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  • « Chine-Russie : quelles stratégies ? » Alex

    Alexandre ORLOV* 
    Ex: http://metamag.fr

    Parler de la Russie et de la Chine, c'est parler,  non seulement du présent, mais aussi de l'avenir  de l'ordre mondial de demain.

    Nous comprenons tous que la portée des relations russo-chinoises dépasse largement le cadre bilatéral. Elles constituent un facteur puissant de formation d'un monde multipolaire.

    Oui, notre monde est en passe de devenir multipolaire. C'est un processus objectif et irréversible. On peut toujours essayer de le ralentir, mais personne n'est désormais en mesure de l'arrêter.

    De fait, dans l'ambition d'assurer leur hégémonie, de maintenir la domination unipolaire, les Etats-Unis suivent le cap de l'endiguement de nouveaux pôles d'influence – avant tout la Russie et la Chine.

    A l'égard de la Russie, cette politique d'endiguement prend une forme ouvertement agressive. On inflige à mon pays des sanctions chaque fois nouvelles – et ce, sans plus aucun lien avec la situation en Ukraine. Des bases militaires américaines et de l’OTAN poussent sur ses frontières tels des champignons, on y construit le bouclier antimissile américain. On lui livre une guerre médiatique, psychologique et économique.

    Pour la Chine, cette même politique d'endiguement revêt un caractère latent, voilé. C’était d'ailleurs pareil pour la Russie, jusqu'à ce que la crise en Ukraine ne fasse tomber les masques.

    La tactique utilisée est pourtant la même

    Pour justifier cette politique d'endiguement, on impose à l'opinion publique toutes sortes de mythes – sur la "menace" russe ou chinoise ou sur "l'antagonisme idéologique" entre l'est et l'ouest.

    Mais en réalité, ni ces menaces imaginaires, ni l'antagonisme idéologique, propres à l'époque de la guerre froide, n'existent. Il n'y a que l'ambition américaine de domination universelle. De la géopolitique à l’état pur.

    Il faut bien comprendre que, malgré toute la diversité des systèmes politiques ou des valeurs, la multipolarité moderne n'est pas de nature idéologique. Au contraire, elle résulte en grande mesure du fait que le modèle du développement capitaliste né en Europe Occidentale et aux Etats-Unis s'est enraciné dans d'autres régions du monde. Tout espoir de bloquer l'émergence d’un monde multipolaire est illusoire. Toute tentative d'empêcher ce processus porte un grave préjudice au système de  sécurité universelle et sape le développement économique global. 

    On a beau s'y accrocher, le modèle unipolaire restera immanquablement dans le passé. Il ne correspond plus au monde moderne, qui est bien trop varié et bien trop complexe. Aucun pays, aucun groupe, aussi puissant soit-il, n'est capable aujourd'hui de résoudre les problèmes universels à lui-seul.

    Les États-Unis ont échoué dans le rôle de leader universel 

    Ils se sont comportés tel un éléphant dans un magasin de porcelaine. Ils ont piétiné le droit international – en Yougoslavie, en Irak, en Libye ou au Yémen. Ils ont poussé le Moyen Orient dans le bourbier du chaos et des guerres civiles, ils ont libéré de sa bouteille l’esprit de l’islamisme radical. Ils ont trahi la confiance de leurs alliés les plus proches, car eux-mêmes ne faisaient confiance à personne, les considérant comme des Etats satellites ou des vassaux, d’où l'espionnage et l'ingérence dans les affaires intérieures, y compris par l'application extraterritoriale des décisions de justice américaine.

    Pour beaucoup d'Occidentaux l'émergence d'un nouveau monde multipolaire apparaît comme chaotique, mais c'est parce que les vielles méthodes unipolaires de prise de décisions et de règlement des conflits ne fonctionnent plus. Nos partenaires occidentaux n'ont toujours pas appris, ou ne veulent tous simplement pas apprendre à travailler d'une façon nouvelle – par le compromis. Ainsi ils associent la fin de l'ordre unipolaire à la fin de l'ordre tout court, à l'arrivée du chaos universel.

    Je tiens à souligner que la Russie, aussi bien que la Chine, j'en suis certain, sont sincèrement intéressés à développer avec les Etats-Unis, qui étaient et restent une grande puissance mondiale, des relations étroites et mutuellement avantageuses. Pourtant, le vrai partenariat ne serait possible que lorsque Washington et les milieux atlantistes d'Europe abandonneront l'idée de leur exclusivité et leur droit à la domination globale.

    Le monde multipolaire – c'est une lourde responsabilité

    Il peut devenir un monde de confrontation de blocs, de lutte pour les sphères d'influence, d’hostilité. Mais il peut aussi bien être un monde de coopération et d’intégration. Telle est la philosophie des nouveaux formats universels initiés par la Russie et la Chine. Je parle des BRICS et de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). L'égalité des membres, la culture du compromis, toute décision comme dénominateur commun des intérêts nationaux de chacun, voici ce qui distingue ces forums du fonctionnement d'alliances économiques ou politico-militaires traditionnels avec leur subordination et leur discipline de bloc.

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  • Marine Le Pen contre l’immigration : Vidéo & communiqué sur la suspension des accords de Schengen par l’Allemagne

    http://www.francesoir.fr/sites/francesoir/files/marine-le-pen-france-info-francesoir_2.jpg

    Le Front national est le seul parti français qui se positionne sans ambiguïté contre l’immigration.

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  • La vidéo qui choque la Hongrie : un jeune « réfugié » menace d’égorger devant une équipe de télévision

    Voilà une vidéo qui fait le tour de la Hongrie mais que vous ne verrez pas au journal télévisé d’une chaîne française. Une équipe de télévision hongroise filme un centre d’accueil pour réfugiés mis dans un état épouvantable par les immigrés qui y transitent. Devant l’équipe de télévision, un jeune « réfugié » fait un geste menaçant : il mime un égorgement. C’est sa façon à lui de remercier l’Europe qui l’accueille…

    http://www.medias-presse.info/la-video-qui-choque-la-hongrie-un-jeune-refugie-menace-degorger-devant-une-equipe-de-television/38831

  • Libertés, libertés chéries

    La réunion extraordinaire, hier à Bruxelles, des ministres de l’Intérieur de l’UE pour répartir dans nos pays, de manière contraignante, comme l’exige  la Commission européenne et l’Allemagne, les  torrents migratoires  qui ont pénétré en Europe a été un échec.  Les Etats membres ont  certes confirmé qu’ils acceptaient  de  se répartir  40 000 immigrés, comme cela avait été convenu fin juillet mais ils  ne désirent pas aller au-delà. Alors que Berlin et Vienne, « face à l’inaction de l’UE », dixit le gouvernement allemand,  ont  rétabli  des contrôles à leurs frontières, mettant fin  ainsi à la libre circulation prévue par les accords de Schengen, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve,  s’est ému de ce qu’«un certain nombre de pays ne veulent pas adhérer à ce processus de solidarité». Notamment  «les pays du groupe de Visegrad» (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).

    Dans cette Europe des lâches, qui a refusé pour ne pas froisser l’Oncle Sam  d’accorder l’asile politique à Julian  Assange et Edward  Snowden, Angela Merkel  voulait  faire déferler un nombre  sans limite de migrants. Elle  se rend compte aujourd’hui  que les capacités d’accueil de son pays sont saturées mais entend imposer sa xénomanie aux autres.

     Elle qui clamait que les Allemands ne voulaient plus mettre la main à la poche pour aider les Grecs, va  débourser  10 milliards d’euros pour  l’accueil des immigrés non européens, les  800.000 à un million de « migrants » supplémentaires  qui vivront  en Allemagne en 2015. Pour contraindre plus globalement  les nations rétives à leur installation,   elle a agité la menace de ne plus accepter les travailleurs détachés venant des pays  qui refuseraient l’invasion migratoire, comme  la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie ou la Pologne…Travailleurs européens qui pourraient être  demain remplacés par des réfugiés Kurdes ou  Somaliens qui coûteront encore moins cher à leurs employeurs…

    En Allemagne même,  les Allemands, quoi qu’en disent les médias occultant les manifestations anti-immigration à Dresde et Munich ces derniers jours,  mais  nous abreuvant a contraro  d’images de braves Teutons  applaudissant  les colonnes d’immigrés sortant des gares et leur souhaitant la bienvenue, les craintes sont réelles.

    Un récent  sondage  indiquait que 46% d’entre eux, malgré le lavage de cerveau auquel ils sont  soumis depuis des lustres, s’opposaient à cette politique  de substitution de population.  Ces mêmes allemands  qui avaient  fait du livre de  Thilo Sarrazin, Deutschland schäft  sich ab  (L’Allemagne court à sa perte) sur les conséquences de l’immigration-invasion, un phénomène de société et  un énorme  succès  de librairie  en 2010… Encore faudrait-il, certes,  que  nos voisins d’outre-Rhin aient la volonté de se donner un avenir notamment en faisant des enfants. Le taux de natalité en Allemagne (1,41 enfants par femme en 2014),  comme celui de la France d’ailleurs  (1,99 enfants par femme  l’année dernière),  soutenu  artificiellement par l’immigration,  n’assurant pas le renouvellement des générations.

    La France qui rien que  sous le quinquennat Sarkozy a vu s’installer un million d’immigrés « légaux » supplémentaires » se rebiffe elle aussi contre cette folle politique. Selon le sondage OpinionWay pour Metronews et LCI publié aujourd’hui, 51% des personnes interrogées estiment que le  FN a « raison de défendre une position ferme », 48% jugent cependant  qu’il « manque d’humanité ».

    Pour faire barrage à cet éveil  des consciences, à ce réveil populaire, les partis du Système  s’interrogent sur la marche à suivre.  Dans un entretien  à Libération paru lundi, le premier secrétaire du PS,  Jean-Christophe Cambadélis,  a enterré l’idée même d’un front ripoublicain en décembre, jugé désormais contre- productif : «  Dans les régions Nord-Pas-de-Calais et PACA, les listes menées par le PS ne se désisteront pas pour le candidat républicain le mieux placé entre les deux tours s’ils sont derrière LR et le FN.»

    D’autres proposent  une fusion de la  liste du PS et celle des Républicains au second tour  en cas de score très élevé du FN.  D’après France Info il s’agit de  la suggestion d’un ministre influent, seule solution pense-t-il,  pour  que la gauche ne soit pas  chassée des exécutifs  régionaux.

    Une proposition qui a reçu l’aval sur France Info ces dernières heures de Christophe Caresche,  député socialiste de Paris :   « Si au soir du premier tour, on constate qu’il y a dans un certain nombre de régions un risque sérieux que le Front National l’emporte il faut envisager cette hypothèse » . « Face à ce risque, il faut que ceux qui sont attachés à la République s’unissent pour faire barrage à l’arrivée éventuelle du FN à la tête d’un certain nombre de régions. Personne ne peut nier aujourd’hui que le Front National est en dynamique. Donc la question est de savoir comment on s’oppose au fait que le FN puisse arriver au pouvoir dans un certain nombre de régions, qu’il puisse mettre en place un projet profondément destructeur pour la République (sic) . C’est de cela dont il s’agit ».

    Ce dont il s’agit en fait constate Bruno Gollnisch,  c’est bien  en effet de poser les termes d’une   alternative très claire entre d’un côté  un projet frontiste de  rénovation de la France, de libertés retrouvées, de  renaissance nationale et de l’autre l’inféodation sans cesse accrue de la France aux dogmes mortifères de l’euromondialisme.  Alors oui M. Caresche, vous pouvez juger notre programme  profondément destructeur, mais il l’est  seulement  pour la Caste qui a confisqué le pouvoir, pour cette  pseudo république hors-sol, sans frontières, anti-française, où les vœux des Français sont bafoués.

    http://gollnisch.com/2015/09/15/libertes-libertes-cheries/

  • Une fonctionnaire du quai d'Orsay à l'origine de la mort d'Aylan ?

    Unknown-5Une consule honoraire de France en Turquie, qui vendait des canots aux réfugiésa présenté lundi sa démission, trois jours après avoir été suspendue de ses fonctions, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Les consuls honoraires, qui accomplissent en principe leur mission bénévolement, sont des fonctionnaires au statut particulier qui leur permet d'exercer une activité professionnelle rémunérée. Leur rôle principal est de maintenir un contact avec leurs compatriotes. Ils ont des compétences réduites à la protection et l'assistance en raison de leur connaissance de la région où ils sont et de leurs liens avec les autorités locales.

    France 2 avait tourné en caméra cachée dans le magasin de vente d'articles maritimes de Françoise Olcay, consule honoraire à Bodrum depuis octobre 2014. Dans le reportage, elle reconnaît vendre des canots pneumatiques et des gilets de sauvetage à des migrants et réfugiés cherchant à gagner une île grecque au péril de leur vie. Elle admet aussi participer par ce biais à un trafic et assure que les autorités locales turques y participent aussi.

    C'est notamment de Bodrum que partent des milliers de réfugiés vers des îles grecques. C'est au large de cette ville que le petit Aylan Kurdi, dont la photo sur le sable a horrifié le monde entier, s'est noyé avec plusieurs membres de sa famille.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Invasion migratoire. Capitulation suicidaire de l’Europe – par Guillaume Faye

    Cet article est la suite du précédent. Déferlante migratoire : la vague des ”réfugiés” s’ajoute, comme un raz-de-marée, à l’inondation en cours depuis plusieurs décennies. Alors que la majorité des peuples européens autochtones la refuse, la gauche et la droite, en France et ailleurs en Europe, comme la plupart des institutions médiatiques ou religieuses, comme aussi la Commission européenne non élue et coutumière de l’excès de pouvoir permanent, imposent aux populations, de manière dictatoriale, l’ ”accueil” de centaines de milliers de nouveaux immigrés. Sans aucun référendum. Au non d’un devoir moral qui est à la fois une perversion de la morale et un suicide. Mais aussi un exemple de mépris de la démocratie et de divorce irrémédiable entre les peuples et de pseudo élites. Prélude à une explosion.

    Le jeu trouble de la pauvre Allemagne

    C’est un jeu stupide et nuisible, irréfléchi. Les premiers ”réfugiés” de la nouvelle vague invasive (13.000) sont arrivés en Allemagne le 6 septembre, accueillis par des banderoles ”welcome in Germany” et des milliers de citoyens qui applaudissaient, hilares. Des milliers d’autres sont attendus en septembre. 150.000 places d’hébergement d’urgence sont ouvertes. Scènes pitoyables d’humanitarisme naïf où une partie d’un peuple se réjouit de sa propre invasion et de sa propre disparition, détruit à terme par cette migration de masse. Ce genre d’image, très médiatisée, est un encouragement fort à de nouveaux flux d’entrées de ”réfugiés”. L’Allemagne, avec une natalité ultra-basse et des flux migratoires considérables, peut vivre un changement de population, peuplée à la fin du siècle par une majorité de musulmans qui ne parleront même plus allemand. Ce ”nouveau pays”, devenu moyen-oriental et non plus germanique, à l’image de ses voisins béatement envahis, ne connaîtra pas la prospérité ni la paix mais, à terme, le désordre et le déclin. Il y a une bêtise politique allemande, insondable. Un oubli de soi.

    Pour se faire pardonner et faire oublier le nazisme (qui continue d’obséder et de culpabiliser le psychisme collectif allemand) et pour donner au monde l’image d’une Allemagne exemplaire, le cœur sur la main, le gouvernement allemand se veut ouvert à toutes les immigrations. Thilo Sarrazin a fait scandale en écrivant L’Allemagne disparaît, best-seller paru en 2010, contre l’immigration et l’islamisation. 40 % des Allemands sont opposés à l’accueil de nouveaux immigrés, mais ils sont une minorité….

    On a l’impression que l’âme allemande profonde, incapable d’équilibre, passe d’un excès à l’autre, sans souci du juste milieu (mésotès aristotélicien), par romantisme dépourvu de raison : de la brutalité raciste impitoyable à l’antiracisme le plus délirant. Deux stupidités parallèles : c’est l’extrémisme allemand. Ce romantisme, intéressant en art (jadis, plus aujourd’hui…) est débile en politique. L’Allemagne et la politique : incompatibilité absolue, ainsi que Nietzsche l’avait vu.

    Comme une catharsis (”purification”), pour se faire pardonner les catastrophiques excès passés (de 1870 à 1945), les dirigeants allemands et une partie de leur peuple militent maintenant pour imposer à l’Europe une ouverture totale des frontières à l’inondation migratoire, sous prétexte de ”morale”.

    Pascal Bruckner relève cette hypocrisie : « nous retrouvons chez les Allemands les arguments habituels des défenseurs de l’immigration : un ton humanitaire un peu bêlant doublé d’un calcul économique qui l’est moins. Les patrons allemands le disent explicitement : nous avons besoin de main d’œuvre. Pour eux, un tel afflux est une aubaine. Collusion entre l’ultra-gauche sans-frontiériste et le grand patronat » (Le Figaro, 04/09/2015). Les élites allemandes sont égoïstes à court terme mais suicidaires à long terme.

     

    Questions sur la politique allemande

    L’Allemagne et la Commission de Bruxelles – par l’intermédiaire de Jean-Claude Junker, une créature de Mme Merkel– fixent autoritairement des quotas d’accueil de ”réfugiés” aux pays européens, ce qui constitue un viol de souveraineté, un de plus, non prévu par les traités : la Hongrie, la Pologne, l’Espagne, la Grande Bretagne, la République tchèque tentent de résister – jusqu’à quand ? La France de Hollande, elle, a cédé.

    Sigmar Gabriel, vice – chancelier et ministre de l’Économie, n’a pas hésité à sortir cette énormité, parlant des ”réfugiés”, le 8 septembre : « nous pouvons certainement gérer un chiffre de l’ordre du demi-million chaque année » : calcul purement économique dans un pays à faible taux de chômage, en déclin démographique et donc en déficit croissant de population active. L’économie allemande a donc besoin d’une main d’œuvre importée à bon marché. Cette alliance de bons sentiments chrétiens et de calcul financier, assortie d’une politique volontariste d’assimilation à la culture allemande, relève d’une démarche stupide, profitable à très court terme mais suicidaire et impraticable à moyen terme. Pour trois raisons : 1) avec l’interminable chaos guerrier du Moyen-Orient et de l’Afrique (tous liés à l’islam), les masses de ”réfugiés” ne vont cesser de croître, faisant exploser tous les ”quotas”. 2) La politique allemande d’assimilation de populations allogènes croissantes, musulmanes à 80% et prolifiques, va inévitablement échouer et déboucher sur l’importation du chaos ; et sur la dégermanisation du pays. 3) Plutôt que de relancer sa natalité (comme essaie d’y parvenir la Russie de Poutine) ou de refuser toute immigration et de miser sur la robotisation (comme le tente le Japon qui est, lui, pourvu d’une conscience ethnique et nationale), l’Allemagne, hallucinée, choisit la pire des solutions ; qui, paradoxalement, va ruiner à terme sa prospérité économique en créant le chaos ethnique. Une fois de plus, et pour des raisons différentes, depuis la fin du XIXe siècle, la politique allemande est nuisible pour l’Europe. Tout autant, sinon plus, que la politique américaine. Et la France ?

    Naïvetés et démissions françaises

    Et la France, qui renonce à sa souveraineté, oubliant tous les principes ”gaullistes” dont on se réclame avec une hypocrisie ridicule, s’aligne, surtout avec le gouvernement socialiste, sur les ordres de Bruxelles, de Berlin et de Washington. François Hollande, la girouette, qui prônait en mai 2015 un accueil des seuls vrais réfugiés, en refusant les quotas obligatoires pour chaque pays européen, vient de céder aux injonctions de la chancelière Merkel et d’accepter ces quotas. De ce fait, 24.000 ”réfugiés” attribués à la France (sur les 160.000 à répartir) vont entrer en septembre, en plus des 6.800 autorisés à venir en juillet, dans un pays qui compte 5 millions de chômeurs en chiffres réel et qui est endetté à 100% du PIB.. Selon Yves Thréard (Le Figaro, 08/09/2015), il s’agit d’un « engrenage » : « les réfugiés, combien seront-ils demain ? Sans doute des millions, fuyant la terreur islamiste. L’avenir le montrera, ce témoignage de générosité se révèlera une erreur irréversible. Combien de migrants dits économique vont continuer à s’engouffrer dans la brèche ? Comment raccompagner chez eux ceux qui ne sont pas éligibles au droit d’asile ? » En effet, 350.000 ”réfugiés” ont déjà pénétré en Europe depuis janvier, chiffre qu’il faudra tripler en décembre ! Et 4 millions sont en attente dans les camps de déplacés du Moyen–Orient.

    Et ces nouveaux migrants sont tous musulmans, alors que 62% des Français estiment qu’il y a beaucoup trop de musulmans en France et que l’islam représente un danger. Selon la Cour des comptes, seuls 1% des déboutés du droit d’asile quittent le territoire. Réussir à entrer, c’est rester.

    Le PS, dont l’idéologie fabrique à la fois le chômage de masse et l’immigration de masse, propose par le ”Réseau de villes solidaires”, que chaque commune accueille un quota de ”migrants réfugiés” (donc de clandestins), aux frais du contribuable. La droite LR (ex-UMP) est exactement sur la même position idéologique : l’initiative « J’accueille » lancée par le maire LR de Saint-Étienne vise à obliger, même les petites communes, à recevoir son quota de migrants illégaux ”réfugiés”. Le ministre de l’Intérieur, M. Cazeneuve, est d’accord et va coordonner cette initiative immigrationniste droite–gauche. Accepter et organiser l’invasion au nom de la charité.

    Les propos d’Alain Denis, président des maires ruraux du Maine–et–Loire, empreints de bon sens populaire, ont horrifié l’oligarchie politico-médiatique parisienne : « il faut être cohérent : si aujourd’hui 10.000 réfugiés sont accueillis, demain il en arrivera 100.000 et après-demain un million ! La mesure d’urgence, c’est de lutter contre les fous, les guerres et le réchauffement climatique, pour que les gens puissent rester chez eux ! Nos politiques ne font que déplacer les problèmes. Alors on va bétonner la France pour faire des lotissements, et quand il n’y aura plus de terres agricoles, comment est-ce qu’on se nourrira ? Et le jour où le chaos s’installera dans notre pays, qui accueillera les Français ? »

    Seul le FN reprend l’opinion de la majorité des Français. À l’Université d’été du FN, à Marseille, le 6 septembre, Marine Le Pen a osé énoncer l’évidence : « l’immigration, n’est pas une chance, c’est un fardeau », sans aller jusqu’à avouer que c’était une catastrophe. « Notre pays n’a ni les moyens, ni l’envie ni l’énergie d’être plus généreux avec la misère du monde ». Elle a justement dénoncé la « lourde responsabilité de l’Allemagne », qui s’engage à accueillir 800.000 migrants, ce qui va constituer un énorme appel d’air pour de futures vagues invasives. (Il semblerait d’ailleurs que Marine Le Pen, sous la pression de l’urgence de la crise migratoire et pour apaiser son grave conflit avec son père, revienne aux fondamentaux du FN.)

    Nicolas Sarkozy, le faux dur, politicien calculateur, a commenté en ces termes démagogiques et superficiels les propos de MLP, leur « inhumanité », leur « absence de compassion » : « j’ai eu honte pour Mme Le Pen, de cette brutalité ! Quelle absence du moindre sentiment ! On n’a vraiment pas envie de faire partie de la famille Le Pen ! Nous sommes des êtres humains, nous avons des racines chrétiennes. Qui n’a pas été bouleversé par ces images ? »

    En finir avec l’humanitarisme et le chantage émotionnel

    Quelles images ? On ne raisonne, plus, on ne fait plus de politique, on fait de l’iconophilie ou culte des images médiatiques émotionnelles. Ces images racoleuses sont celles d’une manipulation médiatique mondiale, de nature marketing et commerciale, montrant un enfant syrien kurde noyé sur une plage de Turquie. Message subliminal pervers : c’est nous les coupables ! Une répugnante manœuvre de culpabilisation émotionnelle des opinions européennes a été entreprise depuis deux ans, à grande échelle à la suite de photos, de reportages – ad nauseam – de noyés en Méditerranée ou de ”réfugiés” retrouvés morts dans des camions ou ailleurs. Tout cela a été démultiplié par les réseaux sociaux Internet. Ce chantage moral a pour effet de dissuader les Européens de se défendre de l’invasion ; c’est une véritable manipulation mentale, un lavage de cerveau soft.

    Au nom d’une charité chrétienne mal comprise, l’Église catholique sermonne et demande d’accueillir tous les migrants, exactement comme le parti pseudo écologiste mais vraiment trotskiste EELV. Le Pape François, dans la lignée de son discours culpabilisateur de Lampedusa, exige d’ouvrir toutes les frontières. Et il demande à chaque paroisse d’Europe d’accueillir des ”réfugiés” (pas des chrétiens d’Orient en priorité) mais tout le monde, sans distinction. Folie pure, dans la lignée d’une ”charité chrétienne” franciscaine et jésuitique qui perd la raison et oublie les fondements thomistes et aristotéliciens du bon sens. Tous, inconscients, oublient les avertissement solennels aux Européens des évêques de Syrie et d’Irak dont les fidèles sont persécutés : ce qui nous arrive, disent-ils, va vous arriver si vous continuez, par une charité dévoyée, à laisser s’installer chez vous des centaines de milliers d’immigrés, en majorité musulmans. Ce bon sens n’est pas entendu par les fous.

    Bien entendu, les ”élites” immigrationnistes refusent de recevoir les ”réfugiés” chez eux : c’est au ”peuple” d’accomplir ce devoir d’accueil, dans les villages et les petites villes. La droite LR (ex-UMP) essaie de conjuguer l’accueil des ”vrais réfugiés” et le rejet des clandestins économiques. Pas crédible : quand elle était au pouvoir, elle a laissé filer, tout comme la gauche, les flux migratoires. Paroles, paroles…

    M. Victor Orban, le Premier ministre de Hongrie, a choqué l’oligarchie politico-médiatique européenne en érigeant un mur de barbelés entre son pays et la Serbie et en déclarant : « aujourd’hui, nous parlons de centaines de milliers, l’an prochain nous discuterons de millions et, d’un seul coup, nous nous retrouverons en minorité sur notre propre continent ».

    L’antidémocrate Fabius a dénoncé l’attitude « scandaleuse » de la Hongrie, qui tente de se défendre. L’Australie et Israël font de même, en beaucoup plus fort, mais le grand donneur de morale Fabius ne les condamne pas. Diplomatie ? La république tchèque, la Slovaquie et la Pologne semblent s’aligner sur la Hongrie pour s’opposer à l’invasion migratoire. Le premier ministre slovaque (de gauche), Robert Fico, a scandalisé les vierges effarouchées de l’Union européenne en déclarant, en accord total avec son opinion publique : « Je ne veux pas voir mon pays se réveiller un beau matin avec 100.000 personnes venues du monde arabe ».

    Imposteurs et menteurs

    Dans l’immédiat, c’est plus de 30.000 ”réfugiés” que la France devrait immédiatement accueillir (nourrir, entretenir, payer, loger) d’ici octobre si les quotas imposés par Bruxelles et l’Allemagne sont entérinés. En plus de tous les autres… La France ? Et pourquoi pas les richissimes pays du Golfe, qui accueilleraient ainsi leurs coreligionnaires – sauf les chrétiens, évidemment.

    Les intellectuels et les inévitables ”artistes” ou pseudo artistes, population bien protégée, ne sont pas en reste de fausse générosité. Comme toujours, que ce soit en France ou aux USA, le milieu du show business, immigrationniste et bourgeois gauchisant, joue, pour des raisons médiatiques et commerciales, la carte de l’humanitarisme larmoyant.

    Une cinquantaine d’ ”artistes” de cour, dont Line Renaud, Daft Punk, Dany Boon, Nicolas Canteloup, etc. ont signé un appel bidon intitulé « Une main tendue » pour exiger de l’Europe d’« assumer aujourd’hui le devoir d’asile ». Ils obéissent à l’idéologie dominante qui les entretient. Aucun de ces saltimbanques hypocrites et surpayés n’accepterait d‘héberger chez lui le moindre ”réfugié”. Leur générosité est un simulacre qui a ses limites.

    M. Raffarin, le représentant de ”l’aile humaniste” des Républicains est favorable à une politique des quotas pour les réfugiés et estime que « la peur » du peuple (propos méprisants d’un grand bourgeois protégé et engraissé) face à l’afflux massif d’immigrés « vient de ce que la politique d’immigration n’est pas maîtrisée ». De qui se moque-t-il ? Il a été Premier ministre, aux manettes de l’État Que ne l’a-t-il maîtrisée ? Même remarque pour les donneurs de leçons, les politiciens Sarkozy et Juppé. Sarkozy, d’ailleurs, a lancé une proposition délirante et totalement inapplicable : il propose de créer des « centres de rétention au Maghreb » pour les migrants clandestins en provenance d’Afrique. On est sidéré par un tel niveau d’idiotie et d’irréalisme. Ce Sarkozy, qui est en partie à l’origine du chaos avec son intervention en Libye…

    Pour l’instant, ils sont tranquilles dans leurs beaux quartiers, les politiciens, les journalistes, les ”artistes”, favorables à l’immigration massive, supportée par le peuple. Tant que l’inondation n’est pas arrivée chez eux. Patience, ça va venir. Et là, avec leur lâcheté habituelle, ils retourneront leur veste. Mais il sera trop tard.

    Évacuer la mauvaise conscience

    Ni la France ni l’Europe n’ont aucun ”devoir d’asile”, n’en déplaise à l’oligarchie politique et médiatique ni aux sermons froids des prélats catholiques. Assez de larmes et de faux gémissements. Pourquoi les millions de vrais ou faux réfugiés du monde entier se déverseraient-ils en Europe ? Ce devoir d’accueil universel, quel droit le fonde ? Parce que nous devons payer pour les ”crimes” de la colonisation ? On a l’impression que l’Europe est sommée de devenir le déversoir du monde. L’oligarchie culpabilise le peuple, le fait pleurer par une propagande médiatique et lui enjoint de s’ouvrir à une hospitalité illimitée qui signifie en réalité : invasion et colonisation forcée.

    Nous n’avons pas à nous sentir coupables des noyés de Méditerranée auxquels nous portons assistance alors que nous devrions les refouler. Non, nous n’avons pas à nous laisser impressionner par les larmes de crocodiles des présentateurs télé et des politiciens. Et les autres pays du monde, que font-ils ?

    Nous ne devons pas être paralysés par la pitié pour les autres, mais, comme n’importe quel autre peuple dans le monde, préoccupés par notre survie. Chacun chez soi, chacun responsable. Nous ne devons pas nous soumettre aux injonctions d’une Allemagne inconséquente qui manipule les institutions européennes en oubliant d’être véritablement ” européenne” dans l’âme et qui se livre à un égoïsme suicidaire pour se racheter une bonne conscience et une virginité morale.

    Est-ce que les Indiens, les Chinois, les Japonais, les monarchies arabes accueillent les ”réfugiés” ? Les Etats-Unis, en quatre ans, n’ont accueilli que 1.500 réfugiés syriens ! Et pourtant, c’est en grande partie à cause de leurs interventions militaires déstabilisatrices au Moyen–Orient, avec leurs supplétifs britanniques, que nous en sommes là. C’est aux Européens de payer leurs pots cassés.

    Le prochain et dernier article de cette série, à paraître très prochainement, s’intitulera : Invasion migratoire 3. Pour un remède de cheval.

    Guillaume Faye

    http://fr.novopress.info/192145/invasion-migratoire-capitulation-suicidaire-leurope-guillaume-faye/

  • La dentelle du rempart

    Parmi les florilèges maurrassiens, découvrons La Dentelle du Rempart, où la force de l'expression participe mystérieusement à celle de la pensée. Une anthologie préfacée par un éditeur de renom, Bernard Grasset.

    La luxuriante diversité des oeuvres de Charles Maurras appela de son vivant l'anthologie. Tout le monde connaît Mes Idées politiques publiées en 1937 par la librairie Fayard qui les réédita en 1968 avec une préface de Pierre Gaxotte. Le petit poussin de l'admirable avant-propos rédigé par Maurras est resté justement célèbre : « Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir... Mais le petit homme ? » L'anthologie fut établie par Maurras lui-même à la demande de nombreuses personnes.

    Pour une petite anthologie

    Nous citerons, moins connu, le choix de textes par François Natter et Claude Rousseau, De la politique naturelle au nationalisme intégral (1). Le livre de trois cents pages se divise en quatre parties : des textes autobiographiques, dont des poèmes, une analyse de la maladie démocratique, des vues sur la politique naturelle, enfin un exposé du nationalisme intégral. Un index, une solide bibliographie, des notes abondantes en font un ouvrage universitaire.

    Peut-on passer sous silence le monumental Dictionnaire politique et critique de "Pierre Chardo" (2) ? C'est une mine où l'on peut puiser indéfiniment. Les OEuvres capitales rassemblent, elles, l'essentiel des écrits de Maurras en quatre gros volumes, avec de douloureux sacrifices dus aux malheurs du temps.

    Mais je dois avouer que je suis particulièrement attaché à une petite anthologie, La Dentelle du Rempart, choix de pages civiques en prose et en vers (1886-1936) avec une préface de Bernard Grasset (3), texte publié d'abord dans la Revue universelle du 1er janvier 1937 sous le titre : Notes pour un hommage à Charles Maurras. Que signifie le titre que Maurras donna à son florilège ? Il écrit dans son introduction : « Le rempart sert à protéger. Le créneau, à guetter. Mais les festons de la découpure dorée, le grain brillant d'une pierre taillée à vif, l'heureuse harmonie des rapports en long et en large, peuvent bien émouvoir d'un égal intérêt l'agresseur et le défenseur. » Qu'elles soient analytiques ou polémiques, politiques ou poétiques, les pages de Maurras possèdent toujours une valeur littéraire qui n'est pas une "valeur ajoutée" ; la force de l'expression participe mystérieusement à la force de la pensée.

    Qui était Bernard Grasset ?

    Né en 1881 à Montpellier, Bernard Grasset fit des études de Sciences économiques, puis "monta" à Paris où il fréquenta dans les cafés littéraires Moréas, Faguet, Giraudoux, Charles Maurras. Il fonda une maison d'édition qui connut rapidement le succès avec deux prix Goncourt en 1911 et 1912 : Monsieur des Lourdines d'Alphonse de Chateaubriant et Filles de la pluie d'André Savignon, sans compter l'immense succès des délicieux pastiches À la manière de... signés Paul Reboux et Charles Muller.

    En 1913, il publia à compte d'auteur le premier livre d'un certain Marcel Proust, Du côté de chez Swan après que le manuscrit eut été refusé chez d'autres éditeurs. L'oeuvre fut saluée par Léon Daudet. Accusé de collaboration en 1944, Bernard Grasset bénéficia d'un non-lieu. Il céda son capital à Hachette en 1954 et mourut l'année suivante. Les éditions qui portent encore son nom ne présentent que peu de points d'affinité avec lui.

    La préface de Bernard Grasset révèle un parfait connaisseur de Maurras capable de souligner les lignes les plus importantes de sa pensée. Maurras est un conciliateur : « Toutes les oppositions qui ne viennent pas de la nature des choses tombent devant ce magicien. » L'homme d'action est mis en avant, à l'égal de l'humaniste : « Un tel esprit, généralisateur par essence, n'en est pas moins aux ordres du quotidien. » Bernard Grasset a vu combien Maurras, homme d'ordre, est épris de liberté, des libertés, droits qui touchent à d'autres droits et, par ce fait, sont limités, car l'homme dépend de l'homme.

    Pauvreté

    Le préfacier insiste sur l'esprit de pauvreté du maître de l'Action française qui transporta hors de lui tous ses soins et ne vécut que pour le service de son pays. Il met enfin en lumière ce que Maurras doit à la Grèce et à Rome : Il tientde Rome son réalisme politique, la raison gouverne le sensible, et la Grèce constitue le fondement de son esthétique. Mais Maurras n'aurait pu être sans Paris : « En vérité, comme tout s'unit en cet homme ! Ne pense-t-on pas que cet ardent troubadour est le plus haut trouvère de ce temps ? » Admirable synthèse due à un éditeur qui fut l'honneur de sa profession au temps où les grands éditeurs ne faisaient pas songer à des marchands de nouilles !

    Gérard Baudin L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 19 novembre au 2 décembre 2009

    1) - Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1972.

    2) - La Cité des livres, Paris, 1932.

     

    3) - Ed. Bernard Grasset, Paris, 1937.

  • Le combat d’un homme contre Monsanto

    Grâce à Paul François, céréalier charentais gravement intoxiqué en 2004 par le Lasso, herbicide commercialisé par Monsanto, la multinationale tentaculaire a enfin été condamnée en France. « C’est un combat qui me dépasse mais ça reste mon combat ! Les coups, c’est moi qui les ai pris. Je suis avant tout agriculteur », martèle cet homme de 51 ans.

    Monsanto a été reconnu « responsable » en première instance de l’intoxication de Paul François. Condamné en 2012 à « indemniser entièrement » l’agriculteur de Bernac (Charente), partiellement handicapé et souffrant d’importantes séquelles, la firme continue pourtant à répéter tranquillement, lors de l’audience d’appel en mai, que son produit « n’est pas dangereux » et que « les dommages invoqués n’existent pas ».

    L’agriculteur identifie pourtant précisément l’origine de sa maladie. C’est le 27 avril 2004, lorsqu’il vérifie une cuve ayant contenu du Lasso – « un herbicide pour le maïs que j’utilisais depuis au moins quinze ans » – que Paul François inhale des vapeurs toxiques.

    Pris de malaise, il a juste le temps d’expliquer ce qui vient de se produire à son épouse avant de finir aux urgences, crachant du sang : « tout ce qui est arrivé après, je ne m’en souviens pas ». Après cinq semaines d’arrêt, il reprend son travail mais souffre d’importants problèmes d’élocution, d’absences, de maux de tête violents. Fin novembre, il s’effondre sur le carrelage de sa maison, où ses filles le découvrent inconscient.

    S’ensuit une longue période d’hospitalisation durant laquelle les médecins craindront plus d’une fois pour sa vie, sans jamais faire le lien avec l’herbicide de Monsanto. « D’examen en examen, de coma en coma, on a fini par trouver une importante défaillance au niveau cérébral. Là, ma famille a commencé à faire son enquête sur le Lasso ». A ses frais, précise l’agriculteur. En mai 2005, son hypothèse se confirme : le monochlorobenzène, solvant répertorié comme hautement toxique et entrant à 50% dans la composition de l’herbicide fourni par Monsanto, est bel et bien à l’origine de ses problèmes.

    À peine remis, l’agriculteur voit sa lutte contre la maladie se transformer en combat juridique. D’abord, pour faire reconnaître sa rechute comme maladie professionnelle, officialisée en 2010. Puis contre la firme Monsanto, dont il est convaincu qu’elle connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction en France, en novembre 2007.

    Et pour cause, l’herbicide avait été jugé dangereux et retiré du marché au Canada dès 1985 et en Belgique et au Royaume-Uni en 1992. Sa guerre contre Monsanto a été pour lui un véritable parcours du combattant qui lui a même valu de recevoir la Légion d’Honneur des mains de Nicolas Hulot.

    Avec le recul des années, il mesure combien Monsanto a profité de sa naïveté : « Jamais on ne s’était inquiété de la toxicité des produits. Pour nous, c’était le médicament des plantes ! » déclare le paysan. Paul François reconnaît faire partie de la « génération tout pesticides » qui ignorait tout de la toxicité de ces produits.

    Ayant retenu la leçon, il poursuit aujourd’hui son activité après avoir considérablement réduit son utilisation de produits phytosanitaires.

    Pour autant, alors qu’il il est en train de convertir une centaine d’hectares en agriculture biologique, il n’en est pas devenu un partisan forcené : « Il y a la place pour une agriculture alternative, de bon sens, qui appartient à ses agriculteurs et ne produit pas à n’importe quel prix. On veut en vivre, et surtout pas en crever… »

    http://fortune.fdesouche.com/390729-le-combat-dun-homme-contre-monsanto#more-390729