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  • Les fantasmes de BHL

    L’homme le plus détesté de France, sans doute, même si heureusement aucun sondage n’a été commandé et payé pour l’attester, était il y a deux mois à Maïdan, la place centrale de Kiev où les Ukrainiens ont pris l’habitude de venir régler leurs comptes internes : à son habitude, il tentait de voler au secours de la victoire, la victoire on ne sait de quoi d’ailleurs, de la « révolution » sans attribut, de la « démocratie » sans épithète, bref de l’Europe telle qu’il la rêve.

     

    Et il la rêve si mal, cette Europe, qu’il lui fallait en appeler au secours de Barack Obama pour tenter d’imposer face au « maître Poutine » ses chimères. Et il ne lui déplaisait pas, au bonhomme BHL, de vanter les vertus des droits de l’homme dont il se croit le VRP en chef devant une foule au moins pour moitié composée de néonazis, de véritables ceux-là, pas de ces fantômes à qui M. Valls tente de donner chair un jour sur deux en France, entreprise dans quoi il échoue systématiquement et logiquement, de véritables racistes donc, fascinés par la Wehrmacht et autres symboles de la force et de la volonté pure. Peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse. Peu importe le public tant que la démocratie passe. Enfin, passe seulement dans le discours qui est toujours le même et qui rate aussi systématiquement qu’il est prononcé, depuis la Bosnie et le Kosovo, en passant par Kaboul, et jusqu’à la Libye. L’incompétence politique et géostratégique de Bernard-Henri Lévy est du même tonneau que celle de George W. Bush et de ses faucons néoconservateurs. Mais au moins M. Bush avait été élu par un peuple. Or, qui a établi BHL pour être notre juge ? Les gouvernements et les présidents passent, Bernard reste. Et c’est un grand mystère pour son contemporain français que cet homme dont personne ne lit les livres, que personne n’admire, avec qui personne ne pense, fasse notre politique extérieure.

    Mais au-delà de ce cas fascinant par sa médiocrité, on ne peut laisser de s’interroger sur les réflexes pavloviens de nos gouvernants, politiques et médiatiques, qui les empêchent de jamais choisir dans une situation concrète – ce qui est tout de même la base de la politique – et ce qui est meilleur pour l’homme en général, et pour la France ou l’Europe en particulier. Ils ne choisissent pas en effet parce que dans tous les cas, en Libye, en Syrie, aujourd’hui en Ukraine, une évidence, une vérité éternelle même dirait-on, s’impose à eux immédiatement, avant même qu’ils aient eu le temps de réfléchir. Poutine est le méchant, Obama est le gentil, par exemple. Et lorsque l’on entend John Kerry, Monsieur Affaires Étrangères des États-Unis d’Amérique faire la leçon au président russe en ces termes : « Nous ne sommes plus au XIXe siècle, on n’envahit plus un pays sous un prétexte préfabriqué », peut-on s’empêcher de s’étrangler, ou de rire ou d’indignation, en songeant à l’invasion de l’Irak en 2003 où les Américains, « chefs du monde libre », et leurs valets, sans la France pour une fois, avaient forgé la fable des introuvables « armes de destruction massive » ?

    La suite dans La Nef

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-fantasmes-de-BHL

  • Les fantasmes de BHL

    L’homme le plus détesté de France, sans doute, même si heureusement aucun sondage n’a été commandé et payé pour l’attester, était il y a deux mois à Maïdan, la place centrale de Kiev où les Ukrainiens ont pris l’habitude de venir régler leurs comptes internes : à son habitude, il tentait de voler au secours de la victoire, la victoire on ne sait de quoi d’ailleurs, de la « révolution » sans attribut, de la « démocratie » sans épithète, bref de l’Europe telle qu’il la rêve.

     

    Et il la rêve si mal, cette Europe, qu’il lui fallait en appeler au secours de Barack Obama pour tenter d’imposer face au « maître Poutine » ses chimères. Et il ne lui déplaisait pas, au bonhomme BHL, de vanter les vertus des droits de l’homme dont il se croit le VRP en chef devant une foule au moins pour moitié composée de néonazis, de véritables ceux-là, pas de ces fantômes à qui M. Valls tente de donner chair un jour sur deux en France, entreprise dans quoi il échoue systématiquement et logiquement, de véritables racistes donc, fascinés par la Wehrmacht et autres symboles de la force et de la volonté pure. Peu importe le flacon tant qu’on a l’ivresse. Peu importe le public tant que la démocratie passe. Enfin, passe seulement dans le discours qui est toujours le même et qui rate aussi systématiquement qu’il est prononcé, depuis la Bosnie et le Kosovo, en passant par Kaboul, et jusqu’à la Libye. L’incompétence politique et géostratégique de Bernard-Henri Lévy est du même tonneau que celle de George W. Bush et de ses faucons néoconservateurs. Mais au moins M. Bush avait été élu par un peuple. Or, qui a établi BHL pour être notre juge ? Les gouvernements et les présidents passent, Bernard reste. Et c’est un grand mystère pour son contemporain français que cet homme dont personne ne lit les livres, que personne n’admire, avec qui personne ne pense, fasse notre politique extérieure.

    Mais au-delà de ce cas fascinant par sa médiocrité, on ne peut laisser de s’interroger sur les réflexes pavloviens de nos gouvernants, politiques et médiatiques, qui les empêchent de jamais choisir dans une situation concrète – ce qui est tout de même la base de la politique – et ce qui est meilleur pour l’homme en général, et pour la France ou l’Europe en particulier. Ils ne choisissent pas en effet parce que dans tous les cas, en Libye, en Syrie, aujourd’hui en Ukraine, une évidence, une vérité éternelle même dirait-on, s’impose à eux immédiatement, avant même qu’ils aient eu le temps de réfléchir. Poutine est le méchant, Obama est le gentil, par exemple. Et lorsque l’on entend John Kerry, Monsieur Affaires Étrangères des États-Unis d’Amérique faire la leçon au président russe en ces termes : « Nous ne sommes plus au XIXe siècle, on n’envahit plus un pays sous un prétexte préfabriqué », peut-on s’empêcher de s’étrangler, ou de rire ou d’indignation, en songeant à l’invasion de l’Irak en 2003 où les Américains, « chefs du monde libre », et leurs valets, sans la France pour une fois, avaient forgé la fable des introuvables « armes de destruction massive » ?

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  • Valls précise l'effort de 50 milliards d'économies demandé aux Français

    Paris (AFP) - Prestations sociales non revalorisées, report des mesures contre l'exclusion, gel de l'indice des fonctionnaires: le Premier ministre Manuel Valls a détaillé mercredi le programme de 50 milliards d'économies, promettant de ne toucher ni au Smic ni aux minima sociaux.

    Dans un exercice exceptionnel, c'est le Premier ministre qui s'est exprimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres - en lieu et place du porte-parole du gouvernement - pour annoncer quels efforts allaient être demandés à l'ensemble des Français. Promettant des efforts "justes", "collectifs" et "équitablement répartis", il a également distillé quelques garanties sur la préservation du modèle social français.

    "Un seul objectif: le bien commun!", a déclaré M. Valls, en introduction de son discours.

    Il a balayé d'emblée la polémique naissante sur un salaire transitoire inférieur au Smic, par exemple pour encourager l'embauche des jeunes, promettant "avec force" de ne pas "remettre en cause" le salaire minimum (1.445 euros bruts aujourd'hui).

    Les 50 milliards d'économies sur la dépense publique entre 2015 et 2017 seront supportés à hauteur de 18 milliards d'euros par l'Etat, 11 milliards les collectivités locales, 10 milliards l'Assurance maladie et 11 milliards par d'autres dépenses sociales.

    Soit 21 milliards, presque la moitié de l'effort, pour la protection sociale.

    Le Premier ministre a ainsi esquissé le détail des réformes que la France va présenter à Bruxelles début mai dans le cadre de son programme de stabilité, trajectoire de finances publiques que le Conseil des ministres doit valider le mercredi 23 avril, avant un vote prévu à l'Assemblée le 30 avril.

    L'objectif, a rappelé M. Valls, est non seulement de permettre "la mise en oeuvre du pacte de responsabilité", un allègement de 30 milliards d'euros des cotisations patronales, mais aussi de réduire le déficit public.

    Dans une moindre mesure, elles visent à "redonner du pouvoir d'achat aux salariés" les moins favorisés.

    Côté économies, en première ligne, les prestations sociales "ne seront pas revalorisées jusqu'en octobre 2015", c'est-à-dire qu'elles ne seront pas augmentées, comme c'est l'usage, du montant de l'inflation (0,7% en 2013). Concrètement, les pensions de retraite, allocations logement, famille et invalidité resteront stables sur la période.

    "Cette mesure ne touchera pas les minima sociaux", comme le Revenu de solidarité active (RSA) ou le minimum vieillesse, a toutefois promis M. Valls.

    "La modernisation de la politique familiale engagée en 2013 sera poursuivie", a aussi dit sans plus de détail Manuel Valls, et la revalorisation exceptionnelle du RSA ou du complément familial, promise dans le plan de lutte contre la pauvreté en 2013 sera "décalée d'une année", soit au 1er septembre 2015.

    Parallèlement, le geste fiscal promis aux ménages modestes interviendra dès le mois de juin 2014, a précisé le Premier ministre.

    Il a confirmé que l'assurance maladie participerait via un recours plus important aux médicaments génériques et à la chirurgie ambulatoire.

    Accueil glacial

    Mises à contribution pour une somme plus importante qu'initialement prévu, les collectivités territoriales sont invitées à faire "des réformes profondes", notamment dans leurs dépenses de fonctionnement.

    Manuel Valls en a profité pour "saluer les initiatives de rapprochement de régions qui s'esquissent un peu partout en France".

    L'Etat va enfin prendre sa part à l'effort avec 18 milliards d'euros d'économies annoncées.

    Visés au premier chef les fonctionnaires, dont les salaires sont gelés depuis 2010, ne connaîtront pas d'augmentation jusqu'à une date que M. Valls a pris soin de ne pas préciser. "Nous confirmons le gel du point d'indice", a-t-il annoncé, en promettant toutefois de ne pas toucher aux "règles d'avancement".

    "Je sais ce que nous devons à nos fonctionnaires si essentiels à la vie de ce pays (...) mais la situation nous oblige à leur demander de contribuer à notre effort commun", a dit le Premier ministre.

    Il a d'ailleurs confirmé que "les effectifs des ministères (...) continueront de diminuer". Mais, alors que plusieurs parlementaires craignaient que la promesse de François Hollande de créer 60.000 postes dans l'Education soit revue à la baisse, il a garanti son "maintien", de même que les créations prévues, par redéploiement, dans la police, la justice et l'administration pénitentiaire.

    Les agences de l'Etat enfin, comme Météo-France ou les Agences de l'eau, placées le contrôle direct de l'Etat mais ayant un fonctionnement indépendant, verront "leurs effectifs réduits (...), à l'exception de Pôle emploi et des universités", a encore annoncé M. Valls.

    La prestation du Premier ministre a été accueillie de manière glaciale par une partie des députés PS qui l'ont suivie ensemble à la télévision, beaucoup déplorant ne pas avoir été prévenus en amont du détail de ces mesures.

    Sourcehttp://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20140416.AFP5034/valls-devoile-son-plan-d-economies-de-50-milliards-d-euros.html

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAZyApZFpvdRqobLH.shtml

  • Deuxième Forum Polémia

    Révolution en Ukraine :  et après?

    Enjeux identitaires, enjeux géostratégiques

    Avec

    Pierre-Alexandre Bouclay, correspondant Russie et Pays slaves de Valeurs Actuelles,

    Christophe Blanc, journaliste indépendant

    Animé par Philippe Christèle

    Mardi 13 mai à 20h à l’A.S.I.E.M., 6 Rue Albert de Lapparent, 75007 Paris

    La crise en Ukraine bouleverse le visage de l’Europe.

    Une fois de plus, notre « étranger proche » est déstabilisé et devient le point de cristallisation de volontés de puissance différentes.

    Au-delà des traditionnels bobards de la presse paresseuse ou malhonnête, il est évident que les Américains poursuivent leur stratégie qui consiste à installer un arc d’instabilité autour de la Russie et, surtout, de maintenir des fractures entre Européens de l’Ouest et du grand Est.

    Pour Polémia, l’analyse n’est pas satisfaisante.

    Les Européens dignes de ce nom ne peuvent en effet ni se contenter d’une dénonciation de l’influence américaine, ni se satisfaire d’un alignement sans condition sur la politique russe, qui est souvent sympathique, mais pas sans faiblesse et en tout cas, par définition, davantage conforme aux intérêts de Moscou qu’à ceux de l’Europe carolingienne.

    Polémia vous invite donc à un exercice de prospective géopolitique, tel que le Quai d’Orsay devrait le faire si la France avait les moyens de son indépendance stratégique.

    Que recherchent vraiment les Américains dans cette affaire ? Comment et pourquoi les Russes réagissent-ils ainsi ? Que penser de ces nouveaux nationalistes ukrainiens ? Comment, enfin, imaginer une recomposition des frontières entre Europe et Russie, dans ce qui devrait être la zone la plus prospère du monde ?

    Polémia

    http://www.polemia.com/deuxieme-forum-polemia/

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  • Haine de Dieu, haine de ses disciples : des chrétiens crucifiés

    La "conversion" à l'islam ou la mort : le disciple du Christ choisit la mort. Le martyre, comme cet enfant crucifié par des musulmans sous les yeux de son père. Cela se passe aujourd'hui en Syrie dans l'indifférence d'un occident renégat de ses racines chrétiennes et qui distille la même haine anti-chrétienne sous une autre forme bien préparée également en diffusant chaque année pendant la semaine Sainte des "pseudos" documents historiques visant à contredire la foi catholique et dont on n'entend jamais plus parler.

    "Un chrétien sur dix dans le monde doit être prêt à payer le simple fait d’appartenir au Christ. Des chrétiens qui sont quotidiennement humiliés et persécutés. C’est le constat fait par l’AED, l’Aide à l’Eglise à détresse. Pour leur rendre hommage, l’AED organise depuis six ans la « Nuit des témoins ». Pendant plusieurs jours, de grands témoins d’Irak, de Centrafrique, ou encore d’Egypte ont rencontré les fidèles à Strasbourg, Marseille, et Bordeaux. Ce vendredi ils sont à Paris où l’évènement se terminera par une messe et une veillée à la cathédrale Notre-Dame.

    Parmi eux, il y a la religieuse syrienne Raghida. Docteur en sciences de l’éducation, elle a été à la tête de l’école du patriarcat gréco-catholique à Damas, la capitale syrienne. Aujourd’hui, elle vit en France. Sa mère et ses six frères et sœurs sont toujours en Syrie, où leurs vies sont tous les jours en danger et où ils subissent de nombreuses pressions. Elle est interrogée par Audrey Radondy.

    "Dans les villes ou villages qui sont occupés par les éléments armés,les djihadistes et tous les groupes musulmans extrémistes proposent aux chrétiens soit la chahada (la profession de foi musulmane, ndlr) soit la mort. Quelques fois, on demande une rançon. Donc, c’est entre la chahada, la rançon ou la mort. C’est impossible de renier leur foi donc, ils subissent le martyr. Et le martyr d’une façon extrêmement inhumaine, d’une extrême violence qui n’a pas de nom. Si vous voulez des exemples, à Maaloula, ils ont crucifié deux jeunes gens parce qu’ils n’ont pas voulu dire la chahada. Ils disent «
    alors, vous voulez mourir comme votre maître en qui vous croyez. Vous avez le choix : soit vous dites la chahada, soit vous êtes crucifiés
    ». Et bien non, on sera crucifié. Il y en a un qui a été crucifié devant son papa. On a même tué son papa. Ce qui s’est passé par exemple à Abra, dans la zone industrielle, dans la banlieue de Damas. Au fur et à mesure où on entrait dans la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Etaprès le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtesEn ce qui concerne les femmes, on prenait leurs bébés et on les accrochaient aux arbres avec leurs cordons ombilicaux. Heureusement, l’espérance et la vie est plus forte que la mort. Après une accalmie et la reprise de l’armée de la ville, on fait des messes de requiem, on continue et la prière se fait encore plus intense. 


    Et donc face à ces atrocités, comment arrivent-ils à vivre au quotidien ? 
    Ils vont dans des endroits un peu plus calmes parce que les combats se concentrent dans des régions ou dans des villes. Les gens se dirigent vers des zones plus calmes, soit chez des parents soit chez des amis. Les denrées alimentaires manquent. Dans certains endroits, il y a quelques légumes mais ils sont hors prix parce que la vie a augmenté de 500%, pour ne pas dire plus. Il y en a certains qui touchent encore un petit salaire. Il y a encore certains fonctionnaires qui se rendent à leur travail à leurs risques et périls. Ils ne savent pas si en allant à leur travail, ils retourneront vivants ou pas. Et c’est la même chose pour les jeunes qui vont à l’école ou à l’université, puisque pour ne pas laisser les gens dans le sentiment d’attendre la mort, il y a des institutions qui continuent avec ceux qui peuvent y accéder. Il y a une solidarité qui s’est créée entre les personnes. Lorsque le carburant, le gaz, l’électricité et même le pain manquent, les voisins se prêtent entre eux. Le plus grand souci, c’est le souci des enfants" (suite). 

    Le Salon Beige

  • Quand les Romains enterraient la foudre…

    Les restes d'un curieux rituel romain viennent d'être fouillés à Pompéi. Entretien avec William van Andringa, professeur à Lille III.

    Vous venez d'achever la fouille d'un lieu très particulier à Pompéi. De quoi s'agit-il ? 

    C'est un lieu où les Romains ont « enterré » la foudre. Pour eux, en effet, la foudre est un prodige, un signe saisissant de l'intervention des dieux − et non des moindres, en l'occurrence Jupiter (et d’autres dieux) si elle tombe de jour, ou Summanus, le dieu qui envoie des éclairs nocturnes, si c'est la nuit. À ce phénomène surnaturel, les hommes devaient répondre, en exécutant un rituel destiné à apaiser la colère divine. C'est le fulgum conditum, l'enterrement de la foudre.

    Comment se déroulait ce rituel ? 

    Les participants récoltaient les débris de ce qui avait été frappé par la foudre − arbre, édifice, corps humain, etc. Puis ils les mettaient dans une fosse et recouvraient cette dernière d'un petit monticule − un tertre. Ils chantaient, à un moment ou à un autre, des chants funèbres. Le tout se faisait sous la supervision des haruspices ou d’un pontife. Ces prêtres étaient requis dès qu'il fallait interpréter un signe des dieux. Mais c'est à peu près tout ce que nous savions sur le rituel lui-même.

    D'où venaient les informations sur ce rituel ? 

    De quelques mentions, et non de descriptions complètes, par des auteurs latins. Elles relatent que pour interpréter les prodiges, les Romains faisaient appel à la science étrusque, consignée dans des livres particuliers, les Livres Fulguraux, aujourd'hui malheureusement disparus. Ils pouvaient y consulter des formules qui les aidaient à interpréter ce signe particulier qu'était la foudre. En fait, la foudre est la marque d'une appropriation par la divinité. Le lieu acquiert un statut juridique spécial : il devient un « lieu religieux ». Mais que se passe-t-il exactement quand la foudre tombe sur un édifice par exemple ? Quels sont les rites qui sont exécutés ? Quel aspect prend alors ce « lieu religieux » ? Il fallait un peu d’archéologie pour l'éclaircir.

    Quelle est la particularité du site que vous avez fouillé à Pompéi ?

    Il est unique car dans le monde romain, c'est à ma connaissance la seule fosse abritant des vestiges touchés par la foudre qui soit parfaitement intacte. Certes, des archéologues ont étudié par le passé d’autres sites similaires. Mais ces fouilles n'étaient pas suffisamment détaillées pour permettre de restituer les gestes et le rituel.

    Quand le site a-t-il été découvert ? 

    En 1938, dans le jardin de la maison des Quatre Styles à Pompéi. Nous avons eu de la chance, car le découvreur, Amedeo Maiuri, le grand Surintendant de Pompéi au XXe siècle, n’a jamais fouillé la fosse. Esprit un peu mystique et curieux, il a demandé à ses ouvriers de creuser les alentours immédiats de la fosse, mais pas plus loin. Il a préféré n’examiner cette dernière que de l’extérieur ! Lorsque nous avons repris la fouille, nous avons donc retrouvé le tertre intact, entouré de ses tranchées, comblées. Il ne manquait que la tuile où était inscrit le mot FULGUR (foudre), insérée à l’origine dans le mortier du tertre. Vu le caractère exceptionnel de ces vestiges, nous avons décidé de ne fouiller qu’une moitié de la fosse. De cette façon, nous laissons la possibilité aux archéologues du futur de reprendre l'étude avec de nouvelles méthodes.

    Comment s'est déroulée la fouille ? 

    Nous avons fait le choix d'une fouille très fine, afin de restituer les gestes du rituel. Nous avons donc numéroté et localisé dans l'espace les mille cinq cents fragments de la moitié de la fosse. Le but était de déterminer, par exemple, dans quel ordre et de quelle manière les vestiges ont été déposés.

    Qu'a montré la fouille sur le déroulement du rituel ? 

    L'analyse est toujours en cours, mais elle nous montre d'ores et déjà que ceux qui ont exécuté le rite n'ont pas versé en vrac les débris ramassés par les haruspices. Ils ont d'abord trié les matériaux. Et ils les ont fait alterner en remplissant la fosse.

    Par ailleurs, ils semblent avoir versé dans cette dernière du mortier. Le « lieu religieux » en question n’est donc pas qu’une fosse : il s'apparente à une structure bâtie. Celle-ci a été installée dans un coin du jardin, à l’écart des passages. Ce lieu, sacré, devait en effet être protégé des piétinements.

    Enfin, nous avons également retrouvé au fond de la fosse les restes d’une crémation. Ceux qui ont exécuté le rituel l'ont donc déposé en premier, avant tout le reste. Qu’a-t-on brûlé ? Là encore, une analyse fine de ces restes cendreux nous donnera sans doute quelques renseignements sur le sacrifice célébré.

    Quand la foudre a-t-elle frappé ? 

    Entre 40 et 79 apr. J.-C., date de l'éruption du Vésuve. Quelques éléments dans la fosse nous suggèrent même que l'événement pourrait s'être produit après le terrible séisme de 62 apr. J.-C. Or, nous savons que c'était alors une période très troublée pour la colonie, à cause des secousses qui annonçaient l’éruption.

    Qu'est-ce qui a été touché par la foudre ? 

    La foudre a touché le toit de la maison. Nous avons en effet retrouvé dans la fosse un nombre important de tuiles plus ou moins brisées. Visiblement, les haruspices en avaient soigneusement récolté les fragments. Certains vont d’ailleurs être expertisés pour détecter d’éventuelles traces de foudre. L'éclair a peut-être également touché l'arête des murs ou un étage de la maison, car il y a également quelques moellons dans la fosse. Mais nous n'avons pas encore retrouvé l'endroit de la maison qui a été foudroyé. 

    Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce rituel ? 

    Parce qu'il aborde plusieurs questions qui me paraissent fondamentales. Et notamment celle de la transmission des connaissances religieuses dans l’Empire romain. Par exemple, comment les différentes populations savaient-elles ce qu'il fallait faire quand la foudre tombait ? Les Pompéiens connaissaient-ils vraiment les Livres Fulguraux conservés à Rome ?

    Plus généralement, le rituel d'enterrement de la foudre se rattache à un autre, fréquent à l’époque romaine. Il s'agit la mise en terre de vestiges considérés comme appartenant aux dieux : restes de repas, offrandes, etc. Or les textes n’abordent jamais ces phénomènes. Grâce à l’archéologie, nous pouvons les décrire de manière bien plus précise. C'est l'une des raisons qui font de Pompéi un formidable laboratoire de la société romaine et son fonctionnement.

    source : 

    http://www.oragesdacier.info/2014/04/quand-les-romains-enterraient-la-foudre.html

  • Contes et légendes du communisme français : la légende patriotique

    Certains de ces épisodes les plus légendaires se rapportent à une période que le PCF eut bien du mal à assumer quand, devenu en 1945-1946 premier parti de France par les suffrages, il revendiquait la direction du pays au nom de son patriotisme et de son indépendance à l’égard de Moscou. En effet, héraut de l’antinazisme jusqu’en juillet 1939, le PCF se trouva fort dépourvu quand fut venue l’alliance entre Hitler et Staline, le 23 août 1939. 

         Présenté comme un pacte de non-agression censé défendre la paix en Europe, on apprit en 1948 par les archives allemandes, confirmées et au-delà par les archives soviétiques après la chute de l’URSS, que ce pacte était assorti de clauses secrètes par lesquelles les deux dictateurs totalitaires se promettaient le partage de l’Europe orientale : la Pologne serait divisée par moitié, et les États baltes et la Bessarabie reviendraient à l’URSS. 

         C’est de fait ce pacte qui, libérant Hitler de la menace d’un second front à l’Est, l’engagea à attaquer la Pologne dès le 1er septembre 1939 et à donner ainsi le coup d’envoi de la Seconde Guerre mondiale. Le 17 septembre, l’armée rouge envahissait à son tour la Pologne qui était dépecée, et les partages étaient scellés par un second traité germano-soviétique, « d’amitié et de délimitation des frontières », le 28 septembre. 

    Les communistes français absolument stupéfaits face à ce virage à 180 degrés de la politique stalinienne, et si la masse des adhérents quitta sur la pointe des pieds, l’appareil demeura fidèle à Moscou et appliqua la politique imposée par Staline. 

         Désormais, le PCF devait combattre en priorité le gouvernement français, devenu « fauteur de guerre » pour s’être solidarisé avec la Pologne. Interdit par le gouvernement l 26 septembre 1939, le PCF plongea dans la clandestinité et diffusa une propagande pacifiste et prosoviétique – donc pro nazie – allant jusqu’à prôner l’antimilitarisme et le sabotage dans les usines de guerre. Etant donnée l’influence communiste dans les milieux ouvriers, cette attitude pesa sur le climat délétère qui régnait en France durant la « drôle de guerre » et devait aboutir à la défaite de juin 1940. 

    C’est dans ce cadre que le jeune député Maurice Thorez, qui avait été mobilisé et avait rejoint son régiment en septembre 1939, fut littéralement enlevé le soir du 4 octobre à son cantonnement, sur ordre de l’Internationale communiste, par une équipe de confiance qui le fit passer clandestinement, dès le lendemain matin, en Belgique. De là, Thorez et sa femme, sous passeports soviétiques, prirent tranquillement, fin octobre, un avion pour Stockholm d’où ils rejoignirent l’URSS où le couple passa toute la guerre, avant de rentrer en France en novembre 1944. Ce qui n’empêcha pas le PCF de faire croire que, durant toutes ces années, le secrétaire général du parti était « à son poste dans la lutte contre l’occupant nazi ». Encore fallait-il savoir que ce poste était... à Moscou. 

    Stéphane Courtois, Mythes et polémiques de l’histoire

    http://www.oragesdacier.info/2014/04/contes-et-legendes-du-communisme_17.html

  • Soldes migratoires : ce que l’Insee ne vous dit pas…

    « L’Insee ne diffuse, dans ses publications, que l’information sur le solde migratoire global (entrées – sorties). »

    FIGARO VOX Vox Societe La démographe Michèle Tribalat s’est penchée sur les enquêtes annuelles de recensement dont l’Insee réunit les résultats. Son décryptage met en lumière le départ croissant des jeunes Français.

    L’Insee a remplacé, depuis 2004, les recensements exhaustifs de la population par des enquêtes annuelles de recensement. Comme le nom l’indique, il s’agit désormais d’enquêtes réalisées chaque année sur de larges échantillons de population dont l’Insee réunit les résultats de cinq années successives. Le premier chiffre disponible a été celui de 2006 qui ajoutait les enquêtes de 2004 à 2008. Le dernier connu est celui de 2011. L’Insee met en ligne des fichiers détail à partir desquels tout un chacun, pourvu qu’il dispose des outils informatiques nécessaires, peut extraire un grand nombre d’informations.

    S’agissant des migrations, et plus précisément des soldes migratoires, l’Insee ne diffuse, dans ses publications, que l’information sur le solde migratoire global (entrées – sorties), relativement faible: +43000 en France métropolitaine en 2010. Ce solde migratoire est le résidu de l’équation démographique de l’année puisque les naissances et les décès sont très bien connus. Tous les écarts de qualité de collecte d’une enquête à l’autre se reportent donc sur le solde migratoire. Malgré ce défaut, il est tentant d’examiner d’un peu plus près les données produites par l’Insee pour voir ce qu’elles disent des départs de natifs, c’est-à-dire, pour l’essentiel, des personnes nées en France, alors même que nos parlementaires s’interrogent sur le départ des jeunes Français diplômés.

    En effet, ces enquêtes annuelles permettent de calculer le solde migratoire par année de naissance pour les immigrés (nés à l’étranger de nationalité étrangère à la naissance) et pour les natifs. Ces soldes font la différence, pour une année de naissance donnée, entre les effectifs à un an d’écart, une fois déduit l’effet de la mortalité.

    flux-migratoire-300x168.jpgCliquer sur le tableau pour l’agrandir

    J’ai réalisé ces calculs pour les quatre années allant de 2006 à 2010 (dernière année pour laquelle les fichiers détail sont disponibles) pour les personnes nées entre 1940 et 2005. Les résultats figurent sur le graphique. La courbe en bleu représente le taux d’accroissement de la population par solde migratoire des natifs en quatre ans. Elle indique effectivement un creux très marqué pour les natifs nés entre 1979 et 1989 puisque, dans ces générations, le solde net des entrées et des sorties est très fortement négatif: près de 350.000 départs nets. En termes relatifs, le taux net des départs frôle les 8% dans la génération 1987. Au contraire, le solde migratoire des natifs est plutôt positif pour les générations nées avant 1979, emmenant avec elles des enfants.

    Ces départs nets de jeunes natifs sont en partie compensés par l’arrivée de jeunes immigrés (courbe en rouge), mais le spectre des âges sur lequel le solde migratoire des immigrés est très fortement positif est beaucoup plus étendu.

    Si l’on fait un bilan sur ceux qui avaient 17-29 ans en 2006 (treize générations), la perte sèche est de 75.000 jeunes pour un solde migratoire négatif des natifs de -343.000 et un solde migratoire des immigrés positif de +268.000.

    Si l’on compare maintenant avec les soldes migratoires en moyenne annuelle entre 1999 et 2006, pour ceux qui avaient 17-29 ans en 1999 (tableau), on constate une accélération très marquée des sorties nettes de jeunes natifs sur la dernière période, non compensée par le flux net d’entrées d’immigrés à ces âges.

    Sauf à supposer que la détérioration de la qualité des enquêtes annuelles de recensement produise cette évolution, le départ croissant des jeunes Français (ici des natifs) n’est donc pas une affabulation. Il faut garder en tête qu’un solde net annuel de -86.000 natifs correspond à plus de sorties puisqu’il fait la différence entre les entrées et les sorties. Si, par hypothèse, 30.000 jeunes natifs regagnaient la France chaque année, cela voudrait dire que 116.000 natifs du même âge l’auraient quittée.

    Michèle Tribalat
    11/04/2014

    Source : Le figaro .fr

    http://www.polemia.com/soldes-migratoires-ce-que-linsee-ne-vous-dit-pas/