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  • « Banquet patriotique » à Paris

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  • Avortement : Alors que le pays légal vient de supprimer la notion de "détresse"...

    Un excellent article sur NdF

    Avortement : la réalité mise à nue

    Le contexte actuel de révision des législations sur l’IVG, en Espagne et en France, a remis la question de l’avortement au cœur des débats publics.

    Les médias aimeraient faire de ce débat un débat partisan, limité à des options philosophiques ou politiques divergentes. Nombreux sont ceux qui, parmi les politiques de droite comme de gauche, considèrent que ce débat est clos, éludant par là même toute réflexion sur les enjeux et conséquences de cette pratique. [...]

    La suite ici

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Avortement-Alors-que-le-pays-legal

  • Un Conseil d’Etat trop politisé

    « Or comment avoir confiance dans une juridiction suprême dont la moitié des membres sont nommés par le président sans conditions et sans réel contrôle ?»
    Cet article a été publié  dans le quotidien « Le Monde » daté du 28/05/2012.
    Le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative en France, éloigné du grand public est assez mal connu de ce dernier. C’est pourquoi, nous nous permettons de présenter cette communication de Maître Camille Mialot, avocat spécialisé en droit public, qui rappelle les fonctions du Conseil et les modes de recrutement de ses membres. Ainsi, on comprend assez bien comment le juge Stirn, dans l’excitation du moment violemment entretenue par le ministre de l’Intérieur, a pu rendre sa décision du 9 janvier, validant l’interdiction du spectacle Dieudonné prise par le préfet, décision qui bouscule une jurisprudence suivie depuis environ 80 ans. En complément de ce rappel – bien antérieur au cas Dieudonné – nous invitons nos lecteurs à lire la « consultation » donnée par l’agrégé de droit public, ancien professeur aux universités de Nancy et de Paris X Nanterre, Jack Lang, qu’il est difficile de soupçonner de parti pris en la matière.
    Polémia
    François Hollande l’a affirmé, la réforme de la justice sera la priorité. Beaucoup l’ignorent, mais la justice, en France, est divisée en deux : d’un côté, la justice judiciaire avec ses grands dossiers médiatiques – les « affaires » – et aussi son quotidien (les divorces et les conflits entre personnes privées) ; et de l’autre, la justice administrative, plus discrète. Son rôle est considérable puisque le juge administratif tranche les conflits que toute personne peut avoir avec l’administration au sens large : collectivités territoriales, ministre, Conseil supérieur de l’audiovisuel, etc. Le rôle de la justice administrative est fondamental pour la garantie de la démocratie et de l’Etat de droit, car toute personne concernée doit pouvoir contester les décisions illégales des autorités publiques. Or la réforme de la justice administrative n’a pas été évoquée lors de la campagne présidentielle. Cela signifie-t-il que tout va bien dans la justice administrative ? Comparativement, la justice administrative semble moins souffrir du manque de moyens que la justice judiciaire. Cependant, elle souffre d’un autre mal très particulier : elle est très politisée. Car, si les juges administratifs du premier degré et de l’appel sont des juges presque comme les autres, les membres du Conseil d’Etat, juridiction suprême de l’ordre administratif, sont recrutés pour partie par la voie de l’ENA et pour partie (la moitié) par nomination par le président de la République. Dans ce dernier cas, le président nomme qui bon lui semble au sommet de la juridiction administrative, sans recueillir d’autre avis que celui du vice-président du Conseil d’Etat qui est aussi un ex-secrétaire général du gouvernement. Le président sortant n’a pas dérogé à la pratique instaurée par ses prédécesseurs : il a nommé entre les deux tours de l’élection deux anciens membres de son cabinet au Conseil d’Etat. Aucun des deux ne possède ne serait-ce qu’un diplôme de droit. Chez nos plus proches voisins européens, en Italie, en Espagne, en Allemagne, il est indispensable de justifier des plus hautes qualifications juridiques (ce qui semble évident nous parlons de la cour suprême !) et d’avoir démontré une aptitude à l’exercice des fonctions de juge. Comment expliquer aux citoyens, aux entreprises, aux collectivités territoriales qui ont sollicité du juge administratif une décision impartiale dans leurs litiges avec un préfet, un ministre ou le président de la République lui-même, que la question va être tranchée en partie par des personnes nommées en raison de leur proximité du pouvoir politique et qui ne possèdent aucun diplôme de droit ? Il est normal de s’émouvoir lorsque tel procureur ou tel magistrat judiciaire est nommé en raison de sa proximité avec le pouvoir. Cependant il faut rappeler que cette nomination est soumise à l’avis préalable du Conseil supérieur de la magistrature, et que cette nomination concerne des personnes qui sont déjà magistrats. Pourquoi les nominations qui interviennent au Conseil d’Etat au bon vouloir du président ne provoquent aucune réaction ? De même suscite de nombreuses interrogations la pratique – ancienne – mais à nouveau constatée dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui concerne principalement cette fois les membres entrés au Conseil par le concours de l’ENA, de constituer le vivier des cabinets ministériels. Cela concerne entre 20 et 30 membres en exercice soit environ 15 % des effectifs. A chaque alternance politique la haute juridiction se vide de ses éléments proches de la nouvelle majorité et se remplit des “perdants” par un singulier principe de vases communicants. Cette pratique est la manifestation d’une proximité avec le pouvoir exécutif qui ne nous semble pas compatible avec l’indépendance que doit manifester le juge vis-à-vis des autres pouvoirs. Et ce curieux mouvement de balancier n’est pas de nature à donner au justiciable l’image d’une justice administrative impartiale en son sommet. François Hollande a dit vouloir restaurer un Etat impartial. Il se trouve dans la position rare de ne devoir son élection à personne d’autre qu’aux Français. Il a donc l’opportunité de réformer une institution, le Conseil d’Etat, utile et efficace mais qui cumule aussi des défauts dont son extrême politisation. Cette politisation n’est pas compatible avec sa mission juridictionnelle et ne donne pas aux justiciables l’apparence d’une justice impartiale. Le président pourra penser qu’il y a d’autres priorités que de heurter de front une institution aussi puissante que le Conseil d’Etat. Mais ce serait une vision de court terme, car la confiance des opérateurs économiques tient aussi dans la confiance dans un système juridique. On investit dans un pays car l’on sait à quoi s’attendre en termes juridiques et en cas de litiges avec les autorités publiques. Or comment avoir confiance dans une juridiction suprême dont la moitié des membres sont nommés par le président sans conditions et sans réel contrôle ?
    Camille  Mialot avocat spécialisé  en droit public Le Monde 28/05/2012
    http://www.polemia.com/un-conseil-detat-trop-politise/

  • Camel Bechikh à l'AF : "Le socle des valeurs communes en France est celui du catholicisme"

  • Le paterfamilias immolé

    Eh bien, la représentation nationale se décarcasse. Voilà plus de six mois qu’elle phosphore sur un thème de toute première urgence : l’égalité hommes-femmes. Oui, d’accord, cette égalité est depuis longtemps inscrite dans le marbre de la loi. Oui, d’accord, tant d’outrances ont déjà été proférées sur le sujet que nombre de femmes souhaitent maintenant être moins égalisées. Mais bon, l’objectif du projet de loi était clair : il s’agissait d’abord d’« assurer la pleine effectivité des droits des femmes qui sont déjà garantis dans les lois existantes ». En d’autres termes, il fallait passer une deuxième couche, afin que l’on comprenne bien l’ambition du législateur : transformer l’espèce humaine jusqu’à résoudre définitivement les questions de genre. Demain, nous serons tous des hongres. Ou mieux, tous des femmes, quand la parthénogénèse permettra la reproduction sans l’intervention encombrante des mâles. En attendant, la loi encourage le « premier parent » - autrefois appelé le « père » - à solliciter un congé de pater-maternité, afin de prendre une part égalitaire dans les guili-guili, les langes, les biberons et les rots. D’ici peu, il y sera obligé, sous peine d’être embastillé. Dans notre pays, on ne plaisante pas avec l’égalité des sexes. Ni avec l’élevage des nourrissons.

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  • « L’Allemagne a détruit le marché de la zone euro »

    Par

    Interview publiée dans AGRAPRESSE, n°3429-3430, pp. 7-9, 13 janvier 2014.

    (PROPOS RECUEILLIS PAR YANNICK CURT)

    Pour Jacques Sapir, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et auteur de l’ouvrage Faut-il sortir de l’euro[1], la réussite de l’Allemagne tient beaucoup au fonctionnement de la monnaie unique, au détriment des pays du sud de l’Europe.

    Depuis plusieurs années, avec la campagne pour l’élection présidentielle 2012 en point d’orgue, la quasi-totalité de la classe politique parle d’un modèle allemand vers lequel la France devrait tendre. Qu’est ce que ce modèle ?

    L’Allemagne n’est pas un modèle : on ne peut parler de modèle que si on peut le généraliser. Or, on constate que les solutions qui ont été adoptées en Allemagne ne peuvent fonctionner que parce que les pays qui l’entourent ne les ont pas adoptées. C’est la différence de l’Allemagne qui fait son succès, si tout le monde l’imitait, ce serait un échec généralisé.

    Pourquoi?

    Parce que l’Allemagne a appliqué dans le cadre de la zone euro une politique de cavalier solitaire. Alors que tous les pays procédaient à des relances économiques à partir de 2002, l’Allemagne a décidé de baisser ses salaires, c’est à dire de reporter sur les ménages toute une partie des charges qui étaient payées par ses entreprises, réduisant ainsi sa consommation. Elle a pu le faire parce que, dans le même temps, la consommation des pays qui l’entourent continuait d’augmenter. Si tout le monde avait appliqué la méthode allemande, cela aurait créé une crise gravissime dans la zone euro dès 2003/2004. On voit bien qu’il y a quelque chose de non généralisable.

    Vous mettez aussi en avant la démographie déclinante de l’Allemagne…

    Il y a une divergence massive entre la France et l’Allemagne : quand il y a 650 à 680 000 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi en France, il y en a moins de 350 000 en Allemagne. Nous avons calculé ce que serait le taux de chômage de l’Allemagne si elle avait la même dynamique démographique que le France : elle aurait 1,5 à 2 millions de chômeur en plus.

    La suite ici http://russeurope.hypotheses.org/1924

  • Quand les camarades se retrouvent

    Ce 20 janvier au matin "L'Huma" croit pouvoir rassurer ceux de ses lecteurs qui craignaient depuis plusieurs mois une rupture du front de gauche. L’alouette Mélenchon dont le vedettariat et le sectarisme indisposaient le cheval communiste ne prendra pas, ou pas tout de suite, son envol loin du nid. Une telle indépendance se révélerait suicidaire pour le petit oiseau, aussi demeurera-t-il encore quelque temps sous la protection de son grand frère. Il pataugera dans le pâté auquel il prête son nom, le temps sans doute de retrouver un siège confortable dans l’assemblée de Strasbourg.

    À noter pourtant, dans le même numéro, un entretien complaisant avec la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem à l'occasion du débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi sur l'égalité. Celle-ci se déclare… "très heureuse d’avoir en charge ce beau ministère, qui se bat à la fois sur des valeurs mais aussi pour offrir de vraies solutions de sortie de crise… les pouvoirs publics doivent être vigilants contre les tentations permanentes de régression."

    Autrement dit : entre la gauche caviar essentiellement tournée vers la destruction des valeurs traditionnelles et la subversion sociale, telle que les marxistes l’ont toujours conçue, les convergences existent.

    Ainsi donc la logique cuisinière électorale l’emporte. Du moins elle s’impose à gauche. Car le PCF a compris que, cette fois-ci les batailles municipales se joueront, contre la tradition si souvent invoquée, celle des "scrutins locaux", beaucoup plus entre droite et gauche, au plan de chaque ville.

    Ce choc paraît peut-être suranné, parfois même absurde, tant un grand nombre de dirigeants de la droite ont adopté des positions culturelles proches de celles de leurs adversaires, et tant la politique économique du parti socialiste tend à [faire semblant de] se rapprocher des observations du Medef.

    C’est d’ailleurs sur ce point que s’est développé plus qu’une sorte de malentendu, entre le camarade Mélenchon et l’appareil du Parti.

    Les vieux "stals", de leur côté, savent parfaitement que sans eux la logistique de l’ex candidat à la présidentielle de 2012 se trouverait fort réduite. Ils se contentent donc de reprendre ceux de ses arguments susceptibles de leur servir, en criant aussi fort que lui "contre le pacte avec le Medef et les choix sociaux-libéraux revendiqués par François Hollande."

    Ils crient mais ne font rien, pour le moment.

    La gauche, disent les communistes ce matin, "monte au Front." Mais leur critique ne va pas jusqu’à rompre, dans les faits, une alliance avec le PS, qui permet au vieil appareil stalinien et cégétiste de disposer, encore, de moyens matériels hors de proportion avec leur véritable audience dans l'opinion.

    "Le Front de gauche existe-t-il encore ?" s’interrogeait "Le Figaro" le 16 décembre. Un mois plus tard hélas la réponse demeure positive et le restera tant que cette fiction d’alliance profite au PC qui, grâce à elle, peut diposer de deux fers au feu. De la sorte, le canard donne donc des signes de vie. Le gros PCF et le mince PG, dépassant leurs désaccords pour les municipales se sont rabibochés.

    Le 16 janvier le chef du parti de gauche laissait encore planer le doute : "Je n'ai jamais cru que ce serait un dîner de gala, ni une promenade de santé de construire cette force autonome" car "ici se trouvent les gens qui ne céderont jamais et qui ne participerons jamais aucun arrangement qui n'ait été d'abord validé par le peuple lui-même et avec ça tout est dit." Tout ? Non, car "avec les dirigeants communistes (...) on est amis, on est camarades, on mène un combat commun, je le sais." Le 17, Laurent et Méluche déjeunaient ensemble aux Buttes-Chaumont.

    Le 18, ils défilaient côte à côte à Marseille. Et le chef du PC pouvait déclarer : "La crise qu'on a traversée est derrière nous"(1)⇓ Plus précisément elle est "surmontable"… aux conditions des communistes.

    Le 19, "Le Monde" prenait au sérieux une nouvelle déclaration de Méluche : "Le groupe Front de gauche votera contre la confiance"(2)⇓ Or, d’une part une telle hypothèse ne se produirait que dans le cas d’une question de confiance posée par une nouvelle combinaison ministérielle. Et, d’autre part, même dans ce cas, elle ne changerait pas grand chose, tant qu'un nombre significatif de députés PS ne se seraient pas détachés d'une majorité devenue socialo-centriste différente de l'actuelle. Pas encore à l'ordre du jour. (3)⇓

    En bref, le PCF figurera encore plus fort au sein de la municipalité de gauche à Paris, si Mme Hidalgo l’emporte, et il en ira de même dans la plupart des grandes villes.

    Mélenchon amuse la galerie. Les chiens trotskistes aboient, la caravane stalinienne passe…

    La suite probablement après les européennes…

    JG Malliarakis
    http://www.insolent.fr/2014/01/quand-les-camarades-se-retrouvent.html

    Apostilles

    1) sur BFM TV
    2) sur France 3 émission "12-13 Dimanche".
    3) Rappelons au besoin que Mitterrand a toujours promis une ouverture au centre, en catimini, de 1983 à 1993, mais ne l'a jamais réalisée.
  • Charles II Le Chauve Dernières étincelles carolingiennes

    Une de fois de plus, Ivan Gobry nous entraîne à la rencontre d’un de ces rois de France dont seul le nom – et encore ! - a été retenu dans la mémoire des Français. Loin d’être tous des fantoches, les rejetons de Charlemagne ont chacun, dans les circonstances de leur temps, au rythme de leurs échecs, avec un système successoral excitant les égoïsmes, contribué quand même à faire durer la France de Clovis, donc à préparer l’entreprise future et salvatrice des Capétiens. Notre auteur avait déjà écrit la première biographie française de Louis Ier (778-840), fils de Charlemagne (éd. Pygmalion, 2002). Nous avions assisté alors à la dislocation irrémédiable de l’oeuvre de son père, lequel, à défaut de barbe fleurie, avait plus le génie de la démesure que l’intelligence de la durée. Louis Ier, dit le Pieux ou le Débonnaire, se sentant incapable de diriger seul un aussi vaste empire l’avait prématurément partagé (817) entre ses trois fils : Lothaire, Pépin et Louis.
    Comment Charles, l’intrus né en 841 d’un second mariage avec l’ambitieuse Judith, allait parvenir, en dépit de l’opposition féroce de ses aînés, à recevoir un trône ; - comment, après d’horribles troubles civils, le jeune prince put traiter d’égal à égal avec d’abord Louis en 842 (le fameux Serment de Strasbourg où ils se jurèrent fidélité - le premier monument officiel dans notre langue française !), puis avec Lothaire et Louis réunis en 843 (traité de Verdun) pour se partager définitivement l’empire : à Charles la France à peu près hexagonale, à Louis la Germanie, à Lothaire le titre d’empereur et une bande de terre entre mer du Nord et Méditerranée, point du tout viable mais qui, au cours des siècles, allait éveiller bien des nostalgies chez des gens d’affaires désireux de faire éclater la France... ; - comment ce « rescapé de la royauté » devenu Charles II le Chauve, belle stature, courte chevelure, allait faire face à l’invasion dévastatrice des Scandinaves (les Vikings) et réussir à les congédier ; - comment ce roi contesté parvint à affermir son pouvoir en dépit des vassaux qui ne respectaient personne ; - comment cet enfant élevé dans le spectacle des révoltes de ses frères contre leur père affronta l’indiscipline de ses propres fils dont deux moururent jeunes et le troisième, Louis, dut être tenu en tutelle avant de régner ; - comment enfin Charles II, modèle de loyauté envers ses propres frères réussit à faire main basse sur les royaumes de ses neveux et sur le titre d’empereur, ... tout cela est raconté par Ivan Gobry avec aisance et clarté, toujours se nourrissant aux sources les plus sûres du IXe siècle.
    Renaissance carolingienne
    Avec cela ce règne, sorte de monarchie autoritaire et parlementaire à la fois, prolongea la renaissance carolingienne : défrichage des forêts par les moines, naissance d’un petit artisanat, formation de quelques villes, rayonnement de la pensée (l’abbé Strabon, l’évêque de Reims Hincmar, le théologien Jean Scot Érigène, l’historien saint Adon...), développement des écoles dans tout le royaume, intéressantes controverses théologiques auxquelles le roi lui-même prit part, renaissance des monastères dévastés par les Vikings...
    Hélas, à sa mort, le 6 octobre 877 en traversant les Alpes, cet « astre dans le ciel », comme le saluait le pape Jean VIII, ne laissait qu’un fils, le très indigne Louis II dit le Bègue, qui parvint à se faire couronner empereur en 878 un an avant de mourir. Alors que la branche germanique d’un côté, les Vikings de l’autre menaçaient la France dans son existence même, les deux aînés du défunt, Louis, seize ans, et Carloman, treize ans, furent sacrés à la hâte, mais ces courageux guerriers moururent le premier en 882, le second en 884. Comme leur petit frère Charles n’avait alors que cinq ans, le germanique Charles le Gros en profita pour s’emparer de l’empire et de la France. Cela ne lui porta pas bonheur puisque les Grands le déposèrent en 887 et le condamnèrent à mort, élisant au trône l’héroïque défenseur de Paris contre les Vikings, Eudes comte de Paris, fils de Robert le Fort, dont la lignée se dévouait tant au bien public. Toutefois, il n’est jamais bon de bousculer l’Histoire : la voie s’ouvrait aux futurs Capétiens, mais l’heure de la nouvelle dynastie n’avait pas encore sonné. À la mort d’Eudes en 898 le troisième fils du Bègue, Charles III dit le Simple, dix-neuf ans, reprit ses droits dynastiques et l’on crut qu’il redonnerait vie à la descendance de Charlemagne. Ivan Gobry nous annonce un prochain livre sur ce roi. Nul doute qu’il sera tout aussi passionnant.
    Michel Fromentoux L’Action Française 2000 du 19 juillet au 1 er août 2007
    * Ivan Gobry : Charles II (843-877). Éd. Pygmalion, 336 pages, 20 euros.
    À signaler chez Pygmalion la réédition de deux ouvrages excellents de Georges Bordonove : Henri II et Louis XV.