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  • Démondialisation, identités et localisme

    Contrairement à ce qu’affirment la vulgate officielle et quelques-uns de ses perroquets marginaux affublés du titre complaisant de « dissidents », la mondialisation est réversible et peut être mise en échec. À la condition toutefois de préparer dans les faits, le quotidien et les esprit une véritable alternative culturelle et comportementale.

    Depuis 2011, IDées est la maison d’éditions du Bloc Identitaire. Après avoir publié cinq ouvrages, voici le sixième : un recueil qui entend bâtir un autre monde… riche en diversité authentique.

     

    Anti-mondialiste pro-local se veut un livre de combat à la fois pédagogique et réaliste. Les auteurs partent d’un constat simple : la fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu le triomphe médiatique de la contestation à l’égard de la mondialisation libérale et de son bras armé idéologique, le mondialisme. Mais cette vive opposition, incarnée en France par le syndicaliste paysan José Bové, n’a pas encouragé l’enracinement et les identités bio-culturelles. Bien au contraire ! D’abord  « anti-mondialistes », ses militants, sortis de la gauche radicale, de l’extrême gauche et de l’écologie sociétale, se dénommèrent vite assez rapidement d’« altermondialistes », c’est-à-dire favorables à « un autre mondialisme donc, souligne Arnaud Naudin, se voulant une sorte d’internationalisme bon enfant où toute forme d’affirmation identitaire au sein du combat contre la globalisation serait non seulement mal vue mais surtout combattue. Un internationalisme qui semble proclamer que seuls les peuples du Sud bénéficient de ce fameux droit à disposer d’eux-mêmes (selon la fameuse formule identitaire) (p. 9) ». Dès lors, « ce livre est politique parce qu’il place les partisans de l’altermondialisme face à leurs contradictions en arrimant la relocalisation des activités à la relocalisation des êtres. Pour le dire autrement, en affirmant clairement le lien entre localisme et identité (p. 11) ». D’ailleurs, dans un extrait du programme pré-présidentiel d’Arnaud Gouillon en 2012, on lit que les « altermondialistes […] ne se veulent, comme leur nom l’indique, que des mondialistes alternatifs aux libéraux (p. 15) ». Qu’ils soient ou non militants au Bloc Identitaire, les identitaires dans toutes leurs sensibilités ont compris l’importance de répliquer à la mondialisation par le thème novateur de la démondialisation. On retrouve aussi dans ce volume une recension du bref essai éponyme d’Arnaud Montebourg rédigé au moment des primaires socialistes.

    Avant même d’être économique, la démondialisation est d’abord politique et culturelle. Est-ce ensuite étonnant que Arnaud Naudin considère que « le politique doit primer sur l’économie (p. 10) » ? Animateur parisien du Projet Apache, Alban Ferrari s’attaque, lui, au multiculturalisme, ce terme mensonger qui désigne en réalité l’indistinction marchande des peuples et des êtres. Il promeut en revanche un véritable polyculturalisme enraciné et rappelle à ce sujet que « la polyphonie des cultures n’est pas antagoniste avec le besoin d’unité, dans le cadre d’une civilisation commune. Dans notre cas, la civilisation européenne (p. 46) ». Ce Francilien défend fort logiquement le maintien et la diffusion des langues vernaculaires européennes qu’il ne faut pas confondre, comme le font les « régionalistes progressistes », avec les langues accompagnant l’immigration allogène de peuplement. « Pratiquer et transmettre une langue régionale à ses enfants est une forme de résistance face à l’uniformisation, écrit Alban Ferrari. […] Relocaliser la culture langagière chez nous c’est défendre à la fois la langue française et les langues françaises (p. 46). »

    Principale figure du Bloc Identitaire, Philippe Vardon-Raybaud se place volontiers sous l’identité et la liberté afin de contrer l’uniformité et l’égalité. En s’affirmant « Nissart, Français et Européen (p. 27) », il souligne une évidence pour l’instant bien oubliée ces temps-ci : « L’Europe est une réalité géographique, historique, culturelle, spirituelle et… ethnique (p. 28). » Aussi constate-t-il que « si l’identité est un héritage, elle doit aussi être une volonté (p. 29) ». Alban Ferrari traduit ce volontarisme par la nécessité d’innover en puisant dans la riche trame mémorielle, patrimoniale et culturelle ancestrale. « Créativité et audace au service de son identité (p. 49). »

    Citoyen helvétique, Jean-David Cattin explique le fédéralisme et la démocratie semi-directe en vigueur chez lui. Il en retrace l’histoire, mentionne la courte guerre civile du Sonderbund en 1847 et ne cache pas que les imperfections du système politique suisse subverti par des organismes internationaux comme l’Union soi-disant européenne ou d’États criminels tels les États-Unis d’Amérique, toujours désireux de soumettre les peuples rétifs. Pour lui, « le peuple suisse ne vit donc pas dans un paradis démocratique et n’est pas aussi libre et souverain qu’il pourrait l’être, mais il est évident qu’en comparaison européenne la Suisse est une anomalie qui pourrait peut-être servir de modèle ou en tout cas d’inspiration pour l’Europe de demain (p. 86) ».

    Mais la partie intellectuelle la plus féconde concerne le localisme, la décroissance et la relocalisation. Cette dernière « est l’application d’autres règles que celles du libre échange international […]. Face à l’uniformité des objets mondiaux jetables et uniformes, elle secrète de l’authenticité, de l’art, de la culture (p. 19) ». Écologique (et véritablement écologiste), la relocalisation s’oppose « au mondialisme, sans tomber dans les travers du nationalisme et de l’étatisme autoritaire, lointain et technocratique (p. 20) ». Sa démarche s’inscrit dans le localisme, cette « pratique saine puisqu’elle consiste, entre autres bienfaits, à redynamiser l’économie d’un territoire (p. 40) ». « Se situant à la jonction de l’écologie et de l’économie, le localisme est à même de façonner un monde apaisé dans ses relations économiques, un monde plus juste (p. 15). » Ainsi découle-t-il la singulière et originale proposition d’« extraire du carcan étatique les solidarités collectives (santé, retraites, etc.) pour les rendre locales et transparentes (p. 21) ».

    Quant à Julien Langella, il estime que le localisme rejette de manière la « centralisation [qui] est un vampirisme : il saigne le pays et aspire toutes ses forces vives, pillant les provinces comme les pays développés (p. 63) ». Il tient surtout à développer une conception révolutionnaire de la décroissance. Remarquant que « les décroissants actuels, coincés entre leur filiation gauchiste – libertaire et leur apologie du local, ne sont pas très à l’aise avec ces notions d’enracinement et de terroir. Normal : c’est nouveau pour eux. La relocalisation a un “ rôle stratégique ” au sein du projet décroissant : penser global, agir local (p. 59) », il invite les identitaires à combattre la construction de nouvelles lignes à grande vitesse, la diminution inquiétante des surfaces arables (essentielles pour l’indépendance alimentaire) au profit d’espaces bétonnés, le productivisme agricole, l’usage des O.G.M., la privatisation du vivant par les multinationales prédatrices… Il est évident que, pour Julien Langella, « la décroissance est notre avenir obligé : mieux vaut anticiper et choisir de l’accompagner, pour avoir son mot à dire dans l’élaboration de la société qui s’ébauchera par la suite plutôt que subir les affres des restrictions, du rationnement et du chaos social qui en résultera (pp. 57 – 58) ».

    Comme le relève Arnaud Naudin, « il n’est pas possible de dissocier décroissance, souveraineté alimentaire, ou relocalisation des activités industrielles de la question identitaire. En effet, promouvoir ces trois principes revient à défendre la diversité, mais surtout le terroir, l’enracinement, et donc à un moment ou un autre le substrat ethnoculturel propre à chaque civilisation (p. 10) ». Une planète enfin relocalisée est plus que souhaitable; elle est indispensable. L’anti-mondialisme conséquent, fondamentalement identitaire – car populaire -, a par conséquent un bel avenir devant lui !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/?p=3550

    • Jean-David Cattin, Alban Ferrari, Julien Langella, Arnaud Naudin, Philippe Vardon-Raybaud, Anti-mondialiste pro-local, IDées, Nice, 2013, 89 p., 10 €.

  • En Italie aussi, la colère monte

    "La classe politico-médiatique italienne ne sait trop comment interpréter les mouvements de protestation, voire de révolte, qui traversent le pays en revêtant depuis un mois une ampleur inaccoutumée. Sans véritable leader ni identité affirmée, le "peuple des Forconi" (fourches) dénonce la politique d'austérité du gouvernement Letta – dont il demande la démission – et par-dessus tout la pression fiscale qui étreint nombre de petits entrepreneurs, chauffeurs routiers, travailleurs précaires, qui s'estiment en outre victimes de l'euro.

    Les autorités espéraient que la période des fêtes de fin d'année serait propice à une démobilisation. Mais on a retrouvé une partie de ces protestataires sur la place Saint-Pierre où, au cours d'une audience générale, le pape François a repris à son compte un slogan inscrit sur une banderole brandie dans la foule : « Les pauvres ne peuvent attendre. » Au milieu des fidèles, quelques activistes en ont essuyé une larme. Cependant, le pape a mis en garde les Forconi : « Défendez vos droits, a-t-il dit, mais rejetez la tentation de la violence. » C'est parce que la classe politique – la Caste, ironisent les Italiens – est restée sourde aux doléances que la violence a pris le dessus, en particulier à Turin et à Rome. Dans ces villes on a pu assister à des scènes bien plus frontales que les manifestations des Bonnets rouges français, auxquels on a parfois comparé les Forconi. Ceux-ci peuvent d'ailleurs se prévaloir d'une antériorité ; leur mouvement a pris son essor il y a deux ans en Sicile, en réaction aux mesures d'austérité préconisées par Mario Monti. Essentiellement méridional et paysan à l'origine – d'où les deux fourches croisées qui tiennent lieu d'emblème – le mouvement a par la suite essaimé dans toute la Péninsule, au point d'être aujourd'hui plus fortement implanté dans le Nord. Il est vrai qu'au fil des mois les paysans ont été rejoints par d'autres catégories de laissés-pour-compte, et récemment par des groupes jugés extrémistes. Néanmoins, les principales composantes du mouvement se proclament apolitiques et hors partis ; leurs cibles sont la pression fiscale, les syndicats, l'Europe de Bruxelles, la mondialisation. Plus que les Bonnets rouges, les Forconi évoqueraient plutôt les Chemises vertes d'Henri Dorgères et l'UDCA de Pierre Poujade. La bien-pensance dût-elle en frémir.

    Beppe Grillo a lourdement tenté de capitaliser sur la colère des Forconi en demandant aux policiers de fraterniser avec les manifestants. Une suggestion peu suivie d'effets. Au contraire, les policiers ont eu la main lourde le 14 décembre devant le siège romain de l'UE, où des militants de Casa Pound ont voulu remplacer le drapeau européen par les trois couleurs italiennes. Les forces de sécurité ont chargé les jeunes manifestants et arrêté le vice-président de Casa Pound, Simone Di Stefano, condamné illico à trois mois de prison.

    Groupe identitaire, Casa Pound se réfère évidemment à l'auteur des Cantos, Ezra Pound, le poète transgressif mort en 1972 à Venise où sa tombe (sur l'île de San Michele) est devenue lieu de mémoire. Quel rapport avec le mouvement des Forconi ? Indépendamment d'une même détestation de la Caste, les militants de Casa Pound éprouvent eux aussi une solide aversion contre l'Europe de Bruxelles. Reste à savoir si les revendications sociales des uns resteront durablement compatibles avec la contre-culture prônée par les autres."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Europe Maxima : La révolution ontologique de Francis Cousin

    En janvier 2012, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, des folliculaires d’une célèbre feuille de choux vespérale, spécialisés dans la dénonciation de tous ceux qui pensent mal, s’alertaient des accointances coupables entre Francis Cousin et Marine Le Pen. Celle-ci citait en effet dans Pour que vive la France des extraits de La société de l’indistinction, un essai en partie rédigé par Francis Cousin.


    Diplômé en philosophie et philo-analyste de métier, Francis Cousin participe à un groupe informel de rédaction nommé « Gustave Lefrançais » qui a intégré un inter-collectif officieux, « L’Internationale ». D’émanation clairement situationniste et d’ultra-gauche, ces équipes n’ont pas hésité à collaborer à Europe Maxima sans en partager le dessein. Contrairement à maints de leurs « camarades » sectaires et arrogants, ces militants ont montré à diverses reprises leur esprit d’ouverture, leur goût pour la discussion franche, directe et courtoise et leur désir de confronter des idées sans s’invectiver. En leur sein, Francis Cousin en est l’éminent maïeuticien.

    Longtemps réticent à publier un écrit sous sa signature, l’ami Cousin s’est finalement décidé à sortir L’être contre l’avoir, un ouvrage de haute volée, à la lecture exigeante et à la réflexion ciselée. Ce livre déclare une guerre totale à la présente société marchande et à ses pâles idoles. Lecteur assidu de Guy Debord, de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Pierre Clastres, de Marshall Sahlins et de quelques présocratiques, l’auteur y défend la « tradition primordiale de l’être ». Attention cependant au risque compréhensible de confusion ! Cette « tradition primordiale »-là n’a rien à voir et ne se compare pas avec la Tradition primordiale d’un René Guénon ou d’un Julius Evola. Pour Cousin, leur raisonnement s’est arrêté prématurément !

    La thèse de L’être contre l’avoir est résolument anti-politique et anti-économique. Pour son auteur, l’« essence du politique » chère à Julien Freund résulte de la fragmentation de l’unité totale originelle. Il dénie ainsi toute pertinence à la tripartition indo-européenne mise en évidence par Georges Dumézil. La tripartition est déjà pour Cousin une solide avancée de l’avoir aux âges anciens. À l’aube de l’humanité, aux temps pré-historiques donc, l’homme vivait dans la concorde, une « unité sacrale du cosmique originel qu’économie, religion, politique et science ont séparé (p. 316) ». « L’homme des vieilles communautés de l’être a vécu durant des millénaires anti-économiques et anti-politiques au rythme des saisons cosmiques dans une vie harmonique d’anti-argent avec la nature sacrale (p. 49). » Bref, pour Cousin, « la communauté primitive n’est pas une société sans argent et sans État, mais une société contre l’État et contre l’argent (p. 155) ». Il est donc légitime qu’à ses yeux, « toute l’histoire de la modernité est l’histoire du déploiement de la dialectique par laquelle l’avoir s’est employé à effacer le souvenir de l’être (p. 95) ». Mieux encore, il explique que « la communauté est le site cosmique de la pro-venance de l’homme en l’être alors que la polis est le site mercantile de sa relégation en l’avoir (p. 86) ».

    Francis Cousin s’affirme communiste et estime que le communisme réel n’a jamais été appliqué, car il s’est toujours confronté à la présence mortifère de la politique (soviétisme) et de l’économique (capitalisme). En fait, « le but de la révolution communiste pour la communauté humaine n’est pas de fonder un système de gestion économique nouveau, mais d’engendrer au-delà et contre toute gestion et toute économie une activité différente qui rompe avec la falsification de la vie sociale (p. 283) ». Malgré la pesante domination de l’avoir, « la révolution communiste du refonder le cosmos de l’être […] permettra aux hommes de la qualité de redevenir des êtres de la qualité humaine (p. 115) ». Le retour à l’être s’impose ! Mais pas n’importe comment. « L’époque actuelle, apogée de l’humanisme de la marchandise, a voulu faire de chacun un simple objet d’échange et de désir chosifié. Elle nous offre ainsi la preuve permanente que la classe capitaliste est la classe de l’organisation de la mort généralisée (p. 209). » Il s’agit de retrouver, de reconstituer l’unité perdue en se reliant au sol, à la terre. « L’être est […] ce qui pose comme énergie du tenir, en tant que force de l’auto-mouvement du vivre des puissances de la terre… (p. 237) », car « dans la communauté de l’être, être, penser et parler sont le même mouvement de vie de l’être (p. 84) ».

    Dans ce cadre enfin libéré de l’emprise de l’argent surgit « l’homme de l’être [qui] est l’homme qui saisit l’être qui est en le recueillant et en y demeurant aux racines de terre de l’existence véridique (pp. 131 – 132) ». Francis Cousin s’oppose à toutes les structures politiques de l’histoire : l’État, l’Empire, la cité, le royaume, la république, la théocratie, etc., aliènent l’être de l’homme. S’appuyant sur les vieux Germains décrits par Tacite et sur le quotidien des Amérindiens des Grandes Plaines, l’auteur esquisse une alternative utopique (dans les deux sens du mot) : une fédération mondiale de communes libres. Fidèle à une pensée communarde délaissée, il considère, d’une part, que « la Commune est […] la communauté réunie pour toute délibération ordinaire ou extra-ordinaire de son habitat unitaire en tant qu’assemblée (éventuellement insurrectionnelle !) du mouvement de sa préservation générique (p. 183) » et, d’autre part, que « contre la mondialisation cosmopolite de l’avoir (la formule est de Marx !), la résistance du prolétariat pour faire jaillir l’être de l’homme par l’auto-abolition de la condition prolétarienne s’est dès les origines, d’emblée et immédiatement, auto-intitulée : Internationale, cela pour bien mettre en perspective l’inter-activité nécessaire de tous les espaces-temps du foyer du naître… (p. 263) ».

    Cette « révolution internationale communarde de l’être » devra impérativement s’inspirer des révoltes populaires qui ont égrené l’histoire européenne. Francis Cousin rend hommage à l’exemplarité de ces insurrections françaises et européennes. Souvenons-nous des Flagellants, des Jacques, des Maillotins, des Croquants et des Nu-Pieds. Il s’enthousiasme pour la méconnue « Guerre des Demoiselles » qui concerna l’Ariège entre les années 1830 et 1870. Il salue aussi la Vendée de 1793, la Chouannerie et la Commune de Paris de 1871. Il indique que leur facteur déclencheur est souvent la prise par quelques particuliers enrichis de terres communes qui bénéficiaient jusqu’alors à l’ensemble de la communauté. Les paysans pyrénéens déguisés en jeunes filles pour ne pas être reconnus, d’où leur surnom de « Demoiselles », agissent physiquement contre l’interdiction des pratiques communautaires forestières ! L’auteur souligne que le premier à s’indigner du « populicide » vendéen fut le partageux Gracchus Babeuf. Comme plus tard les fédérés parisiens, « les Vendéens s’emparant des villes républicaines de la marchandise et les communards de 1871 mettant la main sur les édifices de la servitude, auront toujours le même comportement insurrectionnel d’aller vouloir enflammer les papiers aliénants de l’administration étatique (pp. 114 – 115) ».

    Francis Cousin demande aux Européens de renouer avec cet état d’esprit protestataire et de relancer, renouer et reprendre une intense lutte des classes. « L’homme de l’être est l’homme qui se lève et qui refuse le monde échangiste où l’assurance de posséder la détresse du patrimonial se troque contre l’obligation de mourir d’ennui (p. 112). » Ce combat n’est pas civique, car « le prolétariat n’a rien à faire sur le terrain de la votation qui organise les territoires de la Cité du maintien de l’ordre capitaliste, pas plus à participer qu’à s’abstenir (p. 303) » d’autant que « les élections constituent un terrain de mystification destiné à perpétuer la dictature démocratique de la marchandise totalitaire librement circulante (p. 303) ». Il préférerait que l’« Europe [… redevienne un] espace historique de la tradition critique radicale (p. 212) » parce qu’à la différence des autres aires humaines d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, le continent européen détient une vieille conscience révolutionnaire si bien que « toute l’histoire des luttes radicales qui ont fini par positionner la nécessité du subversif conscient sont nés sur le terrain pagano-christianiste des ancestrales communautés paysannes dont est sorti ultérieurement le prolétariat européen, dans la tradition primordiale du souci de l’être et du refus de sa réduction en avoir calculé (p. 185) ». Cette habitude à la contestation propre aux Européens ne serait-elle pas due précisément à la particularité longtemps vivace de privilégier le politique ? Si les Asiatiques, les Africains, les Américains ne possèdent pas ce Logos radical de l’être, cela signifierait-il peut-être qu’ils sont potentiellement plus communistes (au sens que l’entend Francis Cousin) que les Européens ?

    Loin des proclamations enflammées et intéressées de ses zélateurs stipendiés, l’avoir n’implique pas le bien-être. Il le détruit plutôt par un changement profond et insidieux des mentalités. Francis Cousin rappelle qu’au Moyen Âge, l’Européen mangeait beaucoup plus de viande qu’à partir du XVIe siècle. En plus, loin de l’hygiénisme ambiant de ce début de XXIe siècle, « les hommes du Moyen Âge boivent beaucoup plus qu’aujourd’hui et surtout beaucoup mieux des crus de véridique qualité de terre (p. 257) ». Outre l’alimentation (il s’approche à ce sujet des idées de l’écologiste radical Bernard Charbonneau) et le divertissement qui rend idiot, le caractère ontologiquement réfractaire de l’esprit européen tend à s’éroder, à s’émousser, à se corrompre sous les effets dévastateurs du « Grand Remplacement (Renaud Camus) » démographique. « Si l’immigrationnisme est la clef de voûte du capitalisme contemporain, c’est avant tout parce que l’immigré y est bien toujours la matière première la plus maniable, la plus inféodée et la plus malléable (p. 228). » Il souligne que « l’immigration se révèle […] comme une stratégie capitaliste de vaste envergure pernicieuse qui vise fondamentalement à disloquer la spontanéité historique des solidarités prolétaires naturelles en hétérogénéisant le substrat de la réalité du sentir et du ressentir ouvrier. De la sorte, l’immigration est toujours l’expression de la contre-révolution du capital car elle permet avant tout de dé-manteler la combativité ouvrière en désarticulant l’identité de ce qui structure les cohésions et les immanences de l’éco-système de sa longue durée (pp. 27 – 28) ». C’est une action de destruction du fond réfractaire européen puisque « à partir du moment où l’envisageable du métisser cesse d’être une possible rencontre personnelle pour devenir un commandement idéologique de la tyrannie spectaculaire des obligations marchandes générales, il est clair qu’est alors bien advenu l’âge du camp de concentration de la liberté du totalitarisme cosmopolite du marché planétaire (p. 46) ». Francis Cousin prévient par conséquent que « le principe de la production de la société de l’avoir, c’est le fractionnement quantitativiste de la vie en la coupure de l’être, la perte de soi dans la production tourmentée et inconsciente d’un monde qui échappe totalement à ses producteurs puisque leur existence y devient justement le procès universel de la détention permanente où tout regard s’y perd dans le bagne de la possession (p. 21) ».

    « La liberté démocratique est la tyrannie de la marchandise comme seule consommation autorisée et comme seule opinion permise dans la circulation sans fin des hommes falsifiés par la domination spectaculaire du temps – argent (p. 21). » À ce stade, il ne faut rien attendre – sinon le pire – des oppositions marginalisées et théâtrales du Système. « La gauche et l’extrême gauche du Capital en tant qu’avant-garde du progrès de la raison mercantile, sont là les meilleurs serviteurs du melting-pot mondialiste qui aspire à créer cet homme hors-terre, hébété, nomade et vagabond qui n’a plus pour seul repère que les grandes surfaces spectaculaires de la possession, là où l’existence se mesure exclusivement à l’aune des calculs du fétichisme marchand, de l’errance narcissique et du coloriage stupide de la vie fausse (p. 27). » La collusion et le reniement sont inévitables parce que « le spectacle moderne de la dictature démocratique de la marchandise se révèle comme le règne autocratique de la liberté de marché enfin parvenu à mettre en mouvement la plénitude mondiale de sa logique appropriative (p. 22) ». Jeux politiciens et campagnes électorales ne sont donc que des diversions qui neutralisent le potentiel contestataire, révolutionnaire, des Européens. « La démocratie de la marchandise spectaculaire est un énorme carnaval parodique qui se confond avec la fin désormais manifeste de toute possibilité pour l’intelligence d’apparaître de manière perceptible dans aucun domaine qui se prétend officiellement compétent pour causer de sa spécialité. Le seul fait que le faux soit désormais reconnu pour le vrai sans aucune discussion lui a donné cette qualité magique tout à fait exceptionnelle de faire que le vrai a maintenant cessé d’exister pratiquement en tout lieu puisqu’il est de la sorte réduit à l’état d’une hypothèse indémontrable qui ne pourra par principe jamais être discutée (p. 17). » L’auteur ne réserve pas que ses coups à la gauche. La « droite » reçoit de belles raclées. Il s’en prend ainsi au « concept équivoque de désinformation, mise en vogue ces temps derniers par ceux qui souhaiteraient voir se mettre en place une autre forme d’économie politique de l’aliénation et qui aboutit finalement à faire croire que le mensonge résulterait d’une simple utilisation inadéquate et malveillante de l’authenticité qu’il conviendrait uniquement de changer en bon usage de réinformation, oublie que c’est la marchandise qui est en soi pure contre-vérité. tant que le fétichisme de la marchandise existera, et peu importe là quelle faction étatique en assume la gestion, le renseignement et l’investigation, la vérité officielle du spectacle démocratique ne saurait être chose que la perfidie impérialiste du marché, puissance la plus hostile qui puisse être pour la vraie passion de vérité humaine. Ainsi, de l’extrême droite à l’extrême gauche du Capital, tous les contre-médiatiques qui voudraient simplement changer d’État et modifier la donne de l’argent, omettent de voir que le faux ne résulte nullement de soi-disant mauvais jugements, observations ou déductions mais qu’il est, a contrario, l’impeccable conclusion du bon raisonnement spectacliste de l’intellection marchande (p. 19). »

    Pour Francis Cousin, non seulement « le temps médiatique du spectaculaire mercantile purge chaque soir le déroulement des événements pour réinventer chaque matin la comédie d’un nouveau théâtre où le triomphe du pouvoir culturel du profit emprisonne toujours plus les hommes dans la consommation illusoire d’objets inutiles et dans la prosternation devant la puissance universelle de la marchandise totale ravageant l’ensemble des domaines du vécu (p. 11) », mais « le fétichisme de la marchandise étant devenu le Tout du monde, la seule chose qui puisse s’y présenter c’est, d’entrée, l’imprimature systémique, irréfléchi et stéréotypé de tout ce par quoi la cybernétique du ministère de la Vérité a fait du monde le spectacle du Tout de la marchandise (pp. 17 – 18) ». Implacable dans son jugement, il assène que « le héros journalistique comme tous les héros scientifiques, artistiques ou bancaires est toujours un supplétif de la Bourse, de la Maffia ou de l’État. Il se rêvasse toujours en conseiller du Prince et c’est pourquoi il est l’ennemi des vérités indésirables, chargé simplement d’aider à passer le temps de la liberté dictatoriale du marché (p. 20) ». Francis Cousin en profite aussi pour se moquer de « l’actuelle mode orwelliste qui voit tous les thuriféraires du spectacle critique faire aujourd’hui obstacle massif à une véritable critique du spectacle de la marchandise en tant que telle, il convient sans cesse de rappeler que la décence commune, la réputée common decency (comme cœur radical de toute protestation humaine contre l’in-humain) sur laquelle insiste avec tant de justesse Orwell est, pour paraphraser Marx, d’abord et avant tout une activité pratique – critique puisque la discussion sur la réalité ou l’irréalité d’une pensée qui s’isole de la pratique, est d’emblée et purement la scolastique de l’illusoire (p. 14) ». Cet illusoire est solidement cadenassé. Il conduit les populations à accepter un sort sordide.

    « Le XXIe siècle, né du triomphe des perfectionnements totalitaires de la finance occidentale par les vétustés carcérales du capitalisme soviétique, s’impose dorénavant planétairement comme abondance fastueuse de la sur-vie dans les galeries marchandes des droits de l’homme commercialisé (p. 22). » Dans ce nouveau totalitarisme sophistiqué et indolore, l’État joue le rôle de gardien vigilant, voire de garde-chiourme attentif. Il assure à la domination de l’avoir les moyens de perdurer. Il y a d’abord « l’alliance militaire États-Unis/O.T.A.N./Israël [qui] n’a qu’un seul but : […] vassaliser davantage les Européens en tentant de les distancier toujours plus de la perspective de s’installer fortement sur le marché des vraies décisions mondiales (p. 215) ». Ensuite, « les fauves urbains de l’économie souterraine qui brûlent rituellement des voitures ne sont pas des enfants d’ouvriers en révolte qui se battent par haine de la marchandise, mais des paumés incultes adorateurs du fric, de ses modes insanes et de toutes ses grossières insipidités. Bien loin d’être des persécutés en rupture, ce sont les enfants chéris du système de la discrimination positive de l’anti-subversif, les talismans médiatiques de l’ordre capitaliste à révérer (pp. 30 – 31) ». Les racailles des banlieues sont les mercenaires du terrorisme d’État. Certes, « l’État a toujours été terroriste [… et] a toujours recruté ses troupes de choc dans la faune des truands et des proxénètes et il a toujours usé du lumpenprolétariat abruti pour écharper le prolétariat insoumis. À l’heure où des groupes financiers peuvent s’acheter des pays entiers, il est normal qu’à côté des polices et des armées officielles, la tyrannie démocratique du marché puisse lever dans toutes les banlieues racailleuses de la planète des milices privées, des polices parallèles et des cohortes de toutes sortes chargées d’aider à la défense des sanctuaires du profit (p. 44) ». On a compris que « le terrorisme d’État est la continuation de la politique de l’économie de crise par d’autres moyens et sur d’autres modes plus expéditifs. Il accomplit ici la force supérieure des manœuvres obscures de l’État de droit (p. 41) ». Bref, « le spectacle terroriste mondial est le prolongement de la politique de guerre commerciale (p. 217) ».

    Anti-politique conséquent, Francis Cousin ne soutient aucun régime en place sur le globe. Il les vomit tous. « La mythologie tiers-mondiste sud-américaine de Chavez n’est pas mieux en l’être que les fadaises éthico-monétaristes nord-américaines d’Obama… (p. 247). » Un puissant pessimisme semble pourtant le tenir. Il juge que « les peuples vont immanquablement disparaître et s’y substitueront alors des populations informes de libres consommateurs serviles de la temporalité échangiste du métissage obligatoire en l’adoration des galeries marchandes de la dépense (p. 301) ». Aurait-il compris que le retour à l’être est impossible et que son unité primordiale est irrémédiablement perdue ? Cela n’empêche pas que L’être contre l’avoir soit un grand ouvrage subversif et vivifiant.
    Georges Feltin-Tracol

    •  Francis Cousin, L’être contre l’avoir. Pour une critique radicale et définitive du faux omniprésent…, Le retour aux sources, 2012, 331 p., 21 €.
    Article initialement publiée sur Europe Maxima

    http://www.scriptoblog.com/index.php/blog/actu-site-et-amis-du-site/1231-europe-maxima-la-revolution-ontologique-de-francis-cousin

  • Appel aux volontaires

    De nombreuses équipes se sont portées volontaires pour faire connaître Jour de Colère grâce à des campagnes de tractages.

    Nous n’avons jamais assez de bonnes volontés. Manifestez-vous si vous souhaitez nous rejoindre : mobilisation.jdc2014@gmail.com


    colere

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/appel-aux-volontaires_94931.html#more-94931

  • Les idées jacobines de l'UMP

    D'Yves de Kerdrel dans Valeurs actuelles :

    A"Bonne nouvelle : la droite a des idées. Mauvaise nouvelle : ce sont des idées d’un autre siècle. Une semaine avant Noël, l’UMP a publié une série de mesures d’urgence pour redresser la France. [...] Sauf que ces idées ne sont que des “mesurettes” déjà promises en 2007, voire en 2012. Là où beaucoup attendaient un projet de société, ils ont vu arriver un catalogue La Redoute de propositions susceptibles de ne fâcher personne.

    C’est à croire que Rue de Vaugirard, au siège de l’UMP, qui est une des composantes de la droite, on pense que le “sursaut” dont il est tant question peut se résumer à des mesures consistant à préserver le fameux modèle social français issu du Conseil national de la Résistance. [...]

    Les rédacteurs de ce projet restent dans une démarche étrangement jacobine où l’État décide de tout et l’individu continue de subir, comme il subit depuis dix-huit mois une insupportable déconstruction des valeurs qui font notre société.

    Quand il est arrivé au pouvoir, dans une période difficile pour les États-Unis, John Kennedy, lors de son premier discours de président, a déclaré : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ! » Que la droite serait enfin forte si elle s’efforçait de porter des valeurs au lieu de s’enfermer dans des mesures de directeur de cabinet ! Que la droite serait enfin convaincante si elle nous disait comment effectuer le rassemblement de tous les Français, sans lequel un redressement du pays ne sera pas possible ! Que la droite nous parle enfin de ce qui fait vibrer chacun de nous : la restauration des valeurs fondamentales que sont la famille, le travail, la propriété, la responsabilité individuelle, le respect du droit, celui de la patrie, des frontières et le fait que n’est pas français qui veut. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • « Les démons du bien » d’Alain de Benoist

    Nouvel ordre moral et théorie du genre.
    Les éditions Pierre Guillaume de Roux viennent de publier le dernier ouvrage d’Alain de Benoist qui est intitulé « Les démons du bien ». Il comprend trois parties dont la première est consacrée au nouvel ordre moral occidental, la seconde à la théorie du genre et la dernière aux relations de plus en plus difficiles entre les sexes.
    Un nouvel ordre moral
    Dans la partie introductive de son ouvrage, Alain de Benoist décrit le nouveau code moral que les médias, les politiques et les intellectuels de tous ordres récitent à longueur de journées et d’années dans l’Empire du Bien occidental. La révolution libérale/libertaire s’est voulue transgressive et elle l’a été à l’égard de la morale qui avait cours dans un passé proche ; elle a déprécié et ridiculisé les valeurs qui ont été celles de nos ancêtres (la patrie, l’honneur, la famille, le courage, les solidarités communautaires…) et qui étaient liées, d’une part, à une vue du monde communautaire (familles, communautés rurales, patrie) et, d’autre part, à la haute idée que nos aïeux se faisaient des responsabilités personnelles que chacun d’entre eux avait à l’égard de ses communautés d’appartenance.
    Les gauchistes et libertaires devenus pour la plupart d’entre eux des libéraux/libertaires thuriféraires de la mondialisation libérale ont sécrété une nouvelle morale qu’ils assènent avec des moyens démesurés. Au cours des quarante dernières années ils ont pénétré l’ensemble des médias ainsi que les mondes de l’art et de l’éducation dans le but de détruire l’idéologie qui était alors dominante et dont le capitalisme, qui était considéré (et qui l’est encore par certains nigauds, tel l’ineffable Besancenot, dont le philosophe Charles Robin a mis récemment en évidence la misère intellectuelle) comme nationaliste et patriarcal, constituait selon eux le socle ! Chemin faisant et les paradis soviétique et maoïste ayant rendu l’âme ou ayant perdu de leur charme, ils se sont rendu compte de la dimension révolutionnaire du capitalisme surtout quand il est associé à la philosophie individualiste des libéraux, ce dont Marx avait eu l’intuition. Le gauchisme a rencontré le libéralisme, ce qui n’est pas vraiment une surprise puisqu’au fond ces idéologies proviennent des mêmes sources, la philosophie libérale anglaise et la philosophie des Lumières qui lui est étroitement liée, et ils ont fusionné pour donner naissance à l’idéologie libérale/libertaire qui, à défaut d’être dirigée contre le capitalisme néolibéral, bien au contraire, œuvre à la promotion du « droit-de-l’hommisme » et d’un intégrisme individualiste négateur de toute nature, qu’il s’agisse de nature féminine, de nature masculine ou de nature humaine tout court. L’individu est censé, selon cette idéologie qui est purement littéraire et qui ne repose sur rien de sérieux, « s’auto-construire » conformément à ses seuls désirs et caprices. La caractéristique de cette idéologie est le refus de tout déterminisme naturel et de tout enracinement culturel ; selon elle, l’être humain, en plus d’être nomade, est totalement indéterminé et les seules différences qu’elle admet sont les différences individuelles résultant des choix narcissiques d’individus solitaires. Une seule autre différence est acceptée : celle de la richesse individuelle. Cette idéologie est l’aboutissement de l’individualisme et elle était en filigrane dans l’idéologie libérale ; elle se situe aux antipodes de toute forme de pensée traditionnelle et elle ignore toutes les découvertes les plus récentes des sciences anthropologique, éthologique et génétique.
    L’idéologie lib-lib a conquis les classes politiques de gouvernement, droite et gauche confondues et :
        « le clivage droite/gauche fonctionne aujourd’hui comme un écran de fumée dissimulant la seule véritable distinction opposant d’un côté les libéraux, toutes tendances confondues, qui en tiennent pour une vie politique neutralisée et procéduralisée, un Etat thérapeutique, une “gouvernance” mondiale, une démocratie purement représentative et un discours fondé sur les “droits de l’homme”, et, de l’autre côté, tous ceux qui, au contraire, insistent sur l’autonomie locale, la démocratie directe, les particularités culturelles et les valeurs traditionnellement non négociables d’appartenance et de solidarité. »
    Les chiens de garde du nouvel ordre moral lib-lib ont clairement un comportement totalitaire qui se traduit par leur volonté hégémonique et par l’utilisation qu’ils font des moyens les plus odieux pour sidérer et neutraliser les récalcitrants ; ainsi l’utilisation de la dénonciation publique est devenue une de leurs pratiques les plus courantes qui a pour but de tuer socialement ceux qui résistent.
    Ce que la cléricature du nouvel ordre moral lib-lib n’avait pas prévu c’est que, comme ce fut le cas en Union soviétique et dans les pays communistes d’Europe de l’Est, malgré un déploiement de propagande inégalé, une partie de plus en plus importante du peuple français qui est devenue progressivement une large majorité des deux tiers refuse ses mots d’ordre et ses discours ineptes.
    La théorie du genre
    La théorie du genre s’inscrit dans le cadre de cette idéologie lib-lib qui a généré le code moral que nous venons d’évoquer. Elle est un des prolongements de cette idéologie de l’indifférenciation qui procède à la fois de l’individualisme et du progressisme, deux éléments constitutifs essentiels de la philosophie des Lumières. Cette philosophie aboutit aujourd’hui à ce qu’on peut appeler le « mélangisme » car il s’agit en fait davantage de tout brasser, de tout mélanger plutôt que de métisser. Le but de cette hystérie « mélangiste » est de supprimer toute trace du passé, car telle est l’obsession progressiste ; rien de ce qui pourrait rappeler un passé honni ne doit subsister ; tout ce qui peut rappeler les distinctions entre sociétés, entre races (ou groupes humains régionaux si vous préférez mais c’est la même chose), entre cultures et entre sexes doit disparaître. Seules doivent être maintenues les différences de richesse qui, elles, sont acceptables même quand elles atteignent les sommets que nous connaissons depuis deux décennies !
    Le féminisme a connu plusieurs stades dont le premier a été motivé par une exigence d’égalité en matière de droits politiques, économiques et sociaux entre hommes et femmes ; cette exigence allait en général de pair avec la reconnaissance d’une différence naturelle et d’une réelle complémentarité entre les personnes des deux sexes. Quant au second stade, il participe d’un égalitarisme radical. « A la base du féminisme égalitaire, on retrouve cette idée que l’égalité est à concevoir dans le sens de la mêmeté, et que l’égalité ne sera vraiment acquise entre les hommes et les femmes que lorsque rien ne les distinguera plus vraiment. » L’idéologie du genre qui participe de cet égalitarisme extrémiste nie l’existence des innombrables différences existant entre les deux sexes que les biologistes et les psychologues ont clairement établies au cours des dernières décennies. Le psychiatre et éthologue Boris Cyrulnik considère que cette haine de la différence est celle de pervers qui ne la supportent pas et que la théorie du genre relève de la spéculation idéologique.
    La liste des différences entre personnes de sexes différents est trop longue pour que nous puissions la dresser dans cet article mais il convient de faire remarquer que l’espèce humaine est une espèce sexuée et que sa reproduction ne se fait que grâce à l’existence de deux sexes complémentaires, et non pas opposés, qui sont génétiquement différents (les hommes ont un chromosome Y et un chromosome X tandis que les femmes ont deux chromosomes X). Cette différence génétique induit de grandes différences hormonales qui créent des différences nombreuses au plan physique mais aussi en matière de comportement et de psychologie. La psychiatre américaine Louann Brizendine, qui est une spécialiste éminente en matière de neurologie et dont l’ouvrage intitulé Les secrets du cerveau féminin vient d’être publié par les éditions Le Livre de poche écrit ainsi :
        « Le cerveau féminin a de formidables aptitudes : une remarquable agilité verbale, la capacité de s’impliquer à fond dans l’amitié, un don pratiquement médiumnique pour déchiffrer les émotions et les états d’âme d’après l’expression du visage et le son de la voix, la capacité de désamorcer les conflits. Tout cela est programmé dans le cerveau féminin. Ce sont des dons innés que beaucoup d’hommes, disons-le franchement, ne possèdent pas. Les hommes viennent au monde avec d’autres talents, déterminés par leur propre réalité hormonale. »
    Quant à l’orientation sexuelle, elle en dit très clairement qu’elle a une origine biologique :
        « Plusieurs études effectuées sur des familles et sur des couples de jumeaux prouvent sans ambiguïté l’existence d’une composante génétique dans l’orientation sexuelle, tant féminine que masculine. Nous savons maintenant que l’exposition du fœtus à un environnement hormonal propre à l’autre sexe, comme la testostérone pour un cerveau génétiquement féminin, va conduire le système nerveux et les circuits cérébraux à se développer selon une orientation plus typiquement masculine. Cet environnement hormonal prénatal a des effets durables sur certains aspects du comportement, comme les jeux brutaux et l’attraction sexuelle… Ces découvertes scientifiques montrent que le câblage de l’orientation sexuelle s’effectue dans le cerveau de la femme au cours du développement fœtal, suivant les schèmes des gènes et des hormones sexuelles qui lui sont propres ».
    Contrairement à ce que disent les propagandistes de la théorie du genre, le sexe est une réalité biologique tout comme l’orientation sexuelle.
    Ce dernier livre d’Alain de Benoist, comme les précédents, est d’un très grand intérêt ; à lire absolument.
    Bruno Guillard, 26/12/2013
    Alain de Benoist, Les démons du bien, Pierre Guillaume de Roux éditions, collection PGDR éditions, novembre 2013, 279 pages.
    http://www.polemia.com/les-demons-du-bien-dalain-de-benoist/

  • Les associations LGBT ne vivent que grâce aux subventions

    Sans l’argent du contribuable par l’entremise de subventions publiques, les associations LGBT disparaissent. Dernier exemple en date, la coordination LGBT de Catalogne a annoncé sa dissolution.

    C’est ce qu’a annoncé cette organisation le 17 décembre dernier sur sa page web dans un communiqué faisant référence à un projet phare, le service d’information 900 Rosa, financé durant des années par le Plan national du sida du ministère de la santé.

    Mais la crise économique est passée par là et voilà deux ans que l’association LGBT est priée de se débrouiller pour faire vivre « 900 Rosa » sans subventions. Or, cette association s’est montrée incapable de trouver des financements privés.

    Lire la suite ...

  • La République serait en danger pour des histoires de bananes et de quenelles

    Communiqué du Collectif des Avocats contre la Répression Policière :

    "A l’occasion d’un colloque organisé par le collectif des avocats libres il y a plus de deux ans sur la liberté d’expression en compagnie de Robert Ménard, Philippe BILGER, Christian VANNESTE et Jacques Tremolet de VILLERS, nous dénoncions les dérives liberticides des lois Pleven, Gayssot, Lellouche qui, sous couvert de lutte contre le racisme ou l’homophobie, instauraient le délit d’opinion et laissaient la porte ouverte aux procès d’intention des ligues des vertus (sos racisme, licra, Mrap, sos homophobie).

    Cette judiciarisation de la pensée déjà annoncée de manière prémonitoire par Philippe MURRAY dans le remarquable ouvrage  « homo festivus », s’exerce au nom de la vertu et de la tolérance mais ouvre les portes au totalitarisme le plus sournois.

    Les récentes sorties de Mme TAUBIRA pour un malheureux slogan d’une gamine de dix ans ou de Mr VALLS justifiant l’interdiction d’un humoriste pour une histoire de « quenelles » montre la démesure du pouvoir et la fracture de plus en plus prégnante entre le peuple et l’oligarchie. Laquelle oligarchie monopolise les média en prétextant que la République serait en danger pour des histoires de quenelles ou de bananes, ou quelques sifflets sur les champs Elysées contre le Président de la République et qui ont failli se solder par l’emprisonnement d’un jeune homme  de vingt ans jamais condamné.

    Pendant ce temps là, les crimes et délits contre les biens et les personnes ne cessent d’augmenter et les attentats à l’explosif et les règlements de compte à la kalashnikov se multiplient à MARSEILLE, la Justice souffre de moyens de plus en plus dérisoires et d’un engorgement chronique mais la priorité du gouvernement est de réduire la liberté d’expression. Les récentes dispositions permettant sans autorisation du juge de surveiller les citoyens via les réseaux sociaux, sous le prétexte fallacieux de lutter contre le terrorisme s’inscrit dans cette dérive oligarchique mondiale qui vise à contrôler l’information et  à asservir les peuples.

    Hier, Mme TAUBIRA et Mr PEILLON prétendaient arracher les enfants au déterminisme familial et religieux comme jadis en leur temps les khmers rouges.

    Il y a quelques mois plus de 700 jeunes opposées à la loi Taubira ont fait de la garde à vue et plusieurs milliers ont été contrôlés pour aboutir la plupart du temps à des classements sans suites ce qui démontre le caractère arbitraire de ces arrestations. Aujourd’hui des sages femmes sont violentées par les CRS et des pompiers sont réprimés violemment alors que de nombreux quartiers sont laissés à l’abandon aux dealers et aux salafistes.

    Nous assistons à une dérive totalitaire d’un pouvoir oligarchique de plus en plus enfermé dans un délire idéologique et qui n’hésitera pas demain à enfermer quiconque osera sur internet ou ailleurs critiquer un tant soit peu l’idéologie ambiante et ce sous couvert de lutte contre le racisme ou l’homophobie.

     Faut- il attendre de voir nos enfants effectivement arrachés à leur parents pour en faire des enfants d’Etat ou d’être trainés devant les tribunaux pour délit d’opinion? Faut-il attendre que nos comptes soient saisis (comme cela a été le cas à Chypre) par les banques et les institutions financières qui constituent l’oligarchie mondiale pour réagir ?

    C’est pourquoi le collectif des avocats libres qui est en première ligne sur le front de la défense des libertés publiques et de la liberté d’expression appelle à manifester pacifiquement mais de manière résolue le   26 janvier pour le Jour de colère."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/la-r%C3%A9publique-serait-en-danger-pour-des-histoires-de-bananes-et-de-quenelles.html

  • Tous malheureux ? Tous mes voeux !

    par l’abbé Guillaume de Tanoüarn

    En allant dire la messe aux religieuses de l’institution Saint-Pie X, ce matin à Saint-Cloud, j’écoutais RMC. Jean-Jacques Bourdin, le conformisme de l’anticonformisme, à moins que ce ne soit le contraire : l’anticonformisme du conformisme.

    En tout cas l’un des grands instituteurs, intronisé pour l’éducation bien pensante du peuple de France chaque matin, docteur en soft-idéologie. La question SMS du jour, nous sommes la Saint Sylvestre : Etes-vous heureux ? Entre neuf heures et neuf heures et demi, il y avait 65 et 66 % des réponses qui s’inscrivaient en négatif : non, nous ne sommes pas heureux. Enorme ! Enorme quand on sait avec Blaise Pascal que "tout homme cherche à être heureux, même celui qui va se pendre". Cela n’a pas fait vaciller le soft man de RMC. Pas de commentaire pour une fois sur ce chiffre, qui l’a pris par surprise. Autant dire que cela lui en a touché une... comme parlait le président Chirac. 66 % des Français à qui on pose la question et qui se donnent la peine de répondre se déclarent malheureux en Hollandie ? Pas de problème : depuis l’Elysée, on va leur répondre ce soir avec "des voeux d’espérance et de combat". T’es malheureux ? Combats quand même va... Comme à Dien Bien Phu ! [...]

    La suite sur Métablog

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Tous-malheureux-Tous-mes-voeux