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  • Les Gavroches maintiennent la pression

    Les Gavroches étaient ce matin devant le Ministère des droits des femmes, pour que les deux dispositions retirées du projet de loi famille - la PMA pour les homosexuelles et la GPA - ne soient pas réintroduites d'une manière ou d'une autre par le nouveau gouvernement.

    Gavroches

    Louise Tudy

  • Julius Evola : "Le troisième sexe"

    Nous avons précédemment considéré la constitution des individus à l’égard du sexe (leur « sexualisation », le degré différent de leur qualité homme ou femme) comme quelque chose de préformé et de stable. Or, il faut faire entrer en question le cas où, au contraire, certains changements deviennent possibles sous l’effet de processus régressifs, favorisés éventuellement par les conditions générales du milieu, de la société et de la civilisation.

    A titre de prémisse, il importe d’avoir une idée plus exacte du sexe, dans les termes suivants. Le fait qu’exceptionnellement seulement on soit homme ou femme à cent pour cent et qu’en chaque individu subsistent des résidus de l’autre sexe est en relation avec un autre fait, bien connu en biologie, à savoir que l’embryon n’est pas sexuellement différencié au début, qu’il présente à l’origine les caractéristiques des deux sexes. C’est un processus plus tardif (à ce qu’il paraît, il commence à partir du cinquième ou du sixième mois de la gestation) qui produit la « sexualisation » : alors les caractéristiques d’un sexe vont prévaloir et se développer toujours plus, celles de l’autre sexe s’atrophiant ou passant à l’état latent (dans le domaine purement somatique, on a comme résidus de l’autre sexe les mamelons chez l’homme, et le clitoris chez la femme). Ainsi, lorsque le développement est accompli, le sexe d’un individu masculin ou féminin doit être considéré comme l’effet d’une force prédominante qui imprime son propre sceau, tandis qu’elle neutralise et exclut les possibilités originellement coexistantes de l’autre sexe, spécialement dans le domaine corporel, physiologique (dans le domaine psychique, la marge d’oscillation peut être beaucoup plus grande). Or, il est permis de penser que ce pouvoir dominant dont dépend la sexualisation s’affaiblisse par régression. Alors, de même que politiquement, par suite de l’affaiblissement dans la société de toute autorité centrale, les forces d’en bas, jusqu’alors freinées, peuvent se libérer et réapparaître, de même on peut vérifier chez l’individu une émergence des caractères latents de l’autre sexe et, par conséquent, une bisexualité tendancielle. On se trouvera donc de nouveau face à la condition du « troisième sexe », et il est évident qu’un terrain particulièrement favorable au phénomène homosexuel sera présent. La condition, c’est un fléchissement intérieur, un affaiblissement de la « forme intérieure » ou, mieux, du pouvoir qui donne forme et qui ne se manifeste pas seulement dans la sexualité, mais aussi dans le caractère, dans la personnalité, dans le fait d’avoir, en règle générale, un « visage précis ». On peut alors comprendre pourquoi le développement de l’homosexualité même parmi les couches populaires et éventuellement sous des formes endémiques est un signe des temps, un phénomène qui rentre logiquement dans l’ensemble des phénomènes qui font que le monde moderne se présente comme un monde régressif.

    Dans une société égalitaire et démocratisée (au sens large du terme), dans une société où n’existent plus ni castes, ni classes fonctionnelles organiques, ni Ordres ; dans une société où la « culture » est quelque chose de nivelé, d’extrinsèque, d’utilitaire, et où la tradition a cessé d’être une force formatrice et vivante ; dans une société où le pindarique « Sois toi-même » est devenu une phrase vide de sens ; dans une société où avoir du caractère vaut comme un luxe que seul l’imbécile peut se permettre, tandis que la faiblesse intérieure est la norme ; dans une société, enfin, où l’on a confondu ce qui peut être audessus des différences de race, de peuple et de nation avec ce qui est effectivement en dessous de tout cela et qui a donc un caractère informel et hybride – dans une telle société agissent des forces qui, à la longue, ne peuvent pas ne pas avoir d’incidence sur la constitution même des individus, avec pour effet de frapper tout ce qui est typique et différencié, jusque dans le domaine psychophysique. La « démocratie » n’est pas un simple état de fart politique et -social ; c’est un climat général qui finit pas avoir des conséquences régressives sur le plan existentiel. Dans le domaine particulier des sexes, peut sans doute être favorisé ce fléchissement inférieur, cet affaiblissement du pouvoir intérieur sexualisateur qui, nous l’avons dit est la condition de la formation et de la propagation du « troisième sexe » et, avec lui, de nombreux cas d’homosexualité, selon ce que les moeurs actuelles nous présentent d’une façon qui ne peut pas ne pas frapper. D’un autre côté, on a pour conséquence la banalisation et la barbarisation visibles des relations sexuelles normales entre les jeunes des dernières Générations (à cause de la tension moindre due à une polarité amoindrie). Même certains phénomènes étranges qui, à ce qu’il semble, étaient très rares précédemment, ceux du changement de sexe sur le plan physique – des hommes qui deviennent somatiquement des femmes, ou vice-versa -, nous sommes portés à les considérer selon la même grille et à les ramener à des causes identiques : c’est comme si les potentialités de l’autre sexe contenues en chacun avaient acquis, dans le climat général actuel, une exceptionnelle possibilité de réapparition et d’activation à cause de l’affaiblissement de la force centrale qui, même sur le plan biologique, définit le « type », jusqu’à saper et à changer le sexe de la naissance.

    Dans tout ce que nous avons pu dire de convaincant jusqu’ici, il faut seulement enregistrer un signe des temps et reconnaître l’inanité complète de toute mesure répressive à base sociale, moraliste et conformiste. On ne peut pas retenir du sable qui glisse entre les doigts, quelle que soit la peine qu’on veuille se donner. Il faudrait plutôt revenir au plan des causes premières, d’où tout le reste, dans les différents domaines, y compris celui des phénomènes considérés ici, n’est qu’une conséquence et agir sur ce plan, y produire un changement essentiel. Mais cela revient à dire que le commencement de tout devrait être le dépassement de la civilisation et de la société actuelles, la restauration d’un type d’organisation sociale différencié, organique, bien articulé grâce à l’intervention d’une force centrale vivante et formatrice. Or une perspective de ce genre ressemble toujours plus à une pure utopie, parce que c’est dans la direction exactement opposée que va aujourd’hui le « progrès », dans tous les domaines. A ceux qui, intérieurement, n’appartiennent pas et ne veulent pas appartenir à ce monde il reste donc seulement à constater des rapports généraux de cause à effet qui échappent à la bêtise de nos contemporains et à contempler avec tranquillité toutes les excroissances qui, selon une logique bien reconnaissable, fleurissent sur le sol d’un monde en pleine décomposition.

    Julius Evola, L’Arc et la Massue, chapitre III (1968).

    http://la-dissidence.org/2014/04/03/julius-evola-le-troisieme-sexe/

  • Déchéance automatique de la nationalité française pour les djihadistes

    Dans un communiqué publié ce 3 avril sur son site internet, doublé d’une pétition, le Bloc identitaire réclame la déchéance de la nationalité française pour les djihadistes.

    Réagissant à la diffusion d’une vidéo par BFMTV, montrant des djihadistes “Français” se vantant, moitié en arabe moitié en “langage des cités”, de traîner derrière leur véhicule les corps suppliciés de “koufars” (infidèles), le Bloc identitaire a immédiatement réagi et réclame la déchéance de la nationalité française pour tous les djihadistes ayant quitté la France pour aller se battre en terre étrangère. Développant sur les risques sérieux d’actes terroristes menés dans l’hexagone une fois ces musulmans de retour en France, le Bloc identitaire craint la prolifération incontrôlable de terroristes à l’image de Mohamed Merah ou du gang de Roubaix, mettant en péril la sécurité des Français.

    Jouant sur le viral, le Bloc identitaire a joint à son communiqué une vidéo et une pétition en ligne.

    http://fr.novopress.info/

  • « La nation, ce concept géopolitique fort, n'est pas d'essence populiste »

    Entretien avec Yves Lacoste par Christian David

    Géopolitologue de renom, le père de la revue "Hérodote" soumet l'actualité à sa grille de lecture, qui voit les espaces, les territoires et les frontières cristalliser les rivalités de pouvoir.
    À 84 ans, Yves Lacoste reste toujours passionné par le sujet de sa vie, la géopolitique. Ce docteur et agrégé en géographie né au Maroc est un adepte du travail de terrain, en Afrique du Nord et au Vietnam notamment. Un temps membre du PCF et partisan de l'indépendance de l'Algérie, il devient professeur à la bouillonnante université de Paris VIII-Vincennes en 1968, où il créera Hérodote en 1976, première revue de géopolitique où se croisent les regards de l'histoire et de la géographie pour analyser l'espace et le temps du monde. La même année, il publie chez Maspero La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, un ouvrage détonnant (réédité cette année par La Découverte).
    Soucieux de la précision des termes, il se considère moins comme un géopoliticien que comme un géopolitologue, et s'interroge sur des questions comme les frontières de l'Union européenne, les effets du réchauffement climatique, le conflit ukraino-russe ou l'idée de nation.
    Vous êtes l'un des précurseurs du concept de géopolitique omniprésent dès que l'on aborde les questions de diplomatie et de développement économique. Quelle en est votre définition ?
    Est géopolitique, à mon sens, tout ce qui est rivalité de pouvoir sur des territoires. J'ajouterais que ces questions ne concernent pas forcément de très vastes territoires. Des questions géopolitiques peuvent dégénérer en conflit autour de très petites zones. Le conflit israélo-palestinien porte sur des territoires limités qui n'avaient a priori pas de valeur économique déterminante, même si, récemment, on a découvert des gisements de gaz et de pétrole au large des côtes d'Israël, de la Palestine et du Liban.
    Ces rivalités de pouvoir se cristallisent autour de données pas nécessairement objectives et de questions pas purement stratégiques, mais aussi autour de ce que j'appelle, à tort ou à raison, les représentations de soi ou des autres. Ce territoire est à moi, parce que des gens, dont je me considère être le descendant, y ont vécu. Cette représentation peut être fondée, démontrée ou tout à fait illusoire. Généralement, chaque camp a tendance à sous-estimer la valeur de la représentation de la partie adverse, considérant qu'elle est fausse, secondaire ou dépassée.
    Cela conduit à des dialogues de sourds qui peuvent paraître sans grand intérêt à des tiers, mais susceptibles d'aboutir à des violences extrêmes, comme on l'a vu dans l'ancienne Yougoslavie. Là-bas, des gens se sont entre-tués pour des plateaux peu peuplés, sans valeur agricole ou stratégique, parfois, pour des cimetières. Il n'est pas question d'abandonner une partie de son espace à des musulmans, à des catholiques ou à des orthodoxes, alors que l'on pensait que les problèmes religieux avaient été dépassés dans l'ex-Yougoslavie.
    L'Europe, deux fois au centre de conflits mondiaux au XXe siècle, s'est transformée en une zone d'union à 28 pays. Quelle lecture faites-vous cette nouvelle Europe ?
    Certains analysent aujourd'hui la création d'une Europe unie comme ayant été le moyen d'empêcher le retour des conflits. Mais il faut conserver en mémoire que cet ensemble s'est constitué à l'origine sans qu'il s'agisse d'une union, mais d'une entente commerciale, héritière de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il est intéressant de noter que les principaux protagonistes de ce mouvement, la France et l'Allemagne, n'étaient à l'époque ni l'une ni l'autre en position glorieuse au regard de leur puissance passée: la France avait subi la défaite de 1940 et l'Allemagne, celle de 1945, avec en outre la découverte de l'horreur qu'avait été la politique d'extermination de populations.
    On a pensé des deux côtés du Rhin que le commerce et la prospérité retrouvée permettraient aussi de reconquérir un poids institutionnel. Les diplomates ont invité d'autres Etats pour bâtir une Europe des Six qui restait dans le domaine du raisonnable. Ont été ajoutés ensuite d'autres partenaires, au début pour des raisons économiques, comme les Anglais, qui ont veillé à ce que cette union ne soit jamais autre chose que commerciale. Je comprends l'intérêt pour les différents Etats de l'UE à bien s'entendre sur le plan commercial et financier, mais cela ne forme pas pour autant un ensemble géopolitique cohérent.
    Ce manque de cohérence pose-t-il pour autant un problème pour l'action ?
    Evidemment, puisque des mesures élémentaires qui permettraient de bâtir un ensemble politique ne peuvent pas être prises. Face à la mondialisation qui entraîne des phénomènes de concurrence d'envergure planétaire, l'Europe est incapable de se défendre. Pour beaucoup de gens, il ne s'agit d'ailleurs pas d'un objectif. L'Allemagne, qui est en position de force pour ses exportations, refuse des mesures de protection qui risqueraient de pénaliser son activité internationale.
    Je ne prône pas le démantèlement de l'Europe, comme certains le proposent, parce que cela entraînerait des conséquences financières considérables pour les pays qui ont adopté la monnaie unique. Mais je me rends compte que, face au poids nouveau des pays émergents ou émergés, comme la Chine, il ne faut pas envisager le problème de la cohésion européenne d'un point de vue sentimental, mais politique.
    Il est curieux de noter que de nombreux pays veulent entrer dans l'Union européenne, alors que, dans les pays fondateurs, le ton monte contre l'Europe...
    Quand on n'en fait pas partie, l'entrée dans l'Union est évidemment très avantageuse. On s'ouvre un marché pour ses produits, mais aussi pour sa main-d'oeuvre, et l'on acquiert un statut diplomatique, par exemple. Les Polonais ont été rassurés d'appartenir à l'Otan pour se prémunir contre un retour de l'impérialisme russe, mais ont tenu à devenir membres de l'Union européenne pour des raisons économiques.
    Dans les pays fondateurs, en revanche, il y a beaucoup de déception à voir que la mise en place d'un vrai pouvoir politique n'a pas suivi les constructions économiques et financières.
    Le conflit ukrainien s'est cristallisé sur l'entrée dans l'Europe et pose le problème de la place de la Russie sur le continent européen...
    Les tensions ne sont pas nouvelles dans ce pays, dont la partie orientale est russe et dont la partie occidentale est ukrainienne. Dès le lendemain de la dislocation de l'Union soviétique et d'une indépendance guère réclamée, des risques de guerre sont apparus avec la Russie, on en a peu parlé. Le problème n'a pas changé, c'est celui de la Crimée. Elle appartient à l'Ukraine depuis 1954. Ses habitants sont en majorité russes et l'Ukraine ne la revendiquait pas, mais c'est Nikita Khrouchtchev, ukrainien d'origine, qui en avait décidé son rattachement.
    Or la principale base navale russe est installée de longue date à Sébastopol, en Crimée, et offre notamment l'accès à la mer. Les Russes ne tiennent donc pas à ce que l'Ukraine entre dans l'Otan. Intégrer l'Union européenne, cela veut dire rejoindre l'Otan, un peu avant ou un peu après.
    Quel est pour vous l'enjeu géopolitique majeur pour la Russie ?
    L'Eurasie, en réponse à l'offensive de la Chine en Asie centrale. Avant 1991 et la fin de l'Union soviétique, Moscou pensait que ces territoires n'avaient pas beaucoup de valeur. Les publications officielles expliquaient que les réserves pétrolières de l'Azerbaïdjan étaient limitées. Mais quand les compagnies occidentales ont commencé à prospecter avec des moyens dont ne disposaient pas les Soviétiques, des gisements ont été découverts au Kazakhstan et au large de Bakou.
    Les Russes se sont rassurés en pensant que l'exportation de ces produits vers l'Europe occidentale transiterait forcément par leur territoire. Mais ils n'ont pas mesuré l'extraordinaire rapidité de la poussée des Chinois vers l'Asie centrale. En deux ans, ils ont construit un oléoduc qui peut orienter les pétroles du Kazakhstan et de la Caspienne vers leur pays, avant que les Russes se rendent compte que leurs accords de coopération avec les Chinois ne leur sont guère utiles.
    La Russie peut-elle tirer profit de ce que l'on appelle le réchauffement climatique ?
    C'est l'un de ses atouts. Le dégel de toute la zone en bordure de l'Océan glacial arctique pose beaucoup de problèmes, comme l'ameublissement des couches de sous-sols gelés qui supportaient les bâtiments, les usines, les routes, ce qui provoque aujourd'hui leur effondrement. Mais l'atout est formidable pour la liaison maritime entre la Baltique et le Pacifique. L'exploitation de toute une série de gisements sera largement facilitée. Cependant, les bras pour en tirer profit ne seront pas faciles à trouver, car, démographiquement, la Russie est en voie d'appauvrissement, et les citoyens n'ont pas forcément envie d'aller travailler dans ces régions désolées.
    Y a-t-il, avec ce réchauffement, un vrai risque de voir évoluer nombre de données géographiques au point de modifier des équilibres ?
    On évoque souvent les conséquences de la montée du niveau des océans pour les atolls et les îles du Pacifique, mais cela ne concernerait qu'un nombre limité de terres, aux populations peu nombreuses. En cas de nécessité, des solutions seraient trouvées. Pour d'autres zones, en revanche, les conséquences peuvent être très graves. On peut redouter, par exemple, une aggravation de la sécheresse au Maghreb et au Moyen-Orient.
    Ces régions connaissent déjà des problèmes d'alimentation en eau du fait de la durée des étés secs, le climat méditerranéen étant caractérisé par le fait que l'été est la saison sèche. Dans la zone tropicale, dans la zone des moussons, l'été est la saison des pluies. Le réchauffement climatique risque de prolonger la saison sèche. Pour répondre aux besoins en eau dans ces zones, l'une des principales solutions sera la désalinisation de l'eau de mer, avec pour effet d'amplifier encore la tendance au réchauffement de la planète.
    Quel regard portez-vous sur la renaissance des nationalismes intérieurs, qui touche les pays de l'UE, de l'Ecosse à la Catalogne, en passant, en France, par le mouvement des "bonnets rouges" ?
    Je pense que le discours sur l'Union européenne a fait considérer comme ringarde l'idée de nation, alors que c'était un concept fort de la géopolitique qu'il ne faut pas assimiler aux idéologies populistes. Il se réfère à des territoires, à des hommes et à des ambitions, sans que cela conduise forcément à des affrontements.
    L'appartenance à une nation est une création intellectuelle, c'est l'idée que l'on a de composer un ensemble ou non, dont il faut ensuite trouver la cohérence. Certains territoires sont clairement définis par la géographie. Tous les Corses ne sont pas nationalistes, mais il n'y a pas de discussions pour savoir ce qu'est la Corse. De même pour l'Ecosse, où la question est de savoir où s'étend sa souveraineté maritime, avec l'enjeu pétrolier et gazier en mer du Nord. Le nationalisme catalan est très tardif. Il renaît au XIXe siècle avec le rétablissement de la royauté en Espagne, après la fin des guerres napoléoniennes.
    Mais, aujourd'hui, le projet d'indépendance d'une grande Catalogne vue de Barcelone intègre des zones de culture catalane comme les Baléares ou la région de Valence, qui ne veulent pas en dépendre. En Bretagne, le mouvement des "bonnets rouges", par exemple, reflète une action régionaliste, mais la définition même de leur Bretagne est floue. Que font-ils de Nantes, dont ils souhaitent le rattachement à la région bretonne ? Quelle sera la capitale de la région, Rennes ou Nantes ?
    A quoi sert la géopolitique aujourd'hui ?
    Amener les citoyens à raisonner en termes de géopolitique est leur donner un moyen de ne pas se faire imposer des décisions. La géopolitique impose la démonstration: celui qui veut prouver à d'autres la valeur de son projet pour de multiples raisons, historique, linguistique, religieuse, doit établir la logique.
    Longtemps, la géopolitique a été dénoncée comme un outil qui avait permis à Hitler d'entraîner le monde vers la catastrophe, au nom d'un grand destin politico-territorial. Lorsque j'ai créé la première revue de géopolitique, en 1976, je l'ai appelée Hérodote, parce que cet historien grec a été le premier à mener un raisonnement historique et géographique pour analyser les deux premiers conflits entre les Perses et les Grecs et éviter qu'un troisième ne soit fatal à ces derniers.
    Cette forme de compréhension de l'espace et du temps peut-elle jouer un rôle direct dans la vie du citoyen ?
    Prenez l'exemple du projet du Grand Paris. Il s'agit de constituer un ensemble réunissant autour de la ville capitale les 13 millions d'habitants de la région parisienne, dont les échanges sont quotidiens. Autour de cette idée géopolitique d'une nouvelle organisation de l'espace se posent la question des rivalités de pouvoir entre les élus et celle du partage des richesses. Le département des Hauts-de-Seine ne tient à dépendre ni d'un pouvoir central parisien, ni d'un département moins riche comme la Seine-Saint-Denis, d'autant plus qu'il n'y a pas un vrai sentiment francilien d'appartenance à une unicité territoriale.
    Un regard géopolitique sur cette ambition géographique nourrirait les discussions entre citoyens, en permettant d'exprimer et de comprendre les rivalités de pouvoir entre des hommes politiques de différentes sensibilités ou défendant les intérêts de tel ou tel quartier, de tel ou tel corps social. Les citoyens tentent de mieux analyser ce qui se passe tout près de chez eux, dans le cadre de la démocratie locale.
    Source : L'express : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/yves-lacoste-la-nation-ce-concept-geopolitique-fort-n-est-pas-d-essence-populiste_1504212.html
    Biographie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yves_Lacoste
    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFAyuAlApEKStOaLBb.shtml

  • Non le PCF ne résiste pas

    Drieu La Rochelle (1)⇓ avait une formule à propos des intellectuels de gauche. Elle mérite d'autant plus de passer à la postérité qu'elle se vérifie plus encore aujourd'hui : "c'est un homme qui, lorsqu'il reçoit un coup de pied au cul trouve le moyen d'expliquer que son cul reste plus fort que ton pied".

    L'Humanité du 1er avril (2)⇓ est ainsi bien obligée de reconnaître, discrètement, que "le PCF, qui gérait 27 villes de plus de 30 000 habitants avant les élections, en dirigera désormais 22". Tel se révèle le vrai bilan net et sans bavure d'un scrutin marqué par une immense "vague bleu" dont certains ne voudraient retenir que les quelques reflets légèrement plus marins. Disons bien à ce sujet, d'ailleurs, qu'il s'agit largement de la conséquence d'un profond courant d'abstention. Les cas les plus flagrants se retrouvent là où les populations se sentent les plus abandonnées par les pouvoirs publics.

    "L'Huma" s'autorise de ces chiffres pour titrer : "le PCF s'en tire mieux qu'en 2001, malgré la vague bleue". Quand on perd une municipalité sur cinq quelle pirouette arithmétique peut-elle transformer l'échec en prouesse ? Citons donc l'ex "organe central" qui se veut désormais le quotidien de la "gauche radicale". Le sophisme vaut en effet le détour : le parti communiste "en perd sept et en gagne deux, avec Montreuil et Aubervilliers", or "en 2001, il en avait perdu dix en tout". Ce genre de raisonnement avait singulièrement contribué à démonétiser le gouvernement Ayrault attaché sans succès à "inverser la courbe du chômage" et à se féliciter du "ralentissement de la hausse". En mathématique cela conduit à la théorie de la convexité – mais en politique cela s'appelle de la langue de bois. Et ça ne marche pas longtemps.

    En vérité, si l'on totalise les mairies communistes dans les villes de plus de 9 000 habitants, le PCF et ses "partenaires" en contrôlaient 90 en 2008 : ils n'en détiennent plus désormais que 68.

    Le 27 mars "L'Huma" avait clairement désigné les villes tests, mesures de son influence et même de sa prétention à la reconquête plus ou moins futuriste. Cinq villes étaient citées : Aubagne, Calais, Bobigny, Blanc-Mesnil, mais aussi… Paris, où Mme Hidalgo s'appuyait discrètement sur l'appareil du parti, sans que l'électorat en ait vraiment pris conscience. Toutes ces villes, sauf Paris, passent à la trappe.

    Cinq jours plus tard, L'Humanité, c'est de bonne guerre mais la ficelle est grosse, change de focalisation. On ne parle plus que d'Aubervilliers reprise aux socialistes, Montreuil, reprise à l'écolo-gauchiste Voynet, Villeneuve st Georges, sauvée de justesse avec 50,20 %. Seul parmi les villes tests, Blanc-Mesnil est évoqué simplement pour dire : "Le PCF reste offensif. Après le choc de la défaite, les élus communistes pensent déjà la reconquête".

    Dans la pratique par conséquent, le Monde qui s'était employé à faire croire à ses lecteurs que "le PCF résiste" s'est trompé et les a trompés. La rédaction de ce journal voulait ainsi suggérer que Hollande doit laisser une place à son alliance électorale à gauche. En fait l'audience électorale du vieux parti ne cesse de décroître.

    Ceci ne veut pas dire, bien au contraire, que ses métastases mortifères ne s'en diffusent pas plus dangereusement encore dans le corps social.

    Et ceci implique que l'on peut et que l'on doit se débarrasser de toute forme d'alliance avec les communistes et avec leurs compagnons de route.

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/2014/04/non-le-pcf-ne-resiste-pas.html

    Apostilles

    1. DrieuDe cet écrivain maudit et pourtant si talentueux, il pourrait être permis à 70 ans de distance d'oublier certains engagements inappropriés. On aimera son regard sur la grande histoire culture française dans "Notes pour comprendre le siècle". cf. réédition de ce petit livre que l'on peut acquérir sur le site des éditions du Trident
      ou par correspondance en adressant un chèque de 12 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris.
    2. cf. L'Huma du 1er.4.14. édition papier pages 4 à 10, dossier "Événement : les élections municipales". In .
  • La « Valls illusion » n’aura duré qu’un jour

    Lu ici :

    "[...] Nos dirigeants ont une culture politique strictement machiavélienne. Ce qui signifie qu’ils réduisent la politique à une technique de pouvoir, de la prise de celui-ci à sa conservation. Toute approche morale de la question est donc hors de propos, et l’on ne saurait invoquer un quelconque bien commun. Il s’agit seulement de maintenir un équilibre entre les différentes forces qui s’exercent sur la présidence, afin de sauvegarder celle-ci et son cortège de privilèges. Une fois donc satisfait le rite de l’adresse au peuple, que l’on a forcément compris, on passera aux choses sérieuses et on satisfera ainsi un électorat dorénavant en attente d’un certain ordre, en nommant à Matignon celui qui à gauche peut répondre le mieux à cette attente. Puis on satisfera les professeurs de l’école publique, en même temps que la gauche du parti, en nommant à l’Education Nationale M. Hamon, sans doute la copie idéologique la plus conforme à M. Peillon que l’on pouvait trouver. Puis les radicaux de gauche en gardant Mme Taubira à la justice – c’est que, si électoralement les radicaux sont quantité négligeable, dans les loges ils comptent. Et ainsi de suite.

    Il n’y a là rien de nouveau, c’est vrai. Ce qu’apporte Hollande toutefois, c’est qu’une fois de plus, les circonstances aidant, il dévoile les ficelles du métier, et de façon un peu trop visible. Les habits du premier secrétaire du parti, et de la synthèse, lui collent décidément trop à la peau. Tant et si bien que jamais sans doute on avait eu l’impression si forte d’avoir un chef de parti à la tête du pays. Régressant de manière encore plus visible à une Quatrième République dans laquelle le président aurait eu du pouvoir, et même presque tout le pouvoir, mais dans la dépendance vis-à-vis de ceux qui, réellement, l’ont fait élire, Hollande joue la logique d’appareil sans tenir compte du peuple de la manière la plus ouverte. Il contribue ainsi à saper encore un peu plus les institutions de la Cinquième, qui suppose le rapport du président au peuple, et donc à précipiter le pays dans une aventure qui devient chaque jour plus évidente, chaque jour plus proche.

    La « Valls illusion » n’aura duré qu’un jour, un faux jour d’espoir peut-être pour certains. Il est assuré que rien de bon ne saurait surgir de ce remaniement. Seulement, le roi est plus nu que jamais, et ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Mais au-delà des personnes, il faudra bien parvenir à accepter que si nous voulons un renouveau, ce sont les principes mêmes de la politique qu’il faut changer, en acceptant de déposer Machiavel du trône."

    Michel Janva

  • Et maintenant, si vous nous écoutiez Monsieur Hamon ?

    L'école, qui doit effectivement mener une réflexion sur elle-même, mérite les avis de ses acteurs, de tous ses acteurs.
    À l’heure où le ministère de l’Éducation nationale voit la fin du règne de Vincent Peillon, le nouveau patron de la rue de Grenelle fera-t-il le geste aussi important qu’emblématique d’abroger l’aberrant décret sur les rythmes scolaires ? Rien est moins sûr… Pourtant, il semblerait que la reprise de la confiance des enseignants passe par là.
    Si on a tout entendu sur les positions des uns et des autres sur le sujet, des représentations de parents institutionnelles aux syndicats majoritaires à opinions variables, un petit syndicat, le SNE FGAF, a lancé une pétition contre la mise en place de cette usine à gaz hors de prix et ne comportant in fine aucun volet éducatif. Cette pétition a recueilli à cette heure plus de 50.000 signatures.
    Associé au mouvement des gilets jaunes — parents indépendants réunis en collectif et en association — personne n’a parlé de notre succès de mobilisation. Nos voix dissidentes n’ont pas réussi à trouver un écho malgré des appels nombreux aux journaux, aux télévisions et autre médias accessibles.
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  • Rencontre avec Martial Bild, directeur de la rédaction de TVLibertes

    Martial Bild est avant tout un militant. Entré très jeune au Front national, il en a gravi les principaux échelons jusqu'à en devenir, notamment, le directeur de la communication. En 2008, c'est sous les couleurs du Parti de la France, avec Cari Lang, qu'il continue cette aventure.
    Mais, comme le laissait supposer certaines de ses fonctions, Martial Bild est aussi un homme de communication. Après Français d'abord, le mensuel aujourd'hui disparu du FN, dont il assura la direction de la rédaction, Radio Courtoisie, dont il anime un « Libre journal » c'est aujourd'hui TVLibertes, dont il a pris les rênes de la rédaction.
    Comment est né TVLibertes ?
    C'est au départ le pari un peu fou d'un homme, Philippe Milliau, et de quelques amis : créer une véritable télévision qui se fasse le défenseur de l'esprit français, de la culture et des traditions françaises et européennes.
    C'était aussi l'idée de redonner la parole aux Français.
    Comme par exemple, à ces millions de Français qui sont descendus dans la rue en 2013 pour dénoncer le « mariage » homosexuel et dont le beau et juste combat a été trop souvent minimisé, moqué, voire vilipendé par la presse audiovisuelle traditionnelle.
    TVLibertes est un projet qui constitue une véritable révolution dans le paysage médiatique français dominé par des chaines ou des programmes télévisés interchangeables. C'est le remède aux poisons que sont l'idéologie dominante, la bien-pensance, l'ironie et le cynisme, le mépris et l'arrogance, la malhonnêteté et la propagande.
    Et quand on sait que toute cette propagande anti-chrétienne ou anti-française qui se déverse est en partie financée par la redevance télévisuelle que l'on nous oblige à payer, on se dit qu'un don volontaire à TVLibertes, ce n'est pas cher payer pour voir ses idées, ses convictions, défendues avec vigueur et dans une démarche non partisane.
    D'autres média non-conformistes faisaient déjà un bon travail ?
    Grâce à Dieu, TVLibertes ne nait pas dans le désert. Il y a évidemment une presse écrite ou radiophonique qui mène, souvent depuis longtemps, un travail indispensable de réinformation. Il y a des média alternatifs, blogs et sites web, qui fonctionnent avec brio dans le même sens. Il n'est cependant pas faux d'affirmer que TVLibertes correspond à une autre dimension, une autre démarche.
    Nous avons, d'ores et déjà, une dizaine d'émissions par semaine. Nous nous sommes donné les moyens de présenter un vrai journal quotidien, avec des équipes de journalistes professionnels sur le terrain qui filment mais aussi enquêtent, approfondissent des sujets. C'est ainsi que TVLibertes avait deux équipes pour suivre La Marche pour la Vie, la Manif pour tous, Jour de Colère ou le rassemblement anti-Femen.
    Vous êtes entouré de journalistes jeunes ?
    De journalistes et de techniciens ! La petite direction de notre télé connectée bénéficie de l'apport de jeunes professionnels enthousiastes qui se démultiplient et font souvent des miracles avec des moyens ridicules au regard des chaînes classiques. Nous étoffons actuellement la rédaction avec l'arrivée de consultants. C'est ainsi, par exemple, que nous avions un reporter à Kiev pendant les événements de la place Maïdan. Notre prochaine étape sera d'installer des correspondants locaux dans toutes les grandes villes de France. Nous avons commencé avec Nantes et Rennes et ce réseau sera rapidement en place pour nous permettre d'avoir de nombreuses informations locales ou de proximité.
    TVLibertes a aussi lancé des magazines ?
    Nous avons fait le choix de lancer nos programmes le 30 janvier dernier puis de monter en puissance, semaine après semaine, en tenant compte de l'avis de nos téléspectateurs.
    Les premiers magazines qui sont apparus ont reçu un accueil vraiment très prometteur. Je pense tout particulièrement à l'émission d'histoire menée par Philippe Conrad, à « Perles de culture » dirigée par Anne Brassié et Maxime Gabriel, à l'émission sur le cinéma animée par Arnaud Guyot-Jeannin ou à I-Media avec Jean-Yves Le Gallou.
    Les prochains magazines seront consacrés à l'économie, à l'artisanat, à la musique, à la religion... De nouvelles personnalités vont nous rejoindre comme Robert Ménard, Paul-Marie Couteaux, Aymeric Chauprade, Guillaume de Thieulloy, Daniel Hamiche et beaucoup d'autres. Nous aboutirons rapidement à trois heures d'émissions quotidiennes, avec plus de débats et plus d'interactivité et des soirées spéciales comme la commémoration de la bravoure de nos soldats en Indochine avec Jean Luciani et Roger Holeindre.
    On n'a pas encore évoqué la question de savoir où regarder TVLibertes ?
    Rien de plus simple. Il suffit de se rendre sur le site internet www.tvlibertes.com. Et cela, je le précise, en attendant de bénéficier des mêmes canaux de distribution que les autres télévisions.
    Pour l'instant, on peut donc regarder le programme en direct ou en rediffusion à partir de son poste de télévision récent ou connecté. Sinon, l'ordinateur personnel est l'option la plus simple. La solution la plus confortable étant de disposer d'une tablette numérique tactile ou d'un téléphone intelligent (smartphone).
    Vous êtes totalement, à titre personnel, impliqué dans ce projet ?
    On ne s'engage pas dans une telle aventure sans y consacrer 100 % de son énergie. On pourrait en dire tout autant du directeur de la production Arnaud Soyez qui partage avec moi et les techniciens cette expérience que je considère comme une chance ou une grâce pour promouvoir nos idées et nos valeurs de civilisation attaquées comme jamais auparavant.
    Si les téléspectateurs nous restent fidèles et s'ils nous apportent aide et soutien, parce qu'il est vrai nous n'avons pas l'argent de la redevance ou des grands groupes industriels, on n'a pas fini d'entendre parler de TVLibertes.
    Propos recueillis par Monde & Vie
    TVLibertes, BP 435,94 271 Le Kremlin-Bicêtre Cedex. Tél.: 01 43 90 51 30. www.tvlibertes.com
    monde & vie 18 mars 2014

  • La mauvaise chanson du remaniement

    Avant même que soit connus les résultats du second tour de scrutin, avant même que soit apparu le niveau considérable de l'abstention, avant même que la force du désaveu n'ai ébranlé le sentiment de légitimité du pouvoir, Hollande manœuvrait pour en camoufler l'incidence en transformant son majordome en fusible.

    Dès le 29 en effet, la rumeur du remaniement commençait d'occuper l'espace médiatique, comme si les ministres portaient seuls la responsabilité de l'échec. Sous cette rubrique en effet on ne doit pas seulement ranger les erreurs ou les grossièretés de tel ou tel ministre. Si la cuisine de l'Élysée leur paraît "dégueulasse", en effet, la décence leur commande de démissionner. Mais ce ne sont pas seulement les marmitons, les gâte-sauce et les tournebroche que l'on doit incriminer, mais d'abord le chef cuisinier.

    Quand Madame Hidalgo dénonce un gouvernement de "branquignols", elle sait sans doute de quoi elle parle. Mais elle ne peut ignorer que cette réunion de clowns a été rassemblée par un cirque dont elle connaît parfaitement le metteur en scène.

    On gagne ainsi à prendre connaissance du communiqué du grand-orient en date du 26 mars, d'abord dans son texte exact :

    "Au soir du premier tour des élections municipales, le parti de l'amertume et de la désillusion est devenu le parti majoritaire de France, que celui-ci ait pris la voie de l'abstention ou celle de la protestation. Parce que nous sommes, Francs-Maçons, de ceux qui jamais ne baissent la tête ni ne fléchissent le cou, le moment est venu une fois encore de répandre les vérités que nous avons acquises à l'intérieur du temple auprès des hommes et des femmes qui doutent afin que ceux-ci puissent surmonter leur rancœur et exprimer dimanche prochain par leur vote un engagement citoyen et républicain responsable."

    Chose extraordinaire, le soi-disant blog "franc et maçon" de L'Express interprétait ce texte chèvre-chou,qui semble surtout viser l'abstentinnisme, – tout en floutant consciencieusement l'image de ce "communiqué aux 1 200 loges" – , comme un appel à voter contre "l'extrême droite" (?), dans la tradition "humaniste" (??) de cette organisation à forte tradition persécutrice… (1)⇓

    On  éprouve plutôt le sentiment que les principaux profiteurs du régime républicain (2)⇓ s'inquiètent pour la soupe. Et que les 1 200 loges du grand-orient ne représentent rien dans l'opinion populaire. L'abstention a progressé, la droite a progressé, le désaveu du chef de l'État et de son absence de politique a progressé, la cause de la liberté a gagné.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/03/la-mauvaise-chanson-du-remaniement.html

    Apostilles

    1. cf. l'article L'Express. Il est faussement intitulé : "Le GODF appelle ses frères à voter anti-FN". La tradition persécutrice du grand-orient et des jacobins a toujours pris prétexte de périls imaginaires, toujours présenté comme menaçants pour "la république", afin de prendre en main la justice et les rouages de l'État. Voir notre seconde apostille à propos de la fameuse et exemplaire "affaire des fiches"
    2. Bidegainà lire "l'Affaire des fiches" un scandale maçonnique. Cette publication déplaira aux nostalgiques de l’anticléricalisme et de l’antimilitarisme. Dans ce climat passionnel et sectaire de gauche fut mis en place le régime des fiches, au début du XXe siècle. Cela se traduisit par une épuration systématique dans l'armée et dans la magistrature. En octobre 1904 le scandale éclate en plein parlement. L'opposition révèle les conditions de cette surveillance. Le général André, ministre de la Guerre, l'a confiée aux loges athées et sectaires du grand orient. Jean Bidegain, ancien collaborateur du grand orient, en révèle les agissements liberticides. Il a transmis les fiches, et il explique son geste. Il rompt dès lors avec la franc-maçonnerie de gauche, écœuré par ses pratiques. Il en dresse en tableau édifiant.