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  • Inverser la courbe du chômage ? Rien de plus simple !

    La délinquance ? Elle vient du chômage. Le rejet des « élites » ? Le chômage. La pauvreté ? Encore le chômage.   

    Selon Platon, les chefs de la cité bonne devaient détenir leur autorité de leur connaissance du Juste et du Bien. C’est, là, bien compliquer les choses. L’essentiel pour un dirigeant n’est pas la vertu, ni la connaissance du Bien et des fins dernières du politique : il s’agit d’inverser la courbe du chômage. Tous les problèmes de la France proviennent du chômage.

    Si les Français votent FN, c’est bien sûr par désespérance, et cette désespérance vient du chômage. La délinquance ? Elle vient du chômage. Le rejet des « élites » ? Le chômage. La pauvreté ? Encore le chômage. Bien sûr, il n’y a pas de travailleurs pauvres, ni d’instinct de violence et de domination. Et il est impensable, pour les technocrates hors-sol qui nous gouvernent, que certains puissent être, et de plus en plus, attachés à une entité millénaire comme la France, ou qu’ils puissent revendiquer une vraie souveraineté populaire. Le chômage est le père de tous nos maux. Il faut régler ça.

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  • J-M Le Pen: "En 2002, nous n'étions pas prêts"

    Jean-Marie Le Pen, qui a accédé au second tour de la présidentielle en 2002, affirme dans un débat qui sera diffusé dimanche sur LCP que le FN n'était "pas prêt à prendre le pouvoir" à l'époque.
    Vous êtiez prêt à gouverner ? "Non, non, nous n'étions pas prêts à prendre le pouvoir. On peut être président de la République sans être prêt à prendre le pouvoir", nuance-t-il aussitôt, dans un débat avec une journaliste, le politologue Pascal Perrineau et le nouveau premier secrétaire du PSJean-Christophe Cambadélis.

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  • Dieudonné, Alain Soral et Laurent Louis en meeting à Bruxelles le 4 mai

    C’est un pari audacieux. Bruxelles devrait accueillir le 4 mai prochain le « 1er congrès de la Dissidence européenne ». Derrière cet intitulé nébuleux, on trouve des noms bien connus tels Dieudonné, Alain Soral, Pierre Hillard, Marion Sigaut,… Et le député Laurent Louis pour qui c’est une bonne opération en pleine campagne électorale en Belgique.

    Cependant, tenir une telle réunion à Bruxelles ne sera pas une mince affaire compte-tenu de l’attitude des autorités politiques de cette région, bien décidées à ne pas permettre au « politiquement incorrect » de s’exprimer.

    Le lieu de ce congrès ne sera donc communiqué que le jour même aux personnes ayant payé par avance leur entrée (15 euros). Ce qui n’exclut pas quelques péripéties. Le système sera à l’affut et fera tout pour empêcher un tel meeting.

    A suivre…

    http://medias-presse.info/dieudonne-alain-soral-et-laurent-louis-en-meeting-a-bruxelles-le-4-mai/8924

  • Etats-Unis : les fermiers armés font reculer les forces armées fédérales !

    « C’est une affaire qui a été littéralement censurée dans les grands médias alignés, mais qui provoque un buzz et une onde de choc historiques aux Etats-Unis et au-delà :

    En effet, des citoyens armés étasuniens, armés jusqu’aux dents, sont parvenus à faire reculer les Fédéraux armés eux aussi jusqu’aux dents dans une sombre affaire de bétail et de redevance au Névada, dans le Grand Ouest des Etats-Unis où les milices armées sont autorisées.

    Le Ranch Bundy

    Tout a commencé lorsque le fils d’un puissant fermier dirigeant le « Bundy Ranch » s’est opposé physiquement, en pleine steppe désertique du Névada à la saisie de plusieurs centaines de têtes de bétail par le BLM, le Bureau fédéral en charge du prélèvement de la taxe sur le fermage :

    Cliven Bundy, 67 ans, rancheur au Névada, refusait de longue date de verser un droit pour faire paître ses bêtes au BLM (Bureau of Land Management), estimant qu’en bon patriote américain il n’a pas à entretenir des fonctionnaires « étrangers » à sa terre, jusqu’au moment où la police fédérale est venue saisir des centaines de bêtes sur le terrain : A ce moment, le fils a décidé de bloquer le passage du convoi qui emmenait ses bêtes et a été attaqué par un chien policier lancé contre lui.

    Tout a très vite dégénéré, puisque les habitants du secteur ont immédiatement afflué pour apporter leur soutien au Ranch Bundy, obligeant la police Fédérale à déployer des blindés et des hélicoptères pour tenter d’imposer le calme.

    Face à ce déploiement de force fédérale particulièrement démonstratif, des milices armées ont décidé à leur tour de s’inviter dans ce face à face sans précédent, affluant par dizaines de tout le pays, avec notamment le site anti-NWO Infowars.com comme médiateur (au sens attalien du terme) de cette affaire :

    Très vite des snipers armés jusqu »aux dents ont été déployés par la police fédérale, tandis qu’en face d’autres snipers « citoyens », eux-mêmes armés jusqu’aux dents, se déployaient autour des policiers et les tenaient en joue.

    Crainte d’un nouveau Wacco et recul des Feds

    La tension est devenue extrêmement vive entre les agents fédéraux représentant le gouvernement US et les milices armées représentant les citoyens US, au point qu’à la moindre étincelle, tout pouvait dégénérer et provoquer un drame pire peut-être que la tragédie de Wacco.

    C’est pourquoi le gouvernement d’Obama a semble-t’il capitulé face à la démonstration de force des citoyens rassemblés autour du Ranch Bundy, décidant non seulement de quitter les lieux, mais aussi de laisser paître  les animaux saisis puis repris de force par les fermiers locaux !

    Cette capitulation historique des agents fédéraux face à des citoyens étasuniens organisés et armée a été totalement censurée dans les médias alignés US comme européens : il faut dire qu’elle illustre de manière spectaculaire la défiance de plus en plus grande et déterminée des populations étasuniennes « de base » face au Pouvoir et aux élites US. »

    Source

    http://www.contre-info.com/etats-unis-les-fermiers-armes-font-reculer-les-forces-armees-federales#more-32390

  • L’identité européenne et le nordicisme

    Entretien de Stéphane François avec le site La Horde , à propos de la parution de son ouvrage Au-delà des Vents du Nord. L’extrême droite française, le pôle Nord et les Indo-Européens :
    -A la lecture du livre, on ne peut être que frappé par la prédominance du GRECE et de la Nouvelle Droite. Est-ce une volonté de votre part de centrer l’étude sur cette mouvance ou bien sont-ils les seuls en France à s’être intéressés à cette question ?

    Au-delà des Vents du Nord. L’extrême droite française, le pôle Nord et les Indo-Européens :
    Chateau

    Stéphane François : Il est vrai que j’ai consacré plusieurs travaux à la Nouvelle Droite, j’ai donc tendance à privilégier cette école de pensée, mais le GRECE[2] dans les années 70 et 80 s’est effectivement très intéressé à cette question, reprenant un thème de prédilection d’Europe-Action, dont un certain nombre de néo-droitiers proviennent à commencer par « Fabrice Laroche », c’est-à-dire Alain de Benoist[3]. Celui-ci, qui était le secrétaire de rédaction sous le pseudonyme de Fabrice Laroche, Jean-Claude Valla, Pierre Vial[4], Jean Mabire[5], « Julien Lebel » (Dominique Venner) fondèrent en 1968 le GRECE, après être passé par Europe-Action.

    Chateau

    Mais revenons à votre question : La thématique indo-européenne passionne les néo-droitiers depuis la fondation du GRECE en 1968. Nous trouvons parmi eux de très bons connaisseurs du sujet : Alain de Benoist (qui s’est intéressé à cette question dès 1965), Jean-Claude Rivière, Jean-Paul Allard, Jean Varenne et, surtout Jean Haudry. Benoist, Rivière et Allard faisaient partie à cette époque de l’équipe éditoriale de Nouvelle École. Alain de Benoist en est toujours le responsable, Jean-Claude Rivière et Jean-Paul Allard furent des membres de son comité de rédaction, Allard collaborant aussi dans les années soixante-dix à la revue théorique du GRECE, Études et Recherches. Plusieurs séminaires et colloques furent consacrés à cette question durant la première décennie d’existence du GRECE, très souvent animés par Alain de Benoist. Ainsi, un séminaire fut-il organisé à l’école HEC de Jouy-en-Josas le 23 mars 1969 sur l’« Origine et permanence de la civilisation européenne », suivi le 21 février 1971, par un autre à la Faculté libre d’économie et de droit (la FACO) sur « Les Indo-Européens ». En 1975, ces séminaires se transformèrent en journées d’études. Les 8 et 9 mars 1975, plusieurs spécialistes grécistes ou apparentés (Jean Varenne, Giorgio Locchi, Alain de Benoist, Jean-Claude Rivière, Jean-Paul Allard) se réunirent pour débattre de cette thématique. Haudry en 1981 consacra un Que sais-je ? à cette problématique, qui fit scandale, et fonda l’année suivant une revue, Etudes Indo-Européenne. Nous pourrions multiplier les exemples…

    Logo du GRECE:
    Chateau

    Pour répondre à la seconde partie de votre question, ce n’est pas la seule formation extrémiste de droite qui le fit, mais elle le fit de manière systématique, et surtout très poussée : la Nouvelle droite a construit un discours très élaboré, s’appuyant sur la philologie, l’histoire, l’anthropologie, etc., dont l’objectif est de montrer la persistance d’une idée indo-européenne et païenne en Europe. De ce fait, leurs travaux ont servi à d’autres formations ou courants de l’extrême droite…
    -Quel est l’impact des travaux sur le mythe polaire et les indo-européens sur des mouvements d’extrême droite comme le Front National ou les Identitaires ?
    Sur le Front National, l’impact est faible, sauf chez certains militants/cadres ayant eu un parcours précis auparavant (néonazis, identitaires, grécistes). Le militant de base, lambda, du FN ne s’intéresse pas ou peu à ces questions. Par contre, cette thématique a plus d’impact sur les Identitaires, à prendre au sens large comme je l’ai montré dans cet ouvrage. Ce discours raciologique reste confiné dans les marges les plus radicales des milieux de l’extrême droite.
    Malgré tout, il n’en reste pas moins que beaucoup, au sein de l’extrême droite, adhère au postulat d’une origine polaire, ou circumpolaire, de la civilisation européenne. Cette acceptation implique donc une philosophie de l’histoire à fondement ethnique. De cette dernière découle, en outre, une réaffirmation des thèses polygénistes sur les origines des différents groupes « ethniques », « raciaux » humains. Autre conséquence de tels discours, chez les éléments les plus radicaux : l’idée selon laquelle les Indo-Européens furent, et restent au travers de leurs descendants (c’est-à-dire la « race blanche »), des créateurs de civilisations, si ce n’est les créateurs de la civilisation. En effet, il ne faut pas oublier que certains parmi les plus radicaux, comme nous l’avons vu, soutiennent la thèse selon laquelle la civilisation ne s’est diffusée qu’au travers de la dissémination des peuples Indo-Européens depuis l’habitat originel polaire…
    Leurs références dans ce domaine sont les auteurs Saint-Loup[6] et Jean Mabire, ainsi que le raciologue Hans F. K. Günther. Ceux-ci, en particulier Saint-Loup, concevaient l’Europe comme une entité supranationale différentialiste, respectant les pratiques culturelles de régions ou de province à l’identité forte, c’est-à-dire des « peuples », fédérés mais liés par le « sang », par des traditions spécifiques et par un fonds civilisationnel commun. En effet, dans les milieux de l’extrême droite de l’après-guerre, en particulier ceux proches du national-socialisme, le thème de l’« Europe des ethnies » a donné son contenu à l’utopie d’un nouvel empire européen, défini à la fois par la « race blanche » et par l’identité indo-européenne païenne. Cependant, ces groupes cherchaient à préserver une diversité ethnique interne.
    -Quels sont selon vous aujourd’hui les milieux ou groupuscules politiques qui adhérent à ces théories ?
    Principalement la frange völkisch issue de la Nouvelle Droite, que j’ai appelé dans plusieurs travaux les « folkistes », qui se singularise par un discours ethno-différentialiste radical, identitaire, païen et nordiciste. Ce courant de l’extrême droite est en plein essor en Europe depuis le début des années deux mille. En fait, cette thématique, comme je viens de le dire, est plutôt celle de militants qui s’attachent à la notion d’identité européenne, à l’ethno-régionalisme, aux questions raciales. De ce fait, nous les trouvons plutôt au sein de la mouvance identitaire, commeTerre et Peuple, de Réfléchir & agir, des éditions du Lore, etc.
    -L’attrait pour les études sur les Indo-européens, le paganisme nordique ou celte sont-ils forcément des marqueurs d’appartenance à l’extrême droite ?
    Pas du tout, et heureusement. Tous les amateurs de paganisme nordique ne sont pas de dangereux nazis, tous les régionalistes bretons un peu païen ne sont pas des disciples d’Olier Mordrel… Ces thèmes ne doivent être laissés à l’extrême droite et être étudiés de manière universitaire, car ils sont importants pour comprendre l’histoire de l’Europe. D’ailleurs la question indo-européenne n’est toujours pas résolue, bien que la recherche ait beaucoup progressé depuis le début du XXe siècle.
    -Est-ce qu’un parti ou un mouvement politique aujourd’hui peut se structurer sur ce genre de théories ?
    Oui, évidemment, mais il insiste surtout sur l’idée d’une autochtonie des Indo-Européens : comme ceux-ci sont vus comme étant le peuple indigène de l’Europe, ces mouvements ou partis se pose en défenseur à la fois de l’identité culturelle européenne et surtout de l’identité ethnique de celle-ci… C’est une réactualisation de la vieille doctrine de la défense de la « race blanche ». Cette défense se retrouve par exemple, mais de façon édulcorée (ou discrète) chez leBloc Identitaire, qui fustige le métissage et l’« immigration-colonisation », vus comme un ethnocide des Européens. Ainsi, peu de temps après sa fondation, il a mis en place, avec l’aide de Terre et peuple, un Conseil Représentatif des Associations Blanches, sur le modèle du CRAN et du CRIF. Cette structure a fait long feu…
    Si le BI insiste sur l’identité européenne, il ne met pas en avant dans ses discours l’origine polaire des Indo-Européens. Enfin, certains Identitaires, passés à la fois par le GRECE puis par le BI, refusent le nordicisme pour une promotion « basique » de l’identité Européenne. C’est le cas, par exemple, de Richard Roudier, du Réseau Identité, qui considère que la Nouvelle Droite insistait trop sur la thématique nordique… Sinon, nous retrouvons aussi cette thématique, mais dans une optique plus radicale, dans un groupuscule comme le PNFE, qui surfe ouvertement sur cette symbolique de façon récurrente.
    -Vous abordez dans le livre la scène musicale[7] se rattachant à ces questions. Est-ce que ce type de scène existe aujourd’hui en France ?
    Oui, elle est à la fois très discrète et très dynamique, c’est-à-dire avec plusieurs groupes qui produisent beaucoup. Cela reste globalement confiné dans des milieux très précis : scène naziskin, NSBM[8] et surtout scène indus/néofolk[9]. L’un des groupes les plus talentueux dans ce dernier registre était Dawn and Dusk Entwined[10], une entité monocéphale, mais il a cessé de jouer (d’exister ?) pour l’instant. Le discours était peu politique, mais ce groupe a beaucoup insisté sur les thématiques étudiées dans le livre : nordicisme, ésotérisme, identité européenne, paganisme, etc. Il y a d’autres groupes, dont Barbarossa Umtrunk[11], qui insistent plutôt sur l’« occultisme nazi[12] » et l’origine circumpolaire de la civilisation européenne.

    Source : http://tempspresents.com/2014/04/16/stephane-francois-identite-europeenne-et-le-nordicisme/#more-5618
    Notes de La Horde
    [1] Stéphane François, lorsqu’il emploie le terme Identitaires, ne parle pas uniquement du Bloc Identitaire et de Génération Identitaire de Fabrice Robert et Philippe Vardon, mais d’un milieu où l’on retrouve également Terre & Peuple, Réfléchir & Agir …
    [2] Groupe de Recherche et d’Etude sur la Civilisation Européenne. Fondé en 1969 par des anciens de Europe-Action.
    [3] Alain de Benoist, fondateur du GRECE, est considéré comme l’un des principaux responsables de la Nouvelle Droite.
    [4] Ancien membre du Front National et du MNR, il est le fondateur et animateur du mouvement Terre & Peuple, dont l’un des avatars est le groupuscule Europe Identité, proche aujourd’hui de la Nouvelle Droite Populaire.
    [5] Militant d’extrême droite engagé dans le régionalisme normand, il est connu pour ses livres sur les Waffen SS chez Fayard dans les années 70.
    [6] De son vrai nom Marc Augier, cet ancien engagé dans la LVF et les Waffen SS est une référence pour les jeunes néonazis ou la mouvance identitaire avec des livres comme J’ai vu l’Allemagne, Nouveaux cathares pour Montségur.
    [7] Pour plus d’information sur cette scène, nous vous invitons à consulter le livre de Stéphane François La Musique Europaïenne : Ethnographie d’une subculture de droite. Ed L’Harmattan
    [8] National-Socialist-Black-Metal
    [9] On peut citer pour la France des groupes comme Sinweldi, Militia De ou Front Sonore (même si ce groupe semble plus proche des thèses NR ou National-Bolchevik).
    [10] Il existe entre autre un album hommage autour d’Otto Rhan, officier de la SS qui publia deux ouvrages ésotériques La cour de Lucifer et Croisade contre le Graal. Il passa du temps dans le sud de la France, persuadé que le Graal avait été la propriété des Cathares.
    [11] Groupe dont plusieurs albums sont centrés sur des thématiques appartenant à l’ésotérisme nazi.
    [12] Stéphane François Le nazisme revisité : L’occultisme contre l’histoire. Ed. Berg International

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAZyAFZpAyMWagcUZ.shtml

  • L’Otan agresse la Russie. Un général français témoigne

    Interview avec le général de l’armée française Jean du Verdier
    La France agresse joyeusement la Russie ensemble avec l’OTAN. La mission de cette structure militaire a connu une évolution depuis l’époque soviétique. Nous avons demandé au général de l’armée française Jean du Verdier de nous donner son analyse de l’histoire de l’OTAN qui vient de fêter son 65ème anniversaire.
    Général Jean du Verdier. « A l’origine l’OTAN a été créée comme un organisme militaire pour faire face à la menace soviétique. Nous avions très peur à l’époque d’une attaque de l’armée soviétique. Il y avait une phrase qui courait à l’époque un peu partout : « Les chars soviétiques sont à une étape de Tour de France de Strasbourg ! » A cette époque-là on a accepté l’aide des Américains et il y a eu un accord passé à Lisbonne : les Américains ont donné à l’époque 600 millions de dollars pour équiper l’armée française… Et en échange, ils recevaient des bases en France et un axe de liaison entre l’Atlantique et l’Allemagne. Voilà où on en était à la fin des années 50 ! A ce moment-là arrivait le général de Gaulle qui va vouloir se dégager de l’emprise américaine. Parce qu’il n’acceptait pas que les mécanismes de l’OTAN qui étaient des mécanismes automatiques, puissent engager la France dans une guerre qu’elle ne souhaitait pas. Donc, à partir de 58, la France est complètement dégagée de l’OTAN. Il y avait deux attitudes à ce moment-là : c’est dommage de se séparer des Américains qui sont à la pointe du progrès ; et les autres croyaient que de Gaulle avait raison. Pour moi, personnellement, ce désengagement de Gaulle vis-à-vis des Etats-Unis a eu des conséquences désagréables parce que j’ai été prévu dans le cadre de ces accords pour aller en séjour pour un stage de formation aux Etats-Unis. Mais cela n’a pas marché, je le regrette !
    A ce moment-là tous les Américains étaient partis de France. On a commencé par enlever à l’OTAN des unités françaises, en particulier, navales et petit à petit on a tout retiré… Et on n’a jamais accepté non plus l’arme nucléaire sur le sol français ! Dans les années 60 le retrait à a été terminé. Ainsi les Français étaient dans l’Alliance mais n’étaient plus dans le système militaire. »
    La Voix de la Russie. La France a-t-elle pleinement accepté ce retour dans le dispositif militaire de l’OTAN ?
    Général Jean du Verdier. « Moi, personnellement j’ai été tout à fait contre ce retour au sein de l’OTAN ! A partir du moment de chute du mur de Berlin, on n’avait plus aucun besoin de l’OTAN. Elle avait perdu sa raison d’être. Cela a été une organisation défensive pour les pays de l’Europe de l’Ouest et à partir du moment où les Soviétiques avaient dissous le pacte de Varsovie, la Russie a cessé de constituer une menace pour les peuples occidentaux. Moi et mes camarades, nous sommes devenus complètement anti-OTAN. Parce que cette organisation était devenue offensive dirigée contre la Russie! »
    La Voix de la Russie. Quelle est votre appréciation de l’étape actuelle avec l’envoi de bâtiments de guerre, y compris français, dans la mer Noire ?
    Général Jean du Verdier. « Cette étape est très agressive vis-à-vis de la Russie sans qu’on puisse comprendre d’où est-ce que ça vient. Les Français sont russophiles, mais je pense qu’ils sont intoxiqués par les médias et ils sont méfiants vis-à-vis de Vladimir Poutine. Je pense que telle est la tendance générale.
    Je pense que l’agressivité de l’OTAN s’est révélée au moment de la Guerre du Golfe à laquelle la France a encore participé. C’était la première guerre contre l’Irak. Mais ensuite, en 1995, au moment de la deuxième guerre du Golfe, Chirac a eu une réaction un peu gaullienne et il n’a pas suivi.
    Et après il y a eu une intervention absolument inadmissible au Kosovo. L’OTAN était peut-être investie d’une mission de l’ONU, mais l’OTAN n’a pas été créée pour servir de gendarme au profit de l’ONU. Cette opération du Kosovo était prévue pour casser la Serbie, alliée des Russes aussi ! Historiquement ce pays a toujours été dans l’orbite russe. Alors cela a été peut-être fait pour rétablir l’ordre au Kosovo, mais évidemment il n’était même pas sûr qu’il y avait du désordre au Kosovo ! Mais cela a été aussi fait pour affaiblie les positions de la Russie dans les Balkans. »
    La Voix de la Russie. Comment voyez-vous la politique de Sarkozy qui faisait d’une main ce qu’il défaisait de l’autre avec cette intégration dans le dispositif militaire de l’OTAN et en même temps vente des Mistral aux Russes ? Que ferait-il s’il revenait au pouvoir ?
    Général Jean du Verdier. « Je pense que le retour à l’OTAN a été presqu’imposé pour la participation aux opérations comme celle du Kosovo. A partir du moment où l’on participait à des opérations de l’OTAN, on était déjà obligés de se soumettre aux procédures américaines et on n’en pouvait plus se dégager. Sarkozy a accepté le Kosovo et par ce fait même il a accepté de réintégrer l’OTAN ! Alors pourquoi l’OTAN se montre-t-elle tellement hostile à la Russie ? Cette question, je ne l’ai pas résolue. L’OTAN veut-elle encore affaiblir la Russie… Mais pourquoi ? C’est un élément d’équilibre dans le monde actuel et on n’a aucun intérêt à affaiblir la Russie ! La Russie nous protège sur le plan du Sud-Est contre l’immigration et toutes les menaces islamiques qui peuvent venir de ce côté-là ! La Russie est notre alliée naturelle ! Pourquoi être anti-russe ?
    Je crois qu’il y a une espèce de souvenir de la Guerre Froide qui n’a plus sa raison d’être aujourd’hui. C’est des raisons idéologiques. La Russie est très rattachée à ses traditions et très attachée à sa religion depuis qu’elle est redevenue « Russie ». Et cela ne plaît pas aux idéologues actuels occidentaux. On sent un acharnement contre la Russie que l’on note dans les médias. C’est à l’origine de l’affaire de la Crimée, en particulier. On a interviewé des gens dans la rue qui croyaient que les Russes en Crimée avaient parfaitement raison. Il n’y a que des intellectuels comme BHL qui pensent autrement. Tous les gens que je rencontre autour de moi donnent raison aux Russes. Qu’avons-nous à faire en Crimée, en Ukraine et en Géorgie ? C’est que l’OTAN voulait s’installer en Géorgie, sur le plan Sud-Est de la Russie. »
    La Voix de la Russie. Quel est l’avenir de l’OTAN ?
    Jean du Verdier. « Les liens économiques de la France et de la Russie se développent. La France qui a été le 20ème exportateur en direction de la Russie, est devenue le troisième ! Il y a eu aussi la commande par les Russes des deux bâtiments "Mistral ». On avait l’impression d’aller dans le sens du rapprochement avec la Russie.
    Et maintenant à cause de cette affaire de la Crimée les anti-russes sont en train de nuire aux relations. Mais on constate quand même que l’Europe au fond n’a pas suivi les Américains. Quand Obama est passé, on lui a fait beaucoup de courbettes, mais on n’a pas suivi. Les Anglais et les Français ont dit oui du bout des lèvres, mais ils n’ont pas suivi ! Et cela fait une faiblesse de l’OTAN. »
    La Voix de la Russie. Que pensez-vous de la possibilité de la création de forces armées européennes sans implication américaine, sur la base de la brigade franco-allemande ?
    Général Jean du Verdier. « Je pense que cela serait tout à fait souhaitable ! Mais en revanche, il y a une dizaine d’années l’OTAN a créé une force d’intervention pour intervenir rapidement sur les théâtres où les Américains voulaient faire quelque chose… Alors voilà ce que je vous dis : je serai tout à fait favorable au développement d’une force européenne mais elle sera encore équipée avec du matériel américain. Les Allemands ont des avions américains. Il n’y a que les Français qui ont des avions français ! Il y aura toujours une dépendance parce que l’on n’a jamais réussi à se dégager de l’emprise de l’industrie américaine. Ils ont tout fait pour bloquer le développement des Rafales et pour nous empêcher de devenir indépendants. L’avion de transport militaire est une réussite européenne mais pour les avions de combat c’est du matériel américain !
    En Ukraine on a essayé de dresser les Ukrainiens contre la Russie. On leur a fait miroiter l’adhésion à l’Europe ; mais on n’a aucun intérêt. Leur économie est dans une telle situation qu’ils ne peuvent rien attendre de l’Europe ! Mais on essaie de les détacher de la Russie. L’Ukraine, elle, faisait partie de l’ensemble russe ! Pourquoi l’Ukraine est-elle devenue un Etat indépendant ? Parce qu’au moment de la Conférence de Yalta, Roosevelt était arrivé avec son projet de création de l’ONU… Staline, à l’époque, a dit oui mais à condition que l’Ukraine et la Biélorussie soient considérés comme des Etats à part entière parce que cela lui donnait deux voix de plus à l’ONU ! Et c’est pour ça qu’à l’époque on a créé la fiction d’une Ukraine- Etat indépendant. Au moment de la dislocation de l’URSS on a dit que l’Ukraine était vraiment indépendante. Et c’est pour cela que l’Ukraine fut séparée de la Russie, à la suite de la Conférence de Yalta. »
    La Voix de la Russie. Est-ce qu’il y a une chance que la France quitte l’OTAN ?
    Général Jean du Verdier. « Les rapports avec l’OTAN n’étaient jamais stables. Pour le moment ce détachement de l’OTAN, je ne le vois même pas pointer. Je crois que c’est plutôt le contraire qui est en train de se passer.
    Maintenant sur le plan de la politique internationale, je voudrais aussi noter qu’il y a l’analogie entre la politique de Vladimir Poutine et Karl Schmidt qui a développé l’idée des grands ensembles indépendants les uns des autres et n’intervenant pas les uns par rapport aux autres. Selon cette théorie, la Russie a le contrôle de tous les pays qui l’entourent. Je pense que c’est un point de vue qui est pacifique.
    Il existe quelques grands ensembles qui sont chacun indépendants les uns des autres, mais à l’heure actuelle on est en train d’intervenir dans l’espace russe. Quand on se mêle des affaires en Géorgie, on entre dans l’espace naturellement contrôlé par la Russie ! Donc c’est agressif. Poutine, lui, n’a jamais manifesté d’intention vis-à-vis de l’espace européen ou américain ! Il ne réclame que de contrôler l’espace autour de lui. Ce n’est pas agressif ! Il est normal que la Russie veuille se défendre. La Russie est un pays-martyr depuis les Mongols et les invasions des Polonais, Napoléon et les Allemands ! Elle n’a jamais agressé personne ! Mais elle a toujours été agressée ! Il est normal qu’il se développe au sein de la société russe une volonté de garantir sa sécurité et créer ce glacis autour de son territoire ! Je maintiens que la Russie est un pays-victime! »

    Alexandre Artamonov

    Source : http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/67041912/271196745/

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAZyAEuuupgusGrwW.shtml