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  • Des Lorrains nationalistes persécutés

    La Taverne de Thor est une charmante grange située aujourd'hui près de Verdun dans la Meuse à Combres-sous-les-côtes après avoir égayé pendant des années les soirées à Toul de fiers Lorrains peu enclins à se mélanger à la fange urbaine et à la violence des mes. Nous nous rappelons à ce propos des agressions commises dans le Toulois à rencontre d'innocents lycéens par des allogènes excités ne supportant pas leur tenue vestimentaire caractéristique d'une belle conscience politique. Après une grande manifestation culturelle qui avait regroupé près de 2 000 Européens fiers mais d'un calme olympien et la grosse manipulation des média qui avaient décrit les participants comme de vieilles guenilles de SS rabiques de jeux vidéo, le lieu de rencontre enraciné avait dû fermer ses portes. La gauche imbécile qui aime se faire peur entend faire fermer le nouveau local en faisant pression sur les politiques locales par le biais notamment d'une pétition en ligne et la complicité de journaleux détestant la France, ses terroirs et son peuple. Alerté par cette décharge d'adrénaline, nous avons contacté Jérémy F., le propriétaire du local.

    RIVAROL : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et décrire les caractéristiques de votre établissement ?

    Jérémy F. : Tout d'abord nous tenons à vous remercier de nous permettre d'apporter quelques réponses que vous serez les seuls à obtenir car nous connaissons le sérieux de votre journal. Nous sommes un petit groupe d'amis âgés en moyenne d'une trentaine d'années. La plupart d'entre nous sont pères de famille, travaillent et sont parfaitement en règle avec tous les aspects de l'administration de ce pays (qu'elle soit fiscale, judiciaire etc.). Nous avons depuis longtemps pris le parti de passer du temps entre nous afin de ne pas être importunés ni d'importuner qui que se soit (au vu des réactions hystériques provoquées, nous pensons une fois de plus être dans le vrai). Nous avons eu l'opportunité d'investir justement pour pouvoir jouir d'un espace de tranquillité. Il est évident que nous partageons tous une même philosophie de vie qui a priori n'est pas du goût de certaines personnes aussi intolérantes que mal informées. Il s'agit d'un hangar agricole situé près d'une petite route en sortie d'un charmant village de la campagne meusienne. C'est une petite structure d'environ 350 mètres carrés destinée à nous permettre de nous retrouver occasionnellement loin des lieux dits "culturels" entre gens de bonne compagnie. C'est-à-dire que nous désirons tout simplement pouvoir être épargnés de temps à autre par les « progrès sociaux » tels que la drogue et ne pas nous sentir obligés d'avoir les yeux partout de peur qu'un respectable pédophile traîne le sourire aux lèvres et les poches pleines de bonbons autour de nos enfants... Nous n'y pratiquons aucune forme de propagande, ne marchons pas au pas de l'oie et sommes une fois de plus victimes d'une chasse aux sorcières diligentée par des ignorants peu scrupuleux aux pratiques douteuses venues d'un autre âge. Bref ce n'est ni plus ni moins qu'un petit lieu de convivialité sans prétention mais agréable.

    R. : Votre public ou clientèle a-t-il effrayé les habitants du village ?

    J. F. : Absolument pas. Il est même peu probable que qui que ce soit n'ait, ne serait-ce qu'entraperçu un des "monstres" ! composant ledit public (nous n'avons aucune clientèle). Nous sommes au moins surs d'une chose ; si nous avons foi dans nos estimés média, les gens sont apeurés... Si effectivement certaines personnes ont peur cela n'est dû qu'à une surconsommation de déontologie médiatique.

    R. : Pourquoi de telles réactions de la part de ces politiques et associatifs selon vous ?

    J, F. : Il serait assez facile de reprendre le leitmotiv de ces amusants personnages : l'ignorance engendre la peur qui conduit à la haine.... Il est beaucoup plus simple de se dire que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe. A tel point que même les adjectifs dont nous sommes affublés sont périmés. Nous avons une fois de plus à faire à des gens qui meublent leur néant idéologique par des extrapolations, mensonges, etc. Si l'on tient pour acquis les racontars nous organiserions entre autres : des combats de chiens... (ils sont tellement bien nourris qu'ils ne se battraient même pas pour une croquette), des combats free fight... (non seulement c'est faux mais en plus une question se pose : depuis quand serait-il prohibé de pratiquer du sport France ?), des soirées à 2 000 personnes... (nous ne ferons pas l'insulte à vos lecteurs de leur demander de compter mais 2 000 personnes dans 350 mètres carrés ?). Nous sommes accusés d'afficher des drapeaux à la symbolique plus que controversée (qu'ils se rassurent, même en Meuse les forces de l'ordre ne sont ni aveugles ni stupides et il n'y a ni constatation ni plainte). Et encore nous ne sommes pas exhaustifs. Il est vrai que si nous avions voulu contenter tout ce beau monde, nous aurions ouvert une salle de shoot ou pourquoi pas détruit le gagne-pain d'un honnête agriculteur en organisant une rave party. Cela au moins leur aurait épargné encre et salive. C'est également plus facile (et hypocrite) de critiquer ce qu'ils imaginent de nous plutôt que de se pencher sur les problèmes causés par leur bonne conscience bien-pensante comme par exemple la mort de milliers d'émigrés en Méditerranée venus goûter au miracle de la terre d'accueil. Et en creusant bien, au vu de leur manque de réflexion, ils devraient plutôt nous remercier de donner un sens à leur vie inepte. Nous ne sommes rien de plus qu'une cible de la jalousie qu'ils éprouvent à regard de gens qui, comme nous, veulent une vie saine et n'ont pas l'intention de participer à leur grand suicide collectif.

    R. : Sous le prisme des média, on a vraiment l'impression que vous êtes la "haine" incarnée ?

    J. F. : Oui bien entendu. Nous sommes de véritables monstres. Nous jouons au ballon avec nos enfants, ne les battons pas et ne commettons aucun braquage. Horreur ! Aucun drogué chez nous. Ordures ! On travaille. Salauds ! Aucun pédophile dans nos rangs. Puritains ! On ne pratique pas de tournantes dans les caves. Nous tenons également à préciser qu'aucun d'entre nous n'est propriétaire d'un champ de coton, n'a fait partie de la bande à Baader, de la Fraction armée rouge, ne pratique la délocalisation ou se fait du fric sur le dos des syndiqués. On n'est pas plus protégé par le gouvernement que les sardines. La prétendue bienveillance qui nous serait accordée par l'Etat s'exprime généralement avec des bijoux (que nous appelons affectueusement menottes). Nous ne vénérons aucun des grands bienfaiteurs de l'humanité (Staline, Pol Pot, Mao, etc.) faute de goût ? 

    Nous ne sommes pas comme certains de ces bien-pensants qui font des rappels historiques (alors qu'ils seraient très certainement bien en peine de pointer notre région sur une carte) tout en voulant faire disparaître Charles Martel et Jeanne d'Arc des livres d'histoire. Nous savons également lire, écrire et compter, contrairement à certains fanatiques de la pétition. Nous remercions nos détracteurs de l'importance qu'ils nous accordent ; 80 personnes (hommes, femmes et enfants) deviennent sous leur plume environ 2 000 nazis assoiffés de sang... Qu'ils se rassurent, chez nous aussi les enfants jouent avec l'innocence qui leur est propre et que nous parvenons tant bien que mal à préserver. Ces chers bambins n'ont ni fusils, bottes ou casques allemands et, comble de l'horreur, ils ont même un papa et une maman. Nous ne sommes pas des nantis mais ils ne manquent de rien et ne grandissent pas dans des rues sordides. Si ce type d'environnement s'appelle « la Haine », alors nous sommes particulièrement fiers d'y vivre.

    PS : nous ne sommes pas non plus responsables de la disparition des dinosaures.

     

    Propos recueillis par François-Xavier Rochette Rivarol juillet 2015

  • islam/catholicisme : une réponse à un article de Stephan A. Brunel

    J'ai effectué naguère, dans le cadre d'un article, ce que l'on peut appeler mon coming out, indiquant que j'adhère aux thèses de la Réaction que certains préfèrent appeler contre-révolution. Empiriste, et par là sensible aux multiples expériences que j'ai eu l'occasion de vivre, j'ai, voici vingt cinq ans, quitté le nationalisme révolutionnaire. Je ne suis pas soucieux de respectabilité et ce n'est pas à mon âge – je suis quinquagénaire – que je vais me ranger ou adhérer à la soft-ideology. C'est ainsi que je suis d'extrême droite. Nulle volonté de choquer : c'est simplement un fait.
    On sait l'importance du fait catholique au sein de l'extrême droite même si le fait est moins prégnant que naguère. Et c'est là une des deux différences majeures entre gauche et droite des origines. On sait que la déchristianisation commence en France dès la fin du dix-septième siècle. Le fait est très bien étudié dans le cadre d'un ouvrage de Paul Hazard intitulé « La Crise de la conscience européenne : 1680-1715 ». Pour autant, je crains que les prémisses du grand malheur est bien antérieur au siècle des lumières. C'est ainsi qu'à bien des égards, le protestantisme peut être considéré comme un catholicisme désacralisé, propédeutique au matérialisme. Le mal était donc bien antérieur et les penseurs de l'époque furent bien conscients de la concomitance entre développement accéléré du capitalisme et apparition du protestantisme.
    Un aspect me semble certain, c'est que je me reconnais totalement dans la dernière phrase de l'article (1) de Stephan A. Brunel dont il est ici question : 
    « Il faut une chrétienté de combat, de moine-soldat, de chrétien d’Orient. »
    Il n'en reste pas moins que l'article de ce militant-combattant ne me semble pas moins entaché d'erreurs.
    1/ « Chassez le christianisme et vous aurez l'islam ». Le christianisme a été chassé depuis longtemps au point que les sociologues des religions considèrent aujourd'hui que seul 1% des catholiques français sont authentiques. Auparavant, l'Eglise eut paradoxalement la chance d'être très attaquée au quotidien. Quoiqu'il arrivait, l'Eglise, attaquée ou défendue, se situait donc au centre des débats. Aujourd'hui, situation autrement plus grave, elle est tout bonnement ignorée. Si l'islam remplaçait le catholicisme comme l'affirme l'auteur, alors fatalement nos compatriotes blancs y adhéreraient. Or, tel n'est pas le cas. L'islam en France progresse, parce qu'il y a une immigration arabe, déjà musulmane, dès l'origine. Mais on ne peut nullement affirmer que les Français de souche disent oui à l'islam en se convertissant en masse. Bien au contraire, l'islamophobie croît en France.
    2/ L'auteur de l'article semble critiquer Gabrielle Cluzel au motif qu'elle commettrait une erreur en voulant remplir les églises. Or, des églises pleines ou vides, d'un point de vue pratique, c'est justement la marque d'une bonne ou d'une mauvaise santé du catholicisme : le jour où les églises seront remplies, ce sera alors le signe d'un renouveau du catholicisme en France. Il me semble aussi utile de rappeler que l'accès à ces églises n'est nullement interdit par des musulmans. Autrement exprimé, si les églises sont vides, ça n'est nullement en raison de l'islam, mais bien en vertu de la volonté des Français.
    3/ Les églises, et c'est un nouveau désaccord, ont bel et bien une valeur patrimoniale, ce que semble contester l'auteur. Dans une société présentisée, les églises incarnent au contraire la très longue durée. C'est aussi bien vrai du passé que du futur lointains.
    4/ L'islam ne remplit nullement un manque : si d'aventure tel était le cas, il labourerait autrement plus loin que ses terres d'origine. Religion, l'islam devrait, s'il avait le vent en poupe, ratisser les populations blanches. En ce sens, l'islam n'est pas l'adversaire majeur du catholicisme. C'est en revanche le matérialisme, plébiscité par nos contemporains, qui se traduit par des églises vides. Encore faut-il noter que le matérialisme n'est que la conséquence de l'individualisme. Le siècle de l'humanisme, encore une fois, est antérieur à celui des lumières. Il a ses corollaires (subjectivisme, intérétisme, relativisme, ..)
    5/ Comme exemple de païen qui n'est pas néo, je considérerai Pierre Vial, dirigeant de Terre et Peuple. Evidemment son choix culturel l'oppose au catholicisme et de façon plus générale à l'ensemble des monothéismes. Il n'en reste pas moins que les païens aujourd'hui, néo ou pas, n'ont de cesse de fustiger l'islam et de peu évoquer le catholicisme. En ce sens, l'auteur de l'article se trompe en leur jetant la pierre. Ce que l'on appelle la mouvance, est justement alimentée majoritairement par les islamophobes et arabophobes. Je suis à ce sujet très réservé. On ne va tout de même imposer aux païens le catholicisme au motif de freiner l'islam…
    6/ Dernière erreur me semble t-il, qui a trait à la laïcité. Cette dernière est mise en exergue par les politiciens, alors même qu'à bien des égards elle est morte. Elle n'est plus la limitation de la religion à la seule sphère privée, mais l'opposition à la religion pour nombre de Français. Et, en raison des attentats, c'est justement l'islam qui est visé par ces Français. La tolérance de nos « élites » quant à l'islam est électoraliste : le segment musulman est très utile pour vaincre au second tour. D'où la construction de mosquées – construites avec de l'argent républicain et laïc – par des maires non islamophiles, mais très intéressés politiquement.
    Un hasard fait que ces derniers temps, je lis beaucoup la prose du colonel Chateau-Jobert, contrerévolutionnaire et catholique convaincu. Je crains qu'il n'y est plus beaucoup d'espoir quant à la civilisation européenne. Rappelons aussi que les politiques menées par les uns et les autres, n'ont pu être mises en oeuvre, qu'avec l'assentiment des peuples. En ce sens, ce qui nous menace n'est pas le virus musulman, mais bien le cancer, pathologie intestine.
    Seul le réarmement moral, avec le dévouement prosélyte peut nous sauver. Heidegger avait écrit à ce sujet...

    (1) http://www.bvoltaire.fr/stephanbrunel/laicards-neo-paiens-in-nocents-cathos-zombies-chassez-christianisme-aurez-lislam,191957

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuFZuyuZukSSwPsXnD.shtml

  • Julius Evola : « Les droits supérieurs »

    Le militarisme est, comme on le sait, une des bêtes noires des démocraties modernes, et la lutte contre le militarisme un de leurs mots d’ordre préférés, qui va de paire avec un pacifisme hypocrite et la prétention de légitimer la « guerre juste » sous la seule forme d’une nécessaire opération internationale de police contre un « agresseur ». Durant la période qui englobe la Première et la Seconde Guerre mondiale, le « militarisme prussien » est apparu aux démocraties comme le prototype du phénomène à conjurer. Nous constatons ici une antithèse caractéristique, qui concerne moins les relations entre groupes de nations rivales, que deux conceptions générales de la vie et de l’État, et même deux formes de civilisation et de société distinctes et irréconciliables. D’un point de vue historique et concret, il s’agit, d’une part, de la conception qui s’affirma surtout en Europe Centrale et notamment dans le cadre de la tradition germano-prussienne, d’autre part de celle qui s’affirma d’abord en Angleterre, pour passer ensuite en Amérique, et, d’une façon générale, chez les nations démocratiques, en étroite relation avec la primauté accordée aux valeurs économiques et mercantiles, et avec leur développement marqué dans le sens du capitalisme. Quant au prussianisme, nous avons déjà rappelé qu’il tire son origine d’une organisation ascétique et guerrière, celle de l’ancien Ordre des Chevaliers Teutoniques.

    Essentiellement, l’antithèse réside dans la conception du rapport qui doit exister entre l’élément militaire et l’élément bourgeois, et donc la signification et la fonction qu’on leur reconnaît respectivement dans l’ensemble de la société et de l’État. Pour les démocraties modernes – selon une conception qui, nous l’avons vu, s’est d’abord imposée en Angleterre, mère-patrie du mercantilisme -, l’élément primordial de la société est représenté par le bourgeois et la vie bourgeoise du temps de paix, dominé par des préoccupations de sécurité physique, de bien-être et de prospérité matérielle, le « développement des lettres et des arts » servant de cadre ornemental. Selon cette conception, c’est en principe l’élément « civil » ou, si l’on préfère, « bourgeois » qui doit gouverner l’État. Ses représentants président à la politique et – selon l’expression bien connue de Clausewitz – ce n’est que lorsque la politique, sur le plan international, doit être poursuivie par d’autres moyens, que l’on a recours aux forces armées. Dans ces conditions, l’élément militaire et, en général, guerrier, est réduit au rôle secondaire de simple instrument et ne doit ni s’intégrer ni exercer une influence quelconque dans la vie collective. Même si l’on reconnaît aux « militaires » une éthique propre, on ne juge pas souhaitable de la voir s’appliquer à la vie normale de la nation. Cette conception se relie étroitement, en effet, à la conviction humanitariste et libérale que la civilisation vraie n’a rien à voir avec cette triste nécessité et cette « inutile boucherie » qu’est la guerre ; qu’elle a pour fondement non les vertus guerrières mais les vertus « civiles » et sociales liées aux « immortels principes » ; que la « culture » et la « spiritualité » s’expriment dans le monde de la « pensée », des sciences et des arts, alors que tout ce qui relève de la guerre et du domaine militaire se réduit à la simple force, à quelque chose de matérialiste, dépourvu d’esprit.

    Dans cette perspective, plutôt que d’un élément guerrier et militaire, c’est de « soldats » que l’on devrait parler, car le mot « soldat » très proche par le sens de celui de « mercenaire », désignait à l’origine celui qui exerçait le métier des armes pour recevoir une solde. Il s’appliquait aux troupes à gages qu’une cité enrôlait et entretenait pour se défendre ou pour attaquer, puisque les citoyens proprement dits ne faisaient pas la guerre mais vaquaient, en tant que bourgeois, à leurs affaires privées. Aux « soldats » compris dans ce sens s’opposait le guerrier, membre de l’aristocratie féodale qui constituait le noyau central d’une organisation sociale correspondante et n’était pas au service d’une classe bourgeoise ; c’est le bourgeois, au contraire, qui lui était soumis, sa protection impliquant dépendance, et non suprématie par rapport à celui qui avait droit aux armes.

    Malgré la conscription obligatoire et la création des armées permanentes, le rôle reconnu au militaire dans les démocraties modernes demeure plus ou moins celui du « soldat ». Pour elles, répétons-le, les vertus militaires sont une chose, les vertus civiles une autre ; on met l’accent sur les secondes, ce sont elles auxquelles on se réfère, essentiellement, pour modeler l’existence. Selon la formulation la plus récente de l’idéologie qui nous occupe, les armées n’auraient d’autre rôle que celui d’une police internationale destinée à défendre la « paix », c’est-à-dire, dans le meilleur des cas, la vie paisible des nations les plus riches. Dans les autres cas, on voit se répéter, derrière la façade, ce qui se passa déjà pour la Compagnie des Indes et des entreprises analogues : les forces armées servent à imposer et à maintenir une hégémonie économique, à s’assurer des marchés et des matières premières et à créer des débouchés aux capitaux en quête de placements et de profits. On ne parle plus de mercenaires, on prononce de belles et nobles paroles, qui font appel aux idées de patrie, de civilisation et de progrès, mais, en fait, la situation n’a guère changé : on retrouve toujours le « soldat » au service du « bourgeois » dans sa fonction spécifique de « marchand », le « marchand », pris dans son acception la plus vaste, étant le type social, la caste qui trône au premier rang de la civilisation capitaliste.

    En particulier, la conception démocratique n’admet pas que la classe politique ait un caractère et une structure militaires ; ce serait, à ses yeux, le pire des maux : une manifestation de « militarisme ». Ce sont des bourgeois qui doivent, en tant que politiciens et représentants d’une majorité, gouverner la chose publique, et chacun sait combien souvent cette classe dirigeante, à son tour, se trouve pratiquement au service des intérêts et des groupes économiques, financiers, syndicaux ou industriels.

    À tout cela s’oppose la vérité de ceux qui reconnaissent les droits supérieurs d’une conception guerrière de la vie, avec la spiritualité, les valeurs et l’éthique qui lui sont propres. Cette conception s’exprime en particulier, dans tout ce qui concerne la guerre et le métier des armes, mais ne se limite pas à ce cadre ; elle est susceptible de se manifester aussi sous d’autres formes et dans d’autres domaines, au point de donner le ton à un type sui generis d’organisation politico-sociale. Ici les valeurs « militaires » se rapprochent des valeurs proprement guerrières ; on estime souhaitable qu’elle s’unissent aux valeurs éthiques et politiques pour constituer la base solide de l’État. La conception bourgeoise, antipolitique, de l’ « esprit » est ici repoussée, ainsi que l’idéal humanitaire et bourgeois de la « culture » et du « progrès ». On veut au contraire fixer une limite à la bourgeoisie et à l’esprit bourgeois dans les hiérarchies et l’ordre général de l’État. Cela ne signifie pas, bien entendu, que les militaires proprement dits doivent diriger la chose publique – en dehors de cas exceptionnels, un « régime de généraux » serait, dans les conditions actuelles, fâcheux – mais qu’on reconnaît aux vertus, aux exigences et aux sentiments militaires, une dignité supérieure. Il ne s’agit pas non plus d’un « idéal de caserne », d’une « casernisation » de l’existence (ce qui est une des caractéristiques du totalitarisme), synonyme de raideur et de discipline mécanique et sans âme. Le goût de la hiérarchie, des rapports de commandement et d’obéissance, le courage, les sentiments d’honneur et de fidélité, certaines formes d’impersonnalité active pouvant aller jusqu’au sacrifice anonyme, des relations claires et ouvertes d’homme à homme, de camarade à camarade, de chef à subordonné, telles sont les valeurs caractéristiques vivantes de ce que nous avons appelé la « société d’hommes ». Ce qui appartient au seul domaine de l’armée et de la guerre, ne représente, répétons-le, qu’un aspect particulier de ce système de valeurs.

    Julius Evola,

    Chapitre IX de « Les hommes au milieu des ruines »

    http://la-dissidence.org/2013/09/23/julius-evola-les-droits-superieurs/

  • L’islamo-fascisme est un concept parfaitement creux

    Jean-Yves Camus, « spécialiste des nationalismes et extrémismes en Europe », a participé à un séminaire organisé par France Stratégie (le “laboratoire d’idées” du gouvernement, héritier du Commissariat général au Plan), le jeudi 2 juillet, sur le thème « Protéger les jeunes du risque d’endoctrinement anti-républicain ». Il répond à L'Action française 2000 :

    C"Au cours de cette réunion, 80 % des discussions ont donc porté sur l’islamisme. L’interdiction des mouvements comme le vôtre serait absurde.[...] L’islamo-fascisme est un concept parfaitement creux, dont l’emploi peut, à la rigueur, permettre à des publicistes de “clasher” dans les débats télévisés, mais scientifiquement, il ne tient pas. Cela étant, il y a effectivement des points de convergence entre tel ou tel groupuscule – je dis bien groupuscule – d’ultra-droite et les discours délirants qu’on peut trouver chez les salafistes radicaux : sur le complot international, le rôle caché de tel ou tel groupe de pression qui dirigerait le monde en tenant les ficelles... Il y a également quelques cas rarissimes – on doit les compter sur les doigts de la main – de gens qui, tout en ayant eu un engagement à l’ultra-droite, sont passés ensuite à un engagement islamiste. Mais aujourd’hui, le problème qui se pose, ce sont les conversions, pas les passages de l’ultradroite au salafisme ! [...]"

    Michel Janva

  • Agriculture : enfin on parle des charges

    Il y a maintenant plus de 25 ans, réunissant des amis exploitants agricoles, de toutes régions et de toutes sortes, et cherchant à travailler sérieusement sur les dossiers qui plombaient et qui plombent encore l'agriculture, les agricultures françaises devrait-on dire, notre conclusion unanime était alors que la nuisance centrale était celle des charges et des contraintes imposées à nos entreprises par la réglementation française.

    Ce n'est pas l'Europe en effet qui a institué le monopole de la MSA, qui a développé le surendettement des exploitations, qui taxe le foncier non bâti, etc.

    Au contraire dans le contexte de la concurrence européenne si d'autres pays, autrefois moins riches du point de vue agricole, sont devenus plus compétitifs que la France, même dans ce domaine, c'est précisément, en partie, parce que leurs charges sont moins lourdes, et aussi parce que la culture d'entreprise y est mieux respectée. On compte à Paris plus d'organismes agricoles que de congrégations religieuses à Rome, et ceci n'a pas bougé malgré la diminution phénoménale du nombre des paysans.

    Évidence que tous ces constats.

    Je suis particulièrement reconnaissant aux amis du CDCA de l'époque de m'avoir confié ce travail : je le suis d'autant plus qu'à partir de ce moment le nombre de mes ennemis s'est considérablement élargi.

    Nous avons continué notre chemin.

    Beaucoup d'ennemis beaucoup d'honneur.

    Il ne fallait pas toucher à ces intérêts colossaux que gèrent et protègent les bureaucraties franco-françaises. Le CDCA et à sa tête Christian Poucet combattaient pour la liberté, on les a éliminés.

    Remarquez combien cette question des charges était restée tabou, jusqu'à la crise de ces derniers jours, où le métier de l'élevage s'est dressé de manière courageuse et indomptable pour sa survie.

    Je me félicite d'avoir enfin entendu ce 22 juillet sur France Info, M. Xavier Belin, président de la FNSEA, qui est un entrepreneur, évoquer la question des charges.

    Mieux encore, Bruno Le Maire, qui fut ministre de l'Agriculture du gouvernement Fillon, lequel à ma connaissance n'a rien reformé de ce côté-là, se risque aujourd'hui à mentionner cette question.

    Voilà qui prouve combien la situation est grave. Il déclare désormais : "Nous devons abaisser les charges dans le domaine agricole." (1)⇓

    Mais attention, ces apparitions furtives au gré de paroles qui s'envolent, ne suffiront pas à dépouiller la classe politique de son soutien aux monopoles : aux yeux de nos politiciens, il faut à tout prix trouver d'autres boucs émissaires, d'autres solutions que le libre choix ; il faut encore inventer des interventions étatiques présentées pour salvatrices.

    Comme toutes les entreprises les exploitations agricoles françaises ont besoin de moins d'aides, moins d'interventions, moins de contraintes, moins de charges. Cette évidence pour l'ensemble de l'économie était apparue il y a 30 ans.

    On est pratiquement, depuis, resté à l'écart de ce constat : c'est une des causes principales du déclin français.

    JG Malliaraki

    Apostilles

    1.  cf. Le Monde.fr le 22.07.2015 à 12h47.

    http://www.insolent.fr/

  • Le texte de Richard Robert, première partie

    « Comme annoncé, nous publions le texte que nous a envoyé de sa prison Richard Robert, djihadiste repenti (Cf notre article en date du 19 juillet). Nous laissons à l’auteur la responsabilité de son propos. Nous n’en partageons pas nécessairement toutes les analyses. Mais il a en tout cas un grand mérite : celui de provoquer au débat et d’aller au fond des choses. » D’autres textes suivront prochainement.

    L’organisation de l’État Islamique (EI ou Da’ech) et le nombre croissant de jeunes occidentaux qui la rejoignent dominent actuellement le débat politique dans les médias. La quasi-totalité des experts examinent ce phénomène de la hijra (l’émigration des musulmans des pays non-musulmans vers des terres vraiment musulmanes, c’est-à-dire des États qui ressemblent à la société musulmane du temps de Mahomet et des califes « bien-guidés ») sous un angle purement sociologique et social et concluent d’une même voix qu’il n’y a aucune corrélation entre l’islam et l’islamisme radical. Selon cette conception, le véritable islam n’enverrait dans le monde qu’un message de paix et d’amour. Cette perception quasi officielle de l’islam est contestée par certaines voix indépendantes et par une partie des peuples occidentaux. Contrairement aux élites, ils voient dans l‘hijra la preuve des méfaits d’une immigration massive et incontrôlée. L’augmentation du prosélytisme musulman sur le sol français allant de pair avec le nombre croissant d’adeptes de cette religion qui reproduiraient les appels au meurtre contenus dans le Coran.

    La question qui se pose est donc : l’islam, est-il vraiment vierge de tout le sang versé, notamment en Syrie et en Irak, ou est-il au contraire la source qui incite nombre de jeunes croyants à faire le djihad ? Le but de cet essai est d’examiner la part de responsabilité de la religion dans le basculement des individus vers le terrorisme.

    Tous les prétendants à l’hijra se réclament d’un Islam pur et originel. Pour cette raison, nous avons jugé opportun de nous pencher sur l’argumentation religieuse des candidats au djihad et de la comparer dans un premier temps à l’orthodoxie sunnite, telle que les oulémas (les instances religieuses officielles) l’enseignent. Puis, dans un deuxième temps nous confronterons l’argumentation djihadiste à l’Islam officiel d’État, qui est inculqué aux Musulmans dès leur plus jeune âge par le biais de l’école. À cette fin, nous étudierons le contenu des manuels scolaires marocains.

    Nous conclurons l’essai avec l’analyse de l’ensemble des mouvements islamistes pour déterminer si les mouvements opérant en France ont leur part de responsabilité dans l’endoctrinement des jeunes au djihadisme.

    Zoom sur la sémantique (le langage) d’une convertie à l’Islam de l’État Islamique

    « Maman, quand tu liras ces lignes, je serai loin. Je serai sur la terre promise, le Sham, en sécurité. Parce que c’est là-bas que je dois mourir pour aller au paradis. Je sais que tu ne vas pas comprendre parce que tu n’es pas élue. Mais moi, j’ai eu accès à la vérité. J’ai été choisei et j’ai été élue. Je sais ce que tu ignores : c’est maintenant la fin du monde, maman. Tous les humains vont finir en enfer, sauf ceux qui ont combattu ave le dernier imam au Sham. »

    À première vue, les paroles de cette jeune convertie à l’islam qui est partie en Syrie pour sauver son âme ressemblent au délire mystique de certains adeptes de sectes. Mais dans un contexte où des milliers d’Européens ont rejoint les rangs des djihadistes du Levant (totalisant le chiffre global des mercenaires musulmans à 15 000 en juillet et à 30 000 en octobre 2014 selon le dernier rapport de la CIA), il serait trop simple d’en rester là. Il faut donc examiner pourquoi l’EI attire des musulmans du monde entier et sur quelles bases théologiques il fonde sa légitimité à s’autoproclamer « califat » en conformité avec la voie tracée par Mahomet et les « califes bien guidés ».

    Les hadiths (récits de la vie du prophète Mahomet) à caractère messianique, qui ont été propagés massivement dans le monde musulman à partir des années 1990 par l’Arabie Saoudite, livrent une première explication du phénomène. On peut résumer la teneur de ces hadiths comme suit :

    Vers la fin des temps, l’oumma islamique entrera en guerre contre les Roumis (occidentaux), le Sham (terme arabe correspondant à peu près au terme françaisLevant) sera assiégé et un imam, l’élu attendu pour restaurer la religion dans sa pureté originelle, conduira les croyants à la victoire sur leurs ennemis ; la Perse sera conquise (l’Iran), ensuite la Palestine (Israël), puis viendra enfin le tour de Rome.

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  • Cette Europe-là qui n'est guère aimable ni aimante...

    La Grèce restera longtemps dans les mémoires des Européens, du moins de ceux qui ne se contentent pas du fil continu d'une actualité qui efface la précédente... Bien sûr, la défaite de Tsipras qui, s'il s'est bien battu, n'a pas osé franchir le pas d'une sortie de la monnaie unique audacieuse et risquée, a un goût amer pour ceux qui voyaient dans la résistance grecque aux institutions européennes l'avant-goût d'une « autre Europe » ou, simplement, d'une « autre politique » en Europe et de l'Union européenne. Et la joie mauvaise des gouvernements européens, des libéraux de L'Opinion et des adversaires autoproclamés de ce nouveau monstre, au moins médiatique, que serait le « populisme » (censé relier tous les « extrêmes », c'est-à-dire ceux qui ne sont pas « dans la ligne » de l'Union européenne, nouvelle idéologie plus encore que réalité géopolitique...), n'est pas de bon augure pour la santé et la popularité de cette Union qui, désormais, déchire les peuples entre eux et mène, pour certains, au désespoir et à l'exil, loin du continent qui porte le nom de la belle enlevée par Zeus.

    Je l’avoue : j'ai été, en mes jeunes années, « européiste », comme la majeure partie de ma génération : c'était à la veille de 1979 et de la première élection du Parlement européen au suffrage universel direct, et l'Europe nous apparaissait comme un bel idéal, que des affiches de « l'eurodroite » (alliance de mouvements nationalistes autour du MSI néofasciste italien) figuraient comme la victoire ailée de Samothrace, et celles de l'artiste Folon comme un immense homme, lui aussi ailé, prenant son envol sur le fond d'un ciel magnifique et ensoleillé, tandis que les partis centristes et une partie des socialistes chantaient les louanges de cette nouvelle Europe qui allait, c’était certain, être « sociale »... Le discours d'un Jacques Chirac sur « le parti de l'étranger » pour désigner les européistes et celui des communistes pour dénoncer « l'Europe de la finance » ne nous touchaient pas vraiment, et ils nous semblaient déjà hors de l'histoire en train de se faire. Sans doute, sans forcément nous en rendre compte, nous avions intégré mentalement que la construction de cette Europe-là allait dans le (bon) sens de l'histoire : la désillusion fut assez rapide et d'autant plus violente !

    Aujourd'hui, et encore plus en cet été meurtrier pour les Grecs, je n'aime guère cette Europe qui se construit depuis les années 50, depuis les Monnet et Schuman, pères peu dignes des peuples car trop idéologues et, d'une certaine manière et d'une manière certaine, si peu « populaires » au sens pratique du terme : cette Europe-là n'aime pas les peuples car elle n'en voudrait voir qu'un seul, « le peuple européen », un et indivisible, unique et uniforme, une sorte de masse de citoyens-consommateurs... Les européistes commettent la même erreur et, en définitive, la même faute que leurs prédécesseurs jacobins de la Révolution française qui voulaient, eux aussi, la République une et indivisible qui faisait disparaître provinces et particularités au nom d'un « ordre » nouveau, voire d'un homme nouveau.

    « Ce n'est pas ce que nous voulions », pourraient dire ceux de ma génération, et ce n'est pas non plus ce qui avait été annoncé et promis : relire les discours des partisans du traité de Maëstricht, au début des années 1990, est tellement révélateur, mais aussi terrible pour les marchands d'utopie ! Un Jacques Delors, dont on célèbre les 90 ans ce jour même, ne fut pas le dernier à raconter bien des bêtises, et à promettre ce monde meilleur que devait être l'Union européenne : a-t-il conscience du gâchis ? Près de 30 millions de chômeurs dans l'Union, une pauvreté qui explose littéralement depuis une demi-décennie, des tensions sociales et une désespérance des classes populaires et moyennes qui se sentent dépossédées de tout pouvoir et de leur droit même à être, des injustices qui se creusent de plus en plus quand s'approfondit le fossé entre les plus riches et les autres, etc. Où est le rêve européen ? Où sont les progrès sociaux ? Pourquoi l'hubris semble-t-elle dominer une Union de plus en plus « hors-sol » ? Pourquoi le malaise des peuples d'Europe se fait-il, chaque jour, de plus en plus prégnant ?

    Cette Europe-là est la trahison de toute l'histoire des nations et du continent européens, elle est la figure du malheur des peuples et des plus faibles... Elle n'est plus (si jamais elle l'a été un jour...) la victoire de Samothrace mais le règne misérable de Créon, légaliste sans transcendance ni honneur. Et, désormais, l'Europe réelle, qui devrait se conjuguer au pluriel, cherche, ou attend son Antigone... Si M. Hollande n'en a guère les traits ni l'esprit, il n'est pas dit que la France, elle, par sa particularité en Europe, ne puisse pas, un jour prochain, incarner les valeurs qui ont fait battre le cœur d'Antigone, cette fois, au-delà du malheur, pour le meilleur...

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  • Postures et impostures

    Réagissant à la crise des éleveurs, Marine Le Pen a prôné mardi une « re-nationalisation » de notre politique agricole. Une renationalisation qui, idéalement, devrait être étendue à tous les aspects de notre vie politique largement sous la coupe du parti de l’étranger atlanto-bruxellois. Le 8 juillet, l’ancien élu belfortain, ex ministre et ex dirigeant du MRC, Jean-Pierre Chevènement,  publiait sur son blogue une longue déclaration, intitulée « La France en grand ». Prenant acte de la «  crise historique de longue durée » subie par notre pays, qui « s’est fortement aggravée avec la dérégulation néolibérale, le choix d’une monnaie unique viciée dans son principe même et l’inféodation qui résulte des traités européens »,  il appelait au « rassemblement autour d’un projet réellement alternatif ». «C’est ce projet d’alternative républicaine que République Moderne (RM, une nouvelle structure créée pour l’occasion NDLR),  à travers des rencontres périodiques, se propose de faire surgir.»

     Jean-Pierre Chevènement propose ici  une alliance, allant de l’extrême gauche au petit parti de Nicolas Dupont-Aignan.  Il explique que RM s’adresse « au-delà des partis et des clivages politiques obsolètes, à tous ceux, socialistes, communistes, radicaux, gaullistes, démocrates, républicains, femmes et hommes de progrès (sic) qui croient que la France, loin d’être finie, a encore un rôle majeur à jouer pour équilibrer l’Europe et donner aux idées républicaines leur portée universelle face aux désordres engendrés par la globalisation. »

    Le manque de sincérité de la démarche de Jean-Pierre Chevènement, la faiblesse ontologique de son combat souverainiste, éclate une nouvelle fois ici, constate Bruno Gollnisch, avec sa posture « ni-ni » : ni RPS-ni FN…mais surtout ni FN ! Il est en effet parfaitement absurde de prôner le (nécessaire) rassemblement de tous les patriotes de bonne volonté en en excluant de facto, la première formation qui défend la souveraineté de notre pays, à savoir le Front National. De même, M. Chevènement feint encore de croire que les communistes défendent la nation, lesquels s’échinent en outre, tout comme lui-même, à minorer criminellement la question, pourtant centrale et essentielle, de l’immigration.

     Déjà, lors de la dernière campagne présidentielle, il avait refusé la main tendue par Marine en affirmant caricaturalement  que «  le Front National restera le parti de l’ethnicité et ne deviendra jamais celui de la citoyenneté. » Nous le relevions pareillement, le patriotisme du  jacobin-républicain   Jean-Pierre Chevènement achoppe historiquement   sur la question de l’identité française.

     Il est ainsi tout aussi révélateur que l’ex ministre de François Mitterrand, qui a appelé à voter pour le très bruxellois Hollande en 2012,  s’inquiète dans ce même texte d’une « une gauche et d’une droite interchangeables » qui se « (succèdent) au pouvoir pour y conduire, pour l’essentiel, la même politique néolibérale et inféodée ». Ce qui est parfaitement juste, mais sa crainte découle du fait que cette politique de l’RPS suscite chez notre peuple une réaction de défense immunitaire,  au sens ou les politiciens en question font ainsi,  écrit-il,  « le lit du Front National ».

     Et M. Chevènement, d’en rajouter une louche, en n’hésitant pas à mentir assez grossièrement en affirmant que le FN, qu’il baptise ici d’ « extrême droite », «  se nourrit de la désespérance du peuple mais ne propose aucune alternative crédible, bien au contraire. Son accession au pouvoir, ruineuse pour l’image de la France dans le monde, nourrirait le  clash des civilisations  que souhaitent les fanatiques et serait un mauvais coup porté à notre pays.»

     L’ex sénateur du Territoire de Belfort sera présent lors des universités d’été de la formation de Nicolas Dupont-Aignan a confirmé ce dernier qui vient de donner un entretien au quotidien Nord Eclair. Le dirigeant de Debout la France y présente son candidat  aux élections régionales de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, lequel  sera opposé à Marine Le Pen, ce qui fait objectivement les affaires du républicain Xavier Bertrand, même s’il s’en défend.

    «On a énormément de différence» (avec Marine et le FN, NDLR) expose M. Dupont-Aignan dans ce journal. «Nous n’avons pas le même projet politique, pas la même vision de l’Europe ; je n’ai jamais été contre l’Europe mais pour une Europe des Nations et des projets ; je ne suis pas pour le rétablissement de la peine de mort. Qu’il y ait des points communs dans la dénonciation du système qui tue la France à petit feu, oui je l’assume, En revanche vous ne me ferez pas diaboliser le FN, car cela n’a pas de sens. Notre alternative patriotique me paraît plus sérieuse. On veut nous assimiler au FN car la pensée dirigeante ne veut surtout pas qu’il y ait des gens raisonnables capables de changer le système. Le système s’effondre mais les électeurs ne veulent pas confier la France au FN, donc ils s’abstiennent. Nous offrons la seule voie possible, la rupture raisonnable ! ».

     Le FN ne serait donc pas raisonnable –raisonnable pour qui?- capable d’une rupture censée avec ce Système délétère ? Propos qui permettent à M Dupont-Aignan de justifier lui aussi le « ni FN-ni RPS », son refus de faire alliance avec un mouvement  dont il a pourtant repris quasiment mot pour mot des pans entiers de son programme…

     Quoi qu’ils en disent, l’attitude d’ostracisme vis-à vis du FN d’un Nicolas Dupont-Aignan, d’un Jean-Pierre Chevènement ou d’autres souverainistes velléitaires, quels que soient l’intelligence et la pertinence de beaucoup de leurs analyses, revient à légitimer le Système en place en attaquant la formation politique la plus à même de le renverser.

     Sur le site de Polemia dans son avant-propos et la première section publiée du lexique « Cinq cents mots pour la dissidence », il est rappelé la définition politique du mot ami que ces derniers feraient bien de méditer. « La discrimination entre l’ami et l’ennemi est l’acte fondateur de la politique, d’après le politologue Carl Schmitt : on ne peut pas faire de la politique sans désigner son ennemi principal. Ceux qui prétendent fonder une attitude politique sur le  ni-ni  adoptent en réalité une posture impolitique : ils se condamnent à être le simple objet de ceux qui savent faire de la politique, qui sont, eux, de vrais sujets politiques ». Tout est dit.

    http://gollnisch.com/2015/07/22/postures-et-impostures/