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  • Un Système totalement fou

    Le PS au pouvoir par éclipse depuis 1981 n’a cessé de porter des coups très durs contre les catégories populaires, le monde ouvrier, parachevant avec la complicité d’une droite euromondialiste du même tonneau le démantèlement d’un secteur clé comme celui de l’industrie, ouvrant sans protection nos frontières et nos emplois à la concurrence libre et non faussée, à tous les mauvais vents de l’ultra libre échangisme. Peu importe. Toute honte bue, c’est pourtant sur l’exaltation de ce même monde ouvrier, du petit peuple nordiste, des corons, de la «fierté régionale» et de la «dignité», que Frédéric Cuvillier tête de liste PS dans le Pas-de-Calais, a commis une chanson. Un mauvais clip contre la candidature de Marine Le Pen en région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui est même un appel à la haine assez retors. Cette vidéo associe en effet le FN aux heures les plus sombres en juxtaposant son nom au visuel des fortifications allemandes du Musée du Mur de l’Atlantique d’Audinghen. Clément Pouffary, conservateur de ce musée militaire, qui a découvert les images de son établissement « associées aux lettres FN», a décidé de porter plainte contre le M. Cuvillier pour «diffamation»…

    D’une diffamation l’autre, c’est sur la soi-disante débilité du programme économique du Front National que les partis du Système entendent mettre en avant pour freiner l’attractivité croissante de l’opposition nationale auprès des Français. Dans Les Echos, l’éditorialiste Cécile Cornudet relève que pour « attraper le Front National, qui menace de crever son plafond de verre aux élections régionales », « désorientées, gauche et droite tirent sur l’un des rares fils un peu solides, celui de l’économie.»

    Mme Cornudet croit savoir également que «l’économie est aussi un point de divergence au sein du FN, comme en témoignent les campagnes parallèles de Marine Le Pen dans le Nord-Pas-de-Calais -Picardie et de Marion Maréchal-Le Pen en Paca. La première ne parle que marchés publics pour les entreprises et l’agriculture locales, la seconde fait de  la baisse des charges et du coût du travail  pour les PME une priorité.»

    L’éditorialiste des Echos feint (?) de ne pas comprendre qu’il n’y a aucune incohérence entre le souci de préserver nos marchés publics à nos entreprises nationales et la lutte contre le fiscalisme confiscatoire. Ce matraquage fiscal est un très sérieux frein à l’embauche, notamment pour nos entrepreneurs, commerçants, artisans, premiers créateurs d’emplois dans notre pays. Nous invitons donc les commentateurs du programme du FN, qu’ils n’ont en général pas lu, d’en prendre connaissance et notamment dernièrement des vidéos réalisées par Thibaut de La Tocnaye, délégué national à la formation, sur le site du Front et sur son blogue latocnaye.fr.

    «Incohérence de la politique, risques en termes d’image et d’attractivité, voilà les angles que ses adversaires (du FN, NDLR) tentent de creuser. Ils ont des arguments mais deux difficultés. L’économie est pour eux aussi un talon d’Achille (…) » poursuit la journaliste.   « Avec l’UMPS, c’est mort aux pauvres, vient de lancer Marine Le Pen, après les couacs fiscaux sur les retraités et les handicapés. En outre, qu’est l’économie dans le choix d’un bulletin FN, au regard du rejet de la classe politique et du refus de l’immigration ? Sans doute pas grand-chose.»

    Un jugement un brin lapidaire car chacun a bien compris que c’est en faisant mieux comprendre la justesse de notre programme économique, qui séduit pour l’instant un moins grand nombre de nos compatriotes que les autres grands axes de notre projet de redressement national , que le FN pourra accéder demain aux fonctions suprêmes.

    Il y a en tout cas urgence au vu de la tiers-mondisation grandissante de notre pays, pointée une nouvelle fois par le dernier rapport du secours catholique portant sur l’année 2014. Il est indiqué que 96% des 1,425 million de personnes accueillies l’année dernière par l’association caritative (dont 662 200 enfants) vivent en dessous de ce seuil de pauvreté (535 euros par mois). «Il s’agit en majorité de migrants» est-il indiqué…

    Dans le même temps, du sommet de l’Etat aux collectivités diverses et variées, c’est la gabegie, particulièrement indécente en cette période de crise, qui règne à tous les étages. Dernier scandale en date, révélé par une enquête de Challenges, le coût du nouveau siège du ministère de la Défense, le pentagone français, «l’Hexagone Balard», qui est inauguré aujourd’hui par François Hollande.

    La gestion du site en partenariat public privé (PPP) apparait proprement hallucinante …A titre d’exemple, il est cité le devis reçu par un général pour modifier le sens d’ouverture de la porte de son bureau : 2 000 euros ! L’installation d’une imprimante et d’un scanner ? 13 613, 21 euros !

    Au-delà même des coûts exorbitants de ces travaux, il est légitime de s’interroger sur l’opportunité de l’emplacement retenu, sachant que l’Etat français qui est propriétaire d’un grand nombre de biens immobiliers. Le loyer annuel versé par le ministère de la Défense pour l’Hexagone Balard devait s’élever en 2016 à 154 millions d’euros ( !), il sera finalement « supérieur » à cette somme allouée, précise le secrétaire général à l’administration Jean-Paul Bodin.

    Et pendant ce temps constate Bruno Gollnisch, la sécurité des Français, les intérêts de notre pays sont directement menacés par les coupes sombres réalisées dans le budget de la défense nationale. Nos militaires, notamment ceux engagés sur les théâtres d’opérations extérieurs dans la lutte armée contre les milices djihadistes, manquent de matériel, les primes ne sont pas versées, sans même parler des retards dans le versement des salaires. Il est vraiment urgent d’en finir avec ce Système totalement fou!

    http://gollnisch.com/2015/11/05/un-systeme-totalement-fou/

  • Cette fois, ils ont même tenté de racketter les handicapés

    Alors que le montant de l'aide médicale d'État - pour les clandestins - atteindra 1,1 milliard d'euros en 2016, ils n'ont rien de trouvé de mieux, ces socialistes, qu'à grappiller lamentablement sur le dos des personnes handicapées !
    Eh bien, c’est du propre ! Alors que le montant de l’aide médicale d’État – pour les clandestins – atteindra 1,1 milliard d’euros en 2016, à l’heure où la gauche aux manettes se montre moins désireuse que jamais d’endiguer – ne parlons même pas de stopper – le tsunami migratoire, ils n’ont rien de trouvé de mieux, ces socialistes, qu’à grappiller lamentablement sur le dos des personnes handicapées !

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  • Les Russes en Syrie : Moscou cherche une issue politique et militaire

    Grâce aux bombardements russes, les discussions internationales reprennent sur la Syrie. En un mois, cette intervention militaire a changé la donne politique, débloquant une situation que personne ne semblait plus maîtriser. Certes, rien n’est réglé, mais ce qui était jugé hier impossible, comme de mettre les Saoudiens et les Iraniens autour d’une même table, ne l’est plus.

    Totalement inattendue avant début septembre, l’opération russe en Syrie a surpris le monde entier. Alors que ce samedi marquera le premier mois des frappes aériennes qui ont débutées le 30 septembre, un premier constat s’impose  : les Russes frappent fort. Bien plus, en tout cas, que la « coalition internationale » essentiellement américaine. Selon les statistiques du Pentagone, depuis le début de l’opération Inherent Resolve, il y a 13 mois, les alliés ont procédé à 2680 frappes en Syrie, soit environ 7 par jour, le rythme s’étant considérablement ralenti (2 par jour) durant le mois d’octobre. De son côté, l’aviation russe indique procéder à plusieurs dizaines de frappes chaque jour, assurant même avoir atteint un chiffre record, le 27 octobre, avec 71 sorties aériennes et 118 cibles touchées. Ces chiffres, alliés ou russes, sont toujours à prendre avec prudence. Que mesure-t-on en effet  : le nombre de missions aériennes, de munitions délivrées, de cibles visées, d’objectifs effectivement détruits  ?

    (Actualisé : le 3 novembre, le ministère russe de la Défense annoncaient que les avions russes avaient effectué 1.631 sorties et atteint 2.084 objectifs depuis le 30 septembre).

    La Russie a engagé des moyens militaires conséquents. Elle a d’abord « sanctuarisé » la région côtière, avec d’importants moyens de défense aérienne – dont un croiseur et des intercepteurs Su-30 – et une brigade d’infanterie navale, l’équivalent des Marines américains. A partir de là, une grosse quarantaine d’avions d’attaque au sol (Su-24, Su-25 et Su-34) frappent des cibles souvent très peu éloignées de la base principale de Hmeimim, proche de Lattaquié. Le 7 octobre, la marine a aussi tiré une salve de 26 missiles de croisière Kalibr depuis la Caspienne, mais il s’agissait plus d’une démonstration de puissance vis-à-vis de l’Otan que de la recherche d’un effet sur le terrain. L’essentiel des bombardements russes est concentré dans le nord-ouest de la Syrie et vise les forces qui menaçaient réellement le régime d’Assad. Daech n’est pas, pour l’heure, l’ennemi principal. Les troupes ciblées sont en majorité celles de Jaish al-Fatah (l’Armée de la conquête), qui regroupent plusieurs organisations et milices, dont le Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda, et les salafistes d’Ahrar as-Sham. Ils sont soutenus par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar. Leurs combattants, ainsi que ceux de l’Armée syrienne libre (modérés), ont reçu des missiles antichars TOW de fabrication américaine, qui localement donnent du fil à retordre aux blindés syriens. En revanche, ils sont dépourvus de missiles sol-air – le seul véritable Game Changer – les Américains refusant toute livraison. [....]

    La suite sur secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Les-Russes-en-Syrie-Moscou-cherche

  • Mircea Eliade et René Guénon

    Dans les années 40 de ce siècle, eut lieu en Roumanie un extraordinaire changement de tendance culturelle, dû à l’influence exercée d’un côté par un courant traditionnel très fort qui se manifesta après la Première Guerre mondiale (Vasile Pârvan, Nae Ionescu), et de l’autre par un courant européen de renouveau de l’étude comparée des religions (G. Dumézil, R. Pettazzoni), ainsi que par une reprise de cette Philosophia perennis dont le représentant le plus influent fut René Guénon. De la pléiade d’écrivains et de penseurs roumains qui participèrent à ce changement de tendance, nous nous limiterons ici à en analyser deux : Mircea Eliade et Vasile Lovinescu, influencés tous deux initialement par la pensée de René Guénon, mais qui, ensuite, empruntèrent des voies différentes.

    Pendant sa jeunesse, Mircea Eliade fut un admirateur du fameux historien traditionnel roumain du XIXe siècle Bogdan P. Hasdeu (dont il édita aussi les œuvres), mais aussi de l’historien des religions Georges Dumézil ; en outre il subit l’influence d’un courant oriental hindou. C’est ainsi qu’en 1929 il partit avec une bourse d’études en Inde, d’où il rentra non pas initié — comme on aurait pu s’y attendre — mais enrichi d’un matériel documentaire qui donna lieu à la première version de son étude sur le Yoga (1). L’écrivain Ieronim Serbu (2) atteste avoir eu dans sa bibliothèque un exemplaire du livre de Guénon L’Homme et son devenir selon le Vedanta, signé par Eliade et daté « 19 juin 1929, Calcutta ». Il est évident que le jeune Eliade connaissait certaines œuvres de Guénon ; cependant il ne le cite même pas dans les notes de son volume sur le Yoga. Néanmoins, dans la Roumanie des années trente, Eliade connaissait bien Vasile Lovinescu et Marcel Avramescu, qui étaient en relation avec René Guénon depuis 1934. Eliade collabora également, sous un pseudonyme (3), à Memra, la revue publiée par Marcel Avramescu sous l’influence de René Guénon. Son intérêt pour le courant traditionnel se manifesta à l’occasion de la visite en Roumanie de Julius Evola, que Eliade rencontra et avec lequel il eut une brève discussion (4). Cette visite est aussi évoquée brièvement dans les lettres de Guénon à Lovinescu (5). D’autre part, dans un article publié dans la Revista Fundatiilor Regale et publié à nouveau dans le volume Insula lui Euthanasius, Eliade dit : « Grâce aux œuvres de R. Guénon, de A. K. Coomaraswamy, d’Evola et de certains autres auteurs, s’est affirmée l’idée que l’Orient, loin de se solidariser avec le pathétisme et l’anti-traditionalisme modernes, trouve son pendant en Europe seulement chez Aristote, chez Saint Thomas, chez Meister Eckhart ou chez Dante » (6). Malgré cela, Eliade ne cite pas René Guénon dans ses études sur le symbolisme, bien qu’il s’agisse de thèmes analogues et qu’il en donne des interprétations similaires. L’attitude d’Eliade envers Guénon reste donc, dans sa période roumaine, ambiguë et contradictoire. Après son arrivée en Occident, Eliade ignorera presque complètement Guénon.

    Alors qu’il semble qu’Eliade n’ait rien écrit à propos des livres de René Guénon, ce dernier, sensibilisé par ce que lui en disaient Vasile Lovinescu et surtout Michel Vâlsan, qui se trouvait à Paris, publia une recension du livre d’EliadeTechniques du Yoga (Gallimard), reprise ensuite dans le volume et où, tout en reconnaissant les mérites de fauteur, il se demandait : « Quelle nécessité y avait-il de s’arrêter ainsi à mi-chemin, à cause d’une sorte de peur de trop s’éloigner de la terminologie généralement admise ?… Malgré tout, il y a des points qui demanderaient certaines réserves, comme par ex. une conception, manifestement insuffisante du point de vue traditionnel, de l’orthodoxie hindoue et de la manière selon laquelle elle a pu incorporer des doctrines et des pratiques qui au départ lui seraient restées étrangères ; tout cela reste trop extérieur et donnerait davantage l’idée d’un syncrétisme plutôt que d’une synthèse, ce qui est certainement assez éloigné de la vérité ; et il en sera toujours ainsi, inévitablement, tant qu’on n’osera pas affirmer, de manière claire et inéquivoque, tout ce que la Tradition comporte d’essentiellement `non humain’ » (7). Le diagnostic de Guénon nous semble correct, particulièrement en ce qui concerne le refus de la part d’Eliade à reconnaître l’origine non humaine de toute Tradition authentique.

    En Occident, donc, Eliade ne fait aucune mention de Guénon, jusqu’à la sortie du premier volume des Fragments d’un journal, où l’on trouve un bref jugement négatif, que nous citons en partie : « Ce que disent Guénon et les autres ’hermétistes’ de la `tradition’ ne doit pas être compris sur le plan de la réalité historique (comme ils le prétendent). Ces spéculations constituent un univers de significations articulées entre elles ; elles doivent être comparées à un long poème ou à un roman. Il en va de même pour les `explications’ marxistes ou freudiennes : celles-ci sont vraies si on les considère comme des univers imaginaires. Les `preuves’ sont peu nombreuses et incertaines et correspondent aux `réalités’ historiques, sociales, psychologiques d’un roman ou d’un poème. Toutes ces interprétations globales ci systématiques constituent, en réalité, des créations mythologiques assez utiles pour la compréhension du monde ; mais ce ne sont pas, comme pensent d’autres auteurs. des `explications scientifiques’ » (8). Dans ces quelques lignes, Eliade refuse donc toute réalité objective aux données traditionnelles, en les considérant comme des créations fictives au même titre que n’importe quelle œuvre littéraire et en les invitant sur le même plan que les explications marxistes et freudiennes, ce qui nous semble tout à fait aberrant et malveillant.

    Eliade exprime une idée analogue également à propos de certains écrits de Vasile Lovinescu, dans une lettre qu’il lui adresse : « J’avais entendu parler de l’œuvre sur Creanga (manuscrite à cette époque-là, n.d.a.) et ce que vous me dites est passionnant. J’ai lu l’article paru dans România Literara. J’ai du mal à accepter l’interprétation symbolique de Craii de Curtea Veche que vous proposez, mais la lecture de votre texte est fascinante » (9). L’appréciation des interprétations symboliques traditionnelles est toujours la même : « fascinantes » comme des textes littéraires, mais sans « valeur scientifique ».

    Un autre jugement d’Eliade sur Guénon paraît dans le second volume des Fragments d’un journal, où, en parlant d’une lettre d’Evola, il écrit : « Un jour, je reçus de lui une lettre quelque peu amère, dans laquelle il me reprochait de ne jamais citer ni lui ni Guénon. Je lui répondis du mieux que je pus, mais un jour je devrai tout de même donner les motifs et les explications que cette question exige. Mon argumentation est des plus simples : les livres que j’écris sont destinés au public d’aujourd’hui et pas aux initiés. Contrairement à Guénon et à ses émules, je pense que je n’ai rien à écrire qui leur soit destiné personnellement » (10). Il est évident qu’Eliade n’a pas écrit pour des initiés qui n’avaient pas (n’ont pas) besoin de ses textes ; mais les initiés ont écrit assez de choses qui ont été traitées également dans les œuvres de l’historien des religions, sans que ceux-ci l’aient mentionné — et ceci est une chose complètement différente.

    En ce qui concerne les raisons qui ont conduit Eliade à éviter de citer les penseurs traditionnels, exception faite pour Coomaraswamy, on trouve des appréciations très édifiantes dans une lettre de Michel Vâlsan à Vasile Lovinescu, dont nous reportons ce passage :

    « Il (M. Eliade, N.d.a.) se sert pas mal de Guénon, sans jamais le citer. En 1948, je l’ai rencontré et nous avons bavardé chez moi de ses convictions et de ses recherches. Il m’a affirmé qu’il était d’accord avec Guénon en tout point, mais que sa position et ses projets universitaires l’empêchaient de le reconnaître ouvertement. J’ai communiqué cela à Guénon qui, dans les comptes-rendus sur ses premiers livres, tint compte de ce que je lui avais dit. Eliade me disait qu’il pensait se servir de la politique du `cheval de Troie’ : une fois bien installé dans le monde scientifique et après avoir recueilli les preuves `scientifiques’ des doctrines traditionnelles, il aurait finalement exposé à la lumière du jour la vérité traditionnelle. Je crois qu’il se vantait : il est ou craintif ou trop prudent. Il a malheureusement rencontré des catholiques hostiles à Guénon et depuis lors il est beaucoup moins enthousiaste, à supposer qu’il le fût jamais. Il y a deux ans, je l’ai rencontré dans la rue et lui ai dit que ses projets allaient plus lentement, alors il m’annonça qu’il allait publier quelque chose ; en tout cas, il n’a jamais cité le nom de Guénon, ni en bien ni en mal, mais certaines de ces accusations envers les traditionalistes m’ont fait une pénible impression » (11).

    Il semble qu’Eliade fasse de plus amples concessions envers Guénon dans son volume de conversations avec Claude Henri Rocquet, L’Épreuve du Labyrinthe, où il dit ceci :

    « J’ai lu René Guénon assez tard et certains de ses livres m’ont beaucoup intéressé, particulièrementL’Homme et son Devenir selon le Vedanta, que j’ai trouvé très beau, intelligent et profond. Mais il y avait tout un aspect de Guénon qui m’irritait : ce côté polémique à outrance ; et son refus brutal de toute la culture occidentale moderne : comme s’il suffisait d’enseigner à la Sorbonne pour perdre toute possibilité de comprendre quelque chose. Je n’aimais pas non plus ce sombre mépris pour certaines œuvres d’art et de littérature modernes. Tout comme ce complexe de supériorité qui le poussait à croire, par ex., que l’on peut comprendre Dante seulement dans la perspective de la “Tradition”, plus exactement dans celle de René Guénon. (…) En d’autres mots, de nos jours, le terme `Tradition’ désigne assez souvent l’ésotérisme, l’enseignement secret. Par conséquent, qui se déclare adepte de la “Tradition” laisse supposer qu’il est “initié”, qu’il est détenteur d’un `enseignement secret’. Ce qui, dans le meilleur des cas, est une illusion » (12).

    Comment un non initié peut-il savoir que l’initiation réelle de Guénon est une illusion ?

    Finalement, revenant à de meilleurs sentiments dans le volume Occultisme, sorcellerie et modes culturelles, Eliade reconnaît en partie l’importance de l’œuvre de Guénon, mais en particulier à cause de la critique qu’il formule à l’égard du néo-spiritualisme moderne :

    « Le représentant le plus important et significatif cependant de l’ésotérisme contemporain — René Guénon — s’oppose énergiquement aux pratiques ainsi dites occultes… La critique la plus savante et la plus acerbe dont tous ces groupes ainsi dits occultistes ont été l’objet, ne provenait pas d’un observateur rationaliste, “en dehors” d’eux, mais d’un auteur qui appartenait à leur propre cercle, initié comme il se doit à un ordre secret et bien informé de leurs doctrines ; une critique donc qui n’était pas seulement d’orientation sceptique ou positiviste, mais qui rappelait même ce qui pour son auteur était l’ésotérisme traditionnel… De son vivant René Guénon fut un auteur plutôt impopulaire. Il avait des admirateurs fanatiques, mais leur nombre était plutôt restreint. C’est seulement après sa mort, et spécialement ces dix ou douze dernières années, que ses livres ont été réimprimés et traduits et que ses idées ont eu une plus ample diffusion. Le phénomène est plutôt curieux, du fait que, comme je l’ai déjà dit, Guénon a une vision du monde pessimiste : il en annonce en effet la fin imminente et catastrophique » (13).

    Dans ses jugements qui ont probablement été les derniers à être publiés, Eliade reconnaît les grandes qualités et l’importance de Guénon, même s’il ne revient pas sur les réserves qu’il a exprimées précédemment.

    D’après ce que nous savons, ce devraient être les idées les plus importantes exprimées par Eliade, par écrit ou dans des conversations rendues publiques, sur son rapport avec Guénon. En résumé, on peut dire que cette relation est passée par trois phases : une première phase coïncide avec ses années de jeunesse passées en Roumanie, quand, après avoir lu quelques livres de Guénon, Eliade s’y intéressa et manifesta par écrit ou verbalement sa propre admiration, limitée toutefois, envers Guénon et sa pensée. Une seconde phase commence après l’émigration de l’écrivain des religions en Occident, quand il s’impose un silence quasi total, qui durera plus de vingt ans, sur Guénon et sur ses textes. Finalement, nous avons une troisième phase, celle de la reconnaissance de l’importance du métaphysicien français, avec toutefois certaines réserves sur sa doctrine.

    Sans vouloir insister davantage, puisque chaque lecteur peut tirer les conclusions des textes ci-inclus, nous pensons que le rapport inégal et souvent contradictoire entre Eliade et Guénon est dû en premier lieu à l’évolution de la pensée de l’écrivain roumain, qui passe de l’homme de foi et à la recherche d’une réalisation initiatique à l’historien des religions agnostique préoccupé par des recherches scientifiques et de reconnaissance internationale.

    Alors qu’il était au départ proche des idées de Guénon, Eliade s’en est éloigné tout comme il s’est éloigné du métaphysicien traditionnel, jusqu’à s’y opposer sous bien des angles. Ensuite, l’arrivée d’Eliade en Occident dans des milieux universitaires et scientistes qui ne comprenaient pas Guénon et ne l’appréciaient pas, au point de lui être hostiles, fa amené à s’intégrer dans ces milieux et à s’adapter à leur position pleine de réserves. Plus âgé, après avoir reçu la reconnaissance des milieux scientifiques du monde entier, Eliade a en partie modifié ses propres jugements sur Guénon en appréciant sa valeur même si toujours partiellement, et sur un autre plan que scientifique. Une adhésion complète à l’œuvre de Guénon et aux doctrines traditionnelles se manifeste par contre chez deux autres Roumains, Vasile Lovinescu et Mihai Vâlsan, qui, tout en restant éloignés de la pensée positiviste occidentale, se sont intégrés dans une mentalité et dans une pratique de vie spirituelle au caractère ésotérique et initiatique, très éloignées des possibilités de compréhension de l’histoire des religions.

    Même si à des niveaux différents, Guénon et Eliade restent deux figures importantes de la pensée contemporaine en lutte contre l’indifférence de notre époque envers l’esprit. En ce sens, leur œuvre est un témoignage de la crise d’identité de l’époque moderne : celle de Guénon parce qu’elle ouvre un voie de réalisation intérieure, et celle d’Eliade parce qu’elle indique des voies de recherche.

    ► Florin Mihaescu, Antaios n°16, 2001.

    (Texte publié dans Origini XIII, Milan 1997 et traduit de l’italien par Blanche Bauchau)

    Notes :

    • (1) M. Eliade, Yoga : Essai sur les origines de la mystique indienne, Paris 1936.
    • (2) I. Serbu, Vitrina cu amintri, Bucuresti 1973.
    • (3) C. Ungureanu, JX Uranus, Revista de Istorie si Teorie literara, 1-2, Bucuresti 1989.
    • (4) C. Mutti, Mircea Eliade e la Guardia di Ferro, Parma, 1989, pp. 42-43.
    • (5) R. Guénon, Lettera a V. Lovinescu, Le Caire 30 mars 1938 (manuscrite et inédite).
    • (6) M. Eliade, Ananda Coomaraswamy, dans lnsula lui Euthanasius, Bucuresti, 1943.
    • (7) R. Guénon, Études sur l’Hindouisme, 2e éd., Paris, 1976, pp. 210-211.
    • (8) M. Eliade, Fragments d’un journal, Paris, 1973, éd. it., Milan 1976, p. 402.
    • (9) M. Eliade, Lettera a V. Lovinescu, Chicago 9 nov. 1970 (manuscrite).
    • (10) M. Eliade, Fragments d’un journal IL 1970-1978, Paris, 1981, p. 194.
    • (11) M. Vâlsan, Lettera a V. Lovinescu, Paris, 12 mai 1957 (manuscrite et inédite).
    • (12) M. Eliade, L’épreuve du Labyrinthe, Paris, 1970, p. 170.
    • (13) M. Eliade, Occultisme, sorcellerie et modes culturelles, Paris, 1978, éd. it. Florence, 1982, p. 53, 56, 74.

    http://www.archiveseroe.eu/recent/31

  • La pression populaire pour neutraliser le sentiment d’impunité politique

    C

    Le président du SIEL, Karim Ouchikh, déclare à Présent :

    "Notre arme principale ? L’inquiétude de la classe politique. Ce sentiment anxiogène que nous devons susciter et entretenir en permanence dans l’esprit de nos dirigeants de l’UMPS, lesquels doivent se persuader en effet qu’ils ne pourront bientôt plus contenir une colère populaire qui s’exprimera sous peu dans les urnes… Seule cette angoisse taraudant perpétuellement nos dirigeants, à Paris mais aussi ailleurs en Europe, sera de nature, au-delà des échéances électorales, à peser sur les choix technocratiques européens concernant les « migrants » : cette pression populaire doit en somme neutraliser le sentiment d’impunité politique qui prévaut actuellement dans les couloirs de Bruxelles.

    De ce point de vue, il nous faut mobiliser tous azimuts, dans les médias bien sûr, mais aussi dans la rue afin de faire entendre la colère des peuples européens. C’est dans le cadre de cette stratégie maîtrisée de montée des tensions politiques que s’inscritle rassemblement du 7 novembre prochain à 15 heures devant l’ambassade de Hongrie, que le SIEL organise à la fois pour soutenir à la politique d’indépendance nationale de Viktor Orban mais aussi pour résister à l’invasion migratoire actuelle."

    Michel Janva

  • 4 novembre 1956 : intervention soviétique à Budapest

    Ce jour, les chars soviétiques entrent à Budapest, après que le nouveau gouvernement – amené par une révolte populaire spontanée contre la tyrannie communiste débutée le 23 octobre – a fait savoir qu’il voulait quitter le Pacte de Varsovie.
    L’aviation et l’artillerie rouges bombardent des poches de résistance ou supposées telles.

    Avec le soutien tacite des démocraties occidentales, l’URSS va écraser l’insurrection dans le sang et entamer une sévère répression.

    Ci-dessous 15 minutes de séquences vidéos tournées par des amateurs le 23 octobre 1956. Elles montrent que cette journée a commencé par une manifestation pacifique d’étudiants, avant que les communistes ne tirent sur la foule.

    Ce jour-là les nouvelles s’étaient répandues rapidement et des émeutes avaient éclaté dans toute la capitale.
    La révolte s’était étendue rapidement en Hongrie et avait entrainé la chute du gouvernement.
    Des milliers de personnes s’étaient organisées en milices pour affronter l’Autorité de protection de l’État (ÁVH) et les troupes soviétiques.

    Source : hungarianambiance.com

    http://www.contre-info.com/4-novembre-1956-intervention-sovietique-a-budapest

  • 45 veillées pour la vie

    De nombreuses régions de France n'ont pas encore programmé de veillées pour la vie en la vigile du 1er dimanche de l'Avant : Vendée, Basse-Normandie, Pyrénées, Corse, Auvergne, Limousin, Alpes, Vosges, les Charentes...

    "Peut-être que vous vous posez une question : pourquoi prier alors qu’il y a urgence d’agir ?

    Il est vrai qu’en cette période où nous comptons presque 230 000 avortements en France, nous devons agir, nous ne pouvons pas rester attentiste devant ce désastre ! Nombreux sont les Saints qui nous interpellent, comme la bienheureuse Mère Téresa :

    « Le plus grand destructeur de la paix, aujourd’hui, est le crime commis contre l’innocent enfant à naître. Si une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-­ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entretuer les uns les autres ? »

    C’est à l’occasion de la remise du Prix Nobel de la Paix en décembre 1979 que Mère Térésa s’exprimait ainsi. Elle nous alertait sur l’incohérence fondamentale d’une conception de la paix qui oublierait les plus petits d’entre nous. Le pape Jean-Paul II insistera plus tard dans son encyclique Evangelium Vitae sur l’urgence « de se livrer à une mobilisation générale des consciences et à un effort commun d’ordre éthique, pour mettre en œuvre une grande stratégie pour le service de la vie. » Il nous exhortait à «renouveler la culture de la vie à l’intérieur des communautés chrétiennes elles-mêmes» (EV 95).

    Alors comment agir ?

    Souvenons-nous des bons conseils de Mère Térésa : « Plus nous recevons dans le silence de la prière, plus nous donnerons dans la vie active. » Nous voulons nous donner activement pour protéger et accueillir la vie naissante, alors commençons par prier !

    Dans l’évangile de Saint Jean, au chapitre quinze, le Christ nous dit : « Demeurez dans mon amour ». Il prend ensuite une comparaison :

    « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » 

    Nous sommes avertis que nous ne porteront pas de fruits si nous ne sommes pas connectés à la Vigne, c’est à dire fidèle à ce cœur à cœur dans la prière avec le Christ. Ainsi, nous avons conscience de la force de la prière qui nous aidera à agir pour mieux accueillir et protéger la Vie !

    En attendant les veillées pour toute vie naissante, cette neuvaine est le moyen idéal pour confier à Dieu notre désir de voir renaître une culture de la Vie au sein de notre société. Elle vous permettra de prendre « 9 jours pour 9 mois » comme un symbole de votre volonté de soutenir toute Vie naissante. Mais c’est plus qu’une simple neuvaine, c’est un cocktail de formation Spi & Bioéthique qui alliera la prière et la formation en vu de l’action.

    Et pour agir, créez dès maintenant votre veillée et retrouvez-les près de chez vous sur notre site :  www.veilleespourlavie.com/  Ces veillées ont été lancé par Benoît XVI et bénies et encouragées par le Pape François, alors n’hésitez pas à les rejoindre et à aider votre curé à l’organiser dans votre paroisse !

     « En ce temps de l’Avent où l’Église veille et prie dans l’attente aimante de la venue du Seigneur et tourne ses regards avec espérance vers la crèche de Bethléem, le Saint-Père vous encourage à persévérer dans la prière. » Extrait de la lettre de bénédiction apostolique du Pape François."

    Michel Janva

  • 4e édition de Chronique du choc des civilisations, d'Aymeric Chauprade

    La première édition de Chronique du choc des civilisations datait de 2008.Minute présente la 4e :

    Couverturelivre"[...] La 4e édition de Chronique du choc des civilisations, qui vient de paraître, intègre les évolutions considérables survenues en sept ans dans un monde complexe sans que les thèses défendues à l’époque par le géopoliticien soient invalidées. La relecture de son ouvrage de 2008, qui, avec le recul, aurait pu être cruelle pour Aymeric Chauprade, montre que la réflexion de l’auteur s’inscrit bien dans « le temps long des civilisations » et que, à ce titre, sa pensée reste valable au-delà des développements intérieurs et extérieurs de la politique des États qui, loin d’invalider ses thèses, viennent au contraire les conforter.

    Le temps était néanmoins venu de procéder à une refonte de Chronique du choc des civilisations afin d’analyser les phénomènes émergents. Aymeric Chauprade s’y est attelé au point de livrer une édition actualisée et augmentée qui est quasiment un nouvel ouvrage et qui permet, avec une clarté remarquable, de comprendre les lignes de force des mouvements à l’œuvre sur l’ensemble des conti- nents. De sorte que « le Chauprade » – comme les latinistes parleraient du Gaffiot – est un manuel de lecture aisée qui offre les clefs de compréhension d’une actualité dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est que rarement conceptualisée."

    Aymeric Chauprade est longuement interrogé dans ce numéro de Minute. Extrait :

    "Vous racontez, exemples à l’appui, que les décapitations commises par des islamistes ne datent pas de la création de l’État islamique mais qu’il y en a eu de nombreuses, en Europe, au début des années 1990, durant la guerre de Bosnie. Comment se fait-il qu’on ne découvre cette effroyable pratique que maintenant ?

    Mon atlas de géopolitique révèle en effet de nombreuses choses sur l’État islamique, ses spécificités, ses modes de financement, mais il inscrit le retour de ce califat islamique dans la continuité de l’Histoire. C’est d’ailleurs ce qui caractérise mon travail. Je suis un géopolitologue du temps long. Ce qui est nouveau, ce n’est pas la pratique de l’État islamique, laquelle s’appuie déjà sur la pratique des premiers siècles de l’islam ; ce qui est nouveau, c’est la médiatisation des crimes et l’utilisation de la terreur comme arme d’influence et de recrutement.

    En quoi la création d’un califat, par l’État islamique, est-elle différente des actions terroristes menées par Al Qaida ?

    Il y a une différence de stratégie entre Al Qaïda et l’État islamique : Al Qaïda pensé par Ben Laden menait un combat global, transnational, déterritorialisé. L’État islamique d’Al Baghdadi mène une stratégie radicalement différente : le combat est territorialisé. Il faut construire un État islamique fort, posé sur un immense territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak, puis prendre les deux grandes capitales de l’histoire islamique (ommeyade et ab- basside), Damas et Bagdad, et s’étendre ensuite sur le reste du monde à partir de cette base étatique forte.

    La génération Al Qaïda du début des années 2000 étant encore influencée par l’idéal du mondialisme transnational, des réseaux, la conviction que les États étaient finis. La nouvelle génération de djihadistes est à l’image du monde multipolaire : elle est marquée partout par le retour des États et des souverainetés. [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/11/4e-%C3%A9dition-de-chronique-du-choc-des-civilisations-daymeric-chauprade.html