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  • La déchéance de Hollande

    POLITIQUE (Présent 8540)

    8540-Une.jpgBien malin qui pourrait dire aujourd’hui où en est le projet de réforme constitutionnelle qui prévoit, entre autres, la déchéance de nationalité sur laquelle se focalise la polémique. On a commencé à en débattre vendredi à l’Assemblée nationale. On ignore aussi s’il recueillera les 3/5 des voix du Parlement réuni en congrès s’il arrive jusque-là ou si, devant un échec prévisible, le chef de l’État y renoncera. Tout est possible et tout le monde est dans le brouillard, du sommet de l’État au plus obscur député, dans la majorité comme dans l’opposition. Heureusement que l’on sait que la puissance de dissuasion de cette réforme sur les terroristes islamistes est faible, sinon ceux-là se réjouiraient d’une telle cacophonie.
    Que de chemin parcouru en trois mois ! Souvenons-nous, c’était le 15 novembre, deux jours après le massacre perpétré par les terroristes islamistes, le président de la République, à Versailles, devant la représentation nationale, annonce : « Nous devons pouvoir déchoir de la nationalité française un individu condamné pour atteinte aux intérêts de la nation ou pour acte terroriste, même s’il est né français, dès lors qu’il a une autre nationalité. » Et les élus d’applaudir, droite et gauche confondues, entonnant une puissante Marseillaise ! L’union nationale était en marche, rien ne pouvait l’arrêter en ces jours où la nation était encore sous le choc du massacre du 13 novembre.

    Rien, sauf Hollande ! Contrairement au roi Midas qui changeait en or tout ce qu’il touchait, le président Hollande le transforme en plomb. C’est que, sous « l’homme d’État », il y a toujours le politicien aux aguets cherchant à tirer un profit électoral et personnel de la situation. Lutter contre le terrorisme, certes, mais sans oublier de piéger l’opposition la contraignant à voter une mesure qu’elle souhaitait, redorant ainsi par une victoire parlementaire son blason passablement défraîchi.
    Il pensait que son aile gauche allait gémir, mais pas plus que d’habitude, et pas au-delà du quarteron de frondeurs impuissants. Grossière erreur d’appréciation, le front du refus socialiste ne cesse de prospérer ! Pour en sortir, un jour, le gouvernement ne parle plus des binationaux et entend appliquer la déchéance à tous les Français, quitte à créer des apatrides. Le lendemain, il y renonce et revient à la première formule, car la droite refuse la dernière mouture. Pour amadouer celle-ci, il ajoute les délits aux crimes, ce que Sarkozy réclamait. Là, ce sont des élus socialistes de plus en plus nombreux qui sont contre, etc.

    Tel un prisonnier des sables mouvants, plus Hollande s’agite pour sortir du piège dans lequel il s’est jeté, plus il s’enfonce. Si bien qu’en ce moment le chef de l’État, de moins en moins sûr d’obtenir la majorité des 3/5, se demande lequel de ces deux maux aurait un moindre coût politique : renoncer à sa réforme en essayant d’en faire porter le chapeau à LR ou aller jusqu’au bout et essuyer une humiliante défaite à un an de la présidentielle ? C’est la déchéance d’un président qui se comporte comme s’il était toujours premier secrétaire du PS, usant d’un double ou triple langage pour embrouiller tout le monde, mais là, à la fin, c’est la France qui perd.

    Guy Rouvrais

    http://fr.novopress.info/

     

  • Bernard Monot présente le Bulletin économique du Front National - 05/02/2016

  • Pourquoi le 6 février 1934 a été stérile : l'analyse de Maurice PUJO

    Pourquoi les manifestations de janvier et février 1934, dont celle, tragique, du 6 février, n’ont pas débouché sur ce changement de régime, pour lequel l’Action française s’était toujours battue ? Maurice Pujo, après avoir conduit toute la campagne de l’Action française sur l’affaire Stavisky et dirigé l’action des Camelots du Roi, en a donné l’explication en termes simples * : sans une Action française suffisamment forte et reconnue tant sur le plan de la pensée politique que de la conduite de l’action proprement dite, l'union des patriotes est stérile. Et la leçon vaut pour aujourd’hui. LFAR

    À force de le répéter, les gens du Front populaire ont fini par croire que le Six Février était le résultat d’une terrible conjuration tramée de toutes pièces par d’affreux "fascistes" contre les institutions républicaines.

    Rien ne correspond moins à la réalité. Le 6 Février a été, à son origine, le sursaut national le plus spontané, le plus pur d’arrière-pensées. Il a été la révolte de l’honnêteté et de l’honneur français contre un scandale qui était une des hontes naturelles et cachées du régime : le pillage de l’épargne sans défense avec la complicité des gouvernants qui en ont la garde. 

    Sans doute, ce scandale a été mis en lumière, développé, "exploité", si l’on veut, par des patriotes conscients qui étaient les hommes de l’Action française. Là-dessus, M. Bonnevay, président de la Commission du Six Février, ne s’est pas trompé lorsqu’il nous a désignés comme les responsables de la mobilisation de l’opinion et de la rue.

    C’est nous qui avons publié les deux fameuses lettres Dalimier qui avaient été, aux mains de Stavisky, les instruments de l’escroquerie. C’est nous qui, par nos premières manifestations, avons chassé du ministère ce Dalimier qui se cramponnait. C’est nous qui, pendant trois semaines, encadrant tous les patriotes accourus à nos appels, avons fait à dix reprises le siège du Palais-Bourbon. C’est nous qui, par cette pression sur le gouvernement et les parlementaires, avons arraché chaque progrès de l’enquête, empêché chaque tentative d’étouffement. C’est nous aussi qui avons publié la preuve de la corruption d’un autre ministre, Raynaldi, et c’est nous qui, en rassemblant des dizaines de milliers de patriotes, le 27 janvier, au centre de Paris, avons chassé le ministère Chautemps qui cherchait à se maintenir [...]

    Tenter le coup ?

    Dira-t-on que nous envisagions le renversement du régime ? Eh ! nous ne cessons jamais de l’envisager ! Nous avons, dès nos débuts, proclamé que nous formions une conspiration permanente pour la destruction de la République, cause organique de nos maux, et pour la restauration de la monarchie, qui seule pourra les guérir.

    Mais, en menant la chasse aux prévaricateurs complices de Stavisky, nous n’avions pas visé, de façon préconçue, cet heureux événement. Il y avait des services immédiats à rendre à la France ; nous les lui rendions. Si, au terme de cette crise, la restauration de la Monarchie pouvait être tentée, nous n’en manquerions certes pas l’occasion. C’est seulement un fait qu’il n’y a pas eu d’occasion parce que les conditions nécessaires ne se sont pas trouvées réunies.

    C’est ce que nous devons répondre à ceux qui, nous faisant le reproche inverse de celui de M. Bonnevay, estiment que nous aurions dû "tenter le coup". Il y avait sans doute – ce qui est important – un malaise incontestable qui, au-delà des hommes au pouvoir, était de nature à faire incriminer le régime. Il y avait même, à quelque degré, dans l’esprit public, un certain état d’acceptation éventuelle d’un changement. Il y avait aussi l’inorganisation relative et le sommeil des éléments actifs chez l’adversaire socialiste et communiste. Mais ces conditions favorables, en quelque sorte négatives, ne pouvaient suppléer à l’absence de conditions positives indispensables pour avoir raison de cette chose solide par elle-même qu’est l’armature d’un régime resté maître de son administration, de sa police et de son armée. Et il faut un simplisme bien naïf pour s’imaginer qu’en dehors des jours de grande catastrophe où les assises de l’État sont ébranlées, comme au lendemain de Sedan, le succès peut dépendre d’un barrage rompu...

    Pourquoi Monk n’a pas marché

    Ce qui a manqué au Six Février pour aboutir à quelque chose de plus substantiel que des résultats "moraux", c’est – disons-le tout net – l’intervention de ce personnage que Charles Maurras a pris dans l’Histoire pour l’élever à la hauteur d’un type et d’une fonction, l’intervention de Monk. Un Monk civil ou militaire qui, du sein du pays légal, étant en mesure de donner des ordres à la troupe ou à la police, eût tendu la main à la révolte du pays réel et favorisé son effort. Un Monk assez puissant non seulement pour ouvrir les barrages de police, aussi pour assurer immédiatement le fonctionnement des services publics et parer à la grève générale du lendemain.

    La question de ce qu’on a appelé à tort l’échec du Six Février se ramène à celle-ci : pourquoi Monk n’a-t-il pas marché ?

    Répondra-t-on qu’il n’a pas marché parce qu’aucun Monk n’existait ? Il est certain que personne ne s’était désigné pour ce rôle. Mais c’est essentiellement un domaine où le besoin et la fonction créent l’organe. Il y aurait eu un Monk et même plusieurs si les circonstances avaient été telles qu’elles pussent lui donner confiance.

    Certains s’imaginent qu’ils décideront Monk par la seule vertu de leurs bonnes relations avec lui et dans quelques conciliabules de salon. Singulière chimère ! Monk éprouve très vivement le sentiment de sa responsabilité. Ce n’est qu’à bon escient qu’il acceptera les risques à courir pour lui-même et pour le pays et il a besoin de voir clairement les suites de son entreprise. Devant apporter une force matérielle qui est tout de même composée d’hommes, il a besoin de pouvoir compter, pour le soutenir, sur une force morale assez puissante. Il ne réclame pas de civils armés – c’est là l’erreur de la Cagoule – qui doubleraient inutilement et gêneraient plutôt les soldats, mais il veut trouver autour de lui, lorsqu’il descendra dans la rue, une "opinion" claire, forte et unie.

    Et cela n’existait pas au Six Février. Si les manifestants étaient unis par le sentiment patriotique et le mépris de la pourriture politicienne, ils n’avaient pas d’idée commune sur le régime qui conviendrait à la France pour la faire vivre "dans l’honneur et la propreté". De plus, les rivalités de groupes et les compétitions des chefs empêchaient même que, séparés dans la doctrine, ils pussent s’unir dans l’action.

    Depuis le début de l’affaire Stavisky jusqu’au 27 janvier où notre manifestation des grands boulevards renversa le ministère Chautemps, il y avait eu, dans l’action, une direction unique : celle de l’Action française. C’est à ses mobilisations que l’on répondait ; c’est à ses consignes que l’on obéissait. (On lui obéit même le jour où, en raison de la pluie et pour épargner un service plus pénible à la police, nous renonçâmes à la manifestation) Mais, à partir du 27 janvier, devant les résultats politiques obtenus et ceux qui s’annonçaient, les ambitions s’éveillèrent, et les groupements nationaux préparèrent jalousement, chacun de son côté, leur participation à une action dont ils comptaient se réserver le bénéfice. Cette agitation et cette division ne firent que croître, après la démission de M. Chiappe, préfet de police, survenue le 3 février.

    Aucune entente

    La Commission d’enquête a cherché un complot du Six Février. Mais il n’y avait pas un complot pour la bonne raison qu’il y en avait cinq ou six qui s’excluaient, se contrariaient et se cachaient les uns des autres. Il y en avait dans tous les coins et sur les canapés de tous les salons. On peut se rendre compte qu’il n’y avait aucune entente entre les groupes divers en examinant les rendez-vous qu’ils avaient donné pour la soirée historique, et les dispositions qu’ils avaient prises, sans parler des manœuvres qu’ils firent et dont à peu près aucune n’était d’ailleurs préméditée.

    Si, par impossible, les patriotes l’avaient emporté dans de telles conditions, s’ils avaient chassé le gouvernement et le parlement, le désaccord entre eux n’aurait pas manqué d’apparaître presque aussitôt et les gauches vaincues n’auraient pas tardé à reprendre le pouvoir.

    C’est à quoi le Monk inconnu, le Monk en puissance, devait songer. C’est pourquoi il s’est abstenu d’une intervention qui aurait été stérile. C’est pourquoi la journée du Six Février n’a pas donné de plus grands résultats.

    Maurice Pujo

    * Étude (extraits) publiée par la Revue Universelle du 15 juillet 1938.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2016/02/05/pourquoi-le-6-fevrier-1934-a-ete-sterile-l-analyse-de-mauric-5755876.html

  • Alain Juppé, entre parole et inaction

    Cher Alain, il faudrait crotter plus fréquemment vos souliers dans la boue des provinces.
    On a pu voir Alain Juppé, tel un monarque visitant les faubourgs, découvrir avec horreur la situation du camp de Grande-Synthe. « Pire que ce qu’il avait pu imaginer. » C’est que, cher Alain, il faudrait crotter plus fréquemment vos souliers dans la boue des provinces. Que ces visites dépassent votre goût du réel se peut ! Mais qu’elles vous le fassent découvrir serait plus qu’un oubli : une omission, par nature peccamineuse… Et ne pas solliciter quelque collaborateur pour s’informer auprès des sites Web alternatifs serait une faute d’action, cette fois. Tant ceux-ci ont fait maints reportages de la situation réelle.
    Tenez, je m’en vais vous l’apprendre : vous a-t-on informé qu’en ces camps, un jeune converti iranien fut tué le 10 décembre dernier ? Vous a-t-on dit que certains d’eux doivent se réfugier dans l’église de ce village et que des paroissiens se mobilisent pour payer des chambres d’hôtel à ceux les plus pourchassés ? Devra-t-on attendre un nouvel Oradour ou massacre des Lucs pour qu’une action soit engagée ? Ah non ! C’est vrai, l’église vient d’être rasée à coups de bulldozer. Ça aussi, vous l’ignoriez ?

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  • "Déchoir un djihadiste de sa nationalité ? C'est déjà possible en 15 jours"

    En plein débat sur la déchéance de nationalité, Charles Prats, magistrat et membre du Conseil supérieur de la formation et de la recherche (CSFRS), explique auFigaro que la déchéance de nationalité existe déjà dans le droit français, et qu'un nouveau texte ne ferait que la rendre plus difficile à prononcer.

    [...] "Le Parlement examine, depuis vendredi, la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité. Pourquoi jugez-vous ce texte inutile, voire contre-productif?

    Charles Prats.- Inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution ne semble pas nécessaire juridiquement parlant. En effet, tant la «déchéance» de nationalité que la «perte» de nationalité existent déjà dans le droit français. Ce sont les articles 25 et suivants du code civil, ainsi que les articles 23-7 et 23-8 du même code qui les prévoient. Cette possibilité existe dans le droit français depuis 1791. Il n'y a donc pas novation, juridiquement parlant. Au contraire, on pourrait paradoxalement aboutir à une situation nouvelle beaucoup moins sévère que l'état actuel du droit, voire empêcher concrètement de déchoir de la nationalité française des terroristes aujourd'hui poursuivis, alors qu'ils encourent actuellement cette sanction.

    Comment cela?

    Le projet de loi constitutionnelle encadre plus restrictivement la déchéance de nationalité. Aujourd'hui, concrètement, l'article 25 du code civil énumère les différents cas où les bi-nationaux peuvent être déchus de la nationalité française: s'ils sont condamnés pour crime ou délit de terrorisme, d'atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, ou encore s'ils se sont livrés au profit d'un état étranger à des actes incompatibles avec la qualité de français et préjudiciables aux intérêts de la France. Le projet de réforme constitutionnelle, s'il étend la déchéance à l'ensemble des Français, la restreint aux seules infractions pénales constituant une atteinte grave à la vie de la Nation. Et l'avant-projet de loi d'application qui circule modifie profondément le champ d'application de la déchéance de nationalité. En effet, le projet de futurs articles 25 du code civil et 131-18-1 du code pénal limite la future déchéance de nationalité aux seules atteintes aux intérêts fondamentaux de la Nation qualifiées de crimes ou de délits punis de 10 ans d'emprisonnement. Le champ d'application de la déchéance de nationalité serait donc bien plus restreint qu'aujourd'hui.

    Vous soulignez également une «judiciarisation» de la déchéance de nationalité, qui changerait la nature de cette sanction.

    Effectivement, dans le régime «administratif» actuel, le gouvernement tire les conséquences d'une condamnation judiciaire pour prononcer une déchéance de nationalité. Alors que dans le régime «judiciaire» qui pourrait voir le jour, la déchéance de nationalité deviendrait une peine pénale. Ce qui aurait des conséquences très importantes.

    Lesquelles par exemple?

    Une déchéance de nationalité entendue comme une peine pénale pourra toujours faire l'objet d'une réhabilitation: soit par la justice dix ans après la condamnation (comme le prévoit l'avant-projet de loi), soit de façon automatique au bout de quarante ans, en application des règles de droit pénal. Et le gouvernement ne pourra pas s'y opposer puisqu'il s'agira d'une décision juridictionnelle. C'est certainement un progrès en termes de respect des droits fondamentaux. Mais il faut bien l'expliquer aux citoyens afin d'éviter tout malentendu dans quelques années.[...]

    En vous appuyant sur le droit actuel, vous estimez que le gouvernement pourrait déchoir tout djihadiste français en quinze jours sans qu'une condamnation soit nécessaire.

    Tout à fait. Juridiquement il ne s'agit pas d'une «déchéance de nationalité» mais d'une «perte de nationalité». Cependant, le résultat reste le même. Le droit permet aujourd'hui de retirer la nationalité française à tous les individus prêtant leur concours d'une manière ou d'une autre à Daech, qu'ils soient binationaux ou seulement français. Et ce, sans même qu'il n'y ait besoin d'une condamnation judiciaire pour acte de terrorisme.

    Comment est-ce possible?

    En s'appuyant sur le code civil, tout simplement. Dans son article 23-8, il dispose que tout Français qui occupe «un emploi dans une armée ou un service public étranger, ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant son concours», perd la nationalité française s'il poursuit ses activités malgré «l'injonction qui lui en aura été faite par le gouvernement». Le cas échéant, la sanction est notifiée à l'intéressé par décret en Conseil d'État, à l'issu d'un délai fixé par l'injonction, délai qui ne peut être inférieur à quinze jours. Et dans l'hypothèse où l'avis du Conseil d'État serait défavorable, la mesure peut être prise «par décret en conseil des ministres».

    Cette sanction est donc applicable à tout Français qui «apporte son concours à Daech».

    Tout à fait. Tout djihadiste français est concerné, qu'il soit en Syrie, Libye ou Afrique subsaharienne, puisque l'État Islamique correspond en tout point à une force armée étrangère au regard du droit militaire. Tout un chacun peut constater dans les médias que Daech remplit effectivement les critères édictés par les conventions de Genève et ses protocoles additionnels. Si l'on considère dès lors que tout djihadiste français engagé auprès de l'État Islamique peut se voir retirer la nationalité française, qu'il soit binational ou pas, la procédure à suivre est relativement simple et surtout très rapide: avis informatif d'injonction publié au Journal officiel puis, à l'expiration du délai prévu par l'injonction, perte de la nationalité française déclarée par décret motivé pris selon les formes prévues. La personne visée peut évidemment faire valoir ses arguments avant la décision. Et ensuite exercer un recours devant le Conseil d'État dans les deux mois, classiquement.

    En quoi cette solution est bien plus efficace en matière de lutte antiterroriste?

    Elle est plus efficace car elle ne nécessite pas de condamnation judiciaire préalable. Sans toucher à la Constitution ni modifier la loi, l'exécutif a donc à sa disposition ce dispositif «préventif» qui lui donne la possibilité de faire perdre leur nationalité aux djihadistes français de Daech pour lesquels les services de renseignement disposent des éléments.[...]

    Mais la France peut-elle créer des apatrides?

    Dans l'état du droit actuel, il n'y a aucune impossibilité juridique à créer des apatrides en l'espèce. Le premier ministre a annoncé que la France allait ratifier la convention ONU de 1961, qui proscrit la possibilité de rendre une personne apatride. Mais la France l'a signée en se réservant le droit de créer des apatrides en cas d'atteintes particulièrement graves. Le terrorisme en fait évidemment partie. La Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, et notamment le principe du droit au respect de la vie familiale, pourrait éventuellement faire obstacle à ce qu'un français soit déchu de sa nationalité s'il n'en possède pas une autre. Mais les dispositions de l'article 15 de la Convention permettent d'en suspendre partiellement son application «en cas de guerre ou en cas d'autre danger public menaçant la vie de la nation». Ce qui est le cas de la France, en état d'urgence depuis les attentats du 13 novembre. La violation éventuelle de ces dispositions de la Convention européenne des droits de l'Homme ne semble donc pas invocable en cas de décision de retrait de la nationalité française prise avant la fin de l'état d'urgence. Reste à déterminer si une telle mesure est conforme à la Constitution. Selon mon analyse, la gravité des faits motivant une perte de nationalité et l'existence de cette possibilité dans le droit français depuis 1791 laisse présumer qu'elle n'est pas fondamentalement contraire au bloc de constitutionnalité... Surtout si la déchéance de nationalité vient à être inscrite dans notre texte fondamental!Il ne semble donc pas y avoir d'obstacle de droit à ce que la France, pour sanctionner des terroristes, en fasse des apatrides."[...]

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/02/d%C3%A9choir-un-djihadiste-de-sa-nationalit%C3%A9-cest-d%C3%A9j%C3%A0-possible-en-15-jours.html

  • Vous défendez la patrie ? Répression

    Après l'arrestation du général Piquemal, les habituels sbires de Manuel Valls s'en sont donné à coeur joie :

    Arrestation du général :

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    Et hop les gaz :

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    Capture d’écran 2016-02-06 à 17.18.30

    Michel Janva

  • Au sujet des « no borders », Je persiste et signe ( Olivier Dejouy )

    Un article de Kevin Amara, du cercle des volontaires , sur l’origine des « no borders », m’a valu quelques réactions agacées, non sur le bien fondé du propos, mais sur l’absence de références ou sources crédibles. Il se trouve que n’ayant pu faire apparaître le facsimilé du document qui présentait la liste des organismes de soutien de l’association internationale « United for Intercutural Action », je la reproduit ci-dessous un peu plus complète , mais non exhaustive, sans crainte de la moindre poursuite , puisque c’est l’organisation elle-même qui annonce sur son site : http://www.unitedagainstracism.org/ pour s’en prévaloir, le soutien dont elle dispose en en délivrant fièrement la liste.
    Comme il s’agit d’une organisation internationale , largement financée par des organismes officiels publics ou privés, il lui est extrêmement facile de faire voyager à travers le monde , et singulièrement l’Europe ses militants recrutés à l’extrême gauche.

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  • Immigration : les Allemands plébiscitent le radicalisme

    AfD-vs-immigration

    Le parti Alternative für Deutschland (AfD) avait connu un premier succès en faisant son entrée au Parlement européen avec un discours eurosceptique. Mais depuis six mois, les campagnes réclamant la sortie de l’euro ont été remplacées par les slogans contre l’afflux d’immigrés, l’insécurité et le terrorisme.

    La semaine dernière, Frauke Petry, présidente de l’AfD, avait suscité la controverse médiatique en déclarant : « Aucun policier ne veut tirer sur un réfugié, je ne le veux pas non plus. Mais en dernière instance, on doit pouvoir avoir recours aux armes.« 

    Mais le tollé suscité parmi les politiciens et les journalistes s’est brisé devant cette réalité : plus l’AfD durcit son discours, plus les sondages lui sont favorables.

    Les candidats AfD sont maintenant évincés des plateaux télés mais ils grimpent à 12 à 13 % des intentions de vote.

    Il faut encore préciser que les agressions sexuelles massives du soir du réveillon de Nouvel An n’en finissent pas d’alimenter le débat. A ce jour, il n’y a aucune condamnation et les enquêteurs doutent qu’un immigré finisse un jour en prison pour ces agressions sexuelles. La police confirme par contre que les suspects sont en très grande majorité des Maghrébins et sont tous, statutairement, demandeurs d’asile ou réfugiés…

    http://www.medias-presse.info/immigration-les-allemands-plebiscitent-le-radicalisme/48712

  • En France, des associations et groupuscules veulent copier Pegida

    À l'appel de l'organisation anti-islam née en Allemagne, des rassemblements sont prévus dans 14 pays ce week-end, y compris en France.
    «Les Européens patriotiques contre l'islamisation de l'Occident»: c'est la signification en allemand de l'acronyme Pegida, le mouvement anti-islam et anti-immigration né à Dresde. Chaque lundi dans cette ville de la Saxe, plusieurs centaines de militants se retrouvent pour manifester, à grand renfort de drapeaux allemands, contre «l'islamisation» et la politique migratoire d'Angela Merkel, jugée laxiste. Selon Der Spiegel, certains membres fondateurs de ce collectif sont issus de groupuscules nationalistes. «Nous sommes le peuple», crient-ils lors de leurs déambulations nocturnes.
    Ces militants surfent sur l'actualité. La crise migratoire, les attentats de Paris, et plus récemment les violences sexuelles à Cologne sont convoqués dans les slogans pour mieux brocarder le processus d'«islamisation de l'Europe», qui se développe, selon eux. Mais en dehors des frontières de Dresde et des réseaux sociaux, Pegida reste un mouvement confidentiel.
    En France, des groupuscules, petits partis et associations s'emparent des mêmes idées et sont en lien avec l'organisation allemande. L'association Pegida France a été créée en juillet 2015, selon son président, Loïc Perdriel, un Normand de 25 ans. Celui qui se revendique «islamophobe» tente de fédérer sur les réseaux sociaux et aimerait voir des rassemblements hebdomadaires se former en France, comme en Allemagne. D'après lui, plusieurs membres de l'association française ont déjà manifesté à Dresde, et une délégation française s'y rendra samedi pour rencontrer les responsables et envisager des futures collaborations. L'influence de Pegida France est toutefois à nuancer. «Je n'ai pas le sentiment que Pegida en France existe, les gens ont peur de s'afficher dans la rue», constate Christine Tasin, présidente de Résistance Républicaine, association pourtant proche de Pegida.
    Ces dernières semaines, les tentatives d'organiser un mouvement similaire à celui en Allemagne - et notamment fin janvier à Paris où une manifestation a été interdite - ont échoué.
    En France, ce sont notamment les associations Résistance Républicaine et Riposte Laïque qui entendent «unir les forces patriotes». Elles ont ainsi relayé la tenue ce week-end, 6 et 7 février, des «Journées européennes» de mobilisation contre «l'invasion migratoire et l'islamisation».
    À Saint-Brieuc et Calais, les manifestations ont été interdites par les autorités. «Que quelques personnes ne puissent pas exprimer leur solidarité avec les Calaisiens alors qu'il y a des manifestations des No Borders, ça n'a pas de sens!», déplore Christine Tasin, présidente de Résistance Républicaine, qui dénonce un «système stalinien totalitaire». La militante, qui se dit «de gauche», assure que les manifestants seront quand même dans la rue. «La fête aura belle et bien lieu (sic)», annonce Loïc Perdriel, président de Pegida France, sur Facebook. Il convoque un rassemblement devant la gare, puis un défilé, pour réclamer l'évacuation des camps de migrants. «Je me bats pour une cause: mon pays», affirme-t-il au Figaro.
    À Bordeaux, le rassemblement, organisé en «soutien aux femmes allemandes violées» est maintenu, devant le consulat d'Allemagne. À Montpellier, la Ligue du Midi appelle à un rassemblement devant la préfecture. À Paris, la manifestation a été transformée en journée débat, dimanche, à Rungis, pour contourner le risque de l'interdiction préfectorale. Plusieurs responsables d'associations et mouvements vont se succéder à la tribune, devant quelques centaines de personnes, comme l'espèrent les organisateurs. Renaud Camus, écrivain d'extrême droite, sera présent, comme Karim Ouchikh, représentant du SIEL. «Nous souhaitons créer un point de convergence, un rendez-vous pour ceux qui considèrent que la question de la submersion migratoire et du refus de la colonisation est essentielle», explique Renaud Camus. «Pour nous Pegida n'est pas une obsession. Nous avons une orientation politique différente, car eux sont plus dans la contestation de l'islam par rapport à notre ligne qui refuse le remplacement, par quelque peuplement que ce soit, de notre civilisation», poursuit l'écrivain.
    Week-end chargé pour l'extrême droite puisque dans le même temps le Front national tiendra son séminaire, dans l'Essonne. Karim Ouchikh sera aux deux rendez-vous et entend bien «mettre les pieds dans le plat» avec les responsables du parti de Marine Le Pen, sur les questions identitaires, quand ces derniers se montrent frileux sur le mouvement Pegida. «Le FN est une réponse adaptée et crédible face à l'immigration incontrôlée et à l'islamisme. Un mouvement tel que Pegida en France n'apporterait rien de plus», se conforte Nicolas Bay, secrétaire général du parti frontiste.

    Mathilde Siraud Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuVuZZAlyucsHAdcrU.shtml

  • Entretien avec Alain de Benoist : « Cette droite qui veut défendre la nation, mais qui ne se soucie pas du peuple »

    Source : Boulevard Voltaire

    BV : François Hollande a récemment présenté son « plan de la dernière chance » pour lutter contre le chômage. Mais en son temps, François Mitterrand avait déjà dit qu’en ce domaine, « on a tout essayé ». Le chômage de masse serait-il une fatalité ?
    AdB : Ce que François Hollande veut faire baisser, ce n’est pas le chômage, mais les chiffres du chômage. D’où son programme de formation des jeunes, qui vise avant tout à dégonfler les statistiques.
    Pour le reste, alors que la politique libérale de l’offre ne marche manifestement pas et que, sans la dépense publique, la France serait déjà tombée dans la dépression, tout ce qu’il propose, ce sont les recettes libérales habituelles : cadeaux supplémentaires aux entreprises, réduction de l’investissement public, diminution de la protection sociale et des indemnités de chômage, etc. Comme l’écrit Dominique Jamet, « même dans leurs rêves les plus fous, M. Gattaz et le MEDEF, qui le demandaient depuis toujours, n’en espéraient pas tant ».

    Le gouvernement n’a toujours pas compris que les entreprises n’embauchent que lorsqu’elles sont assurées de pouvoir vendre, et qu’elles ne vendent pas quand la politique d’austérité condamne le pouvoir d’achat à stagner ou à diminuer. « Travailler plus pour gagner plus », disait déjà Sarkozy, en oubliant que si on travaille plus, on augmente du même coup la quantité de l’offre de travail.
    Or, comme en période de chômage la demande est inférieure à l’offre et n’augmente pas, la seule conséquence est l’effondrement du salaire. On reconnaît là l’influence d’Emmanuel Macron, que je considère comme le ministre le plus nocif et le plus dangereux de ce gouvernement – l’« expression politique de la domination bourgeoise », comme dit Patrick Buisson.
    BV : Emmanuel Macron semble pourtant bien vu par une partie de la droite.
    AdB : Chez beaucoup de gens de droite, le sens de la justice sociale tient à l’aise sur un confetti. Ils veulent défendre la nation, mais se soucient finalement fort peu du peuple. Ils n’ont pas encore compris que le capitalisme est intrinsèquement mondialiste, puisqu’il exige l’abolition des frontières (« Laissez faire, laissez passer » !), qu’en raison de sa propension à l’illimitation il ne peut exister sans révolutionner constamment les rapports sociaux ni voir dans les identités nationales autant d’obstacles à l’expansion du marché globalisé, que le modèle anthropologique dont il est porteur (celui d’un individu fondé à maximiser en permanence son avantage) est à l’œuvre dans le libéralisme économique aussi bien que dans le libéralisme sociétal, et que l’axiomatique de l’intérêt et la machinerie du profit sont les piliers de la dictature des valeurs marchandes.

    À un moment où le vote Front national traduit de plus en plus un « vrai conflit de classe », comme le dit Christophe Guilluy – pour qui « c’est en travaillant sur la question sociale que l’on arrive à la question identitaire » —, à un moment où la majorité des classes populaires ne vivent plus là où se créent la richesse et l’emploi, ce qui n’était jamais arrivé dans l’Histoire, ce sont bien sûr les mêmes qui trouvent que le programme économique du FN est « trop à gauche » ou qui s’enthousiasment pour ce clown pathétique de Donald Trump (l’équivalent américain du Russe Jirinovski), qui pense que le fait de « savoir faire de l’argent » suffit à le qualifier pour diriger les États-Unis.

    Depuis les années 1990, la désespérance sociale ne cesse de s’étendre : 6,5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi, 8,5 millions de pauvres au seuil à 60 % du revenu médian, 6 millions d’abonnés aux minima sociaux, 2,3 millions de foyers bénéficiaires du RSA, 3,8 millions de mal-logés, 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire, 810 000 sans-domicile, dont 100 000 obligés de dormir dans des caves ou dans la rue…
    Face à ce tournant de l’histoire sociale de notre pays, certains s’obstinent à ne rien voir. Ils comprennent les paysans qui multiplient les actions illégales parce que le monde rural est en train de mourir, ils comprennent les Corses qui vont exercer des représailles contre les exactions des racailles qui ont agressé des pompiers, mais quand huit salariés de l’usine Goodyear d’Amiens sont condamnés à deux ans de prison, dont neuf mois fermes, pour avoir séquestré pendant trente heures deux dirigeants d’une entreprise qui a supprimé 1 100 emplois et fait 800 chômeurs (douze suicides depuis la fermeture) – neuf mois de prison contre trente heures ! —, ils ne cachent pas leur joie de voir ces « voyous » envoyés « au gnouf ».
    Les Corses et les Bonnets rouges d’accord, mais pas les travailleurs ! Pas un mot, en revanche, sur les voyous en col blanc qui délocalisent à tour de bras et multiplient les « plans sociaux » pour permettre à leurs actionnaires de se goinfrer toujours plus ! Moi qui dois beaucoup à la grande tradition du syndicalisme révolutionnaire (Georges Sorel et Édouard Berth, Émile Puget et Victor Griffuelhes, Arturo Labriola et Filippo Corridoni), cela me soulève le cœur.
    Certes, on peut bien entendu en tenir pour une « droite thatchérienne », comme Éric Brunet, de Valeurs actuelles, ou comme le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, porte-parole des Républicains, pour qui le « marinisme » est un « néocommunisme antinational ». Mais cette droite-là, ce sera sans moi.

    BV : Que vous inspire cette récente déclaration de Jean-Luc Mélenchon : « Nous vivons une période d’obscurantisme social. Dans cette cour des Miracles qu’est le gouvernement, M. Gattaz joue le chef des capons, ces mendiants d’autrefois qui faisaient les poches dans les lieux publics. Il encaisse les milliards du gouvernement, sans que cela ne réduise en rien le nombre des chômeurs et dès que les coffres sont pleins, il retend sa sébile. En France, le grand patronat est une classe d’assistés très parasitaire » ?
    AdB : Parasites est tout à fait le mot qui convient.

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