme un devoir altruiste envers le Reich, et le socialisme comme un devoir altruiste envers le peuple tout entier".

    Pour répondre à votre question des différences avec la pensée française des "non conformistes", il faut d'abord se souvenir que les deux nations ont hérité d'histoires politiques et culturelles très différentes. L'une était sortie victorieuse de la Grande Guerre, au moins en apparence, alors que l'autre avait été vaincue. Pourtant, quand on compare les écrits du jeune Jünger et ceux de Drieu la Rochelle à la même époque, on a le sentiment que le premier est le vainqueur, tandis que le second est le vaincu.
    On ne peut pas résumer des courants d'idées en trois mots. Pourtant, il est assez frappant qu'en France, dans les différentes formes de personnalisme, domine généralement le "je", alors qu'en Allemagne on pense toujours par rapport au "nous". La France est d'abord politique, alors que l'Allemagne est plus souvent philosophique, avec une prescience forte du destin, notion métaphysique, qui échappe aux causalités rationnelles. Dans son essais sur Rivarol, Jünger a comparé la clarté de l'esprit français et la profondeur de l'esprit allemand. Un mot du philosophe Hamman, dit-il, "Les vérités sont des métaux qui croissent sous terre", Rivarol n'aurait pas pu le dire. "Il lui manquait pour cela la force aveugle, séminale."

    P. L. : Pouvez-vous préciser ce qu'était la Weltanschauung du jeune Jünger ?
    D. V. : Il suffit de se reporter à son essai Le Travailleur, dont le titre était d'ailleurs mal choisi. Les premières pages dressent l'un des plus violents réquisitoires jamais dirigés contre la démocratie bourgeoise, dont l'Allemagne, selon Jünger, avait été préservée : "La domination du tiers-état n'a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d'une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d'un siècle d'histoire allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois". Ce n'était déjà pas mal, mais attendez la suite, et admirez l'art de l'écrivain : "Non, l'Allemand n'était pas un bon bourgeois, et c'est quand il était le plus fort qu'il l'était le moins. Dans tous les endroits où l'on a pensé avec le plus de profondeur et d'audace, senti avec le plus de vivacité, combattu avec le plus d'acharnement, il est impossible de méconnaître la révolte contre les valeurs que la grande déclaration d'indépendance de la raison a hissées sur le pavois." Difficile de lui donner tort. Nulle part sinon en Allemagne, déjà avec Herder, ou en Angleterre avec Burke, la critique du rationalisme français n'a été aussi forte. Avec un langage bien à lui, Jünger insiste sur ce qui a préservé sa patrie : "Ce pays n'a pas l'usage d'un concept de la liberté qui, telle une mesure fixée une fois pour toutes est privée de contenu". Autrement dit, il refuse de voir dans la liberté une idée métaphysique. Jünger ne croit pas à la liberté en soi, mais à la liberté comme fonction, par exemple la liberté d'une force : "Notre liberté se manifeste avec le maximum de puissance partout où elle est portée par la conscience d'avoir été attribuée en fief." Cette idée de la liberté active "attribuée en fief", les Français, dans un passé révolu, la partagèrent avec leurs cousins d'outre-Rhin. Mais leur histoire nationale évolué d'une telle façon que furent déracinées les anciennes libertés féodales, les anciennes libertés de la noblesse, ainsi que Tocqueville, Taine, Renan et nombre d'historiens après eux l'ont montré. A lire Jünger on comprend qu'à ses yeux, à l'époque où il écrit, c'est en Allemagne et en Allemagne seulement que les conditions idéales étaient réunies pour couper le "vieux cordon ombilical" du monde bourgeois. Il radicalise les thèmes dominants de la KR, opposant la paix pétrifiée du monde bourgeois à la lutte éternelle, comprise comme "expérience intérieure". C'est sa vision de l'année 1932. Avec sa sensibilité aux changements d'époque, Jünger s'en détournera ensuite pour un temps, un temps seulement. Durant la période où un fossé d'hostilité mutuelle avec Hitler et son parti ne cessait de se creuser.
    Dominique Venner, Le choc de l'histoire (Via Romana, 2011)

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAFAVlpVzKcQpHdi.shtml

  • Russie : le salut démographique viendra-t-il de l’Est ?

    Russie : le salut démographique viendra-t-il de l’Est ?

    MOSCOU (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - Le charme de l’âme slave n’étant plus suffisant à créer les conditions nécessaires d’une natalité expansionniste, le gouvernement russe à lancé, depuis 2006, un plan de redressement de la natalité (en Une, affiche de la campagne pour le redressement de la natalité du gouvernement dans le métro de Moscou).

    La mesure‑phare de ce plan est le « capital maternité », soit 9.500 € versés pour chaque enfant à partir du troisième. Depuis la chute de l’URSS, la Russie à vu sa population diminuer de six millions d’habitants. Or, entre 1999 et 2010, grâce à d’énergiques mesures comme celle‑ci, le nombre d’enfants par femme est remonté de 1,1 à 1,5, soit une hausse de 40 % !

    Cette politique publique audacieuse et pleine de bon sens pourrait inspirer nos gouvernants… Si ceux‑ci ne possédaient pas déjà des solutions de « remplacement »… Imagine-t-on le même type d’affiche pour une campagne du gouvernement français dans le métro de Paris, et les réactions des associations subventionnées et des grand médias ?

    http://fr.novopress.info/141707/russie-le-salut-demographique-viendra-t-il-de-lest/

  • Scandale du Libor : treize nouvelles banques impliquées

    WASHINGTON (NOVOPress via le Bulletin de réinformation) - Treize nouvelles banques viennent d’être poursuivies par le régulateur des crédits américains pour leur implication dans le scandale du Libor. Parmi elles, de grands noms comme la Société générale ou encore la banque suisse UBS, devront répondre de leurs agissements dans cette entente illégale par les institutions bancaires sur la place de Londres.

    Les manipulations du Libor revenaient pour les argentiers à s’entendre illégalement dans les prêts qu’ils s’accordaient entre eux afin d’orienter les cotations en fonction de leur stratégie. Un sommet des pratiques opaques et de la finance apatride.

    http://fr.novopress.info/141684/scandale-du-libor-treize-nouvelles-banques-impliquees/