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  • Le Meilleur des mondes ou l’illusion d’un bonheur éternel

    Le visionnaire Aldous Huxley, dans sa célèbre dystopie Le meilleur des mondes, crée une société fictive mêlant productivisme, technocratisme, eugénisme et contrôle intégral de l’individu. En préfigurant les totalitarismes, il a montré avant l’heure en quoi le scientisme aveugle ne pouvait mener qu’au désastre.

    Paru en 1932, période de la montée des nationalismes et des totalitarismes, Le meilleur des mondes est devenu une référence du roman d’anticipation, à l’instar du 1984 de George Orwell. Cette dystopie, arborant un visage terrifiant, se déroule en 600 N.F (Nouvelle Ford). Ford, devenu une sorte de Jésus Christ moderne dans le livre, est l’un des créateurs d’une forme de travail dans laquelle les ouvriers consomment ce qu’ils produisent pour un salaire de 5 dollars. C’est la naissance de la célèbre Ford T noire si uniforme, si novatrice, initiatrice de la consommation de masse. Pétri d’une culture autant scientifique que littéraire, Aldous Huxley est l’auteur de quarante-sept livres qui ont pour principaux thèmes les dangereuses mutations des sociétés occidentales et la quête spirituelle des êtres.

    La dystopie d’Huxley est eugéniste, elle n’hésite pas à mettre à mort les enfants qui ne correspondent pas aux critères prédéfinis. Les êtres humains ne sont plus vivipares, les enfants sont créés dans des tubes par des machines et leur destin est tracé dès le départ. Lors de leur développement, si une difformité ou une malformation apparaît, ils appartiendront aux castes inférieures Deltas et Epsilon, celles des monstres. On peut délibérément augmenter le nombre de cette caste en intervenant tôt dans la gestation et en modifiant le milieu de croissance. En revanche si un surplus d’intelligence est détecté, les êtres appartiendront à l’élite, la caste des Alphas et Bêtas. Dès leur naissance, les enfants sont conditionnés. Les mécanismes cérébraux qui sous-tendent la mémoire, les pensées, les émotions, les comportements sont sous contrôle permanent grâce à des procédés multiples et sophistiqués. Des livres et des fleurs sont montrés accompagnés très tôt aux enfants accompagnés systématiquement d’une décharge électrique ; l’objectif est d’associer de façon permanente douleur et lecture ou douleur et fleurs. La lecture est proscrite car pouvant amener des idées subversives, de même que la contemplation de la Nature susceptible de favoriser la solitude, état insupportable dans cette société où la présence des autres autour de soi se doit d’être permanente. L’innovation scientifique poussée à l’extrême empêche les gens de vieillir, et les prive de la survenue des marques dues au temps, comme les rides. Nous sommes sur le chemin du rêve transhumaniste, celui de l’homme augmenté, qui grâce à la science voit ses capacités croître jusqu’à faire de lui un être immortel. Mais serait-il toujours humain à ce moment-là ? La réalité de la mort donne du prix à la vie ; s’en affranchir, est-ce vivre encore ? [....]

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    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Meilleur-des-mondes-ou-l

  • Journal du Vendredi 15 Avril 2016 : Politique / Dialogues citoyens : dialogues de sourds

  • Hémorragie militante au PS : Macron en embuscade ?

    Le Parti socialiste connaîtrait actuellement une sévère hémorragie de ses adhérents.

    C’est une nouvelle qui n’étonnera que nos lecteurs revenant d’une longue villégiature sous les tropiques, là ou le Wi-Fi ne passe pas, mais le Parti socialiste connaîtrait actuellement une sévère hémorragie de ses adhérents. Sandec ?

    Les chiffres du désastre varient : depuis quatre ans, le mouvement en question aurait donc perdu entre 10 et 20 % de ses forces militantes. Pour les amateurs de chiffres plus détaillés : – 400 unités en Isère et en Loire-Atlantique, et – 624 en Haute-Garonne ; ce, depuis que François Hollande a miraculeusement repris les rênes du char d’un État naviguant désormais, non point au-dessus d’un volcan, mais plutôt dans un bidet fuyant à grandes eaux.

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  • LA « GÉNÉRATION Y » SACRIFIÉE

    Dans une vaste étude parue cette semaine, le Guardian se penche sur les revenus dans les pays développés et démontre que les jeunes vingtenaires et trentenaires sont les grands perdants de la croissance sur ces trente dernières années.

    Vous vous en doutiez sûrement déjà un peu, mais la récente étude publiée par le Guardian le prouve. La Génération Y (composée de ceux qui sont nés entre 1980 et 1995) est la grande oubliée des trente dernières années de croissance dans les pays développés.

    Les journalistes britanniques se sont penchés sur la vaste base de données du Luxembourg Income Study, et en ont tirés plusieurs enseignements très intéressants sur les niveaux de richesse des différentes générations dans huit pays développés (la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Canada, l’Australie, l’Italie et l’Espagne).

    Des retraités plus riches que les jeunes

    Dans tous ces pays, exceptés l’Australie, le revenu disponible (c’est à dire celui qui reste après avoir payé ses impôts) des vingtenaires a progressé beaucoup plus lentement que celui des Baby-boomers et retraités. Pire, dans certains pays comme la France et les Etats-Unis, le revenu disponible de la Génération Y est inférieur de 20% à la moyenne nationale. Alors qu’en 1978, les jeunes de cet âge avaient plutôt tendance à être plus riches que la moyenne !

    La situation est complètement inédite et explique le sentiment croissant de déclassement ressentis par certains jeunes comme l’exprime Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, au Guardian : “Un nombre croissant de gens pensent que dans leur pays les enfants gagneront moins bien leur vie que leurs parents”.

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    https://la-dissidence.org/2016/04/15/la-generation-y-sacrifiee/

  • Depuis trois ans, les Veilleurs luttent contre l’assoupissement des consciences

    Ils étaient une cinquantaine ce mardi soir devant la préfecture de Montpellier, assis dans le calme, sur la place des Martyrs de la Résistance. Ces gens là n’appartiennent pas au mouvement « Nuit Debout » ultra-médiatisé depuis quelques jours, mais sont pourtant en résistance face à la politique du gouvernement socialiste. Si les deux mouvements n’ont pas grand chose en commun, les « Veilleurs » peuvent se prévaloir d’être les initiateurs de ce mode de contestation.

    Les veilleurs, une résistance philosophique

    Mouvement né lors des grandes manifestations populaire contre la loi Taubira, ouvrant le mariage aux couples homosexuels au printemps 2013, les « Veilleurs » se rassemblent dans toute la France depuis trois ans. Des rassemblements pacifiques qui se sont multipliés dans toute la France. En tout, ils ont été présents dans une centaine de ville. A Montpellier, ces rassemblements ont lieu tous les deuxièmes mardi du mois.

    Veilleurs Montpellier

    Le principe ? Lorsqu’ils se réunissent, les veilleurs passent leur soirée à lire des textes philosophiques entrecoupés de quelques chants de tradition. « Nous nous appuyons sur la culture face à la démission de la pensée, à l’assoupissement des consciences et au délitement progressif du sens de l’homme », déclare une montpelliéraine qui participe à ces rassemblements depuis le début, « les Veilleurs ont choisi de demeurer vigilants pour réveiller l’âme du peuple auquel ils appartiennent ». A chaque veillée son thème, ainsi mardi soir, les veilleurs de Montpellier ont échangé autour d’une citation d’Alphonse de Lamartine : « Un grand peuple sans âme est une vaste foule ».

    Les veilleurs, être et durer ?

    Une démarche militante et intellectuelle qui n’a pas toujours été vue d’un bon œil par certains. A Montpellier, ville du premier mariage gay de France, le mouvement a connu dès ses premières heures une forte opposition de la part de l’extrême gauche et du lobby LGBT. Une opposition aussi virulente que succincte. Depuis deux ans, les veillées se déroulent sans aucune opposition. Un motif de satisfaction pour les organisateurs qui ont démontré leur capacité à être et à durer dans le temp

    Rendez -vous le mardi 10 mai à 20h30 devant la préfecture, pour la prochaine veillée à Montpellier.

    Photos : Lengadoc Info

    http://www.lengadoc-info.com/3370/societe/3370-veilleurs-montpellier/

  • Synthèse nationale lance la collection "POURQUOI ?" avec un premier volume consacré à la Syrie

    2491936180.jpgSynthèse nationale lance une nouvelle collection : la collection "POURQUOI ?". Alors, pourquoi cette collection ? Pour donner aux militants et sympathisants de la cause nationale des arguments dans le combat qu'ils mènent quotidiennement pour rétablir la vérité face au rouleau compresseur de la presse asservie à la pensée dominante. Chaque livre de cette collection sera consacré à un sujet d'actualité et développera des arguments permettant d'aider à une meilleure compréhension de celui-ci. Ces ouvrages sont collectifs et, fidèles à la vocation qui est celle de Synthèse nationale, ils donnent la parole à des personnalités qui connaissent bien les problèmes abordés.
    Ainsi, le premier tome, qui sortira à l'occasion de la journée lilloise de Synthèse nationale du dimanche 24 avril prochain,sera consacré au conflit qui ensanglante la Syrie depuis quelques années. Son titre : "La Syrie bassiste plutôt que l'Etat islamique...". Vous retrouverez des contributeurs réguliers de Synthèse nationale, comme Georges Feltin-Tracol, Jean-Claude Rolinat, ainsi que des personnalités qui connaissent bien le problème pour l'avoir suivit de près comme Elisa Bureau, responsable de SOS Chrétiens d'Orient, Emmanuel Albach, ancien combattant volontaire français aux côtés des Phalangistes libanais en 1976, Martial Roudier, de l'excellent site Languedoc-info qui nous tient régulièrement informés sur l'évolution du conflit, ou Stéphane Wulleman qui vient d'effectuer plusieurs voyages en Syrie, et quelques autres.
    Vous pouvez dès maintenant commander ce livre (150 pages, 20 €) à Synthèse nationale. Un outil indispensable pour mieux comprendre les sources et la réalité de cette guerre importée en Syrie par l'étranger et dont l'Europe supporte de plus en plus mal les conséquences dramatiques.
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    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuypyFlkEpqMENOlwT.shtml

  • Du néo-paganisme… outre-Atlantique par Donatien NON-CONFORME

    Qu’il est dur d’être païen ! Ou plus exactement « néo-païen ». Qu’est-ce que cela peut bien dire d’ailleurs « néo-païen » ? Peut-on être culturellement et/ou cultuellement « néo-païen » ? Et surtout à quoi cela peut-il « servir » d’être ou de se proclamer du paganisme en général ?

    La nébuleuse « néo-païenne » en Europe et aux États-Unis d’Amérique recouvre un ensemble d’individus, de groupes et d’organisations les plus différentes les unes des autres, dont les conceptions et la praxisdiffèrent toutes autant. Ne parlons même pas de l’identité spirituelle du « néo-paganisme » : Grecque ? Germanico-nordique ? Celte, voir même indo-aryen ? En ce qui nous concerne, l’identité spirituelle du « néo-paganisme » devrait se référer au triumvirat BodenBlutGeist (Terre – sang – esprit) « ordonné évidemment du supérieur à l’inférieur et en accord avec l’être particulier de chacun ».

    Néanmoins, et en admettant que l’on a trouvé son identité spirituelle « néo-païenne », c’est-à-dire sa propre « paganité », il est somme toute difficile, pour certaines personnes se réclamant du (néo) paganisme, d’agir contre la vacuité spirituelle qu’ils ressentent en eux. En effet point de praxis religieuse établie officiellement; d’expériences de communion avec les dieux, seul ou en groupe; de corpus de textes sacrés et considérés comme tels ou même d’épisodes recensés de théophanie par exemple. Enfin, une psyché modelée par des siècles et des siècles de christianisme, même sécularisé dans diverses idéologies modernes (laïcité issue des Lumières et marxisme principalement) est indéniablement un frein à la redécouverte puis à l’incarnation de notre « paganité ». En conséquence il n’est pas rare dans notre vaste milieu politique de voir certains se convertir au catholicisme. L’appel aux dieux. Essais sur le paganisme dans un monde oublié de Dieu de l’auteur américain Collin Cleary pourrait bien marquer les esprits ou plutôt les ouvrir aux dieux.

    Fondateur du journal TYR (Myth – Culture – Tradition) aux côtés de Joshua Buckley et Michael Moynihan, Collin Cleary est également membre de la Rune-Gild. Le lecteur aura l’occasion d’en savoir plus sur l’auteurvia l’introduction. Il serait plus parlant de citer les influences de Collin Cleary et elles sont nombreuses : Julius Evola, Hegel, Lao-Tseu, Heidegger, Alain Danièlou et Alain de Benoist, Platon et Aristote ainsi que son ami Edred Thorsson. Cleary fait preuve d’une véritable maîtrise des concepts développés par les philosophes précités et, quant à sa connaissance des doctrines orientales, elle impose également le respect. Bref, vous l’aurez compris, nous avons affaire en la personne de Collin Cleary à un érudit. Tout simplement. 

    Les Éditions du Lore ont eu l’excellente idée de faire traduire certains essais de Cleary et de les rassembler dans le présent recueil. Celui-ci est divisé en trois grandes parties : « Néo-paganisme », « Paganisme nordique » et « Parmi les ruines ». Nous nous concentrerons principalement sur la partie intitulée « Néo-paganisme » car elle recèle deux essais, « Connaître les dieux »  et  « L’appel aux dieux », qui sont fondamentaux et fondateur de la pensée de Collin Cleary. Par ailleurs, une critique intitulée « Paganisme sans dieux : Alain de Benoist et Comment peut-on être païen ? » entrera en résonance avec les interrogations exprimées plus haut dans mon introduction. Les deux autres parties seront naturellement évoquées et commentées. 

    I. Connaître les dieux

    Dans cet essai paru en 2002 dans le premier volume de la revue TYR (Myth – Culture – Tradition), Collin Cleary expose la théorie de base de ce qui deviendra son système de pensée. En premier lieu, une mise au point salutaire quant au concept de « l’ouverture aux dieux » s’impose. En effet cette dernière est le plus souvent biaisée, faisant même office de simulacre car envisagée uniquement d’un point de vue moderne, c’est-à-dire, dans ce cas précis, rationaliste, alors que « l’ouverture au divin est rendue possible par un point de vue plus fondamental : l’ouverture à l’être des choses elles-mêmes », soit un parti pris heideggerien. La compréhension du divin passe donc belle et bien par une ouverture, mais une ouverture au sensible, véritablement naturelle pour les hommes, et non pas par une ouverture rationnelle.  On comprend ainsi que c’est notre fermeture qui n’est pas naturelle. Le premier pas vers une réouverture consiste en un « changement radical dans notre manière de nous orienter vis-à-vis des êtres, et ceci doit commencer par une critique radicale et impitoyable de tous les aspects de notre monde moderne. »

    Selon Collin Cleary les hommes sont naturellement prédisposés à « l’ouverture à l’être » mais aussi à se fermer : « La nature humaine, comme vie réelle en présence de ce qui est “ supérieur ” (le surnaturel, le divin, le transcendant, l’idéal), existe dans une tension constante entre deux impulsions jumelles : l’impulsion à s’ouvrir au supérieur, et l’impulsion à se fermer à lui. L’une est l’impulsion à atteindre une chose plus grande que nous-mêmes, la laissant nous diriger et (littéralement) nous inspirer. L’autre est l’impulsion à nous fermer à elle et à nous élever nous-mêmes au-dessus de tout. Par manque d’un meilleur mot, je désignerai cette dernière tendance par le mot de Volonté. Les deux tendances – ouverture et Volonté – sont présentes dans tous les hommes. Elles expliquent la grandeur des hommes, ainsi que leur coté obscur. » 

    Cette notion centrale de « Volonté », que l’on pourrait comparer à « l’esprit faustien » décrit en son temps par Oswald Spengler, bien que « naturelle et nécessaire à la nature humaine » doit être canalisée. Effectivement, si elle n’est pas bridée, la Volonté devient irrémédiablement un « humanisme titanique » dont le principe serait de « faire de l’homme la mesure, d’exalter l’homme comme le but et la fin de toute l’existence, de plier toutes les choses aux désirs humains ». Cette impulsion à l’arrière-goût d’hubrisrésonne en nous d’une manière tragique car on comprend que la Volonté est la « pneuma », le souffle vital de toutes les philosophies issues des Lumières. Cleary confirme cette impression : « L’âge moderne est l’Âge de la Volonté, l’âge de l’humanisme titanique. La modernité est unique dans l’histoire humaine, parce qu’à aucune autre époque la Volonté n’a aussi complètement triomphé de l’ouverture. » 

    Cette fermeture au divin est progressive. La première étape est une séparation entre les hommes et la nature, osmose qui est capitale si l’on veut connaître les Dieux : « L’ouverture à la nature […] rend possible l’ouverture à un autre monde de forces et de pouvoirs – un monde qui contient et qui pourtant transcende la nature. C’est le monde des dieux. Nous fermer au monde naturel signifie inévitablement nous fermer au divin. » Nos ancêtres avaient en effet un lien direct avec la nature, condition sine qua non pour expérimenter les dieux. Le rapport « hommes – nature » était évidemment différent. De facto, la nature apparaissait autrefois comme une force coercitive, indomptée, qui inspirait à la fois respect et crainte. Et cette césure c’est la « Volonté » qui, via son avatar, « l’esprit faustien », va en être responsable. Elle opéra à un véritable bouleversement qui se réalisa, dans le cas qui nous intéresse ici, de deux manières. Premièrement, une « césure technique » qui va d’abord permettre aux hommes de se protéger de la nature avant de dévier vers une maîtrise, puis vers une domination. Dès lors on comprend que l’homme moderne, du fait de son mode de vie éminemment bourgeois, rien que par sa quête du confort absolu qui l’induit dans un doux cocon hédonisto-matérialiste, est ontologiquement un être fermé. Deuxièmement, la « Volonté » opère à une « césure métaphysique et spirituel » prométhéenne qui s’accomplit elle aussi de deux façons distinctes : «  La première est la manière que j’ai déjà décrite : l’homme peut rejeter le divin, déclarer qu’il n’a pas besoin de lui »; soit le meurtre de Dieu conceptualisé par Friedrich Nietzsche, envisagé en tant qu’acte de naissance, en quelque sorte, du rationalisme et du scientisme modernes. « La seconde manière est de tenter de concevoir une méthode spéciale de combler le gouffre séparant l’homme du divin, sans nier la réalité de ce dernier. Cette méthode est appelée mysticisme. Les mystiques pensent qu’ils s’élèvent jusqu’à l’union avec le divin. Ils ne voient pas que ce processus pourrait aussi bien être décrit dans l’autre sens : l’abaissement de Dieu au niveau de l’homme. La divinisation de l’homme et l’anthropomorphisation de Dieu sont la même chose. » 

    Mais alors comment réaliser l’ouverture aux dieux ? Pour commencer Cleary préconise de créer un « espace », une « clairière » selon les mots du philosophe allemand Heidegger, pour accueillir les dieux. Comme nous l’avons vu précédemment, il est impératif de modifier en profondeur notre relation à la spiritualité, à la religion et au divin en éradiquant : « L’approche moderne pour comprendre la religion [qui] consiste à la traiter comme l’une des nombreuses activités auxquelles les hommes participent […]. La vérité, cependant, est que c’est dans la religion que l’on trouve l’être même de l’homme. » Et pour conclure cette entrée en matière, l’auteur émet quelques suggestions, développées plus en détail dans un appendice inédit, pour parachever cette fameuse ouverture. Ces suggestions, nous préférons ne pas les dévoiler et laisser le lecteur les découvrir par lui-même. Elles ne font pas figure de lois mais de pistes, sans doute perfectibles, voire discutables. Nous conclurons en citant Collin Cleary : « Les dieux se trouvent aux limites extérieures de notre perception de la réalité, définissant le réel pour nous. L’explication prend place seulement à l’intérieur de ces limites. » 

    II. L’appel aux dieux, la phénoménologie de la présence divine 

    Ce second essai qui, à l’instar du premier, fut publié dans la revue TYR (Myth – Culture – Tradition) est une continuation de « Connaître les dieux », texte pionnier dans la démarche spirituelle de Cleary et faisant également office de « mindset ». Après un bref rappel des causes de notre  « fermeture aux dieux » (« pour les modernes, la nature n’a essentiellement pas d’Être : elle attend que les humains lui confèrent une identité » et « en nous fermant à l’être de la nature, nous nous fermons simultanément à l’être des dieux »), l’auteur rentre dans le vif en exprimant sa thèse : « Notre émerveillement devant l’être de choses particulières est l’intuition d’un dieu, ou d’un être divin. » 

    À travers un développement où se côtoient Platon, mais aussi les études linguistiques indo-européennes, Heidegger ou l’alchimie taoïste, Collin Cleary apporte une perspective nouvelle et originale de notre relation et de notre compréhension du divin, a fortiori d’une manière intelligible. Mais une fois de plus, nous pensons qu’il n’est pas de notre rôle de faire découvrir les observations et conclusions de l’auteur. En un sens cela briserait la « magie » et priverait l’auteur de déployer son talent envers son tout nouveau public francophone. Toutefois nous nous devons d’apporter quelques précisions. 

    Primo : Les conceptions du divin polythéistes et monothéistes sont essentiellement dissemblables. Dès lors le lecteur devra faire attention à ne pas user (involontairement ou non) de réflexes trompeurs issus d’une culture monothéiste, même sécularisée. Pour autant il n’est pas non plus nécessaire de faire partie d’un « coven » de Wicca pour comprendre la Weltanschauung polythéiste. 

    Deuxio : Il serait maladroit d’utiliser le terme de paganisme. En effet le terme paganisme vient du latinpaganus communément traduit par « paysan ». Il est donc question dans ce cas-là d’un ancrage territorial, en l’occurrence la ruralité, avec ses particularismes, notamment ses lieux de cultes (les sources par exemple) et ses genii loci. Hors, Cleary ne parle pas de nature en tant que Bios mais comme l’en-soi ainsi (ensemble de forces, en particulier de la vie, ou principe supérieur, considéré comme à l’origine des choses du monde, de son organisation). En bon lecteur de Julius Evola, il s’orienterait plutôt vers une spiritualité solaire et ouranienne telle qu’elle fut défendue par l’auteur de Révolte contre le monde moderne

    Tercio : Il ne faut  pas s’attendre à un déballage de modus operandi pour faire apparaître Thor, Lug ou Hécate dans votre salon comme si quelconque formes de théophanie pouvaient être commandées et livrées chez vous comme une vulgaire pizza. Les réflexions de Collin Cleary appartiennent plus au domaine métaphysique, au sens « évolien » du terme. Mais pas de méprise : L’appel aux dieux n’est pas un essai pompeux et abscons. Malgré moultes références mythologiques et philosophiques, Cleary réussit avec brio à rendre son sujet accessible grâce des exemples clairs. 

    Quartio : Le lecteur ne sera peut-être pas d’accord avec l’auteur. Soit car sa vision et son expérience du divin sont différentes, soit car le rationalisme avec lequel nous sommes nourris depuis notre plus jeune âge est encore trop présent. Vouloir expliquer le divin par la raison ne fut pas toujours une réussite (comme détaillé dans l’essai « Connaître les dieux »). 

    III. Paganisme sans dieux : Alain de Benoist et Comment peut-on être païen ? 

    Dans la quatrième remarque au sujet du texte précédent, nous mettions en évidence que le lecteur ne sera pas forcément en phase avec la vision du polythéisme de Cleary. Il est justement question ici d’une confrontation de visions entre celle de l’auteur et celle d’Alain de Benoist, plus précisément le Alain de Benoist de l’époque de Comment peut-on être païen ? (1). Bien que l’on sente le respect de Cleary envers le chantre historique de la Nouvelle Droite française, il décoche néanmoins des flèches aiguisées comme des lames de rasoir : « Essentiellement, ce que Benoist nous présente est un humanisme athée qui se réapproprie certaines attitudes et des valeurs des anciens païens, mais qui évite leur religion. » 

    Effectivement, nombre d’entre nous furent plus que surpris lors de la lecture du livre d’Alain de Benoist. Pour commencer le titre a de quoi  induire en erreur et aurait plutôt dû être Comment ne pas être monothéiste ? Alors certes, les critiques envers les religions abrahamiques sont valides et pertinentes mais demeurent prépondérantes par rapport au développement de la « paganité ». Nous y voyons, comme le souligne Collin Cleary, l’influence capitale de Nietzsche sur de Benoist : «  L’approche de Benoist dansComment peut-on être païen ? est, du début à la fin, nietzschéenne. Il ne fait aucune tentative pour le dissimuler : Nietzsche est cité à de nombreuses reprises dans tout le livre. En fait, un commentaire peu charitable sur la position de Benoist dans cet ouvrage serait de dire que c’est un humanisme nietzschéen déguisé en paganisme. » 

    Le « paganisme faustien » défendu par Alain de Benoist a forcément de quoi déplaire à Collin Cleary car, qui dit « paganisme faustien » dit « esprit faustien », soit une forme paroxystique de la « Volonté », concept défini par l’auteur dans Connaître les dieux. C’est ce qui fait dire à Cleary qu’Alain de Benoist se réapproprie maladroitement le concept nietzschéen d’Übermenschen (« Surhommes ») pour caractériser ontologiquement nos ancêtres païens; « l’anthropocentrisme […] est l’essence du nouveau paganisme de Benoist », c’est-à-dire une erreur primordiale quant à la compréhension du polythéisme pratiqué par nos ancêtres. 

    Pour Alain de Benoist les dieux seraient des créations humaines dont le substantif consisterait en des valeurs anthropomorphisées, ce qui confirmerait la thèse d’un humanisme athée d’essence nietzschéenne et paganisant. Là se situe la divergence première entre Alain de Benoist et Collin Cleary : « Sa position est fondamentalement athée ; la mienne théiste. » D’où un questionnement légitime quant à la notion objective de vérité (religieuse), et encore une fois l’auteur de Comment peut-on être païen ?, au même titre que Nietzsche, se complaît dans un relativisme moral qui « découle de son engagement en faveur d’un relativisme général concernant la vérité en tant que telle ». « Là se trouve le problème-clé avec l’approche de Benoist concernant la vérité et les valeurs : il a simplement accepté la prémisse du monothéisme, selon laquelle le seul standard d’objectivité devrait se trouver à l’extérieur du monde. Rejetant l’idée qu’il existe un tel standard transcendant, il en tire la conclusion que l’objectivité est donc impossible ». Et, en conclusion, « le relativisme de Benoist concernant la vérité et les valeurs semble être tout à fait étranger au paganisme » si bien que « ces difficultés philosophiques avec cette position sont très graves, et probablement insurmontables ». 

    Quiconque espérait un développement théiste de la « paganité » fut assez déçu de constater que cette dernière se résumait, dans le livre d’Alain de Benoist, à une Weltanschauung ainsi qu’à l’affirmation d’une pseudo-« paganité » à travers l’opposition radicale et viscérale aux monothéismes abrahamiques. Du même coup, la Weltanschauung exprimée par Alain de Benoist est sujette à caution. On peut en conclure que trop de Nietzsche tue le païen. Collin Cleary se réfère comme nous l’avons vu à Heidegger ainsi qu’à Aristote. Sa « paganité » n’est pas figée dans le passé, d’autant plus qu’elle est évolutive. Bref, la brillante critique théiste qu’il fait remet les pendules à l’heure, pour ne pas dire les idées à l’endroit… 

    IV. « Paganisme nordique » et « Parmi les ruines » 

    Bien que nous ayons préféré nous attarder sur la première partie du recueil, les deux autres sont loin, très loin d’être dépourvues d’intérêt. Une fois de plus Collin Cleary s’affirme comme un érudit et un penseur brillant. De nature spéculative pour la plupart, ces essais sont, au même titre que les deux premiers textes présents dans L’appel aux dieux, des portes d’entrée vers de nouveaux espaces : libre au lecteur de scruter l’horizon à travers ces portes entrouvertes ou bien de franchir le pas. 

    Les textes de la partie intitulée « Paganisme nordique » démontrent les connaissances de l’auteur pour les théogonies germano-nordiques, « indiennes », la tradition indo-européenne et la Tradition au sens où l’entendirent René Guenon et Julius Evola. Il faut en outre saluer la sagesse acquise par Cleary via sa pratique et ses études personnelles sur le Zen, le tantrisme, le yoga ou encore le taoïsme. Ce cocktaildétonnant ne doit aucunement dérouter le lecteur, bien qu’à première vue cela puisse être compréhensible : quel rapport y a-t-il entre la tradition scandinave et la tradition indo-aryenne des Vedas ? Pour Collin, ces doctrines et ces mythologies contiennent des morceaux de ce que put être la Tradition. Evola la décrivait en ces termes : « Au-delà de chaque tradition, plus profondément que chacune d’elles, il y a la Tradition – un corpus d’enseignements de caractère métaphysiques, donc totalement indépendant des contingences humaines et temporelles » (2). 

    L’interpénétration des philosophies grecques et allemandes, des mythes européens et des doctrines orientales et ce, malgré leurs différences de nature, s’avère particulièrement efficiente. C’est l’un des points forts de l’auteur. Les essais « Quel dieu Odin adorait-il ? » et « Notes philosophiques sur les runes » sont les travaux les plus intrigants de cette partie. Le premier aborde le thème de l’obtention de la connaissance runique par Wotan/Odin, déité primordiale de la théogonie nordique mise en perspective avec une autre déité, du panthéon indien celle-ci : Rudra/Shiva. Le deuxième essai, quant à lui, traite de la runologie d’un point de vue philosophique en usant de la tripartition hégélienne. Cette association a priori farfelue est pourtant cohérente. Mais n’étant (malheureusement) pas spécialiste des runes, nous nous garderons de proclamer cette démarche comme probante. 

    Enfin la dernière partie, « Parmi les ruines » est plutôt surprenante car elle analyse, sous la forme de deux textes, la cultissime série Le Prisonnier, puis l’autobiographie du cinéaste Alejandro Jodorowsky. Le premier est plus « politique » que le deuxième qui cherche à démontrer le caractère tantrique des expériences du réalisateur d’El Topo. Les arguments se tiennent, comme toujours chez Collin Cleary mais cette dernière partie est peut-être moins exaltante que le reste de l’ouvrage à défaut d’être originale. 

    À la fin de l’essai « Le voyage spirituel d’Alejandro Jodorowsky », Cleary pose une question cruciale : « Mais comment revenir aux dieux, ou les faire revenir vers nous ? C’est la question qui tenaille les traditionalistes radicaux et les néo-païens. Comment pouvons-nous faire cela alors que toutes les forces culturelles sont déployées contre nous, et alors que nous sommes tous – pour dire la vérité – des enfants de la modernité ? » Nous citerons une fois de plus Julius Evola, car la réponse de Collin Cleary est une paraphrase du premier : « Dans une époque de dissolution générale, la seule voie que l’on peut essayer de suivre, c’est justement la Voie de la Main Gauche, malgré tous les risques que cela comporte » (3). La Voie de la Main Gauche est ni plus ni moins, si on l’envisage de façon imagée, la faculté à devenir imperméable à la dissolution du Kali Yuga. C’est opérer à une mithridatisation dont le monde moderne est, en totalité, le poison. Pour ceux qui sont éclairés par la Lux Evoliana cela fait office de simple rappel; cela sera sans doute pour d’autres une occasion de découvrir l’œuvre d’Evola.

    L’appel aux dieux, essai sur le paganisme dans un monde oublié de dieu est un appel à ceux qui aspirent à incarner « l’homme contre le temps » de Savitri Devi, c’est-à-dire à l’être qui va inlassablement à contre-courant, le courant étant, vous l’aurez compris, le monde moderne. L’un de ses attributs, le plus néfaste, à coup sûr, est la désacralisation et la dé-spiritualisation absolues; le remède est par conséquent la réouverture au divin prôné par Collin Cleary. Nous lui sommes redevables de mettre en lumière de nouvelles perspectives et de nouvelles possibilités pour cette réouverture. Une chose appréciable demeure dans le fait qu’à aucun moment il n’y a distanciation entre lui et nous. Pas de ton ex cathedra mais une honnêteté, un sentiment de simplicité qui mettent en confiance et qui pondèrent une impressionnante connaissance philosophique et mythologique. 

    En conclusion, L’appel aux dieux. Essais sur le paganisme dans un monde oublié de dieu est, selon nous, un ouvrage capital et assurément un futur classique. Nonobstant les nombreuses références philosophiques et théogoniques, le message qui sous-tend l’ouvrage est limpide. En conséquence, ces références ne doivent nullement rebuter le néophyte. Ce recueil s’adresse aux néo-païens et aux tenants de la Tradition primordiale quel que soit leur niveau ou leur approche de la spiritualité. Dans l’introduction de Julius Evola, le visionnaire foudroyé (4), Jean Mabire déclarait à propos du penseur du haut des cimes que « ceux qu’il a éveillés ne pourront plus jamais se rendormir ». Nous espérons qu’il en sera de même pour Collin Cleary et son œuvre. 

    Donatien Non-Conforme 

    Notes bibliographiques 

    1 : Alain de Benoist, Comment peut-on être païen ?, Albin Michel, 1981. 

    2 : Julius Evola, Impérialisme païen, Éditions Pardès, 2004. 

    3 : Julius Evola, Le Chemin du Cinabre, Éditions Archè, 1983. 

    4 : Collectif, Julius Evola, le visionnaire foudroyé, Éditions Copernic, 1977. 

    • Collin Cleary, L’appel aux dieux. Essais sur le paganisme dans un monde oublié de Dieu, Les Éditions du Lore, 2016, 226 p., 25 €, à commander sur www.ladiffusiondulore.fr. 

    • D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 6 avril 2016.

    http://www.europemaxima.com/

  • L’impasse des « populismes » par ZENTROPA (archive)

    Les résultats des dernières élections régionales en Allemagne sont la nouvelle éclatante démonstration d’un phénomène politique européen dont nous devons nous défier bien plus que de nous en réjouir et que l’on pourrait appeler le « populisme circonstanciel sans conséquence ». En effet, si les mines déconfites des journalistes annonçant une « grande victoire de l’extrême droite » pourraient de prime abord nous ravir et nous inciter à l’enthousiasme, il convient de ne pas être dupe de ces scènes théâtrales trop bien jouées.

    Partout en Europe, à l’exception notable de la France, depuis plusieurs années, le scénario est identique. Tout d’abord, le mécontentement et la colère populaires, notamment face aux dégâts sociaux de la mondialisation et aux chaos ethnico-culturels causés par l’invasion migratoire, ne profitent pas aux partis nationalistes et identitaires « traditionnels » (BNP au Royaume-Uni, NPD en Allemagne…), présents dans le paysage politique national depuis longtemps, ancrés dans une histoire politique longue et disposant d’une véritable doctrine s’appuyant sur une colonne vertébrale idéologique rôdée par l’expérience et le temps.

    Depuis une vingtaine d’années, ce ras-le bol des populations est récupéré, siphonné, par de nouvelles formations naissant comme des champignons, avec une « spontanéité » tellement systématique qu’elle en devient suspecte. Ces nouvelles formations sans enracinement, sans structure idéologique et sans cadres, sont toutes libérales économiquement et généralement mono-causales (anti-Islam pour la plupart). Elles n’apportent jamais de réponse globale et complète à la crise civilisationnelle que nous traversons, mais se bornent à pointer du doigt un phénomène – l’immigration/islamisation – tout en ignorant sciemment ses causes et ses bénéficiaires.

    Calquée sur un néo-conservatisme anglo-saxon plus ou moins adapté aux goûts locaux (Bouffonerie pérorante façon « Comedia dell’arte » avec Beppe Grillo en Italie, brushing gay friendly et ultra-libéralisme diamantairophile pour Geert Wilders aux Pays-Bas…), ces coruscantes et bruyante formations « composites » — pour ne pas dire fourre-tout — sont les réceptacles et les amplificateurs des mécontentements, souffrances et inquiétudes des populations les plus exposées à la démolition mondialo-capitaliste. Mais elles ne sont que cela. Des porte-voix circonstanciels et temporaires dont l’écho des vociférations se perd rapidement dans l’immensité de l’inutilité pratique. Elles ne contestent pas le système mais se bornent à aboyer contre certains de ses symptômes. Bien loin de « renouveler le paysage politique » comme elles le prétendent, elles le parasitent et le troublent, empêchant l’émergence d’une véritable contestation de fond, organisée autour de mouvements structurés intellectuellement et porteurs d’une véritable « vision du monde » alternative. D’ailleurs qu’elles soient « mouvement de rue », comme l’English Defense League, ou parti à vocation électoraliste comme le Mouvement « 5 Stelle », ces excroissances artificielles disparaissent ou se rallient aux tenants du système aussi rapidement qu’elles ont fait irruption sur la scène politique, une fois remplie leur mission de détournement et d’annihilation des vélléités protestataires voire révolutionnaires d’une part non-négligeable, et croissante, de la population.

    Ces baudruches, régulièrement gonflées par les médias et lâchées dans le ciel bas des laissés pour compte de la mondialisation afin de les faire encore un peu rêver à de possibles solutions et changements par les urnes, sont incontestablement l’une des dernières et plus efficaces armes du système pour proroger son existence et son pouvoir.

    Tant que les malheureux, les exploités et les révoltés s’amusent à jouer avec elles, ils ne pensent et ne travaillent pas à l’élaboration d’une véritable contre-société, alternative autonome basée sur la communauté, le localisme, l’écologie, la production culturelle indépendante, l’enseignement hors-contrat, le réenracinement territorial (rural), la réinformation, les solidarités concrètes. En offrant des défouloirs, le système s’offre de nouveaux sursis. Refusons ce jeu de dupes, laissons les urnes truquées aux margoulins politicards, et travaillons aux constructions, sans doute d’abord modestes mais concrètes, au sein desquelles pourra s’épanouir notre idéal. 

    Zentropa

    • D’abord mis en ligne sur Zentropa, le 14 mars 2016, et repris par Cercle non conforme, le 16 mars 2016.

    http://www.europemaxima.com/?p=4795

  • L'infanticide des nouveaux-nés : une réalité en Europe

    L'ECLJ a organisé une conférence sur les infanticides néonataux au Parlement européen.

    • Remarques introductives, Grégor Puppinck
    • 2'41 : Données sur l'infanticide néonatal, Claire de La Hougue
    • 14'02 : 1er témoignage d'un médecin
    • 17'59 : 2ème témoignage d'une sage femme
    • 21'28 : 3ème témoignage d'une sage femme
    • 23'24 : 4ème témoignage d'une médecin
    • 31'20 : Éthique et droit international, Grégor Puppinck

    Voici la vidéo (durée : 45mn) :

    Grégor Puppinck a déclaré à Gènéthique :

    "C’est la première fois que des médecins français témoignent, à visage découvert pour deux d’entre eux, des infanticides néonataux auxquels ils ont assisté. Il s’agit de quelque chose de très fort car jusqu’à novembre 2014, il s’agissait d’une réalité qui restait confinée dans les hôpitaux. L’ECLJ a cherché depuis a libérer leur parole pour que cette réalité soit connue et que la violation des droits de ces enfants cesse. Voici des extraits de leur témoignage :

    «La femme avait accouché par voie basse et au moment de sortir, l’enfant était vivant alors qu’il aurait du sortir mort. La sage femme a été prise d’effroi, elle a à ce moment essayé d’étouffer au mieux l’enfant, de poser la main sur sa bouche pour qu’il ne crie pas […] [L’enfant] n’avait pas eu le droit de vivre » (Témoignage du docteur Chauvet, anesthésiste réanimateur – en charge d’une garde de maternité au moment des faits).

    « Il s’agissait d’une femme qui était en cours de travail dans le cadre d’une interruption médicale de grossesse vers 5 mois de grossesse. Il était 21h le soir, l’interne prenait le relai seul la nuit. J’étais assise à côté [d’eux]. Le médecin senior était en train d’expliquer à l’interne comment pratiquer l’IMG, j’étais à côté, et il lui dit : ‘A ce terme là il est possible que l’enfant naisse vivant, donc si tu vois qu’il respire tu appuies très fort ici et tu attends qu’il n’y ait plus de mouvement respiratoire’. Il s ‘est rendu compte que j’avais entendu, et il m’a dit de façon autoritaire : ‘et toi tu n’as rien entendu’. » (Témoignage de la sage femme) 

    « Une sage femme m’a dit aussi avoir pratiqué une IMG pour un fœtus qui avait une forte probabilité au test sanguin d’une trisomie 21 […] mais il n’avait jamais été pratiqué d’amniocentèse. Cet enfant est né décédé de l’avortement et il s’est avéré qu’il n’avait aucun signe phénotypique de trisomie 21 ».  (Témoignage de la sage femme) 

    « Le nouveau né présentait une morphotype de trisomie 21 [et] une souffrance cardiaque et hépatique majeur qui compromettait [sa] vie […] à court terme. La maman n’était pas au courant qu’il y avait danger de mort pour son enfant. […] Le médecin pédiatre se tourne vers l’anesthésiste et lui dit : est-ce qu’il te reste du produit péridurale ? […] Il injecte le produit à l’enfant. […] je comprends qu’ils ont décidé d’euthanasier l’enfant sans en prévenir les parents. […] L’enfant est décédé comme cela. Je sais qu’ils ne l’ont pas dit aux parents ».   (Témoignage d’un médecin) 

    Quelle suite espérez-vous ?

    L’ECLJ espère d’une part que les parlementaires se mobilisent et enquêtent sur la situation de ces enfants nés vivants après leur avortement. Elle espère d’autre part que le droit à la vie et aux soins de santé appropriés et nécessaires, sans discrimination fondée sur les circonstances de leur naissance, soit réaffirmé pour tous les êtres humains nés vivants. Enfin, l’ECLJ attend que les Etats membres prennent en compte le seuil de viabilité des fœtus humains dans leur législation relative à l’interruption de grossesse (soit 22 semaines ou 500 g). Tout cela permettrait de mieux garantir le droit de ces enfants nés vivants qui sont, aussi sujets des droits de l’homme. A ce titre ils méritent de bénéficier de leur protection, comme toute autre personne. Ils méritent une prise en charge pour que leur confort et leur dignité soient assurés."

    Michel Janva