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  • Du paradoxe en politique

    Ex: http://iddeurope.org

    Au-delà de la diversité culturelle du continent européen, les nations qui le composent sont peu ou prou prisonnières d’un même paradigme. À savoir, une vie politique dominée par deux partis majoritaires, lesquels adhèrent à des conceptions communes dont les principales sont la mondialisation, le libéralisme économique, et la construction européenne sur la base des transferts de souveraineté.

    Dans tous ces pays existent des partis en opposition avec l’idéologie dominante. Il s’agit techniquement de partis souverainistes, bien que cette déclinaison soit suffisamment vague pour qu’on puisse y classer aussi bien la gauche radicale que l’extrême-droite. Les mouvements souverainistes sont fréquemment catégorisés comme « populistes ». Le populisme revêt une signification spécifique selon que l’on parle de sciences politiques ou de sociologie électorale.

    Pour faire simple, en sciences politiques le populisme peut être considéré comme l’ensemble des revendications politiques citoyennes non-représentées, car elles ne trouvent aucun réceptacle au sein des partis de gouvernement.

    En termes de sociologie électorale, le populisme correspond à la remise en cause par les classes populaires des valeurs et des outils de gouvernance défendus par les classes dirigeantes. Dans les circonstances actuelles, le qualificatif de populiste, adressé par les classes dirigeantes au diagnostic critique du paradigme libéral-mondialiste, revêt une connotation péjorative et révélatrice d’un mépris de classe.

    Le populisme : émanation des promesses non-tenues

    Il n’y a pas de vrai débat entre les partis de gouvernement et les partis d’opposition. C’est justement là où l’anathème populiste trouve son intérêt pour ceux qui l’emploient. Il sert à disqualifier autrui, à balayer la protestation populaire, à considérer l’alternative comme étant démagogique, irresponsable, extrémiste. Avec cela, on escamote le débat de fond sur le modèle de société auquel on pourrait aspirer.

    En fait, les partis populistes représentent tout ce que les partis de gouvernement ont abandonné. La gauche populiste incarne un socialisme orthodoxe basé sur la protection des catégories populaires et donc en opposition avec le social-libéralisme qui accepte le principe de déflation salariale au nom de la compétitivité dans une économie mondialisée.

    Quant à la droite populiste, elle incarne la vision assimilatrice de la société, par opposition au multiculturalisme auquel la droite de gouvernement a fini par céder. On notera toutefois que dans le cas de la droite, la diversité politique européenne aboutit à des reproches divergents. Ainsi, la droite populiste française reproche à la droite de gouvernement d’avoir abandonné le patriotisme économique et la logique protectionniste, là où la droite populiste anglaise critiquera l’abandon du libéralisme classique au profit de l’hyper-réglementation générée par les normes européennes.

    Paradoxe de gauche

    La gauche européenne, sous l’égide de la social-démocratie, a renoncé à un électorat ouvrier dont l’intérêt de classe n’était plus convergent avec l’ouverture à la mondialisation. En France, le PS a un socle électoral largement composé de retraités et de fonctionnaires. La perte des ouvriers a poussé le parti à réorienter son offre électorale vers la petite bourgeoisie des métropoles (les fameux bobos), ainsi que vers les immigrés.

    De ce choix découle la favorisation de mouvements émancipatoires, tel que le féminisme et l’extension des droits LGBT. De même, son ouverture vers l’électorat d’origine immigrée se manifeste par une islamophilie assumée et un multiculturalisme revendiqué. Cependant, l’islam, comme toutes les grandes religions, induit dans sa déclinaison politique un modèle de société patriarcal. Ainsi, plus cette religion s’épanouie, plus elle se manifeste dans l’espace public, et vient ainsi renforcer la critique des politiques libertaires dont sont issus les mouvements LGBT et féministes.

    Notons que la gauche de la gauche possède aussi son propre paradoxe, dans la mesure où elle en appelle au peuple et tente de ressusciter la mythologie ouvrière, alors que les principaux concernés se sont tournés vers le Front National. Tout comme le PS, la gauche radicale célèbre l’immigration comme une chance pour la France. Mais la concurrence mondiale a ruiné l’industrie française, tandis que la gentrification des métropoles a évincé le prolétariat des grandes villes. Le logement social est devenu le seul parc foncier qui lui soit accessible. Ne souhaitant plus cohabiter avec des populations issues de flux migratoires constants et devenir minoritaires sur leur territoire, les ouvriers ont migré à l’écart des villes-monde, modifiant ainsi les implantations démographiques traditionnelles, et bouleversant la géographie politique du même coup. Cette réalité n’échappe pas aux leaders de la gauche radicale, mais cette dernière ne peut pas non plus renoncer à ses inclinations xénophiles, ce qui la condamne à prêcher dans le désert.

    Paradoxe de droite

    À droite, le bourgeois classique et l’électeur populaire issu du périurbain et de la ruralité ont en commun un rejet de l’immigration et une hostilité de fait envers l’expression du multiculturalisme, bien que ce concept soit soumis à tous les amalgames.

    Cependant, économiquement, un monde sépare ces deux catégories. Les classes aisées profitent de la mondialisation et de l’ouverture des frontières. La libéralisation décuple leurs opportunités et les conforte dans leur domination. Pour les classes populaires c’est l’inverse, libéralisation et mondialisation riment avec concurrence déloyale et précarisation.

    Ces électorats sont séparés jusque dans leur répartition sur le territoire, puisque la bourgeoisie traditionnelle peuple les métropoles dynamiques et adaptées à la concurrence mondiale, là où les catégories populaires de droite vivent dans des zones de déclin économique, éloignées de la création de richesses, et où le taux de revenu annuel est particulièrement faible.

    Les bourgeois et retraités aisés veulent plus d’Europe, ou au moins le maintien de ce qui est acquis. Les classes populaires ne veulent plus d’intégration européenne et souhaitent même revenir sur les fondamentaux de l’UE.

    Se pose ainsi pour les partis de droite classiques, tout comme pour les partis de la droite antisystème, la problématique suivante : comment capter sur la base de l’immigration deux électorats diamétralement opposés sur les grandes orientations politiques et institutionnelles de leur pays ?

    Quand la communication remplace la politique

    L’outil miracle permettant de surmonter ces difficultés existe bel et bien : il s’agit de la synthèse.

    La synthèse est ce qui permet de faire cohabiter au sein d’une même famille politique, et à travers une seule personnalité, des courants totalement antagonistes. Elle s’obtient en substituant l’action politique par la communication politique.

    L’action politique vise à dire ce que l’on va faire, et à faire ce que l’on a dit. La communication politique consiste à adopter une posture temporaire définie par le contexte politique immédiat et par le public électoral auquel on est confronté. Dans une synthèse, on distribue donc des promesses contradictoires à des corps électoraux dont les intérêts divergent, en sachant très bien que certains seront floués.

    Dans le contexte européen actuel, il apparait que la synthèse semble plus aisée à gauche. L’électorat favorable aux mouvements d’émancipation LGBT et/ou féministes incline favorablement vers le modèle de société multiculturaliste, et admet donc l’affirmation de l’islam comme identité du citoyen musulman. Pourtant, l’expansion d’un certain islam, de coloration salafiste, génère des dérives communautaires et des manifestations d’intolérance. Face à ces dérives, nombreux sont les responsables de gauche à fermer les yeux, voire à tolérer l’intolérance, tant qu’elle provient d’un client électoral. Mieux, le fait d’attendre en embuscade que la droite s’empare de ces sujets à des fins de polémiques, ce qui ne manque jamais d’arriver, permet à la gauche de ressouder l’ensemble de son électorat, en invoquant la lutte contre l’islamophobie et la droitisation des esprits.

    En France, l’appel à la défense des valeurs républicaines est devenu un élément de langage phare du discours socialiste. Mais l’emploi qui en est fait est un contre-sens, puisque la République, qui symbolise la réunion d’individus divers dans leurs origines et leur culture au sein d’une communauté nationale, est ici invoquée dans un discours global qui exalte les particularismes communautaires.

    La synthèse à droite paraît plus malaisée. Si Nicolas Sarkozy est le dernier à l’avoir réussie en 2007, il semble aujourd’hui impossible de rééditer une telle manœuvre, ce en raison de l’hostilité croissante et globale envers l’Europe. Comment bailler à la droite des métropoles l’accentuation de l’intégration européenne, ainsi que la libre-circulation des travailleurs et des marchandises, tout en promettant protection et justice sociale à une droite de la périphérie qui exige le retour de l’État dans l’économie et le rétablissement des frontières ?

    La mondialisation a bouleversé le champ politique national en scindant les bases électorales de la gauche et de la droite, ce dans tous les pays, y compris aux États-Unis. Si le clivage gauche-droite est devenu secondaire, il constitue toujours un repère sur l’idée que l’on se fait de la société dans laquelle on souhaite vivre. Chaque camp se trouve ainsi contraint de surmonter les paradoxes nés de la mondialisation et de recoller les différentes pièces de son électorat par le biais de la synthèse. Ce à moins que la nouvelle géographie politique commune à tout l’Occident, opposant la métropole à la périphérie, ne donne naissance à une nouvelle forme d’entité politique, balayant définitivement les fossiles démocratiques que sont le bipartisme, la coalition au centre, et l’alternance unique.

    La politique, une affaire de générations

    Un trait d’union supplémentaire unit les nations occidentales dans leur diversité, il ne doit pas être sous-estimé car il est un facteur majeur dans le conservatisme politique et institutionnel de ces pays : Il s’agit de la démographie.

    Les pays occidentaux ont une démographie faible et de ce fait une population vieillissante. Comparée au dynamisme démographique des autres continents, cette faiblesse dans le renouvellement de la population autochtone occidentale alimente l’idée du déclassement, tandis que les flux migratoires nourrissent la peur instinctive de la disparition de son pays, de sa culture, et au final de soi-même.

    Ces considérations sont prégnantes dans les mouvements de droite, aussi bien classiques que populistes, même si ces derniers les assument beaucoup plus aisément, notamment en Grande-Bretagne avec UKIP, en Belgique avec le Parti Populaire, ou en Suède avec les Démocrates Suédois. Le fait de rompre un tel tabou et de rouvrir le débat sur la coexistence des civilisations facilite leur classement à l’extrême-droite. Pourtant, les problématiques issues de la coexistence ne sont pas liées aux pays de l’Europe blanche et chrétienne. Une enquête réalisée par Ipsos en 2011 révèle que ce phénomène touche aussi aux autres continents, il s’agit d’un phénomène inhérent à l’être humain, il est donc universel.

    La faible démographie occidentale a également un effet pervers sur le renouvellement des classes politiques et institutionnelles. Par essence, les partis qui occupent le pouvoir représentent les classes dominantes, ils sont donc nécessairement conservateurs, puisque leur objectif est de demeurer en place. Ces mouvements sont largement soutenus par des populations qui, sociologiquement, ont toutes les raisons de vouloir préserver leurs acquis.

    En Europe, cette population correspond à celle des baby-boomers, lesquels ont désormais atteint l’âge où leur place dans la société est faite et dont le but est de s’y maintenir. S’ajoute à cela les populations retraitées qui, même lorsqu’elles sont modestes, n’aspirent pas tant au changement qu’au statu quo, sachant par ailleurs que les retraités sont sensibles aux effets de l’inflation, et prisent donc la stabilité politique.

    Pour les générations suivantes, l’héritage des baby-boomers consiste essentiellement en l’évocation quasi mythologique d’un âge d’or, les Trente Glorieuses, contrastant avec la crise économique qui a suivi et qui semble s’amplifier, le tout ponctué d’un legs écologique désastreux et d’une dette monstrueuse à supporter. S’ajoute à cela la rancœur devant le peu de perméabilité d’un marché du travail encore dominé par ceux qui ont connu dans leur jeunesse le plein emploi. La classe politique française symbolise cet égoïsme à la perfection. L’amertume est justifiée, mais il n’y a pas d’affrontement entre générations, car pour le jeune d’aujourd’hui le baby-boomer est aussi un parent, ou un grands-parents.

    Il est de notoriété publique que les personnes âgées votent en masse et que l’absentéisme est fort chez les jeunes. La colère envers les classes dominantes qui régissent le monde occidental est certaine, les partis populistes montent, le changement semble de plus en plus à portée de main, il se fait entendre, mais il ne vient pas. Tout simplement parce que les forces du conservatisme sont plus fortes encore, même si elles sont silencieuses.

    Tant qu’il n’aura pas résolu ses problèmes démographiques, l’Occident semble destiné à s’enfoncer dans un marasme économique et dans une crise existentielle, sans espoir d’une reprise en main par le haut, par le politique. Le paradoxe occidental, c’est de constater son déclin mais de juger néfaste ce qui pourrait y remédier. Une affaire de générations.

    Par Jean-Baptiste de Marigny

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • La conquête de l’Europe commence

    En Allemagne, à cause du laxisme – ou plutôt de la volonté complice de la catastrophique Mme Merkel – plus d’un million de ”réfugiés” se sont entassés depuis 2015. Avec tous les problèmes que cela pose. Du jamais vu. C’est l’accélération exponentielle d’un mouvement invasif qui débuta voici plus de trente ans. On passe du goutte-à-goutte au robinet ouvert. La Grèce est submergée. L’Europe est (volontairement) impuissante et ses élites complices, en proie à une logique masochiste d’autodestruction. « Nous n’avons encore rien vu en matière de poussée migratoire » dit Serge Michaïlov, chercheur à l’Iris (Le Figaro, 01/02/2016).

    Un mouvement d’invasion programmé

    Et il en arrive de partout, profitant de la guerre civile syrienne : de l’Afghanistan à l’Afrique subsaharienne en passant par toute l’Afrique du Nord. Ce n’est plus une immigration massive à jets continu mais bel et bien un mouvement d’invasion. Il risque d’être le début de la disparition par submersion des peuples et de la civilisation européenne millénaire, qui entre dans le projet de génocide (voir autre article de ce blog) des autorités qui gouvernent l’Europe contre ses peuples. La mort, la disparition des peuples européens est un projet qui, pour des raisons différentes, fédère plusieurs acteurs : une partie de la classe dirigeante politique en Europe (surtout à gauche mais pas seulement, voir Mme Merkel), la majorité de l’intelligentsia européenne de gauche ethnomasochiste, certains cercles politiques et économiques américains dirigeants qui veulent se débarrasser du concurrent européen et, évidemment, l’islam lui–même et ses différentes autorités gouvernementales et religieuses. 

    Je pèse mes mots : ce phénomène historique est beaucoup plus important et plus grave que les deux guerres mondiales de 1914–1918 et de 1939–1945 et que le communisme soviétique (1917–1991), et aura des conséquences beaucoup plus dévastatrices. 

    Ils arrivent par millions

    En 2015, 1,2 millions de migrants sont arrivés en Europe, dont 270.000 mineurs. Rien que sur les îles de Lesbos et de Keos, en mer Égée, on recense 3.000 arrivées par jour selon l’OIM (Office international pour les migrations). Ils sont recueillis, nourris, aidés, aux frais de l’Union européenne ; bien mieux traités que les populations locales paupérisées et au chômage ! Préférence étrangère… En Grèce, salle d’attente pour les prétendus réfugiés, 70.000 d’entre eux sont escomptés fin mars, bloqués en Grèce. 50.000 places d’hébergement provisoires sont prévues. Cet été, avec une météo clémente, les arrivées vont exploser. Depuis le début de janvier 2016, plus de 350.000 migrants sont déjà parvenus en Croatie, Slovénie, Serbie et Macédoine. Ce raz-de-marée humain de populations dépasse tout ce que l’Europe a connu dans son histoire.

    Destinations privilégiées : Allemagne, Europe de l’Ouest et du Nord. 2,7 millions de Syriens et d’Irakiens (et d’autres qui profitent de l’aubaine) sont en attente en Turquie. Sans oublier la ”route italienne” qui passe par la Méditerranée en provenance de Lybie. En Suède, pays le plus submergé d’Europe, 35.000 mineurs étrangers isolés ont été accueillis en 2015, à charge de la collectivité, soit 20% des migrants arrivés.

     Depuis le premier janvier 2016, 133.000 migrants ont débarqué en Grèce depuis la Turquie. En 2015, 470.000 migrants sont passés par Lesbos, principalement des jeunes hommes et pratiquement à 100% musulmans. Ils veulent rejoindre leurs communautés, déjà établies en Europe du nord et de l’ouest. Profitant  de la mollesse et de la faiblesse des Européens, les ”migrants”, sûrs de leurs bons droits, se montrent (comme à Calais d’ailleurs) revendicatifs, agressifs, certains qu’ils seront impunis,  inexpulsables et aidés par les associations ”humanitaires” et par l’État. Logique de l’envahisseur qui aurait tort de se gêner en se faisant passer pour une victime.

    Islam et Europe

    Par des murs de barbelés ou des législations, des États d’Europe centrale et des Balkans essaient de protéger l’Europe de l’invasion en fermant leurs frontières : Macédoine, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Autriche, Slovénie, Serbie, Slovaquie. La ”route des Balkans” a vu passer plus d’un million de migrants en 2015. En Slovaquie, le Premier ministre sortant, Robert Fico, vient d’être reconduit après une campagne sur le refus d’accueillir tout réfugié « musulman ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’une invasion de l’Europe par l’islam pour appeler les choses par leur nom, ce qui doit réjouir Tarik Ramadan.

    Ces États contreviennent au traité de Schengen et désobéissent aux injonctions des fonctionnaires de l’Union européenne. Pour Nicolas Bay, secrétaire général du FN  : «  Ce que reprochent  en fait ces commissaires non élus aux gouvernements – démocratiquement élus eux – de la Pologne et de la Hongrie, c’est de ne pas se plier à leurs injonctions sur l’ ”accueil des migrants” et autres pulsions suicidaires ». (inValeurs actuelles, 03–09/03/2016, tribune Quand l’Union veut empêcher les nations d’Europe de se protéger ). Comme quoi les cadres du FN peuvent avoir sur ce sujet des idées pertinentes, loin de leur délirant programme économique socialo-étatiste. Mais cette négation de la civilisation européenne et de ses valeurs, de ses traditions, de son avenir par les institutions de Bruxelles n’est pas seulement le fait de l’UE en tant que telle, comme l’imagine M. Bay, mais surtout des gouvernements européens eux-mêmes. Il faut réfléchir à cette question.   

    Le chantage d’Erdogan et son objectif 

    Le problème central est évidemment le président de la Turquie, le ”sultan”, autocrate islamique Erdogan et son chantage : il négocie avec l’Allemagne – la France ne compte plus, dirigée par un bras cassé – en échange de milliards d’euros, le fait de bloquer l’immigration en provenance de Turquie, ce qui est un marché de dupes. Il exige aussi l’abolition des visas pour les visiteurs turcs dans l’espace Schengen et la reprise des négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’UE. Le but d’Erdogan est exactement le même que celui des islamistes et de l’entité criminelle Dae’ch : islamiser l’Europe, vieux rêve millénaire. 

    Hans Werner Sinn, directeur de l’Institut pour la recherche économique de Munich (Ifo) : «  À chaque fois que l’Allemagne ne se montre pas assez docile, les Turcs laissent passer quelques réfugiés de plus vers l’Europe ». R. T. Ergogan suit une logique historique compréhensible  et intelligente qui est celle de l’Empire Ottoman qu’il essaie de ressusciter : la conquête de l’Europe sous la férule turque ; non plus par la force (militaire) mais par la ruse, celle de l’invasion  migratoire et de la démographie.   

    Le Pape François et l’ « invasion arabe » reconnue et acceptée

    « On peut parler d’invasion arabe [en Europe] c’est un fait social », a déclaré le Pape. Mais il s’en réjouit ! : «  combien d’invasions l’Europe a connu ! Et elle a toujours su se dépasser elle même, aller de l’avant pour se trouver ensuite comme agrandie par l’échange entre les cultures ». (Entretien avec des catholiques de gauche français, dans La Vie hebdo).  

    Naïveté ? Cynisme ? Aveuglement ? Ou bien mélange des trois ? En tout cas, le Pape, dans sa position sur les bienfaits supposés des ”invasions”, manifeste une méconnaissance totale de l’histoire, par ignorance ou dogmatisme idéologique. Il nomme ”échange” l’affrontement sanglant…Ses propos reflètent une étrange parenté avec les thèses trotskistes. D’où les soupçons sur son appartenance aux cercles sud–américains de la ”théologie de la libération”. Ses déclarations, en tout cas, ressemblent à celles de certains intellectuels gauchistes islamophiles.

     Le Pape François s’est déjà signalé pour ses encouragements moraux à l’immigration musulmane en Europe et son opposition à tout barrage, au nom d’une conception quelque peu délirante, ”devenue folle”, de la charité chrétienne. La hiérarchie catholique actuelle, de manière suicidaire et en opposition avec les opinions du ”peuple catholique ”, est sur une  ligne proche. En revanche les autorités religieuses de la communauté juive se gardent bien de prendre de telles positions, à cause de la corrélation évidente entre islamisation et antisémitisme. Quant aux persécutions contre les chrétiens d’Orient, elles passent en pertes et profits…   

    Lucidité d’intellectuels musulmans 

    Les plus lucides et courageux se trouvent souvent parmi des intellectuel(le)s arabo-musulman(e)s car sachant de quoi ils ou elles parlent. Par exemple, l’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud, traîné dans la boue par les gauchistes et l’intelligentsia. Prix Goncourt du premier roman pour Meursault, contre–enquête, accusé d’islamophobie, péché central, il est victime d’une fatwa par les islamistes et d’un lynchage médiatique par l’intelligentsia collaborationniste de gauche française. Dans un entretien publié par La Repubblica (« Cologne, lieu de fantasmes »),traduit dans Le Monde, il explique les agressions sexuelles commises contre des femmes allemandes à Cologne dans la nuit de la Saint Sylvestre par des immigrés et ”réfugiés” arabes, par la sexualité frustrée de l’homme arabo-musulman.

     Il a osé affirmer : « Le sexe est la plus grande misère dans le monde d’Allah. À tel point qu’il a donné naissance à ce porno–islamisme dont font discours les prêcheurs islamistes pour recruter leurs fidèles : description d’un paradis plus proche du bordel que de la récompense pour gens pieux , fantasme de vierges pour le kamikaze ». Kamel Daoud est en fait accusé d’apostasie par les islamistes et leurs collaborateurs français. C’est un traître, un ”harki”. « Le verdict d’islamophobie  sert aujourd’hui d’inquisition », déclare–t–il.

     De même, Mohammed Sifaoui, auteur de Pourquoi l’islamisme séduit-il ?  écrit : « Les idiots utiles de gauche comme de droite empêchent […] au nom d’un relativisme culturel idiot la critique et la discussion des dogmes fanatiques ». Il est lui aussi victime d’une vindicte de la part de ses coreligionnaires comme de l’intelligentsia. Un autre écrivain algérien sulfureux est Boualem Sansal, très mal vu par les autorités de son pays, qui a fait scandale avec son roman d’anticipation 2084, décrivant « un monde dominé par l’islamisme radical ».  

    Les prédictions de l’Algérien Boualem Sansal

    Ce dernier, déclarait au magazine Vzebek et Rika : « bientôt, nous seront tous musulmans, alors, révisez votre Coran ». Dans l’Express : «  L’islamisme a trouvé dans la communauté maghrébine en France, fortement communautarisée, un terreau favorable » (24/02/ 2016).

    Avec la chute des cours du pétrole et du gaz, l’Algérie plonge dans la récession, puisque son régime, corrompu et incapable, ne fait pratiquement vivre le pays que des recettes des hydrocarbures exportés. Pour acheter la paix sociale et compenser le chômage endémique, le régime subventionne, « arrose » la population selon Sansal. Il prévoit une explosion dans une Algérie où les islamistes sont aux portes du pouvoir.

     « Un scénario syrien est possible en Algérie » déclare–t-il au Figaro (24/02/2016). Pour lui, son pays est une bombe à retardement : « Bouteflika a cédé la gestion du peuple aux islamistes. Dans les petites villes et les villages, ils sont maîtres du jeu et font régner leurs règles théocratiques terrifiantes. […] L’Algérie court vers le chaos. […] Un scénario d’esclavage, de terreur, sur le modèle syrien, me paraît tout à fait crédible. […] Le problème politique sera transformé en problème religieux et exporté hors des frontières algériennes jusqu’en Europe et singulièrement en France » (art. cité.) La France est donc menacée par une nouvelle vague d’immigration, de fuite massive en provenance d’Algérie. Ce qui entre évidemment dans les plans des islamistes.

    Mais Sansal va plus loin : « Peu à peu, le monde musulman se reconstruit et retrouve ses ambitions premières et sa volonté hégémonique . La frontière avec l’Occident commence à être abolie puisque maintenant l’islam politique s’ouvre des espaces à Londres, à Paris et à Bruxelles. On peut estimer que dans trente ans l’islamisme gouvernera l’ensemble du monde musulman qu’il aura unifié. Dans soixante ans, il partira à la conquête de la civilisation occidentale » (art. cité) Bien avant, probablement….Sansal est censuré et menacé dans son pays : «  Maintenant, la peur est partout, elle me suit, à Alger comme à Paris » (art. cité).

    Le pire scénario est probable

    Mais ces intellectuels musulmans lucides et courageux sont minoritaires. L’islam apaisé et réformé qu’ils appellent de leurs vœux est une utopie, infirmée par la réalité observée. Le plus extraordinaire des paradoxes  est la trahison de certaines élites européennes complices et organisatrices de l’immigration de masse et de l’islamisation, qui s’opposent à des minorités arabo-musulmanes lucides. Même configuration qu’entre 1940 et 1944 : la collaboration ; ou plus proches de nous : les ”porteurs de valises” du FLN. 

    La force de ce mouvement migratoire invasif, c’est qu’il s’appuie sur l’apitoiement provoqué dans une opinion versatile et émotive par les médias du système envers les ”réfugiés”, notamment les boat peoplequi se noient.

    Ces millions de migrants, musulmans à 95%, issus du Moyen–Orient, d’Afghanistan, d’Afrique du Nord et d’Afrique noire qui débarquent en Europe, s’ajoutant aux masses déjà présentes vont évidemment importer chez nous leurs désordres et leur chaos. L’islam sera au centre de cette explosion à venir bientôt. Ivan Rioufol, dans La guerre civile qui vient (éd. PGDR) évoque cette hypothèse probable. Nous devons nous préparer au pire.

    http://www.gfaye.com/la-conquete-de-leurope-commence-2/

  • Piero San Giorgio - Djihad dans les campagnes de France et d'Europe?

  • Schopenhauer : critique de la morale kantienne

    « Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » Emmanuel Kant, in Fondation de la métaphysique des mœurs (1ère formulation)

    Schopenhauer est un grand admirateur de Kant. Il salue avec ferveur l’importance de La Critique de la Raison pure(1781 et 1787), et, de manière plus générale, l’apport de l’idéalisme transcendantal dans l’histoire de la philosophie. En effet, on peut considérer l’œuvre de Kant comme la charnière entre la philosophie moderne et contemporaine (certains voient même en Kant l’inventeur de la phénoménologie). Cependant, si l’admiration de Schopenhauer est grande, son indignation l’est tout autant à la lecture de la Critique de la Raison pratique (1788). Il écrit alors, dans le cadre d’un concours organisé par la Société royale des sciences du Danemark, un véritable pamphlet contre la déontologie kantienne, Le Fondement de la morale (1841). Bien qu’étant le seul à concourir, Schopenhauer ne remporta pas le prix. Il fut jugé indigne, la philosophie de Kant étant sacro-sainte à cette époque, une telle critique ne pouvait se légitimer. La pensée de Schopenhauer, même si elle est souvent violente et problématique, mérite toute notre attention. Nous étudierons donc les arguments qu’oppose Schopenhauer à la philosophie morale de Kant. La réfutation tourne autour de deux arguments principaux :

    – La morale kantienne, dans sa forme même, c’est-à-dire impérative, est éminemment problématique.

    – Le fondement de la déontologie kantienne, la liberté comme autonomie de la volonté, entre en profonde contradiction avec la philosophie de Schopenhauer.

    Cependant, Le Fondement de la morale se présente comme une série d’arguments juxtaposés, plus ou moins pertinents. Il sera donc assez difficile (même si l’œuvre est plutôt courte) de rendre compte, dans notre devoir, de la totalité des objections. Néanmoins, nous essaierons de tirer l’essentiel de la critique schopenhauerienne en s’intéressant aux arguments les plus fondamentaux, qui sont, eux-mêmes, plus ou moins légitimes. De plus, on peut penser qu’il existe un terrible décalage entre la philosophie de Kant et celle de Schopenhauer. Certains présupposés (notamment sa conception de la volonté), à la base de son œuvre principale Le monde comme volonté et comme représentation (1818), rendent impossible la conciliation entre les deux esprits. Nous nous pencherons donc, en premier lieu, sur un point fondamental de la déontologie kantienne que critique Schopenhauer : la liberté comme condition de possibilité de la morale. Ensuite nous verrons en quoi Schopenhauer reconduit la morale kantienne à la simple recherche du bonheur. Ensuite nous montrerons en quoi, pour Schopenhauer, la loi morale de Kant demeure influencée par la morale théologique, notamment par le démontage de la forme impérative. Finalement nous expliquerons la position de Schopenhauer et surtout son scepticisme vis à vis de la raison comme principe fondateur de la morale. Il s’agit tout d’abord de rappeler quelques éléments fondamentaux de la philosophie de Schopenhauer.

    L’enjeu premier de son œuvre est la chasse aux illusions, son entreprise passe par une critique radicale de la représentation (elle est faussée) et de la liberté humaine (elle n’est qu’une illusion). Aux yeux de Schopenhauer, l’univers est gouverné par un principe immanent à toute chose : la volonté. Il faut, bien sur, entendre ce terme dans un sens très précis, la volonté de Schopenhauer ne doit pas être envisagée comme l’attribut humain classique mais comme une entité substantielle, métaphysique, une force vive hypostasiée ; la volonté de Schopenhauer est la chose en soi. Ce qui caractérise la volonté de Schopenhauer, ce qui fait que sa philosophie n’est pas un léger déplacement mais une véritable rupture, est qu’elle est absolument irrationnelle. L’homme est donc gouverné par une volonté folle, qui décide pour lui. Aux yeux de Schopenhauer, nous sommes complètement déterminés, nous sommes les marionnettes de la volonté. La seule véritable liberté nous est extérieure (même si la volonté est dans les choses). Il y a chez Schopenhauer un refus radical de l’anthropocentrisme. En effet, nous n’occupons, en aucun cas, une place particulière par rapport aux autres êtres naturels. Nous sommes, au même titre que les animaux et les plantes, déterminés par notre environnement et nos désirs ; même si le schéma, quand il doit s’appliquer à l’homme, est plus complexe. Il découle naturellement de ce présupposé que la liberté humaine est une grande illusion. Nous ne décidons jamais à partir d’un vouloir libre, la volonté individuelle n’existe pas, ce n’est qu’une manifestation particulière et fourbe de la volonté métaphysique. En revanche, à la fin de la deuxième section de la Fondation de la métaphysique des mœurs, Kant définit la volonté comme absolument autonome. C’est une volonté libre, inconditionnée. Elle échappe à toute détermination, ou du moins, la seule chose qui la « détermine » est la liberté, comme principe premier de son autonomie. Pour Kant, nous sommes libres. Il tient, comme tous les grands penseurs de la causalité, « les deux bouts de la chaîne » (Bossuet). Nous sommes à la fois soumis à la causalité mécanique, c’est-à-dire au déterminisme naturel, et à la causalité par volonté, la liberté. Pour Kant, l’une n’exclut pas l’autre. Kant est compatibiliste, il cherche à dépasser la contradiction en pensant la liberté comme une Idée de la raison.

    Il y a donc une véritable incompatibilité entre la philosophie de Schopenhauer qui pense la volonté comme une sorte d’hypostase irrationnelle et la déontologie kantienne qui pose comme condition la liberté de notre vouloir. Aux yeux de Schopenhauer, le point le plus problématique de la philosophie morale de Kant est l’hypothèse du libre arbitre. En effet, pour Kant, la liberté humaine est possible, elle n’est pas incompatible avec le déterminisme naturel. Nous sommes nous-mêmes des causes au sein de l’ordre des causes.

    C’est à partir de ce présupposé que Schopenhauer peut déployer son argument principal qui est comme la toile de fond du Fondement de la morale. Kant, nous l’avons déjà évoqué, fonde sa philosophie morale sur un impératif catégorique, l’homme afin d’agir de manière morale peut (ou doit) choisir de répondre à ce même impératif. C’est en étant guidé par une « volonté bonne » qu’il peut y adhérer. Cette « volonté bonne » n’est d’ailleurs possible que si l’homme est libre. Car, comme le pense Kant, à quoi bon penser la volonté si celle-ci n’est pas libre. Ce postulat très traditionnel est intéressant ; c’est comme si Kant, de manière anticipée, apportait un discrédit à la philosophie de Schopenhauer. A quoi bon penser une volonté qui ne soit pas libre ? C’est exactement ce que fait Schopenhauer quand il thématise le principe d’individuation dans Le monde comme volonté et comme représentation. La volonté humaine n’est pas libre, ou plutôt, il n’y a pas de volonté humaine, elle est illusoire, il n’y a qu’une volonté métaphysique. Celle-ci se sert de nous, elle nous laisse croire que nous disposons de notre volonté afin de pouvoir affirmer son existence ; en fait la volonté individuelle n’est qu’un moyen pour que la volonté métaphysique s’accomplisse et persévère.

    Schopenhauer voit dans la position kantienne sur la liberté un aveu de faiblesse. En effet, à la fin de la deuxième section de la Fondation de la métaphysique des mœurs, Kant nous dit que la liberté ne peut avoir qu’une valeur théorique, c’est une Idée de la raison, on ne peut que la supposer et en aucun cas la démontrer. Pour Schopenhauer, il est absolument inadmissible de fonder une philosophie morale, « pratique », sur un présupposé absolument « théorique ». Kant avait pourtant montré beaucoup de réserves en ce qui concerne la réalité pratique de la liberté de vouloir, il affirme qu’elle n’a de valeur réelle que dans la philosophie théorique. Schopenhauer est donc bien étonné de voir ce principe friable au fondement de la morale de Kant. De plus, il y aurait comme une incompatibilité entre la liberté, comme Idée de la raison, et la philosophie morale qui, pense Schopenhauer, doit s’intéresser au monde, à la réalité. Schopenhauer pense, nous l’avons dit plus haut, que la liberté chez Kant n’est pas prouvée, elle est simplement théorisée ; cette manière d’aborder le problème trahit une insuffisance dans la pensée de Kant.

    De manière plus générale, Schopenhauer pense que la tradition philosophique, quand elle se penche sur le problème de la morale, se trompe dans la manière de procéder, ou du moins se satisfait d’un primat discutable. En effet, Schopenhauer distingue dans le chapitre VI du Fondement de la morale, le ο, τι (littéralement, « le fait que ») du διοτι (« pourquoi ») de la vertu. Le ο, τι désigne quelque chose comme une approche spéculative de la morale, son but est de fonder un premier principe, c’est une approche déontologique, c’est celle de Kant. Le διοτι, en revanche, peut s’identifier à une perspective beaucoup plus pratique, il ne s’agit plus de donner à la morale une base formelle qui tendrait à l’universel mais bien plutôt de répondre concrètement à la question « Que dois je faire ? » (Socrate illustre bien cette approche). Pour Schopenhauer, la tradition se trompe en accordant le primat au o, τι de la vertu, en effet, la véritable difficulté réside dans le διοτι. Pour Schopenhauer, la tradition philosophique a choisi la facilité en voulant seulement établir un principe théorique, il est beaucoup plus problématique de dicter un comportement juste aux hommes par rapport à leurs actions particulières.

    Selon Schopenhauer, la morale de Kant est donc complètement détachée de la réalité. En effet, Schopenhauer pense que la morale doit tirer sa teneur de l’expérience. Or, Kant soutient que « dans une philosophie pratique, il ne s’agit pas de donner les raisons de ce qui arrive, mais les lois de ce qui devrait arriver, cela n’arrivât-il jamais. » Voici un présupposé extrêmement problématique pour Schopenhauer. En effet, à quoi peut bien servir la morale si elle n’est pas appliquée dans la réalité ? Pourquoi fonder une loi qui ne sera respectée par personne ? Comment peut on prétendre avoir cerné l’essence de la morale sans prendre en compte les actions humaines ?

    Schopenhauer, dans le chapitre II du Fondement de la morale, commence par accorder un point positif à la philosophie morale de Kant, elle aurait réussi à se détacher de la tradition antique mais aussi de la pensée moderne qui rapportent toujours la morale au bonheur ; respectivement sous un rapport d’identité et de causalité. « Kant a bien mérité de la morale en un point : il l’a purifiée de tout souci du bonheur, de tout eudémonisme. » Mais la lucidité pessimiste de Schopenhauer ne concède ce point que pour le critiquer par la suite. En effet, Schopenhauer explique que la notion de « souverain bien » réintègre de manière dissimulée ce souci du bonheur que Kant souhaitait au départ évacuer. «Au fond, toute cette morale n’aboutit qu’à la recherche du bonheur : elle se fonde sur l’intérêt; elle est cet eudémonisme même, que d’abord Kant, le trouvant hétéronome, a éconduit solennellement, par la grande porte hors de son système; maintenant, caché sous le nom du souverain bien, par la petite porte, il s’y glisse de nouveau.» Cependant, on peut penser que l’interprétation de Schopenhauer ne prend pas en compte un certain nombre de nuances. Il ne faut pas faire l’amalgame entre le « souverain bien », alliance de la vertu et du bonheur et l’eudémonisme au sens large. En effet, l’accès au bonheur chez Kant est pensé comme avant tout une soumission à la raison, le primat étant accordé à la vertu. Si la morale de Kant propose un accès au bonheur, il ne s’agit en aucun cas d’une quelconque satisfaction individuelle. Le bonheur réside dans le respect envers la loi. C’est dans un accord total entre la loi morale et l’individu, ou plutôt le sujet, que le bonheur est envisageable. Pour Kant, il n’y a pas de bonheur sans raison, sans vertu, sans morale. La critique de Schopenhauer a donc une validité formelle, mais ne saisit pas toutes les subtilités de la déontologie kantienne, ou plutôt il refuse de les considérer et taxe Kant de pédanterie.

    Le « solitaire de Francfort » formule une objection terrible au chapitre IV du Fondement de la morale, la morale kantienne serait fondée sur une pétition de principe. En effet, Kant, sans aucun souci de démonstration, pose dès le départ que la morale doit être basée sur une loi. Schopenhauer pense que ce présupposé est illégitime car il n’est absolument pas démontré. Pour Schopenhauer, cette loi morale devrait plutôt être déduite que prise comme point de départ de sa réflexion. On ne peut fonder la morale sur les notions de nécessité morale et de devoir car elles sont relatives par essence. Autre objection intéressante de Schopenhauer : si la loi morale est fondée a priori, elle doit être universelle et nécessaire. Or, Kant le soutient lui-même, « il est absolument impossible de cerner par expérience avec une complète certitude un seul cas ou la maxime d’une action par ailleurs conforme au devoir ait reposé purement et simplement sur des principes moraux et sur la représentation du devoir. » Comment se fait il alors qu’une loi fondée sur l’a priori et donc nécessaire n’ait eu aucune répercussion dans la réalité ? Comment se fait il qu’une pure nécessité n’arrive pas, alors que, lorsqu’on regarde dans le premier dictionnaire de philosophie venu, on trouve : est nécessaire tout ce qui ne peut pas ne pas être, en opposition à contingent. Si la loi morale de Kant était si nécessaire et universelle, elle ne manquerait pas d’advenir. Voici un point sur lequel les deux philosophes ne peuvent s’arranger. En effet, pour Kant, si la loi morale n’est pas suivie par les hommes, c’est parce qu’ils font un mauvais usage de leur liberté. Or, pour Schopenhauer, l’homme n’est pas libre, il n’a aucun rempart contre le déterminisme, il ne peut que se soumettre à la nécessité.

    Une autre critique est lancée contre les successeurs de Kant, et en particulier contre Fichte qu’il méprise particulièrement et l’accuse d’être un philosophailleur, un « Hanswurst » (Jean- saucisse), dans le théâtre de marionnettes allemand ce nom désigne le personnage qui répète les gestes du héros (en l’occurrence Kant). Schopenhauer pense que la reprise fichtéenne de l’idéalisme transcendantale n’est qu’un miroir grossissant des défauts du système kantien. Fichte, donc, pense que la loi morale de Kant s’appuie sur des faits de conscience, comme si elle était tirée d’une exigence interne. Or, aux yeux de Schopenhauer, et c’est un point que l’on peut difficilement réfuter, s’appuyer sur la conscience, c’est fonder la morale sur l’anthropologie et donc sur l’expérience. Cette interprétation de Fichte entre en contradiction radicale avec la volonté kantienne de fonder la morale sur le pur a priori, et donc complètement indépendamment de l’expérience. « Il ne faudrait pas se laisser aller à cette pensée, qu’on doit pour établir la réalité du principe moral, la déduire de la constitution particulière de la nature humaine. » ; « Il ne s’agit pas de rien tirer par déduction de notre connaissance de l’homme, de l’anthropologie. » Voilà la preuve, les arguments que Kant donne à Schopenhauer pour discréditer la réflexion de ses héritiers qui affirmeront que la loi morale repose sur des faits de conscience. Cependant, Kant précise, et Schopenhauer a apparemment délaissé cet aspect, que sa morale pour ne pas être un concept vide, « une coquille sans noyau » (expression de Schopenhauer), doit se conformer aux lois de la nature. Il faut nécessairement que sa morale, pour ne pas être détachée de la réalité, trouve sa place dans l’ordre des causes. Cela n’est possible qu’en présupposant la liberté comme autonomie de la volonté. Et c’est, sans aucun doute, sur ce point que l’ensemble de la critique schopenhauerienne tourne, les autres arguments qu’il présente dans son Fondement de la morale, sont en fait assez secondaires.

    Cependant, une objection presque aussi fondamentale est formulée par Schopenhauer, elle concerne la forme « impérative » de la morale kantienne. Une des notions centrales de la déontologie kantienne, « le respect face à la loi », masque en fait une influence dont Kant, malgré tous ses efforts, n’arrive pas à se détacher : la morale des théologiens. En effet, Schopenhauer, toujours dans le Fondement de la morale (Chapitre VI), s’étonne de cette dénomination singulière. Pourquoi Kant parle-t-il de « respect »? Schopenhauer considère que cette notion de respect n’est là que pour masquer la véritable nature de son impératif, ce n’est pas un « respect face à la loi » qu’exige Kant, mais bien plutôt une « soumission ». Soumission à quoi ? À une loi ? Certainement pas, pense Schopenhauer, ou du moins cette loi n’est pas celle que nous croyons. La morale de Kant qui se veut désintéressée de l’intérêt particulier est en fait mensongère. Aux yeux de Schopenhauer, derrière cette morale abstraite ce cache une entité que nous connaissons bien : dieu. L’impératif catégorique est perçu comme un emprunt au Décalogue de Moïse. La morale kantienne repose donc sur l’hypothèse suivante : une volonté étrangère (Dieu) commande, châtie et promet des récompenses (mais bien sur ne récompense pas). Or, selon Schopenhauer, plus une hypothèse est naturellement théologique, moins elle est philosophique. Seul l’athéisme peut espérer fonder une morale objective. Kant n’est que la victime du théisme occidental. La critique de la Métaphysique kantienne va donc de pair avec celle du théisme occidental.

    L’impératif catégorique, dans sa forme même, trahit donc une influence à laquelle Kant ne peut renoncer. Pour Schopenhauer, derrière cette forme impérative se trouve en fait un « Tu dois ! », preuve incontestable de l’inclination, peut être inconsciente, de Kant. Si, comme le dit Schopenhauer, l’impératif catégorique dissimule la morale des théologiens, alors la morale kantienne perd ce qui faisait qu’elle était désintéressée (sur le plan individuel). En effet, si l’homme n’est pas soumis à une loi transcendantale comme le pense Kant, mais bien à un commandement divin, alors l’homme qui se soumet à cette morale se voit influencé par « le désir de récompense» et par « la crainte du châtiment ». La loi morale de Kant, qui avait une exigence universelle, s’écroule sous les coups d’un tel présupposé. Elle est reconduite à l’intérêt individuel, l’homme n’est plus moral que par crainte de l’enfer. Schopenhauer, dans sa lancée, vocifère contre une autre formulation de l’impératif catégorique tout aussi problématique que la première : « Agis uniquement d’après une maxime telle, que tu puisses vouloir, au même moment, la voir érigée en loi universelle, valable pour tout être raisonnable. » En fait, Kant s’exprime en ces termes : « « Je ne dois jamais me conduire autrement que de telle sorte je puisse aussi vouloir que maxime soit vouée à devenir une loi universelle. » (Fondation de la métaphysique des mœurs, 1ère section, p.71). Pour Kant, l’agir moral n’est possible que s’il est le produit d’une volonté, dépouillée de motifs extérieurs, qui n’aurait pour autre but que l’universalisation de son action. L’agir, chez Kant, n’est moral que s’il est universalisable.

    Pour Schopenhauer, la loi de Kant repose sur une réciprocité supposée et donc sur l’égoïsme (chapitre VII duFondement de la morale). En effet, je ne souhaite agir d’une certaine manière que car je sais que j’aimerai qu’on se comporte de même avec moi. La loi de Kant serait en fait forgée par l’égoïsme. C’est, aux yeux de Schopenhauer, la seule qualité (au sens d’attribut) humaine, typiquement humaine, capable de décider de cette loi. L’exigence d’universalité dissimule en fait un juge bien peu moral. La loi kantienne, même si elle est formulée de manière positive, se résumerait à cette parole biblique bien connue : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse. » C’est bien parce que je ne veux pas souffrir que je décide de forger une loi basée sur l’universalité. Pour Schopenhauer, la loi kantienne n’est pas désintéressée, bien au contraire, elle serait comme un égoïsme cristallisé.

    Ce point nous amène à nous pencher sur une autre prise de position problématique de Kant. Il dit, dans la troisième section du Canon de la raison pure intitulé de l’opinion, du savoir et de la croyance (in Critique de la raison pure), que pour que la loi morale ait un sens, pour qu’elle ne soit pas vaine, l’homme doit penser que, dans l’Au delà, dieu considérera à juste titre et récompensera l’agir moral en rendant notre âme immortelle. Où se trouve alors le désintéressement ? Voilà ici, formulée par Kant lui-même, une contradiction. En effet, si l’homme, afin de supporter cette contrainte morale assez inhumaine qu’est la déontologie kantienne, espère quelque chose de dieu, alors il n’est plus dans le désintéressement. Le « Que dois-je faire ? » ne doit pas, pour rester cohérent avec la doctrine kantienne, se rapporter au « Que m’est-il permis d’espérer ? » Et cela, Schopenhauer, nous l’avons vu plus haut, l’avait bien remarqué. La loi morale de Kant, qui n’est ce qu’elle est que parce qu’elle remplie les critères d’universalité et de désintéressement, se voit ici dépouillée de ce qui la constituait. On peut dire que Schopenhauer désarme la loi morale en découvrant derrière l’exigence d’universalité un égoïsme indestructible et derrière un prétendu désintéressement, un espoir de récompense dans l’Au delà. Autre argument important de Schopenhauer : la Raison ne peut fonder la morale. Kant forge une identité inédite mais surtout discutable entre l’acte moral et l’acte raisonnable. Pour Schopenhauer, ce sont deux domaines complètements différents, ils ont toujours été distingués, il n’y a que Kant qui a pensé que la vertu ne puisse être issue d’autre chose que de la raison. Aux yeux de Schopenhauer, la raison doit servir à fonder la science mais en aucun cas la morale, celle-ci doit être déterminée selon l’ordre des sentiments. Cette objection, à première vue séduisante, est en fait au moins aussi problématique que l’hypothèse de Kant. En effet, il faut présupposer la raison pour expliquer les interrogations humaines, l’homme ne se serait pas mis à s’interroger sur une quelconque morale s’il ne possédait la raison. Elle est la condition nécessaire de tout questionnement humain. Ceci dit, l’objection de Schopenhauer demeure intéressante. L’équivalence agir raisonnable / agir moral doit être nuancée. En effet, un acte commandé par la raison n’est pas nécessairement moral. Il suffit de regarder dans l’histoire des hommes pour se rendre compte que la raison s’est souvent faite l’alliée du mal. Parallèlement, on peut donner l’exemple d’un acte moral et déraisonnable, celui de Schopenhauer est le suivant : « (…) si je donne à un pauvre aujourd’hui ce dont j’aurai demain plus besoin que lui encore ; si je me laisse aller à prêter à un homme dans l’embarras une somme qu’attend un créancier ; semblables cas ne sont point rares. » (Chapitre VI)

    Schopenhauer se montre également très sceptique devant une distinction mystérieuse de Kant, entre homme et être raisonnable fini. Pourquoi cette distinction ? Quelle est son utilité ? Pour Schopenhauer, il est illégitime d’opérer une telle distinction. En effet, si l’on ne peut pas penser l’étendue sans les corps, au même titre, on ne peut concevoir la raison indépendamment de l’homme. Même s’il est évident que Kant ne pense pas aux « bons anges » qu’évoque Schopenhauer, on peut penser très sérieusement qu’il considère qu’une autre forme de raison est possible. Cette hypothèse, même si elle est toute théorique, peut être confirmée à la lecture de la troisième section du Canon de la raison pure (que nous avons déjà cité) dans la première Critique : « S’il était possible de décider de la chose par quelque expérience, je parierais volontiers tous mes biens qu’il y a des habitants dans au moins quelques unes des planètes que nous voyons. Ce pour quoi je dis que ce n’est pas simplement une opinion, mais une forte croyance, qui me fait penser qu’il y a aussi des habitants dans d’autres mondes. »

    Schopenhauer et Kant sont donc, en morale, irréconciliables, ils ne peuvent s’entendre car abordent le problème de façons trop différentes. Kant cherche à déterminer une forme pure de l’agir moral à travers son impératif catégorique, c’est-à-dire formuler une loi qui, si elle est suivie, assurerait la moralité d’un acte, ou du moins cet acte serait « conforme au devoir ». Le problème réside en ce point, il ne serait que « conforme au devoir », l’homme qui agit « par devoir » est une chimère. Pour Schopenhauer, l’homme est inévitablement déterminé par des motifs sensibles, il est toujours intéressé, il ne peut considérer l’autre comme une fin, il le considérera toujours comme un moyen. Cependant, Kant savait très bien que sa loi morale ne pouvait être suivie, c’est une exigence que l’homme est incapable de remplir, est c’est certainement cela que l’on peut lui reprocher. Pourquoi fonder une morale à ce pont déconnectée de la réalité, même si Kant affirme qu’il prend pour point de départ la finitude de l’homme pour penser la morale, on peut se demander si, en chemin, il ne l’a pas oubliée. Schopenhauer nous présente donc dans le Fondement de la morale une critique sévère qui met en relief les failles de la déontologie kantienne, notamment son attachement problématique au protestantisme qui la rend, pour Schopenhauer, inévitablement faussée. Ce dernier souligne également quelques postulats discutables, en l’occurrence le choix arbitraire de la loi comme fondement ou encore l’identification raison / morale. Mais ce qui reste le plus fondamental dans la critique schopenhauerienne est la mise en lumière de certaines contradictions, en premier lieu, l’hypothèse du libre arbitre basée sur l’autonomie de la volonté, parti pris absolument irrecevable pour Schopenhauer, mais également la prétention à rompre avec l’eudémonisme, chose que Kant, après examen, n’a pas vraiment réussi à faire, notamment en liant sa morale, qui se veut désintéressée, à l’espoir d’une âme immortelle auprès de dieu. Schopenhauer, de manière plus général, pense que la morale kantienne n’a qu’une valeur théorique, et cela revient en fait à dire qu’elle n’en possède aucune. Schopenhauer, dans la deuxième partie du Fondement de la morale, propose à son tour une morale qui se veut beaucoup plus pratique et qui se base, non plus sur la raison ou la liberté, mais sur la pitié.

    M. http://philitt.fr/2012/10/28/schopenhauer-critique-de-la-morale-kantienne/

  • Aude de Kerros : l’Art contemporain, « un double hold-up sémantique »

    Le graveur et essayiste Aude de Kerros a bien voulu partager avec NOVOpress quelques réflexions issues de son dernier ouvrage « L’imposture de l’Art Contemporain ». Un entretien d’une grande richesse que nous publions en trois parties.

    NOVO : votre dernier livre « L’imposture de l’Art Contemporain » semble dénoncer une tromperie, ou réside l’imposture ? De quel ordre est-elle ?
    A. de Kerros : Le mot « imposture » signifie tromperie, ce qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas — et le mot « utopie » veut dire : construction imaginaire ou conception qui paraît irréalisable — si l’on en croit le « Larousse »
    L’appellation « Art contemporain » est le résultat d’un double hold-up sémantique : il ne désigne pas « l’Art », c’est-à-dire le langage non verbal, délivrant un sens au-delà des mots par l’accomplissement de la forme, de la matière, de la couleur. Il désigne une procédure conceptuelle dont le but est la critique ou la déconstruction d’une œuvre déjà existante ou d’un contexte. Par ailleurs, I’AC n’est pas comme son nom l’indique « tout l’art d’aujourd’hui », mais uniquement un de ses courants : le conceptualisme.

    l_imposture_de_l_art_contemporain.jpgL’imposture de l’Art contemporain – Une utopie financière
    Editions Eyrolles

    Il n’y a rien de commun entre les deux pratiques. L’Art s’évalue d’après des critères esthétiques et de correspondance de la forme et du fond. L’AC se juge selon des critères moraux, d’efficacité, d’utilité. En effet, la très morale finalité de l’AC est de tendre un piège au « regardeur » afin de le déstabiliser et le remettre en question, pour son bien. En détruisant toute certitude, il se veut facteur de paix et de renouvellement permanent. L’humanitarisme de ce dogme, enseigné dans les écoles dès le jardin d’enfants, cache les autres « applications » et utilités financières, monétaires plus triviales.

    NOVO : Vous expliquez bien dans votre livre comment se fabrique la valeur de l’Art Contemporain, que vous désignez sous l’acronyme AC, pour ne pas le confondre avec « tout l’art d’aujourd’hui ». Sa valeur se fixe-t-elle sur un vrai marché ? Sommes-nous devant une nouvelle forme de création monétaire, permettant le recyclage d’argent clandestin ?
    A. de Kerros : L’art conceptuel, apparu avant la guerre de 14, recyclé en arme de la guerre froide culturelle au cours des années 60, imposé comme seul « contemporain » au cours des années 70, devient en l’an 2000, après la chute du mur de Berlin, un outil de la globalisation en devenant un « financial art ».

    Les œuvres sont devenues sérielles, avec des produits d’appel haut de gamme pouvant atteindre des cotes astronomiques, déclinées en marchandise industrielle aux quantités et formats divers, adaptés à tous les budgets. L’arbitraire des réseaux de collectionneurs qui en fabriquent la valeur remplace les critères et repères intelligibles de la valeur artistique.
    Nous sommes désormais devant un AC devenu un produit à la fois financier et monétaire, très maîtrisé et sécurisé par ses détenteurs, peu nombreux, mais collectionnant en réseau fermé et fixant eux-mêmes les prix d’œuvres souvent sérielles. Ils battent monnaie ! Ils sont les créateurs et maîtres d’une liquidité adaptée à la globalisation, hors législation financière, fisc et douanes. C’est une virtuosité financière ! Un chef d’œuvre de petite monnaie, d’argent de poche pour une hyper classe qui ne raisonne qu’économiquement, au-delà des identités, religions, et nations

    Quel rapport avec les Arts plastiques ? Aucun, mais en revanche la nature conceptuelle de l’AC, permet les applications que vous évoquez. En effet, l’énoncé discursif de l’œuvre suffit à son existence. Une « pièce » d’AC se matérialise et se dématérialise quand on veut et où on veut. Le contrat d’achat suffit à prouver son existence. On comprendra la proximité qu’entretient ce nouveau type de monnaie avec d’autres modalités fiduciaires… l’avantage d’exception de l’AC réside en ce qu’il ne dépend d’aucun État, ne connaît aucune frontière.

    NOVO : L’hyper-visibilité de ces produits qui résulte de plans marketing et de com., occulte les nombreux autres visages — « cachés » — de la création d’aujourd’hui, aussi divers que méconnus.
    A. de Kerros : La censure de fait que produisent la com et le marketing en occultant tout ce qui n’entre pas dans ce cadre et plus subtile, mais infiniment plus pernicieuse et fatale que celle jadis pratiquée par le dictateur ou même le Prince. Ils donnaient à l’artiste, au moins le prestige de la résistance et celui-ci pouvait se réfugier dans des lieux plus cléments. L’AC occupe tout l’espace visible et audible par le scandale, l’évènement, la transgression le spectacle hallucinant du très haut marché, il sidère. Une œuvre qui ne repose pas sur ces méthodes de marketing n’accède pas à la visibilité. L’artiste à l’inspiration non conceptuelle n’a pas de recours à d’autres modes d’évaluation et de reconnaissance. Il se trouve exclu du marché.
    Économiquement d’ailleurs son travail à la main, d’œuvres uniques, de faible production, rend son travail non exploitable et non rentable, sans utilité ni lieu. Tel un lettré chinois, il peint, après avoir accompli un travail nourricier, créé pour lui-même et quelques amis. Il est invisible libre.

    http://fr.novopress.info/199323/aude-de-kerros-lart-contemporain-un-double-hold-up-semantique/#more-199323

  • Marine Le Pen sur le chantage exercé par Erdogan sur l'Union européenne

  • Le peuple de droite ne veut pas attendre 2022

    Extrait de l'interview de Robert Ménard pour Atlantico :

    "Nous avons des relations cordiales [avec Marine Le Pen et le FN, NDPC]. Nous sommes alliés sur le plan politique. Mais, dans le même temps, j'ai de vrais désaccords avec certaines positions du FN, des désaccords que je n'ai jamais cachés. Aujourd'hui, sur la loi El Khomri, ces désaccords se traduisent concrètement par des appréciations très différentes : quand Florian Philippot dit de ce projet de loi qu’il est "infâme", je trouve que c'est non seulement disproportionné, mais plus encore inapproprié et caricatural. Utiliser ce genre de mots, c’est adopter une rhétorique d'un autre temps.

    On ne peut pas, à longueur de temps, expliquer que tous les malheurs de la France viennent de Bruxelles. Non, ils sont aussi la conséquence, sur le terrain économique notamment, de lois votées ici depuis 40 ans, de l'inflation des réglementations, d'une omniprésence de l'Etat… Et tout cela a été largement décidé à Paris. C'est un autre point de désaccord avec Florian Philippot. Quand il déclare que, si Marine Le Pen prenait le pouvoir, six mois plus tard la France quitterait l'Union européenne, c'est tout simplement irréaliste (...) J'ai du plaisir à travailler avec le FN, et je suis d'accord avec l'immense majorité de ce qu'il dit, notamment sur l'immigration, l'identité, la sécurité ou encore l'école. Mais j'ai aussi des désaccords en ce qui concerne l'Europe et la vision économique colbertiste qu'il propose et que je ne partage pas (...)

    Et les prises de position sur la loi El Khomri sont à l'opposé de ce slogan [la France apaisée, NDPC].Elles entretiennent l'idée qu'il existe forcément une sorte de lutte des classes au sein des entreprises – même les plus petites - entre les patrons et les salariés. C'est une vision du XIXe siècle. Or on ne vit plus au temps de Zola ! Même s'il existe des difficultés dans les entreprises, le monde professionnel a changé.

    Je suis le maire d'une ville de 75 000 habitants, où je rends visite très souvent à des petites et moyennes entreprises. Les intérêts entre un patron et ses salariés ne sont pas les mêmes, bien sûr. Mais je vous assure que ce qu’ils ont en commun est bien plus important que ce qui les oppose… (...)

    Je crois qu'il y a aujourd'hui la nécessité de regrouper la droite nationale, cette droite qui se retrouve dans le Front national, mais également du côté de Debout la France, du Siel, de l’Avant-garde, du CNIP et de certains courants des Républicains. Je pense que le peuple français le demande, que le peuple de droite l'exige. Mais je constate que les querelles d'appareil, les problèmes d'égo empêchent ce regroupement. Tout cela étant dérisoire par rapport à la gravité de la situation…

    Il y a une nécessité absolue à faire travailler ensemble des personnalités telles que Jacques Myard, Eric Ciotti, Thierry Mariani, Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Les désaccords sont peu de choses par rapport à ce qu'ils ont en commun.

    Hélas, trop peu d'entre eux sont prêts à aller vers ce rassemblement. Et je le déplore tant nous en avons besoin. Toutes ces personnalités, que l'on pourrait ranger dans la catégorie de la droite patriotique, ont en commun de dire que la France qu'on aime est menacée. Mais si elle l'est vraiment, il faut faire taire les divergences et se mobiliser ensemble ! C'est pour cela que j'appelle à un grand rendez-vous des droites à Béziers, du 27 au 29 mai prochain, pour construire un programme de salut public qui pourrait nous rassembler (...)

    Aujourd'hui, j'essaye seulement de rassembler un certain nombre de personnes et de dire à cette droite patriote, à cette droite des valeurs, à cette droite de la morale, à cette droite de la France, qu'il faut absolument se regrouper pour l'emporter. On ne peut pas dire "2017, c'est perdu, nous verrons en 2022". Les Français ne peuvent ni le comprendre, ni l'admettre."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La Démocratie au Moyen Âge !

    En dépit de la vague romantique qui, au XIXe siècle, va entreprendre une réhabilitation partielle et souvent mythique du récit « historique » de cette longue époque (un millénaire) que les érudits de la renaissance ont reléguée au rang de « moyen-âge », l’imagerie commune en garde encore des idées complètement fausses : le moyen-âge, pour beaucoup, c’est l’époque où le petit peuple, ignorant et analphabète, est soumis au diktat implacable d’un ordre politique militaire monarchique, et d’un ordre spirituel clérical séculaire et dogmatique ; c’est l’époque des seigneurs, de l’inquisition, des sorcières et des bûchers ; c’est l’époque des guerres incessantes, des croisades sanglantes et de la peste ; en résumé, le moyen-âge serait une époque obscure, sombre, « gothique ». Voici ce que nous en dit Michel FRAGONARD :

    « (…) l’histoire représente, au XIXe siècle, un enjeu « politique » essentiel (en témoigne d’ailleurs l’attention des gouvernements, dont l’action d’un Guizot, lui-même historien, est le meilleur exemple) : sa promotion est inséparable de l’affirmation du sentiment national, fruit à la fois de la Révolution française et des courants romantiques allemands ; et l’un des enjeux essentiels est la question des origines nationales. On comprend alors l’intérêt des historiens, initiateurs et propagateurs de cette conscience nationale, pour le Moyen Age, aux fondements de la nation. Intérêt non dépourvu de considérations idéologiques : au moment où, en France, conscience nationale et aspiration démocratique sont intimement liées dans unemystique du « peuple » (notion combien ambiguë), l’œuvre d’Augustin Thierry (Récits des temps mérovingiens, Essais sur la formation et les progrès de l’histoire du Tiers État) est sous-tendue par une thèse historico-ethnique (les origines proprement « gauloises » du peuple français, à contre-pied d’une historiographie « aristocratique » insistant sur les origines franques). Dans cette quête historique d’un Moyen Age où se trouvent les sources de la nation, l’exemple le plus illustre, en France, est celui de Michelet, qui consacre six volumes de sa monumentale Histoire de France (inachevée) au Moyen Age et qui, dans ses autres ouvrages, revient régulièrement sur la période (voir la Sorcière). »

    Il nous suffit de voir à quoi ressemble ce mouvement culturel « gothique » né dans les années 1990, qui mêle à la fois l’imagerie mythique de ce moyen-âge du XIXe siècle et les idées les plus noires que le quidam se fait de cette ère. Vêtus et maquillé de noir ou de sombre, visages tristes ou désespérés, véhicules « morts-vivants » d’un romantisme lui-même sombre, noir et désenchanté.

    Que dire alors de l’idée que l’on se fait au sujet de la politique au moyen-âge ? A l’évocation d’une démocratie au moyen-âge, la plupart vont faire les yeux ronds et se dire « mais de quoi parle-t-il ? ». Moyen-âge et démocratie sont deux termes que la plupart considèrent antinomiques. Or, la réalité est bien différente. La démocratie était plus vivace durant la majeure partie du moyen-âge et de la renaissance, qu’elle ne le fut depuis la Révolution. En fait, c’est la Révolution qui va éteindre un ensemble de pratiques démocratiques populaires qui perdurera jusqu’au XVIIIe siècle.

    Ce que je découvre, en parcourant l’excellent livre de Francis Dupuis-Déri « Démocratie. Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France », est entre autre une déconstruction radicale de ce moyen-âge obscurantiste que l’élite contre révolutionnaire et le « siècle des Lumières » a durablement imprimé dans nos esprits. Permettez-moi de partager avec vous les quelques passages de ce livre qui nous éclairent sur cette activité démocratique vivace au moyen-âge.

    « Au Moyen Age et pendant la Renaissance européenne, des milliers de villages disposaient d’une assemblée d’habitants où se prenaient en commun les décisions au sujet de la collectivité. Les « communautés d’habitants », qui disposaient même d’un statut juridique, ont fonctionné sur le mode de l’autogestion pendant des siècles. Les rois et les nobles se contentaient de gérer les affaires liées à la guerre ou à leurs domaines privés, d’administrer la justice et de mobiliser leurs sujets par des corvées. Les autorités monarchiques ou aristocratiques ne s’ingéraient pas dans les affaires de la communauté, qui se réunissait en assemblée pour délibérer au sujet d’enjeux politiques, communaux, financiers, judiciaires et paroissiaux[1]. »

    Voilà déjà qui tranche avec les images d’une monarchie omnipotente et omniprésente, gérant, en collaboration avec l’Église, tous les faits et gestes de leurs sujets. En réalité, l’aristocratie nobiliaire avait bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des affaires du peuple, et elle laissait donc volontiers à ses gens le soin de s’occuper de leurs propres affaires. Le peuple disposait donc de fait d’une large autonomie, autrement plus grande que nous n’en disposons actuellement sous le régime prétendument représentatif. Et cette autonomie s’étendait sur des domaines importants et essentiels, comme nous allons le voir.

    « On discutait ainsi des moissons, du partage de la récolte commune ou de sa mise en vente, de la coupe de bois en terre communale, de la réfection des ponts, puits et moulins, de l’embauche de l’instituteur, des bergers, de l’horloger, des gardes-forestiers, parfois même du curé, des gardiens lorsque sévissaient les brigands, les loups ou les épidémies. On y désignait ceux qui serviraient dans la milice, on débattait de l’obligation d’héberger la troupe royale ou de l’utilité de dépêcher un notable pour aller soumettre à la cour des doléances au nom de la communauté. »

    Imaginez que, dans votre ville ou votre commune, de nos jours, vous puissiez, par le biais d’une assemblée communale publique, décider en commun de la répartition de la récolte commune ou de sa mise en vente (alors qu’aujourd’hui, les paysans – souvent les « serfs » modernes de l’industrie agro-alimentaire – se voient imposer leur cotât de production, les prix de vente, le cahier des charges et jusqu’aux semences qu’ils peuvent utiliser), la réfections ou l’édification des ouvrages d’art (routes, voiries communales, ponts, éoliennes, barrages, écluses, etc.), de qui, parmi les habitants, servira dans la police municipale (qui est maintenant un corps centralisé au service de l’Etat, et non du peuple). Impensable, n’est-ce pas ? Pourtant, les assemblées d’habitants étaient dynamiques.

    « Il y avait environ dix assemblées par an, parfois une quinzaine. Elles se déroulaient sous les arbres (le chêne), au cimetière, devant ou dans l’église, ou encore dans un champ. Bref, dans un lieu public, car il était interdit de tenir l’assemblée dans un lieu privé, pour éviter les magouilles. Une étude statistique de quelque 1500 procès-verbaux indique que ces assemblées comptaient en moyenne 27 participants, soit une représentation d’environ 60% des foyers des communautés, et pouvaient même accueillir jusqu’à quelques centaines d’individus, dont 10 à 20% de femmes. Mais à l’époque, dix personnes suffisaient pour former « un peuple » et tenir une assemblée. La participation à l’assemblée était obligatoire et une amende était imposée aux absents quand l’enjeu était important. Un quorum des deux tiers devait alors être respecté pour que la décision collective soit valide, par exemple celle d’aliéner une partie des biens communs de la communauté (bois ou pâturage). Il était si important que la communauté s’exprime que même lorsque la peste a frappé dans la région de Nîmes, en 1649, l’assemblée a été convoquée dans la campagne sur les deux rives d’une rivière, pour permettre de réunir à la fois les personnes ayant fui la ville et celles qui y étaient restées. En général, le vote était rapide, à main levée, par acclamation ou selon le système des « ballote » distinguant les « pour » des « contre » par des boules noires et blanches. Lorsque la décision était importante, les noms des personnes votantes étaient portés au procès-verbal. »

    Ainsi, le peuple, au moyen-âge, parvenait à s’autogérer sur tout un ensemble de domaines considérés non comme « privés », mais comme publiques, car à l’inverse de nous, les « modernes » atomisés par une culture du chacun pour soi (la culture individualiste que nous devons à l’origine aux physiocrates du XVIIIe siècle et à leurs successeurs libéraux et capitalistes du XIXe et du XXe siècle), nos ancêtres « médiévaux » avaient conscience de l’interdépendance mutuelle dans laquelle ils étaient, et la majeure partie des ressources produites par la terre étaient considérées comme un ensemble de richesses communes, non comme des richesses privées. Cela n’empêchait pas le commerce, l’artisanat, ni même une certaine forme d’industrie. Ils parvenaient, en dépit de leurs intérêts individuels, à s’entendre et à gérer eux-mêmes ces ressources en commun, chose qui nous semblent aujourd’hui hors de portée – il suffit, pour s’en convaincre, de voir les commentaires récurrents qui décrient l’apathie populaire et considère, aujourd’hui, la masse comme incapable de débattre et de décider communément de ses propres intérêts. Ainsi, il serait impossible aux hommes « modernes » de ce XXIe siècle de faire ce que les paysans « incultes » du moyen-âge faisaient couramment ? Si cela est vrai, pouvons-nous encore parler de « progrès de la modernité » ? Ne devrions-nous pas plutôt faire le terrible constat de la régression imposée par cette « modernité » ?

    « La démocratie médiévale, bien vivante alors, mais aujourd’hui si méconnue, permettait au peuple de traverser de longs mois sans contact direct avec des représentants de la monarchie, une institution qui offrait finalement très peu de services à sa population composée de sujets, non de citoyens. En d’autres termes : un territoire et une population pouvaient être soumis à plusieurs types de régimes politiques simultanément, soit un régime autoritaire (monarchie pour le royaume, aristocratie pour la région) et un régime égalitaire (démocratie locale ou professionnelle). »

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  • Grenoble, 21 mars : une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

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    Publiés en 1796, au lendemain de la révolution en France, les Considérations sur la France se révèlent comme une des sources les plus profondes de la pensée contrerévolutionnaire. Les maux dont souffre la France aujourd’hui ne trouvent-ils pas leur source dans ce que critiquait le penseur savoyard ?
    A partir des commentaires d’Alain Peyrefitte, Hubert d'Abtivie ou Lars Klawonn, l’intervenant montrera comment la pensée maistrienne, qui inspire le courant  traditionaliste anti-moderne (Charles Baudelaire, Barbey d'Aurevilly , Léon Bloy, Ernest Hello, Bernanos, Emile Cioran…) éclaire toujours notre situation actuelle.

    CONTACT

    Centre Lesdiguières -  Le Buissert  38340 Pommiers-la-Placette

    centrelesdiguieres@laposte.net

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Et pan sur le bec de Mme le maire de Paris condamnée pour diffamation envers le FN !

    « Ne vous laissez pas instrumentaliser« , « ils vont distribuer vos jugements, ils en feront des tracts » avait plaidé l’avocat de la copine de mesdames Valérie Pécresse et Nathalie Kosciusko-Morizet !

    Mais le glaive de la justice a tranché sans hésiter : c’est de la diffamation ! Mme Anne Hidalgo été bien condamnée vendredi à une amende de 500 euros avec sursis pour avoir affirmé que le Front national, fondé en 1972, avait « soutenu » la collaboration avec les nazis.

    En outre le tribunal correctionnel de Paris a condamné Mme Hidalgo à verser un euro de dommages et intérêts au FN et 2.000 euros pour les frais de justice.

    Voici les faits tels que rapportés par l’AFP :

    « Je constate que pour le tribunal, l’honneur et la considération du Front national valent un euro », a réagi avec gourmandise l’avocat de la maire de la capitale, Me Jean-Pierre Mignard. Quid d’un éventuel appel ? Anne Hidalgo « décidera ce qu’il convient de faire », a-t-il déclaré à l’AFP.

    « Nous n’avions pas demandé plus », a fait remarquer le conseil du FN, Me David Dassa Le Deist, dont le client « n’entendait pas battre monnaie sur cette affaire ». Pour lui, « la diffamation très grave » commise à l’encontre du parti a été « justement condamnée ».

    Le 24 septembre 2012, alors première adjointe de son prédécesseur à la mairie de Paris Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo déclare sur iTELE: « L’Histoire a du sens, le Front national n’est pas un parti qui s’est constitué dans le cadre républicain, c’est un parti qui a lutté contre la République, qui a soutenu pendant la guerre la collaboration avec les nazis« .

    Le tribunal a considéré qu’il « ne peut être retenu, sans dénaturer la phrase prononcée par Anne Hidalgo, qu’elle n’aurait cherché qu’à rappeler une supposée filiation historique« , comme l’avait plaidé son avocat.

    Ce dernier avait produit des pièces visant à montrer « une nostalgie de Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front national, pour la collaboration« , « la présence de représentants de la collaboration au sein de ce mouvement » et « la négation des crimes contre l’Humanité dans les discours de ce parti« , rappellent les juges.

    – ‘Sans nuance ni réserve’ –

    Toutefois, le FN, fondé en 1972, « ne peut factuellement avoir soutenu la politique de collaboration durant la guerre » de 1939-1945. Et « le ton employé » par Mme Hidalgo, « sans nuance ni réserve, ne permet pas de retenir une quelconque prudence dans l’expression« .

    Ainsi, a jugé le tribunal, cette « accusation particulièrement grave » a dépassé les « limites admissibles de la liberté d’expression », même dans le cadre d’une polémique politique.

    A l’audience le 15 janvier, l’avocat du FN, Me David Dassa Le Deist, avait plaidé qu’il ne s’agissait pas là d’une bévue, mais que c’est à dessein que Mme Hidalgo avait lâché cette « ânerie« : dans un « but politique« , pour « mettre à terre un adversaire » avec un « argument massue« . Notamment auprès de jeunes qui ignoreraient à quelle époque a été fondé le FN.

    Dans sa plaidoirie, il avait convoqué résistants du FN et collabos de gauche.

    Le conseil de la maire de la capitale, Me Jean-Pierre Mignard, avait inscrit le FN dans la lignée de la « famille nationaliste ou même néofasciste ».

    Devant les juges, il avait énuméré les fondateurs du FN, « collaborateurs notoires, d’un antisémitisme débridé », et rappelé certaines déclarations de Jean-Marie Le Pen, qui n’a « jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître » et a soutenu que « l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine ».

    C’est vraiment le monde à l’envers : voilà maintenant que même les juges ne sont plus tous manipulés par la bienpensance ! Horreur et damnation, encore un coup de la droitisation zémourienne des esprits !

    Nul doute que ce jugement fera plus plaisir à la petite Marion qu’au petit Philippot…

    Christian LASSALE

    http://www.medias-presse.info/et-pan-sur-le-bec-de-mme-le-maire-de-paris-condamnee-pour-diffamation-envers-le-fn/50867